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Korn - Lokerse Feesten 20...
Didier Deroissart

Didier Deroissart

L’histoire de Blue Deal trouve ses racines dès les années 90. A l’époque Joe Fischer (le leader du groupe) rencontre un succès international en compagnie de son Cadillac Blues Band, et cette situation va durer pendant près de 25 ans. A l’été 2020, la première mouture de Blue Deal voit le jour lors de l’arrivée du jeune guitariste Tom Vela, du batteur Jürgen Schneckenburger et du bassiste Norbert Roth (remplacé en 2022 par Martin Bürger). Dans la foulée, la formation enregistre, durant l’été 2021, un premier album, « Holy Ground », qui verra finalement le jour en septembre 2022 et suscitera d'excellentes critiques. Blue Deal sortira son second elpee, « Can't Kill Me Twice », le 24 mai 2024.  

Sur cet LP de bues/rock intemporel qui prend aux tripes, le quatuor allemand (NDR : il est originaire de la Forêt Noire) marque son entrée parmi les grands espoirs de ce style musical, plus que probablement inspirés par des grands noms des 70’s comme Eric Clapton, Rory Gallagher ou encore Stevie Ray Vaughan.

Les compositions allient force mélodique et rythmique implacable, ce qui permet de mettre d’autant plus en valeur le talent du leader, le chanteur Joe Fisher, dont la voix n’est pas sans rappeler celle de Paul Rodgers, mais aussi celui de Tom Vela, le guitariste-producteur de l’opus, assurément un futur grand nom de la 6 cordes. Un disque qui servira de parfaite carte de visite pour un groupe appelé assurément à un bel avenir. Après « Favorite Mistake » (vidéo à regarder et écouter ), Blue Deal nous offre le clip de « Got 2 Go », nouvel extrait du long playing, et il est disponible ici.

 

 

 

 

mercredi, 01 mai 2024 13:00

Roots And Roses 2024 : mercredi 1er mai

Le 1er mai, c’est la fête du Travail, mais aussi le jour où l’on offre un brin de muguet à un proche. Mais, à Lessines, c’est surtout la date du festival Roots & Roses. En 2024, il célèbre sa 13ème édition. L’an dernier, elle s’était déroulée, exceptionnellement, sur deux jours. Elle se limitera, donc, cette fois-ci, à une seule journée

Ce festival à taille humaine permet la rencontre entre public et artistes avant ou après les prestations. Qu’ils soient belges ou internationaux.

Grâce à ses deux scènes plantées sous autant de chapiteaux, la programmation explore tant les tendances rock actuelles et innovantes (scène ‘Roses’) ainsi que des types de musiques plus conventionnelle tels que le blues, le folk, l’americana ou la soul (scène ‘Roots’).

Parmi les groupes noir-jaune-rouge, on épinglera la présence de Soror, Eosine (NDR : le gagnant du Concours Circuit 2023) et The Seatsniffers, de retour après une pause de 12 ans.

Assurer l’ouverture d’un festival n’est pas toujours facile. Surtout quand elle est programmée à 11h45, moment qui, en général, ne draine pas la grande foule. Il revient donc à The Golden Glows de lancer les hostilités.

Ce trio anversois est cependant réduit, aujourd’hui, à un duo. La chanteuse principale a perdu la voix. Ou c’est l’inverse. Et pourtant, les parties vocales sont soignées. Parfois on pense à Simon & Garfunkel. Elles sont assurées par le guitariste, armé d’une semi-acoustique, stetson enfoncé sur le crâne, et une chanteuse, vêtue de noir, qui se charge du tambourin, des cymbalettes ou des maracas. D’une durée de 30 minutes, le set est cosy et intimiste. Le tandem nous réserve des extraits de ses deux elpees, « Sunrise » (2023) et « The Songbook Of Harry Smith » (2019), dont on épinglera « Sunrise », « Stardust » et « California (The Golden States) », tirées du dernier.

Sr la scène Roses, se produit Soror, un quatuor basé à Bruxelles né de la rencontre entre Sophie Chiaramonte, bassiste passionnée de rock, et Alice Ably, bercée au trip-hop des années 90. Cette osmose entre lignes de basses envoûtantes et voix infusée à la Beth Gibbons est soutenue par les grooves tranchants de batterie imprimés par Théo Lanau et traversée par les lignes de guitare subtiles de Thibaut Lambrechts. A son actif, un Ep éponyme paru en 2019 et un album (« New Born »), en 2023. Un disque produit par Koen Gisen (NDR : c’est le mari d’Ann Pierlé).

L’auditoire est déjà plus conséquent. « Shadow Of A Doubt » ne laisse planer aucun doute sur la qualité des musicien(ne)s. « Bohemian Paradise » émarge davantage à l’indie rock. Une compo psyché qui libère un groove hypnotique. C’est d’ailleurs le premier single extrait de « New Born ». Et la formation n’oublie pas de réaliser une « Copy Of You ». Le public semble ravi de la prestation.

Côté ‘Roots’, un Australien s’apprête à grimper sur l’estrade : Jesse Redwing. Il a été demi-finalistes de l'International Blues Challenge sur l'emblématique Beale Street de Memphis, cette année. Il y a plus de 20 ans qu’il roule sa bosse dans les lieux enfumés. En compagnie de son groupe, il a accompli plusieurs tournées en Europe et aux États-Unis. Il a assuré les supporting acts pour Cédric Burnside, Jon Cleary, Cold Chisel, The Teskey Brothers et Ana Popovic. Un titre de son premier opus, « Crawlin’ Up the Walls », a été repris dans la série à succès de Netflix : « Shooter ». Il compte deux elpees studio et deux ‘live’ à son actif. Il joue dans la pure tradition du Chicago Blues et puise ses influences majeures chez des légendes comme Howlin' Wolf et Muddy Waters.

Sur les planches, il est soutenu par un drummer et le bassiste Carlo Van Belleghem.

Le trio entame le concert par le très funky, « I Don't Wanna End Up Like That ». Il rend hommage à ses dieux du blues à traves « Turn Away », un morceau qui s’enfonce dans les marais du Delta infesté d’alligators. Dès qu’il en a l’opportunité, entre ses riffs bluesy, Redwing boit sa bouteille de Tequila au goulot. Et il achève son set par le boogie crade et fangeux « Run DB ». Votre serviteur apprécie…

Retour vers la scène « Roses » pour assister au set du gagnant de l’édition 2023 du Concours Circuit, Eosine. Et le band a été sélectionné pour la cuvée 2024 du Humo’s Rock Rally. Un quatuor emmené par Elena Lacroix. Elle est tout de blanc vêtue : pantalon et tee-shirt. Mais, contraste détonnant : les extrémités de sa longue chevelure sont teintées de vert. Elle se consacre au chant et à la guitare rythmique et est épaulée par un autre sixcordiste (soliste), un drummer et un bassiste. 

Inspirés par les paysages sonores enivrants et éthérés du ‘shoegaze’, les compositions d'Eosine évoluent vers des structures plus progressives. A cause des jolies mélodies, des harmonies vocales atmosphériques et des variations psychédéliques. « Limewood » et « Plant Healing » libèrent une fameuse dose d’intensité. Les riffs dispensés par Dima illuminent « No Horses » et « Above ». Tout serait parfait dans le meilleur des mondes, si les balances avaient été correctement réglées. Mais malheureusement, ce n’était pas le cas.

Willy Mason et programmé sur le podium ‘Roots’. Fils de Jemima James et Michael Mason, tous deux auteurs-compositeurs, il est né à White Plains, dans l'État de New York, et sa jeunesse a baigné dans le folk.

S’il puise ses influences majeures dans le grunge (Nirvana et Pearl Jam, en tête), punk et indie rock, son concert est plutôt varié et oscille du Delta blues (« Reservation ») à la ballade country (« Sharon »), en passant par le magnétique, le rock frénétique (« Riptide ») et le blues/rock (« Take It Off »).

Il est temps d’aller se restaurer. Mais il faut reconnaître que par rapport aux éditions précédentes, non seulement les prix ont grimpé, mais la qualité de la nourriture laisse à désirer. Autre problème, le système de rechargement du ‘bracelet scan’, par bornes électroniques, à l’aide de sa carte bancaire, n’est pas au point. Il tombe régulièrement en panne…

Retour vers la scène ‘Roses’ pour accueillir le power trio hexagonal, Dirty Deep. Soit le chanteur/harmoniciste/guitariste Victor Sbrovazzo, le drummer Geoffroy Sourp et enfin le bassiste Adam Lanfrey. Le combo se nourrit de références empruntées au Delta blues (Little Walter, Son House, Sonny Boy Williamson II, John Lee Hooker et Robert Johnson), mais en y injectant des nuances de grunge et de garage.

Les musicos affichent une technique irréprochable. Pour la seconde fois de la journée, on s’enfonce dans les marais de la Louisiane. A mi-parcours, Victor se met à souffler dans son harmonica. Et ses interventions déclenchent un bel enthousiasme au sein de la foule, qui applaudit régulièrement le virtuose…

Sur la scène ‘Roots’, Erikson-Delcroix & The Leftbank Ramblers se prépare à grimper sur le podium. Il s’agit d’une formation belge responsable d’une forme de country baptisée americana. Nathalie Delcroix a beaucoup écouté de c&w au cours de sa jeunesse : celle appréciée par ses parents. Bjorn Eriksson a milité chez Zita Swoon, Maxon Blewitt et Admiral Freebee. Comme guitariste. Le couple est épaulé par The Leftbank Ramblers », un band impliquant d’excellent musiciens ; en l’occurrence Elko Blijweert (guitare), Tomas De Smet (contrebasse), Peter Pask (guitare/claviers) et Alain Rylant (drums).

Au cours du set, le collectif va rendre hommage aux pionniers de la country. Stetson vissé sur le crâne, Bjon se sert régulièrement d’une pedal steel.  Et on est parti pour un long périple à travers les plaines de l’Ouest américain. A l’écoute de l’adaptation du « I Scare Muself » de Thomas Dolby on imagine une B.O. pour western. « You're Gonna Change » et « Lovesick Blues » rendent hommage à Hank Williams. Et la prestation de s’achever par « If I Were A Carpenter », une composition écrite, à l'origine, par Tim Hardin. La version proposée est de toute beauté. A vous flanquer la chair de poule !

The Cold Stares a parcouru le monde en duo pendant près d'une décennie. En 2023, le groupe d’Evansville (NDR : c’est dans l'Indiana) s’est adapté à un nouveau style et a entamé sa progression en incorporant un troisième membre, devenant ainsi un power trio composé du guitariste/chanteur Chris Tapp, du batteur Brian Mullins et du bassiste Bryce Klueh. Sous ce line up, il a alors gravé un opus aussi explosif qu’excellent, « Voices ».

Energique, le show évoque tour à tour Joe Bonamassa, Larkin Poe, Rival Sons, Reignwolf, Spoon, Grand Funk Railroad ou Thievery Corp.

Le rock sudiste « Horse To Water » entame le set. Plus rock/garage, « Fool's Gold » est plutôt hanté par les Pixies, un morceau qui contraste agréablement avec les sons blues profonds de « Nothing But The Blues » et « Prosecution Blues ». Quoique de bonne facture, les titres peinent parfois à accrocher…

Les Américano-hollandais Michelle David et The True Tones investissent ensuite l’estrade ‘Roots’. Ils roulent leur bosse, à travers le monde, depuis 4 ans. Originaire de Caroline du Nord, Michelle David a grandi à New York et, comme beaucoup de ses compagnons d'âme, a chanté très jeune a sein d’un chœur. Pour la circonstance, il s’agissait de The Mission Of Love. Et il faut reconnaître que cet épisode a marqué la vocaliste. Ainsi, elle proclame ses convictions dans des chansons gospel comme « Peace », et nous ramène au culte de à son Eglise de New York tout au long de « More Grace » et « You Are Rocking My Soul ». Elle lève constamment les mains, et demande à la foule de faire de même et de les remuer, comme dans la tradition gospel. Enfin, tout au long de morceaux soul tels que « Brothers and Sisters », « That Is You » et « If You Don't Try », la diva tente de nous convertir… Heureusement, grâce aux True Tones, la musique élargit cependant son horizon et embrasse des grooves entraînants et des mélodies serrées

Direction scène Roses, pour assister au concert de Frankie and The Witch Fingers. Le groupe s'est formé et a mûri à Bloomington, en Indiana, avant de se diriger vers l'Ouest. A Los Angeles, il a été contaminé par le rock garage. Et puis progressivement, par le post-punk.

Dylan Sizemore (chant/guitare), Josh Menashe (guitare solo/synthé/sax/ flûte), Nicole ‘Nikki Pickle’ Smith (basse) et Nick Aguilar (drums) se servent d’une imagerie lyrique absurde, imprégnée d’hallucinations, de paranoïa et de luxure. Sa musique est paradoxalement, à la fois sombre et ludique. Un paradoxe qu’on retrouve dans son concert à la fois surpuissant, explosif, festif et hanté et qui libère un groove primordial…

Cette dualité s’exprime à tous niveaux : dans des harmonies vocales aériennes sur des riffs lourdement dentelés, et incendiaires ; dans des racines chamaniques cachées sous une étrangeté éclatante ; des étendues ronflantes et des coups toniques.

Pour votre serviteur, le dernier concert de la soirée se déroulera du côté de la scène Roots ». Après presque 12 ans de silence, il est de retour ! The Seatsniffers est sans aucun doute le plus populaire, le plus ancien, le plus international et, en un mot, le meilleur groupe de roots-rock belge de tous les temps. Sa musique est le fruit d’un cocktail de rock’n’roll, r&b, rockabilly, soul, blues et ska, mais dispensé avec une énergie et une attitude punk-rock. Walter Broes (chant, guitare), Bop De Houwer (contrebasse), Piet De Houwer (batterie) et Roel Jacobs (saxophone) nous réservent un set percutant, dont on épinglera les rockabilly fumants « Loudmouth », « Git's Done », « Crush On You » et « Arabian Love Call » ainsi que « Baby Come To Papa », un morceau enrichi par une superbe intervention de Roel au saxophone et cours duquel Walter se mue en crooner…

La journée a été longue et fructueuses, votre serviteur fait l’impasse sur Dewolff, et retourne dans ses pénates. A l’année prochaine et comme dirait Michelle David : ‘Si Dieu le veut’…

Voir aussi notre section photos ici

(Organisation : Centre Culturel René Magritte de Lessines)

Le 5ème elpee d’Akua Naru, « All About Love : New Visions », est paru ce 5 avril 2024. Particulièrement inspirée par l'icône afroféministe Bell Hooks, elle y propose une nouvelle vision des chansons d'amour, le long d'un spectre sonore oscillant du jazz avant-gardiste à la soul en passant par la trap et le hip-hop, tout en libérant un lyrisme poétique, puissant et politique. Un long playing qui a bénéficié du concours de l’ensemble de cordes Resonanz, mais également de featurings, et notamment de Tony Allen, Eric Benêt, Questlove, Christian Scott et Mulatu Astatke.

Parfois décrite comme une artiste hip-hop qui a le flow et la technique de Rakim, l’éclat poétique de Lauryn Hill et la capacité d’invoquer, à travers son art, elle porte tout le poids de l’histoire des femmes noires, à la manière de Nina Simone…

Le concert est complet.

Le supporting act est assuré par un des finalistes du Concours Circuit 2023, FOKOP.EЯA, un crew issu de Bruxelles, qui selon sa définition, pratiquerait un hip hop expérimental. Plus précisément du rap west coast.

FOKKOP.ERA (comprenez ‘Fucked up era’) réunit Herb Cells, aka Johnny LievelingsDeere (WILD BOAR & BULL bb, Frown-I-Brown, ...), Martin Daniel au synthé et Fabio Zamagni, alias Fabio Z, aux drums.

Dès le début du show, les vibes sont bonnes. Herb possède une fameuse voix. Soutenu et rapide, son flow est impressionnant. Et il ne déparerait pas sur la scène américaine. Il bouge constamment sur les planches. La performance allie maîtrise, maturité et technique. Les accélérations de la batterie et l’utilisation intense des cymbales font merveille.

Les trois premiers morceaux du set sont issus de l’Ep « Spitcoins », paru en 2023. Le synthé supplée la basse tout au long de l’indolent « Moby Dick.tator ». Parfois, le band me fait penser à Puppetmastaz, mais sans les marionnettes. Un excellent entertainer !

Setlist : « Moby Dick.tator », « God Auction », « Straight Outta Swampton », « Tinder Struck », « Title Trap »

En intro, l’instrumental jazzy/lounge « Urgency » permet aux musicos d’afficher l’éventail coloré de leurs palettes musicales respectives. Sur disque, cette plage bénéficie du concours d’un quatuor à cordes et de cuivres. En ‘live’, ces sonorités sont remplacées par des synthés.

Akua Naru débarque. Toute vêtue de cuir noir, ses cheveux coiffés en dreads sont remontés en chignon tombant au-dessus de la tête.

Elle est donc épaulée par un drummer, un bassiste dont la technique est irréprochable et qui pratique généreusement du slap/tap ainsi que d’un préposé aux ivoires. Non seulement il est brillant derrière son instrument, mais il possède une voix très susceptible de rappeler Marvin Gaye voire Stevie Wonder

Sablée, grave et rocailleuse, mais soul d’Akua est finalement très proche de Selah Sue. Mais quand elle la conjugue avec celle, haut perchée et claire du pianiste, le résultat est magique. A l’instar de « (Love) Right Now ».

Elle présente chaque morceau et bavarde beaucoup entre les chansons. Hormis quelques emballements circonstanciels, son flow est très lent. Elle possède un sens aigu de la rime. D’ailleurs, le single « Somebody Mama » et « Mr Brownskin » émargent davantage au slam.

Dans ses lyrics, elle met en exergue différentes formes d'amour comme l'amour physique et romantique, mais également l'amitié et la maternité. Pendant « Poetry : How Does It Feel ??? », elle se lâche, descend au milieu de la fosse et y reste pendant 10 bonnes minutes. Bouleversant !

Chaque musicien se réserve un solo plus ou moins conséquent. Talentueux, ils relient parfaitement l'histoire de la musique noire, de l'afrobeat au R&B, en passant par le blues et le jazz.

Une prestation scénique unique où le flow captivant, limite mystique de cette rappeuse manifestement douée, prend toute sa dimension.

Pour les photos, c’est ici

Setlist : « Urgency », « (Love) Right Now - All About Love Version », « Joy - All About Love Version », « Sugar (Honeyicetea) - All About Love Version », « Run Away - All About Love Version », « Serena », « Somebody Mama », « Mr Brownskin - All About Love Version » (Instrumental), « Surrender (Masi's Joint) », « The Question », « Falling - All About Love Version », « Seraphim - All About Love Version », « Poetry : How Does It Feel ??? - All About Love Version », « Made It ».

(Organisation : Ancienne Belgique)

vendredi, 19 avril 2024 18:14

Latino !

Gabriel Rios a annoncé la sortie d’un sixième album, « Playa Negra ». En attendant, il se produisait ce vendredi 19 avril à l’Ancienne Belgique de Bruxelles. Sur cet elpee, le plus Belge des Portoricains y chante exclusivement en espagnol. Et rien que des chansons originales. Il remet ainsi ses racines au centre de ses thématiques en plongeant dans ses influences artistiques de base tout en se renouvelant et en affichant une nouvelle facette de sa personnalité à la fois attachante et généreuse. Dans la suite de « Flore », cet opus recèle de véritables hymnes à la musique d’Amérique latine et des Caraïbes. Des morceaux qui remontent à l’enfance de son père et de son grand-père et que ces derniers auraient adoré l’entendre chanter. Une concoction enivrante à la fois nostalgique et iconoclaste qui redécouvre une culture musicale qu’il a laissé derrière lui depuis plus de vingt ans.

Le concert est sold out.

Le supporting act est assuré par une autre Gantoise, Eistear, une jeune auteur/compositrice/interprète… de grande taille. Elle joue de la guitare électrique ou semi-acoustique, en fingerpicking. Elle a entamé son parcours musical au Conservatoire de Gand où elle a appris le chant classique et la guitare. En 2021, elle décide de se lancer en solo et écrit ses propres compos. Ce qui caractérise cette artiste, c’est son approche franche de l’écriture de ses compos. A travers ses paroles sincères, elle déverse le spleen de son âme, en toute humilité.

Sur les planches, elle pratique un folk délicat, légèrement teinté d’americana et de country… probablement inspiré de Joni Mitchell, First Aid Kit et Alela Diane.

Dans sa setlist figure de nouveaux morceaux extraits d’un futur Ep, deux de ses singles, « All This Beauty » et « Little Thing », mais pas de trace de son nouveau, « Pedacito De Papel », qui lui, devrait figurer sur un album en préparation.

Elle achève enfin sa prestation par « Alfonsina Y El Mar », une composition interprétée intégralement dans la langue de Cervantès…

Setlist : « Empty Town », « All This Beauty », « Fall », « Little Thing », « F. Wattz », « The World Keeps Turning », « Alfonsina Y El Mar ».

Gabriel Rios grimpe sur l’estrade, armé de sa gratte semi-acoustique. Au bas de sn pied de micro, on remarque la présence d’un instrument à percussion électronique.

Il est soutenu par son fidèle multi-instrumentiste Ruben Samama (guitare flamenco semi-acoustique, piano, contrebasse).

La setlist est principalement constituée de morceaux issu du futur opus, qui ne possèdent pas encore de titres définitifs. Pour l’instant, ils sont encore à l’état de démo (dixit Ruben) et le choix final sera posé à l’issue des sessions d’enregistrement.

Après le morceau d’ouverture indéterminé, le duo embraie par « Flore », titre maître du dernier elpee, sorti en 2021. L’auditoire connaît les paroles et les reprend en chœur. Place ensuite au single « Pedacito De Papel », paru ce 4 avril, qui figurera, bien sûr, sur « Playa Negra ».

De temps à autre, Ruben pousse un cri ; et notamment lorsqu’il siège derrière les ivoires. Rios en profite pour frapper sur le corps de sa gratte en guise de percussions. Mélange détonant de swing, de rock et de funk et parfois de jazz, la musique ne manque pas de charme, mais aujourd’hui elle baigne inévitablement au sein d’un climat latino, dans la parfaite continuité de l’album « Flore ».

Au cours de son show cosy et intimiste, Rios et son compère dispensent encore des titres comme « La Torre », « El Diablo », « Vagabundo » et « Panteón De Amor ».

Alliant tendresse, technique, qualité et simplicité, Gabriel Rios, musicien talentueux, chic, sexy et à la bonne humeur légendaire, séduit toujours autant sur disque que sur scène ; et ce soir il a permis à notre esprit de voyager du côté des Caraïbes et de l’Amérique latine…

Enfin, en rappel, on aura encore droit à « Broad Daylight », « Mujer Divina » et « Gold » …

Gabriel Rios - Pedacito de papel (acoustic session backstage at AB, Brussel) (youtube.com)

(Organisation : Ancienne Belgique et Live Nation)

Deep Purple est un groupe britannique de rock, originaire de Hertford, Hertfordshire, en Angleterre. Formé en 1968, il compte parmi les pionniers du hard rock. Depuis le départ de Jon Lord en 2002, Ian Paice est le seul membre originel encore présent au sein de la formation et le seul à avoir milité au sein de tous le line up. Deux membres sont morts : Tommy Bolin en 1976 (surdose d'héroïne) et Jon Lord en 2012 (embolie pulmonaire, à la suite d’un cancer du pancréas). Le band a toujours la pêche et est encore capable d’envoyer du très lourd. Enigmatique, le titre de l’opus, "=1", résume la philosophie du groupe, à savoir l'unité au milieu de la complexité, et promet un LP qui résonne profondément au cœur de l'héritage du hard rock des cinq dernières décennies. Produit une fois de plus par l'emblématique Bob Ezrin, « '=1' » capture le son classique le plus pur de Deep Purple, sans s'appuyer sur la nostalgie.

Pour célébrer ce long playing, Deep Purple accordera plus de 60 concerts dans le monde entier cette année au cours de la tournée ‘=1 MORE TIME’.

Il se produira au Graspop de Dessel le 23 juin 2024 et à Forest National le 28 octobre 2024.

En attendant, il nous propose un premier single, sous forme de clip, « Portable Door », et il est disponible .

Produite par l'agence berlinoise Mutter & Vater et réalisée par Leo Feimer, la vidéo met en scène Deep Purple avec pour toile de fond la pochette du nouvel album, capturant le combo dans son essence alors qu'il partage une scène et se produit ensemble.

mercredi, 24 avril 2024 18:41

TRNT - Best-of - 1993-2023

L’heure du ‘Best Of’ a sonné pour les trublions punk hardcore de Tagada Jones. A l’heure de fêter leurs 30 ans et 10 albums au compteur, les Rennais ont choisi de nous offrir une compilation avec une particularité : celle d’une relecture musicale de leurs tubes emblématiques réenregistrés et réorchestrés, notamment en compagnie des Bidons de l’An Fer ou d’un quatuor à cordes, sans oublier un inédit (« Le Poignard »), qui démontre que les interprètes de « Mort Aux Cons » préparent déjà la suite !

« TRNT - Best of 1993-2023 » (trente ans déjà pour les non-initiés) nous propose 15 morceaux repensés... et un inédit, en un peu plus de 54 minutes, qui pètent le feu. Aux antipodes d’une simple compilation, cet opus concentre tout ce que représente Tagada Jones depuis ses débuts : rester fidèle à son indépendance et à des principes tels que l’absence de concessions, le politiquement incorrect et une véritable conscience sociale.

Piochant dans le punk, le hardcore voire le métal avec un certain sens de la mélodie, Tagada Jones est un phénomène inédit francophone partageant l’ADN des Béruriens Noirs, des Sheriff, de Parabellum et le goût fougueux de The Exploited ou de Bad Religion, tout en incarnant personnifiant la rage et la ténacité. Il s’est construit sur une base solide en explorant, au cours de sa carrière, différents paysages musicaux.

« Le Dernier Baril » est un des hits sauvages de la formation parmi les plus récents. Il a bénéficié d’un mixage qui fait rebondir les notes contre les parois en fer de bidons d'or noir.

Totalement dépoussiéré par un hardcore vif et clair (vif éclair en somme), « Zéro de Conduite » est l’occasion de remonter aux premiers tubes du combo, avant les trois derniers long playings qui ont achevé de propulser Tagada Jones parmi les bulldozers de la scène alternative française.

Si le très électro/rock « Manipulé » ne nous rajeunit pas, « Le Poignard » (la vidéo est à voir et écouter ) plante un inédit susceptible de nous faire patienter jusqu’au successeur de « A Feu Et A Sang ». Rapide, revanchard et jouissif, ce punk-rock puissant suggère un Bad Religion à la française et serait bien capable de nous fera sautiller tels des démons dans les futurs circles-pit. Dans la même veine, le réenregistrement du punk « Combien De Temps En Cordes » (le clip est disponible ici), arrangé au violoncelle, est surprenant. Cette intervention parvient à puiser le spleen qui est en nous. Du punk symphonique ? Fallait oser, et c’est réussi.

« Nation To Nation » émarge davantage au rock indus. Intéressant, le chant british affiche ce côté rugueux sur les angles(ais).

Beau bilan de carrière pour Tagada qui possède toujours la hargne et la fougue d’une jeunesse toujours d’actualité.

 

mardi, 23 avril 2024 18:32

L’ossature tremblante de Hazlett…

Après avoir écrit et joué dans différentes sections rythmiques pendant la plupart de ses années de formation, Hazlett a trouvé une maison créative en Suède. En effet, il a emballé ses affaires et réside maintenant à Stockholm. Il a fondé son projet solo là-bas avec l’aide d’un ami proche et producteur Freddy Alexander.

Après avoir gravé son premier elpee, « Bloom Mountain », suivi de l’Ep « Goodbye To The Valley Low », en 2023, Hazlett vient de sortir son nouveau single, « Bones Shake ». Un fond entêtant de guitares fragmentées et des paroles sincères sont à la base de cette chanson folk sur le passage à l'âge adulte, culminant dans un refrain turbulent mais aérien qui sonne comme un exutoire de sentiments refoulés.

Né en Australie, fleuri en Suède, ce nomade des temps modernes a tourné en Europe et en Australie. Aujourd’hui, il est un musicien en pleine ascension. Il prévoit également un nouvel album pour l’an prochain.

La vidéo de « Bones Shake » est à voir et écouter

 

 

mardi, 23 avril 2024 18:29

La vorticité d’Arshid Azarine…

Pianiste de jazz, chanteur et compositeur franco-iranien, Arshid Azarine est l'un des grands représentants du jazz persan en France.

Son quatrième elpee, « Vorticity », est paru ce 12 avril 2024. Il est imprégné à la fois des événements qui viennent de se dérouler en Iran, de sa vie personnelle et de ses deux passions inséparables : la recherche en imagerie cardio-vasculaire et le jazz d'inspiration persane.

Cette dernière année a été surtout marqué par un engagement d'Arshid Azarine au sein du collectif Barayé, constitué en octobre 2022, en soutien au mouvement Femme, Vie, Liberté.

Après trois albums qui l'ont amené à se produire dans de nombreux concerts et festivals internationaux on le retrouve, pour ce long playing, avec ses deux partenaires de toujours : Habib Meftah aux percussions et au chant ainsi que Hervé de Ratuld à la basse.

En ce sens, cet LP composé de neufs titres, promet une expérience sensorielle, touchante et poignante. « Vorticity » n'est pas un album de musique ordinaire : c'est un phénomène en soit. Une œuvre de création totalement singulière dans son expression la plus pure.

Pour le titre maître, il a reçu le concours de Golshifteh Farahani. Le premier son de cette compo est une note de piano très grave. Cette note initiale, alarmante, se transforme ensuite en un motif captivant, beau, doux... mais aussi inquiétant, puisqu’il s'agit en réalité d'une pulsation, d’un bruit de scope, familier pour un médecin mais totalement inattendu ici, surtout lorsque la basse entre en jeu et que les percussions se font entendre en un 6/8 tragique, comme les danses transes funèbres en 6/8 de Bushehr, ville natale de Habib Meftah.

Le clip de « Vorticity » feat Golshifteh Farahani est à découvrir

L’Itiberê Orquestra Família da França a sorti son elpee « Live In Paris », ce 19 avril 2024, un projet réunissant 23 musiciens, dont 18 Français de jazz et 4 Brésiliens parmi lesquels figurent dont Ajurinã et Mariana Zwarg, sous l’égide d’Itiberê Zwarg, très proche collaborateur d’Hermeto Pascoal. A l’initiative du saxophoniste Benoit Crauste, ce projet a vu le jour lors du Festival Sons d’Hiver en 2022.

Le collectif avait accordé deux concerts dont on retrouve l'essentiel sur le disque aujourd'hui.

Cet opus concrétise le rêve d’un échange culturel fort autour d’une musique instrumentale innovatrice, symbole de l’amitié entre la France et le Brésil. On peut également plonger dans les coulisses de l'enregistrement avec une vidéo signée du réalisateur Clément Crauste.

Bassiste historique, considéré comme l’un des grands artisans du renouveau de la musique instrumentale brésilienne et principal collaborateur de Hermeto Pascoal, Itiberê Zwarg affirme la dynamique d’un orchestre effusif, jouant sans cesse avec l’esprit de célébration rituelle de la musique, source de vivacité et d’extase, source agitée par la transmission orale et collaborative.

La vidéo de « Live In Paris » est disponible ici

 

 

 

dimanche, 14 avril 2024 19:47

Convainquant !

Ce dimanche 14 avril, l’Ancienne Belgique est en configuration ‘Ballroom’ pour accueillir Hollow Coves, un groupe australien, issu de Brisbane, très exactement.

Fondée en 2013 par les auteurs, compositeurs et chanteurs, Ryan Henderson et Matt Carins, cette formation pratique un indie folk, caractérisé par de superbes harmonies vocales à deux voix.

A son actif, quatre Eps et deux elpees, dont le dernier, « Nothing To Lose », est paru en mars dernier. Le band avait fait salle comble à l’AB Box, il y a 2 ans.

Le supporting act est assuré par Garrett Kato, un Canadien émigré en Australie.

A ce jour, il a gravé trois long playings : « Small Town Ritual « (2022), « Hémisphères » (2020) et « That Lown Lomesone Sound (2018).

Il débarque sur les planches, coiffé d’une casquette de basketteur et armé d’une gratte semi-acoustique. En 35 minutes, il va nous réserver 6 morceaux et notamment une compo écrite en l’honneur de son chien. L’artiste raconte que son canidé aime les belles femmes, tout comme son propriétaire. Ce qui déclenche l’hilarité dans l’auditoire. Il empoigne ensuite un harmonica qu’il présente comme son collaborateur sur scène.

Il bavarde beaucoup entre ses chansons ; mais quoique agréable, son set s’avère monotone…

Place ensuite à Hollow Coves.

Le décor est simple : une tenture est tendue en arrière-plan. Elle changera de couleur en fonction des morceaux. Installé au plafond, le light show émane d’une armée de spots.

Deux estrades, l’une à gauche, l’autre à droite, légèrement de biais, sont destinées à accueillir, respectivement, le bassiste et le drummer.  

Ryan Henderson s’installe derrière son clavier, mais au cours du set, il va surtout se servir d’une guitare semi-acoustique. Armé de sa sixcordes électrique, Matt Carins se plante au centre de la scène.

Le bassiste ne tient pas en place. Il déménage et pas seulement littéralement. Pendant « The Woods », il s’installe aux avant-postes et vole carrément la vedette aux deux leaders. Mais, la plupart du temps, il s’établit une véritable communion entre les artistes et les premiers rangs.

Avant « Evermore » les comparses divisent la salle en deux. La partie de gauche est invitée à reprendre le refrain en compagnie de Ryan, alors que Matt entraîne celle de droite. Et le résultat, guidé par les deux superbes voix du duo, est remarquable. Le hit « Photographs » est de la même trempe. A l’invitation des deux compères, les smartphones s’allument dans la salle pour créer un univers parsemé d’étoiles.

Pendant « Anew », Matt incite la foule à s’accroupir et puis à jumper. Toute la fosse obtempère. Tout au long de « The Open Road », Matt souffle dans son harmonica et l’auditoire est tellement enflammé par cette intervention, qu’il n’arrête pas d’applaudir. Cocasse, la formation embraie brièvement par « Les 4 saisons » de Vivaldi.

En rappel, le band nous réserve « Costaline », la compo qui lui a permis de se faire connaître à travers le monde. Et le show de s’achever par le magnifique « Milk & Honey ».

Une prestation convaincante aux morceaux bien construits et raffinés par des harmonies vocales surprenantes qui prennent aux tripes…

Lors des deux concerts, le son était clair, presque cristallin. Installé devant la table de mixage, votre serviteur a pu constater que le volume oscillait entre 85 et 92 db. Merci pour avoir pris soin de nos portugaises !

Setlist : « Nothing To Lose », « The Woods », « Letting Go », « Purple », « Moments », « Harder To Fake It », « Let’s Go », « Evermore », « See You Soon », « Photographs », « The Open Road », « Blessings », « Anew », « On The Way ».

Rappel : « Coastline », « Milk & Honey ».

(Organisation : Ancienne Belgique)

 

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