Yes SIHR !

Après quelques concerts / projections improvisés en duo, au Caire et à Beyrouth, pour les rencontres d’Arles, le centre photographique de Lille ou la revue belge Halogénure, Dargent et Oberland s’associent aux francs-tireurs Elieh et Halal pour un manifeste…

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L’humanisme angoissant de Franz Ferdinand…

Franz Ferdinand sortira son nouvel opus studio, « The Human Fear », ce vendredi 10 janvier 2025. Enregistrées aux studios AYR en Écosse, les 11 chansons de « The Human Fear » font allusion à des peurs humaines profondément ancrées et qu’en les surmontant et…

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Zaho de Sagazan 24/11/202...
Didier Deroissart

Didier Deroissart

lundi, 17 novembre 2014 00:00

Avoir voix au chapitre…

Une superbe soirée nous attend à l'Orangerie du Botanique, ce 17 novembre 2014. A l’affiche Birdpen, le projet du claviériste/guitariste Mike Bird et de Dave Penney, un des chanteurs d’Archive, responsable d’un tout nouvel opus solo (le troisième) –intitulé « In The Company Of Imaginary Friends ». Et Beautiful Badness en supporting act. Votre serviteur avait assisté à leur prestation l’an dernier, à la Ferme du Biéreau de Louvain-La-Neuve, en première partie de Perry Rose.

Combo franco-belge, Beautiful Badness réunit le chanteur/claviériste/guitariste Gabriel Sesboué, l’autre gratteur Olivier Delescaille, le bassiste Eric Renwart, le drummer Gilles Servais et le claviériste Antoine Guenet. Eric et Antoine sont les petits nouveaux du groupe. Le Botanique leur a prêté ses installations pour répéter. Le band connaît bien les lieux, puisque ce n’est pas la première fois qu’il foule les planches d’une des salles. Côté son, pas de souci, puisque c’est l’ingé-son de Puggy, Alex Leroy qui est derrière les manettes.

Le quintet monte sur l’estrade. Gabriel a déjà viré ses godasses et ses chaussettes afin d’être plus à l’aise. Dès la première chanson, « Elders' Choir », il module sa voix comme un instrument. Il s’agit d’une nouvelle compo. A ce jour, Beautiful Badness a publié un Ep éponyme ; et un premier elpee devrait paraître en 2015. Un disque que votre serviteur attend impatiemment. Prof de chant, Gabriel a reçu une formation classique. Sa voix est vraiment prodigieuse. Pourtant, la soirée sera résolument rock'n'roll. D’ailleurs après l’envolée vocale de Gabriel, la section rythmique reprend ses droits, talonnée par la guitare. Le combo embraie par « Everybody Knows » et « Hard To Do It », deux autres nouvelles chansons. Le public semble apprécier. Lors de « Wasting Your Time », Gabriel pousse sa voix dans ses derniers retranchements, à la manière de Matthew Irons chez Puggy. Malgré le contexte, il faut avouer qu’il a voix au chapitre…

« Slipping Away » est un titre plus connu, tout comme « Run », leur single –et cheval de bataille– qui en général, met le feu. Un morceau mélodieux, précis et superbement construit. Un vrai régal ! Leur version du « We Will Rock You » de Queen est un peu casse-gueule, mais le résultat est surprenant. A croire que Freddie s’est réincarné dans la peau de Gabriel. Le set s’achève par « Sunny Morning », le premier single extrait du futur long playing. Et de nouveau, Gabriel se sert de sa voix comme d’un instrument. La formation a un talent fou et l’auditoire le reconnaît en applaudissant chaleureusement. D’ailleurs, à l’issue de leur prestation, la vente des Eps va littéralement cartonner.

Changement de matos et on va passer au set de Birdpen. Dave et Mike se consacrent tous les deux à la guitare, au chant, aux claviers et aux machines. Ils sont épaulés par le drummer James Livingstone Seagull et le bassiste Tim Slade.

Mike est philanthrope. Il s’est investi dans l’organisation caritative ‘Quest For Mont Blanc’ afin de lever des fonds en faveur de l'association Treskstock qui se charge de financer la recherche du cancer qui touche les jeunes. Dave a déjà récolté 30 000 livres pour alimenter son beau projet. Et à travers « Like A Mountain », il révèle son amour pour les sommets des montagnes. Tel un oiseau qui déploie ses plumes, sa prose plane au-dessus de cimes…

Pour info, Dave et Mike ont eu la gentillesse d’accorder une interview à Musiczine. Nous reviendrons donc sur cet entretien réalisé en compagnie de deux artistes éminemment sympathiques…

Il s’agit de la troisième fois que Birdpen visite la Belgique, cette année. La formation s’était ainsi déjà produite au sein d’un Witloof bar bien peuplé et dans le cadre du festival de Ronquières. On imaginait donc que leur retour au Bota se serait déroulé à la Rotonde. Une progression logique. Mais à l’instar des Strypes, Passenger et The Vaccines, ils passent directement à l'Orangerie. Pour le compte-rendu du concert de Birdpen, c’est ici.

(Organisation Botanique)

 

mercredi, 19 novembre 2014 00:00

Plus rock, tout simplement

Le ‘Dôme des Découveres’ accueille ce soir, l’ex-leader de Venus, Marc Huyghens. Il n’aime pas trop qu’on revienne sur le sujet. Donc, je n’en parlerai plus. Marc et Françoise Vidick ont fondé Joy, que la violoncelliste Anja Naucler est venue rejoindre au moment de l’enregistrement du tout premier elpee. Eponyme, par ailleurs. Le second, « All The Battles » vient de sortir. Anja ne participe plus à l’aventure. Elle a été remplacée par Katel, préposée à la guitare ou à la basse. La Rotonde est bien remplie.

Un duo assure le supporting act. L’un d’entre eux joue de la sèche et l’autre déclame, tour à tour dans la langue de Molière ou de Shakespeare, pendant que des vidéos sont projetées sur un écran. Le spectacle ne me botte pas du tout. Et je m’éclipse pendant les 30 minutes de leur prestation.

A travers Venus, formation belge majeure des 90’s, Marc Huyghens s'était joué des codes en introduisant des instruments atypiques, en communiquant une dimension théâtrale à son show et en s'imposant grâce au désormais classique "Beautiful Days", un hymne à la joie au texte désespéré. Marc est venu défendre son second opus solo, « All The Battles », paru chez Caramel Beurre Salé, le 3 octobre 2014. Après avoir gravé un premier elpee qui laissait une belle place au violon et à la contrebasse, le second adopte un format plus rock et plus insulaire. Il a été enregistré sous la houlette du maître du son organique, John Parish (PJ Harvey, Eels), et masterisé par John Dent (Radiohead, Goldfrapp). En à peine vingt jours de sessions.

Le trio ouvre le set par une nouvelle compo, « Drift And Drive ». La voix de Marc domine l’expression sonore. Les percussions de Françoise Vidick sont singulières. En fait, elles émanent de deux toms basse. « Jab The Fix », « Sunday And I » et « All The Battles » sont des plages issues du nouvel elpee. Et manifestement elles sont plus rock, moins cérébrales. Plus accessibles, aussi. A l’instar de « Mirage » pour lequel la basse a remplacé le violoncelle. Caractérisé par ses harmonies vocales envoûtantes, « 1924 » est plus calme mais troublant. Joy attaque deux plages du premier long playing, « The Long Way Around The Sea » et « Vertigone ». Piste contagieuse, « DNA » libère une belle intensité. « The White Coat » et « Great Fire » sont aussi deux compos issues du dernier elpee. On se rend alors compte, à travers ces deux titres, du souffle irrésistible que John Parrish est venu leur insuffler. Et le set de s’achever par « Golden Gun », encore un extrait du dernier LP. Une prestation qui a duré 60 minutes. Pas une de plus. Enfin, avant le rappel, au cours duquel JOY va nous réserver Life » et « Empire », deux titres particulièrement puissants. Un excellent concert !

(Organisation : Botanique)

dimanche, 16 novembre 2014 00:00

Il fallait vraiment assister à ce spectacle…

Remplir 3 fois de suite le Palais 12 du Heysel, c’est inouï ! Pourtant, c’est ce qu’a réalisé le plus Belge des Belges, Stromae. Près de 45 000 personnes sont venues applaudir Paul Van Hover, une véritable ‘Bête de Scène’. Et je pèse mes mots ! Ce dimanche 16 novembre, le Heysel est particulièrement peuplé. Outre le concert auquel votre serviteur assiste, les Diables Rouges affrontent le Pays de Galles au stade Roi Baudouin. Et pour corser le tout, le Salon Cocoon squatte Brussels Expo. Ce dimanche, il était donc préférable d’emprunter les transports en commun. Message bien reçu ! Il s’agit de la première fois que je me rends au Palais 12. Une salle plus grande que le Sportpaleis d'Anvers. Normalement, ma place est prévue au second rang, juste derrière la tribune des PMR. Pas un endroit idéal pour apprécier pleinement le concert. Et puis il faudra rester assis. Je projette donc de rejoindre la fosse. Un immense écran a été placé au-dessus du podium afin de permettre une vision optimale.

Je débarque vers 19h00 et rejoins mon fauteuil. La vue n’est effectivement pas idéale. Une heure plus tard, la scène commence à s’animer. Deux personnes s’agitent sur les planches. Un danseur fou et le projet de Mpula, Batida de Pedro Coquenão. Il vit au Portugal ; à Lisbonne très exactement. Baignant dans l’électronique, sa musique mêle afro-house, kuduro, benga et semba. Le ku duro, (littéralement ‘cul dur’ dans la langue de Gil Vincente) est une musique traditionnelle angolaise. C’est le groupe lisboète Buraka Som Sistema qui l’a popularisée à travers le monde. Mais mis à la sauce contemporaine, ce ku duro intègre break dance, semba (danse angolaise) électro et instrumentation africaine. D’une durée de 30 minutes, le spectacle ne manque pas d’allure, mais perso, j’aurais préféré revoir Gabriel Rios qui assurait le supporting act, lors des deux dates précédentes.

« Cheese », le premier album de Stromae, est paru le 14 juin 2010. Il recèle les singles « Alors On Danse », « Te Quiero », « House'llelujah », « Je Cours » et quelques autres... Un elpee qui s’est écoulé à plus de 200 000 exemplaires. Il est devenu disque de platine en France et triple en Belgique. Quant à « Alors on Danse », l’artiste en a vendu trois cent mille exemplaires (disque d'or et de platine dans 15 pays). Bref à l’instar des moules, des frites et de la bière, notre Paul est devenu un véritable phénomène qui fait l'unanimité partout où il passe. Ses spectacles sont sold out en moins de temps qu'il faut pour le dire…

La première fois que j’ai vu Stromae en concert, c’était le 4 mars 2011, dans une Ancienne Belgique pleine à craquer. Kid Noize figurait en première partie. Un show d'anthologie et de folie rehaussé par la présence d'Arno pour un « Putain Putain » de feu. Et rebelote un mois plus tard, toujours dans une AB pleine à craquer. Arno n'est plus de la partie. Et les surprises se font plus rares. La plupart des festivals le programment. Des spectacles réglés comme du papier à musique. Mais si on doit alors lui tirer son chapeau pour la perfection de ses shows, à la longue, une certaine forme de lassitude commence à vous envahir…

Il faudra attendre deux ans et demi avant qu’il ne publie son second long playing, « Racine Carrée ». En attendant, il aligne une suite de hits : « Papaoutai », « Formidable », « Tous les mêmes », sans oublier l’hymne officiel des Diables Rouges, « Ta fête ». Sa recette est simple : poser des mots forts sur des beat irrésistibles, en soulignant le tout par des images qui marquent les esprits. Et dès la sortie de son second essai, on se rend compte que notre petit génie parvient à fédérer le public de 5 à 84 ans. Il est humble et surtout ne se prend pas la tête. Une attitude que j’adore. Le 'Stromae' nouveau est reparti pour une nouvelle consécration. Et une volée de concerts. Il se produit un peu partout, mais je souhaitais découvrir son nouveau spectacle. D’autant que les médias colportent qu’il nous en en met la plein la vue.

Stromae a déclaré qu’il allait faire un break de 3 à 4 ans avant de graver un troisième elpee. Histoire de retrouver l'inspiration, de prendre un peu de repos, mais également pour éviter tout ‘burn out’. M’enfin, ce n’est pas pour tout de suite, puisqu’il s’est lancé dans une tournée  marathon qui passera en 2015 par la France, le Grand-duché de Luxembourg, la Suisse, la Hollande et la Belgique. Sans oublier son périple prévu outre-Atlantique, consécutif à deux concerts dispensés à New-York, deux shows au cours desquels il avait littéralement fait un tabac. Bref, Stromae a toujours voulu privilégier une vie aussi normale que possible et la qualité plutôt que la quantité.

« Raine carrée » est désormais l'album de tous les records : 2 600 000 exemplaires vendus à travers le monde, dont plus de 200 000 exemplaires rien qu'en Belgique et 36 semaines passées en tête des ventes. Et ce n’est qu’un début… Mais venons-en au concert de ce dimanche 16 novembre…

Un petit film d'animation en noir et blanc sert d’intro. Les yeux des spectateurs pétillent en le découvrant. La scène est immense et l'écran au-dessus également. Au bout de 4 minutes, la foule se lève comme un seul homme. Ou presque. Les quatre musicos sont d’attaque derrière leurs machines. Stromae est coiffé d’un chapeau melon. Il a enfilé un pantacourt et porte des chaussettes frappées de sa griffe. Le logo de « Racine carrée » est lumineux. Une belle mise en scène prépare « Ta Fête ». Paul débarque enfin sous un tonnerre d'applaudissements. Et on est parti pour 150 minutes de folie furieuse sous un déluge de lumières. Je me lève comme les personnes qui occupent les premiers rangs. Mais un grincheux râle en me signalant qu’il a payé 50 euros pour voir le show et pas mon dos. Je me rassieds, mais la vue est minimale et limitée. Heureusement le grand écran permet de compenser. Ce feu d’artifice a duré plus de 8 minutes. Magique ! Les Diables ne sont pas loin, mais cette entrée en matière fulgurante ne les a pas aidés à inscrire un but. « Bâtard » maintient la pression. Première interactivité entre Paul et son public. Stromae est chez lui. Et il sait qu’il est le chouchou du public belge. Il l’interroge pour savoir si tout va bien (la famille, les enfants, etc.) « Peace Of Violence » assure grave ! Quelques mots en espagnol préludent « Te Quiero ». L’énorme beat élecro t’invite à rejoindre le dancefloor. Stromae s'assied et demande à l’auditoire s'il peut retirer ses chaussures et pourquoi pas ses chaussettes. Il annonce la leçon '24', déclenchant des fous rires successifs. Son humour est particulier, mais terriblement efficace. Stromae enfile son veston rouge et noir. Il aborde « Tous Les Mêmes ». C'est à la fois singulier et divin. En tout cas, en ‘live’ !

Stromae se met à danser. Un exercice que lui interdit pourtant la faculté. En fait, il s’est fracturé le cinquième métatarse du pied gauche. On le traite de 'mytho' et il en redemande. Après le savoureux « Ave Cesaria », on contemple attentivement l’écran tout au long de « Sommeil », en écoutant soigneusement les paroles. Et c’est pareil pour « Quand C'est ? », une compo qui aborde le thème du cancer. Bouleversant ! Place ensuite à une brève présentation consacrée aux moules/frites. Destinée à alimenter la chanson de circonstance. « Formidable » ? Oui Paul, tu l'es. Pour « Carmen », les fringues sont passées au gris : chapeau melon, pantacourt et veste. Moment choisi pour empoigner sa cane micro. Des danseuses apparaissent sur l’écran derrière l’artiste pour « Humain à l'Eau ». Les personnages changent. Le clonage est parfait. Elles adoptent le même pas de danse que le maître de cérémonie. « Alors On Danse » ne pouvait donc que suivre. Et sert en même temps de final. En rappel, des images d’une usine à papa clonant le grand Paul défilent, avant qu’il ne débarque pour interpréter « Papaoutai ». Après un émouvant « Merci », Stromae et ses quatre musicos exécutent « Tous Les Mêmes », a capella, dans un silence de cathédrale. Magnifique !

Un jeu de scène parfait. Des artistes bluffants. Un écran géant judicieux et aux images adaptées aux lyrics. Une connexion permanente entre le public et l'artiste. Il fallait vraiment assister à ce spectacle…

(Organisation : Live nation)

 

 

lundi, 17 novembre 2014 18:03

Peaks…Peaks…Peaks!

Twentyfourlives nous vient de La Louvière. Fondée en 2009, la formation réunit le bassiste Maxime Boudart, le drummer Lionel Vanheuverzwijn ainsi que deux gratteurs, Francesco Di Bennardo et Stéphane Meunier, également préposé au chant et aux claviers. Le combo définit son style comme du post rock mâtiné de math rock.

Perso, je le qualifierai plutôt de prog rock. Un prog rock qui ne manque pas d’allure, il faut le reconnaître. Twentyfourlives a participé à la finale du Concours Circuit, en 2012. Votre serviteur avait découvert le combo lors d’un concert accordé dans le cadre du Pac Rock de Pont-à-Celles. A cette époque, il militait sous le patronyme de For24Lives.

Ce premier album a été enregistré aux studios ARAM de La Louvière, sous la houlette de Mario Benvenuto. Les artistes ont couché sur l'album 8 pistes de bonne facture. « Mammoth » figurait déjà sur l’Ep 3 titres du même nom. Il était paru en 2011 et précédait un premier single, publié en 2009, alors baptisé « For24Lives »…

Essentiellement instrumentales, les compos sont aussi particulièrement mélodieuses. Le titre maître est une compos solide aux arrangements bien ficelés. Une voix atmosphérique s’immisce timidement sur « Scarecrow » et « Htommam ». En fermant les yeux, on a l’impression de participer à un trip, avant d’être ramené les pieds sur terre.

« Horses », « Twelve » et « Selahtion » nécessitent plusieurs écoutes avant d’être appréciés à leur juste valeur. Si vous aimez 65 DaysOfStatic ou Mogwai, vous ne pouvez passer à côté de cet elpee. « We Need! » est une de mes compos préférées. Un glockenspiel se permet de percer un mur de guitares, sans pourtant manifester la moindre agressivité…  

 

vendredi, 14 novembre 2014 00:00

Bienvenue chez les Cht’is…

Un petit voyage chez nos amis et cousins ‘Les Ch'tis’ pour y assister au concert de Tony Melvil, à la médiathèque d'Avelin, une charmante commune sise à 10 km au sud-est de Lille. Le bâtiment est localisé près de la mairie. Tony Melvil est un des poulains du label parisien A(t)HOME, basé à Pantin. L'évènement est organisé par les associations 'Dynamo' (cette structure est destinée à repérer et aider les talents émergents en Région Nord-Pas-de-Calais) et 'Live Entre Les Livres', qui regroupe une dizaine de médiathèques de ce territoire. Ils organisent des événements culturels, dont des showcases dans les médiathèques, lieux aussi insolites que cosy. Dynamo et les iNOUiS du Printemps de Bourges présélectionnent également les groupes et artistes qui bénéficieront ensuite de la mise en vitrine du festival (NDR : en Belgique, ce rôle est assumé par Court Circuit). Bref, ça bouge dans le Nord...

De son véritable nom Etienne Villeminot, Tony Melvil est né à Dijon, en 1982. Il a entamé sa carrière musicale, en 2002. Il écrit des textes dans la langue de Molière. Et ils tiennent la route ! Dans un style qui s’inscrit parfaitement dans le créneau de la bonne chanson française. Il obtient de nombreux premiers prix lors de différents concours régionaux et nationaux. Il grave un premier Ep en 2011, en compagnie de son pote Delbi, aka Romain Delebarre (NDR : il est présent ce soir). Intitulé « Tentative d'Evasion», le disque paraît début 2012 et permet à Tony de sortir de l'anonymat. Depuis, il a fait son petit bonhomme de chemin, publiant notamment, en mars 2014, un second Ep baptisé « La cavale », bien sûr chez A(t)Home.    
  
                                         
En général, Tony se produit en solitaire. Mais ce soir, il a opté pour la formule trio. Melvil se consacre à la guitare, au violon et au chant. Il est épaulé par Delbi au dobro et aux (mini)claviers ainsi que Maxence Doussot à la batterie et aux percussions. Les artistes sont plantés au milieu des livres, dans l'allée centrale. Le public, (une vingtaine de personnes) est assis face aux artistes. Et cet environnement intimiste favorise une relation de proximité entre le public et le groupe. Le concert débute à 20h15. Après une petite présentation, il s’ouvre par un extrait du premier Ep, « Wagons à Bestiaux ». Delbi est à droite de Tony. Sa dobro lui permet d’assurer à la fois les accords de guitare conventionnels et les accès de basse. Plus discret, Max nous livre quelques interventions aux percus. « L'Esprit Aventurier » est un titre du nouvel Ep. Tony empoigne son violon fétiche en signalant qu’il en joue depuis l'âge de 4 ans, inspiré par l'album « Pierre Et Le Loup ». Et manifestement il est brillant sur cet instrument. Bien torchés, ses lyrics sont à prendre au second degré. Ils ne manquent pas d’humour et reflètent son esprit aventurier. Une aptitude qu’il développe particulièrement bien sur disque, mais encore mieux en ‘live’. C’est la raison pour laquelle je souhaitais absolument à assister à un des concerts de cet asticot (NDR : pardon, dans la chanson il parle plutôt du papillon ou de la libellule). Tony passe à la 6 cordes, et le Dobro embraye pour attaquer « La fleur Au Fusil », une compo qui traduit son esprit écolo et anti-militariste, un morceau qui parle de la guerre, des fusils et de ses rêves qui aspirent à mettre des ballons dans les canons...   
       
« 3 M carré » nous raconte la vie dans une prison aux cellules exiguës et dont les prisonniers rêvent d'évasion. « Emilie » est une ode au bonheur. Gainsbourg est redescendu sur terre. Il est parmi nous. Il s’est réincarné en Melvil… « On M'A Dit » est un titre récent. Il parle de la vie et signale que tout ira mieux... un autre jour. Autre nouveauté, « Ligne Blanche ». Delbi a abandonné sa Dobro et opte pour des percus (artisanales). Tony reprend le violon pour aborder le mélancolique mais engagé « Les Miroirs A L'Envers ». Après « Centurion », « Black And White » nous ouvre les zygomatiques. Le concert s’achève par « Sans Langue et sans Visage », la plage la plus rock du second Ep de Tony. Une envie de rejoindre le dancefloor t’envahit. Vu l’endroit, ce n’est pas une bonne idée. Aussi tu fermes les yeux, et tu imagines te libérer sur la piste de danse. En rappel, « Pom Pom » un beau témoignage de l'humour communicatif des trois espiègles. Delbi et Max nous réservent une petite lecture. Bénabar s’est invité. Tony s'éclate et nous amuse de ses textes joyeux. Et le macabre « Je M'Allonge » clôt définitivement le spectacle. Il y évoque la fin de la vie. La mort si vous préférez.

Je ne regrette pas le déplacement. Et reviendrai certainement. A l’issue du show, on a même eu droit au verre de l'amitié et à une petite collation. Manifestement, on est bien reçu chez nos cousins, les 'Ch'tis'. Hein biloute !   
                                                       
Tony Melvil est un artiste éclectique. Parallèlement à sa carrière solo, il tente un tas d’expérimentations, notamment au sein de sa Compagnie Illimitée qu’il a créée en 2012, afin de monter des représentations pluridisciplinaires sur base de chansons. Destiné au jeune public, son spectacle baptisé ‘Quand je serai petit’ sera mis en scène par Marie Levavasseur (Cie Tourneboulé). Il s’y produira en duo en compagnie du musicien/producteur lillois Usmar, à partir de la fin décembre 2014.                                                


mercredi, 12 novembre 2014 00:00

Doucement les basses !

Beaucoup de monde, ce mercredi 12 novembre à l’AB. C’est sold out dans la grande salle pour Starflam, tout comme au Club pour Glass Animals. En bas, le public réunit essentiellement des ados boutonneux. Beaucoup de filles, également. Boutonneuses aussi. Votre serviteur est allergique aux boutons. Alors, mieux vaut se rendre à l’étage. Au Club, plus précisément. Où Glass Animals va se produire. Pas de supporting act. Le set va donc commencer à 21 heures. Et durer 60 minutes. Faut dire que le combo insulaire n’a que deux Eps (un éponyme remontant à 2012 et « Leaflings » en 2013) et un seul elpee à son actif, « Zaba ». Paru en septembre dernier, il a bénéficié du concours de Paul Epworth à la mise en forme, un producteur notoire qui a notamment bossé pour Adele, Florence and The Machine et Bloc Party. Plébiscitée par le NME, cette œuvre est inspirée d’un conte pour enfants écrit par William Steig, « The Zabajaba Jungle ». Enfin, leur prestation accordée à l’AB, en première partie de St Vincent, avait totalement convaincu.

A l’instar de Spring Offensive, Glass Animals nous vient d’Oxford. Quatre potes qui ont fréquenté le même collège. Ils ont monté leur groupe en 2010, mais se connaissent donc depuis l’âge de 13 ans. Le line up réunit le chanteur/guitariste à la gueule d’ange, Dave Bayley, le drummer Joe Seaward, le second gratteur Drew MacFarlane et le bassiste Edmund Irwin, ces deux derniers se consacrant également aux claviers.

Leur musique évoque à la fois Alt-J, Wild Beasts, Foals et Radiohead (époque « In Rainbows »), le fruit d’un cocktail de pop, de rock, d’électro, de hip hop et de r&b.

Vu le matos en présence sur les planches, il faut reconnaître que la scène est étroite. Le drummer s’est planté à droite, et tous les autres musicos sont en ligne, Edmund occupant la place centrale. Dave est le seul à mouiller sa chemise, sur l’estrade. Il dialogue avec le public. Les autres membres ne pipent pas un mot.

« Psylla » ouvre le show, un titre paisible et atmosphérique. La voix évoque instantanément Thom Yorke. A cet instant, en fermant les yeux, les images de la vidéo vous traversent l’esprit, celles de plantes poussant sur les blessures des cadavres. Première plage issue de « Zaba », « Black Mambo » entre dans le vif du sujet. Les nappes de claviers se superposent, alors qu’un filet de guitare libère une tonalité acérée. Dave abandonne sa six cordes pour se consacrer uniquement au chant sur « Exxus ». Malheureusement, les interventions de basse sont trop envahissantes et je me réfugie au fond de la salle, près de la table de mixage. Avant d'entamer « Gooey », Dave demande si tout va bien. Hormis le retour des sonorités de basse, oui… Mais grâce aux bouchons dans les oreilles, ça passe. Au départ plus élaborée, « Walla Walla » est une compo amorcée par des bruitages de machines, avant de vous inviter à rejoindre le dancefloor. La section rythmique est percutante. Peut-être même un peu trop pour les tympans. Ce qui provoque l’exode de quelques spectateurs. Pourtant, à partir, d’« Intruxx », l’ingé-son semble avoir trouvé l’équilibre. Et « Hazey », très dansant, passe bien la rampe. Plus cool, « Toes » met l’accent sur les harmonies vocales. Et bonne nouvelle, la ligne de basse s’intègre beaucoup mieux à l’ensemble. Une impression qui va se confirmer lors des morceaux suivants, jusqu’à la fin du concert, qui s’achève par « Flip », « Cocoa Hooves » et « Wyrd ».

En guise de rappel, Glass Animals adapte le « Love Lockdown » de Kanye West, une cover dynamique, surprenante et dansante. Et clôt le spectacle par le hit « Pools ». Une prestation dont on retiendra surtout –hormis pour le chanteur– le manque de vivacité manifesté par les musicos, et puis un problème de basse, réglé à mi-parcours. Et vous pouvez revoir ce concert en streaming ici

(Organisation : Ancienne Belgique)

Le concert de Helmet était prévu pour ce 2 octobre. Il a donc été reporté ce lundi 10 novembre. Pas de supporting act. Helmet est censé tenir la distance pendant 120 minutes. La salle de l’AB est en configuration Box ; et les aficionados –qu’on peut estimer à 800 âmes– se frottent les oreilles, par ce qu’ils considèrent comme une véritable aubaine.  

Né en 1989, Helmet est alors déjà responsable d’une musique alternative, métallique taxée de hardcore. Il se sépare en 1998 et se reforme en 2014. A ce jour, le combo new-yorkais à publié 6 elpees : « Strap It On » en 1990, « Meantime » en 1992, considéré comme un des meilleurs long playings de l’histoire du metal, « Betty » en 1994, une œuvre alors mal reçue par la critique et pourtant considérée 25 ans plus tard comme incontournable et novatrice, parce qu’elle a ouvert la voie à Tool, Nine Inch Nails, Deftones, Pantera et Slipknot, « Aftertaste » en 1997, « Size Matters » en 2004, « Monochrome » en 2006 et le dernier « Seeing Eye Dog » en 2010. Après un quart de siècle, le line up ne compte plus que le seul Page Hamilton, comme membre fondateur. Le chanteur/guitariste est aujourd’hui soutenu par le second gratteur Dan Beeman, le drummer Kyle Stevenson et le bassiste Jon Fuller. Un Hamilton qui assure encore le rôle de sixcordiste au sein du backing group de David Bowie.

Il est 20h14 pile quand le quatuor monte sur l’estrade sans adresser le moindre regard ou faire le moindre signe à la foule. Manifestement, la communication n’est vraiment pas leur préoccupation. En outre, dès le début du spectacle, on prend le light show en plein dans la poire. Au lieu de mettre en exergue les artistes. Sympa ! Pendant quelques titres, cette forme d’agression visuelle passe encore ; mais à la longue, elle devient agaçante. La setlist est consacrée à  l'album « Betty ». D’ailleurs le combo interprète les quatorze titres de ce long playing, dans l’ordre du tracklisting (« Wilma Rainbow », « I Know », « Biscuits For Smut », « Milquetoast », « Tic », « Rollo », « Street Crab », « Clean », « Vaccination », « Beautiful Love », « Speechless », « The Silver Hawaiian », « Overrrated » et « Sam Hell »). Les riffs de grattes assénés par Page et Dan sont puissants, écrasant, mais mélodieux. Kyle frappe frénétiquement sur ses fûts. Mais lorsque le bassiste commence à malmener « Milquetoast », je commence à faire la grimace. Faut dire que le son n’est pas vraiment à la hauteur. Je me réfugie donc derrière la table de mixage. Et constate que si « Tic » et « Rollo » sont de fameux brûlots, la voix de Page a perdu de son éclat.

Je prends donc le temps de tailler une bavette en compagnie d’un ingénieur du son professionnel, qui me confirme que… le son n'est pas terrible. Curieux, Page commence à rigoler et à discuter avec les spectateurs des premiers rangs. La deuxième partie du spectacle se focalise sur deux autre opus du band, « Meantime » et « Aftertaste ».

Pendant « He Feels Bad », « Beter », « You Borrowed » et « Fela II », je m’éclipse, et revient pour « Role Model ». Pas de changement ! Le son est toujours aussi médiocre et j’écoute le reste du set, les bouchons bien enfoncés dans les oreilles, c’est-à-dire pendant « Pure », « Renovation », « Exactly », « Like A Care » et enfin « Driving ».

Franchement, si c’est pour dispenser des concerts de cette trempe, Helmet aurait tout intérêt à tourner la Page…

(Organisation : Ancienne Belgique)

 

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lundi, 10 novembre 2014 00:00

2015 devrait être l'année Selah Sue…

Dans le cadre de sa nouvelle tournée, Selah Sue se produisait donc au Cirque Royal de Bruxelles. Et bien sûr, c’est sold out. Il s’agit de sa deuxième date en Belgique, car la première était réservée à l’AB, ce vendredi 7 novembre. Un mois à peine après avoir publié un single, qui précédera la sortie de l’Ep « Alone », fixée ce 1er décembre, elle est déjà sur les routes pour le défendre. Un disque qui réunira quand même 4 nouvelles compos et qui précèdera le nouvel elpee, « Reason », dont la date de parution est prévue pour le 3 mars 2015. Eponyme, son premier long playing remonte quand même à trois longues années. Elle l’a étrenné sur toutes les scènes européennes et américaines. Triple album de platine en France, il s’est écoulé à plus de 600 000 exemplaires à travers le monde.

La première partie est assurée par un groupe new-yorkais, Son Little. Etonnant que le supporting act soit réservé à un combo américain aussi peu notoire. Pourtant, il faut reconnaître que leur prestation va vraiment épater. D’abord à cause de la voix du chanteur/guitariste. Puissante, soul, elle est bien soulignée par les accords de gratte blues/roots. En outre, il est soutenu par un drummer et un bassiste/claviériste plutôt brillants. Si bien que ravi, l’auditoire applaudit chaleureusement leur set.

De son véritable nom, Sanne Putseys, Selah Sue monte sur l’estrade en solitaire, uniquement armée de sa sèche. Elle interprète alors sa nouvelle chanson « You Always On ». Elle embraie par « Daddy », une compo dédiée à son papa. Chacun son tour ! Sur le premier long playing, elle réservait un hommage à sa maman, tout au long de « Mommy. Agée de 25 printemps, la Louvaniste a la tête bien sur les épaules. Elle est resplendissante et rayonnante dans sa tunique de couleur noire qui flashe lorsque l’artiste est sous les feux des projecteurs. Elle est coiffée de son inévitable chignon haut et blond. Entre Selah et le public, une franche interactivité s’établit. Elle présente ses compos, tantôt en français, en néerlandais et parfois en anglais. Sa version ‘live’ d’« Alone » est percutante. Particulièrement funk, on y ressent l’influence de Nile Rodgers. A cause du phrasé de guitare. Superbe ! « Famous », « Stand Back », « I Won't Go For More » et « Time » sont des plages issues du futur elpee. Il y a du funk, de la soul, du blues, du ska, du raga, de la drum&bass et de l’électro. Mais surtout ces compos libèrent énormément de groove. Faut dire que la section rythmique est particulièrement efficace. Sur un mode rap, « Together » libère une sacrée dose de dubstep novateur. Bien maîtrisée, la voix de Selah colle parfaitement à l’expression sonore. Elle nous réserve une reprise plutôt surprenante du « Lost Ones » de Lauryn Hill, puis enchaîne par « Lost Ones » et Black Part Love ». Elle n’oublie pas ses succès, « This World », « Fyah Fyah », « Please » et « Crazy Vibes ». Lorsqu’elle attaque « Raggamuffin », que l'on reconnaît dès les premiers accords de guitare, il s’établit une véritable communion entre l’auditoire et l’artiste. Selah Sue annonce qu’elle se produira à Forest National, l’an prochain, dans le cadre de la sortie de son nouvel LP. Et le set de s’achever par « Peace Of Mind » et « Crazy Sufferin Style ». 2015 devrait être l'année Selah Sue…

(Organisation : Live Nation)

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samedi, 08 novembre 2014 00:00

Propice à la danse…

Pour rejoindre le Botanique, ce soir, il faut se faufiler à travers les embouteillages. Dehors, il fait un peu frisquet. L’hiver arrive. Mais vu l’affiche proposée ce soir, le Botanique devrait réchauffer nos cœurs et adoucir les moeurs. C'est connu. En outre, on devrait y danser. Tout d’abord en compagnie de la formation liégeoise Girls Say No (NDR : que je découvre en concert, pour la première fois) ; puis du combo danois, Asteroids Galaxy Tour. J’avais eu l’occasion de découvrir ce band, il y a deux ans, au sein d’une Orangerie blindée et surchauffée. Alors, pour leur retour, j’imagine revivre une ambiance des grands jours, dans la Rotonde.

Avant d’opter pour Girls Say No, la formation militait sous le patronyme de The Miss Universes. En 2013, elle a été forcée de changer de patronyme. Et pour cause, le milliardaire américain Donald Trump, fondateur du concours international de beauté 'Miss Univers', avait déposé la marque depuis 1996, et en contestait l’utilisation...

Le quintet liégeois est venu défendre « Emmetropia », son premier Ep 5 titres. Un disque enregistré au sein des studios La Chapelle et mixé au Studio 5, sous la houlette d'Anthony Sinatra (Hollywood Porn Stars, Piano Club et membre du collectif Jaune/Orange).

Le line up réunit Yannick Albert (synthés, chant), Laurent Richter (basse/chant), Benjamin Hermann (guitare), Ludovic Wannez (synthés) et un nouveau drummer répondant au nom de Julien Paschal (Piano Club). Avant de graver ce disque, le band avait publié « Triangular Love », en mars 2014, un single destiné à faire la promo de l'Ep. Il avait été bien accueilli par le public et les médias. La pochette d'« Emmetropia » a été réalisée par l'artiste/peintre japonais Korehico Hino, dont les sujets s'inspirent le plus souvent de personnages jeunes et androgynes.

Il y a pas mal de matos sur les planches. Le public est constitué principalement de néerlandophones, mais on y rencontre également quelques aficionados de Girls Say No. Le quintet monte sur l’estrade. Le concert s’ouvre par « Ha Ha ha », un standard de leur répertoire, dominé par les sonorités électro et les percus. Particulièrement dansant, « Entropy » est probablement une nouvelle compo. Place ensuite à 4 extraits de l’Ep « Spanish Fury », réminiscents de la synthé pop instituée par les Cars. D’ailleurs, la voix me fait penser à celle de Rick Ocasek, le leader et chanteur de ce groupe mythique. La foule commence à se trémousser dans la fosse. Et la température grimpe de quelques degrés. Invitation au voyage, « Tundra » est destinée à calmer quelque peu le climat. On imagine alors vivre un périple qui part des rives de la Volga pour nous conduire jusqu’aux plages brésiliennes de Paraiso.

Le single « Triangular Love » est un morceau particulièrement contagieux. Les vocaux sont parfaitement maîtrisés et les nappes de synthétiseurs épousent une configuration contemporaine. Et si la plage est dansante et sucrée, on y ressent très fort la patte d’Anthony. « Meteor » achève la prestation. Difficile de résister à cette invitation à la danse. Le combo est parvenu à chauffer la Rotonde en une petite demi-heure. Idéal pour préparer le set des Danois. Quelques morceaux supplémentaires, et il mettait le feu à la Rotonde….

The Asteroids Galaxy Tour nous vient de Copenhague. Fondé en 2006 par Lars Iversen (claviers, basse) et la jolie blonde Mette Lindberg (chant), le line up implique également Simon Littaer aux machines et synthés, Mikkel Balster Dorig à la guitare et Rasmus Littauer aux drums. Le combo s’est forgé une certaine notoriété, grâce à des campagnes de pub. En septembre 2008, « Around the Bend » a ainsi servi de bande sonore à un spot publicitaire pour l'Apple iPod Touch. Et « The Golden Age » pour Nesfluid ; mais il est également devenu le  générique de l'émission quotidienne de la chaîne France 2 présentée par Stéphane Bern, ‘Comment ça va bien !’ Le groupe a gravé trois elpees à ce jour, « Fruit » en 2009, « Out Of Frequency » en 2012 et le petit dernier « Bring Us Together », en septembre 2014.

Avant que le combo ne débarque, les faisceaux lumineux se focalisent sur le nom du groupe, inscrit sur une grande toile, en arrière-plan. Les quatre musicos montent sur les planches. Le drummer s’installe sur un podium, à l'extrême gauche. Manifestement, il domine ses fûts. A sa gauche, se plante le bassiste, sur une petite estrade. Le guitariste se fixe à droite juste devant Lars, face à ses machines et un clavier plutôt imposant. Une disposition destinée à laisser un maximum d’espace à Mette, resplendissante dans sa tenue grise étoilée.

Le concert s’ouvre par un sample déroutant et dépouillé épousant une rythmique à la fois brute et entraînante. Il introduit le morceau maître du dernier elpee, « Bring Us Together ». « Navigator » est une compo puissante, dansante, au refrain contagieux. Bercée par des sonorités électro classieuses, balayée de sifflements répétés et dynamisée par les percus, elle adopte une rythmique plus disco que funky. Le dancefloor est déjà en folie et l'ambiance en pleine effervescence. Le public se met inévitablement à jumper et à danser. Normal, c’est ce que recherche The Asteroids Galaxy Tour. En outre, par son attitude, Mette met de l’huile sur le feu…

Comme lors d’un ‘blind test’, au bout de trois notes, le tube « Around The Bend » boute littéralement le feu dans l’auditoire. Un premier moment fort du concert. Place ensuite à « Suburban Space Invader », un extrait du second l'album « Out Of Frequency », un elpee qui m’a permis de découvrir la formation danoise. Deux plages issues de « Fruit », ensuite : « Lady Jesus » et « Push The Envelope ». Fraîche, funkysante, multicolore et un chouia psychédélique, leur pop indie passe vraiment bien la rampe, ce soir. Electro et presque disco, « Hurricane » s’inscrit parfaitement dans le cadre du nouvel elpee. Pour le single « My Club », les cuivres sont remplacés par les synthés et machines. Un titre terriblement dansant. Le dancefloor est en ébullition. Les gradins également. Un peu comme pour Arsenal, c'est la fête à la danse. « Choke It » et « Rock The Ride » adoptent un profil semblable. Et la recette est infaillible. « Crazy » et « Hero » opèrent un retour au premier long playing, deux confiseries bien colorées. Après 60 minutes, le spectacle s’achève par « Heart Attack » et « Major », deux extraits du dernier LP, un disque manifestement plus que dansant.

En rappel, les Vikings vont nous réserver deux titres, « Dollars In The Night » et surtout « The Golden Age », l’autre hit. Une excellente soirée propice à la danse…

(Organisation : Botanique)

Le Rideau Rouge est un café-concert-restaurant, situé à Lasnes dans le Brabant Wallon. On peut y casser la croûte, juste avant d’assister à un spectacle. Comme ce soir. C'est-à-dire un jeudi, jour réservé à ce type de manifestation. L’endroit est cosy, intimiste, et susceptible d’accueillir entre 10 à 70 personnes. En outre, le mardi, tous les musiciens, qu’ils viennent de  n’importe quel bord, sont invités à venir participer à une jam ; qu'il pleuve, vente, neige ou gèle. L’établissement dispose même d’un studio d'enregistrement. Le tout situé à deux pas de la Capitale. Ce soir, le set est organisé en mode showcase. Confortablement assis, en dégustant un bon verre ou en savourant un repas, le public va assister à la prestation de Sarah Carlier. Un auditoire qui ne réunit qu’une cinquantaine de personnes. Sarah a pris le soin de confier les manettes à Benoît, l'ingé-son de Puggy. Que ce soit dans une petite, moyenne ou grande salle ou encore lors d’un festival, ce virtuose de la table de mixage s’est forgé une belle notoriété. Un professionnalisme qui lui vaut donc aujourd’hui cette reconnaissance…

Alice et Arthur, aka Alice Spapen et Arthur Bochner, sont invités à assurer le supporting act. Alice et Antoine se partagent le chant, mais ce dernier se consacre également à la sèche et à la grosse caisse. Leurs deux voix sont superbes. Douce, enfantine, mais aussi limpide, celle d'Alice me fait penser à Vanessa Paradis. Les compos sont, en outre, interprétées, tour à tour dans la langue de Molière et de Shakespeare.

Après un passage remarqué à 'The Voice', Alice a perfectionné son chant au Jazz Studio d’Anvers. Qu’a également fréquenté Arthur, avant de suivre des cours de guitare au Conservatoire de Bruxelles. Arthur est également le chanteur/guitariste de Purpleized. C’est en constatant qu’ils partageaient des goûts communs, que le duo a décidé de se produire en duo. C’était il y a une bonne année. Leur répertoire est composé de reprises et de compos personnelles. Leur style ? Il oscille de la pop au jazz en passant par la chanson française.

Il est 21h00 précises, quand le duo entame son set. Un concert amorcé par le « Before You Accuse Me » de Bo Diddley, suivi par un morceau issu de leur plume, « Wake Up». Autre cover, le « Raphaël » de Carla Bruni. Une version étonnante, meilleure que l’originale. L'homme-orchestre est omniprésent : au chant, à la guitare, à la grosse caisse et même au beatbox. « Falling Down » est une autre composition signée par le couple. Tout comme « The One » et « My World ». La conjugaison des vocaux est plutôt réussie et les refrains sont contagieux. Dans le style, leurs chansons me font penser à Fréro et Delavega, devenus notoires, après avoir fait le buzz sur la toile. Mais c’est surtout la reprise du « Blackbird » des Fab Four qui va toucher ma corde sensible. Le tandem achève son show par un dernier morceau interprété en français, un titre qu’il vient de terminer. Sarah a eu le nez creux en invitant Alice et Arthur. S’ils peuvent bénéficier d’un bon encadrement, ils devraient faire du chemin. Ils viennent de publier un Ep 7 titres, intitulé « My World », un disque exclusivement vendu lors de leurs concerts. On en reparlera bientôt. Une chouette découverte...

C’est en 2009 que Sarah s’est lancée dans l'aventure musicale, en présentant un projet sur AkaStarter du label Akamusic (NDR : ce qu’on appelle aujourd’hui du crowdfunding). 283 personnes avaient ainsi financé la sortie de son premier simple, « Let's Believe ». En 2010, son deuxième projet, est soutenu par 594 personnes (NDR : dont votre serviteur !). Il se concrétise en 2011, par la publication de son premier album, « For Those Who Believe ».

Née d'un père belgo-congolais et d'une mère tchadienne, Sarah Carlier compose ses chansons depuis l'âge de 16 ans. Et elle les poste déjà sur YouTube. Elle reconnaît pour inspiration majeure, Nina Simone, Jimi Hendrix, John Mayer et Richie Havens. Sa voix campe un hybride entre Tracy Chapman et Nina Simone.

Après avoir accompli quelques premières parties prestigieuses au Cirque Royal ou à l'Ancienne Belgique, pour Yael Naim, Emeli Sandé, James Morisson ou encore Amadou et Mariam, elle se produit dans le cadre de plusieurs festivals, dont le Couleur Café et le BSF. En 2013, elle grave une version limitée en vinyle et cd de « Live Flagey ». Fin de cette année, elle entame l’écriture de son nouvel elpee. Les sessions d’enregistrement sont ensuite opérées au studio SynSound, choix dicté autant pour ses qualités techniques (enregistrement analogique) que pour les qualités humaines de Dan Lacksman, maître des lieux. En suivant et supervisant chaque étape de la création du disque, Sarah prend ses marques et affirme son style : folk, pop, soul, reggae, tout en se préservant une ouverture sur les musiques du monde. Elle choisit pour titre à cet opus, « SMS ». Il ne s’agit cependant pas d’une référence à l'envoi d'un court message par Gsm, mais de la contraction des initiales de « Save My Soul ». L'album sort le 24/10/2014 et atteint en deux temps trois mouvements le sommet des charts en Belgique. Ce n'est que mérité.

Quand Sarah Carlier débarque, elle est vraiment resplendissante et son sourire est ravageur. Cette nouvelle étoile de la scène belge est professionnelle jusqu'aux bouts des ongles et a choisi d’excellents musiciens pour l’épauler. En l’occurrence son fidèle bassiste, Thierry Rombaux, le drummer Boris Tchango, le guitariste Diégo Higuéras ainsi que Koffi Sadjo préposé aux synthétiseurs.

Sarah a pris de l'assurance en ‘live’. Elle se réserve bien sûr le chant et la sèche. C’est donc son dernier LP, « SMS » qu’elle va nous présenter ce soir. Et le concert de s’ouvrir, en toute logique, par une plage issue de ce long playing, le groovy « My Consellor ». Des cordes acoustiques et électriques un peu funkysantes, soutiennent la voix douce de Sarah. Il y manque quand même les cuivres. Dommage ! Caractérisé par ses accords de gratte funk, « Misty » nous entraîne dans l'univers de Niles Rodgers.

Sarah revient à ses premiers amours sur « Mr James », une ballade sentimentale, au cours de laquelle vous avez envie d’enlacer votre partenaire sur le dancefloor. Mais, bon on n’est pas ici au bal populaire, et l’auditoire préfère rester assis et écouter attentivement l’artiste. « Chorus Man » est une piste tirée du précédent opus. Elle a néanmoins été revisitée et réactualisée par Sarah et ses musicos. Et c’est du bien bel ouvrage… Le public est silencieux. D’ailleurs, « Shut », la compo suivante, le rappelle. C’est un extrait du dernier essai, tout comme « I'm Yours ». Une petite sucrerie au cours de laquelle la voix délicate de Sarah est imperceptiblement suivie par quelques accords de piano. Et cet épanchement de romantisme,  vous incite à fermer les yeux.

« Big Girl » n'est pas une chanson signée Mika, mais bien par Mrs Carlier. Graduellement, elle nous plonge dans son univers feutré et cosy. « Dreams » nous invite à rejoindre le Taj Mahal. Savoureux ! Coécrite par Sarah et son manager Manon Declercq, « This Story » est la piste qui achève l’LP. Un morceau plus rock légèrement teinté de jazz. Sur disque, les cuivres donnent une belle impulsion à l’ensemble. Sans cuivres, on a un goût de trop peu. Place ensuite à une version remodelée du premier single « Backstage ». « SMS » (« Save My Soul ») est cosigné par Sarah et sa maman. L’ombre de son fidèle, discret mais efficace collaborateur, Laurent Stelleman, plane. Un morceau dont le profil est particulièrement soul même s’il s’autorise un petit crochet par Kingston...

Elle attaque alors le « All Along The Watchtower » de Dylan. Un Hammond dévastateur et une basse ronflante tapissent cette cover, ma foi superbe. « Misery » constitue la cerise sur le gâteau. C’est également le titre qui achève le set. Sarah a pris de l'assurance sur les planches. Et c'est un réel plaisir de la voir s'épanouir. Lors du rappel, Sarah revient seule armée de sa gratte acoustique pour attaquer « Call You » ; avant que toute son équipe ne revienne pour l’apothéose, « Tenderness ».

Un concert dans une superbe salle. Un accueil chaleureux de la part des organisateurs. Des artistes proches de leur public. Et une qualité sonore impeccable. Que demander de plus ? Sarah nous donne rendez-vous ce 26 novembre 2014, à la Rotonde du Botanique, pour sa release party.

(Organisation : Le Rideau Rouge)