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Didier Deroissart

Didier Deroissart

lundi, 25 janvier 2016 19:31

Blueprints

Whocat est une formation issue de Bruxelles. Elle réunit Sara Moonen (chant), Benoît Minon (guitare) Davy Palumbo (drums et percus) et Joris Lindemans (contrebasse). Ce dernier est sans doute le plus expérimenté, puisqu’il a notamment milité chez Sara So far, Sweet Jazz Orchestra, Parbleu et Jens Maurits Orchestra.

Sarah possède une voix de diva. Une voix veloutée, atmosphérique qui évoque tour à tour celle de Véronique Jacquemein (Annarbor) ou de Dani Klein. Captivant, l’univers sonore de Whocat oscille librement entre jazz, pop, funk et nu soul. Les compos ne manquent pas de groove et les mélodies sont très souvent contagieuses.

Des percus attaquent en force « Two Steps Back » Et si la gratte s’autorise l’une ou l’autre envolée vaporeuse, la contrebasse communique un aspect plus lyrique voire même mélancolique à la compo.

Un quatuor à cordes berce « Lady », une plage douce et mélancolique. La gratte adopte un profil prog/rock. Et le timbre vocal se teinte de soul. Une chanson qui évolue dans un registre proche de Gabriel Rios.

« Fishy Five » est dynamisé par des percus tribales. Un titre jazzy/pop (Everything But The Girl ?) dansant au cours duquel la contrebasse finit par devenir obsessionnelle alors que la guitare emprunte à Carlos Santana.

Laurent Blondiau canalise de sa trompette « Citizens », un titre qui ne manque pas de charme. Tout aussi dansant, il semble émaner d’un mix entre funk, hip hop et jazz.

Le titre maître opère un retour au calme, même si la fin de parcours est dynamisée par les accords de gratte.

Et « Speaking Is Silver », le titre le plus long du long playing, clôt cet opus, une piste visionnaire qui parle d’argent, alors que le silence est d’or…

lundi, 25 janvier 2016 19:28

Racine Congo

Racine Congo est né quelque part entre Mons et Bruxelles. Si le band reconnaît pour influence majeure le reggae, il ne se contente pourtant pas de reproduire les clichés de la musique jamaïquaine. Car il s’inspire également de la chanson française. Et notamment à travers les textes, interprétés dans la langue de Voltaire.

Pour réaliser ce premier elpee, les musicos ont travaillé dur. Pendant plus de 2 ans. Ils ne sont ni noirs, ni albinos, mais blancs ; même s’ils ont l’âme aventureuse. Ils préfèrent Kingston et Kinshasa, mais résident à Bruxelles, la capitale multiculturelle par excellence.

Le line up réunit Baptiste De Reymaeker (chant, guitare, percus, trompette), Simon Danhier (accordéon, melodica, choeurs) et Thibaut Nguyen (basse, chœurs). Lors des sessions d’enregistrement, le trio a reçu le concours de Raf Debacker (basse) Lorenzo Di Maio (guitare électrique) et Charlotte Danhier (violoncelle). Donc pas de drummer. Un choix, ma foi, original. Eponyme, le long playing est découpé en 8 plages.

Illuminé  par l’accordéon et le mélodica, « 1 000 Follies » agrège reggae (des années 60 et 70), jazz, soul, funk et chanson française (Brassens et Mathieu Bogaert). Quand on fait des choix dans la vie, on reste fidèle à ses engagements. Parfois, on a envie de casser les codes pour emprunter un autre chemin, pourtant jusqu’alors tracé. Pour bien vivre, il faut manger. Ce qui coûte cher. Parfois aussi, on a aussi envie d’aller vivre dans une grande ville, de s’immerger dans son ambiance afin de découvrir sa scène musicale. Celle de New York, par exemple. Ou alors on préfère s’isoler, tel un ermite au fond d'une forêt…

« 1789 » nous parle de rupture. « Armageddon » se réfère à l’univers biblique, un concept dont se réclame souvent les disciples du reggae. De quoi tracer un parallèle entre Babylone et notre société contemporaine. Qui se dirigerait droit vers l’Apocalypse. Pour la circonstance, les lyrics se servent des codes du reggae, alors que ses porte-parole ne portent pas de dreadlocks. Un Babylone encore comparé à l’« Etat », où la liberté se gagne et se conserve en dépit des lois établies…

Un SDF de l’amour porte sa « Caravane » sur le dos, comme un escargot…

Jolie ballade, « Lune » procure un peu d'espoir et de lumière.

« Police » relate un incident survenu lors d’une manifestation pacifiste. C’était à la Place Flagey. La pression exercée par le service d’ordre était conséquente, alors que les jeunes ne revendiquaient qu’un petit espace de parole. De quoi mettre mal à l’aise les artistes. Et ils ont voulu répercuter cet événement à travers une chanson aux textes militants et au refrain accrocheur…

« Sex Appeal » évoque l’histoire d’un mec qui est plein aux as. Il est fasciné par le porno facile. Il se paye une prostituée et se rend compte que sans sentiment, il n’y a pas d’amour possible…

 

samedi, 16 janvier 2016 00:00

Retour aux racines maliennes…

Inna Modja se produisait le vendredi 15 janvier à l'Alhambra de Mons et le lendemain à l’AB. Votre serviteur a assisté au set du samedi. En langage peul, Inna Modja signifie ‘Inna la Mauvaise’ ; c’est le surnom que lui a attribué sa mère. D’origine malienne, Inna est le sixième enfant d’une famille qui en compte sept. A l'âge de 6 ans, ses parents l’inscrivent dans une chorale. Son père l’incite à écouter la musique qu'il aime (Ray Charles, Ella Fitzgerald, Otis Redding et Sarah Vaughan). Si elle est naturellement influencée par la musique traditionnelle de son pays, elle s’intéresse ensuite également à celles de l’Occident. Aussi bien le punk, le trash, le rap, le hardcore, le heavy métal, que le blues, la soul ou le disco. Véritable éponge, elle les assimile toutes facilement. Rebelle, elle va frapper à la porte de son voisin, Salif Keita, qui l'envoie faire ses premières armes auprès du Railband de Bamako, des papys qui pratiquent le jazz et la bossa nova.

Inna est une militante féministe très active. Elle milite pour la lutte contre la violence faite aux femmes et tout particulièrement l’abolition de l’excision. Faut dire qu’elle-même a été excisée au cours de son enfance. Très jolie, Inna est également mannequin et actrice. A ses moments perdus… Elle vient de publier son troisième elpee, « Motel Bamako », qui la replonge au cœur de ses racines maliennes.

J’imaginais, comme la veille, retrouver la diaspora africaine. Les Africains ont bien débarqué en nombre ; mais pas de trace des toilettes chamarrées. Ce qui ne va pas les empêcher de mettre une ambiance de dieu le père.

La première partie est assurée par un duo répondant au patronyme de J-Yves. Chapeau mou sur la tête, Shana Mpunga se consacre aux percus africaines (djembé et congas) et Jean-Sébastien Nemayechi à la guitare. Ils se partagent les vocaux. Le second est originaire du Pays des Collines, au Burundi, mais vit à Waremme. Anecdote, il a joué dans un épisode de la série ‘Camping Paradis’.

La musique de J-Yves oscille entre soul, funk, pop et world africaine. Les percus sont le plus souvent tribales. Les vocaux sont partagés entre harmonies et cris sauvages. Et pourtant, tout au long de « Wonderful », la foule reprend le refrain en chœur. « Tick Tick Song » est certainement la compo la plus contagieuse ; et c’est dans ce registre que la voix soul Jean-Sébastien se révèle la plus sucrée. Un set plutôt bref mais consistant qui s’achève par « To Get Lost ». A suivre de très près. (Pour les photos c’est ici)

Setlist : « When You Set Me Free » / « Street Lights » / « The Mojo » / « Wonderful » / « Tick Tick Song » / « To Get Lost ».

Deux écrans ont été installés au-dessus des portes d'entrée de la salle. Y défilent des slogans qui proclament : ‘Motel Bamako’, ‘Welcome’ et ‘Inna Modja’. Et c’est le même topo pour la toile qui tapisse l’arrière-scène. Comme pour enfoncer le clou, en attendant le début du spectacle. Inna est soutenue par un bidouilleur (synthés, ordinateur, etc.) et un gratteur. Coiffé d’un superbe chapeau, il est vêtu d’un costume traditionnel. Sa guitare est singulière, puisqu’elle compte 3 cordes en nylon et 3 en métal. Inna récite un texte avant d'attaquer « Outlaw », le morceau electro-tribal qui ouvre le nouvel elpee, un titre qui s’étale sur plus de 6 minutes. Nonobstant la présence d’un sixcordiste, la plupart des sonorités émane des machines, dont Inna se sert également. Elle porte un ensemble de couleur noire –laissant apparaître son ventre et ses avant-bras à travers des treillis ajourés– sur lequel elle a endossé une chemise colorée. Inna se déhanche sensuellement et brasse l’air de ses mains lorsqu’elle ne triture pas son instrument.  

Elle interprète « Sambè » en bambara (langue officielle du Mali), en chantant ou en déclamant, sur des motifs sonores arabisants. Fascinant ! Des images défilent sur l’écran. Interprété en anglais, « Water » évoque le désarroi de la population malienne et issue des pays subsahariens confrontée à la difficulté de trouver de l'eau. Un blues du désert qu’entretiennent les tonalités de la guitare. Une halte s’impose à « Tombouctou », 'la ville aux 333 saints', également baptisée 'la perle du désert '. Balodji –dont le pays natal souffre également de la guerre–coécrit « My People ». Inna pleure ces conflits qui entraînent malheurs, famines et pousse les autochtones à s’expatrier. Le guitariste a alors troqué son instrument contre un tamani, un petit tambourin dont se servent les griots, qu'il frappe avec conviction.

« French Cancan (Monsieur Sainte Nitouche) » invite l’auditoire à investir le dancefloor. La foule reprend le refrain en chœur de ce tube qui a permis à cette artiste de se faire connaître. « Caroline » est une cover bien personnelle et surprenante de Mc Solar. Un bien bel exercice de style ! Le rappeur hexagonal Oxmo Puccino (NDR : également originaire du Mali) signe « Speeches ». Un titre engagé politiquement. Tout comme « Boat People », qui raconte l'histoire des migrants qui cherchent une meilleure existence, en fuyant la guerre, pour atteindre l’eldorado européen. « Going Home » clôt le set, une chanson qui parle de son retour au pays pour rendre visite à sa famille.

Elle revient cependant rapidement sur les planches, et accorde un très émouvant « Diaraby », dans un autre blues des sables chauds. Après la cover du « Buffalo Stance » de Neneh Cherry, le concert s’achève par la ballade « Kana Ta (Don't Go) », au cours de laquelle Inna Modja va s’autoriser un bain de foule. Et après avoir remonté sur l’estrade, elle nous dit simplement : 'A bientôt ! '. (Pour les photos, c’est )

(Organisation : Ancienne Belgique)

 

 

 

 

 

mardi, 19 janvier 2016 13:35

Live Dissident Tour

Tagada Jones nous vient de Bretagne. Ce groupe est responsable d’une forme de punk/rock alternatif qu’il chante dans la langue de Voltaire. Réalistes, les lyrics abordent des thèmes comme le respect, la liberté et l’écologie. Mais critiquent également la mondialisation, les manipulations, le capitalisme sauvage, le fanatisme ou encore le sexisme et l'intolérance. Ses influences majeures ? Parabellum, Les Sheriff, The Exploited, The Ramones, Bad Religion, Suicidal Tendencies et Bérurier Noir.

Avec plus de 1 200 concerts dans les gambettes, le combo nous propose son troisième opus ‘live’. C’est d’ailleurs dans cet exercice qu’il excelle. « Live Dissident Tour » est découpé en 20 pistes. Elles ont été immortalisées en terre vendéenne, avril dernier, aux Herbiers, dans le cadre du Festival ‘On n'a plus 20 ans’.

Sur les planches, Tagada Jones nous propose une musique brute de décoffrage, propice à la sueur et chargée de testostérone. Son énergie est débordante. L'interactivité, totale.

Le set s’ouvre par « Intro » qui raconte un peu l'histoire de France, depuis la guerre 40-45. On ainsi droit à un extrait de la Marseillaise, un discours de Charles de Gaulle, prononcé lors de la libération de Paris et des extraits de reportages radiophoniques dont celui diffusé suite à l'arrestation de Mesrine, pendant la guerre du Vietnam et d'Algérie.

« De l'amour et du sang » nous plonge enfin dans le bain. Un bain de souffre que reflète deux autres brûlots, « Instinct Sauvage » et « Le chaos », une piste sur laquelle les guitares tagalopent.

Caractérisé par son refrain accrocheur, « Nec'hed Mad » véhicule un message politique venimeux mais sincère. « Pavillon noir » amorce la « Descente aux enfers », deux compos qui remuent les tripes. Retour sur terre où « Tout va bien ».

Nico hurle sa rage à l’égard de la société au sein de laquelle il vit sur « Zéro de conduite ». Pas étonnant qu’un « Cargo », et plus exactement un pétrolier ait fait naufrage. Amorcé par des bruits de sirènes, « Les nerfs à vif » sont chargés d’électricité. C’est la crise et la révolution est en marche. Agrégeant punk, metal et hardcore, ce titre furieux figurait déjà sur un autre live, « 20 ans d'Ombre et De Lumière ».

« Vendetta » pointe un doigt vengeur en direction du Président de l’Hexagone, et surtout le pouvoir qu’il représente. « Dissident », c’est le titre éponyme du dernier elpee qui a donné le nom à cette tournée infernale. Les potes à Nico en ont gros sur la patate suite aux attentats perpétrés contre la rédaction de Charlie Hebdo et nous le font savoir sur « Je Suis Démocratie » et « Plus De Son, Plus D'Image ».

Quoique de bonne facture, ce long playing a moins de pêche que « 20 ans d'Ombre et De Lumière ». Pas qu’il soit de mauvaise facture, mais il manque de groove et le public est moins réactif. N’empêche, c’est bien sur les planches que Tagada Jones demeure le plus performant. Le choix de l’endroit pour immortaliser ce ‘live’ n’était peut-être pas le plus judicieux…

 

vendredi, 15 janvier 2016 00:00

Pas des mots, mais des billets bleus…

Pour accueillir Baaba Maal, l’Ancienne Belgique est en configuration semi-flex. Ce qui permet de laisser un espace dans la fosse pour danser. La diaspora sénégalaise est bien présente. Toutes les jolies dames ont revêtu leurs plus beaux habits lors de cette sortie nocturne. Si un gang de grands méchants devait passer ce soir à l'AB, il y aurait de belles parures en or et diamants à dévaliser. Le spectacle se déroulera devant 4 à 500 personnes.

Issu d'une famille de pêcheurs, Baaba Maal est sénégalais. Agé de 63 ans, il est originaire de Podor, au Nord du pays, sur les rives du fleuve Sénégal. Après avoir transité par divers groupes, il séjourne à Paris, pour y étudier la musique occidentale au Conservatoire. C’est en 1985, qu’il fonde Daande Lenol ('La Voix Du Peuple'), en compagnie de son ami malvoyant, Mansour Seck, un combo qui mêle instrumentation traditionnelle, contemporaine et chants pulars. En 1990, lors d’une tournée européenne, il est découvert par Peter Gabriel, qui l’invite à participer aux sessions de son album « Passion ». Il bosse aussi en compagnie de Hans Zimmer sur la B.O. du film « La Chute du Faucon Noir », et collabore, entre autres, avec Brian Eno, Tony Allen et U2. Grande voix de l'Afrique, son engagement dépasse largement le cadre musical puisqu'il est aujourd'hui représentant du programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

Baaba vient de publier son onzième opus, « The Traveller », qu'il est venu défendre ce soir. Un disque pour lequel il a reçu le concours du poète insulaire Lemn Sissay ainsi que de membres de Mumford and Sons.

Sur les planches on remarque la présence d’une batterie, en arrière-plan, au centre, et de chaque côté des percussions africaines ainsi que des claviers, sur le flanc gauche.

Le show s’ouvre un quart d’heure plus tôt que prévu. Les costumes sont aussi colorés sur scène que dans l'assemblée. Un brouhaha surprenant et de timides applaudissements couvrent l’entrée en scène de l’artiste. Baaba Maal se sert d’une gratte acoustique aux cordes en nylon. Sa voix est puissante et fascinante ; elle semble même planer au-dessus de l’assemblée. Il chante en wolof. Le premier morceau s’étale sur plus de 12 minutes. Des roadies viennent installer le griot Mansour Seck, musicien qui l’accompagne depuis l’époque de Lasly Fouta, groupe au sein duquel les deux amis ont énormément tourné en Afrique et à travers le monde. Baaba signale que les voyages sont enrichissants. Mais certains sont la conséquence de guerres, et elles doivent cesser. Il évoque également le soutien qu'il a eu lors du décès de son fils. Une belle leçon d'humanité de la part de ce grand voyageur. Lors de cette tournée, il a entraîné deux Américains (un bassiste et un guitariste), deux Britanniques (des percussionnistes, dont le seul blanc –un Londonien– double aux claviers) et un Cubain (le drummer). Baaba essaie de nous faire croire qu’ils sont d’origine sénégalaise… La set list embraie par un blues qui nous entraîne à travers les grandes plaines de sable du Nord-Est de l'Afrique. Les percus sont encore discrètes. Baaba nous parle du fleuve Sénégal qui constitue la source de prospérité essentielle pour son peuple. Et il relate cette description dans la langue de Molière.

Nous entrons ensuite dans le delta du Sénégal au rythme de sonorités afropéennes, dynamisées par les interventions des percus et du drummer. A l’instar du répertoire de Fela Kuti, les morceaux son longs, mais jamais ennuyeux. On s’enfonce ensuite plus profondément au cœur des forêts de l'Afrique de l'Ouest. Baaba quitte son siège et commence à arpenter le podium de long en large. Le concert monte alors en puissance. Quelques spectateurs montent alors sur l’estrade pour y déposer quelques billets bleus à ses pieds (NDR : cette tradition africaine est le signe que le public est satisfait de la prestation de l'artiste).

Au fil du set, les gradins se dépeuplent, car les spectateurs viennent se fondre dans la masse des danseurs…  

Mais, comme signalé en début d’article, la richesse de ce show, c’est l’osmose entre instrumentation traditionnelle et contemporaine. Il y même des synthés atmosphériques et une boîte à rythmes, mais l’ensemble, toujours au service de la mélodie, tient parfaitement la route. Le tempétueux « Fulani Rock » et l’hymne tranchant « War », au cours duquel Lemn Sissay scande son texte engagé et militant, constituent certainement deux des morceaux les plus percutants. A contrario, « One Day » et la divine ballade « Kallajo », s’avèrent les plus paisibles. Mais c’est « Cherie », un titre plus ancien, chanté tour à tour en wolof ou en français, qui va mettre le souk dans l'auditoire…

(Organisation : Ancienne Belgique)

mardi, 12 janvier 2016 00:00

Psyché/folk !

Premier concert pour votre serviteur en 2016. Un set acoustique –enfin presque– que va nous livrer Lylac. C'est-à-dire un des projets d’Amaury Massion (NDR : l’autre, My TV Is Dead, est plus rock et électrique). Il est venu défendre son deuxième opus, « Living By The Rules We’Re Making ». Sur les planches, il est soutenu par deux violoncellistes. Soit Merryl Havard, qui a également participé aux sessions d’enregistrement de l’elpee, ainsi que Thècle Joussaud, qui avait apporté sa contribution au premier LP, « By A Trees », sorti en 2012. Le backing group implique également le sitariste Joachim Lacrosse et le flûtiste Quentin Manfroy.

Au milieu du podium, on remarque la présence d’un siège haut ? Juste devant, sur une petite estrade, est posée une pédale destinée aux percussions électroniques. Et de chaque côté, s’appuient deux grattes. Une folk aux cordes en métal et aux sonorités plus claires ; et une classique aux cordes en nylon, le plus souvent jouées en picking (NDR : propice au flamenco !) Et derrière se dresse un synthé. C’est l’espace réservé à Amaury. Le set de Lylac peut commencer.            

Amaury est seul, collé sur sa chaise, armé de sa guitare classique, pour attaquer le mélancolique « My Bird », le titre qui ouvre le nouveau long playing. La Rotonde n’est pas sold out. Le public est assis, même dans la fosse. Nous sommes un peu à la maison pour « Home Again ». Normal, les titres semblent se succéder dans l’ordre chronologique ? Merryl Havard s’installe à droite et amplifie cette impression de spleen à l’aide son violoncelle. Amaury possède une très belle voix, susceptible de vous déchirer l’âme.

La première partie du spectacle est terminée, et en débarquant avec son sitar, Joachim Lacrosse va nous entraîner dans un périple à travers l’Inde. Pendant que Joachim accorde son instrument, Amaury insiste sur le sexe masculin de cet instrument. Fou rire général. Mais on est alors rapidement plongé au cœur d’un climat largement psychédélique, réminiscent du « Magical Mystery Tour » des Fab Four. A moins que ce ne soit dans celui de Moaning Cities, un autre combo bruxellois qui se sert également de cette forme de luth.

Cap ensuite vers le Nouveau Continent. Pour faire escale à « Mexico », avant de parcourir les grandes plaines de l’Ouest des States. Sensation que reflète « Lilac Wine ». Ecrite en 1950, par James Shelton, cette chanson a été popularisée par des écorchés vifs comme Nina Simone et Jeff Buckley. Thècle Joussaud vient d’apparaître, flanquée de son violoncelle. Amaury interprète l’une ou compo dans la langue de Voltaire, dont « Rome », « Le temps des amants » (NDR : c’est un titre d’un film de Vittorio de Sica) et « La Revanche Du Léger », une ballade signée Zoé, qu’il a chantée au festival d'Astaffort (NDR : c’est dans le Lot et Garonne) devant Francis Cabrel. Amaury nous le signale. Il siège derrière les ivoires pour permettre à Quentin Manfroy de montrer tout son talent à la flûte. Et tout particulièrement sur « Going West », un morceau à l’issue duquel il est d’ailleurs chaleureusement applaudi.  

Tous les musicos sont au poste pour le dernier titre, « I Forget Who I Am », une compo dont les interventions du sitar nous replongent dans le psychédélisme. Mais toujours sur une trame folk !

Lors du rappel, on aura notamment droit à « The Island », le magnifique « Tree », une nouvelle fois « Mexico », sous un line up au grand complet et en hommage à David Bowie, la reprise de son « Space Oddity ».  

(Organisation : Botanique)

Jupiter Bokondji est né en 1965, à Kinshasa, en République Démocratique du Congo. En compagnie de son groupe, Okwess International, il tourne sur le continent africain, dès le début des nineties. C’est au moment où il se forge une belle popularité, que la guerre civile éclate dans son pays. Pour échapper à la violence, certains membres du combo se réfugient en Europe, mais Jupiter, revient au bercail. Ce qui va accroître sa popularité. Ainsi, en 2006, il figure dans le documentaire ‘Jupiter’s dance’. Il attire alors l’attention des producteurs et musiciens occidentaux. Il est ainsi invité à participer à l’‘African Express tour’, en 2013 et publie son premier elpee “Hotel Univers”, en mai de la même année, aux Iles Britanniques, sous la houlette de Damon Albarn.  

L’édition 2015 du Couleur Café a été marquée par une invasion de musique reggae et urbaine en tous genres. Heureusement, un vent frais est venu souffler sur le festival. Il a été apporté par Jupiter Bokondji et son Okwess International, grâce à un mélange entre tradition congolaise, funk, rock et soul issue des 70’s. Un style qu’il a baptisé ‘Bofenia rock’ et qui lui permet de dispenser des messages sociopolitiques engagés au gouvernement de son pays, mais également d’inciter ses concitoyens à mieux développer leur talent tout en exploitant au mieux leur potentiel. Et c’est en toute décontraction qu’il répond aux questions de Musiczine…

Okwess International, c’est un drôle de nom pour un groupe ?

Okwess est un mot kibunda, un dialecte parlé dans le Bandundu, une province de la République du Congo. Il se traduit en français par nourriture. Et cette bouffe est internationale.

Pour concocter ton album, tu as reçu le concours de Damon Albarn. Ce qui t’as aussi permis d’assurer la première partie de Blur à Paris et à Londres. Comment s'est opérée ta rencontre avec ce grand monsieur de la Britpop ?

C’est suite au documentaire cinématographique, ‘La Danse de Jupiter’ que j’avais réalisé. Les  musiciens de Blur s’y sont intéressés et sont venus me voir au Congo ; et en même temps, ont voulu découvrir ce qui se passait sur la scène musicale. Nous étions alors en 2007 ; et c’est ainsi que tout a commencé…

Tu t’es produit au Roskilde de Danemark récemment. En fait, c’est la troisième fois que tu figures à l’affiche de ce festival. Une raison ?

C'est incroyable là-bas, les organisateurs sont très chauds à l’idée de nous inviter. Ils me contactent régulièrement. Peut-être aussi parce que j’apporte de la chaleur à leur programmation. En fait, j’y ai déjà participé à quatre reprises, dont une fois au sein du collectif  'Africa Express' (NDR : l’Africa Express a été fondé au Royaume-Uni en 2006 par Damon Albarn, le journaliste Ian Birrell et le producteur musical Stephen Budd). J’y ai vécu une formidable expérience. Elle m’a permis de rencontrer de remarquables musiciens et de me nourrir l’esprit...

Comment expliquer le succès de ton album, « Hotel Universe » ?

Sans doute, parce que le public ne s’attendait pas à écouter ce type de musique. Au Congo, il est passionné de rumba. Aussi, il imaginait sans doute que j’allais perpétuer cette tradition. Et j’ai ouvert la porte à un autre univers. Inédit. Qui suscite d’autres vocations. Tout en renouvelant la musique congolaise. 

Dans ton pays, la nouvelle génération te surnomme le ‘Général Rebelle’. Une raison ? Es-tu devenu punk dans l'âme ?

Pas seulement ! On me baptise également 'espoir de la jeunesse' ou 'troubadour'. Je ne sais pas trop pourquoi. Peut-être parce que ma vision des événements est différente. Que je me suis rebellé contre les aînés. Il appartient à la nouvelle génération de réécrire l'histoire du Congo et celle de sa culture. Tout ce que nos parents ont raconté, c'est de la foutaise !

Te sens-tu proche de Staf Benda Bilili, Kasai All Stars ou Konono ?

Staf Benda Bilili sont des potes. Ils regardent vers le futur. Je leur ai filé un coup de pouce, parce que leur démarche est proche de la mienne. Qu’elle s’inscrit dans le cheminement que j’ai tracé. Quant à Kasai All Stars et Konono, ils jouissaient déjà d’une certaine notoriété avant moi.

L’évolution du Congo constitue-t-elle une source principale de ton écriture ?   

Encore et toujours. Mais le Congo, c'est un monde nouveau et fertile. Pourtant, il n’est encore nulle part. Il est nécessaire de réécrire son histoire. J’y vis et je dispose de toutes les sources d’inspiration utiles et nécessaires pour y contribuer. La diversité du peuple congolais, c’est sa richesse…

Tu sembles apprécier la soul, donc les cuivres. Une raison ?

Ces instruments sont une valeur ajoutée à ma musique. Ils lui apportent du poids. A Kinshasa, 14 personnes militent dans mon backing group : section de cuivres, percussions et choeurs. Malheureusement, toute cette équipe ne m’accompagne pas en tournée, pour des motifs budgétaires. Je n’y emmène que six musiciens. C’est un problème, je l’avoue… 

Ton père était diplomate en Allemagne. Tu y as donc vécu pas mal de temps. Ce n’est qu’en 1980 que tu es retourné dans ton pays natal. Tu sembles y avoir retrouvé rapidement tes racines...

En rentrant au Congo, je me suis intéressé à la musique traditionnelle. En Allemagne, j'écoutais James Brown, Jackson Five, Boney M et toute la production occidentale. En fait mon parcours est un peu bizarre. Dès ma tendre enfance, mon esprit a été rapidement imprégné de mysticisme ; car guérisseuse, ma grand-mère m’emmenait aux cérémonies. En revenant au pays, j'ai retrouvé, dans ma chambre, un tam-tam qu’elle m’avait laissé. Elle m’a ainsi transmis son pouvoir. J’ai commencé à en jouer, et c’est alors que ma vie a pris un nouveau tournant. Car ensuite, j’ai commencé à me produire lors des obsèques et des mariages. Mon père n’acceptait pas cette situation et a voulu me renvoyer en Europe. Alors, j’ai quitté la maison familiale et j’ai commencé à dormir dans la rue, les maisons abandonnées ou les immeubles en construction. Et même dans les demeures des défunts. C’est à partir de ce moment que j’ai entamé un long périple à travers le Congo, tel un enfant impatient de découvrir la musique traditionnelle. Au Congo, on compte plus de 450 ethnies. Et chaque ethnie est divisée en sous ethnies. Quand je suis revenu du Vieux Continent, j’étais aussi curieux qu’un petit blanc décidé à se documenter sur la culture congolaise. C'est ainsi que j’ai compris qu’elle était immensément riche et inépuisable.

Te sens-tu investi d’une mission ou te considères-tu simplement comme un explorateur de sons ?

J'ai une mission à remplir. Et je l’accomplis en me produisant à travers le monde. Il y a toute une génération qui me soutient. Ce qui me réconforte. Je n’ai pas voulu faire de la musique, c’est la musique qui m’a appelé…

Un artiste comme Peter Gabriel est parvenu à populariser la musique africaine et à lui donner une visibilité internationale. Comme par exemple lorsqu’il a lancé Youssou N'Dour. Que penses-tu de son initiative.

Tous les chemins mènent à Rome…

D’origine angolaise, le kuduro commence à récolter un certain succès en Occident. Est-ce un exemple à suivre ?

Je ne connais pas le kuduro ; néanmoins, un tel engouement me réjouit. Et je ne peux qu’encourager ce type d’initiative. Les racines du monde sont africaines. Je ne suis pas le seul à le penser. S’intéresser à sa musique traditionnelle est donc fondamental. Un acte qui reflète une pensée positive… 

mardi, 29 décembre 2015 00:00

Les Rois Du Bord De mer

Elmer Food Beat est une formation nantaise qui a sévi fin des eighties / début des nineties. Son créneau ? Des textes qui parlent de sexe… avec humour. Parfois même au 4ème degré… EFB a gravé des hits à la pelle : « Le plastique, c’est fantastique », « Daniela », « La caissière de chez Leclercq », « Couroucoucou Roploplo », « Je vais encore dormir tout seul ce soir », « Est-ce que tu la sens », et on en passe. Et puis est responsable de prestations ‘live’ totalement déjantées. Séparé en 1993, le groupe se reforme épisodiquement, pour participer à l’un ou l’autre festival, puis décide de reprendre l’aventure, en 2006. Et a donc gravé un nouvel album en 2013, « Les rois du bord de mer ».

Première constatation, les musiciens ont vieilli et les paroles se sont un peu assagies. Pour concocter cet opus, les musicos ont invité le réalisateur artistique Matthieu Ballet (Miossec, Alain Bashung, Alexis HK.) afin qu’il se penche sur l’état de leur libido.

On y croise « Paméla », un robot à tout faire qui prend en charge l’« Electroménager » et un mec qui a le béguin aussi bien pour les blondes, les brunes que les rousses dans « Mon Coeur Balance »... entre Daniela, Pamela, Linda, Brigitte, Caroline, madame l'infirmière ou la caissière de chez Leclercq. Sur un tempo enlevé, « Le roi du bord de mer » rappelle les années ados, lorsqu’on s’envoyait en l’air sur les plages de sable fin.

Ça a la couleur d'Elmer, le goût d'Elmer et c'est du EFB ! Merci les filles ! 

« Frédéric Dard Dort » rend hommage à l’auteur des romans du commissaire ‘San Antonio’.

Entre rockabilly, pop, punk et garage, EFB s’est à nouveau fait plaisir ; un plaisir qui se savoure cependant davantage en ‘live’. Et, un nouvel LP est en préparation. Baptisé « A Poil Les Filles », il devrait sortir en avril 2016. Stay Tuned !

 

mardi, 29 décembre 2015 00:00

Ras Attack

Groupe de reggae, Atomic Spliff nous vient de la Cité Ardente. Un reggae particulièrement ‘roots’, dont les style oscille entre ragggamuffin et dancehall, en passant par le rub a dub. D’après le magazine hexagonal Reggae.fr, ce combo pourrait bien être la révélation en 2016.

Le line up réunit les MCs Stoneman (NDR : également sculpteur et dessinateur, ses dreadlocks lui tombent jusqu’aux chevilles) et Daddy Cookiz ; mais également le bassiste Boris Valley Colledos, le drummer Renaud Baivier, le claviériste Brieu Di Maria et le guitariste Kevin Maclot.

Des sonorités cosmiques ouvrent cet LP. Cet « Intro » annonce l'arrivée d'Atomic Spliff sur la Planète Terre (NDR : un clin d’œil au fil « Mars Attack » !) Ces extraterrestres débarquent de la planète Ras (NDR : comme Rasta ou rasé, car quatre des musicos ont la boule à zéro). Le titre maître est caractérisé par un refrain contagieux. Place ensuite aux présentations : ‘Venus de loin pour envahir la terre. Une sono et un pistolet laser ! C'est l'invasion des hommes rouge jaune vert. Ras Attak Man dans tout l'univers !’ Les good vibes feront le reste. La musique est urbaine et a été fortement influencée par les sound systems. A travers leurs chansons, ils nous parlent tout simplement de la vie de tous les jours, avec ses joies, ses déboires, mais également ses aspects positifs et négatifs. Ecrits dans la langue de Voltaire, les textes véhiculent des messages de paix, d'amour, de respect et d'union ; mais en se servant de l’humour. Il n’existe pas de barrière entre les humains, alors que Babylon souhaite qu’ils restent chacun dans leur coin.

Plage la plus longue du long playing (6’), « Movin » permet aux musicos d’étaler tout leur talent. Une piste qui bénéficie du concours d’une section de cuivres flamboyante, Asham Band (NDR : des Anversois !) Des cuivres de nouveau bien mis en exergue sur « Personne ». Chargé de feeling, le flow des MC's est constant et nous entraîne jusqu’aux plages de Kingston, pour y partager la scène en compagnie de grosses pointures, comme les Jamaïcains Joseph Cotton et Straika D, les Londoniens Général Levy et Solo Banton (Londres) ainsi que Daddy Nuttea, Dragon Davy et Sista Netna.

Lorsqu’on est coincé dans les bouchons de la circulation, ce n’est pas la peine de courir (« Run away »), il est préférable de vivre au rythme du raggamuffin. Le phénomène jamaïcain P.Nyne vient injecter ses good vibes, tout au long de « Nous c'est rub'a'dub ». 

Plus roots, « Fixé Vers le Ciel » aborde le thème de la mort. « Dessiner Nos Vies » adopte un profil plus électro. Et l’album de s’achever par « We Ah' Digital », une piste qui mène à une console de jeux.

 

mardi, 29 décembre 2015 00:00

Land Of The Blind

Zion Train est un 'sound system' insulaire qui existe déjà depuis plus de 25 ans. C'est un des pionniers de la scène dub anglaise. Fondé en 1990 par les producteurs David Tench (trompette), Neil Perch (basse) et Collin Cod (melodica), son line up est à géométrie variable. Un membre semble est quand même devenu permanent : le chanteur Molara. Ce collectif insulaire propose, depuis quinze ans un dub aux influences variées et surtout propice à la danse. L'originalité de la musique de Zion Train procède de ce mix d’influences, récentes et plus anciennes, le plus souvent hétéroclites, oscillant entre les plus analogiques (donc vintage) et les plus contemporaines (donc technologiques) ; le band enrichissant le tout d’instruments à vent traditionnels. Pour enregistrer cet elpee, le trio a reçu le concours de Don Fe à la flûte, Finn Todd au mélodica, Vedran Meniga à la batterie, Fitta Warri aux percussions africaines (nyabinghi) ainsi que David Fullwood, Lucas Petter et Gianni Denitto aux cuivres. Sans oublier les invités (featurings). Et tout particulièrement les vocalistes : le Jamaïcain Fitta Warri, la chanteuse/poétesse Jazzmin Tutum, le toaster Dadda, la jeune mancunienne délurée Kathika Rabbit, le Français Daman et l’Allemand Longfingah. Dont les lyrics se consacrent à des thèmes soucieux de la planète et de la nature.  

Le périple vous entraîne de Cologne (les sessions s’y sont déroulées, dans le studio Zion Train) à Kingston et s’ouvre par « Land Of The Blind », un morceau traditionnel. Tout comme « Words Of Wisdom », de quoi vous permettre de prendre le vol suivant, si vous avez manqué le premier.

« Dirty Dunza/Go For It » est un remix du « Bloody Dunza » du célèbre Johnny Clarke. Les sonorités de flûtes sont samplées. Le step est ici assuré par le Jamaïcain Fitta Warri et la chanteuse de dub Jazzmin Tutum. Et c’est cette rencontre entre le dub dansant et la voix délicate de Jazzmin qui fait la différence. Un hit potentiel !

Kathika Rabbit pose la voix sur « We Are Water », une compo aquatique aux vagues dub alertes et entraînantes. Puis sur « More and more », une plage aux cuivres somptueux. Des cuivres qui se révèlent à nouveau remarquables, tout au long d’« Inner vision ». Et deviennent inquisiteurs sur le plus roots « No I.D. ». Une forme plus roots davantage explorée en deuxième partie de parcours.

Une rythmique saccadée dynamise « Land Of The Blind », une version ‘extended’ de « Dirty Dunza »). Les MC’s Dub Dadda et Fitta Warri sont aux commandes tout au long de « Roots Man Play/Permanent Pressure », le plus long morceau du long playing. Et aussi le plus épatant, pour les amateurs du style. Le MC Longfingah se distingue sur le plus sauvage « Raise A Dub », une piste encore une fois enrichie de cuivres éblouissants.

Après le plus paisible « Dry Your Tears », « The Great Flood – Gaia’s Tears » achève ce voyage en beauté. Débarquement dans la capitale jamaïcaine reflété par la parfaite osmose entre flûtes et cuivres. 

 

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