La lumière destructrice de Cassandra Jenkins…

A l’instar de l’univers, le monde de My Light, My Destroyer est en constante expansion. Le troisième elpee de Cassandra Jenkins, qui sort le 12 juillet chez Dead Oceans, promet d'atteindre les limites de la nouveauté, avec une palette sonore plus large que…

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La Muerte
Didier Deroissart

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lundi, 30 octobre 2017 12:38

« La Loi De Murphy » selon Angèle…

« La Loi de Murphy », c’est le premier single publié par Angèle. Elle le cosigne en compagnie de Veence Hanao et Matthew Irons, le leader de Puggy. Doublé d’un clip, réalisé par la jeune belge, installée à Paris, Charlotte Abramow, il est sorti ce 23 octobre. Angèle aurait pu naître d’un croisement entre Rihanna, Lily Allen et la Schtroumpfette.

« La Loi de Murphy » est une déclinaison du thème de la tartine qui tombe toujours du mauvais côté. Angèle évoque une succession de vexations ordinaires : de la pluie qui lui ruine le brushing, à ce mec qui lui demande son chemin, ‘Gentiment j'le dépanne, en fait c'était qu'un plan drague, ce con m'a fait rater mon tram’. Loin des plans glamours et des ‘amours toujours’, les préoccupations d'Angèle sont à son image : générationnelles, avec un twist arty délicieusement espiègle. Un humour dont l’autodérision vous chatouille le cerveau comme une canette de Fanta bien secouée. Angèle réinvente le concept de la chanteuse pop. Celle-ci ne craint ni le ridicule, ni le malaise, et, tout en assumant ses références populaires, propose un univers singulier, urbain et résolument décomplexé. Rappelons qu’Angèle est la fille de Marka et de Laurence Bibot, et son frangin, c’est Roméo Elvis. Ils ont tous foulé les planches de l’Olympia. Dingue, non ?

Les morceaux paraîtront au compte-gouttes. La sortie de l’elpee est prévue pour 2018. En tournée, Angèle assure actuellement le supporting act de Damso et d’Ibeyi.

Le concert du 22 novembre à la Rotonde a été rapidement sécrété soldout. Une nouvelle date a été programmée pour le 30 avril 2018, à l’Orangerie, dans le cadre des Nuits du Botanique.

Pour voir et écouter le clip, c’est ici 

https://www.facebook.com/angeleouenpoudre/

Incluant 3 cd, « The Early Years » paraîtra ce 17 novembre 2017. Il réunit donc les trois premiers elpees de la formation. Il sera également disponible en streaming. C'est avec beaucoup de tendresse et d'émotion que les membres du groupe ont décidé de retourner leur très riche passé, pour le plus grand bonheur de leurs fans. Grâce à ses trois premiers elpees, enchaînés rapidement, des concerts à bureaux fermés (NDR : il a ainsi rempli deux fois Forest National, quatre fois le Cirque Royal et cinq fois l’Ancienne Belgique) et des chiffres de vente de disques impressionnants pour l’époque, Machiavel a marqué la scène Rock belge des 70’s. Parmi ses 20 albums, il en a décroché 4 en or. Créé en 1975 par Marc Ysaye et Roland De Greef, il a récolté son succès, en proposant un (eu)rock mélodique, et en se servant du contraste maîtrisé entre douceur et puissance…

Machiavel se produira à l'Ancienne Belgique le 3 mars 2018.

http://machiavel.be/

https://www.facebook.com/machiavelofficial/?ref=br_rs

 

lundi, 30 octobre 2017 12:36

Dans l’esprit de Romano Nervoso…

BJ Scott et Giacomo Panarisi chantent en duo sur le nouveau single de Romano Nervoso, « In My Mind ». Tête pensante du band louviérois, Giacomo camperait un hybride entre Marc Bolan et Mick Jagger. Le rock spaghetti de Romano Nervoso ne jure que par le punk et le rock'n'roll et constitue de la pure dynamite.

« In My Mind » est le premier extrait de « I Don't Trust Anybody Who Doesn't Like Rock'n'Roll », album qui paraîtra ce 24 février 2018 sur le label Mottow Soundz. Et c’est Pelle Gunnerfeldt (The Hives, The Knife, Peter Björn & John, Paul Young, Mando Diao...) qui s’est chargé de la mise en forme.

https://www.facebook.com/romanonervoso?sk=wall

https://www.mottowsoundz.com/romano-nervoso-artist-page/

https://www.youtube.com/user/RomanoNervoso

 

samedi, 21 octobre 2017 03:00

Rien que des vaguelettes…

C’est la troisième fois que le Salon de Silly accueille Noa Moon, aka Manon De Carvalho Coomans. Elle est venue défendre son deuxième elpee, « Azurite », paru en avril dernier. Cette date est la dernière de sa tournée programmée pour 2017.

Le supporting act est assuré par Ebbène, un duo masculin liégeois réunissant le multi-instrumentiste Jérôme Magnée (NDR : de grande taille, il est parfaitement reconnaissable), également impliqué chez Dan San et Yew, mais encore drummer au sein du backing group de Gaëtan Streel, et le tout aussi connu Ben Baillieux-Beynon, le fondateur de feu The Tellers. Les deux musicos se consacrent aux claviers, à la guitare et au chant. Interprétées dans la langue de Voltaire, les compos séduisent manifestement le public féminin. Faut dire que les deux artistes ne manquent pas de charme. Au cours des 30’ de set, le tandem va notamment interpréter « Tu devrais », suivi de « Tout Oublier ». Sans doute les soucis de la semaine écoulée... Les grattes semi-acoustiques illuminent « Barcelone », un morceau imprimé sur un beat subrepticement électro, mais dont la voix évoque Jean-Louis Aubert, surtout lorsqu’elle devient plus atmosphérique. Atmosphérique comme les chœurs qui enrobent « Un », une compo plus paisible. Quiétude qui baigne également « Ne Penser A Rien », un titre à nouveau subtilement teinté de beats électro. Et lorsque les voix se superposent en couches, on pense alors inévitablement à Dan San. Bien équilibré, le concert va cependant proposer autant de compositions empreintes de sérénité que nerveuses. Un Ep est en préparation…

Sur les planches, Noa Moon est épaulée par la bassiste Aurélie Muller, le drummer Fabio Zamagni ainsi que la préposée aux claviers et aux synthés Laetitia Collet. Elle chante en s’accompagnant à la guitare. Elle remercie d’abord le public de l’avoir suivie sur son second opus. Et confesse s’être remise beaucoup remise en question.

La première partie du set va s’avérer plutôt tranquille. A l’instar du titre qui ouvre le show, « Kaleidoscope », un morceau qui invite des beats électro, en milieu de parcours. Une des filles se consacre parfois à la basse, et l’autre aux percus. Les voix se superposent en couches, tout au long du tempétueux « Ocean ». Le sable est chaud, mais l’eau est toujours froide. Balisé par les vocaux et dynamisé par cordes de plus en plus graves et agressives, « Let It Shine » incite les spectateurs à remuer le popotin. Après ce premier rayon de soleil, on s’attarde en Baie de Somme pour contempler « The Sea ». La plage n’est pas loin. On entend le bruit des vagues.

Le « Paradise » aurait-il élu domicile à Kingston ? La version proposée est davantage langoureuse. Blues, « Nightwalk » nous entraîne au cœur du Bayou. Plus nerveux, le plus notoire « Run » emballe enfin la fosse. Electro/pop, « A Live » concède de nettes références africaines.

D’une duré d’à peine 50’, ce concert s’achève par le très serein « Just A Song », un morceau traversé par une intervention à la clarinette. Sur sa faim, le public réclame un rappel. Qui lui sera accordé, le combo lui réservant un « My City » ‘unplugged’. Moment choisi par Manon, sèche à la main, et sa troupe pour descendre dans la fosse. Une fin de parcours à la fois cosy et intimiste pour un concert au cours duquel l’auditoire aurait aimé qu’il fasse davantage de vagues, et pas seulement des vaguelettes…

(Organisation : Silly Concerts ASBL + Le Salon)

mardi, 24 octobre 2017 03:00

Une transe purificatrice ?

Amadou et Mariam sont de retour à l’Ancienne Belgique. Alors, un tel concert, votre serviteur n’a certainement pas envie de le manquer. Le spectacle est sold out. Le début des hostilités est fixé à 20h30, et il n’y a pas de supporting act. Normal, puisque la prestation va durer deux bonnes heures. Et être particulièrement propice à la danse.

Le couple Amadou et Mariam, de leurs véritables noms Amadou Bagayoko et Mariam Doumbia, sont des musiciens et chanteurs de nationalité malienne. Ils sont aveugles tous les deux. Amadou a perdu la vue à l'âge de seize ans, tandis que sa compagne l’est devenue à celui de cinq ans. Ils sont en tournée pour défendre leur dernier opus, « La confusion », paru 5 longues années après « Folila ». Peu d’artistes ou de formations pratiquant la ‘world music’ sont parvenus à autant transcender les genres et à bosser en compagnie de figures aussi marquantes de la scène internationale que Damon Albarn, Manu Chao, Nas et Damian Marley, Santigold, TV On the Radio ou encore Bertrand Cantat.

Les musicos débarquent sur les planches au compte-gouttes. Le drummer et le percussionniste se plantent sur une même estrade surélevée, du côté gauche. Ils saluent le public en frappant dans les mains. Le claviériste, s’installe sur un autre petit podium, à droite. Et après le bassiste, Amadou et Mariam font enfin leur apparition, en compagnie d’une choriste/danseuse. Et danser, elle ne va jamais s’en priver tout au du show, se lançant le plus souvent dans une forme de transe. En outre, son timbre de voix est à la fois puissant et grave.

Extrait du nouvel elpee, « Ta Promesse » ouvre le bal. La frappe du drummer est résolument rock. La ligne de basse soutient parfaitement l’imparable rythmique. On apporte une gratte à Amadou qui demande à la foule, s’il va bien. Pendant ce temps, Mariam chauffe déjà la fosse. Des spots rouges se focalisent sur les visages des artistes, qui sont –et ce n’est jamais une surprise– de bonne humeur. Il y a quelque chose de fort à voir deux personnes, atteintes de cécité être aussi heureux et complices sur les planches.

« C’est chaud » véhicule un message politique engagé. Les mots sont pourtant simples, puisqu’il s’agit d’une énumération des troubles subis par le monde contemporain, comme l’insécurité, la xénophobie, la haine et la crise économique, qui forcent les hommes à quitter le pays, laissant derrière eux, femmes et enfants. Non seulement, Amadou impose sa voix, mais il affiche un fameux toucher sur les cordes, parfois digne d’un Joe Bonamassa. « Filaou Bessame » campe un blues du désert ; plusieurs morceaux vont d’ailleurs nous y entraîner…

Pas de Mathieu Chedid pour « Masiteladi ». Les textes mêlent français et bambara. Et le résultat est fabuleux. Une chanson propice à la transe purificatrice et à l'éloignement des mauvaises ondes.

Issu du dernier elpee, le single « Bofou Safou » parle de jeunes garçons fougueux préférant aller danser plutôt que de travailler, une composition pimentée de sonorités électroniques, fait plutôt rare chez le duo malien.

« Africa » reflète la joie de vivre de ce couple magique et si chaleureux. Le titre maître de l’opus « La Confusion » pose un constat flagrant : ‘Les hommes et les femmes ont démissionné / Les enfants sont abandonnés dans les rues / Les mariés sont en train de divorcer, alors que jadis ils se mariaient tranquillement le dimanche’. Il soulève cette confusion ambiante qui ronge le Mali. Et « La Réalité », qui termine le show, communique un message de la même trempe.

Lors du rappel, le hit intemporel « Dimanche A Bamako » va faire chavirer le public. Même qu’à l’étage, plus personne n’est assis. Et le message de « La Paix » clôt ce magnifique set. Aujourd’hui, c’est également l’anniversaire d’Amadou, auquel la foule va lui réserver un vibrant ‘happy birthday’…

(Organisation : AB + UBU)

Il y a déjà trois ans que votre serviteur n’avait plus assisté à un concert de la fratrie Stone. La dernière fois, c’était déjà à Lille, mais à l’Aéronef. Pour un spectacle à la fois électrique et lumineux. Ce mardi 17 octobre, Julia et Angus se produisent encore au sein de la métropole, mais au Zénith ! Une salle qui peut accueillir 7 000 personnes. Or, ce soir, elle ne recense qu’une bonne moitié de spectateurs. Pourtant, fort de son succès en progression constante, le duo est de plus en plus souvent programmé au sein de grands espaces. La semaine dernière, Forest National a fait salle comble. Allez comprendre…

Le supporting act va nous réserver une belle surprise. En l’occurrence le Londonien Isaac Gracie. Arborant une longue chevelure blonde, il affiche une belle gueule d’ange. De quoi faire frémir le public féminin. Il a enfilé un pantalon bariolé, digne de Johnny Clegg et un pull à damiers blanc et noir. Ce soir, il se sert d’une gratte tour à tour électrique ou acoustique, et est flanqué d’un drummer et d’un bassiste. Son doigté sur les cordes est impressionnant. Et que dire de sa voix ? Tout simplement bouleversante, divine même ! Un peu dans le registre de celle de Jeff Buckley. Bref, pas étonnant que juste après avoir publié son premier Ep, il ait signé sur le label britannique, EMI. Une chose est sûre, il a littéralement retourné le Zénith et surtout est parvenu à faire chavirer le cœur de ces dames… A suivre de très près !  

Angus et Julia Stone sont donc partis en tournée européenne, un périple baptisé ‘Snow European Tour 2017’, qui transite notamment par Bruxelles et Lille. Ils vont y défendre leur dernier opus, paru en septembre dernier. Un album particulier comme l’explique Angus : ‘C'était la première fois que nous avons commencé à écrire ensemble, dans la même pièce’. Ils ont passé 8 semaines dans le même studio, coupés du monde pour concocter ce « Snow », dont ils vont présenter de larges extraits…

Vêtue d’une minirobe de couleur noire et chaussée de souliers à hauts talons pailletés, Julia se plante à droite. Barbu, casquette en pied de poule de teinte brune vissée sur la tête, Angus a choisi le côté gauche. Le duo est soutenu par un drummer, monté sur une estrade assez haute, un claviériste, un bassiste et un gratteur qui se consacre aussi bien à la guitare qu’au banjo. Ces deux derniers sont coiffés de Stetson. En fond de scène, trône un totem amérindien à l’effigie d’un renard, de 5 à 6 mètres de haut, placé devant un écran géant destiné à la projection des nombreuses vidéos. Elles vont donner tout leur sens au spectacle. Depuis les vagues à la lave en fusion, en passant par un cerf, une forêt de sapin où traîne un loup, des nuages, un ciel étoilé ainsi que les grandes plaines poussiéreuses ; et la liste est loin d’être exhaustive. On y reviendra. Notamment en fin d’article…    

« Baudelaire » ouvre le set. Julia souffle dans sa trompette. Elle se consacre également au lead vocal, Angus exécutant les chœurs. Tournoyant, le light show finit par devenir aveuglant. Armé de sa sèche, Angus déclame à la manière d’un slam, « Make it Out Alive », Julia inversant alors les rôles. D’une durée de 8 bonnes minutes, « Cellar Door » s’ouvre par un long passage instrumental, au cours duquel le tandem se réserve les six cordes électriques, avant qu’Angus n’opte pour le dobro. De couleur bleue, le light show projette une image du totem au plafond. Impressionnant ! Parfois Julia chante en agitant les mains, à la manière du regretté Joe Cocker. Irrésistible, « Chateau » est balisé par les ivoires et se distingue par ses harmonies vocales en couches ou conjuguées. Les spots se focalisent, l’un après l’autre, sur les musicos. Julia tapote le bord de sa sèche et salue le public avant d’entamer un titre indolent, mais carrément americana, « Wherever You Are ». Les trois guitares entrent en action sur le rock et bien nerveux « Bloodhound ». Etonnant, « Private Lawns » adopte un profil reggae avant de virer au ska, un morceau que se réserve Julia au micro, alors que le second gratteur est passé au banjo. Et c’est elle qui le ponctue à la trompette. Le public siffle pour marquer sa satisfaction. Chanson d’amour, « Who Do You Thinck You Are » est d’abord tapissé par le Hammond et traversé par un filet de guitare. Puis Angus saisit d’abord un harmonica et plonge la chanson au sein d’une atmosphère dylanesque. Et alors, décide de siéger derrière les ivoires, en fin de parcours. Pendant tout ce temps, Julia invite la foule à frapper dans les mains…

Julia et Angus proposent une version acoustique, mais surtout bouleversante, du « Uptown Folks » de Dope Lemon, un titre ponctué par des interventions au piano et au banjo. Une lune immense apparaît sur l’écran. Elle rougit et développe des effets pyrotechniques. Puis Julia s’autorise un superbe solo de gratte. Angus étale tout son talent à la cigar box, sur « Nothing Elses ». Des faisceaux blancs se concentrent sur les deux stars. Julia apporte la conclusion à la trompette. Enfin, place au hit « Big Jet Plan ». A la demande d’Angus, les spectateurs allument leur smartphones, dans un bel ensemble. Magique !

Julia chante en français « For You ». Le texte aborde les sujets de la passion du vin et de la vertu. Le public est conquis et frappe des pieds sur le sol. Deux renards lumineux, colorés et décorés de plumes d’indiens apparaissent sur les écrans pour souligner le solo de gratte électrique accordé par Angus, sur « My House Your House ». La fosse reprend le refrain en chœur. Et il fallait s’en douter, de la neige envahit l’écran et la scène pendant « Snow ». Un titre mélancolique pimenté par l’intervention du banjo. Le duo présente ses musiciens… qui sont apparemment tous américains. Au bout d’une heure quarante, le concert s’achève par  la reprise du célèbre « Harvest Moon » de Neil Young.

Manifestement, la fratrie a vaincu sa timidité maladive. Et lorsque Julia sourit, le cœur de votre serviteur fond comme neige au soleil...

Voir aussi notre section photos ici

(Organisation : Verone Productions + Uni-T Production)

vendredi, 13 octobre 2017 03:00

Néo-prog et dansant à la fois…

Pas plus d’une centaine de personnes pour assister à la release party du premier elpee de King Child, « Meredith », une formation drivée par le compositeur et multi-instrumentiste Jean Prat. Pour la circonstance, le combo franco-belge se produit au Théâtre Marni, et plus exactement au bar. Et c’est au sein de ce lieu insolite et particulièrement cosy et convivial que le combo est venu présenter cet album.

Lyonnais, Prat n’est pas un inconnu, puisque avant de se lancer dans ce nouveau projet, il a milité comme drummer au sein du backing group de Joe BeL, qu’il a quitté, il y a déjà deux ans. Chez King Child, il se consacre également au Therevox (NDR : un clavier/synthétiseur analogique) et au piano électrique. Bruxellois, Quentin Hoogaert se réserve le micro et la gratte semi-acoustique. Ce n’est pas la première fois que ces deux musicos partagent une même aventure, puisque ils avaient déjà collaboré à celle de Leopold Tears et, plus tard, de Redrocks, un combo neo prog lyonnais.

Le line up de King Child implique également le bassiste David Kostman (ex-Morpheus Secrets et Dario Mars and The Guillotines), le guitariste Philip Bolten (ex-We Stood Like Kings, il a également côtoyé Elia Fragione, Denis K et Magy Tyson) et le pianiste de jazz Camille Mouton (il milite chez le Honey Jungle Trio ou au sein de son propre quartet). Les trois musicos se consacrent également aux synthés.  

Après une petite intro, le band entame le set par le morceau maître du long playing, « Meredith ». Couvrant plusieurs octaves, la voix de ténor de Quentin évoque tour à tour Ozark Henry, Thom Yorke et surtout Matthew Bellamy. Et on est parti pour un périple d’une bonne heure au cœur d’un univers atmosphérique, presque prog rock, qu’illuminent claviers ou ivoires et que caressent des cordes de gratte vaporeuses…

Synthé/pop, « Bending Time » nous plonge plutôt dans les eighties, mais dans l’esprit de Crowded House, même si on y décèle des traces d’XTC. Dominé par les ivoires, « 23 Février » aborde le sujet des violences causées aux femmes. Entretenus par le therevox, « Grief » et « Butcher » sont manifestement contaminés par la prog des 70’s, et en particulier le « Mechanical Moonbeams » de Machiavel ainsi que le « Trespass » voire « Wind And Wuthering » de Genesis. Abordé dans l’esprit de Queen, malgré les quelques touches électro, « True Romance » auraient pu figurer au répertoire de Beautiful Badness, le vocal se révélant alors très proche de celui de Gabriel Sesboué… « Monsters » retrouve sa Muse. « Opal » est taillé pour la bande FM ou le dancefloor, selon…

Un premier inédit : « Maxiliary Disfunction ». Egalement dansant « Ghost Dance » entretient une forme de mystère, comme si la musique explorait les fjords nordiques à la recherche des elfes et des fées. Et changement radical de climat pour « Désert » que l’auditoire est invité à danser jusqu’à plus soif.  

En rappel le combo va de nouveau proposer « 23 Février », mais en format piano/voix et puis un autre inédit, « One Last Ride », une plage empreinte d’émotion…

(Organisation : Urban Invaders + Théâtre Marni)

 

lundi, 09 octobre 2017 03:00

Des Baby cools…

My Baby est une formation néerlandaise qui fait un tabac dans son pays. Enfin pas tout à fait, puisque le guitariste, Daniel ‘daFreez’ Johnston, est néo-zélandais. A son actif, trois albums, « My Baby Loves Voodoo’», gravé en 2013, « Shamanaid », en 2015 et « Prehistoric Rhythm », en 2017, ainsi qu’un Ep, « Remedy II », paru en 2015. Fondamentalement revivaliste, sa musique puise ses sources dans le mouvement power flower de la fin des sixties…

Le concert est sold out. Pas de supporting act. Le trio amstellodamois grimpe sur l’estrade vers 20h45. Barbu, le gratteur est coiffé d’un chapeau boule décoré de plumes. Le drummer, Joost van Dijk, se singularise par ses chaussettes de couleur noire. Cato van Dijk, la chanteuse/bassiste, a un look encore plus caractéristique. Pieds nus, elle enfilé un short, une veste longue et un top aux motifs fleuris. Elle a maquillé le contour de ses yeux de paillettes dorées. Et entre ses mirettes, elle a serti ce qui ressemble à un diamant. Enfin, elle porte des colliers à plumes amérindiens autour du cou.

Compo de psyché/blues, « Love dance » ouvre le set. Cato van Dijk se consacre alors au violon. Les interventions aux drums sont particulièrement sauvages, et incitent à la transe. Le gratteur traite son instrument en slide, dans l’esprit des 70’s. Tout au long de « Remedy II », la chanteuse invite la foule à danser. Et elle montre l’exemple, à travers ses déhanchements sensuels. Lorsque sa voix emprunte un timbre plus grave, on ne peut s’empêcher de penser à Janis Joplin. « Luminate » et « Moon Shower » naviguent quelque part en r&b et deep blues néo-orléanais. Titre incantatoire, presque vaudou, « Cosmic Radio » agrège funk, blues et hip hop. Une compo qui aurait pu figurer au répertoire de Skip and Die. « Sunflower Sutra » est un morceau qui touche au sublime. Delta blues, « Make A Hundred » nous plonge dans le Mississippi. Pendant « Uprising », Daniel pousse ses cordes jusqu’à la rupture, alors que le préposé aux fûts imprime un tempo tribal. Avant d’attaquer l’endiablé « Seeing Red », Cato laisse tomber la veste. « Ancient Tribe » est aussi sulfureux. Paradoxal, mais dansante, la musique de My Baby est très susceptible de se teinter circonstanciellement de dub… et parfois même de gospel…

En rappel, My Baby nous réserve « Mad Moutain Thyme », un morceau au cours duquel Daniel s’autorise un bain de foule, alors que Joost, qui a ôté son marcel, soutient sa sœur aux vocaux. Manifestement, le band est prêt pour se produire au sein des grandes salles et même des festivals… mais bon, Woodstock, c’était quand même en 1969… et les éditions qui se sont déroulées en 1994 et 1999 ne véhiculaient certainement plus le ‘hippie dream’…

(Organisation : Ancienne Belgique)

lundi, 02 octobre 2017 03:00

Une Machine bien huilée…

Machine Gun Kelly ou MGK, alias Richard Colson Baker, est un rappeur et acteur américain issu de Cleveland, dans l'Ohio. Son patronyme a été emprunté au surnom du criminel George Kelly Barnes. Mais il se réfère également à la rapidité de son flow. Devenu notoire suite à ses quatre premières mixtapes, il truste les Awards dans la catégorie hip hop. Et pourtant considérée comme hip hop destiné aux laissés pour compte, sa musique est largement teintée de rock.

Le supporting act est assuré par UMI, aka Umi Defoort. Avant de devenir Dj, il bossait comme plongeur au sein des cuisines de l’Ancienne Belgique. Seul derrière sa table et ses machines, il présente ses morceaux, tour à tour en français ou en néerlandais. Mais il ne parvient pas à établir le contact avec l’auditoire. La fosse est d’ailleurs envahie par un énorme brouhaha causé par les bavardages. Seules quelques jeunes groupies semblent plus attentives à sa prestation. Au bout de 40 minutes, il est rappelé à l’ordre par l’organisation. Il interrompt alors son set et repart en coulisses, sans adresser le moindre signe à la foule... 

L’Ancienne Belgique est en mode Box. Les balcons sont donc condamnés par une tenture. Réduisant ainsi la capacité de la salle à 600 spectateurs. Qui sont assez jeunes et parmi lesquels on remarque la présence de nombreuses (pré)adolescentes.

Trois cages grillagées sont plantées sur autant d’estrades. Une pour le drummer installé à gauche (NDR : à gauche et à droite de son matos trônent deux grandes rampes de lumières en forme de ‘X’), une autre sertie de pierres reconstituées pour le chanteur, qui a revêtu une veste d’hiver, et une dernière destinée aux deux préposés aux claviers ou à la basse. Un noir et un blanc. Ce dernier se consacre également aux backing vocaux et aux machines. Et lorsque l’un ou l’autre passe à la quatre cordes, il rejoint alors le guitariste, sur une même ligne. Un micro imposant en métal, mais en forme de fleur de tournesol, est planté au milieu du jeu de quilles, et il semble tourné vers le plancher. Sans doute une référence au titre du nouvel LP…

En début de set, le flow de Richard est plutôt rapide. Une véritable kalachnikov ! Il descend de son piédestal pour rendre hommage à feu Cheter Bennington, à travers une reprise magistrale de « Numb », au cours de laquelle le drumming se révèle à la fois précis et métronomique. Richard transpire de plus en plus et décide d’ôter sa veste, puis son tee-shirt. Il laisse ainsi apparaître d’imposants tatouages sur le torse et le dos, un peu comme Lincoln Burows, mais le pantalon est retenu par des bretelles. Régulièrement, il se sert d’une gratte. Et c’est loin d’être un manchot dans l’exercice. Il commence à y avoir du mouvement dans l’auditoire. Surtout chez les jeunes filles. Lorsqu’elles se densifient, les compos virent parfois au rapcore. Richard a envie d’en griller une. Il adresse un signe au public et un type lui balance un pétard qu’il s’empresse d’allumer et de fumer. L’interdiction de fumer à l’AB… ne s’adresse pas aux musiciens. Le batteur est un phénomène à lui seul. Le gratteur remue énormément sur le podium et, à un certain moment du concert, se prend pour Jimi Hendrix, en jouant de son instrument, placé dans le dos. Et il n’a pas son pareil pour muscler les compos. Pas un seul temps mort lors de ce concert accordé par Machine Gun Kelly. Dix-huit morceaux en près de 90 minutes ! Au cours desquels, de nombreuses plages du dernier opus, « Bloom », seront interprétées, dont les deux tubes qui ont cartonné sur le net, « At My Best » et Bad Things, mais sans Hailee Steinfeld, ni Camila Cabello. Richard rappe divinement ou chante, suivant les titres, d’une voix très susceptible de prendre un véritable envol ou alors de coller à un slow crapuleux. Manifestement, le MGK est une machine bien huilée…

 (Organisation : Ancienne Belgique)

samedi, 30 septembre 2017 03:00

Des saxophones pour mettre le souk !

Le lancement de JAZZ 100, opéré au printemps dernier, atteindra son point culminant lors de The New Wave of Belgian Jazz qui proposera, du 13 au 18 décembre, la crème de la nouvelle scène belge, mais également l’influente nouvelle vague londonienne, afin de célébrer dignement le 100ème anniversaire de la sortie du tout premier disque de jazz. Ainsi, le 16 du même mois, se déroulera un mini festival de jazz/fusion qui ira à la rencontre de la world, du funk, de la soul, de l’afrobeat et de l’élecro, notamment. En attendant, ce 30 septembre, dans le même contexte, l’Ancienne Belgique accueille deux figures du label londonien Strut (NDR : une des écuries préférés du gourou Gilles Petersen), The Soul Jazz Orchestra et Kondi Band.

Le Kondi Band ouvre donc la soirée. Il réunit le dj/bidouilleur/producteur américain Chief Boima et le Sierra léonais Sorie Kondi. Aveugle, ce dernier joue du kondi, c'est-à-dire une sorte sanza dont les vibrations des lamelles métalliques ou de bambous, fixées sur une planchette de bois, sont modulées par le bout des doigts ou les pouces. D’ailleurs l’attention de la foule se focalise sur cet artiste, dont l’instrument est posé sur ses genoux. Chief est planté derrière son partenaire, et tripote ses machines disposées sur une table haute. Le duo est soutenu par un préposé aux bongos (NDR : de petits formats !), aux percus électroniques et à la boîte à rythmes. La formation est venue défendre son dernier elpee, « Salone », paru en juin dernier. Les vocaux sont interprétés tour à tour en anglais ou en dialecte sierra léonais. Spasmodiques, ils sont propices à la danse et à la transe.

« Yeanoh » nous entraîne au cœur d’une atmosphère brumeuse peuplée de dieux et d’esprits créoles. Mais dès « Belle Wahalla », percussions, boucles électroniques et chant incantatoire entraînent le public dans une véritable transe hypnotique. Un envoûtement qui tire parti du principe de la répétition et de la progression lente afin d’atteindre une forme d’exaltation. Et si l’expression sonore a un pied aux States et l’autre dans la mystérieuse brousse africaine, tel un gardien des traditions, Sorie se transforme en conteur et en griot pour l’indolent « Thank You Mama ». Il invite une dame installée aux premiers rangs à monter sur les planches et à danser. Il se lève alors pour chanter et se met à se trémousser comme seuls les Africains sont capables de le faire. A cet instant la communion entre l’auditoire et le band est totale…  

Issu d’Ottawa, The Souljazz Orchestra réunit la chanteuse/percussionniste Marielle Rivard, le chanteur/pianiste/organiste Pierre Chrétien, le drummer Philippe Lafrenière et un trio de cuivres. Soit Steve Patterson (tenor sax), Ray Murray (baritone sax) et Zakari Frantz (alto sax). Les saxophonistes se placent d’ailleurs au centre et en ligne. Les deux autres musicos, aux extrémités du podium. Mais pas de trace de la vocaliste.

Et on est parti pour 60 minutes de folie. De jazz, il n’en est pas seulement question, mais également de rythmes latinos, soul, bossa nova, caribéens, disco et même funk. Explosifs, les saxophones vont littéralement mettre le souk. Et pourtant les cinq musiciens sont pros jusqu’aux bout des ongles. La musique est cependant, ce soir, essentiellement instrumentale. Episodiquement, on entend quelques mots ou vagissements viscéraux. Bien chauffé par le combo précédent, le public n’arrête pas de s’agiter.

Et après avoir quitté les planches, la troupe revient pour accorder un rappel de sept titres. Un peu comme si on assistait à un deuxième concert. Un encore au cours duquel on se serait cru en Australie, en pleine réunion de kangourous. Et pourtant, le band est bien canadien et pas australien…

(Organisation : Ancienne Belgique)

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