L’origine et la fin de Monseigneur…

Monseigneur est un quatuor liégeois dont les membres se connaissent puisqu’ils ont foulé les mêmes scènes au sein de projets musicaux différents, depuis de nombreuses années. Il s’agir d’un projet 2.0, né d'abord digitalement, lors du confinement imposé en…

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Alice Cooper - Bospop 202...
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Didier Deroissart

Didier Deroissart

dimanche, 26 mai 2024 16:48

Les news cosmiques de La Luz…

Avec un credo adapté de l'auteur de science-fiction Octavia E. Butler, un titre d'album tiré d'un recueil de poésie métaphysique et une prise de conscience personnelle, la guitariste et compositrice Shana Cleveland apprend à embrasser un monde changeant avec un amour inconditionnel sur « News Of The Universe », le nouvel elpee des Californiennes de La Luz (sa première sortie chez Sub Pop !), paru ce 24 mai 2024.

« News Of The Universe » est un disque né d'une calamité, une œuvre psychédélique sombre et magnifique reflétant l'expérience de Cleveland, qui a vu son monde s'effondrer à la suite d'un diagnostic de cancer du sein, deux ans seulement après la naissance de son fils. C'est aussi le portrait d'un groupe en mutation, marquant la première apparition de la batteuse Audrey Johnson et les dernières des membres de longue date, la bassiste Lena Simon et la claviériste Alice Sandahl, dont les contributions ajoutent une touche douce-amère à un disque qui est à la fois une élégie pour un monde ancien et une carte routière cosmique vers un nouveau monde étrange. En travaillant sous la houlette de la productrice Maryam Qudus (Spacemoth), l'environnement exclusivement féminin a permis à Cleveland de se sentir à l'aise dans des endroits difficiles et d'exprimer des émotions dures que les femmes sont socialisées à réprimer. 

Les vidéos des singles sont disponibles ci-dessous

« Strange World » : https://youtu.be/10wN--7GxAY?si=J8a2IWD4mweXZUSk

« Poppies » : https://youtu.be/e6u1ysrW4-g?si=tOUYZDdnz1L7Ptwv

« I'll Go With You » : https://youtu.be/RwWrkZXMN34?si=KSakduQxNUToHn4q

« Always in Love » : https://youtu.be/UYArMD-hdfM?si=xiS0bHYSmLNzd8-m

 

mercredi, 22 mai 2024 12:54

Les satellites de The Script

The Script sortira son nouvel elpee, « Satellites », le 16 août 2024.

En attendant, il nous propose le single « Both Ways ».

« Both Ways » se distingue par son instrumentation très énergique, ce qui n’est pas habituel chez ce band. Il essaie de prouver qu’il y a de la vie et de la lumière après les ténèbres.

Souhaitant rendre hommage à leur ami (Mark Sheehan-décédé en 2023) en poursuivant le groupe qu'ils avaient construit ensemble, le chanteur Danny O'Donoghue est retourné en studio et a expérimenté de nombreuses façons : en utilisant des 808 et en jouant avec des sons inspirés du R&B, en se concentrant sur les sonorités upbeats et en coécrivant à l’aide des faiseurs de hits Steve Robson (Rascal Flatts, Take That) et Wayne Hector (One Direction, Nicki Minaj) ainsi que Glen Power, son coéquipier au sein du groupe. Le résultat c’est « Satellites », une collection de chansons tout à fait réjouissante qui forge un nouvel avenir pour The Script tout en rappelant que même si Mark n'est plus là, il reste une partie vitale de tout ce que la formation réalise.

La pochette de l'album représente des silhouettes de Danny, Glen et Ben Sargeant, le bassiste, qui les accompagne depuis le début. Outre la silhouette encapuchonnée, parce que Mark est toujours présent. Il le sera toujours, mais c'est aussi un coup de chapeau à l'avenir. Ce ne sera jamais le même scénario. Le combo essaye simplement d'avancer et de faire de la bonne musique.

En concert le 4 septembre à Forest National

Le clip de « Both Ways » est à voir et écouter

 

 

mercredi, 22 mai 2024 12:51

L’acajou du Sénégal de Komasi…

Formé en 2018, Komasi réunit trois continents à travers l’alliance de trois univers personnels : Koto Brawa (Burkina Faso, Afrique), Mauricio Santana (Chili, Amérique Latine) et Simon Chenet (France, Europe). Ce trio afro-cumbia-rock sortira son nouvel opus, « Caïlcedrat », ce 27 septembre 2024.  En attendant, il nous propose un premier single, « Masupian ». Un mariage réussi entre cumbia mandingue et afrobeat psychédélique.

En 2021, le trio multiculturel part en tournée dans toute la Havane et joue au Burkina Faso lors du Festival Badara. Là-bas, Komasi rencontre des musiciens avec qui il enregistre un premier album : « Mezclatotäl » (mélange total). Un titre plutôt bien trouvé pour un disque a été enregistré entre Cuba (le mythique studio de l’Egrem de Buena Vista Social Club), le Burkina Faso (le studio Yiriki Chana, du producteur Sisqo), et la France (le studio de Meudon). « Mezclatotäl » se nourrit de ces rencontres marquantes, et mise sur l’acoustique et les instruments traditionnels pour créer une musique basée sur une rythmique et un balancement chaloupé inspiré de la Cumbia, et qui s’exalte par l’énergie afro-latine.

« Masupian » nous invite à laisser parler les mauvaises langues sur un rythme dansant et des guitares électriques, alternant entre espagnol et langue dioula. C’est le titre ‘rock mandingue’ du futur elpee qui s’inspire d’une chanson de cabaret assez connue à Bobo-Dioulasso (Burkina Faso).

La vidéo live de « Masupian » est disponible ici

 

mercredi, 22 mai 2024 12:50

Guy Verlinde est papa…

Le 11 avril 2024, l'auteur-compositeur-interprète roots/blues, Guy Verlinde est devenu père pour la première fois. Il a capturé l'expérience inoubliable de la grossesse et de la naissance de sa fille Billie-Roos dans la chanson de naissance réconfortante « My Little Girl », une chanson pop intimiste. C'est donc la première et la dernière chose que vous entendez. La chanson est accompagnée d'un magnifique clip vidéo, montrant des images sa fille pendant la grossesse et juste après la naissance.

Le clip, est disponible ici

samedi, 11 mai 2024 13:30

L’étrange hiver de Tom McRae…

« Habit Of You » est le troisième single extrait du dernier album de Tom McRae, « Étrange Hiver », sorti le 1er mars 2024.

A l’instar des autres compos de l’elpee, il met en scène un duo. Et pour la circonstance, une jeune artiste bordelaise, Naya. Le long playing propose d’ailleurs onze duos partagés en compagnie d’artistes français. L'idée a germé pendant le lock-down, lorsque Tom a enregistré un duo avec son ami Wannes Capelle. Jeune artiste à la grande voix, Naya est actuellement à New York, où elle prépare son deuxième opus.

Après une tournée solo à guichets fermés, accomplie en Belgique au cours du mois mars, Tom revient au festival de Labadoux le 4 mai, puis le 24 mai pour un concert très spécial autour d'un feu de camp, au Kasteel van Horst.

« Habit Of You » est en écoute ici

Les autres concerts de Tom e Belgique :

-11/10/2024, GC De Wildeman, Herent

-15/10/2024, Stadsschouwburg, Malines

-16/10/2024, De Spil, Roeselare

-17/10/2024, Palethe, Pelt

-18/10/2024, HA Concerts Gand

-19/10/2024, De Warande, Turnhout

 

L’histoire de Blue Deal trouve ses racines dès les années 90. A l’époque Joe Fischer (le leader du groupe) rencontre un succès international en compagnie de son Cadillac Blues Band, et cette situation va durer pendant près de 25 ans. A l’été 2020, la première mouture de Blue Deal voit le jour lors de l’arrivée du jeune guitariste Tom Vela, du batteur Jürgen Schneckenburger et du bassiste Norbert Roth (remplacé en 2022 par Martin Bürger). Dans la foulée, la formation enregistre, durant l’été 2021, un premier album, « Holy Ground », qui verra finalement le jour en septembre 2022 et suscitera d'excellentes critiques. Blue Deal sortira son second elpee, « Can't Kill Me Twice », le 24 mai 2024.  

Sur cet LP de bues/rock intemporel qui prend aux tripes, le quatuor allemand (NDR : il est originaire de la Forêt Noire) marque son entrée parmi les grands espoirs de ce style musical, plus que probablement inspirés par des grands noms des 70’s comme Eric Clapton, Rory Gallagher ou encore Stevie Ray Vaughan.

Les compositions allient force mélodique et rythmique implacable, ce qui permet de mettre d’autant plus en valeur le talent du leader, le chanteur Joe Fisher, dont la voix n’est pas sans rappeler celle de Paul Rodgers, mais aussi celui de Tom Vela, le guitariste-producteur de l’opus, assurément un futur grand nom de la 6 cordes. Un disque qui servira de parfaite carte de visite pour un groupe appelé assurément à un bel avenir. Après « Favorite Mistake » (vidéo à regarder et écouter ), Blue Deal nous offre le clip de « Got 2 Go », nouvel extrait du long playing, et il est disponible ici.

 

 

 

 

mercredi, 01 mai 2024 13:00

Roots And Roses 2024 : mercredi 1er mai

Le 1er mai, c’est la fête du Travail, mais aussi le jour où l’on offre un brin de muguet à un proche. Mais, à Lessines, c’est surtout la date du festival Roots & Roses. En 2024, il célèbre sa 13ème édition. L’an dernier, elle s’était déroulée, exceptionnellement, sur deux jours. Elle se limitera, donc, cette fois-ci, à une seule journée

Ce festival à taille humaine permet la rencontre entre public et artistes avant ou après les prestations. Qu’ils soient belges ou internationaux.

Grâce à ses deux scènes plantées sous autant de chapiteaux, la programmation explore tant les tendances rock actuelles et innovantes (scène ‘Roses’) ainsi que des types de musiques plus conventionnelle tels que le blues, le folk, l’americana ou la soul (scène ‘Roots’).

Parmi les groupes noir-jaune-rouge, on épinglera la présence de Soror, Eosine (NDR : le gagnant du Concours Circuit 2023) et The Seatsniffers, de retour après une pause de 12 ans.

Assurer l’ouverture d’un festival n’est pas toujours facile. Surtout quand elle est programmée à 11h45, moment qui, en général, ne draine pas la grande foule. Il revient donc à The Golden Glows de lancer les hostilités.

Ce trio anversois est cependant réduit, aujourd’hui, à un duo. La chanteuse principale a perdu la voix. Ou c’est l’inverse. Et pourtant, les parties vocales sont soignées. Parfois on pense à Simon & Garfunkel. Elles sont assurées par le guitariste, armé d’une semi-acoustique, stetson enfoncé sur le crâne, et une chanteuse, vêtue de noir, qui se charge du tambourin, des cymbalettes ou des maracas. D’une durée de 30 minutes, le set est cosy et intimiste. Le tandem nous réserve des extraits de ses deux elpees, « Sunrise » (2023) et « The Songbook Of Harry Smith » (2019), dont on épinglera « Sunrise », « Stardust » et « California (The Golden States) », tirées du dernier.

Sr la scène Roses, se produit Soror, un quatuor basé à Bruxelles né de la rencontre entre Sophie Chiaramonte, bassiste passionnée de rock, et Alice Ably, bercée au trip-hop des années 90. Cette osmose entre lignes de basses envoûtantes et voix infusée à la Beth Gibbons est soutenue par les grooves tranchants de batterie imprimés par Théo Lanau et traversée par les lignes de guitare subtiles de Thibaut Lambrechts. A son actif, un Ep éponyme paru en 2019 et un album (« New Born »), en 2023. Un disque produit par Koen Gisen (NDR : c’est le mari d’Ann Pierlé).

L’auditoire est déjà plus conséquent. « Shadow Of A Doubt » ne laisse planer aucun doute sur la qualité des musicien(ne)s. « Bohemian Paradise » émarge davantage à l’indie rock. Une compo psyché qui libère un groove hypnotique. C’est d’ailleurs le premier single extrait de « New Born ». Et la formation n’oublie pas de réaliser une « Copy Of You ». Le public semble ravi de la prestation.

Côté ‘Roots’, un Australien s’apprête à grimper sur l’estrade : Jesse Redwing. Il a été demi-finalistes de l'International Blues Challenge sur l'emblématique Beale Street de Memphis, cette année. Il y a plus de 20 ans qu’il roule sa bosse dans les lieux enfumés. En compagnie de son groupe, il a accompli plusieurs tournées en Europe et aux États-Unis. Il a assuré les supporting acts pour Cédric Burnside, Jon Cleary, Cold Chisel, The Teskey Brothers et Ana Popovic. Un titre de son premier opus, « Crawlin’ Up the Walls », a été repris dans la série à succès de Netflix : « Shooter ». Il compte deux elpees studio et deux ‘live’ à son actif. Il joue dans la pure tradition du Chicago Blues et puise ses influences majeures chez des légendes comme Howlin' Wolf et Muddy Waters.

Sur les planches, il est soutenu par un drummer et le bassiste Carlo Van Belleghem.

Le trio entame le concert par le très funky, « I Don't Wanna End Up Like That ». Il rend hommage à ses dieux du blues à traves « Turn Away », un morceau qui s’enfonce dans les marais du Delta infesté d’alligators. Dès qu’il en a l’opportunité, entre ses riffs bluesy, Redwing boit sa bouteille de Tequila au goulot. Et il achève son set par le boogie crade et fangeux « Run DB ». Votre serviteur apprécie…

Retour vers la scène « Roses » pour assister au set du gagnant de l’édition 2023 du Concours Circuit, Eosine. Et le band a été sélectionné pour la cuvée 2024 du Humo’s Rock Rally. Un quatuor emmené par Elena Lacroix. Elle est tout de blanc vêtue : pantalon et tee-shirt. Mais, contraste détonnant : les extrémités de sa longue chevelure sont teintées de vert. Elle se consacre au chant et à la guitare rythmique et est épaulée par un autre sixcordiste (soliste), un drummer et un bassiste. 

Inspirés par les paysages sonores enivrants et éthérés du ‘shoegaze’, les compositions d'Eosine évoluent vers des structures plus progressives. A cause des jolies mélodies, des harmonies vocales atmosphériques et des variations psychédéliques. « Limewood » et « Plant Healing » libèrent une fameuse dose d’intensité. Les riffs dispensés par Dima illuminent « No Horses » et « Above ». Tout serait parfait dans le meilleur des mondes, si les balances avaient été correctement réglées. Mais malheureusement, ce n’était pas le cas.

Willy Mason et programmé sur le podium ‘Roots’. Fils de Jemima James et Michael Mason, tous deux auteurs-compositeurs, il est né à White Plains, dans l'État de New York, et sa jeunesse a baigné dans le folk.

S’il puise ses influences majeures dans le grunge (Nirvana et Pearl Jam, en tête), punk et indie rock, son concert est plutôt varié et oscille du Delta blues (« Reservation ») à la ballade country (« Sharon »), en passant par le magnétique, le rock frénétique (« Riptide ») et le blues/rock (« Take It Off »).

Il est temps d’aller se restaurer. Mais il faut reconnaître que par rapport aux éditions précédentes, non seulement les prix ont grimpé, mais la qualité de la nourriture laisse à désirer. Autre problème, le système de rechargement du ‘bracelet scan’, par bornes électroniques, à l’aide de sa carte bancaire, n’est pas au point. Il tombe régulièrement en panne…

Retour vers la scène ‘Roses’ pour accueillir le power trio hexagonal, Dirty Deep. Soit le chanteur/harmoniciste/guitariste Victor Sbrovazzo, le drummer Geoffroy Sourp et enfin le bassiste Adam Lanfrey. Le combo se nourrit de références empruntées au Delta blues (Little Walter, Son House, Sonny Boy Williamson II, John Lee Hooker et Robert Johnson), mais en y injectant des nuances de grunge et de garage.

Les musicos affichent une technique irréprochable. Pour la seconde fois de la journée, on s’enfonce dans les marais de la Louisiane. A mi-parcours, Victor se met à souffler dans son harmonica. Et ses interventions déclenchent un bel enthousiasme au sein de la foule, qui applaudit régulièrement le virtuose…

Sur la scène ‘Roots’, Erikson-Delcroix & The Leftbank Ramblers se prépare à grimper sur le podium. Il s’agit d’une formation belge responsable d’une forme de country baptisée americana. Nathalie Delcroix a beaucoup écouté de c&w au cours de sa jeunesse : celle appréciée par ses parents. Bjorn Eriksson a milité chez Zita Swoon, Maxon Blewitt et Admiral Freebee. Comme guitariste. Le couple est épaulé par The Leftbank Ramblers », un band impliquant d’excellent musiciens ; en l’occurrence Elko Blijweert (guitare), Tomas De Smet (contrebasse), Peter Pask (guitare/claviers) et Alain Rylant (drums).

Au cours du set, le collectif va rendre hommage aux pionniers de la country. Stetson vissé sur le crâne, Bjon se sert régulièrement d’une pedal steel.  Et on est parti pour un long périple à travers les plaines de l’Ouest américain. A l’écoute de l’adaptation du « I Scare Muself » de Thomas Dolby on imagine une B.O. pour western. « You're Gonna Change » et « Lovesick Blues » rendent hommage à Hank Williams. Et la prestation de s’achever par « If I Were A Carpenter », une composition écrite, à l'origine, par Tim Hardin. La version proposée est de toute beauté. A vous flanquer la chair de poule !

The Cold Stares a parcouru le monde en duo pendant près d'une décennie. En 2023, le groupe d’Evansville (NDR : c’est dans l'Indiana) s’est adapté à un nouveau style et a entamé sa progression en incorporant un troisième membre, devenant ainsi un power trio composé du guitariste/chanteur Chris Tapp, du batteur Brian Mullins et du bassiste Bryce Klueh. Sous ce line up, il a alors gravé un opus aussi explosif qu’excellent, « Voices ».

Energique, le show évoque tour à tour Joe Bonamassa, Larkin Poe, Rival Sons, Reignwolf, Spoon, Grand Funk Railroad ou Thievery Corp.

Le rock sudiste « Horse To Water » entame le set. Plus rock/garage, « Fool's Gold » est plutôt hanté par les Pixies, un morceau qui contraste agréablement avec les sons blues profonds de « Nothing But The Blues » et « Prosecution Blues ». Quoique de bonne facture, les titres peinent parfois à accrocher…

Les Américano-hollandais Michelle David et The True Tones investissent ensuite l’estrade ‘Roots’. Ils roulent leur bosse, à travers le monde, depuis 4 ans. Originaire de Caroline du Nord, Michelle David a grandi à New York et, comme beaucoup de ses compagnons d'âme, a chanté très jeune a sein d’un chœur. Pour la circonstance, il s’agissait de The Mission Of Love. Et il faut reconnaître que cet épisode a marqué la vocaliste. Ainsi, elle proclame ses convictions dans des chansons gospel comme « Peace », et nous ramène au culte de à son Eglise de New York tout au long de « More Grace » et « You Are Rocking My Soul ». Elle lève constamment les mains, et demande à la foule de faire de même et de les remuer, comme dans la tradition gospel. Enfin, tout au long de morceaux soul tels que « Brothers and Sisters », « That Is You » et « If You Don't Try », la diva tente de nous convertir… Heureusement, grâce aux True Tones, la musique élargit cependant son horizon et embrasse des grooves entraînants et des mélodies serrées

Direction scène Roses, pour assister au concert de Frankie and The Witch Fingers. Le groupe s'est formé et a mûri à Bloomington, en Indiana, avant de se diriger vers l'Ouest. A Los Angeles, il a été contaminé par le rock garage. Et puis progressivement, par le post-punk.

Dylan Sizemore (chant/guitare), Josh Menashe (guitare solo/synthé/sax/ flûte), Nicole ‘Nikki Pickle’ Smith (basse) et Nick Aguilar (drums) se servent d’une imagerie lyrique absurde, imprégnée d’hallucinations, de paranoïa et de luxure. Sa musique est paradoxalement, à la fois sombre et ludique. Un paradoxe qu’on retrouve dans son concert à la fois surpuissant, explosif, festif et hanté et qui libère un groove primordial…

Cette dualité s’exprime à tous niveaux : dans des harmonies vocales aériennes sur des riffs lourdement dentelés, et incendiaires ; dans des racines chamaniques cachées sous une étrangeté éclatante ; des étendues ronflantes et des coups toniques.

Pour votre serviteur, le dernier concert de la soirée se déroulera du côté de la scène Roots ». Après presque 12 ans de silence, il est de retour ! The Seatsniffers est sans aucun doute le plus populaire, le plus ancien, le plus international et, en un mot, le meilleur groupe de roots-rock belge de tous les temps. Sa musique est le fruit d’un cocktail de rock’n’roll, r&b, rockabilly, soul, blues et ska, mais dispensé avec une énergie et une attitude punk-rock. Walter Broes (chant, guitare), Bop De Houwer (contrebasse), Piet De Houwer (batterie) et Roel Jacobs (saxophone) nous réservent un set percutant, dont on épinglera les rockabilly fumants « Loudmouth », « Git's Done », « Crush On You » et « Arabian Love Call » ainsi que « Baby Come To Papa », un morceau enrichi par une superbe intervention de Roel au saxophone et cours duquel Walter se mue en crooner…

La journée a été longue et fructueuses, votre serviteur fait l’impasse sur Dewolff, et retourne dans ses pénates. A l’année prochaine et comme dirait Michelle David : ‘Si Dieu le veut’…

Voir aussi notre section photos ici

(Organisation : Centre Culturel René Magritte de Lessines)

Le 5ème elpee d’Akua Naru, « All About Love : New Visions », est paru ce 5 avril 2024. Particulièrement inspirée par l'icône afroféministe Bell Hooks, elle y propose une nouvelle vision des chansons d'amour, le long d'un spectre sonore oscillant du jazz avant-gardiste à la soul en passant par la trap et le hip-hop, tout en libérant un lyrisme poétique, puissant et politique. Un long playing qui a bénéficié du concours de l’ensemble de cordes Resonanz, mais également de featurings, et notamment de Tony Allen, Eric Benêt, Questlove, Christian Scott et Mulatu Astatke.

Parfois décrite comme une artiste hip-hop qui a le flow et la technique de Rakim, l’éclat poétique de Lauryn Hill et la capacité d’invoquer, à travers son art, elle porte tout le poids de l’histoire des femmes noires, à la manière de Nina Simone…

Le concert est complet.

Le supporting act est assuré par un des finalistes du Concours Circuit 2023, FOKOP.EЯA, un crew issu de Bruxelles, qui selon sa définition, pratiquerait un hip hop expérimental. Plus précisément du rap west coast.

FOKKOP.ERA (comprenez ‘Fucked up era’) réunit Herb Cells, aka Johnny LievelingsDeere (WILD BOAR & BULL bb, Frown-I-Brown, ...), Martin Daniel au synthé et Fabio Zamagni, alias Fabio Z, aux drums.

Dès le début du show, les vibes sont bonnes. Herb possède une fameuse voix. Soutenu et rapide, son flow est impressionnant. Et il ne déparerait pas sur la scène américaine. Il bouge constamment sur les planches. La performance allie maîtrise, maturité et technique. Les accélérations de la batterie et l’utilisation intense des cymbales font merveille.

Les trois premiers morceaux du set sont issus de l’Ep « Spitcoins », paru en 2023. Le synthé supplée la basse tout au long de l’indolent « Moby Dick.tator ». Parfois, le band me fait penser à Puppetmastaz, mais sans les marionnettes. Un excellent entertainer !

Setlist : « Moby Dick.tator », « God Auction », « Straight Outta Swampton », « Tinder Struck », « Title Trap »

En intro, l’instrumental jazzy/lounge « Urgency » permet aux musicos d’afficher l’éventail coloré de leurs palettes musicales respectives. Sur disque, cette plage bénéficie du concours d’un quatuor à cordes et de cuivres. En ‘live’, ces sonorités sont remplacées par des synthés.

Akua Naru débarque. Toute vêtue de cuir noir, ses cheveux coiffés en dreads sont remontés en chignon tombant au-dessus de la tête.

Elle est donc épaulée par un drummer, un bassiste dont la technique est irréprochable et qui pratique généreusement du slap/tap ainsi que d’un préposé aux ivoires. Non seulement il est brillant derrière son instrument, mais il possède une voix très susceptible de rappeler Marvin Gaye voire Stevie Wonder

Sablée, grave et rocailleuse, mais soul d’Akua est finalement très proche de Selah Sue. Mais quand elle la conjugue avec celle, haut perchée et claire du pianiste, le résultat est magique. A l’instar de « (Love) Right Now ».

Elle présente chaque morceau et bavarde beaucoup entre les chansons. Hormis quelques emballements circonstanciels, son flow est très lent. Elle possède un sens aigu de la rime. D’ailleurs, le single « Somebody Mama » et « Mr Brownskin » émargent davantage au slam.

Dans ses lyrics, elle met en exergue différentes formes d'amour comme l'amour physique et romantique, mais également l'amitié et la maternité. Pendant « Poetry : How Does It Feel ??? », elle se lâche, descend au milieu de la fosse et y reste pendant 10 bonnes minutes. Bouleversant !

Chaque musicien se réserve un solo plus ou moins conséquent. Talentueux, ils relient parfaitement l'histoire de la musique noire, de l'afrobeat au R&B, en passant par le blues et le jazz.

Une prestation scénique unique où le flow captivant, limite mystique de cette rappeuse manifestement douée, prend toute sa dimension.

Pour les photos, c’est ici

Setlist : « Urgency », « (Love) Right Now - All About Love Version », « Joy - All About Love Version », « Sugar (Honeyicetea) - All About Love Version », « Run Away - All About Love Version », « Serena », « Somebody Mama », « Mr Brownskin - All About Love Version » (Instrumental), « Surrender (Masi's Joint) », « The Question », « Falling - All About Love Version », « Seraphim - All About Love Version », « Poetry : How Does It Feel ??? - All About Love Version », « Made It ».

(Organisation : Ancienne Belgique)

vendredi, 19 avril 2024 18:14

Latino !

Gabriel Rios a annoncé la sortie d’un sixième album, « Playa Negra ». En attendant, il se produisait ce vendredi 19 avril à l’Ancienne Belgique de Bruxelles. Sur cet elpee, le plus Belge des Portoricains y chante exclusivement en espagnol. Et rien que des chansons originales. Il remet ainsi ses racines au centre de ses thématiques en plongeant dans ses influences artistiques de base tout en se renouvelant et en affichant une nouvelle facette de sa personnalité à la fois attachante et généreuse. Dans la suite de « Flore », cet opus recèle de véritables hymnes à la musique d’Amérique latine et des Caraïbes. Des morceaux qui remontent à l’enfance de son père et de son grand-père et que ces derniers auraient adoré l’entendre chanter. Une concoction enivrante à la fois nostalgique et iconoclaste qui redécouvre une culture musicale qu’il a laissé derrière lui depuis plus de vingt ans.

Le concert est sold out.

Le supporting act est assuré par une autre Gantoise, Eistear, une jeune auteur/compositrice/interprète… de grande taille. Elle joue de la guitare électrique ou semi-acoustique, en fingerpicking. Elle a entamé son parcours musical au Conservatoire de Gand où elle a appris le chant classique et la guitare. En 2021, elle décide de se lancer en solo et écrit ses propres compos. Ce qui caractérise cette artiste, c’est son approche franche de l’écriture de ses compos. A travers ses paroles sincères, elle déverse le spleen de son âme, en toute humilité.

Sur les planches, elle pratique un folk délicat, légèrement teinté d’americana et de country… probablement inspiré de Joni Mitchell, First Aid Kit et Alela Diane.

Dans sa setlist figure de nouveaux morceaux extraits d’un futur Ep, deux de ses singles, « All This Beauty » et « Little Thing », mais pas de trace de son nouveau, « Pedacito De Papel », qui lui, devrait figurer sur un album en préparation.

Elle achève enfin sa prestation par « Alfonsina Y El Mar », une composition interprétée intégralement dans la langue de Cervantès…

Setlist : « Empty Town », « All This Beauty », « Fall », « Little Thing », « F. Wattz », « The World Keeps Turning », « Alfonsina Y El Mar ».

Gabriel Rios grimpe sur l’estrade, armé de sa gratte semi-acoustique. Au bas de sn pied de micro, on remarque la présence d’un instrument à percussion électronique.

Il est soutenu par son fidèle multi-instrumentiste Ruben Samama (guitare flamenco semi-acoustique, piano, contrebasse).

La setlist est principalement constituée de morceaux issu du futur opus, qui ne possèdent pas encore de titres définitifs. Pour l’instant, ils sont encore à l’état de démo (dixit Ruben) et le choix final sera posé à l’issue des sessions d’enregistrement.

Après le morceau d’ouverture indéterminé, le duo embraie par « Flore », titre maître du dernier elpee, sorti en 2021. L’auditoire connaît les paroles et les reprend en chœur. Place ensuite au single « Pedacito De Papel », paru ce 4 avril, qui figurera, bien sûr, sur « Playa Negra ».

De temps à autre, Ruben pousse un cri ; et notamment lorsqu’il siège derrière les ivoires. Rios en profite pour frapper sur le corps de sa gratte en guise de percussions. Mélange détonant de swing, de rock et de funk et parfois de jazz, la musique ne manque pas de charme, mais aujourd’hui elle baigne inévitablement au sein d’un climat latino, dans la parfaite continuité de l’album « Flore ».

Au cours de son show cosy et intimiste, Rios et son compère dispensent encore des titres comme « La Torre », « El Diablo », « Vagabundo » et « Panteón De Amor ».

Alliant tendresse, technique, qualité et simplicité, Gabriel Rios, musicien talentueux, chic, sexy et à la bonne humeur légendaire, séduit toujours autant sur disque que sur scène ; et ce soir il a permis à notre esprit de voyager du côté des Caraïbes et de l’Amérique latine…

Enfin, en rappel, on aura encore droit à « Broad Daylight », « Mujer Divina » et « Gold » …

Gabriel Rios - Pedacito de papel (acoustic session backstage at AB, Brussel) (youtube.com)

(Organisation : Ancienne Belgique et Live Nation)

Deep Purple est un groupe britannique de rock, originaire de Hertford, Hertfordshire, en Angleterre. Formé en 1968, il compte parmi les pionniers du hard rock. Depuis le départ de Jon Lord en 2002, Ian Paice est le seul membre originel encore présent au sein de la formation et le seul à avoir milité au sein de tous le line up. Deux membres sont morts : Tommy Bolin en 1976 (surdose d'héroïne) et Jon Lord en 2012 (embolie pulmonaire, à la suite d’un cancer du pancréas). Le band a toujours la pêche et est encore capable d’envoyer du très lourd. Enigmatique, le titre de l’opus, "=1", résume la philosophie du groupe, à savoir l'unité au milieu de la complexité, et promet un LP qui résonne profondément au cœur de l'héritage du hard rock des cinq dernières décennies. Produit une fois de plus par l'emblématique Bob Ezrin, « '=1' » capture le son classique le plus pur de Deep Purple, sans s'appuyer sur la nostalgie.

Pour célébrer ce long playing, Deep Purple accordera plus de 60 concerts dans le monde entier cette année au cours de la tournée ‘=1 MORE TIME’.

Il se produira au Graspop de Dessel le 23 juin 2024 et à Forest National le 28 octobre 2024.

En attendant, il nous propose un premier single, sous forme de clip, « Portable Door », et il est disponible .

Produite par l'agence berlinoise Mutter & Vater et réalisée par Leo Feimer, la vidéo met en scène Deep Purple avec pour toile de fond la pochette du nouvel album, capturant le combo dans son essence alors qu'il partage une scène et se produit ensemble.

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