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Philippe Blackmarquis

Philippe Blackmarquis

 

 
vendredi, 15 mai 2015 01:00

Eurorock 2015 : vendredi 15 mai

L'Eurorock renaissait de ses cendres après 12 ans de silence. Il se déroule à Neerpelt, dans le Limbourg, et se focalise sur les musiques ‘sombres’ qui ont marqué les années 80. Et tout particulièrement les genres new wave, post punk, rock gothique, EBM (Electronic Body Music), synth-pop, électro-indus, etc. On se réjouissait du retour de ce festival, d'autant que l'autre grand évènement de ce type, le ‘Gothic Festival’ (qui a changé de nom par la suite, pour devenir le ‘Shadowplay’), avait disparu de la circulation, suite à un imbroglio financier. Si vous avez suivi les communiqués de presse diffusés ces derniers jours, vous êtes donc bien informés : l'Eurorock a dû être interrompu à midi, le samedi 16 mai, en raison du vol d'une partie de la recette. Pris d’un malaise, l'organisateur a dû être hospitalisé. L’organisation a été reprise en main par quelques volontaires et heureusement, la plupart des groupes ont accepté d’abandonner leur cachet ou une partie de leur 'fee'.

Mais revenons au vendredi. Lors de notre arrivée, vers 13h (nous avions fait l'impasse sur la soirée de 'warm-up' du jeudi qui ne proposait qu'un groupe 'live'), rien ne laisse présager cette future débâcle. Tout semble baigner dans l’huile. Un énorme chapiteau abrite deux podiums qui se font face. Ce qui permet de passer d'un concert à l'autre sans interruption. Ce n'est pas encore la toute grande foule, mais l'ambiance est sereine ; et en plus, il fait beau !

Nous mangeons un bout en écoutant de loin la musique électro-indus de XMH ; mais c'est au moment de This Morn' Omina, que nous nous pénétrons sous la tente. Quoique méconnu, ce combo belge (le jeu de mot, lui est connu!) surprend agréablement. Sa musique post-industrielle véhicule des accents tribaux, notamment grâce au chant et aux percussions 'live'. Le line up réunit le fondateur Mika Goedrijk, Karolus Lerocq, Jelle Mattez, Peter Morningstar et mon ami Bavo Jipla. Dans l'ensemble, le set est réussi, fascinant et irrésistible. Une belle découverte !

Star Industry, c'est un peu le Sisters of Mercy noir-jaune-rouge. Son rock gothique se complait malheureusement trop dans le mimétisme pour attirer l’attention. On a quand épinglé une reprise, très douteuse, du célébrissime hit ‘Kids’ de MGMT. Hum...

Ensuite, le légendaire Luc Van Acker, une des figures marquantes de la pop/new wave des années 80 en Belgique, va nous accorder un show impressionnant. Coiffé de sa casquette de marin et entouré de 6 musiciens, il nous propose les meilleurs morceaux de son unique album, « The Ship », un elpee qui date de 1984. L'ambiance est très fun, et très funky ! « Feels Like Love », « Wildlife » et « Climbing The Mountain » déménagent littéralement. Classique, « Zanna » est superbement exécuté en duo, non pas en compagnie d’Anna Domino, mais de la choriste du band. Chouette set !

A Split Second est une autre formation belge. Selon la légende, elle est la responsable de la new beat. C'est en effet un de ses morceaux, « Flesh » qui, ralenti de 45 tours à 33 tours (+ 8% de pitch) par le DJ Marc Grouls, a lancé ce phénomène au Boccacio, près de Gand. Mais il ne faut pas se tromper : A Split Second est au départ, un groupe EBM. Créé par Peter Boone et Marc Ickx en 1985, il est toujours actif aujourd'hui. Sur les planches, il commence par le célèbre « Colonial Discharge », qui est malheureusement coupé au moment de l'instrumental pour laisser la place à « Rigor Mortis ». Pendant « Colosseum Crash » et « Mambo Witch », on remarque la très forte présence sur le podium du chanteur, Marc Ickx. Très autoritaire, il va jusqu'à agresser (gentiment) son guitariste sur le titre « On Command ». La dernière flèche décochée sera... « Flesh », dans sa version rapide (45 tours), pour le plus grand plaisir d'un public de plus en plus nombreux et de plus en plus réceptif.

Après une longue pause, nous revenons pour Diary of Dreams, les champions de la darkwave allemande. Originaire de Reutlinger, la formation emmenée par Adrian Hates est une tête d'affiche régulière des festivals gothiques. Sur disque, sa musique est très élaborée et affiche un côté solennel, symphonique et romantique. Malheureusement, le band a la mauvaise idée de durcir le ton en ‘live’, de rajouter des guitares un peu poussives et d'en faire une tonne pour jouer aux ‘entertainers’. Mais ne boudons pas notre plaisir, la qualité y est et les compos font quand même mouche, que ce soit « Chemicals », « Undivided » ou surtout, le superbe « Kindrom ».

Nous zappons volontairement Crüxshadows, ne supportant ni la voix de canard du chanteur, ni le côté pop décérébrée des compositions. Nous préférons nous placer pour la sensation de la journée : Suicide Commando. J'ai beau avoir vu la formation de Johan van Roy de nombreuses fois, je suis toujours soufflé par la puissance de sa musique. Après avoir créé son projet en 1986, le Campinois est devenu un des pionniers de l'electro-indus, en combinant les aspects EBM de groupes comme The Klinik ou Front 242 et des éléments post-industriels inspirés par Throbbing Gristle ou Cabaret Voltaire, épiçant le tout à d’une imagerie très 'dark' et de vocaux 'diaboliques', trafiqués par de multiples effets. Son hit « See You In Hell » a été l'un des club-killers des années 90 et continue de faire le bonheur des soirées 'dark'. A l'Eurorock, le groupe n’a pas joué « See You In Hell », mais il y a suffisamment de titres irrésistibles dans le répertoire de Suicide Commando pour satisfaire les fans. « Bind, Torture & Kill », par exemple ou « God Is In The Rain », caractérisé par son riff très orienté folk (eh oui!). Van Roy est, comme d'habitude, vêtu d’une chemise noire, sur laquelle il a noué une cravate rouge. Il virevolte d'un côté à l'autre de l’estrade. Le public réagit très positivement à cette musique captivante et danse sans hésiter sur « Dein Herz Meine Gier » ou « Love Breeds Suicide ». Les vidéos sont superbes, extrêmes et d'une esthétique volontairement violente. « Attention Whore » et « Die, Motherf*cker Die » clôturent à merveille une prestation en tous points irréprochable. Bravo !

A peine le temps de souffler que les amis de Vive La Fête entament leur set de l'autre côté du chapiteau. Els Pinnoo et Danny Mommens font pratiquement partie des meubles. Il n'y a pas un festival ou une fête de village sans un concert des Gantois. Créé en 1997, Vive La Fête a réussi à percer grâce au support fourni à l'époque par Karl Lagerfeld. Leur show à l'Eurorock est sans surprise, très professionnel. Leur style associe new wave, Neue Welle avec un côté électro-pop naïf très touchant. « Tokyo », « Assez » et « Schwarzkopf » sont d'une efficacité redoutable et la danse frénétique d'Els Pynoo incite tout le monde à remuer les fesses. Dans « Noir Désir », la chanteuse nous montre toute l'étendue de son registre vocal par des cris qui s’élèvent de plus en plus haut. La prestation s’achève très classiquement par la reprise du thème de Jésus-Christ Superstar à la guitare et un final très rock. Rien à redire !

Il est maintenant 22h et on commence sérieusement à se les geler sur la prairie de Neerpelt. Le chapiteau laisse passer le vent qui devient glacial. L'enthousiasme retombe un peu, d'autant que les deux formations suivantes, Oomph ! et ASP, sont tout sauf passionnantes. Le style de Oomph ! est proche de celui de Rammstein. Il est donc plutôt lourdingue. Le seul bon moment du concert survient lors de l’exécution de plus anciens titres, «  Mein Herz » et, surtout, le fabuleux « Der Neue Gott », une bombe de dance-floor ! Mais pour le reste, les musicos sont un peu ridicules, dans leurs costumes de marins. Ils poussent même l'humour (?) jusqu'à entonner une chanson digne de l'Oktoberfest et finissent leur show par une adaptation d’« Always Look On The Bright Side of Life ». Ooumch !

La prestation d’ASP est pire ! Son rock gothique est encore plus pénible et le concert, interminable (1h15!). On ne comprend pas trop bien pourquoi ce groupe figure aussi haut à l’affiche du festival.

Au moment où Apoptygma Berzerk monte sur le podium, il est passé minuit. Frigorifiés, nous parvenons à résister pendant un peu plus de 20 minutes, juste assez pour constater que la formation norvégienne a quand même un peu perdu de sa superbe. Stephan Groth n'est plus le jeune éphèbe look-alike de Brian Molko. Il a pris un peu de poids et porte... une moustache ! Sa synth-pop acidulée ne passe plus aussi bien qu'il y a 10 ans, sans doute à cause de l'heure tardive… Nous décidons donc de rejoindre nos pénates, car demain est un autre jour !

Pour les photos, c’est ici 

 

 

Créé en 2009 par Luis Vasquez, The Soft Moon a contribué à l'émergence d'un style musical à la frontière entre post punk, shoegaze, dark wave, psyché et électro/techno. Aujourd'hui, après avoir publié trois albums et accompli une tournée en première partie de Depeche Mode, le projet de ce Californien d’origine cubaine est devenu le fer de lance d'une nouvelle scène alternative.

Consécration suprême : il accède même aux programmations des festivals branchés 'indie', à l’instar de ce concert accordé en clôture des Nuits Bota. Votre serviteur a eu l’opportunité de d’interviewer l’artiste à deux reprises, ce qui permet notre nouvelle rencontre avant le spectacle. Il me confie ses inquiétudes relatives au choix de la salle. On peut en effet s'étonner qu'un groupe 'noisy' soit programmé dans le Grand Salon, un espace assez intimiste et privé de podium. La Rotonde ou l'Orangerie auraient été mieux adaptées à la puissance que libère la musique de The Soft Moon. Heureusement, Vasquez a quand même obtenu que les sièges du public soient enlevés.

C'est Walter Hus, 'résident' au Grand Salon pendant tout le festival, qui ouvre les hostilités. Il est connu pour le générique de fin du film « The Sound Of Belgium », une adaptation pour Orgue Decap du cultissime « Universal Nation » créé par le producteur electro trance Push. L'Orgue Decap est un instrument inventé par W. Hus : il est composé de flûtes d'orgue et se combine à différents instruments (percussions, accordéon, ...) ; le tout est piloté par des automates programmables reliés à un ordinateur et un clavier. Dingue !

Lors de la soirée Night Owls, il y a une semaine, Walter Hus avait interprété une partition très techno ; mais ce soir, l'orgue de barbarie version 2.0 sonne plus classique, plus cinématographique. Le compositeur gantois joue sur un magnifique piano à queue et l'étrange orchestre impose une ambiance unique, hypnotique même. On épinglera particulièrement « Faro, Ode à la Bière », une belle chevauchée martelée par le rythme des flûtes d'orgue. Surréaliste...

Nul besoin de pause car la formation suivante a déjà installé ses instruments devant l'orchestre de W. Hus. Il s'agit de Prairie, le projet ‘ambient’ du Bruxellois Marc Jacobson. Son premier opus, « Like a Pack of Hounds », est sorti en février. Accompagné de Grégoire Fray (guitare et claviers, Thot et The Hills Mover) et de Catherine Graindorge (violon), Jacobson propose des atmosphères sombres aux structures harmonieuses tout en y entretenant une certaine tension, voire même en y communiquant un sentiment d’angoisse. Pensez à Sigur Rós, Haxan Cloak, Kreng : c'est onirique, comme la bande-son d'un océan calme au crépuscule. Plus tard, des vagues puissantes, déclenchées au synthé-controlleur Akai par G. Fray, viennent se fracasser sur nos tympans, enrichies de guitares cristallines et d'interventions de violon torturées. Superbe et envoûtant...  

Un saut dans le temps et nous sommes prêts à accueillir The Soft Moon. Nous avons pris soin de nous placer au premier rang, vu qu'il n'y a pas d’estrade. C'est le problème au Grand Salon, comme d'ailleurs aussi dans le Witloof Bar. Les sons de synthé de « Inward », l'intro du dernier album « Deeper », s'insinuent dans les baffles et les trois musiciens prennent place. Aux côtés de Luis Vasquez, on reconnaît les deux Matteo : Matteo Salviato à la basse et aux drumpads ainsi que Matteo Vallicelli, à la batterie.

Ce dernier entame un beat répétitif à la grosse caisse pour attaquer « Black », un des meilleurs titres de « Deeper ». La voix de Luis évolue à la frontière entre murmure et cri, un style de chant immortalisé par Trent Reznor. La comparaison avec Nine Inch Nails ne s'arrête d'ailleurs pas là. L'ambiance générale du titre est très 'NINiesque', une tendance qui caractérise plusieurs titres récents de Soft Moon. Dans l'interview qu'il a accordée à Musiczine en février dernier (voir ici dans Musiczine et sur Youtube), Luis nous confiait qu'il considérait Trent Reznor comme ‘une âme-sœur’ (‘a kindred spirit’) ; ce qui explique sans doute cette corrélation inconsciente.

En tout cas, la musique dispensée par The Soft Moon est fabuleuse et captivante, comme si elle était le fruit d’une combinaison parfaite entre l'héritage post punk/new wave/shoegaze et des sonorités technoïdes plus récentes. En parlant de post punk, « Alive » et « Dead Love » déroulent ensuite leurs basses très ‘Curesque’ et leurs guitares ‘batcave’ dopées au flanger. Ici, le chant de Vasquez est plus tribal, davantage dans le cri comme chez Andrew Eldritch. Pour les solos, Vasquez utilise un Moog Sub Phatty, duquel il tire de longues notes en ‘sustain’, qu'il étire et triture à l'aide du 'pitch bend', la molette qui permet de modifier la hauteur de note.

Tout au long de « Far », une bombe imprimée sur un tempo frénétique, le public réagit en dansant et en bondissant, provoquant même un début de pogo. « Wrong » accentue la pression encore grâce à son rythme robotique et son riff exécuté au vocodeur. Au milieu du morceau, Vasquez se fend d'un solo de percussions sur... un fût. Un chouette moment post-industriel !

J'attendais impatiemment « Wasting », une composition issue de « Deeper », qui marque une évolution vers un chant plus structuré et la présence de vraies mélodies. Je n’ai pas été déçu : l'interprétation est impeccable et on est bluffé par la prouesse vocale. Pendant le refrain, on ne peut s’empêcher de penser à Martin Gore et même à Tears For Fears, des comparaisons que Luis accepte volontiers (cfr l'interview).

La fin du set est une irrésistible montée en puissance qui culmine au moment de « Being », un véritable brûlot ! Drapé dans un riff de guitare à nouveau très 'Curesque', Vasquez crie ‘I can't See My Face’ avant d'éructer ‘I don't know who I am – What is this place – I don't know who I am’, lors d’un final super noisy.

La formation revient interpréter trois titres : « Die Life », « Parallels » et « Want ». Les derniers moments sont à nouveau hallucinants, martelés par les percussions et un interminable crescendo de synthés. Un concert superbe, très percutant, nettement mieux maîtrisé que celui accordé par le musicien au Magasin 4, en 2012. C'est d'ores et déjà un des meilleurs de 2015 ! Je n'ose imaginer le résultat au sein d’une Orangerie pleine à craquer. Une prochaine fois, peut-être ?

(Organisation : Les Nuits Botanique)

EUROROCK, c'est un festival qui renaissait de ses cendres après plus de 10 ans d'interruption. Situé à Neerpelt, dans le Limbourg, il se concentre sur les musiques dites « sombres » : la new-wave, le rock gothique, l'EBM (Electronic Body Music), la synth-pop et l'électro-indus. Hier, le festival a dû être interrompu vers midi suite au vol d'une partie des recettes, qui était disponible sur le site pour le paiement des groupes et des fournisseurs. La presse a cité le chiffre de 80.000 euros mais Bernard Van Isacker, porte-parole d'Eurorock, parle de 45.000 euros. Profondément choqué, l'organisateur, Rudi Donckers a été transporté à l'hôpital en raison de problèmes cardiaques. Aux dernières nouvelles, son état est sérieux et il devrait être opéré dans les heures qui viennent.
 
Vu l'incapacité du festival à rétribuer tous les groupes (la plupart exigent d'être payés avant de jouer), certaines têtes d'affiche ont décidé de ne pas faire le déplacement : Front 242, Neon Judgement, Praga Khan,... Une équipe de volontaires a repris l'organisation et a proposé aux artistes présents sur place de jouer gratuitement ou pour une partie plus ou moins importante de leur cachet. Une seule formation, Fields of the Nephilim, aurait refusé mais la plupart ont accepté de jouer, « par respect pour le public ». Vers 14h30, le festival a donc repris son cours avec une heure et demie de retard. Les groupes qui ont joué sont: Lacrimas Profundere, Crash Course in Science, Portion Control, Whispers In The Shadow, Peter Hook and the Light, Absolute Body Control, Xandria, Anathema, Tanzwut, Killing Joke et Therion.
 
Dans un communiqué, les musiciens de Front 242 ont donné les raisons de leur annulation. Après avoir déjà investi une somme conséquente dans la préparation du concert (hotels, transport, backline,...) et n'ayant reçu aucune avance sur leur 'fee', ils ont décidé de ne pas se déplacer vu qu'aucune garantie technique ou financière n'était fournie et que le festival se disait lui-même en phase de "fade out".
 
Musiczine y était, par l'entremise de votre serviteur et du photographe Wim Heirbaut. Nous publierons au plus vite les photos et la chronique de ce festival rocambolesque.
 
Dernière mise à jour: 18 mai à 11h18.
jeudi, 14 mai 2015 15:00

Empty Century

Organic est une formation belge fondée en 2011 par Raphaël Haubourdin. Préposé aux voix, claviers et programmations il milite également chez Kinex Kinex. Il est soutenu par Joris Oster à la basse, aux programmations et à la production (NDR : il sévit également au sein de Silver Riot) et le drummer Olivier Justin, qui a aujourd'hui rejoint le line up du combo. Leur premier opus, « Under A Carbon Constellation », avait causé la sensation en 2012, grâce à une musique novatrice, combinant post-rock, électro, prog, psyché, stoner, new wave et post punk : excusez du peu ! « Empty Century », leur second elpee est plus simple, plus direct.

Dans une interview accordée à votre serviteur dans le cadre de l'émission WAVES (Radio Vibration), Raphaël Haubourdin avait confié que l'objectif premier de cet LP était de faire danser le public lors des concerts. ‘C'est un choix collectif de production : on a pris l'option de bâtir des titres pour que les gens tapent du pied. Donc, dès le départ, on a choisi des rythmes entraînants, avec une approche plus directe.’

Le résultat est impressionnant. La majorité des plages sont de véritables bombes. On retrouve bien entendu les fondamentaux d'Organic : les puissants staccatos de basses post punk (Peter Hook n'est pas loin), les drums percutants, les synthés aux arpeggiatos spasmodiques et surtout la voix baryton si caractéristique d'Haubourdin. Mais par rapport au premier LP, la structure des compos est différentes. Elle est plus classique et implique intro, couplet, bridge et refrain.

La musique baigne essentiellement dans un power electro-rock teinté de post punk et de stoner, qu’on pourrait situer quelque part entre Joy Division, New Order, Editors, Nine Inch Nails et Queens Of The Stone Age. Le premier promo-single, « Alyss », évoque davantage le légendaire Chameleons, à cause de son côté post punk plus affirmé, alors qu’« Hyperbola » lorgne plutôt vers Interpol. Ses riffs caractéristiques et ses ‘oh oh’ lui confèrent un haut potentiel radiophonique. D’autant plus que le second couplet nous plonge dans une ambiance très 'dream wave' psychédélique. Il aurait été intéressant qu’une composition complète soit construite sur base de ce passage sublime.

Après « Position », un autre brûlot que n'aurait pas renié Trent Reznor en personne, « Moneytron » fascine par sa rythmique robotique, ses nappes de mellotron et son refrain épique. « Rip Me » est le 'rework' d'un titre d’Agent Side Grinder, un groupe suédois de post punk notoire dans les milieux dark/wave. Du morceau original, seule la voix de Kristoffer Grip a été conservée ; et autour d'elle, les musicos ont élaboré des arrangements 100% Organic. C’est la raison pour laquelle on ne peut pas parler de remix, mais bien de 'rework', un peu dans l’esprit de Trentemøller…

Enfin, chassez le naturel, et il revient au galop : "Mystical color », piste qui clôt l’opus, renoue avec le post-rock/prog exploré dans le passé. Longue de 12 minutes, cette plage est divisée en trois parties : une chanson plutôt classique, un intermède à la basse solo très post-metal et enfin, un final très psychédélique, voire même tribal, traversé par une incantation hypnotique à vous flanquer des frissons partout. Un peu comme si le combo nous laissait entrevoir un monde idéal, illuminé de lumière.

Au final, Organic confirme ici son énorme potentiel et il ne nous étonnerait pas que cet LP rencontre un succès international. Et pour y parvenir, le band a reçu le concours de deux labels qui publient "Empty Century" : Manic Depression, une écurie française, qui sort le disque en format vinyle et SwissDarkNights, label suisse, qui prend en charge le CD et Bandcamp. Superbe, la pochette s’inscrit parfaitement dans la lignée, ‘organique’ et ‘maritime’ du premier elpee. Après le crabe yéti, qui ornait celle d’« Under A Carbon Constellation », cette superbe création met en scène d'un homme tenant une méduse comme un cerf-volant ; une image très floydienne que l'on doit au photographe Gurbir Grewal.

Pour écouter « Empty Century », c’est ici
Pour pré-commander le CD, c'est
Le vinyle sort fin du mois de mai. Pour être informé, suivez ORGANIC sur Facebook ici
On peut réécouter sur mixcloud l'émission WΛVES (Radio Vibration) du 10 mai, au cours de laquelle Raphaël Haubourdin a présenté « Empty Century ». C'est encore  

On peut aussi (re)lire leur interview, parue dans les colonnes de Musiczine en janvier 2013: http://www.musiczine.lavenir.net/fr/interviews/organic/comme-un-yeti-dans-l-eau/

 

 

 

Weird Candle, c'est un duo basé à Vancouver, au Canada, qui réinvente le punk en le mariant avec des sonorités synthétiques. On pourrait décrire leur style comme étant du « synth-punk ». Kilroy Katerwol et Caleb Blag sortent leur tout premier elpee sur le label influent bruxellois Weyrd Son Records.

Intitulé « Regeneration », le disque contient 11 bombes atomiques, des titres très courts (environ 2 minutes) dans la grande tradition du punk. C'est direct, urgent, incandescent et... très 'dark' ! Pour les fans de Joy Division, Suicide, Nitzer Ebb, Front 242, Animal Bodies,...

Ecoutez l'album via la page Soundcloud du groupe.

Puisqu'une bonne nouvelle ne vient jamais seule : Weird Candle sera à l'affiche de l'excellent festival Weyrd Son Records, qui se tiendra le 22 mai prochain à Bruxelles. Egalement à l'affiche du festival: Marie Davidson, Pure Ground et All Your Sisters. Plus d'infos ici.

Pour pré-commander « Regeneration », c'est ici.

Pour ouvrir les Nuits Botaniques 2015, les organisateurs nous proposaient une nuit très électro au cours de laquelle allaient se produire des artistes en concert et des DJ sets, au sein de trois salles du Botanique : l'Orangerie, la Rotonde et le Grand Salon. Le point commun entre les artistes programmés : ‘Une vision forte de ce que la scène électronique bouillonnante a en stock cette année, et une personnalité musicale marquante qui les fait surgir de la multitude des productions actuelles’.

Dès minuit vingt, on se presse dans la Rotonde pour (re)découvrir Elizabeth Bernholz aka Gazelle Twin. Issue de Brighton, cette Anglaise s'était distinguée dès 2011, en publiant « The Entire City », une petite merveille de dark art-pop/synth-pop. On y identifiait l'influence de Kate Bush mais aussi du légendaire John Foxx, en compagnie duquel elle collabore. En 2014, changement de cap au profit d'une musique expérimentale, industrielle, voire bruitiste : c'est « Unflesh ». Dans la Rotonde, cet avatar est proposé sous la forme d'une Gazelle Twin habillée en jogging bleu électrique et affublée d'un bas nylon qui déforme son visage. Elle est accompagnée d'un acolyte aux commandes d'un contrôleur Ableton.

Qu'il s'agisse de « Guts », « Anti-Body » ou « The Belly of The Beast », la musique est sombre, déstructurée et la voix, trafiquée par de multiples effets. On pense surtout à The Knife / Fever Ray et à Björk mais aussi parfois à Pharmakon, tant la démarche est radicale et sans concession. Un concert que l'on prend comme un coup de poing en pleine face... Perso, surtout fan de son premier opus, je suis resté sur ma faim. J'attends impatiemment sa 3ème production qui, je l'espère, synthétisera les deux Gazelle Twin.

Direction le Grand Salon pour découvrir une des curiosités des Nuits Botaniques 2015 : Walter Hus. C'est lui qui interprétait le générique de fin du film « The Sound Of Belgium », une adaptation pour Orgue Decap du cultissime « Universal Nation » du producteur electro trance Push. L'Orgue Decap est un instrument inventé par W. Hus : il se compose de flûtes d'orgue et de différents instruments (percussions, accordéon,...), le tout est piloté par des automates programmables reliés à un ordinateur et un clavier. Ce soir, l'orgue de barbarie version 2.0 se la joue techno au travers d'une programmation qui fait la part belle aux rythmes modernes. L'étrange orchestre impose une ambiance unique, hypnotique. Le compositeur gantois accuse 56 ans mais semble s'amuser comme un petit fou. On est en plein surréalisme belge et... ça fait du bien. Courrez voir Walter Hus : il est ‘résident’ au Grand Salon pendant toute la durée des Nuits.

Un passage rapide par l’Orangerie pour voir Clark, un des artistes incontournables du label Warp. Attention, on parle ici de Chris Clark, pas de Dave Clarke, un autre DJ techno anglais notoire ! Agé à peine de 35 ans, Clark a gravé son septième elpee, fin de l'année dernière. En live, c'est de la techno de qualité, très mélodique, combinée à des touches noise, classical, ambient et post-rock. Le musicien se sert de ses machines derrière une table, et la scène est illuminée par les créations de l'artiste visuel Julian House, du label Ghostbox. Les beats sont compulsifs, adossés à des murailles sonores glacées d'où émanent des myriades de textures électroniques de toute beauté. L'ambiance générale est fascinante, assez 'dark' (à nouveau) : il y a un côté apocalyptique, 'dystopien' dans cette bande-son de fin du monde.

Forcé l’opérer des choix cornéliens, on quitte Clark pour retourner dans le Grand Salon, car... C.A.R. est au programme. C.A.R., acronyme de ‘Choosing Acronym Randomly’ (assurément un des noms de groupes les plus originaux), est le nouveau projet de la Franco-britannique Chloé Raunet (ex-Battant). Lumineux et radical, son premier disque, paru fin de l'année dernière sur Kill The DJ, a tout de suite impressionné. J'avais découvert son titre « Idle Eyes », grâce à mon cher collègue Pierre Sensurround, dans le cadre de notre émission WAVES, sur Radio Vibration. Mais c'est surtout le remix de ce titre par Roman Flügel qui m'avait impressionné, au point de le passer plusieurs fois lors de mes DJ sets. Je ne serai pas déçu par le show de C.A.R. Accompagnée par Thorbjorn Kolbrunarson aux claviers, Chloé Raunet propose un mélange subtil et glacé de pop synthétique eighties et de sonorités martiales. Ou si vous préférez, réalise la fusion entre l’inspiration berlinoise, baroque mais aussi ténébreuse et la légèreté pop aérienne et furtive. Affichant un look de tomboy synthétique, elle chante d’une voix fragile et nous réserve des moments intenses et envoûtants. Je réclame « Idle Eyes » et, quelques minutes plus tard, à l'entame du morceau, l'artiste se dirige vers votre serviteur pour lui faire un 'high five'. Sympa ! Très chouette concert ! 

Retour vers la Rotonde pour assister à la prestation de Blanck Mass, la moitié de Fuck Buttons. Projet solo de Benjamin John Power, Black Mass a publié un 2ème long playing sur l'excellente écurie Sacred Bones. On y retrouve ces élans épiques propres à Fuck Buttons, mais aussi des sonorités chaleureuses émanant de la techno nineties, des drones puissants laissant un espace considérable pour des sub basses envoûtantes. Les rythmiques quasi tribales font le reste. Le tout nous renvoie évidemment à cet indie post rock électronique qui est la marque de fabrique des Buttons. Et le public du Botanique ne s'est pas trompé, transformant la Rotonde en un dancefloor sous transe.

Plus tard, dans l'Orangerie, Helena Hauff, la productrice / DJ hanséatique (Hambourg !), nous a balancé une sélection de tracks puisée dans les sonorités EBM, wave et new beat des 80’s, qu'elle a confrontée à des productions plus récentes aux accents electro, acid et techno. 

Malheureusement, vu l'heure tardive, nous n'avons pas pu voir Orphan Swords mais un vent favorable nous a signalé que sa prestation avait été en tous points remarquable. Pour rappel, ce duo belge exécute une techno abstraite et industrielle, au sein de laquelle on décèle des éléments de la scène noise électronique. On attend son prochain disque, publié sur l'excellent label français Desire Records.

Dans l'ensemble, cette nuit a été une vraie réussite. Seul bémol, les superpositions de concerts nous ont confrontés à des fameux dilemmes : il aurait peut-être fallu concentrer la programmation dans deux salles et permettre aux concerts de se succéder sans se concurrencer…

Néanmoins, très audacieuse, elle nous a permis de découvrir des artistes hors normes, passionnants et attachants. On notera avec plaisir que la dominante musicale était très noire, très 'dark', un cadre sonore idéal pour les hiboux nocturnes que nous sommes...

(Organisation : Botanique)

Chelsea Wolfe, une de nos chanteuses américaines favorites, vient de dévoiler un nouveau titre sur Youtube: “Iron Moon”. Parallèlement, elle a annoncé son prochain elpee, qui s'intitulera "Abyss". Publié par le label Sargant House le 7 août prochain, il verra la participation exceptionnelle de Mike Sullivan, le guitariste de Russian Circles, une autre formation du label californien.
 
Ce sera déjà le cinquième opus de cette étonnante 'singer-songwriter' venant de Sacramento, en Californie (elle vit maintenant à L.A.). Après deux albums drone-metal-folk et une compilation de titres acoustiques, elle nous avait livré son oeuvre maîtresse, “Pain Is Beauty”, tout simplement le meilleur disque de 2013, à mon humble avis.
 
Aujourd'hui, ce premier single laisse entrevoir un retour aux origines, de par l'athmosphère lourde, voire 'doom' qui y est dominante mais vu que l'artiste aime plus que tout brouiller les pistes, on peut s'attendre à un nouveau kaléidoscope musical.
 
Les autres musiciens présents sur "Abyss" sont, tout d'abord, Ben Chisholm, le co-compositeur, multi-instrumentiste et partenaire de longue date de Chelsea Wolfe, le batteur Dylan Fujioka et la violoniste Ezra Buchla. D.H. Philips, de True Widow, fait une apparition à la guitare 'lap steel'. L'album a été produit et enregistré par John Congleton à Dallas. Il a été mastérisé par Alan Douches. La peinture originale figurant sur la pochette est de Henrik Uldalen et le layout, de Ben Chisholm.
 
Pour écouter “Iron Moon”: https://www.youtube.com/watch?v=pvbJY2CjrUI

ORGANIC, le groupe belge créé par Raphaël Haubourdin aux voix, claviers et programmations (également dans Graceland et Kinex Kinex) et Joris Oster à la basse et aux programmations (aussi dans Silver Riot), annonce son second album: "Empty Century". Le premier opus de la formation, « Under A Carbon Constellation », avait causé la sensation en 2012 grâce à une musique innovante, combinant post-rock, électro, progressif, psyché, stoner, new-wave et postpunk.

Leur nouvelle production, qui peut être écoutée en streaming sur Bandcamp, propose des titres plus courts et plus directs. On retrouve bien entendu les fondamentaux d'Organic: les puissants staccatos de basses saturées, les batteries nerveuses (programmées avec l'aide de l'excellent batteur Olivier Justin) et surtout la voix de baritone si caractéristique d'Haubourdin.

Le style musical est à classer entre New Order, Agent Side Grinder, Editors ou Queens Of The Stone Age. ORGANIC confirme ici son énorme potentiel et est appelé à connaître un succès international. En cela, la formation sera aidée par les deux labels qui publient "Empty Century": Manic Depression Records, un label français, qui sort l'album en format vinyle et SwissDarkNights, label suisse, qui prend en charge le CD et Bandcamp.

Ecoutez le nouvel album ici. Pour pré-commander le CD: ici. Le vinyle sortira à la fin du mois de mai. Pour être informé, suivez ORGANIC sur Facebook ici

On peut aussi relire leur interview, parue dans les colonnes de ce webzine en janvier 2013: http://www.musiczine.net/fr/interviews/organic/comme-un-yeti-dans-l-eau/

Notons enfin que Raphaël Haubourdin sera l'invité de l'émission WΛVES sur Radio Vibration le 10 mai prochain à 20h.
Quelques jours avant la sortie officielle le 14 avril prochain, le nouvel album de Marie Davidson, « Un Autre Voyage », est disponible en streaming sur Soundcloud.
 
Etablie à Montréal, Marie Davidson produit une musique électronique très novatrice, sublimée par une prose déclamée ou chantée. Un peu comme la bande-son sensuelle d'un film imaginaire.
 
Cette artiste très attachante est influencée par les musiques de film des années '70, surtout celles de John Carpenter ("Assault On Precinct 13"). Au-dessus des séquences et des boîtes à rythmes, éclosent des couleurs ambient, kraut, psyche, minimal, italo-disco. Pour couronner le tout, il y a la voix de Marie, à la fois sensuelle et ingénue, qui clame ou chante des textes poétiques écrits dans la langue de Molière ou de Shakespeare. Un discours sobre, humble, violent et tellement sensible à la fois. Malgré le côté froid des synthétiseurs, on sent dans chacun des titres une pulsation humaine, presque physique.
 
Ecoutez « Un Autre Voyage » ici.
 
Marie Davidson sera en concert à Bruxelles le 22 mai dans le cadre du festival de Weyrd Son Records. Cet excellent label, dirigé par Michael Thiel, le fils du légendaire Micky Mike (Snowy Red), fête déjà ses deux années d'existence.
 
A l'affiche du festival à côté de Marie Davidson, rien que la crême de la crème d'une musique dark/cold/minimal synth en plein 'revival':
  • Pure Ground : duo de L.A. - minimal body music aux accents industriels

  • All Your Sisters : San Francisco – postpunk futuriste

  • Weird Candle : Vancouver – synthpunk.

Plus d'infos sur le festival 

Pré-commander l'album de Marie Davidson

Découvrez le clip de "Je ne t'aime pas" (Marie Davidson) ici.

Weyrd Son Records: http://weyrdsonrecords.com

Photo : Safyée (Alice Thiel)

mardi, 31 mars 2015 01:00

Deeper (a)

« Deeper » constitue le troisième album de The Soft Moon, le projet du Californien d'origine cubaine Luis Vasquez. Créé en 2010, il a contribué à l'émergence d'un nouveau style de musique, quelque part entre post-punk, cold-wave, shoegaze, krautrock, psychedelia et electronica. Nous avons rencontré Luis Vasquez, à Bruxelles, le 18 février dernier, dans le cadre de sa tournée de promotion. Il nous avait confié, à propos de cet album : ‘Deeper reflète mon évolution comme songwriter. J'ai voulu explorer de nouveaux territoires, composer de véritables chansons, alors qu'auparavant, je privilégiais l'expérimentation des sons. Inclure plus de mélodies, de structure. Parallèlement aussi, apprendre davantage sur moi-même, de façon extrême. Ce qui explique pourquoi je l'ai intitulé « Deeper »'.

Au cours de l'interview, nous avons passé en revue les titres de l'elpee et Luis Vasquez a laissé ses commentaires. Les voici : 

« Black » :

C'est une chanson qui me rend confiance. En général, je suis anxieux. Et de ce « Black » émane un sentiment de puissance, une impression que tout est ok.

« Far » :

Parfois, je crains de devenir fou et je veux m'échapper de ma tête. « Far » m’y aide. J'ai besoin de cet éloignement, parce que ma conscience est mon ennemie.

« Wasting » :

Ici, c'est la première fois que je compose une véritable chanson, avec de vraies voix, de vraies mélodies. C'est presque de la synth-pop, dans le style de Depeche Mode ou de Tears For Fears. Elle ressemble assez à « Shout », mais c'est une ressemblance qui n'est pas volontaire.

« Wrong » :

Je voulais que ce morceau soit plus électronique, automatique. Je chante une ligne, puis une voix robotique répond ‘right’ ou ‘wrong’. C'est comme un jeu entre moi et mon inconscient. Je me suis amusé en réalisant cette chanson, surtout grâce aux expérimentations.

« Try » :

Ma chanson suicidaire. Je me souviens que j'étais très déprimé à Venise, une nuit. J'en étais arrivé au point où je voulais contacter mes amis pour sortir de ma solitude. Je l’ai donc alors écrite. Au départ, elle était très lente, très désespérée ; mais ensuite, je l'ai accélérée, pour la rendre plus positive. Elle m'a sauvé la vie !

« Desertion » :

Mon plaisir coupable. Mon 'guilty pleasure'. Je voulais une compo pop, dance-pop, destinée à un large public. Quelque chose de dansant, comme du Madonna ou du Prince.

« Without » :

On dirait une chanson d'amour mais en fait, elle parle de ma relation avec ma mère. Au cours de mon enfance, nous avons été séparés, pendant de nombreuses années. C'est drôle parce que je ne lui ai pas montré le texte ; mais si c’était le cas, je ne dirais pas que c'est à son propos !

« Feel » :

Une chanson sur la difficulté de vivre. « Why am I alive ? » C'est un thème à répétition qui me concerne.

« Deeper » :

Ici, je présente mon enfer intérieur, comment je me sens à l'intérieur de moi-même. Fondamentalement, ce titre exprime ma lutte totale pour la vie. Je suis torturé par l'écriture. J'ai l'impression que c'est un péché. Ce qui m’a rappelé l'Enfer de Dante ; vous savez, les sept niveaux de l'Enfer. Donc, j'ai adapté la structure en fonction du poème.

« Being » :

Là, je mets tout sur un plateau. Tout est dans cette chanson : la tristesse, la colère mais aussi l'optimisme. Elle clôture l'album mais sans apporter de réponse. La fin, c'est juste trois minutes de bruit. Sur le vinyle, c'est une boucle sans fin : il faut retirer l'aiguille sinon elle tourne à l'infini...

Bref, cet album est une vraie réussite. Luis Vasquez a réussi à donner forme à la quintessence de son art et à ouvrir de nouvelles portes pour les développements futurs. ‘Felicitaciones, Luis!’

The Soft Moon se produira en concert, le 17 mai prochain, à Bruxelles, dans le cadre des Nuits Botanique.

Pour découvrir l'interview complet de Luis Vasquez, c’est ici 

 

 

 

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