River into Lake abat ses cartes…

Boris Gronemberger a multiplié les collaborations à succès. Il a notamment milité au sein de Girls in Hawaii et collaboré durant de nombreuses années avec Françoiz Breut. Il continue actuellement de se produire en live aux côtés de Blondy Brownie et Castus.…

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L’écho d’Abstract Concrete

Abstract Concrete, c’est le nouveau projet du batteur/chanteur Charles Hayward (This Heat, Quiet Sun), l'un des artistes britanniques les plus vitaux et les plus excentriques, auquel participent Agathe Max à l'alto, Otto Willberg à la basse, Roberto Sassi à…

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Dernier concert - festival

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Didier Deroissart

Didier Deroissart

La répétition générale du set de Beautiful Badness s’était déroulée lors du ‘concert en appartement’ accordé ce 17 septembre dernier, au sein d’une jolie propriété, à Uccle. De quoi bien préparer une ‘release party’ destinée à défendre ce second Ep baptisé « Many Years ». Deux titres de ce disque ont d’ailleurs reçu le concours de Koen Gisen. Et quand on organise une ‘release party’ à la Rotonde, on met tous les atouts de son jeu. Cette salle est sans doute la plus performante en Belgique. Tout en bénéficiant d’une esthétique incomparable.

L’hémicycle est soldout et réunit les potes, la famille, des invités ainsi que les fans d’hier et d’aujourd’hui. Vu les embouteillages qui sclérosent les rues de Bruxelles, le spectacle sera retardé de 15 minutes. Pas de supporting act, le show débute à 20h30 précises.

Les musicos montent sur l’estrade, alors qu’une intro –ma foi– particulièrement emphatique est crachée par les haut-parleurs. Gabriel se consacre au chant. Olivier à la guitare (acoustique ou électrique). Ce dernier se place à l’extrême gauche, juste derrière Antoine Guenet, le claviériste/pianiste ; et à l’extrême droite, siège Gilles Servait, derrière des fûts imposants. Enfin, devant lui, Raphaële Germser est préposée à la basse (NDR : c’est la dernière qui a débarqué au sein du line up). Ses bottillons rouges se fondent avec le tapis, sous ses pieds. Le préambule terminé, le quintet attaque « Elders Choir », en polyphonie vocale corse (NDR : pensez à I Muvrini). Seuls quelques accords de gratte et notes d’ivoires soutiennent la voix de Gabriel, qui s’autorise déjà une belle démonstration, en passant du baryton profond au soprano. Et lorsqu’il la pousse dans ses derniers retranchements, on ne peut s’empêcher de penser à Boccelli, Freddie Mercury voire Matthew Iron ou Bellamy.

« I Will Hunt You Down » est parcouru d’accords de piano solennels mais incisifs. Gab les talonne au micro. Lyrique, sa voix est soutenue par des orchestrations empruntées à la musique symphonique. Et des cymbales tranchantes enrichissent l’ensemble. Un futur hit ? Alex Leroix (NDR : ingé son chez Puggy) est derrière les manettes : c’est l’assurance d’un son soigné aux petits oignons. Gabriel lève le poing et entame « It's Hard To Do It », un titre musclé au cours duquel piano et vocaux s’affrontent. Sans transition, le quintet aborde « Wasting Our Time », un morceau extrait du premier Ep, paru en 2013. Gab est armé d’une sèche pour accompagner sa voix qui prend son envol à la manière de Mercury, alors que les ivoires et les drums se conjuguent en puissance. Un sample amorce « The Line ». Gabriel est au piano. Oliver, Antoine et Raphaëlle assurent les backing vocaux. Gilles y participe plus discrètement, préférant se concentrer sur ses fûts. L’ambiance est au recueillement pour ce titre finalement visionnaire.

Pour « The Sand », Gab est à la gratte électrique et Olivier à l’acoustique. Antoine balise de son Hammond cette compo particulièrement appréciée par les aficionados. Gabriel opte pour la sèche quand il interprète « Slipping Away, une ancienne ballade qui figure sur une démo devenue aujourd’hui introuvable. Après avoir bu un coup, il l’abandonne et la formation se fend le plus rock « Run » (NDR : il figure sur leur premier Ep, éponyme), un titre qui a permis au band de se faire connaître.

« Everybody Knows » est un morceau très accrocheur. Repris en chœur par l’auditoire, il est ponctué d’applaudissement nourris. A cet instant, le contrat est rempli pour le band. C’est alors que les musicos invitent des tas d’invités sur l’estrade. Le temps de deux morceaux. En l’occurrence Cédric Van Caillie (Balimurphy), Karin Clercq, Yves Daloze ainsi que Jean-Philippe Risse (Stereo Grand), dont on attend impatiemment le prochain opus, Getch Gaetano, Voodoo Mama aka Bineta Saware (la voix féline de Dario Mars and The Guillotines), Laura Crowe et leur ex-bassiste Eric Renward. Ils vont former une chorale exceptionnelle. Yves et Jean-Philippe se réservent les sèches pour « One Step Forward ». Epaulé par Bineta, ce dernier prend le lead vocal. Gab est au piano. Epaulé par la chorale de luxe, ce dernier s’emballe sur l’instrument. Les trois guitares sont acérées.

Le concert s’achève par le brûlot radiophonique « Many Years ». Yves et Jean-Philippe déposent leurs grattes et rejoignent la chorale d'exception. Oli et Raphaële s'acharnent sur les toms basse placés devant eux.

Lors du premier rappel, Gabriel revient seul ; et au piano, entame « Goodbye ». Une ballade propice à la méditation. Ses cordes vocales exercent leur charme.

 Les musicos le rejoignent pour attaquer, « A Sunny Morning », le remarquable single qui a précédé la sortie de l'Ep. C'est un peu, la cerise sur le gâteau.

Et on n’est pas au bout de nos surprises. « Tonight » est chanté a capella, au milieu du public. Qui entoure respectueusement la troupe. Et l’interprétation du morceau est digne de The Lumineers voire de Mumford And Sons ; la nouvelle version prenant alors une autre dimension. Beautiful Badness est un groupe qui bosse énormément. Et il récolte le fruit de son travail. En outre, son potentiel est énorme. Le futur leur appartient et le succès leur tend les bras… Il ne restera plus qu’à convaincre les plus sceptiques. 

(Organisation : Le Botanique)

Soirée intimiste à la Rotonde du Botanique, ce mardi 13 octobre. Pour assurer la première partie, les organisateurs ont invité l’ex-Metal Molly, Allan Muller. Et en tête d’affiche, Grant-Lee Phillips, le leader du défunt Grant Lee Buffalo (NDR : même si en 2011, le combo s’était reformé pour accomplir une tournée). Paru en 2012, son dernier opus solo s’intitule « Walking In The Green Corn ».

L’hémicycle est clairsemé pour accueillir Allan Muller. Il est uniquement armé d’une sèche amplifiée. Ce Malinois tourne beaucoup au Nord du pays ; mais il est plus que méconnu de l’autre côté de la frontière linguistique. Pourtant, au cours des nineties, c’était le leader de Metal Molly, un power trio impliquant Pascal Deweze et Gino Geudens. Particulièrement influencé par les Pixies, il avait eu l’opportunité d’assurer le supporting act de Bowie, à Forest National, pour remplacer Morrissey, au pied levé. En 1996 ! Le combo a gravé deux elpees : « Surgery For Zebra » en 1995, et « The Golden Country », en 2000. Avant de disparaître dans la nature. Allan a ensuite formé Satellite City, dont on retrouve la trace en 2002 et 2005 ; mais le projet a ensuite passé de vie à trépas. Aujourd’hui, Muller se produit en solo. Sa voix est puissante, mais il n’interagit guère avec son auditoire. Discret mais efficace, il finit quand même par le convaincre…

C’est en 1991 que Grant-Lee Phillips fonde Grant Lee Buffalo, à Los Angeles, en compagnie du bassiste Paul Kimble et du drummer Joey Peters. Michael Stipe (R.E.M.) et Bob Mould (Hüsker Dü) avaient énormément d’estime pour cette formation. En 1999, Philipps décide de mettre fin à cette belle aventure. Il grave ensuite 6 long playings personnels : « Ladies Love Oracle » en 2000, « Mobilize » en 2001, « Virginia Creeper » en 2004, « Neineteeneighties » en 2006, « Strandelet » en 2007 et « Little Moon » en 2009. Malgré ses racines cherokee et blackfoot, il s’est depuis installé à Nashville…

La Rotonde est pleine à craquer quand Grant-Lee Phillips grimpe sur l’estrade. La formule est identique. Voix et gratte acoustique électrifiée. Différence, il s’établit immédiatement un contact chaleureux entre l’artiste et l’auditoire. Il est venu prendre son pied au sein d’une atmosphère cool. Un set qui va durer 150 minutes, rappel compris. Entre chaque compo, il dialogue avec son public et balance quelques vannes, de manière à mettre à l’aise son public.  

Pas de setlist collée sur le plancher ; costume sobre de couleur marron, chemise noire et cravate de cow-boy, le quinquagénaire (NDR : il est né en 1963 !) va interpréter ses chansons au gré de son inspiration ; et au cours de la dernière demi-heure, suivant les desideratas des spectateurs. Il ne changera pas de gratte de tout le concert. Il attaque « Nightbirds » (« Little Moon »), un morceau qui trempe dans l’americana. De sa six cordes, il arrache des sonorités tour à tour puissantes, discrètes ou allègres. Et ce dans une ambiance cosy et intimiste. Qu’entretient un light show minimal. Plus folk et sans la moindre fioriture, « The Straighten Outer » est tiré du dernier opus, « Walking In The Green Corn ». On y ressent les influences du Zim, de Springsteen et Neil Young. « See America » (« Mobilize ») ne manque pas de charme, une jolie ballade dépouillée, qu’interprète l’artiste d’une voix suave. Il s’était déjà produit dans cette même Rotonde en avril 2002 ; et il se plait à nous le rappeler. Les titres défilent, dont un nouveau : « Cry Cry ». Un opus est en préparation, c’est sûr. Il n’en oublie pas pour autant le répertoire de Grant Lee Buffalo. Et nous en réserve notamment « Truly, Truly », « Happiness », « Jupiter and Teardrop », « Mighty Joe Moon  », « Fuzzy » et « The Shining Hour ». Des compositions que l’auditoire attendait et pour lesquelles, le Californien va donner tout ce qu’il a dans le ventre. Des chansons contagieuses, dont les refrains sont susceptibles d’être sifflotés le matin, en prenant sa douche. Chaud boulette, le public propose des titres pour sa set list. Ce qu’accepte le songwriter, tout en prenant lui-même la direction des opérations. Et c’est par deux morceaux du catalogue de Grant Lee Buffalo, qu’il achève son spectacle : « Everybody Needs A Little Sanctuary » et « Mockingbirds », deux plages qui ont permis à son ancien groupe de se forger une certaine notoriété...

(Organisation : Botanique)

 

mercredi, 14 octobre 2015 01:00

Acouphènes garantis…

Ce soir votre serviteur remplace un collègue, empêché. En espérant que le spectacle soit de bonne facture. Dehors, il pleut. Pas de bonne augure ; d’autant plus qu’à Forest National, le son est rarement au point. La salle est en mode Club. Le deuxième étage est fermé par des tentures, de manière à ramener sa capacité à 4 000 âmes. Et cet espace sera presque sold out pour la tête d’affiche. Le public est plutôt jeune. On y remarque quand même la présence de quelques quinquas et quadras. Fall Out Boy se produit à Bruxelles, dans le cadre de la tournée baptisée ‘American Beauty/American Psycho Tour’.

Le supporting act attaque son set à 19 heures. Baptisé Charley Marley, le band est londonien. Il est signé sur le label indépendant du bassiste de Fall Out Boy, Pete Wentz. A contrario de ce qu’on aurait pu penser, il ne s’agit pas d’un des nombreux descendants du grand Bob. Il pratique une musique ma foi fort conventionnelle, fruit d’un cocktail de pop, funk, hip hop et électro. Un seul titre disponible sur la toile : « Bad Things With Jamaicans ». En ‘live’, il se produit sous la forme d’un quatuor : un claviériste, un drummer, un guitariste et le chanteur. Ce dernier remue pas mal sur les planches. Et juvénile, l’auditoire est particulièrement réceptif. Il réagit d’ailleurs en conséquence. L’ambiance monte ainsi progressivement en puissance.

Le problème vient des infrabasses. Elles remontent par le siège et le sol et vous agressent les tripes. En outre, malgré les protections dans les oreilles, les tympans trinquent. Je décide alors de faire l’impasse. En espérant que le set de Fall Out Boy ne provoque pas les mêmes tourments.

Retour dans la salle de votre serviteur, lors du changement de matos. Une immense colonne formée d'écrans leds est descendue et occupe toute la largeur de la scène. Deux estrades ont été placées en avant. On remarque la présence d’une plus petite, entourée de barrières ‘nadar’, juste à l'entrée de la fosse, et sous la table de mixage. 

Fall Out Boy a publié son sixième elpee, l’excellent « American Beauty/American Psycho », en janvier 2015 ; et il est venu le défendre.

Fondé par Patrick Stump (voix, guitare), Pete Wentz (basse), Joe Troham (guitare) et Andy Hurley (batterie), il est né début 2001. Joe et Pete militaient au sein de différents groupes punk/hardcore. Dans la région de Chicago. À ses débuts, les musicos n’avaient pas encore réussi à déterminer un patronyme. Lors d'un de leurs premiers concerts, un des spectateurs leur a suggéré Fall out Boy (NDR : un personnage des Simpson, Atomic Boy en VF). Deux ans plus tard, le quatuor publie son premier opus, « Take This To Your grave ». Les amateurs de jeux vidéos se ruent sur le disque, dès sa sortie ; et pour cause, le groupe y soutient GTA, jeu constamment vilipendé par les défenseurs de la morale américaine.

Un petit film défile sur l'immense toile disposée en avant-scène. Dès qu’il est terminé, il remonte doucement vers le plafond. Les deux guitaristes et le bassiste débarquent et s’installent à l’avant-plan sur une même ligne. Barbu et le corps couvert de tatouages, le batteur s’est planté sur une estrade surélevée. Les faces avant sont constituées de téléviseurs TV LCD, où seront projetés des films, et un immense écran est placé derrière lui. Cet énorme show à l'américaine sera amplifié par un light show imposant, partagé entre lumières et lasers, histoire de nous en mettre plein la vue…  

« Sugar, We're Goin Down », issu de l’elpee « From Under The Cork Tree » (2005), ouvre le set en force. Un peu trop quand même à mon goût. A cause du batteur. La puissance libérée par ses fûts est trop bruyante. Chaque fois qu’il cogne sur ses toms basse et la grosse caisse, les retours d’infrabasses s’apparentent à des secousses sismiques. Et votre organisme en prend un coup. En outre, insupportables pour les oreilles, les accès de basse risquent de vous causer des acouphènes. Et pourtant, votre serviteur a enfoncé des protections dans ses feuilles de chou. Or, il est placé à proximité de la table de mixage, emplacement idéal pour bénéficier du son le plus parfait. En espérant alors qu’au fil du show, la situation va s’arranger. Car les instruments à cordes passent parfaitement la rampe.

Sur « Irresistible » –une nouvelle compo– les gratteurs se déchaînent. Dans la fosse, l’ambiance est hystérique. Je décide donc d’aller prendre l’air et revient dans la salle pour « Thriller » (« Infinity On High »). Pas d’amélioration. Pourtant, devant le podium, les aficionados mettent le souk ; mais ne se rendent sans doute pas du volume sonore plus que pénible à encaisser. La première partie s’achève par « This Ain't a Scene, It's an Arms Race », avant que l’écran ne redescende, pour permettre le défilement d’une vidéo. Soudain les jeux de lumières sont braqués sur la petite scène, sous la console du son. Les deux gratteurs et le bassiste sont assis l'un à côté de l'autre, en ligne, et nous proposent deux morceaux en format acoustique : « Immortals  » et « Young Volcanos ». Sans batterie, le son est impeccable. Huit minutes en tout et pour tout à savourer. Avant que le drummer ne revienne pour un solo kilométrique, sous les lasers qui se croisent et s’entrecroisent. Les trois autres musicos réapparaissent sur le podium pour attaquer « Dance, Dance ». C’est aussi le retour des infrabasses. Je préfère jeter l’éponge. Dommage, car le light show était exceptionnel. Vu le prix des places, c’est cher payé. Pourtant, sans les drums, le son était irréprochable. Soit l’ingé son est un incompétent, soit le groupe cherche à assommer son auditoire. Pas encore votre serviteur, qui a préféré prendre la poudre d’escampette…

(Organisation : Live Nation)

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dimanche, 11 octobre 2015 01:00

Sous l’emprise du chat…

L’AB propose une soirée kangourou, ce dimanche 11 octobre. D’abord les frères Jack et Pat Pierce. Puis The Cat Empire, un octuor responsable d’un cocktail détonnant de jazz, hip hop, reggae, ska, soul, funk et de musique manouche. Et le spectacle consacré à ces artistes australiens est sold out !  

Jack et Pat Pierce sont issus de Brisbane. Avant de décrocher un contrat, le tandem s’est produit dans la rue. Le premier se consacre aux percus (tom basse, tambour africain, cymbales), mais aussi au didgeridoo (instrument à vent aborigène) ainsi qu’à l’harmonica. Le second se réserve la sèche. Et dispose d’une grosse caisse qu’il actionne à l’aide d’une pédale, posée devant son pied droit. 

La salle est déjà bien garnie, quand la fratrie attaque « In My Fault ». Pat excelle à la gratte acoustique. Jack le soutient aux backing vocaux et frappe ses mains sur les bords de la guitare. Il est vraiment hanté par les percus, mais nous balance déjà un aperçu de ses aptitudes à l’harmo. Au balcon, l’auditoire s’est déjà levé. Votre serviteur a remarqué la présence de Marcus Mumford dans la salle. Et paradoxalement, à cet instant, la musique des frangins me fait penser à celle de Mumford and Sons voire The Lumineers…

Jack présente le duo dans la langue de Molière. C’est la première fois qu’il se produit à Bruxelles. Pour « Overdose », Jack est au micro et aux percus. Il cogne même ses baguettes sur le bord de la gratte de son frère. Energique, ce folk semble davantage yankee (NDR : pensez au boss !) qu’antipodal. Jack pique la sèche de son frère pour aborder le plus paisible « Bund Boy Run ». Ce dernier n’a plus qu’une alternative : récupérer une six cordes électrique. A cet instant, l’expression sonore baigne au sein d’un americana classieux. Véritable bête de scène, Pat s’approche du bord de l’estrade et tape du pied, pour mettre l’ambiance. Et les premiers rangs réagissent au quart de tour… « Genevieve » adopte une même formule. Enrichie par les voix savoureuses des deux musicos, cette compo vous incite à remuer le bas des reins et le popotin.

« Golden Times » constitue le sommet du spectacle. Pat (NDR : il souffre pourtant d’une bronchite !) est à la sèche. Jack empoigne son didgeridoo et colle l'harmonica devant la bouche de son frère. Tonnerre d'applaudissements dans l’auditoire ! Jack martèle le plancher à l’aide de ses baguettes. Et avant de souffler derechef dans son didgeridoo, il replace l’harmo devant les lèvres de Pat. Les frangins abordent alors « Flying Home ». Visionnaire, ce morceau de country nous invite à traverser les grandes plaines de l’Ouest...

Un set particulièrement convainquant pour The Pierce Brothers qui, dans un futur proche, devrait logiquement postuler la tête d’affiche…

The Cat Empire est originaire de Melbourne. Né en 1999, il compte plus d’une dizaine d’albums à son actif. Son premier est paru en 2003. Depuis, le combo s’est forgé une solide réputation sur les planches. Le line up actuel réunit le claviériste Ollie McGill, le bassiste/contrebassiste Ryan Monro, le drummer Will Hull-Brown, le percussionniste Felix Riebl et le trompettiste (NDR : un barbu !) Harry James Angus. Ces deux derniers se réservent également les vocaux à tour de rôle. Sans oublier le Dj Jamshid ‘Jump’ Khadiwhala, également préposé aux percus. Quand il ne chante pas, Harry rejoint deux musiciens de tournée pour former une section de 3 cuivres. Qui se consacrent également et circonstanciellement aux congas et percus diverses. Ils sont donc huit, en tout et pour tout, sur les planches !

« Brighter Than Gold », extrait du dernier opus, « Steal the Light » (NDR : il remonte à 2013 !), ouvre le show. Les plages baignent tour à tour dans un climat latino (NDR : surtout cubain), reggae ou afro. Parfois ces styles se mêlent pour produire un ensemble métissé, coloré et sucré. Et les beats électro rendent le cocktail particulièrement dansant. « Sly » est un morceau issu de « Two Shoes » (NDR : en 2005, cet elpee avait décroché un n°1 dans leur pays). Les cuivres y sont magistraux. « How to Explain ? », tiré de l’elpee éponyme, s’ouvre par les cuivres. La voix –proche de celle du chanteur de Madness, Suggs– prend son envol, alors que le tempo s’est converti à la rumba. Le spectre de Carlos Santana plane cependant tout au long de la compo (NDR : sans pour autant se farcir les soli de guitare kilométriques…)

Place au single « Qué Será Ahora ». Interprété dans la langue de Cervantès, il semble avoir été écrit sous le soleil de Kingston. Une nouvelle composition : « Daggers Drawn ». Idéal pour mettre le souk dans la fosse ! Jazzyfiant et paisible, « Two Shoes » permet de faire retomber provisoirement la pression. « The Lost Song » (« The Cat Empire ») met à nouveau en exergue les cuivres. Enrichis par le concours d’un mélodica, ils apportent une forme d’esthétisme et de sérénité au morceau. Toujours teinté de jazz, « Jungle » (« Cities », 2006) est dynamisé par les percus et traversé par des accords de gratte incisifs…

Des percus davantage afro sur « Like A Drum » (« Steal The Light »). Et la foule n’arrête plus de danser. Après 120 minutes de show, la troupe se retire. Mais elle ne va pas laisser l’auditoire sur sa faim.

Lors du premier rappel, Ollie introduit « The Wine Song » par un solo de claviers. Quoique jazzyfiant, le combo parvient à y insuffler une énergie communicative. Un autre nouvelle compo : « Bulls ». Stimulant, « Still Young » nous entraîne dans l’univers du ska, et tout particulièrement celui de Madness, The Selecter et The Specials. Et le spectacle de s’achever par « All Night Loud  », un extrait du dernier long playing, titre qui a permis à la formation d’atteindre une notoriété internationale. Une chose est sûre, en ‘live’ The Cat Empire est un véritable régal ! Et propice à la danse. Ce qui ne gâte rien !

(Organisation : Ancienne Belgique)

 

samedi, 10 octobre 2015 01:00

Hammer Girlz 2015 : samedi 10 octobre

L’Alhambra, c’est dans la cité du Doudou. A deux pas de la place. Une salle dont la programmation éclectique plaît de plus en plus à votre serviteur. Surtout depuis que les organisateurs ont réalisé les aménagements nécessaires pour rendre son acoustique performante. Aussi performante que celle des salles les plus prestigieuses en Belgique. Le programmateur a le nez creux. Le personnel est accueillant et sympathique. Que demande le peuple ?

Ce samedi 10 octobre, la soirée a été baptisée Hammer Girlz. Une sorte de mini festival au cours duquel les filles vont prendre le pouvoir, sur les planches. Soit Orna, Black Mirrors et enfin Dario Mars and The Guillotines, au sein duquel milite Renaud Mayeur. Une soirée qui devrait sentir bon le cuir et la transpiration du rock’n’roll...

Il n’y a pas grand monde lorsque Orna grimpe sur l’estrade. Mais, au sein de l’auditoire, je remarque quand même la présence de quelques artistes du coin, comme Lucas Lepori et Giacomo Panarisi (Romano Nervoso) ou encore Dan Diaz (Jane Doe). Ce power trio réunit Isa O. au micro, Lud P. à la batterie et Rudy D à la guitare. Le combo est né en 2013. Son stoner est survitaminé. Un blues/garage/rock graisseux, huileux, énergique, brut de décoffrage qui prend ses racines dans les 70’s et ses sources dans le Bayou de la Wallifornie profonde. Au cours du set le band va nous réserver « Lust » et « Fake Apple », les deux plages disponibles sur leur Bandcamp. Mais c’est surtout « Became A Crocodile » qui constitue le sommet du concert. Les drums y sont à la fois musclés et métronomiques alors que les cordes de gratte se révèlent aussi incisives que précises. Contrat rempli !

Black Mirrors est une formation drivée de main de maître par Marcella Di Troia. Elle affiche un look énigmatique. A cause de son grimage et de son collier amérindien qu’elle porte autour du cou. Un peu comme si elle venait de déterrer la hache de guerre. Elle est soutenue par le guitariste Pierre Lateur, le bassiste Gino Caponi et un nouveau drummer Nicolas Scalliet, décrit par Marcella comme un solide bûcheron capable de dévaster ses fûts. Responsable d’un premier Ep éponyme, le quatuor nous vient du Brabant Wallon. La musique est musclée, écrasante même. Une forme de stoner, réminiscent des seventies, susceptible de déraper dans le blues, le rock, le garage ou le métal. Mais au cours duquel, le soliste s’autorise des envolées frénétiques, ‘hendrixiennes’. Féline, Marcella  possède une voix claire, mais puissante. Sur les planches, elle envahit tout l’espace. La setlist alterne plages de l’Ep et nouvelles compos. Ce jeune combo a un énorme potentiel. Et pas seulement à cause de sa technique. Un premier album est en préparation. Il devrait sortir en 2016.  

Dario Mars And The Guillotines est le nouveau projet de Renaud Mayeur (Les Anges, Hulk, La Muerte, Triggerfinger). Au cours des dernières années, il s'était tourné vers le cinéma, bossant ainsi en compagnie de Bouli Lanners (NDR : notamment pour la B.O. d'« Eldorado »), François Pirot ou encore Matthieu Donck. Renaud avait d’ailleurs décroché un ‘Magritte’, en 2013, pour celle de « Mobil Home ».

Signé sur le label underground allemand Van Records, le combo vient de graver un premier elpee. Chargé de promesses, il s’intitule « Black Soul ». La chanteuse Bineta Saware (Ok CowBoy) est également impliquée dans l’aventure. C’est une excellente showwoman. Elle focalise les regards de l’auditoire. Farouche, elle se contorsionne comme une lionne. David Kostman se charge de la basse et des claviers. Renaud également des vocaux et de la six cordes. Ce soir, pas de vidéos défilant derrière le drummer Vincenzo Capizzi (Driving Dead Girl).

« Cold Sun » ouvre le set. Si Renaud campe un baryton, Bineta a plutôt une voix fauve. Les sonorités libérées par les grattes sont à nouveau grasses et huileuses. Les drums de Vincenzo balisent le tempo de « How The Story Goes ». Infernale, la ligne de basse leur emboîte le pas. Les déhanchements instinctifs de la vocaliste secouent les premiers rangs, qui se mettent à jumper. La pression monte progressivement. On prend alors un « Death Is Dead » en pleine tronche. « The Day I Died » est un titre sombre, sinistre même. Un climat ténébreux qu’on retrouve sur le plus paisible « The Jailer », davantage suggestif et caractérisé par une voix bluesy. Rock nerveux et frénétique, « Somebody Else Inside » est propulsé par la section rythmique. « Black Soul », titre maître de l’opus, achève la prestation. Le combo accordera un dernier concert cette année aux Pays-Bas. A Haarlem, très exactement. Et plus précisément encore, au Patronaat.

(Organisation : Alhambra)

Dario Mars and the Guillotines + Black Mirrors + Orna

 

vendredi, 09 octobre 2015 01:00

Le mystère… fil rouge du concert…

Parti de Soignies à 17h20, votre serviteur a débarqué vers 20h15 à l’AB, ce vendredi 9 octobre. Trajet par métro, y compris. Il a passé plus de trois heures dans les embouteillages ! L’enfer ! Heureusement que la STIB n’avait pas décrété un mouvement de grève... Et le nouveau piétonnier n’est certainement pas de nature à améliorer la situation. En arrivant dans la salle, plus moyen de s'asseoir au balcon pour apprécier un concert confortablement. C’est la nouvelle politique de l’organisation. Faudra s’y plier. Tu dois acheter ton ticket par Internet, et l’ordinateur détermine ton fauteuil. Pas de contestation et 2€ de frais supplémentaires sont à ta charge. Bref, je me plante à l'extrême gauche de la scène, juste à hauteur de la rangée de baffles qui te crache les décibels dans les oreilles et sous les feux (NDR : c’est le cas de le dire !) d’un énorme spot led placé à ta gauche, destiné à te faire transpirer. DD n’est pas très heureux ; alors il prend refuge au second étage. Il n’y a guère de monde, mais la vue est quand même imprenable. On se console comme on peut !

Il y a déjà pas mal de monde quand Témé Man, de son véritable nom Tanguy Haesevoets, se lance dans son 'one man show'. Un artiste plutôt sympathique et très interactif avec le public. Son coeur balance entre Détroit, Kinshasa et Bruxelles. Il est impliqué dans différents projets. Dont Goulash et un autre en compagnie de Noza. Sous le patronyme des Matiti, il a créé le buzz, lors du festival Esperanzah, cet été. C'est la cinquième fois que l'artiste squatte les planches de l'AB.

La musique de Témé Tan est le fruit d’un cocktail entre soul ‘motownesque’, world latino et surtout congolaise (pensez à Kasai Allstars, Konono n°1, Staff Benda Bilili ou encore Jupiter & Okwess International). Damon Albarn avait d’ailleurs eu le nez creux en prenant ces derniers sous son aile. Pas besoin de se prendre la tête, cependant, pour assister au spectacle de Témé Tan. Il ne transporte pas tous ses instruments, comme Rémy Bricka, mais les garde à portée de main. Il se sert d’une loop machine, de synthés, d’une boîte à rythmes, d’une guitare en modèle réduit et d’une basse. Les compos sont rythmées. La voix est chaude et sucrée. L’artiste prend son pied sur les planches. Et finalement Tanguy remplit parfaitement son rôle de supporting act. A revoir dans une salle plus intimiste…

Ibeyi est un duo réunissant des soeurs jumelles. Le patronyme est inspiré des dieux jumeaux yoruba (NDR : le yoruba, c’est également la langue du culte vaudou cubain). Leur mère était vénézuelienne et leur père cubain. Pas n’importe qui, puisque feu Anga Diaz (NDR : il est décédé en 2006) était percussionniste chez Buena Vista Social Club. Dont votre serviteur est un grand aficionado. Et pour que votre info soit complète, sachez qu’elles ont grandi à Paris. Naomi et Lisa-Kainde Diaz chantent tour à tour dans la langue de Shakespeare ou dans ce dialecte, idiome importé à Cuba au dix-septième siècle, par des esclaves originaires du Nigéria et du Bénin.

Richard Russell, le génial producteur londonien (Adele, Radiohead, Jack White, Gil Scott-Heron, Damon Albarn) et boss du label indépendant XL, a signé Ibeyi et a mis en forme le premier opus des filles ; un disque paru en févier dernier. Qui a été encensé par la critique et le public (NDR : pas pour rien que la salle est comble). Un contrat conclu après avoir visionné la vidéo de « Mama Says » ; et ce, à l’issue d’une seule rencontre.

Le décor est dépouillé. Des claviers et une loop machine sont destinés à Lisa. Le cajon, les percus et la boîte à rythmes à Naomi, la sauvageonne. Les frangines allument chacune une bougie, avant de la placer aux extrémités du podium, communiquant une certaine forme de magie à l’atmosphère. Les projecteurs sont placés sur le côté et à l’arrière des artistes. Elles débarquent sur l’estrade sous les acclamations. Naomie est tout de noir vêtue. Y compris le chapeau. Elle s’avance vers la foule et du geste l’invite à applaudir. Naomi et Lisa se font face. Leurs regards sont complices. Elles attaquent à deux voix « Eleggua », dans un climat de recueillement. Un morceau bref, mais intense et envoûtant. Elles rejoignent alors leurs instruments respectifs. Naomi met en route sa machine, frappe sur son cajon et prend la direction des opérations. Elle entame « Ghosts » au micro. Lisa embraie aux ivoires. Les harmonies vocales vous emportent au cœur de contrées secrètes, énigmatiques et sauvages. Le mystère semble être le fil rouge du concert.

Avant de passer à « Lost In My Mind  », Lisa décrit les rythmes cubains, importés du Bénin et du Nigéria, par les esclaves. Les choeurs sont vaudous. Des images de ruines sont projetées, en arrière-plan, sur un écran. Naomi, assise sur son cajon, se balance en cadence au rythme des percus électro. Un compo contemporaine qui regarde vers le passé africain. Place ensuite à « Mama Says », leur hit. Et les voix sont à nouveau splendides. Naomi frappe le cajon de son corps pour dispenser des sonorités à la fois précises et spécifiques. A cet instant, l’expression sonore évolue au carrefour du hip-hop, de la soul et de la musique cubaine ; une world urbaine aux contours afropéens. Serait-ce un clin d’œil adressé à Karavan, un groupe qui reprend a capella le répertoire d'Arno ?

Les soeurs se lèvent et font face au public. A deux voix, elles abordent « Yemaya ». L’ambiance est alors contemplative. Et soudain, elle prend une autre tournure, grâce à « I'm On My Way ». C’est le souk au sein des premiers rangs alors que les deux nanas demandent à l’auditoire de reprendre des paroles en chœur. Et impossible pour elles d’en placer une, à la fin du morceau, tant l’ovation est monumentale. Les jumelles zoukent encore ferme pour « River ». Le déhanchement sensuel de Naomi vous incite à jumper et à remuer le popotin. Une belle communion entre la foule et les artistes. « Yanira » se révèle plus électro-tribal alors que des images ténébreuses et déconcertantes défilent sur l’écran. Spectrales, les voix nous plongent alors au sein d’un univers fantasmagorique en expansion digne de Björk. Un morceau puissant, tapissé par les sonorités d’orgue. Du futur elpee, elles vont nous réserver « Fly ». Et elles ne vont pas oublier de rendre un brillant hommage à feu leur paternel, Anga Diaz, à travers « Think Of You » ; bien sûr, au cœur d’un climat afro-cubain. Enfin, en rappel, elles vont encore nous réserver « River », a capella. Impressionnant !

(Organisation : Ancienne Belgique et Live Nation)

dimanche, 04 octobre 2015 01:00

Hanté par le spectre de Peter Gabriel…

Agé de 65 balais, Steve Hackett est en tournée, périple qu’il a baptisé ‘Acolyte To Wolflight With Genesis Revisited '. Pas de supporting act. La salle est sold out. Normal, puisqu’il s’agit de l’ex-sixcordiste de Genesis, venu notamment défendre son dernier opus, « Wolflight », paru cette année. Il s’agit du premier album studio original de Steve. Le précédent, « Beyond The Shrouded Horizon », remontait à 2011. Enfin, depuis 2013, il revient se produire tous les ans à l’AB, comme s’il accomplissait un pèlerinage. Et pourtant, chaque concert est différent.

Un peu d'histoire. En 1971, Steve Hackett rejoint Genesis. Il devient le cinquième membre du band. Guitariste, il est recruté pour sa maîtrise de l’instrument et surtout son aptitude à innover. Outre son concours à la gratte, il participe à l’écriture et aux arrangements des compos. Ce qui va contribuer au succès de la formation et tout particulièrement celui récolté en Belgique. Il participe à l’enregistrement de 8 albums. Malheureusement, des divergences musicales le poussent à quitter le combo. Il embrasse alors une carrière solo, amorcée par la confection d’un elpee personnel en 1975, « Voyage of the Acolyte ». Pionnier dans l’art du ‘tapping’, son talent est également reconnu dans le jeu de guitare dite ‘classique’. Mais il est surtout notoire pour ses expérimentations éthérées. Sans verser dans la démonstration technique, il y privilégie constamment le sens de l'harmonie tout en entretenant un univers sonore poétique, décalé et onirique.

Votre serviteur débarque vers 18h00. Il y croise ses habituels potes et surtout les fans de la première heure. Surprise de taille pour l’Ancienne Belgique : les tickets sont numérotés et le placement est contrôlé. Donc, pas question de vivre le spectacle en compagnie de ses amis. Pas trop heureux de la situation, je me retrouve dans la fosse, à l’extrême gauche. Pas mal casé, quand même, il faut le reconnaître. Juste en face de Ron Townsend. Il va se charger des instruments à vents. Depuis les clarinettes à la flûte, qu’elle soit droite, simple, piccolo ou traversière. Il participe également au chant et aux claviers. Juste derrière lui, sur une estrade, s’est installé le préposé au piano et aux synthé Roger King. C’est l’instrumentiste qui fédère toute l’expression sonore. Son vis-à-vis campe également sur un podium surélevé. Il s’agit du drummer Gary O’Toole. Coiffé d’un chapeau melon –mais pas chaussé de bottes de cuir– sa double batterie est impressionnante. Devant lui, se plante Roine Stolt, qui alterne gratte et basse. Et il s’y révèle aussi discret qu’efficace. Il est chevelu et porte des lunettes. Steve Hackett s’installe à l’avant-plan. Il se réserve la guitare –électrique ou acoustique– et assure le chant. Par rapport aux shows précédents, il va d’ailleurs davantage se consacrer aux parties vocales. Pourtant, il y a un vocaliste supplémentaire. Nad Sylan. Il a un look androgyne. Et apporte son concours, circonstanciellement, aux vocaux. Son timbre est, en outre, très particulier (NDR : serait-il hanté par Peter Gabriel ?) Enfin, le spectacle bénéficiera d’un light show aussi sobre qu’efficient.

En montant sur les planches, Steve se saupoudre les mains et le manche de sa guitare de talc, puis salue l’auditoire, en affichant un large sourire. 

Une intro symphonique prélude « Corycian Fire » (« Wolflight »). Le son émane de deux haut-parleurs disposés au balcon, à mi fosse. Cette compo est superbe et me fait penser au Robert Plant post Led Zep. Un cocktail subtil entre musique issue du Nord de l’Afrique, classique, prog, rock et psychédélisme.

Les musicos débarquent pour attaquer la deuxième compo. Il s’agit du titre maître de « Spectral Mornings » (NDR paru en 1973, il s’agit du troisième long playing). Steve arrache des sonorités singulières et merveilleuses de son manche, en se servant également de ses pédales. Il focalise tous les regards. Un peu comme Steve Vai ou Joe Satriani. Il présente certains morceaux. Mais aussi ses musiciens. Dans la langue de Molière.

Après « Every Day » (« Spectral Mornings »), il troque sa gratte électrique contre une semi-acoustique. Il aligne alors « Love Song to a Vampire », « The Wheel's Turning » et « Loving Sea ». Les interventions de Ron à la clarinette ou aux flûtes sont magistrales. Dignes de Ian Anderson (Jethro Tull). Et le premier volet du spectacle de s’achever par l’instrumental classieux « Shadow of the Hierophant ». Steve est assis et se sert d’une sèche. Une belle démonstration de son talent de sixcordiste.

La seconde partie va survoler les 40 années de carrière de Steve. Et tout particulièrement celles vécues chez Genesis. « Foxtrot » (« Get 'Em Out By Friday », « Can-Utility And The Coastliners » et « Watcher of Skies », malheureusement sans son intro au mellotron), « Selling England By The Pound » (« After The Ordeal », caractérisé par ses claviers emphatiques et au cours duquel Ron va esquisser un petit pas de danse, le lumineux « The Cinema Show », dont l’histoire de Roméo et Juliette est revisitée et « Aisle of Plenty ») ainsi que le titre maître de l’oeuvre majeure « The Lamb Lies Down on Broadway » figurent ainsi au sein du tracklisting. Ce dernier morceau est vraiment un des sommets du show. Théâtral, il constitue la cerise sur le gâteau. Enfin une des cerises, car la dernière chanson, « The Musical Box » (NDR : issu de « The nursery crime », cet opus recèle des comptines sordides, faussement infantiles, qui mêlent magie, sexualité, cruauté et meurtre) en est une autre. A cet instant, votre serviteur jubile… 

Cette période de concert baigne bien évidemment dans la prog. Nad participe davantage aux vocaux. Son timbre est alors très proche de celui de l’Archange ; ce qui permet plus facilement de replonger dans le passé de Genesis. 

En guise de rappel, la troupe va nous accorder deux morceaux. Tout d’abord « Clocks - The Angel of Mons » (« Spectral Mornings ») et le prodigieux « Firth of Fifth » (« Selling England By The Pound »), au cours duquel chaque musicien va s’autoriser un petit solo.  

Malgré l’excellence du set, il faut avouer que le spectre de Peter Gabriel a plané tout au long de la soirée…

(Organisation : Ancienne Belgique et Live Nation)

mercredi, 30 septembre 2015 01:00

Tout Va Bien dans le meilleur des mondes…

Dans le cadre de ‘Liveurope’, la première initiative paneuropéenne destinée à soutenir les artistes émergents, l’AB accueillait Tout Va Bien et Rebeka, ce mercredi 30 septembre. ‘Liveurope’ est un label de qualité européen attribué aux salles de concerts dont les critères d’excellence et de diversité déterminent la politique artistique. Coordonné par l’AB, ce projet est destiné à stimuler les jeunes talents issu du Vieux Continent, tout en leur permettant de se produire devant un nouveau public. Et c’est l’Ancienne Belgique qui en est l’organe coordinateur.

Rebeka est un duo électro réunissant Iwona Skwarek et Bartosz Szczesny. Il est issu de Poznan, en Pologne. Il a publié un elpee en 2013. Intitulé « Hellada », il a été consacré ‘album de l’année’ par Gazeta Wyborcza, journal musical local.

Blonde, Iwona porte de longs cheveux. Elle se consacre aux machines et aux synthés, ainsi qu’au mellotron et à la boîte à rythmes. Mais également à la guitare. Sur les planches, elle remue pas mal. Outre la basse, Bartek se réserve également les synthés. Ils se font face-à-face, de biais, par rapport à l’estrade, mais scrutent l’auditoire. Car l’estrade est étroite et guère extensible.

Le concert est sold out et toute la soirée, la foule sera invitée à danser. Les artistes sont heureux d’être là et prennent manifestement leur pied sur les planches. Les déhanchements d’Iwona sont sensuels. Cristalline, fraîche, spasmodique, l’électro-pop du couple accroche instantanément.

« Roksana » entame le show en douceur, avant que les sonorités électroniques finissent par s’imposer. Vocodée, la voix de Mrs Skwarek me fait penser à celle de Robyn. Caractérisé par sa mélodie et surtout son refrain contagieux (NDR : à siffloter sous la douche !) et imprimé sur un tempo rock, « Nothing To Give » met progressivement en exergue la voix fascinante et pétillante de Iwona. Son timbre est ample et chargé de nuances. Il est susceptible de se révéler tour à tour paisible ou explosif. Après « 555 » et « Into the Ground », les deux musicos changent d’instru. Iwona se consacre à la guitare et Bartosz à la basse. Ce qui n’empêche pas la musique d’être dynamisée par les beats électro. Le plus souvent propices à la danse. A l’instar de « Melancholia », qui déclenche pas mal de remue-ménage dans la fosse. Quant à « Fail », il est davantage marqué par l'école berlinoise. Après « Breath », « Stars » clôt le set. Excellent, et d’une durée de 60 minutes…

Tout Va Bien est le nom de scène choisi par Jan-Wouter Van Gestel. Malinois, il est âgé de 21 printemps. C’est en novembre 2012 qu’il crée la page Facebook de Tout Va Bien. Un patronyme que lui a déniché StuBru. TVB est un des trois finalistes de l'édition 2013 du concours 'De nieuwe Lichting', organisé par cette station radiophonique.

Il grave en single une version anglaise du « Ne Me Quitte Pas » de Brel. C’est son premier. Pour son deuxième, « This Fight », il reçoit le concours du producteur Arne Van Petegem (Styrofoam, The Notwist), une chanson taillée pour la bande FM ; elle va d’ailleurs squatter le Top 30 de l’émission ‘De Afrekening’, pendant plusieurs mois. Et même atteindre le Top10, cinq mois plus tard. Entre-temps, il part à Los Angeles, pour enregistrer son album. L’opus s’intitule « Kepler Star » (2015), titre inspiré d’une supernova dont l’explosion a brièvement illuminé l’univers, il y a cinq siècles. Le monde de l'espace l'inspire.

Il y a du monde dans la salle. Les parents de Jan sont également présents. Et il a accordé une interview à Musiczine, juste avant le set de Rebeka… Ce n’est pas le premier concert de Jan à l'Ancienne Belgique. Il y avait déjà assuré le supporting act pour Ozark Henry et Jessie Ware. En outre, il a écumé la plupart des festivals prestigieux en Belgique (Lokerse Feesten, Nuits Botanique, Rock Werchter, Pukelpop et bien d'autres). Et grâce à son talent, il va la représenter dans le cadre de l’Eurosonic qui se déroulera à Groningen. Un rendez-vous incontournable pour tous les programmateurs de salle de concerts et de festivals. Une sorte de  marché européen de la musique.

Un grand calicot reproduisant la voie lactée sert de toile de fond. « Tall » ouvre le show. Jan siège derrière son piano. Ses doigts sont particulièrement agiles sur ses touches d’ivoire. Haut perchée, sa voix est vraiment particulière, mais elle charme. Très attentif et recueilli, l’auditoire semble plongé dans une sorte d’atmosphère mystique. « Sunrise » embraie au sein d’un même climat. Les quatre collaborateurs montent enfin sur l’estrade. Derrière ses fûts, le drummer se sert exclusivement de ses cymbales. Un moment empreint de magie. Les autres musicos rejoignent le podium. Le guitariste à droite, et derrière lui un claviériste/bassiste.  Un deuxième claviériste, se plante à l’extrême gauche. Il est également préposé aux machines.

Jan quitte sa place et empoigne le micro pour le titre maître de son elpee, « Kepler Star ». L’ambiance baigne au sein d’une douceur feutrée. Les spectateurs boivent littéralement les paroles de Jan. Et quoique perçante, sa voix n’est jamais agressive. « Wake Up » est le moment choisi pour se réveiller. Pas brutalement, mais progressivement ; des riffs subtilement incisifs alimentant la fin de parcours. Place ensuite à sa cover du grand Jacques, « If You Go Away ». Et à la sauce Tout Va Bien, elle passe parfaitement la rampe…

Electro/pop, « Oklahoma Skies » est une compo atmosphérique. « Sometimes In Life » est enrobé de chœurs envoûtants. Jan bosse pour l’instant sur les compos de son opus. Il nous en propose, « Start The Fire ». C’est une exclusivité !

Et il fallait s’y attendre, l’incontournable « This Fight » achève le set. De quoi déclencher, dans la fosse, une irrésistible envie de danser collective. Tout Va Bien est à l’aube d’une grande carrière…

(Organisation : Ancienne Belgique).

C’est la deuxième fois en quelques mois que votre serviteur assiste à un concert de Tom McRae. Le précédent s’était déroulé à l’Archiduc de Bruxelles, en avril dernier. Un showcase organisé dans le cadre de la sortie de son dernier album, « Did I Sleep And Miss The Border ? » Ce soir, l’AB est en mode semi-flex. Et le spectacle est sold out. Il s’agit de l'avant-dernière date de la tournée qui s’achèvera à Paris le 3 octobre

Brian Wright assure la première partie. C’est le guitariste de Tom McRae. Il est issu de Waco, au Texas. Il compte 4 albums solos à son actif : « Dog Ears » en 2006, « Blurbird » en 2007, « House On Fire » en 2011 et « Rattle Thier Chains » en 2013. Cinq ans plus tôt, et plus ou moins à la même époque, il assurait déjà le supporting act pour son leader.

Brian a une bonne bouille qui sent bon le soleil du Sud des Etats-Unis. Son humour est transcendant. Et il le manie le plus souvent en raccordant sa gratte. Une semi-acoustique. Parfois on se demande s’il ne la désaccorde pas expressément pour sortir ses vannes. Il est également armé d’un harmonica. Un profil qui colle parfaitement à la country.

« Former Queen Of Spain » concède des accents hispaniques. « Red Rooster Social Club » est un bluegrass spasmodique. Il nous confesse que « Rosalee » est une chanson composée par son épouse, alors qu’il s’agit du nom de sa fille. Il nous réserve également une cover étincelante du « The Biggest Thing That Man Has Ever Done » de Woody Guthrie. Et le set s’achève dans un climat de bonne humeur. Parfait pour préparer le show de McRae.(Pour les photos c'est ici)

Ce soir, Tom McRae est donc flanqué de son fidèle groupe, The Standing Band. Il réunit Olli Cunningham (synthés, percussions, vocaux), Oli Kraus (violoncelle), Richard Hammond (basse, contrebasse, percussion, vocaux), David Walsh (batterie) et enfin Brian Wright (guitares, banjo, pedal steel). Pas d'accordéon ni de violon pour ce concert, mais un violoncelle. Sept lumières rouges marquées de notes de piano, derrière lequel siège Olli Cunningham, préludent l'arrivée des autres artistes... Mais ce sont de puissants spots bleus qui vont les mettre en exergue.

Tom est bien sûr en avant-plan. « The Dogs Never Sleep », issu du dernier opus « Did I Sleep And Miss The Border », ouvre le set. L’interprétation est puissante et convaincante. Particulièrement efficace, le drummer s’y révèle souverain. Ses frappes sont métronomiques. En outre, la section rythmique est parfaitement en phase. La formation est bien soudée. Et il ne faut qu’un petit geste de Tom pour que la musique s'emballe.

Pour « The High Life », Tom délaisse sa gratte. Il adresse un signe à l’ingé-son pour remonter le volume du micro, avant que le morceau ne démarre. Et en trombe ! Tom saisit le pied du microphone et s'accroupit, puis le relève tout en chantant.

La voix de McRae est écorchée et rocailleuse. Et elle colle parfaitement à ses ballades. A l’instar d’« End Of The World News (Dose Me Up) », qu’il aborde d’abord, seul, à la sèche. Ou encore « Let Me Grow Old With You ». Des ballades qui manifestement enchantent l’auditoire ; il reprend d’ailleurs régulièrement les refrains en chœur.

Très interactif, Tom présente chaque chanson ; en l’illustrant parfois d’un petit trait d’humour.  Sur « Expecting The Rain  », le nouveau single, Tom utilise un peu sa voix comme un instrument. Il la module même à la manière de Christophe. Superbe, « Christmas Eve, 1943 » est un titre à la mélodie contagieuse et au refrain enjôleur.

Pour « A & B Song », un extrait du tout premier LP (NDR : il est éponyme !), paru il y a 15 ans, il entame le morceau paisiblement, un peu comme une autre ballade, avant qu’il ne monte en puissance, intensité qu’il communique à l’aide de sa six cordes acoustique. Autre plus ancienne plage, « Walking 2 Hawaii » (« Just Like Blood ») est interprétée en duo. Tom à la gratte et Oli Kraus au violoncelle pour ce classique empreint d’une douce mélancolie…

« Hoping Against Hope » évoque la fin du monde. Le set tire à sa fin. Place ensuite au solide « What A Way To Win A War », premier single (NDR : il ne figure pas sur ce disque, mais est téléchargeable sur les différentes plateformes officielles) qui a précédé la sortie du nouveau long playing. Les musicos et Tom chantent presque a cappella. Impressionnant ! Et la foule est ravie ! « Silent Boulevard » (« All Maps Welcome ») achève officiellement le concert. Une compo, déchirée entre douceur et puissance, au cours de laquelle Tom est au sommet de son art. 

En rappel, le combo nous accorde encore « Ghost Of A Shark » (« Just like Blood ») et « The Boy With The Bubblegun », un titre bouleversant, illuminé par les interventions du violoncelle. A ce jour, ce concert figure parmi mes trois meilleurs de cette année…Pour les photos, c'est )

(Organisation : Ancienne Belgique)

dimanche, 27 septembre 2015 01:00

Hanté par Bocelli et Mercury…

Par un dimanche ensoleillé, votre serviteur se rend chez Dominique Fronville. Il a généreusement prêté sa propriété pour un spectacle ‘Cerises’. Un concert de 60 minutes, en appartement. La propriété est vaste, les musiciens occupent la terrasse. Tout au plus 40 spectateurs sont installés dans le jardin. Cinq mètres séparent les artistes du public. Une proximité qui rend le spectacle plus feutré et intimiste. Frédéric Bulté (http://soireescerises.over-blog.com/) est le responsable de cette judicieuse initiative.

L'entrée est gratuite. Il suffit de s'inscrire par e-mail, d’apporter sa chaise, sa bonne humeur, son sourire, ses boissons et un billet pour le chapeau qui circulera après le spectacle et constituera le cachet des artistes. Une formule, ma foi, qui tient parfaitement la route...

Franco-bruxellois, Beautiful Badness est drivé par Gabriel Sesboué. Prof de chant, il se consacre tout naturellement aux vocaux. Il est soutenu par Olivier Delescaille à la gratte acoustique et électrique, Gilles Servais aux drums (NDR : il est assis sur un cajon !) et Antoine Guenet aux claviers. Sans oublier une petite nouvelle qui vient d'intégrer le groupe, Raphaëlle Germser, préposée à la basse et au violon. Elle apporte une touche féminine à un ensemble, exclusivement mâle jusqu’alors.

Beautiful Badness profite de l'occasion pour tester les nouveaux morceaux de l'Ep « Many Years ». La sortie de ce disque est prévue le jour de la ‘Release Party’ ; soit le 15 octobre 2015, à la Rotonde du Botanique. En outre, la formation assurera le supporting act de la tournée de Birdpen (NDR : le projet solo de Dave Penny, le chanteur d'Archive). Après avoir salué son auditoire, recueillant ainsi les premiers applaudissements, les musicos se plantent derrière leurs instrus et Gabriel le micro. Curieux, ce dernier n’a pas ôté ses chaussures et ses chaussettes, comme lors de son set accordé en première partie de Fuel Fandango. Faut dire que ce jour là, il avait été victime d’un racket ‘shoes and socks’ (NDR : très rock’n’roll, cette expression !)

« Elder's Choir », le premier morceau, est attaqué sous forme de polyphonie vocale. Seuls quelques accords de piano soutiennent Gabriel. Un départ tout en douceur. « I Will Hunt You Down » est un nouveau titre. Les ivoires balisent l’ensemble. La voix de Gab est emphatique avant qu’elle ne monte dans les aigus. La mélodie accroche instantanément. La sèche s’emballe. Manifestement, les orchestrations s’inspirent de la musique symphonique.

Pour « It's Hard To Do It », Gab empoigne sa sèche. Il est à nouveau épaulé par le piano. « Wasting Your Time » c’est le titre maître du premier Ep. La voix de Gabriel s’envole à la manière de Freddie Mercury. Les grattes s’emballent. S’il n’y avait la musique, on pourrait entendre les moustiques et les libellules voler.

Pas de « Slipping Away » électrifié, mais unplugged. Ce qui permet, à nouveau, de bien mettre en exergue les vocaux de Gabriel qu’il utilise comme un instrument. Il se désaltère et met son micro très près de ses lèvres, un peu comme s’il allait déguster un glace. Et sa voix vous fait fondre, comme si elle restait au soleil. Il aborde alors « Run », un hit qui a permis au combo de se faire connaître. Cajon et ivoires, sont au diapason. Raphaëlle est particulièrement efficace à la basse. Gabriel siège derrière les claviers et déverse son miel sonore dans vos oreilles. Derrière ses lunettes, Gilles ferme les yeux et semble apprécier le moment. L’auditoire aussi. Place ensuite à la deuxième chanson proposée sous le format piano/voix : « The Time ». Un format au sein duquel Gabriel excelle également.

Après avoir fait un peu de promo pour le merchandising et le show programmé à la Rotonde, le combo embraie par « A Sunny Morning », le single qui a précédé le second Ep, paru en janvier 2015. Presque a capella, la compo est magique. Gabriel reprend sa gratte. Raphaëlle troque sa basse contre le violon. Antoine est préposé au banjo. Pas de cuivres cependant pour ce classieux « Many Years », un morceau vraiment épatant (NDR : un single potentiel !) Le timbre de Gabriel remonte dans les aigus sur « Tonight », une superbe chanson. On se croirait à l'opéra (NDR : le spectre d’Andréa Bocelli plane).

En finale du rappel, Beautiful Badness nous réserve une remarquable version du « We Will Rock You » de Queen (NDR : c’est rituel !) ; et à cet instant c’est le fantôme de Freddie qui se met à rôder…

Pendant ce concert, j’ai parfois eu l’impression de me retrouver au sein du chœur d’une chapelle ; à moins que ne soit au Théâtre Royal de La Monnaie.

Alors imaginez, le chapeau était rempli de pas mal de billets bleus, après avoir passé par les mains des spectateurs. Preuve que le set était excellent.

(Organisation : Les Soirées Cerises - Frédéric Bulté)

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