Sages Comme Des Sauvages face à l’obsolescence programmée…

« Répare ou Pas », premier single issu du troisième album de Sages Comme Des Sauvages est un hymne en forme de question. On le répare ou pas ? Face à un monde plein de vices de fabrication et de malfaçons, le duo se demande si ça vaut encore la peine de…

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Didier Deroissart

Didier Deroissart

mardi, 15 décembre 2015 00:00

Sur pilotage automatique…

Auteur, compositeur et interprète, Stephan Eicher est né le 17 août 1960 à Müchenbuchsee, près de Berne. Il réalise également des œuvres graphiques sous un pseudo. C’est en 1980 qu’il fonde Grauzone, en compagnie de son plus jeune frangin, Martin. La scène musicale zurichoise baigne alors dans l’électro/indus. De cette aventure, au cours de laquelle il va publier trois elpees, on retiendra surtout le tube planétaire « Eisbär ». Parallèlement, il embrasse déjà une carrière en solitaire, et grave, dès septembre 80, un premier opus solo, à l’aide d’un dictaphone : « Spielt The Noise Boys ». Depuis, on peut dire que l’artiste suisse a fait du chemin, un parcours jalonné de 13 long playings et de toute une volée de hits, dont les plus notoires « Déjeuner en paix », « Combien de temps » ainsi que « Des hauts des bas ».

Son dernier LP, « l’Envolée » remonte à 2012. Mais aujourd’hui, il est reparti en tournée afin de défendre son nouveau projet au cours duquel il confronte l’homme et la machine. Pour réaliser ce concept, il a pu compter sur Reyn Ouwehand, un musicien, mais également un orfèvre en technologie mécanique. Sur les planches, il est seul, armé d’une guitare, parfois assis derrière son piano, face à ses machines. En fait, des instruments organiques automatisés. Il y en a sept. Il commande une partie d'entre elles à l'aide d'un pédalier et une autre de sa guitare. Le système de boucles déclenche les machines et dicte la marche à suivre. Il a d’ailleurs baptisé ce spectacle ‘Stephan Eicher und die automaten’. Tout au long de celui-ci, il va revisiter son répertoire, mais également présenter de nouvelles compos coécrites en compagnie de deux écrivains. Un Français : Philippe Djian ; et un Helvète : Martin Suter. Ces morceaux n’ont pas encore été gravés sur support et sont proposés sous une forme différente, selon son inspiration ainsi que de la réaction du public, lors de chaque concert. Quelque part, Mr Eicher en revient aux sources, quand il se produisait seul, sur les planches, en se servant de boîtes à rythmes, de séquenceurs et de synthétiseurs monophoniques.

Pas de supporting act. Stephan monte seul sur l’estrade au milieu de son orchestre robotique : un piano, un orgue d'église, un kit de batterie constitué de deux caisses claires, d'un tom basse et d'une grosse caisse, un accordéon, un glockenspiel, des clochettes et un xylophone. Si vous n’êtes jamais allé au Musée des Automates de Souillac, dans le Périgord, vous allez en aurez ici un bel aperçu. Le look à la d’Artagnan, il est vêtu d’une chemise blanche et d'un costume complet 3 pièces de couleur noire. Le lightshow est particulièrement élaboré. Suivant les compos, il est intimiste voire cosy ou alors carrément dynamique, et notamment lorsque trois projecteurs descendent de cintres grâce à des bras articulés, chaque note produite par l’automate s’illuminant au moment où elle est jouée. Et tout particulièrement lors de « Déjeuner En Paix », moment au cours duquel ce mécanisme en accordéon monte et descend des leds au gré des notes de musique, pendant que l’orgue s’illumine.

Stephan est un pince-sans-rire ; et va nous le démontrer tout au long de son set. Ainsi, avant d’attaquer « Prisonnière », il signale que vu sa nationalité, il doit parler la langue la plus utilisée au monde : le mandarin. Mais que son instruction s’est arrêtée au passé simple. Puis il a lu les journaux grecs qui parlaient de crise, mais c’est une langue morte. Il ne jouerait du piano que depuis peu de temps. Avant de proposer une nouvelle compo : « La prisonnière ». Parfois difficile de détecter le vrai du faux. Mais souvent ses propos déclenchent l’hilarité générale. Il demande à l’auditoire de frotter deux doigts afin d’imiter le bruit de la pluie, ajoutant ‘Comme à Bruxelles et pas Knokke-le-Zoute ; et vous arrêtez quand vous connaissez la chanson. Bon, je me concentre’. Il raconte l'histoire de Nikola Tesla, un Serbe émigré aux States, qui a inventé le Tesla Coil, une machine capable de cracher des arcs de 250 000 volts et qui produit des sons lorsqu’ils s’entrechoquent. C’était également un proche collaborateur de Thomas Edison. Et Stephan va tout particulièrement utiliser cette machine, lors de « Déjeuner En Paix ». Il évoque également le hamster que tout le monde a dans sa poche et qu’on retourne sur le dos en lui caressant les parties génitales : l’iPhone. La foule se lève et applaudit. En empoignant une bouteille d'eau, il confesse que dans chaque ville où il passe, il aime bien goûter l'eau du robinet. Il en demande un verre et conclut qu’elle est très bonne. Il nous révèle ses propres définitions de ‘medley' et de 'pot pourri'. Et elles finissent par devenir alcoolisées… Avant d’attaquer, justement un medley ou un pot pourri, selon. Mais bien tassé !

Stephan Eicher interprète deux morceaux en suisse alémanique, « Gang Nid Aso » et la cover de Mani Matter, « Hemmige ». C’est sa langue natale. Il n’y manquait que quelques violons. M’enfin, l’accordéon a pu s’en donner à cœur joie.

Et le spectacle de s’achever définitivement par « Tu ne me dois rien ». Il demande alors à l’auditoire de programmer son hamster 4 minutes après le début de la chanson, en y prévoyant la sonorité du réveil. En fin de parcours, toutes les mélodies des GSM se déclenchent, provoquant une fin aussi inattendue que magique.

(Organisation Live Nation)

Setlist:

1. Si tu veux que je chante (nouveau)
2. Two People in a room
3. Voyage

4. La Prisonnière (nouveau)
5. Rivière
6. Combien de temps
7. Hemmige
8. Oh Ironie
9. Combien de temps
10. Gang nid äso (nouveau)
11. Déjeuner en paix
12. Eldorado
13. Pas d’ami comme toi
14. Ce peu d’amour

Rappel:

15. « Poissons alcoolisés : Campari Soda / Ce soir je bois / Tous les bars / Silence / Manteau de gloire / Campari Soda » Medley / Pot-pourri
16. Hemmige
17. Tu ne me dois rien

(Organisation : Live Nation)

Les prochains concerts

En Belgique 

  Fev 05 Maison de la Culture Tournai
  Mar 05 Maison de la culture Soignies      

En France

  Jan 15 Théâtre Le Colisée Lens
 
Jan 16 Le Colisée Roubaix   
 
Jan 22 Théâtre de l'Archipel-Grenat Perpignan 
 
Jan 23 Théâtre Corbeil-Essonnes  
 
Fev 09 Le Sémaphore Cebazat 
 
Fev 10 Centre Culturel Théo Argence Saint-Priest 
 
Fev 11 Palais des Festivals Marseille 
 
Mar 03 Théâtre des Jacobins Dinan
 
Mar 04 Théâtre Municipal Béthune
 
Mar 09 Espace Charles Aznavour Arnouville
 
Mar 10 Théâtre Paul Eluard Stains   
 
Mar 11 Cité des Congrès Nantes
 
Mar 12 Théâtre de l'Arche Treguier
 
Mar 16 Théâtre Jean-Alary Carcassonne   
 
Mar 17 Théâtre Fémina Bordeaux  
 
Mar 18 Théâtre municipal Coutances
 
Mar 19 Le Quartz Brest    
 
Mar 24 MC2 Grenoble   
 
Mar 25 Maison de la culture Nevers  
 
Mar 26 Théâtre des Cordeliers Romans    
 
Avr 06 Théâtre Luxembourg Meaux  
 
Avr 07 Théâtre Caudry   
 
Avr 08 Centre Culturel Yves Furet La Souterraine  
 
Avr 09 Ferme du Manet Montigny-Le-Bretonneux   
 
Avr 14 Théâtre Saint Louis Cholet  
 
Avr 16 Maison des Arts Thonon-Les-Bains  

Et au Grand-duché de Luxembourg

  Fev 06 Rockhal Esch-Sur-Alzette

 

 

Ce soir, trois concerts sont programmés au Botanique : Vianney à l'Orangerie, Son Little au Witloof Bar et Akro à la Rotonde. Votre serviteur a décidé d’opter pour celui d’un des Mc de Starflam, Akro. Il vient de graver son quatrième opus solo, « Quadrifolies ». Et c’est dans le cadre de sa sortie officielle, qu’est organisée la ‘release party’. Un spectacle au cours duquel de nombreux invités sont prévus. Il y a déjà bien du peuple, quand le supporting act monte sur l’estrade…

Il s’agit de Prezy-H, un Bruxellois qui se produit en live, sous la formule d’un quatuor. Il est épaulé par 3 Mc's et un Dj. A sa gauche Miss Shine et à sa droite de Mr 6smik. Derrière les platines, s’est planté Dj Substance. Chaussé de lunettes fumées, qu’il porte sur le bout du nez, vêtu d’une veste de cuir –il va la laisser tomber rapidement– et coupe de cheveux à la brosse américaine, Prez-H a une bonne bouille. On dirait qu’il sort d’une série yankee des nineties. Mais surtout, il va mouiller sa chemise pour chauffer graduellement l’ambiance, ne négligeant jamais l’aspect interactif entre la foule et lui.

Prezy-H aime les calembours et les rimes. Sa plume est bien acérée. Son phrasé dévastateur. Et son style plutôt ‘old school’. Dès « 90’ », premier titre de la set list, il invite le public à lever les bras. Les spectateurs s’exécutent. Il nous parle des années-lumière, de Michael Jordan auquel il voue un culte certain, des gangs boys, sans piles rechargeables. Pour s’enfoncer dans les eighties, il exhorte de nouveau la foule à remettre les mains en l’air. Peu à peu, la Rotonde se transforme en dancefloor improvisé. Le public va même danser le ‘Mia’, pour son plus grand bonheur. Mais aussi le funk. Dj Substance se plante. Prezy-H incite la foule à le conspuer. Mais la réaction est bon enfant. Il clame : ‘Même si tu ne sais pas danser, tu ne seras pas ridicule’. Puis explique comment draguer une meuf. Drôle ! Il invite les spectateurs à allumer briquets et smartphones. Un peu comme à Forest National. Mais ici la salle est plus petite, et le résultat finalement moins magique mais plus sympa. Prezy-H prépare la sortie d’un premier elpee…

Dix minutes sont nécessaires pour débarrasser le matos de la première partie et installer celui de la tête d’affiche.

L’intro est religieuse. Les artistes grimpent sur le podium, capuches rabattues sur le visage. Un guitariste, un bassiste, un drummer et un Dj. Sans oublier Akro, précédé d’une choriste qui porte pieusement un cierge qu’elle place devant son micro, avant de l’éteindre. Plutôt jolie, toute de noir vêtue, un bonnet dissimule sa chevelure. Thomas est de petite taille, mais derrière le micro, il tue. Très caractéristique, sa voix est reconnaissable entre mille. Dès « Si J'Etais Dead », un titre du nouvel elpee, le gun claque. Thomas nous parle de la mort. La chanson terminée, les protagonistes rabattent leurs capuches sur le dos. Tiens, c’est Eric Renward qui se charge de la gratte (NDR : bassiste de Beautiful Badness, il s’est également investi pour participer à l’écriture des compos du dernier LP de Thomas).

Tout au long de « Quadrifolies », titre maître du dernier long playing, Thomas aborde un sujet qui le ronge : il a la quarantaine et veut rester jeune.

Le premier invité, c’est un Verviétois : Sixo. Il est barbu, mais sympathique. Il ne porte pas de ceinture explosive ; ce sont ses rimes qui sont explosives. Et tout au long de « Mes 16 », les scratches sont terriblement efficaces. Extraite de « Bleu Electrique », « La Zone » est une compo paisible. La version ‘live’ proposée lors de ce set, est bien plus virulente. Faut dire que Thomas a la tchatche et nous la fait passer à travers la chanson, revue et corrigée…

Dj Dysfunk fait une petite apparition aux platines ; mais va y mettre le 'feu'. Tout au long de « On Chillait », Thomas nous parle de ses deux filles. Dommage que Daddy Kay ne soit pas de la partie.

Starflam n’est pas oublié. Ce qui va nous valoir un medley. Mais aussi la présence de Mc Daer, pour « Post Mortem ». « Bruxelles Plurielle » lorgne davantage vers le rock.

Véritable touche-à-tout, Thomas puise ses racines dans le rap et le hip hop, mais il est aussi capable d’aborder d’autres genres musicaux, comme le funk, le disco ou la world…

Epaulée par deux danseuses, Marie Warnant nous réserve le très pop « Les femmes sont là ». Au bout de 70 minutes, le show s’achève par « Tiens Bon », une plage issue du nouvel album. Thomas invite une petite fille pour la faire danser.

Ses racines sont africaines. Akro en est fier et nous le rappelle. Ce qui explique pourquoi, lors de l’encore, il nous propose « Ak Mundele », un final au cours duquel l’auditoire va se lancer dans une danse africaine.

A l’issue de cette ‘release party’, Thomas semblait satisfait de sa soirée. Il a même payé un petit verre à l’assemblée…

(Organisation : Botanique)

Set list Akro

« Si J'Etais Dead »
« Quadrifolies »
« Pires Sont Ceux »
« Mes 16 »
«La Zone »
« Mon Beat Est Club » + Medley Starflam
« Ne Jamais Dire Jamais »
« Mémoire Vive »
« DJ Dysfunk'show'nal »
« On Chillait »
« Post Mortem »
« Dirty Sale »

« Bitches From Brussels »
« Bruxelles Plurielle »
« Les Femmes Sont Là »
« Pas Si Parfait »
« Tiens Bon »

Rappel

« Ak Mundele »

dimanche, 13 décembre 2015 00:00

Une belle brochette d’invités…

C'est la dernière représentation d'Antoine Chance. Un point final mis au bout d’une centaine de dates qui l’ont entraîné de la Belgique à l’Egypte, en passant par la France, la Suisse et le Canada. Où il a défendu son premier album « Fou », paru l’an dernier. Pour la circonstance, il a invité du beau monde et surtout ses potes dont Ours (aka Charles Souchon), Ziggy (drummer chez Puggy), Jawhar, Craig Walker (ex-chanteur d'Archive) et enfin Nicolas Michaux.

Il y a du peuple, mais la salle n’est pas comble. D’ailleurs, les rideaux sont tirés à hauteur de la table de mixing. Bonne nouvelle, Benoît et Alex Leroy sont aux manettes, c’est-à-dire les ingénieurs du son de Puggy.

Antoine se consacre à la gratte (acoustique ou électrique) et parfois au synthés. Ce soir, il est soutenu par le bassiste Geoffrey Hautvas, le drummer Yannick Dupont et un quatrième musico préposé aux synthés et circonstanciellement à la trompette. Sans oublier deux autres cuivres, un saxophoniste et un tromboniste. C’est le line up de base.

Pas de supporting act. En toile de fond le nom de l’artiste est mentionné en lettres blanches. Antoine s’installe à l’extrémité droite du podium. Il empoigne sa guitare électrique et aborde « Rejoins Moi », une compo empreinte de tendresse. Puis embraie par « Elle danse ». Ces deux morceaux sont rituellement ceux qui entament ses concerts. Des filles brandissent des papiers sur lesquels on peut lire des messages comme ‘Merci’ ou ‘Ce soir, on donne tout !’  Tout au long d’« Elle danse », Antoine siège derrière le piano. Une nouvelle compo : « Qu'est ce qu'il nous faut ». Il reprend sa guitare et demande au public féminin de répéter les mots du refrain. Pas terrible ! Et lorsqu’il s’adresse au masculin, ce n’est guère plus brillant. Le deuxième essai est enfin concluant. Au milieu de la chanson, Geoffrey fait signe à l’auditoire, qui peut alors s’époumoner sur ce fameux refrain.

Charles Souchon aka Ours est le premier invité. Le duo va interpréter un titre du grizzly, « Le Cafard Des Fanfares », épaulé par un trio de cuivres. Ce qui rend l’atmosphère du morceau particulièrement chaleureuse.

Ziggy remplace Yannick aux fûts tout au long de « Rate d'un rien ». Manifestement, le batteur de Puggy a faim de concerts et sa frappe est musclée.

Place ensuite à Jawhar. Il est coiffé d'un fez (NDR : toque rouge en feutre). Le tandem se partage le chant –et en arabe– pour une des plus belles ballades de cet artiste, « Allemni ». Et Antoine ne se débrouille pas mal dans la langue…  

Ziggy et Julien participent aux percus (caisses claire) tout au long de « Sur L'Asphalte ».

Le temps d'accorder sa guitare, Antoine demande à Geoffrey de raconter l’une ou l’autre histoire drôle. Il est doué, car ses blagues déclenchent un fou rire général. Yannick cède ses baguettes à Julien Pascal, le batteur de substitution, pour « Bye Bye ».

Autre invité, Craig Walker. L’ex-chanteur d’Archive prête sa superbe voix à « Day Or Night ». Antoine nous signale que Craig débarque tout spécialement de Berlin où il réside. Chance siège derrière les ivoires et les cuivres sont à nouveau de la partie.

Nicola Michaux se réserve le micro sur « A La Vie A La Mort », alors que Geoffrey s’est installé derrière les claviers. Les cordes d’Antoine affrontent celles de Geoffrey (6 contre 4) ; et notamment sur « King's Shilling », un rock'n'roll pur et dur signé Hautvas, le leader d’Electric Chateau.

Le set s’achève par « Fou », le titre maître de l’elpee. Ce sont les cuivres qui amorcent ce brûlot.

« Qui Sait » ouvre le rappel. La foule réclame « Parader En Enfer ». Mais humoristiquement, Antoine signale que ce titre n’est pas prévu sur la set list ; et que de toutes manières, c’est lui qui décide. Fou rire général ! Il entame cette chanson aux ivoires. Le public commence par la reprendre en choeur. Attentif, Mr Chance indique que c’est parfait et embraie, dans un climat cuivré. Le titre achevé, Antoine informe discrètement ses musiciens qu’il est temps de tirer sa révérence.

Mais l’équipe revient pour un second encore. Au cours duquel on aura droit à une nouvelle compo, « Trouble ». Une chanson interprétée au bord de la scène. Geoffrey s’accompagne à la sèche. Yannick se consacre au glockenspiel. La trompette s’immisce dans l’ensemble, avant que le trombone ne finisse par s’imposer. Les ‘hou hou’ fusent. Le public est ravi. Une belle soirée au cours de laquelle Antoine, ses musicos et la belle brochette d’invités sont parvenus à tenir l’auditoire en haleine, tout en réussissant à le captiver.

Au cours des prochains mois, Antoine Chance va prendre un peu de repos, mais surtout composer les chansons de son deuxième long playing. L’artiste carbure au diesel ; donc il faudra lui laisser du temps. En espérant quand même ne plus devoir attendre 10 ans avant de voir une suite à son premier long playing…

(Organisation : Botanique et Ubu Concerts)

samedi, 12 décembre 2015 00:00

Bienvenue sur la planète ‘dance’!

En 2014, The Dø avait accordé un concert exceptionnel à l’Aéronef de Lille. Après une tournée mondiale, qui a transité par les plus grands festivals européens, le duo parisien revenait dans la métropole nordiste Et bien, sûr, c’est à nouveau sold out ; l’auditoire réunissant un public de toutes les générations.

Fondé en 2005, The Dø réunit deux excellents musiciens. Tout d’abord la chanteuse franco-finlandaise Olivia Merilahti et le compositeur de musiques de films, Dan Levy. Il se sont rencontrés en bossant sur la B.O du film « L'Empire Des Loups », réalisé par Chris Nahon. A leur actif trois elpees. Publié en 2008, « A Mouthful » a atteint, dès sa sortie, la première place des ventes en France. Le deuxième, « Both Ways Open Jaws », est paru en 2011. Enfin sorti l’an dernier, « Shake Shoot Shaken » a été récompensé en 2015, par une Victoire de la Musique, dans la catégorie ‘album rock de l'année’. C'est cet opus qui va constituer le plat de résistance de la set list. 

Las Aves assure le supporting act. Un quatuor issu de Toulouse, chargé d’assurer la première partie lors du périple hexagonal de The Dø. En fait, il s’agit tout simplement de The Dodoz, qui a changé de patronyme. Le combo a publié un premier Ep, baptisé « L.A. », qui a reçu le concours de Dan Levy de The Dø, à la mise en forme.

Le line up réunit la chanteuse Géraldine, le claviériste/guitariste Jules, le second gratteur Vincent et le batteur Adrien. Ils sont vêtus de blanc, y compris la casquette retournée que coiffe la tête chevelue de Vincent. Jules siège derrière la table, placée en retrait et sur laquelle est mentionné le nom du band en lettres lumineuses.

Des sonorités majoritairement électro alimentent le premier morceau, « First Aid Blanked ». Les cordes de guitares sont funkysantes. Géraldine se balance dans tous les sens. Et les deux autres gratteurs déménagent tout autant. Seul le drummer, coincé au sein de son espace réduit, ne peut libérer son énergie qu’à travers la frappe sur ses peaux. Et cette énergie, le band la communique à l’auditoire. Jules rencontre un petit problème technique lors du second titre, « Die In Shanghai ». Très vite résolu. Un moment au cours duquel Géraldine meuble la pause forcée, en plaisantant avec les spectateurs. Las Aves qualifie sa musique d'Acid Pop. Une pop énergique, rafraîchissante, aux refrains entêtants qu’illustre des titres comme « Perfect Mess », « Leo » ou « Lioness »…

En ‘live’, The Dø est accompagné par trois musicos. Marielle Chatain, Pierre Belleville et Bastien Burger. Ils se partagent claviers, guitare, basse, drums et on en passe, suivant les morceaux. Multi-instrumentiste également, Dan prête parfois sa voix aux chœurs. Sur le podium sont érigées quatre estrades : deux de biais et deux autres contiguës, sur lesquelles vont s’installer les musiciens de tournée. Les synthés et différentes machines sont placées sur des tables aux pieds rouges. Un néon de couleur est planté devant chacune d’entre elles. Faut dire que le light show est impressionnant et multiplie ses sources, même du plafond. Il y a des rampes amovibles de spots leds, de plus petits standards, des lasers et des stroboscopes. De quoi nous en mettre plein la vue. 

Olivia campe au milieu, devant une machine. Face à Dan, qui siège derrière un piano/synthétiseur. Elle ne regarde pas le public. Hormis les manches parées de rouge, elle est toute vêture de blanc, longue robe et baskets y compris.

« A Mess Like This » (« Shake Shoot Shaken ») ouvre le set. Une berceuse balisée par les ivoires de Dan. Bien soutenue par les backing vocaux de Marielle, la voix d'Olivia est claire, parfois enfantine mais puissante. Elle me fait parfois penser à celle Björk. Ce n’est qu’à l’issue de ce morceau qu’elle se tourne vers la foule, en souriant. Et c’est sur elle que se focalisent tous les regards. Que ce soit derrière son piano et ses machines (NDR : deux roadies viennent les débarrasser ou les réinstaller, selon le répertoire), mais surtout quand elle arpente le podium de long en large. Où tantôt elle excite les premiers rangs en se dandinant. Tantôt elle se déplace comme une marionnette désarticulée sortant directement d'un théâtre Nô japonais. Une chorégraphie, magnifiée par les jeux de lumières. A l’instar d’« Anita No! », morceau au cours duquel on discerne les ombres chinoises dessinées par la danse d’Olivia. Et de danse (ou de dance, selon) il en sera question toute la soirée. 

Parfois, elle s’immobilise pour prendre une pose de karatéka. Régulièrement, elle tend son micro vers le public, pour qu’il reprenne le refrain.

Mais si nous ne voyons qu’elle sur scène, il faut reconnaître que les musicos assurent parfaitement leur job. Même Dan, qui tout en remuant, demeure appliqué derrière son matos.

The Dø pratique une forme de synth/pop hypnotique. Des titres comme « Opposite Ways » et « Miracles (Back in Time) » en sont certainement les plus belles illustrations.

Olivia n’oublie pas de présenter et de remercier son équipe, –sur fond de musique religieuse– sans qui –dit-elle–elle ne pourrait se produire en ‘live’.

Lorsque Olivia et Dan quittent le podium, c’est pour permettre aux trois autres musicos d’attaquer l’instrumental « Both Ways Open Jaws ». Une compo électro-tribale stimulée par les percus et susceptible de plonger l’atmosphère dans une forme de transe. Et « Keep Your Lips Sealed » en est encore un autre exemple. La communion est alors totale et les premiers rangs se mettent à jumper.

Le couple revient sur l’estrade, un essuie blanc sur la tête. Et commence à faire le pitre avant de balancer ces serviettes dans la foule. Pour le dernier titre, « Despair, Hangover And Ecstasy », Olivia a empoigné deux bâtons rouges lumineux.  

Le combo revient rapidement pour le rappel, un encore au cours duquel il va nous réserver un chant de Noël avant la date, « Nature Will Remain ».

Lors du second retour sur les planches, The Dø va nous accorder « Quake, Mountain, Quake », en formule trio : Dan au piano, Olivia au chant et Bastien à la basse, et puis une chanson romantique, pour définitivement clore le set. Ce soir, The  Dø a entraîné l'Aéronef sur la planète 'Dance'.

(Organisation : Aéronef + Uni-T)

 

 

« Quadrifolies », c’est le titre du nouvel elpee d’Akro, le chanteur de Starflam ; un disque qui sortira ce 16 décembre

Akro y a décidé de s’adresser à toutes les générations et sans restrictions, en s’aventurant au-delà des limites trop souvent cloisonnées au hip hop.

Réussir un concept album n'est pas donné à tout le monde. L'artiste a du style, une conscience et des ressources. Il parle du quotidien de tous les jours : consommation, familles monoparentales et se pose des questions de père. Des invités : Daddy K, Marie Warnant et des membres de Starflam. Il chante également avec Marie : « Les femmes Sont Là ».

Le single, « Mémoires Vives », est paru ce 20 novembre. Pour la vidéo, c’est ici  

La release party se déroulera à la Rotonde du Botanique, le jour de la sortie de l’opus, soit ce 16 décembre.

http://botanique.be/

https://www.facebook.com/AkromusicOfficial/?fref=ts

https://twitter.com/akro_starflam

http://starflam.com/

 

mercredi, 09 décembre 2015 00:00

Une voix hypnotique, envoûtante même...

Benjamin Clementine est né en 1988, à Crystal Palace. Auteur/compositeur/interprète il est d’origine ghanéenne. A 22 ans, il émigre à Paris, et vit dans la rue, sans un sou en poche, où il se produit dans le métro. C’est là qu’il est repéré. Et que sa carrière commence. Et lorsqu’il retourne à Londres, c’est pour marquer les esprits, lors de l'émission diffusée par la BBC, ‘Later With Jools Holland’. Sur la scène britannique, il est depuis un peu considéré comme un extra-terrestre. A cause de sa voix et de son physique. Et puis de l’univers sonore énigmatique qu’il parvient à créer, en puisant aussi bien dans le blues, le jazz, la soul que la folk. Un peu dans la grande tradition de Randy Newman ou Gil Scott-Heron. Un univers qui reflète un itinéraire artistique difficile. Première consécration en 2015 : il reçoit une récompense aux 'Victoires de la Musique', dans la catégorie Révélation Scène.

Il n'y a pas de première partie. La salle déborde de monde. Un piano à queue est placé de biais à gauche. Sur la façade on remarque une inscription de couleur jaune 'Lov Rovic', laissant apparaître une rangée d'ivoires descendant vers le bas. En face, une batterie est disposée sur une estrade.

A 20h30, Benjamin et son fidèle drummer Alexis Bossart montent sur le podium. Ils sont pieds nus. De manière à ressentir parfaitement les vibrations de la musique. De grande taille, Clementine est vêtu d’un pantalon sombre et d’une gabardine bleue défraîchie. Il sourit, mais son regard perçant fige son visage effilé. De son siège haut, il domine la situation. Pas de Barbara Le Liepvre au violoncelle ni d' Emmanuel Sauvage aux claviers. Un seul spot blanc mais puissant est projeté depuis l’arrière-scène, pour mettre les musicos en exergue.

« Gone » ouvre le show. La voix de crooner de Clementine est hypnotique, envoûtante même. Lorsqu’une dame, depuis le balcon, clame plutôt à contretemps : ‘J'ai mes places assises’, des  'chut' fusent instantanément dans le public. Si Benjamin continue de jouer, il réagit au quart de tour, mais non sans humour : ‘Que dis-tu ? Je joue du piano et je chante. Merci’. Fou rire général dans l’auditoire. Le moindre ‘clic’ –même discret d’un appareil photo– est susceptible de le décontenancer. Tout au long de « Condoleance », ivoires et fûts sont en parfaite osmose, alors que la voix de Benjamin s’emballe. Ses mimiques amusent les premiers rangs. Il est à la fois détendu et concentré. Et entretient un climat intimiste et mystérieux. Sa capacité à franchir les octaves est impressionnante. On dirait qu’il a plusieurs voix. Ses doigts parcourent instinctivement les ivoires. Et le public écoute dans une forme de recueillement.

Il balance quelques mots en français : ‘Ca, c'est bordel ! Bonjour. On continue, ce n'est pas encore fini’. Sans le violoncelle, le mélancolique « The People And I » perd un peu de son charme. On oublierait presque de le signaler, mais Alexis est un fabuleux batteur. Lors des compos les plus puissantes, il affiche un punch impressionnant. Et lorsque Benjamin joue seul, il reste au pied de son estrade, comme s’il entrait en méditation.

Au bout de 60 minutes, Benjamin referme le couvercle sur les ivoires –sans se coincer les doigts– et retourne vers les loges, suivi d'Alexis.

Le public siffle, crie, applaudit. Et un long rappel sera accordé. Un encore au cours duquel Benjamin Clementine va nous réserver le très attendu « London », en sollicitant –enfin– la participation du public. A cet instant, la communion est totale. Et « Nemesis » clôt ce spectacle fascinant, au bout duquel les artistes seront longuement et chaleureusement applaudis.

(Organisation : Ancienne Belgique et Progress Booking)

 

dimanche, 13 décembre 2015 15:40

L'Ombre du Minotaure (Ep)

Chanson française ou rock alternatif ? Franchement, difficile de se prononcer. D’autant plus que l’expression sonore se nourrit également de metal et d’électro. Et puis les lyrics sont interprétés dans la langue de Voltaire, sauf à une reprise, dans celle de Shakespeare…

Cet Ep a reçu le concours d’Alex Leroy, au mixing. Un maître dans de domaine. Pas pour rien qu’il bosse –notamment– en compagnie de Puggy, Saule, Yel, Pleymo et Von Durden. En outre, le mastering a été confié à Tamas Gresiciki.

Almaniax est le projet solo de Sébastien Rombout, un auteur/compositeur/guitariste/chanteur  bruxellois. C’est également un infographiste. Pas étonnant que la pochette de cet Ep soit aussi soignée. Pour cet artiste, la structure familiale est essentielle. Ce qui explique pourquoi on retrouve sa sœur, Fiona, derrière les claviers ainsi que son épouse Valentine, préposée aux fûts. Au sein de son backing group, figurent également deux autres musicos : le gratteur   Benjamin Delcourt et le bassiste Julien Fierens. 

« Ombre » est une compo construite en crescendo. Limitée à deux minutes, elle est balisée par la six cordes de Seb.

« Techno Victim » baigne dans le métal. Les riffs de guitares sont puissants. Les drums claquent. Et pourtant, accrocheur, le refrain démontre qu’un soin tout particulier est apporté au sens mélodique. Pour Sébastien, « Hybrid Theory », le premier elpee de Linkin Park, paru il y a déjà 15 ans, a changé sa vie. On comprend pourquoi. Et pourtant, au fil des écoutes, on se rend compte que la compo recèle un énorme potentiel radiophonique. Nerveux et pêchu, « Le mur » constitue un autre bel exemple.

« La Trêve De Noël », c’est pour bientôt ! Une plage subtilement sculptée dans les cordes de gratte acoustiques et les ivoires. Tout comme « Interlude »…

« Le Minotaure » est paru en single. Il évoque le mal-être dans notre société, le travail, la pauvreté… Des démons qui nous affrontent quotidiennement et qu’on essaie de combattre à travers des métaphores, comme celle du Minotaure dans le labyrinthe…

 

Pour se rendre à Lille, vu le plan ‘Vigipirate’, il faut s’armer de patience, avant de franchir la frontière. Ce lundi 7 décembre, une bonne heure sera nécessaire pour débarquer outre-Quiévrain. Votre serviteur arrive à l’Aéronef vers 18h45. La salle est en mode club. Ce soir la tête d’affiche est assurée par Citizens ! Le groupe s’était produit en première partie de Mika, le 23 septembre dernier. Et la formation insulaire avait affiché un tel potentiel, qu’il semblait normal d’aller vérifier, lors d’un show ‘full’, si la première impression méritait d’être confirmée.  

Wet Decision est chargé du supporting act. Il y a déjà pas mal de monde pour accueillir le trio nordiste réunissant Amandine Cherie (Paprika Kinski), Diederdas et Poyos (Okay Today). La chanteuse est également préposée aux synthés, et circonstanciellement à la flûte. Les deux autres musicos se consacrent, l’un au synthés et machines, l’autre, casquette vissée sur la tête, aux drums

Féline, Amandine se contorsionne voluptueusement sur les planches. Sa voix est tantôt sensuelle et éthérée, tantôt faite de cris ou de gémissements. Une voix vocodée qui glisse sur des beats électro. La formation semble prendre son pied sur l’estrade et communique sa bonne humeur au public. Ce qui l’incite à danser. Une bonne entrée en matière.

Citizens ! est un quintet londonien réunissant Tom Burke, Lawrence Diamond, Mike Evans, Martyn Richmond et Thom Rhoades. Fondé en 2012, le groupe a été repéré par Alex Kapranos, le leader charismatique de Franz Ferdinand. Il tombe sous le charme de sa musique et décide de produire son album, « Here We Are », qui paraît en mai de la même année.

L’estrade est un peu plus réduite qu'à Forest National. Le band adopte une même configuration, en serrant quelque peu les rangs, vu l’espace restreint qui lui est réservé. Derrière les manettes, on retrouve Laurent D'Herbecourt, responsable de la mise en forme du dernier opus de Phoenix.

Tom est vêtu d’une veste en cuir noir, au dos de laquelle est mentionné le titre du nouvel elpee, « European Soul », paru en avril 2015. Une veste qu’il laissera rapidement tomber, vu la température ambiante. Qu’on pourrait même qualifier d’animale. Au sein de l’Aéronef, on dénombre plus ou moins 300 personnes, totalement acquises à la cause du combo londonien.

Tom salue la foule, dans la langue de Voltaire, idiome qu’il pratique plutôt bien. Il évoque la ville de Lille qu’il a visitée au cours de la journée et nous rappelle, que pour l’instant, il tourne en France.

Dès le départ, le climat est propice à la danse. Amorcé par des percus tranchantes, « It's Was Idiots » ouvre ainsi le bal. Et dans l’esprit de Franz Ferdinand voire d’Arctic Monkeys. De judicieux beats électro stimulent « My Kind Of Girl », un morceau sculpté par deux grattes funkysantes. A deux reprises, il y en aura même trois ; Tom complétant le trio de sixcordistes. Régulièrement, il demande à la foule de lever les bras ou d’applaudir. Pas la peine de le répéter deux fois, l’auditoire est réceptif au quart de tour. Et notamment les filles. Ainsi, lorsque Tom signale que « Waiting For Your Lover » leur est adressé, elle réagissent bruyamment. Faut dire que Burke est un beau gosse. Il s’agenouille même pour « Caroline ». Tom est un fameux entertainer. Il invite un spectateur à monter sur l’estrade pour participer aux percus.

Soignées, les mélodies sont sucrées, accrocheuses, beatlenesques même. Paru en single, « Lighten Up » est une plage plus électro, destinée aux radios ; mais constitue en même temps une nouvelle invitation au dancefloor. Autre single, « Xmas Japan » est aussi coloré que sa pochette. « Trouble » est plus que troublant, il est tout simplement envoûtant…

Tom nous annonce une surprise. En l’occurrence une cover d’« Andy » des Rita Mitsuko. Il n’hésite pas à prendre l’un ou l’autre bain de foule. Ce qui accentue le sentiment de complicité entre le band et le public.

« AreYou Ready » clôt le show. Le band accorde un rappel de trois morceaux, au cours duquel, Tom replonge dans la fosse.

Véritable antidote à la morosité ambiante du quotidien, ce set de Citizens ! a permis de passer un bon moment tout en se vidant l’esprit. C’est déjà pas si mal !

(Organisation : L'Aéronef)

 

 

 

samedi, 05 décembre 2015 00:00

Pro jusqu’au bout des ongles…

C’est au moins la quinzième fois que votre serviteur assiste à un concert de Selah Sue. Depuis ses débuts. La dernière, c’était fin 2014, au Cirque Royal. Juste avant la sortie de son second long playing. Aujourd’hui, dans le cadre de sa nouvelle tournée, destinée à défendre cet opus, elle se produit à Forest National. Les tentures sont tirées à hauteur du deuxième balcon. Ce qui permet d’évaluer la foule, à 6 000 âmes. Sous cette forme club, c’est donc sold out. Cinq militaires, de nombreux policiers et un malinois rock'n'roll (NDR : il porte un collier fluo) veillent sur notre sécurité, à l’entrée de la salle.

Hydrogen Sea assure le supporting act. Un tandem bruxellois réunissant Birsen Uçar et PJ Seaux. La première se charge des vocaux. Le deuxième est multi-instrumentiste. Le duo planche actuellement sur la suite à donner au premier Ep, baptisé « Court The Dark ». Et ses singles, « Only Oleanders » ainsi que « Wear Out », ont énormément été diffusés sur les ondes radiophoniques. Ce qui lui a sans doute permis de jouer à New York et puis sans doute d’assurer la première partie du nouveau périple de Selah.

Des lumières blues, puis blanches, inondent l’estrade, en début de show ; soit lorsque le trio attaque « In Dreams ». Car c’est sous ce line up que le band se produit sur les planches. Où il forme un triangle, afin d’affirmer sa cohésion. Et c’est la vocaliste –grande, blonde et sexy– qui occupe la pointe de cette figure, le drummer se plantant à droite et le préposé aux synthés et aux machines, à gauche, une gratte électrique à ses pieds.

Tantôt Birsen susurre ses mots d’une manière fragile et mystérieuse, tantôt sa voix devient limpide et puissante, une voix qui colle parfaitement à l’electronica/pop visionnaire et envoûtante dispensée par la formation. Une expression sonore qui doit autant à Massive Attack, Beach House que Little Dragon.

Lorsque le claviériste empoigne sa gratte, c’est pour insérer une boucle dans sa loop machine, afin de pouvoir continuer à balancer ses beats électro. Plus pop, contagieux et sucré, « Before I Go » est balisé par des ivoires. Une cover ? Le « Wandering Star » de Portishead. Et baignant dans un light show de couleur rouge, la version est superbe. PJ brandit son iPhone. En quelques secondes la foule l’imite, l’auditoire s’illuminant d’une multitude de loupiotes. Et l’inévitable tube « Weat Out » clôt le set. Un groupe intéressant à suivre et de très près.

Setlist: « In Dreams », « Murky Waters », « Our Life », « Worry », « Before I Go », « Wandering Star » (cover de Portishead), « Weat Out ».

Gravé en 2011, le premier long playing de Selah Sue est éponyme. Il s'est écoulé à 120 000 exemplaires en Belgique, 1 000 000 à travers le monde, et a décroché 6 disques de platine. Paru cette année, « Reason » a bénéficié du concours de deux producteurs notoires, en l’occurrence le Danois Robin Hannibal (Little Dragon, Kendrick Lamar) et le Suédois Ludwig Göransson, connu pour son travail opéré auprès du trio pop HAIM ou encore du rappeur américain Childish Gambino. Les sessions se sont déroulées au sein de différents studios. D’abord en Belgique, mais également en Angleterre (Londres), en Jamaïque et aux States (Los Angeles).

Coiffée de son emblématique chignon, vêtue d’un chemisier blanc et d’un pantalon en cuir noir, elle monte sur l’estrade précédée de ses musiciens et de deux choristes. Qui ont un fameux coffre ! Et c’est parti pour un show à l’américaine… A cause du light show, bien sûr. Particulièrement soigné, il est truffé de spots, de lasers et de leds susceptibles de vous en mettre plein la vue. Mais il est destiné à mettre en exergue les artistes sur le podium.

« Alive » ouvre le set. Selah n’a pas encore empoigné sa gratte. Elle s’exprime également à l’aide de ses mains. Ses déhanchés sont sensuels mais étudiés et s’adaptent langoureusement à la musique. « Reason » s'étire sur plus de 10 minutes. De quoi permettre à chaque musicien de se réserver son solo. Puis chaque couche va se superposer afin de s’achever par un bel ensemble, au bout duquel les choristes vont s’associer, avant que Selah ne le ponctue, d’une voix autoritaire. La musique est tour à tour couverte de nappes électro/soul, parsemée de langueurs trip hop ou stimulée par des cascades de beat house…

Pendant « Black Part Love » et « This World », les musicos se dandinent. Pas de cuivres cependant, mais une plus large plage laissée aux chœurs. En toile de fond, l’image de la voie lactée est projetée. Salah Sue présente sa cover du « Blame » de Calvin Harris, en trois langues. Une version quasi-acoustique au cours de laquelle elle avance les mains, un peu comme feu Joe Cocker. L’intro de « Falling Out » est percussive. Selah en profite pour se désaltérer, puis reprend le micro en empruntant un timbre soul, bien soutenue par ses deux choristes. La toile sise en arrière plan ondule, et laisse apparaître l’image de Mrs Sue, jusqu'au plafond.

Hormis le concours discret de son guitariste, « Time » est interprété ‘unplugged’. La température commence à grimper. Les spectateurs jumpent, applaudissent, chantent et allument régulièrement leurs portables. Une belle interactivité s’installe entre l’artiste et son public tout au long d’« Alone » et de « Raggamuffin ». Selah lui tend le micro qui reprend en chœur le refrain. Après le plus drum&bass « Together », le set nous entraîne vers les plages de Kingston, un trip illustré à travers un « Crazy Sufferin' Style » d'anthologie.

Lors du rappel, un quatuor à cordes (3 violonistes et un violoncelleliste) vient rejoindre la troupe. Qui participe activement au ténébreux « Fear Nothing ». Et le spectacle de s’achever par « Right Where I Want You », les mélomanes regagnant leurs pénates, des mélodies contagieuses plein la tête…

On sent qu’au fil du temps, Selah a acquis de l’expérience. Elle est de plus en plus à l’aise avec ses fans. Et parvient à dompter ses émotions. Faut dire que depuis ses débuts, elle a accordé plus de 600 concerts. Elle est devenue une professionnelle jusqu’au bout des ongles. Ce qui explique aussi pourquoi, elle est aujourd’hui capable de remplir des salles d’une capacité semblable à celle de Forest National…

(Organisation : Live Nation)

lundi, 07 décembre 2015 18:12

Les rêves périphériques de Stoons

Stoons est un quintet fondé en 2012. Il est drivé par le chanteur/guitariste Tom Ros. Après avoir passé un an à l’étranger pour parfaire son anglais, il rentre au Jazz Bxl et commence l'aventure auprès du groupe Play Off. Quelques changements de line up plus tard, le patronyme devient Stoons. Aux côtés de Tom, on retrouve Corentin Cogniaux aux claviers, Adriaan De Vis à la batterie, Orphée Lisein à la basse et Maxime Stapelle à la guitare. Il vient de publier un premier Ep qui s’intitule « Dream Outside The Box »…

Les influences du band oscillent de Jamiroquai à Gorillaz, en passant par Red Hot Chili Peppers ou encore Rage Against the Machine. Mais le groupe ne veut pas se limiter à la musique Il soigne ses textes. Sur scène, son rock est à la fois puissant, intelligent et chargé de groove. Sans oublier le zeste de technologie destiné à apporter une touche contemporaine à l’ensemble et surtout l’inciter à danser… en ‘live’, bien évidemment…   

Tracklisting :

1. 51
2.We Are The People
3. The Walker
4. Pillows On Fire
5.
Question Mark

https://www.facebook.com/stoonstheband/timeline?ref=page_internal

https://soundcloud.com/stoonstheband

https://twitter.com/stoonstheband

 

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