Steve Wynn fait ce qu’il faut…

Le dernier elpee de Steve Wynn, "Northern aggression" remontait à 2010. Son prochain, "Make It Right", paraîtra ce 30 août 2024 et coïncidera avec son nouveau livre de souvenirs ‘I Wouldn't Say It If It Wasn't True’ (Jawbone Press). Lors des sessions, il a…

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Le flux existentiel de Maxïmo Park…

Maxïmo Park publiera son nouvel elpee « Stream Of Life », ce 27 septembre 2024. L’information du huitième album studio du groupe arrive en même temps que la sortie du premier single, « Your Own Worst Enemy ». Pour préparer » Stream Of Life », la formation…

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Didier Deroissart

Didier Deroissart

samedi, 27 août 2016 03:00

Scène sur Sambre 2016 : samedi 27 août

Le festival des Barges se déroule au sein du cadre idyllique de l'Abbaye d'Aulnes, un site unique en son genre. La scène est installée sur des barges en bord de Sambre. Elle fait face au public sur la rive gauche (à bâbord). A taille humaine, le festival peut accueillir un peu plus de 8 000 âmes par jour ; et ce samedi, c’est sold out. Il en est déjà à sa sixième édition et commence à devenir une solide référence au cœur de l'été. On s'y sent bien et il existe une grande complicité entre les artistes et le public…

L'astre de lumière est haut dans le ciel et tape déjà dur sur la plaine. Seule zone d'ombre (?!?!?) au tableau, la tente qui protège la régie sons et lumières. Votre serviteur avait dû déclarer forfait la veille, suite à un gros coup de chaleur. L'affiche était exceptionnelle, mais quand il faut affronter de telles conditions climatiques, les organismes ne sont jamais à l’abri d’une défaillance…

C’est à 15h45 que Sonnfjord ouvre le bal. Perso, il s’agit de LA découverte pour l’année 2016. Et pour cause, la formation avait tapé dans son oreille, en supporting act de Joe BeL, à l’AB, et puis au Cirque Royal, en première partie de Caravan Palace. Issu de Braine-L'Alleud, elle est drivée par la vocaliste Maria-Laetitia Mattern. Elle est soutenue par son frère Aurélio (Paon, Lucy Lucy) aux claviers, François de Moffarts (Lucy Lucy) à la basse et au chant, Jérôme Van Den Bril à la guitare ainsi que Fabio Zamagni (Noa Moon) aux drums. Très attendu, son premier album devrait sortit d’ici quelques semaines. Il fera suite à un Ep paru en février 2015 (« Up The Wooden Hills »). D’ailleurs, si le combo va largement puiser dans ce disque pour sa set list, il ne va pas pour autant négliger ses nouvelles compos. Difficile d’en dire davantage sur cette prestation, car la très jolie et prometteuse Emma Bale attend votre serviteur pour une interview… Set list : « The Tree », « Alpinist », « Fever », « Four Hundred Sunny Days », « Desert Town », « City Lights », « Carry On ».

Retour sur la plaine sur laquelle la foule commence à affluer. Mais la température semble encore avoir grimpé de plusieurs degrés. Ce qui n’empêche pas l’auditoire d’être chaud boulette pour assister au spectacle de Julian Perretta. Quoique d’origine italienne, il est de nationalité britannique. Ses bras sont couverts de tatouages. Il ne doit plus y avoir un morceau de peau de libre. Pour la petite histoire, en 2008, il avait rejoint Mark Ronson pour adapter un morceau des Smiths, « Stop Me » ; et en 2009, il avait été invité à assurer la première partie de Beyoncé. Cet artiste prête également sa plume à pas mal de confrères (Jessie J, Cee Lo Green, Taio Cruz, etc.). Il revendique, pour influence majeure, Jamiroquai. Pas étonnant qu’il ait collaboré en compagnie de deux de ses anciens musicos. Tout au long du concert, il va aligner ses hits. Et comme sa pop teintée de soul est propice à la danse, il met une chouette ambiance dans l’assistance.

Place ensuite à Emma Bale, aka Emma Balemans. Dès l’âge de 14 ans, elle s’était illustrée dans l'émission diffusée par VTM, 'The Voice Kids'. 3 ‘Mia's’, un disque d’or, des tas de vues sur YouTube et de streams plus tard, elle est invitée par Milow à assurer le supporting act de sa tournée. Nous sommes alors en 2015. Et certains n’hésitent pas à la comparer à Birdy, Gabriel Aplin voire même Adèle. Faut dire que le succès est au rendez-vous…

Il est 18h15 et elle entre en scène. Sexy, rayonnante, toute de blanc vêtue, elle s’installe derrière un pied de micro garni de fleurs blanches. Elle se sert circonstanciellement d’une gratte semi-acoustique et est rejointe rapidement par deux claviéristes/guitaristes (sèche ou électrique). Pas de bassiste ni de drummer, cette instrumentation est reproduite par un des synthés. Elle attaque son set par une version folk du « All I Want » de Kodaline, la cover qui avait permis de la découvrir sur le plan international. La voix est claire, limpide et lumineuse. Son adaptation du « Strange Entity » d'Oscar And The Wolf est dépouillée. Mais elle est encore meilleure que l’originale. Tout au long de « Nothing Arrived », son toucher de gratte est précis. Elle nous réserve une nouvelle chanson, « Greatest Lover », une compo empreinte de douceur. Autre cover, celle de « Stolen Dance » de Milky Chance ; et elle est particulièrement électrique. Parfois Emma pousse sa voix dans les aigus, à l’instar du tendre « World Untouched ». Elle n’oublie pas « Who's Sorry Now », un morceau co-écrit en compagnie de Jasper Stevelinck. Et c’est un délice pour les tympans. Plus électro, « Strangers » incite l’auditoire à remuer le popotin. Pas de Lost Frequencies, comme en 2015, pour attaquer « Run ». Mais encore une reprise, celle de « Fortune Cookie », un tube signé Milow. Et stupeur, on n’entend plus la voix d'Emma. Panne de micro ! Sans paniquer, elle rappelle ses deux musicos, qui s’improvisent danseurs de samba brésilienne. Et lorsque le son est de retour, Emma reprend le cours de sa chanson. Manifestement, elle a séduit le public du festival de Barges…

Le public est (a) chaud ; et il va complètement se lâcher lors de la prestation de Talisco, très attendue par le public. De son véritable nom Jérôme Alandi, le Bordelais est soutenu par un drummer, un guitariste/bassiste et un claviériste. Basiquement folk, sa musique est à la fois teintée de rock (NDR : à cause de l’intensité des grattes électriques) et d’électro. Ce qui ne l’empêche pas de nous servir des tubes. A l’instar de « Your Wish », « Follow Me », « Sorrow », « Glory » et « Everyone », particulièrement taillés pour la bande FM. Mais le plus intéressant procède de ses nouvelles compos qui figureront sur son prochain opus. Et franchement, à première écoute, elles sont vraiment excellentes. Sans quoi la voix de Jérôme est toujours aussi atmosphérique, des compos qu’il interprète dans la langue de Shakespeare. Et puis, il faut également souligner son art à faire participer le public, qui a vraiment apprécié cette forme d’interactivité.

Au loin, des éclairs lézardent le ciel. La température devient insupportable. L’orage guette. Aussi votre serviteur préfère quitter le festival pour rejoindre ses pénates. Pas de Balthazar. Ce n’est pas un problème, il a déjà vu le band à plus de 10 reprises. Dommage pour Ghinzu. Quant à Mustii, il revient au Cirque Royal. Donc pas de souci pour le revoir bientôt en concert. A l’année prochaine !

(Organisation : Scène sur Sambre)

Mustti + Ghinzu + Balthazar + Talisco + Emma Bale + Julian Perretta + Sonnfjord

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mercredi, 07 septembre 2016 12:03

François Damiens au chevet de la leucémie.

La première soirée ‘100 % for Research’, au profit du ‘Fonds Ariane’, se déroulera le 27 octobre en la salle de La Madeleine, à Bruxelles.

Les bénéfices de cette soirée seront intégralement reversés à cette association qui finance la recherche contre la leucémie.

En février 2015, on diagnostiquait à Janet Mathonet une leucémie. Elle envisageait déjà le pire et comprenait, qu’en effet, cette situation, quoique dramatique, n’arrivait pas qu’aux autres… Un traitement ‘miracle’ lui est administré. Ce traitement est le fruit de la recherche scientifique, menée dans l’ombre depuis plusieurs années grâce aux dons.

Grâce à la science, Janet est sauvée. Et puis ? Que faire ? Tourner la page ? Impossible. Elle veut rendre à la science ce qu’elle lui doit et permettre à d’autres de recouvrer la santé.

C’est ainsi que naît l’idée d’une soirée/concert caritatif au profit du Fonds Ariane. Un projet soutenu et rendu possible grâce à l’investissement d’anonymes et d’artistes exceptionnels.

Puggy, Les Innocents, La Grande Sophie, Saule, Nicola Testa, Cocoon, Nicolas Michaux, Mustii, Hollywood Porn Stars et d’autres rendront cet événement unique !

François Damiens, parrain de la soirée, sera bien sûr de la partie. Virginie Efira, la Marraine du Fonds Ariane, illuminera également la soirée de sa présence.

Mais attention, il s'agira d'être rapide. La capacité de La Madeleine est limitée! Les ‘happy fews’ qui souhaitent assister à cette soirée unique devront se dépêcher pour se procurer leur place!

L'annonce de François Damiens, c'est par ici 

Soirée 100% Sounds for Research - le jeudi 27 octobre à La Madeleine (rue Duquesnoy 14 – 1000 Bruxelles). Tickets 30€ en vente dès maintenant. Formule VIP avec walking dinner, accès à l'espace VIP : 175€ - . Infos et tickets : www.concertcentpourcent.be

Les personnes qui le désirent peuvent participer à la Tombola dont tous les lots sont gagnants ; ils pourront, en outre, tenter de remporter l'un des tickets duo aller/retour pour une destination européenne, des machines à café, des tickets de concerts, etc.

http://www.concertcentpourcent.be/blank-4

http://www.concertcentpourcent.be/blank-2

http://www.fondsariane.be/

 

dimanche, 04 septembre 2016 13:41

Blood + Rain

‘Blue Velvet’ c’est le titre d’un film réalisé par David Lynch. Mais c’est également le patronyme choisi par un groupe issu de la Cité Ardente. Ou plus exactement un duo réunissant Mirco Gasparrini (chant, guitare, bruitages) et Phil Henrion (guitare, sitar, choeurs). Entre parenthèses, deux adeptes des bidouillages. Avant de graver « Blood + Rain », ils avaient déjà publié deux Eps et un album (« Level II »), ce dernier en 2010. Pour enregistrer ce nouvel opus, ils ont reçu le concours du bassiste Dominique Huynen et du claviériste Jy Eph Ruttens. Les sessions se sont déroulées aux Studio 5 de Liège et Equus de Bruxelles.

Blue Velvet reconnaît pour influences majeures, My Bloody Valentine, Tom Waits, Bauhaus et Dead Man Ray. Ce qui ne transparaît guère dans sa musique. A mon humble avis, les références sont plutôt à chercher du côté d’Archive. Parce ce que l’expression sonore évolue à la croisée des chemins du prog rock et du post rock, même si parfois on y décèle l’une ou l’autre trace de punk. Surtout lorsque agressives, carrées, enlevées ou basiques, les guitares macèrent dans le cambouis.

Dépassant les 5’, « Time » ouvre la plaque. Caractérisée par des percus incisives et des cordes atmosphériques, il s’agit de la plage la plus longue du disque. Et l’envol entre dans la stratosphère dès « Never And Ever ».

Cool, « Game » est plutôt taillé pour la bande FM. Nerveux, « Jail » adopte un profil davantage punk, mais classique, old school si vous préférez ; ce qui n’empêche pas le morceau de s’avérer particulièrement radiophonique. D’ailleurs, vocodée, la voix est à peine perceptible lors des passages les plus paisibles.

« Sac Of Bones » conjugue parfaitement claviers, percus et guitare. Psychédélique, « Tonite » nous plonge au cœur des 60’s. A cause de la présence d’un sitar. Enfin, post rock, « When The Sun » brille de mille feux… 

lundi, 22 août 2016 13:42

Quand l’homme s’endort

Sous le curieux patronyme de LiA, se cache Félicien Donzé. Agé de 25 printemps, ce jeune auteur/compositeur/interprète est issu du Jura Suisse.

Précoce, l’artiste a suivi des cours de piano à l’âge de 6 ans. Et à 12, de guitare ainsi que de basse. Deux ans plus tard, il monte déjà sur scène comme chanteur du groupe Ska Nerfs. La formation va publier 4 albums et accorder plus de 300 concerts. En 2010, Félicien crée son projet personnel, qu’il baptise LiA, anagramme de son second prénom. En solo, il a déjà gravé deux elpees, un éponyme en 2011 et « Asphaltes », l’année suivante. Bien qu’il soit constamment sur les routes, il parvient encore à monter un spectacle musical pour enfants en compagnie de Gérald Gentil, « Temps Pis et Temps Mieux », qui mêle chanson, théâtre et projections.

« Quand l’homme s’endort », troisième elpee de l’artiste, a reçu le prix ‘Coup de cœur’ de l'Académie Charles Cros, en 2015. Lors des sessions d’enregistrement, qui se sont déroulées au studio Six, à Bruxelles, il a reçu le concours du guitariste/bassiste Simon Gerber, de la chanteuse Sophie Hunger et du drummer Nicolas Pittet (Kassette, Jérémie Kisling, Lee Scratch Perry). La réalisation a été confiée à Daniel Bleikolm (Robbing Millions, K) et Maxime Steiner (Trip In, Olivia Pedroli). Félicien se réserve bien sûr les vocaux et la guitare.

LiA n'est pas le genre à s'endormir sur ses lauriers, ni sur ses acquis. Il aime le risque et l'aventure. Il adore l'expérimentation et est guidé par le goût, l'instinct et la curiosité.

Parfois tendre et cynique, LiA explore l’être humain : ses pensées, ses rêves, ses mystères, son for intérieur et son langage. Et il se sert de la poésie pour y parvenir. Le titre maître en est certainement le plus bel exemple.

« Les Battements » du cœur reflètent le sentiment d’amour, mais également la santé de l’individu. Lorsqu’ils déraillent, un chirurgien est parfois nécessaire afin d’y remédier… L’homme n’est pas éternel, « Chrysalide » nous le rappelle, car quand la maladie frappe…

« Dialogue Avec La Lune » et « Où vont-ils ? » bénéficient d’arrangements soignés et riches. Sur ce premier titre, de nombreux instruments y contribuent : banjo, lap steel, 4 et 6 cordes, claviers et percus. L’univers est particulier, parfois sombre. L'âme se mue en poète. Une invitation. Le mystère est mêlé au rêve. Rien que le titre de l'album y invite… De toute beauté, le second constitue certainement le meilleur morceau de l’opus. Mais quelle est leur destination ? Dans « Les bois de bouleaux », pour y évoquer la nature en hiver ? Ou bien quelque part dans les étoiles (« Ej sel ia ») ?

Instrumental, « Nage romantique du marin perdu et de la femme poisson » clôt cette œuvre lumineuse.

LiA se produira en concert le 30 septembre aux Deux Ours, à Nandrin, et le 1er octobre au Centre Culturel de Bastogne.

 

lundi, 22 août 2016 13:39

The Awakening

Issu de Frameries, Xcess pratique un rock alternatif, fruit de la rencontre entre grunge musclé et stoner mélodique. Encore que la musique de ce band recèle également des traces de punk, de pop et de punk.

Le line up de ce quatuor réunit le bassiste Sylvain Signore, le gratteur Alex Delcroix, le drummer Arno Pavot et le chanteur Ben, dont la voix rocailleuse mais harmonieuse est quand même singulière.

« Intro » s’ouvre dans un climat dubstep.

Riffs de guitare gras et huileux ainsi que percus mordantes alimentent le fulgurant « Like A Stone ».

Torturé, « Time Said » est hanté par Pearl Jam et Nirvana, un titre au cours duquel la voix de Ben est bien mise en exergue. Elle hurle son désespoir sur « Radio song », un morceau au cours duquel la gratte s’affole.

Plus paisible et mélodieux, « Excess » est une plage particulièrement radiophonique. Tout comme le tendre « Utopia », une piste caressée par les accords de cordes. Idéal à écouter en dégustant un Jack Daniel's bien serré, au sein de votre salon. Sans doute pour y savourer l’élégant et plus classique « Television ». Indolent, « Every You » est idéal pour entraîner votre partenaire sur le dancefloor.

Une « Obsession » ? Les States. Caractérisé par sa ligne de basse vrombissante, « Animals » lorgne vers un Limp Bizkit au sommet de son art.

Et décidément, le petit écran inspire Xcess, puisque l’opus s’achève par « TV Unplugged ».

Pour un premier essai, il est manifestement prometteur !

 

dimanche, 14 août 2016 03:00

Lokerse Feesten 2016 : dimanche 14 août

La 42ème édition des Lokerse Feesten s’achève aujourd’hui. L’affiche de ce dimanche 14 août a de quoi mettre l’eau à la bouche. Et pour cause, y sont programmés G. Eazy, responsable d’un hip hop ravageur, Lost Frequencies, c’est-à-dire le Skrilex belge, dont le dj set devrait s’avérer de haut vol ainsi que Faithless, notoire pour son electronic dance music. Sans oublier le feu d’artifice, un spectacle digne de celui proposé devant le Palais Royal, un 21 juillet. Côté statistiques, le festival a pulvérisé tous les records de fréquentation, en accueillant 140 000 spectateurs, sur un total de 10 jours.

Aka Emma Balemans, Emma Bale s’était illustrée, dès l’âge de 14 ans, dans l'émission diffusée par VTM, 'The Voice Kids'. 3 ‘Mia's’, un disque d’or, des tas de vues sur YouTube et de streams plus tard, elle est invitée par Milow à assurer le supporting act de sa tournée. Nous sommes alors en 2015. Et certains n’hésitent pas à la comparer à Birdy, Gabriel Aplin voire même Adèle. Faut dire que le succès est au rendez-vous…

Elle grimpe sur l’estrade à 19h00. Sexy, rayonnante, toute de blanc vêtue, elle s’installe derrière un pied de micro garni de fleurs blanches. Elle se sert circonstanciellement d’une gratte semi-acoustique et est rejointe rapidement par deux claviéristes/guitaristes (sèche ou électrique). Pas de bassiste ni de drummer, cette instrumentation est reproduite par un des synthés. Elle attaque son set par une version folk du « All I Want » de Kodaline. Plus dépouillé encore, une adaptation du « Strange Entity » d'Oscar And The Wolf. Et elle est encore meilleure que l’originale. Limpide, délicieuse, la voix d’Emma brille de mille feux et me fait de plus en plus penser à celle de Gabriel Aplin. Encore que parfois elle la pousse dans le aigus, comme sur le tendre « World untouched »

Elle est uniquement soutenue aux ivoires sur « Greatest Lover » et la cover du « Magic » de Coldplay. Superbe ! Lors des moments les plus électro, à l’instar de « Strangers », elle ne tient plus en place. Et la foule réagit au quart de tour en remuant le popotin ou commençant à jumper.

Parmi les reprises, on épinglera encore le « Stolen Dance » de Milky Chance, moment particulièrement électrique. Et Emma n’en oublie pas pour autant « Who's Sorry Now », cosigné par Jasper Stevelinck. Elle se produira dans le cadre du festival Scène sur Sambre ce 27 août…

Gerald Earl Gillum a choisi pour pseudo G Easy. Son style. Le hip hop. Sur les planches, ce jeune prodige est flanqué d’un drummer et d'un préposé aux machines. Et il faut reconnaître qu’en ‘live’, il mouille sa chemise ; les deux autres musicos se concentrant sur leurs instruments. D’une durée de 45 minutes, le set s’achèvera par « Me, myself and I », son tube qu’il avait partagé avec la chanteuse Beba Rexha. Plus étonnant, « Fuck Donald Trump » s’attaque à l’un des candidats à la Maison Blanche ; en l’occurrence le promoteur immobilier new-yorkais. Les paroles défilent sur les deux écrans, placés de chaque côté du podium. La foule les reprend en chœur ; et pourtant, elles tirent à boulets rouges sur ce politicard populiste, extrémiste, protectionniste et islamophobe, qui fait peur à l'Amérique et à l'Europe.

Après une longue attente, le traditionnel et magnifique feu d'artifice clôture les Lokerse Feesten. Enfin, pas tout a fait, car il reste encore un dj set et un concert…

Une immense table trône sur la scène. Elle est surplombée par une dizaine d'écrans LCD sur lesquels seront diffusés des vidéos, lumières et effets spéciaux. Félix De Laet, aka Lost Frequencies, s’installe, bien entendu, derrière. Le prodige francophone du mixing entame son set par un classique du Grand Jacques : « Ne Me Quitte Pas ». Brel squatte tous les écrans. On y voir ses bras, ses jambes et même ses grandes dents blanches. Il ajoute alors : ‘Je suis belge, j'aime la Belgique’. Il ne manque plus que la présence du Roi Albert II sur les planches. Il salue l’auditoire en néerlandais. Il passe toute la musique contemporaine à la moulinette : de Britney Spears à Coldplay, en passant par Daft Punk et Bob Marley dont le titre se fond parfaitement dans le « I Feel Good » de James Brown. C’est un véritable showman. Pas pour rien qu’il a déjà mixé devant 100 000 personnes à Sao Paulo. A l’instar de Martin Solveig, il monte sur sa table, chante et incite la foule à remuer. Et elle réagit au quart de tour.

Des tas de fumigènes, des colonnes de feu et autres artifices jaillissent de boîtes placées à l’avant de l’estrade. Emma Bale, Lea Rue et Janieck Devy le rejoignent pour chanter sur les compos de Félix le Magnifique. Il a mis le feu et le public est ‘’chaud boulette’ avant d’accueillir Faithless.

Formation de musique électronique, Faithless réunit un trio de choc : Maxi jazz au chant, Sister Bliss aux claviers et machines ainsi que Rollo Amstrong aux choeurs (NDR : c'est le frère de la chanteuse Dido). Cependant, l’essentiel des parties vocales est assuré par Pauline Taylor, souvent impliquée auprès de Rollo au sein de projets parallèles. Des rampes de spots sont placées en arrière-plan. Mais le podium est également peuplé de nombreux stroboscopes, de lasers et d’énormes projecteurs led. A gauche un drummer et une percussionniste sont installés sur des estrades distinctes. Sister Bliss a également la sienne, sur laquelle sont installés ses claviers et ses machines. Le line up est complété par un gratteur et un bassiste. La voix de Maxi Jazz est vraiment particulière ; et surtout bien timbrée. Mais surtout, il déménage sur les planches. Il est partout : devant, derrière, à gauche et à droite. Les hits défilent : « Salva Mea », « Insomnia », « God Is a DJ » ou encore « We Come 1 »…

Mais la maîtresse des lieux est incontestablement Sister Bliss. Lorsque les ivoires prennent leur envol, une nuée de rayons laser balaie l’auditoire. Parfois, le sixcordiste injecte une bonne dose de métal aux compos. Il va même donner une leçon de guitare en s’autorisant une reprise d'AC/DC, « Back In Black ».

En rappel, le groupe va nous réserver une belle leçon d’humilité. Histoire de faire la nique aux aux attentats et au terrorisme, Maxi Jazz pointant un doigt pour un « We Come 1 » d'anthologie. A l'année prochaine !

(Organisation : Lokerse Feesten)

Faithless + Lost Frequenties + G Eazy + Emma Bale

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lundi, 08 août 2016 03:00

Lokerse Feesten 2016 : lundi 8 août

Les Lokerse Feesten s’étalent sur 10 jours ; et pour cette édition, ce sera du 4 au 14 août. Il y a dix ans que votre serviteur s'y rend. La programmation est différente chaque jour et réserve, tour à tour, des icônes issues des années 80 des groupes belges confirmés ou des pointures internationales. Hier, elle était consacrée au métal et ce lundi 8, se concentre sur le rock alternatif. L’affiche propose la formation flamande Zornik, dont c’est le grand retour après un hiatus de 8 longues années, Neil Finn, la tête pensante de Split Enz et Crowded House, Garbage, dont le nouvel elpee revient aux sources et enfin Trixie Whitley, une vocaliste d’exception.  

Finaliste du Concours Humo Rock Rally en 1999, Zornik avait alors signé chez Parlophone pour lequel il avait publié 4 albums. De retour en 2015, mais sous un nouveau line up, il a gravé un cinquième opus baptisé « Blinded By The Diamonds ». Koen Buysse est toujours au poste. C’est le chanteur, guitariste et leader du band. Un véritable showman qui saute, danse et tente de stimuler un public qui commence à débarquer sur la Grote Kaai. Hormis le batteur –son drumming me fait penser à celui de Mario Goossens (Triggerfinger)– qui déménage en s’acharnant sur ses fûts, les autres musicos sont plutôt statiques. La voix de Koen est claire. Ses accords de gratte son incisifs. Le son est excellent. Et la set list n’oublie pas le single « My Friend, My Stranger », extrait du dernier LP. Une bonne mise en bouche…

Neil Finn était la pensante de Split Enz et Crowded House. Il a entamé une carrière solo en 1998. Ce qui ne l’empêche pas de s’entourer d’un backing group, en tournée. Après une très sympathique ouverture assurée par le drummer et le claviériste/guitariste, le reste de la troupe monte sur les planches. Neil est resplendissant dans son costume mauve qui scintille sous les rayons d'un astre, masqué par quelques nuages. Neil signale d’entrée que le soleil brille et que c'est l'hiver dans son pays d'origine. De quoi déclencher un fou rire général. Parmi ses musicos figurent son épouse Sharon. Elle se consacre à la basse et s’installe discrètement en arrière-plan, près de la choriste/percussionniste. Puis son fiston Liam, à la guitare. Une histoire de famille… même si c’est Elroy qui se charge des drums. La set list puise essentiellement dans le back catalogue de Crowded House et notamment en final, le hit planétaire, « Weather With You ») ; mais également de Split Enz. Un joli plongeon dans les eighties. Nostalgie, nostalgie… Reconnaissable entre mille, la voix de Neil est intacte. Entre les musicos, l’osmose est parfaite. La foule reprend les refrains en chœur. Un véritable juke-box qui a aligné ses tubes pendant 60 bonnes minutes.

Trixie Whitley, c’est la plus new-yorkaise des Gantoises. Sa mère est belge et son père, Chris, américain. Adolescente, elle était partie rejoindre son paternel aux States, pour se consacrer à la musique. Mais c’est lorsque Daniel Lanois la découvre que sa carrière va véritablement démarrer.

Bien que la scène soit immense, les musicos se concentrent au milieu ; un peu en carré, le claviériste et le drummer se faisant face. Un bassiste côtoie Trixie, au centre du (petit) jeu de quilles. Grande, blonde, elle est vêtue d'une longue robe noire. De couleur blanche, le light show se focalise sur les artistes. Trixie maîtrise parfaitement sa six cordes. Elle s’y révèle même impressionnante. Sa voix est tour à tour, fragile, puissante, chaude, rocailleuse… mais surtout, sculptée pour le blues, un peu comme celle de Beth Hart. Un blues qui baigne dans le Bayou. Malgré un petit problème technique (NDR : un ampli défaillant…), la prestation est chaleureusement applaudie par l’auditoire. Et à plusieurs reprises, l’artiste va le remercier pour son écoute attentive et presque religieuse. Elle se produira au Cirque Royal ce 20 décembre.

Garbage constitue la tête d’affiche de ce lundi 8 août. Il a publié un nouvel opus en juin, un disque intitulé « Strange Little Bird ». Il existe toujours une grande complicité entre ce groupe –qui compte quand même 22 ans de carrière– et la Belgique. Car le band y a acquis très rapidement une notoriété certaine. C’est le tout premier pays visité par Garbage lors de sa première tournée européenne ; et la frontwoman, Shirley Manson, va le rappeler à plusieurs reprises, tout au long du show. Pas de Butch Vig (NDR : un petit problème de santé l’a forcé à rester aux States) derrière les fûts ; mais un jeune musicien particulièrement talentueux le remplace. Et il bénéficie également du fameux plexiglas destiné à se protéger des sonorités émises par les autres instruments. En arrière-plan, une toile a été tendue. On y voit des tas de léopards, comme sur l’illustration de la pochette du dernier long playing. Un disque (NDR : c’est le sixième) qui a retrouvé toute sa félinité et sa saine agressivité.

« Subhuman » ouvre le bal. Les interventions des deux gratteurs sont frénétiques. La basse vrombit déjà. Mais l’ensemble supplante la voix de Shirley qui, a plusieurs reprises, adressera (discrètement) un signe à l’ingé-son, pour monter le volume de son micro. Les titres se succèdent, dont l’irrésistible « I Think I'm Paranoid » (« Version 2.0 »), et bien sûr les inévitables « Stupid Girl » (« Garbage »), « Automatic Systematic Habit » et « Blood For Poppies » (« Not Your Kind of People »), « # 1 Crush » (« Absolute Garbage») et « Supervixen » (« Garbage»). Une petite pause s’impose et Shirley en profite pour saluer la foule. Toujours aussi jolie, elle est particulièrement volubile. Pendant le pétillant « Sex Is Not My Enemy » (« Bleed Like Me »), elle en profite pour nouer ses cheveux en chignon. Elle prend alors dans un bain de foule. De quoi ravir l’auditoire. Conquis d’avance, il faut quand même le souligner. Bref, si votre serviteur a apprécié, il espère que ce 11 novembre, Garbage accordera un concert mémorable, au Cirque Royal. Assister à un show lors d’un festival c’est bien, mais en salle, c’est mieux. Néanmoins, en quittant la Grote Kaai, le refrain de « Cherry Lips (Go Baby Go!) » trottait encore dans les têtes.

(Organisation : Lokerse Feesten)

Garbage + Trixie Whitley + Neil Finn + Zornik

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mardi, 02 août 2016 16:39

Une nouvelle aventure qui continue…

Debout Sur Le Zinc est un septuor issu de la ‘nouvelle scène’ française, mouvement qui a émergé au milieu des nineties, et dont la musique –ma foi originale– puise ses sources à la fois dans le folklore tzigane, yiddish et oriental, mais également dans le rock. A son actif une dizaine d’elpees, dont le dernier, « Eldorado », est paru en 2015. La formation se produisait dans le cadre du dernier festival LaSemo. En toute décontraction, Simon Mimoun et Romain Sassigneux ont accepté d’accorder un entretien à Musiczine, fort intéressant… 

Quand vous avez choisi Debout sur le Zinc comme patronyme, c’était en référence aux troquets ou suite à une soirée bien arrosée ?

S : Pas vraiment. Enfin, un peu quand même. Au début, on fréquentait des zincs parisiens. Cette scène est considérée comme celle du pauvre. On s’y produisait quand il n’y avait pas d’autres endroits où jouer. Et puis, un peu plus tard, on s’est rendu compte qu’il s’agissait d’un poème de Prévert intitulé ‘Debout devant le zinc’. Ce qui nous a confortés dans ce choix.

La musique balkanique et le jazz manouche, c’est votre fond de commerce ?

S : Au début, c’était le cas. Ce sont nos influences fondamentales. C’est la raison pour laquelle on y reste attachées. Mais il est vrai qu’on s’en est éloigné depuis. Ou plus exactement, on les a intégrées, digérées.
R : Oui mais le jazz manouche est quasiment passé à la trappe. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne l’aime pas. Un morceau figurait dans notre répertoire, à l’époque. On écoute encore ce type de musique ; mais il n’entre plus en ligne de compte dans notre création. Faut dire qu’aujourd’hui, on dispose d’une palette tellement large de sources. Et on continue à mêler les genres pour obtenir quelque chose de nouveau. C’est devenu du mélange de mélange de mélange… D’ailleurs les références balkaniques sont également reléguées au second plan…
S : Evidemment quand tu te sers d’un violon, d’une clarinette, d’une contrebasse, d’un accordéon et d’autres instruments du style, on ne peut qu’avoir une propension à pratiquer ce style musical. Mais c’était surtout vrai à l’origine, quand on se produisait dans la rue. Cette époque date quand même d’une vingtaine d’années.

Quel est le processus d’écriture des lyrics et de la musique ?

R : Nous sommes deux à écrire les textes. Et la musique est composée en groupe. Afin d’être tous impliqués dans le processus, il est important que chacun se réapproprie les morceaux.

S : C’est ce qui diffère entre un véritable collectif et des musiciens qui sont au service d’un leader. Tout le monde y met un peu du sien, se reconnaît dans le propos, dans la musique et s’approprie vraiment les choses en ayant le droit de dire ‘C’est ma chanson’.

Et qu’est-ce qui vous inspire pour l’écriture de vos chansons ?

S : En deux décennies, il y a vachement eu du changement. On ne traite plus des mêmes sujets à vingt ans ou à quarante ans. A travers les textes, on reflète des émotions…
R : On a longtemps privilégié les chansons d’amour. Aujourd’hui, on s’intéresse davantage à des questions existentielles sur lesquelles on bute. Un obstacle qu’on n’arrive pas à franchir se traduit souvent en chanson. Et lorsqu’on est sur notre lancée, on s’ouvre alors à des thèmes plus larges. Sur le dernier album, par exemple, on en traite des tas de différents.
S : Le prochain disque sera moins introspectif que le précédent. Un peu plus ouvert sur le monde, également. Ces premières chansons d’amour étaient, pour ma part, de fausses chansons d’amour. On en a conservé quelques-unes, mais on exprime maintenant surtout ce qu’on ressent par rapport à des questions difficiles à expliquer...
R : Elles traitent surtout des relations humaines.
S : On les relate en se servant de nos mots. Mais on cherche à leur donner une forme un peu poétique. Et ce qui devient magique, c’est que les gens comprennent des messages différents de ceux qu’on a voulu faire passer. En quelque sorte, ils s’approprient à leur tour les chansons. Et ça c’est absolument génial. On donne une chanson. On la livre en pâture. Et eux se disent : ‘C’est pour moi qu’il l’a écrite. C’est ma vie qu’il décrit.’ Elle pénètre dans leur existence ; et c’est ça qui est fort. Elle se transforme en odeur ou un souvenir vraiment précis d’une époque.

En deux mots, à quoi ressemblera le nouvel opus ?

S : Il en faudrait bien plus pour le décrire. Si avait pu le définir en deux mots, on l’aurait limité à autant de termes. Certains titres sont plutôt rock et les autres sont plutôt moulés sous un format ‘chanson’. L’équilibre recherché est différent. Il s’intitulera « Eldorado ». Il parle de nous et du monde. C’est le premier album enregistré depuis vingt ans auquel participent deux nouveaux membres.
R : C’est un tournant, mais il poursuit une même route. Et comme je le soulignais tout à l’heure, les deux nouveaux apportent leur coloration à l’ensemble. Et on ressent ces nuances. D’autant plus qu’il s’agit de la basse et de la guitare, des éléments qui constituent le fondement de la structure musicale. Le son est un peu différent, mais il appartient toujours à notre univers. Cinq musicos figurent toujours dans le line up, quand même. C’est tout simplement une nouvelle aventure qui continue…

Sur votre elpee « La fuite en avant », paru en 2011, figurait un titre qui s’intitulait « Sur le fil, l’équilibriste ». Reflétait-t-il une certaine forme d’état d’esprit entretenu par le groupe, à l’époque ?

R : On écrit chacun de notre côté, en équilibre. Nous sommes des indécis. C’est notre mode de fonctionnement.
S : Le plus drôle, c’est que lorsqu’on a pondu ces chansons on a utilisé des mots sans se concerter. Ces assonances forment un groupe. Finalement, on s’est retrouvé sur le même champ lexical.
R : Il existe plein de paramètres. C’est une question d’âge aussi. On traverse des événements similaires à un certain moment de la vie. Et ils peuvent se retrouver dans des titres de chansons, dans des thèmes. En l’occurrence, quand on creuse un peu, elles ne racontent pas du tout la même chose. Mais il est vrai que de telles similitudes sont étonnantes. Je n’avais pas fait le rapprochement.

Existe-t-il une grande différence entre le live et le studio pour le groupe ?

S : Oui. Au début, il n’y en avait pas tellement. Notre ex-guitariste était très ‘à cheval’ là-dessus. Il disait : ‘Un disque et un concert, c’est totalement différent’. Faut dire qu’on a commencé par jouer en public. Ensuite, on a eu l’opportunité d’enregistrer. En mettant en exergue les arrangements musicaux. Sur les planches, en fait, on n’a pas le temps de tout voir. De tout entendre. De comprendre la signification des textes. De discerner tous les arrangements. On est surtout sensible à l’ensemble, à une énergie, des émotions qui sont un peu brutales. Donc, c’est forcément différent d’un disque qu’on peut réécouter à loisir en se concentrant sur le son ou un instrument particulier, en relevant une parole marquante ou une intonation particulière. Donc oui, c’est différent.
R : Souvent, on réarrange un peu les morceaux pour la scène ou on accélère leur tempo. Mais c’est quand même la même matière au départ.

Quelle importance accordez-vous aux harmonies vocales ?

S : C’est un fantasme !
R : Nous ne sommes pas les Beach Boys, mais on essaie de soigner les harmonies et la mélodie. Surtout la mélodie. Elle est importante pour nous. Elle doit pouvoir nous bercer, nous transporter. Mais aussi le climat musical au sein duquel baigne la chanson. Ce que cette musique peut communiquer comme couleur et émotion. Son message. Le texte est également primordial.
S : Nous souhaitons que les chansons restent gravées dans la tête. Tant la musique, les paroles que la mélodie. J’ai aussi constaté qu’un disque s’écoute rarement en groupe. A contrario du concert. Les chansons appartiennent à une certaine forme d’intimité. C’est la petite madeleine de Proust que chacun écoute à un moment de sa vie, à un moment où il est tranquille.
S : Perso, la voix est un moyen d’expression. Nous aimons le chant, mais nous ne sommes pas des chanteurs à voix. On raconte simplement les événements qui nous arrivent ou qui arrivent aux autres.

C’est une fille qui se consacre aujourd’hui à la guitare. Qu’apporte-t-elle en plus dans le groupe ?

R : Rien du tout (rires).
S : Ce n’est pas important que ce soit une fille.
R : Parce que c’est une femme ? Elle a sa propre personnalité et son toucher de guitare est très personnel, gracieux. Féminin, bien évidemment. Ce qui ne l’empêche pas de pouvoir rentrer dedans.

Nos interlocuteurs avouent apprécier Léonard Cohen, Neil Young et les Beatles. Ou plus exactement un hybride entre les trois. Jacques plutôt que Thomas Dutronc, car il n’est pas de leur génération. Trust également. Romain estime que Renaud est un grand poète. Ils considèrent Gainsbourg comme le plus anglo-saxon des compositeurs français. En fait, ils aiment davantage le rock anglais qu’américain. Où, à leur avis, les artistes y sont plus créatifs. Quoique Calexico impressionne particulièrement tous les musicos de la troupe. Enfin, parmi les Belges, ils connaissent Balthazar, Stromae (bien sûr) et apprécient Puggy, qu’ils ont justement découvert au LaSemo…

En concert, dans le cadre de la fête de la Wallonie, ce samedi 17 septembre 2016, à Namur.

 

vendredi, 22 juillet 2016 03:00

Boomtown 2016 : vendredi 22 juillet

Lors de cette édition 2016 du Boomtown, de nombreux concerts se déroulent à l’Opéra de Gand, une salle somptueuse au sein de laquelle le son est vraiment nickel. Et puis particulièrement confortable. Votre serviteur ne s’en plaindra pas. Ce vendredi 22 juillet, le festival accueille Gabriel Rios. Pas de supporting act.

Gantois d’adoption, Gabriel Rios est considéré comme le plus belge des Portoricains. Il est particulièrement populaire au Nord du pays. Son dernier elpee, « This Marauder's Midnight », remonte à 2014. En fait, il avait compilé tous les singles, gravés depuis l’automne 2013, à raison d’un exemplaire chaque troisième lundi du mois.

Depuis quelques années, il tourne au sein d’un trio acoustique. Il est ainsi soutenu par la contrebassiste Ruben Samama et la violoncelliste Amber Docters Van Leeuwen. Mais pas seulement, puisque le line up est régulièrement renforcé par un trio de cuivres (bugle, cor de chasse, trombone à coulisse) et un percussionniste. Ce dernier est même particulièrement sémillant. Musiczine avait déjà pu le constater lors de l’avant-dernière édition du Cactus et puis l’an dernier, au sein d’un Cirque Royal plein à craquer. Chaque musico apporte sa contribution à une musique classieuse et empreinte d’émotion. Gabriel Rios communique beaucoup avec l’auditoire et semble transcendé par la configuration des lieux.

Evidemment, le public féminin craque face à la gueule d’ange de Rios. Tiens, le set ne s’ouvre pas par la reprise du « Voodoo Chile » de Jimi Hendrix. En fait Gabriel débarque seul, sur l’estrade, pour interpréter une nouvelle compo. D’ailleurs, la set list va mêler ancien et nouveau répertoire. Ruben fait son apparition avant « Straight Song » (« The Dangerous Return »). Il empoigne et relève dignement sa contrebasse. Il a constamment le sourire aux lèvres. Rios et Samana tapotent subtilement sur la caisse de leur instru en guise de percus. Ce duo à deux voix et quatre mains ravit un public déjà conquis. Amber les rejoint pour la troisième chanson. Toujours aussi jolie et souriante, elle a coiffé ses cheveux en chignon. Elle s’installe sur son siège haut, derrière son violoncelle. Des spots blancs illuminent les artistes tout au long de « Skip The Intro », un morceau dont le feeling mélancolique est entretenu par  le violoncelle, avant qu’elle ne s’autorise un bel envol, en fin de parcours.  

Les nouvelles compos sont douces. Lorsque le percussionniste débarque, c’est pour frapper sur une calebasse retournée en bois. Et dans cet exercice, il est vraiment brillant. Les interventions du trio de cuivres sont remarquables. Au cours des 90 minutes de concert, on aura bien sûr droit aux inévitables « Gold » et « Police Sounds ».

En rappel, la troupe va notamment nous réserver « El Raton » et « El Carretero », deux titres particulièrement latino. Un final qui m’a fait penser, à un certain moment, à Buena Vista Social Club. Quelle belle soirée !

(Organisation : Boomtown Festival)

Gabriel Rios

 

samedi, 30 avril 2016 03:00

De quoi laisser sans voix…

Pour accueillir The Heymoonshaker, l’Alhambra est sold out. Faut dire que depuis plus ou moins 3 ans, il ratisse large. Un duo réunissant le guitariste/chanteur Andy Balcon –un barbu sympathique, par ailleurs– et Dave Crowe, le Human Beat Box. Vous savez un type qui joue de tous les instruments à l’aide de sa bouche. Ce soir, la paire va nous servir du blues, du rock’n’roll et du rock alternatif.

Il revient à Solkins de chauffer la salle. Solkins ou Konoba, c'est le même combat. La formation réunit Maxime Honhon (Electric Chateau, Konoba) à la guitare et au chant, Grégory Bourguignon aux drums, Maxime Simon (Whylanders, Konoba) aux synthés et aux machines (NDR : c’est celui qui arbore une moustache qui ferait pâlir de jalousie les Brigades du Tigre) ainsi que Thomas Maisin à la basse. A son actif trois Eps : « The Descent » (2012) « The Ascension » (2013) et bien sûr « Gold », un disque découpé en 5 pistes que le band qualifie de ‘gold pop’.

Le set s’ouvre par « It Never Comes », dernière plage de l’Ep. Les deux Max conjuguent leur voix. Ce qui est intéressant chez ce quatuor, c’est que de concert en concert, il parvient à proposer différentes versions de ses compositions. « People Want Gold » est un titre sculpté pour la bande FM. Ce morceau est né d’une collaboration avec un vidéaste allemand qui réalise des vidéos 'timelapse' (NDR : un effet spécial né de l’accélération du flux des images, réalisé lors de la prise de vues ou en postproduction, spécifique au cinéma). Nous fermons les yeux. On imagine des étoiles, un coucher de soleil et des nuages qui  défilent. On quitte la planète pour la stratosphère. La voix est aérienne et le touché de guitare précis. Installé en fond de scène, le drummer focalise tous les regards, à cause de ses mimiques si caractéristiques qui accompagnent ses mouvements de frappe. Une forme de mise en scène  naturelle. Bien souligné par les claviers, « Small Things » est un morceau plus dansant. Deux nouveaux titres : « Myself » et « Flowers ». Et avant de clore la prestation par « Old tree », le groupe ne va pas oublier d’interpréter son single, « Someone To Blame »…

L'aventure Heymoonshaker a débuté en 2005. A cette époque Andrew Balcon choisit déjà ce patronyme comme nom de scène. En 2008, il part en Nouvelle-Zélande. Il y rencontre alors le Human beat boxer Dave Crowe. Paradoxe, ils sont tous les deux britanniques. Et partagent une même passion pour le blues et l’‘electronic drum bass’. D’abord artistes de rue, ils écument ensuite les bars. Mais le duo se sépare et chacun décide de suivre son propre chemin. Ils se retrouvent cependant en Suède, où ils décident de reprendre l’aventure ensemble. Et s’installent même en France. Un premier elpee, intitulé « Beatbox Blues », paraît en 2012. Il est suivi d’un Ep (« Shakerism ») et d’un deuxième opus, baptisé « Noir », publié en 2015, un disque sombre, presque tribal, qui plonge au sein des racines du blues et du rock.

En ‘live’, Heymoonshaker impressionne par ses gros riffs, ses rythmes lourds, couplés à la voix sableuse, rocailleuse même, d’Andy. Le spectre de Led Zeppelin et Muddy Waters plane constamment.

Les cheveux noués en chignon, Balcon a le regard incendiaire. Très électriques, ses riffs sont viscéraux et nerveux. Dave approche le micro de ses lèvres et entame son multivocalisme. « Street of England » est bombardé de beats frénétiques. Dave impressionne déjà par ses percus vocales. Et il le démontre à nouveau tout au long de « Best of my love ». Tout comme lors du plus rock « Wheels In Motion », au cours duquel il s’inspire carrément du drumming de John Bonham. De quoi laisser sans voix !

La scène est plongée dans une semi pénombre, mais le light show, de couleur blanche, se focalise sur les artistes.   

Les sonorités de gratte sont bien primitives, basiques voir animales sur « Take The Reins ». Dave se charge, bien entendu, des bruitages. Andy empoigne son dobro et attaque le blues lent « Amandine », un morceau aux sonorités métalliques, qui nous entraîne à l’orée du Bayou, là où il n’y pas encore d’alligators.

La suite du spectacle va se révéler bien plus humoristique. Dave (NDR : il s'exprime très bien en français), fait le pitre lors des présentations. Andy reste en retrait et se concentre pour la chanson suivante « Lazy Eye », compo au cours de laquelle, seul, il se prend pour Mike Rosenberg (Passenger). Peu à peu on pénètre de plus en plus profondément dans le marais du bayou. Le climat est plus sombre. Ces marécages sont infestés d’alligators…

Dave va nous faire de nouveau son ‘one man show’ en mode Beat Box. Entraînant, « Fell Love » est bien cuivré par sa voix. Avant que le set ne s’achève par « Devil In Mind », histoire de rappeler sans doute, le pacte signé entre Robert Johnson et le diable ; enfin c’est ce que la légende raconte…

(Organisation : Alhambra)

 

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