Une anthologie consacrée à Charlie Watts

Cette rétrospective commence en 1986, lorsque Watts a inscrit son propre nom sur un album pour la première fois, avec une modestie typique, quelque 25 ans après que son jeu de batterie ait fait parler de lui sur l'album “Live At Fulham Town Hall”. Il réunit…

logo_musiczine

Dièze sur les traces de Viny Reilly ?

Alors que la très belle aventure de BRNS s'est terminée dimanche passé au Botanique lors d'un concert mémorable aux Nuits, Diego Leyder sort (déjà) un nouvel album sous son alter ego, Dièze. Tout au long de « 'Hometapes #3 », Diego rappelle qu'il n'est pas…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

Warhaus - 20/03/2023
cult_of_luna_ab_13
Didier Deroissart

Didier Deroissart

Le Cirque Royal accueille, ce mardi 22 juin, Melody Gardot. D’origine polonaise, elle est née en 1985, à Philadelphie (Pennsylvanie, Etats-Unis). Elle s’intéresse très tôt à la musique et au chant et devient même fan de Duke Ellington, des Mamas & The Papas et de Radiohead. Elle écume les clubs de la région de Philadelphie, alors qu'elle n'a que 16 ans. Un accident dramatique a cependant failli lui coûter la vie, en 2003. Alors qu'elle se balade à vélo, une voiture la percute violemment et la laisse pour morte. Alors étudiante en stylisme, elle échappe à la mort de justesse, mais cet accident lui provoque des séquelles importantes tant au niveau du cerveau qu’à la colonne vertébrale. Et elle commence à souffrir également de douleurs musculaires, de problèmes moteurs ainsi que d’une extrême sensibilité à la lumière et au bruit. Ses médecins lui conseillent, entre autres, la musicothérapie. Melody Gardot s'essaie alors à l'écriture et à la composition, de sa chambre d'hôpital où elle reste de longs mois. Les résultats sont vite probants. Elle recouvre la mémoire qui lui faisait défaut, et ce qu'elle écrit et compose impressionne de plus en plus son entourage. Le défi est relevé.

En 2005, elle grave « Some Lessons-The Bedroom Sessions », un Ep (6 titres) qui concrétisera ce rêve, rendu possible par la volonté de s'en sortir par la musique. Entre jazz, folk et pop, Melody Gardot laisse entrevoir un talent évident. Fin 2006, son premier elpee, « Worrisome Heart », paraît aux Etats-Unis, chez Verve. Il est publié en Europe en 2008. Salué par la critique musicale, il devient un vrai succès commercial aux States. Coproduit par Melody et Glenn Barratt, il épate par sa maturité.

Vu son statut, Melody Gardot a tout intérêt à défendre son projet sur les planches. Pour surmonter les difficultés, elle chante assise, chaussée d’une paire de lunettes fumées afin de protéger ses yeux. Après avoir accompli une tournée dans son pays, entre 2007 et 2008, elle livre son second opus, « My One And Only Thrill », en avril 2009. L’LP recèle le hit « Baby I'm A Fool ». La critique tant des médias que du public est unanime et se traduit par un succès, voire un triomphe. Son troisième long playing, « The Absence », est sorti en mai 2015. Les chansons s’inspirent de ses derniers voyages, depuis le Sahara au Maroc jusqu’aux bars à tango de Buenos Aires.

Le supporting act est assuré par l'Anversois Kris Dane. Seul sur scène, la dégaine de cow-boy, cet ex-dEUS excelle à la guitare. Et il chante d’une voix très blues. Au début de son set, les bavardages de la foule couvrent sa prestation ; mais peu à peu, l’auditoire va se calmer et tendre l’oreille à la prestation d’un artiste qui pourrait bientôt devenir un immense talent…

Le Cirque Royal est sold out. Comme la plupart des concerts qu’elle accorde aujourd’hui. Melody Gardot va largement puiser, pour sa setlist, dans son dernier long playing. Elle n'a jamais renié ses racines jazz et blues. Quelque part entre celle de Norah Jones et de Beth Hart, sa voix est grave et envoûtante. Elle parvient à toucher son public au cœur et à l'âme. Coiffée d’un chapeau et chaussée de grosses lunettes sombres, elle monte sur l’estrade. Elle est tout de noir vêtue. Un bassiste et un contrebassiste s’installent juste devant le batteur. Melody se charge des grattes électro-acoustiques, électriques, du piano et du chant.

Elle est parfaitement soutenue par un trio de cuivres (2 saxophonistes et un trompettiste), lors des deux premiers morceaux « Cheetos And Blow » et « 12/8 Interlude ». La voix de Melody est empreinte d’une grande douceur. Melody introduit chacune de ses chansons d’un commentaire, tantôt dans la langue de Voltaire, tantôt dans celle de Shakespeare. Son timbre vocal devient plus soul, rocailleux, bluesy, pour « Same To You », un premier extrait de « Currency Of Man ». L’ombre de Beth Hart plane. La gratte électrique sonne comme une pedal steel. Melody signale que c'est la première fois qu'elle en joue. J'en doute fort. Primaire, son toucher me fait penser à celui de John Lee Hooker. Des cordes qui se chargent des embruns du Delta tout au long de « Bad News ». D’une durée d’un bon quart d’heure, « March For Mingus » baigne au sein d’un climat jazzyfiant. Enfin surtout au début. Balisé par les cuivres, ce morceau est truffé d’expérimentations. Mais surtout, il rend hommage au contrebassiste Charles Mingus. Les saxophones mènent la danse en observant le « Morning Sun ».

Le timbre de Melody semble hanté par Whitney Houston, sur « Don't Misunderstand ». « Don't Talk ». C’est sûr, il ne faut surtout pas parler et écouter religieusement, la voix très blues de la diva. Une voix qui redevient tendre lors de deux belles chansons d'amour, « Our love Is Easy » et « Baby I'm A Fool », deux plages issues du deuxième elpee, « My One and Only Thrill ».

« Prearcherman » nous entraîne sur les pistes qui traversent les grandes plaines du Far West. Une compo sculptée dans l’americana ou la country, si vous préférez, un titre aux accents empruntés à Lynyrd Skynyrd. Et le set de s’achever par « Who Will Comfort Me ». Une seule chanson en rappel, « It Gonna Come ». Melody est une artiste particulièrement talentueuse. C’est sûr. Et j’imagine même que le kid de Minneapolis pourrait lui proposer un duo en mode funky. Elle se produira à Floreffe, dans le cadre du festival Esperanza, le 1er août.

(Organisation Live Nation)

samedi, 20 juin 2015 01:00

Des frères de son…

Le concert de Voulzy et Souchon était sold out depuis un bon moment. Il a fallu attendre plus de 40 ans avant de voir les deux complices se produire ensemble, sur une même scène. Laurent a 66 balais et Alain en compte 71 ; et pourtant, pour des artistes proches de la retraite, ils sont encore bien alertes. La musique conserve. Aznavour a déjà fêté ses 92 ans. Juliette Greco, ses 88 printemps. Et Henri Salvador a tiré définitivement sa révérence à un peu plus de 90 piges. Laurent et Alain sont avant tous des potes, pas des frères de sang, mais des frères de son. Ils sont si complices, si proches. En règle générale, le premier est responsable des paroles ; et le second, de la musique. Depuis quatre décennies, ils alignent les hits intemporels qui parlent de la mer, des îles, de l'amour et des filles.

Le rideau est tiré. Vers 20h10, le spectacle peut commencer. D'abord par une présentation des artistes à travers une projection de photos rétrospectives…

Laurent débarque par la gauche et Alain par la droite, en écartant légèrement le rideau. Ils commencent en duo par « J'ai Dix Ans ». Ce qui ne nous rajeunit pas. Une compo signée Alain, au cours de laquelle Laurent se consacre à la guitare électrique. Le rideau s'ouvre enfin complètement et laisse apparaître le backing group. Les musicos sont vêtus de costards cravates de couleur noire sur chemises blanches. Laurent change de gratte. Il opte pour une semi-acoustique. Il attaque « Bubble Star », une plage issue de sa plume ; Alain se charge des backing vocaux. Un titre tapissé par le piano hammond. Et le set d’embrayer par « Jamais Content », un morceau dévolu à d'Alain. Manifestement, un départ empreint de nostalgie…

Place ensuite à un extrait de leur dernier opus, « Alain Souchon et Laurent Voulzy », paru l’an dernier, « Il Roule (Les Fleurs Du Bal) ». Les deux compères chantent en duo. Et embraient par « Caché Derrière », « Et Si En Plus Y A Personne » et « Oiseau Malin ». On assiste alors à la projection d'un tableau peint à la fin du XIXème siècle représentant une baie qui a conservé le même aspect, malgré le temps qui s’est écoulé depuis. Le tandem explique alors ce qui les a poussés à écrire cette chanson intitulée « Baie Des Fourmis ». Alain prend le relais pour la sienne baptisée « C'Est Déjà ça ». Pas vraiment une de mes préférées. « Poulailler Song », c’est le moment choisi par Alain pour faire le pitre. Il sautille en imitant une poule. C’est touchant et marrant à la fois. Le rideau se referme et la paire s’approche du bord de l’estrade pour aligner, paisiblement et en duo vocal, simplement soutenus par la gratte de Laurent, « Fille d'Avril », « Le Rêve du Pêcheur », « Somerset », « Bidon » et « Allo Maman Bobo ». Le backing group est de retour pour « La Ballade de Jim ». Un peu mollasson jusqu’alors, surtout dans la fosse, le public se réveille soudainement. Les spectateurs quittent leurs sièges et se précipitent vers le podium. Curieux, le personnel de la sécurité ne bronche pas. A partir de cet instant, l’auditoire va commencer à s’animer. Une nouvelle compo : « Souffrir de se souvenir ». Elle est testée au piano. La voix de Laurent est envoûtante. Mais quand les premiers accords de « Cœur grenadine » résonnent, la formation reçoit une véritable ovation.

Pour nous rappeler que le set est ‘live’, « Le Bagad de Lann Bihoué » et « Jeanne » souffrent de quelques petits problèmes techniques. Très belle chanson signée Laurent, « Amélie Colbert » évoque la métropole ; mais elle sent également bon le soleil et les embruns. A l’instar de « Le Soleil Donne » et « Le Pouvoir Des Fleurs », au cours desquelles sa voix est douce est belle. A cet instant on boit littéralement les paroles. Un vrai bonheur ! Le public est débout depuis belle lurette et ne veut pas manquer une goutte du spectacle. 120 minutes se sont écoulées quand « Derrière les mots » clôt le show. Une dernière piste issue du nouvel opus. Laurent a empoigné sa guitare de couleur bleue. Il utilise sa voix –alors empreinte d’une grande tendresse– comme un instrument. L’auditoire leur adresse alors deux minutes d’ovation.

Les artistes quittent la scène, pour y revenir presque aussitôt. Et le rappel sera d'enfer.

Laurent est toujours armé de sa six cordes. Il signale qu’il va nous faire découvrir une chanson dont il a écrit les paroles : « Foule Sentimentale ». Alain lui réplique que c'est son boulot d'écrire les paroles. Fou rire général ! Toute la salle est debout pour participer à l’inévitable « Rock Collection », avant de vivre un final de haut vol à travers « Belle Ile En Mer, Marie Galante ».

C'est la première fois que votre serviteur assiste à un set de ces deux monstres sacrés de la chanson française. Et je dois avouer que leur prestation m’a véritablement enchanté. D’abord parce que ma jeunesse a été bercée par leur répertoire. Et puis, parce que le concert était à la fois classieux et réglé comme du papier à musique. A cet égard, il faut reconnaître que l'ingé-son a littéralement fait des miracles. Et vu la configuration de la salle, le challenge n’était pas gagné d’avance. 

Alain Souchon et Laurent Voulzy seront de retour ce 13/11/2015 au Country Hall de Liège et le lendemain, soit le 14/11/2015, au Palais 12 de Bruxelles.

(Photo : Denis Tribhou)

Organisation : A. A. Productions en accord avec Backline/VMA et Lling Mucic

« Summer Legend », c’est le titre de la nouvelle vidéo de Kid Noize et Mademoiselle Luna, un clip coloré, festif et qui sent bon le sable chaud.

Kid Noize se produira dans le cadre des Francofolies de Spa le 18 juillet 2015. Il y présentera son nouveau single ainsi qu'en exclusivité des extraits de son premier futur album

Pour la vidéo, c'est ici 

 

Soirée hip hop classieuse ce soir à l'Ancienne Belgique. En débarquant à 18h30, votre serviteur doit suivre une file déjà bien longue avant de retirer son sésame. A l’affiche, Big Sean, le pote de Kayne West. Et en supporting act, Caballero.

Caballero signifie Chevalier dans la langue de Cervantès. Il s’agit d’un lyriciste bruxellois, originaire de Barcelone. Il a notamment milité au sein du groupe Les Corbeaux et du collectif Black Syndicat. Intitulé « Laisse Moi Faire », son premier long playing paraît en juin 2011. Ce qui lui permet de démontrer son intérêt et son talent pour les différents procédés d'écriture. Quelques mois plus tard il tourne le clip « Freestyle De La Cigarette Fumante ». Libre, son style lui ouvre les portes à diverses collaborations tant en Belgique, en Suisse qu’en France. C'est lors de ces échanges qu'il croise la route de Lomepal. Ils décident, vu leurs références et intérêts communs, de réaliser un projet commun sous la houlette de Hologram Lo'. En 2013, il grave « Laisse-nous faire Vol. 1. »

MC, notre cavalier est invité à mettre le feu pour préparer le set d'un futur monstre sacré de la scène hip hop américaine, Big Sean. Il est soutenu par deux autres Mc's et un préposé au turntablism. Caballero est doué pour les mots et son phrasé est pointu. A force de répéter ‘Bruxelles, vous êtes chaud’ ou ‘Et alors, l'A.B., on est chaud’, la température finit par grimper de quelques degrés. Les bras se lèvent. Le brouhaha causé par les bavardages dans l’auditoire –plutôt amorphe en début de set– s’estompe, et les applaudissements commencent à fuser d’un peu partout. Les 3 Mc's font le show sur les planches et haranguent les premiers rangs. Et finalement les entertainers vont parvenir à mettre le souk. Contrat rempli pour Caballero !

Petite anecdote : dans l’univers du Rap/Hip-hop/Slam, les artistes tiennent le micro d’une main. La gauche ou la droite, peu importe. Mais la libre sert à manipuler une serviette ou à vérifier –toutes les 20 secondes, si possible– si leurs valseuses sont toujours bien accrochées. Je confirme !

Épaulé par Kanye West, Big Sean, de son véritable nom Sean Michael Leonard Anderson, a récemment sorti un excellent troisième opus sur le label de Yeezy, G.O.O.D. Music (John Legend, Q-Tip, Pusha T), « Dark Sky Paradise ». Un disque qui faisait suite à « Finally Famous » paru en 2011 et « Hall Of Fame », en 2013. C’est son meilleur album paru à ce jour. Le plus mature et le plus intense également. En publiant un tel disque,  Big Sean a le droit de revendiquer une place aux côtés de Kendrick Lamar et de Drake. Il ne peut pas, non plus, avoir tous les malheurs. D’après la presse people, sa compagne, Ariana Grande, l’aurait lâché,en avril dernier…

Avant le début du spectacle on a un bel aperçu du light show qui va inonder le podium, pendant les 75 minutes du set de Big Sean. Et déjà il impressionne. Multicolore, il inclut des lasers et des stroboscopes. Une estrade relativement haute a été montée à l’arrière de la scène. Elle est destinée aux trois musicos qui vont épauler Big Sean : un drummer sur la gauche, un préposé au turntablism au centre et un dernier entouré de claviers à droite. Des lumières bleues préludent l'arrivée de Big Sean. Il est habillé tout de blanc. Il attaque « Paradise » et « All Your Fault », en se tenant debout sur une autre petite estrade qui surplombe ses trois collaborateurs. Mais par la suite, il va surtout arpenter les planches de long en large. Il adresse un clin d’œil à son ami Kanye West –qui l'a découvert– en reprenant son « Mercy ». Un peu plus tard, il adaptera également son « Clique ». Il entre directement en communication avec les premiers rangs. Tout acquis à sa cause, le public ne se fait pas prier. Et une belle interactivité s’établit entre le frontman et l’auditoire. Son jeu de scène me fait penser à celui de Sean Paul.

La fosse est blindée. Pas le balcon où la moitié des sièges est vide alors que les trois-quarts étaient réservés.

Le type qui se charge des scratches vient assurer les backing vocals, en avant-scène, lors de plusieurs compos. On aura aussi droit à une version particulièrement dansante du « Dance (A$$) » de Nicki Minaj. Coécrit en compagnie de Kayne West, « One Man Can Change the World » constitue le sommet du concert. Il provoque un long moment de recueillement dans le public. Une chanson douce et paisible que Big Sean dédie à sa grand-mère. Big Sean extrait un briquet de sa poche un briquet et l’allume. La foule l’imite. A cet instant, la communion est totale. Une communion vécue par un public multiculturel et multiracial, à Bruxelles…

(Organisation: Ancienne Belgique)

Ce vendredi, à l’extérieur, la température est caniculaire. La climatisation de l’Orangerie du Bota devrait me rafraîchir les idées. D’autant plus que ce soir, il s’agit d’un spectacle quelque peu rétro. Du stoner et du psyché en compagnie de VHS From Space, en supporting act, et de Black Mountain, la tête d’affiche. La formation canadienne célèbre son dixième anniversaire et a décidé de partir en tournée pour y interpréter les plages de son premier elpee. Un opus éponyme. De nombreux artistes adoptent la formule. C’est apparemment à la mode…

Bruxellois, VHS From Space est un quatuor réunissant Christophe Gennen (guitare, synthé, chant), Jérôme Vandewattyne (guitare, chant), Thomas Gennen (basse) et François Vandewattyne (drums). Le band a déjà écumé tous les bars de notre capitale pour défendre son nouvel Ep 6 titres, « A Taste From Space ». C’est tout de noir vêtu que les musicos montent sur l’estrade. Même leurs visages et les bras sont peints en noir, tout comme le tour des yeux et le masque qui surplombe leur nez. Mais de la peinture fluo a été badigeonnée sur leurs vêtements, les doigts et les masques. Leurs compos sont essentiellement instrumentales. Leur style ? Semi math rock / semi grunge, les grattes lorgnant plutôt vers Nirvana voire Pearl Jam. Et le tout est subtilement teinté de psychédélisme.

Après une petite intro, le set s’ouvre par un « Satellite Me », ma foi, plutôt atmosphérique. Les riffs de guitares sont bien balisés par la section rythmique, tout au long de « Meth ». « Sounds Of Uranus » synthétise idéalement leur expression sonore. Un titre qui me fait parfois penser à It It Anita. Judicieusement intitulé, « Vanishing Gaze » nous transporte dans la stratosphère, notamment grâce à la voix éthérée. Une nouvelle compo : « Memories ». Et le concert de s’achever par « Nowhere », plage qui clôt également l'Ep. Une belle découverte programmée chez Fred Cerise. A revoir absolument !

Originaire de Vancouver, Black Moutain est un quintet au sein duquel militent le chanteur/guitariste Stephen Mc Bean, la vocaliste Amber Webber (la seule présence féminine parmi les mâles couverts de poils), le préposé aux synthés Jeremy Schmidt, le bassiste Arjan Miranda et le drummer Joshua Wells. Le groupe fête donc sa décennie d'existence. Et c’est également en 2005 qu’il a publié « Black Mountain », son premier opus. Cette réédition est prévue officiellement pour le 23 juin. Et elle paraîtra également sous la forme d’un vinyle coloré, enrichi d’un second elpee, dont les bonus tracks sont partagés entre démos et un extended remix de « Druganaut ».

Pour ce jubilé, le combo a donc décidé d’interpréter son premier long playing. Histoire de se faire plaisir, mais aussi de satisfaire ses aficionados. Son dernier en date, « Wilderness Heart », remonte à 2010. Il faisait suite à « In The Future », paru en 2008. Hormis la petite B.O. réalisée pour le film « Year Zero », en 2012, leur discographie ne recèle aucun autre long format. Faut dire aussi que trois de ses membres développent des projets parallèles : Stephen McBean chez Pink Mountaintop ainsi qu’Amber Webber et Josh Wells au sein de Lightning Dust.

Votre serviteur cherche une place idéale pour assister au set. Il se déplace de gauche à droite pour se retrouver face à Amber, la chanteuse. Sa voix n’est guère perceptible. Problème de balances ?   

Chez Black Moutain, la musique est, en général, puissante, parfois un peu trop, en s’appuyant sur une ligne de basse pachydermique. La formation puise ses sources au cœur des seventies. Dans le prog/rock et le metal. Pink Floyd, Led Zeppelin et Black Sabbath figurent parmi leurs influences majeures. Autrement dit, le combo ne fait pas dans la dentelle. On dénombre entre 400 et 500 personnes au sein de l’Orangerie. Un auditoire plutôt éclectique. Depuis le jeune boutonneux jusqu’au quinquagénaire. Pas de light show tape-à-l’œil. Mais bien destiné à bien mettre en exergue l’expression sonore

« Modern Music » ouvre le set. Un titre musclé par les grattes incisives. Plus ‘floydien’, « Don't Run Our Hearts Around » est rogné par des claviers réminiscents du Deep Purple époque Jon Lord (NDR : 3 ans déjà que le légendaire organiste s’est éteint !) Les riffs de guitares sont généralement speedés. Le psychédélisme des 60’s et du début des 70’s est remis au goût du jour. Coup de canif au contrat, « Tyrants » et « Wucan » sont des extraits d’« In The Future », deux morceaux plus atmosphériques entretenus par la conjugaison des voix de Stephen et Amber. Distorsion de guitares et ligne de basse imposante nourrissent le psyché/blues « Set Us Free ». « No Hits » en revient à sa ligne directrice. Le spectre de Kraftwerk plane lorsque Jérémy éclabousse le morceau de synthés vintage. La voix d’Amber illumine « Queens Will Play ». Dommage que le son ne soit pas au diapason. Il est bien meilleur au fond de la salle, là où votre serviteur a décidé de reculer. Bien vu, car c’est alors que le combo va nous délivrer un « Druganaut » d'anthologie. A cet instant, la musique baigne dans le psychédélisme pur jus. En fin de show, le combo attaque « Defector », puis « Stormy High », un troisième extrait de l’opus classieux « In The Future ». Mais encore une infidélité à sa thématique. Une conclusion fulgurante, davantage rock’n’roll, alimentée par des grattes bien huileuses.

Votre serviteur estime alors avoir eu sa dose et tire sa révérence avant le rappel. Pas un mauvais concert. Même plutôt bon. Mais qui ne s’est pas déroulé dans des conditions sonores optimales. Dommage !

(Organisation: Botanique)

Voir aussi notre section photos ici

 

dimanche, 14 juin 2015 00:49

Wonders (Ep)

Tahoe est un jeune groupe parisien fondé en 2013. La même année il grave déjà deux premiers singles prometteurs : « Diopside » et « Vision Blurry ». Décembre 2014, il sort « Incomplete », un nouveau single, puis un clip baptisé « Vectors », juste avant de publier cet Ep. Découpé en 6 titres, « Wonders » est paru début 2015.

Tahoe est un quintet réunissant le chanteur Mickaël Lope, le claviériste/vocaliste Pierre Kerneis, le guitariste Maxime Thomas, le bassiste Maxime Portant et le drummer Antoine Sanna.

Tahoe pratique une musique alternative qui mêle post rock, hardcore, metalcore, rock, pop et électro. Si elle est naturellement agressive et balayée de synthés atmosphériques, le chant est clair, ce qui devrait ravir les fans de Dance Gavin Dance, Slaves ou encore Saosin.

Caractérisé par ses cordes de gratte discrètement métalliques, le titre maître est gorgé de claviers. Mais lorsque les riffs éclatent, l’ensemble s’emballe. La conjugaison entre la voix de Mickaël et de Pierre est judicieuse tout au long de « Vectors », une compo au cours de laquelle on pense tour à tour à Linkin Park, Korn, Asking Alexandria et même Betraying The Martyrs. Et la section rythmique s’y révèle particulièrement efficace, tout comme sur « Memory Failures ».

« Incomplete » est une plage puissante, paradoxalement caractérisée par des accords de gratte subtils. Le chant est envoûtant et stratosphérique. D’abord tout en douceur, la voix prend alors de l’amplitude lorsque « Crossed Paths » glisse vers le metalcore, une piste pourtant mélodieuse et bien structurée. Contaminé par l’électro, « OA » baigne dans un climat plus paisible.

La scène métallique hexagonale a peut-être trouvé une future merveille…

 

dimanche, 14 juin 2015 00:40

Tenki Ame - The Japanese (Ep)

Bretonne, Emmanuelle Monet, aka Manu, est l'ex-chanteuse de Dolly, une formation qui a marqué la galaxie du rock hexagonal, au cours des 90’s. Le combo a publié quatre albums qui se sont vendus à près de 400 000 exemplaires. Après une décennie de succès (NDR : rappelez-vous de leur tube paru en 1997, « Je N' Veux Pas Rester Sage »), l’aventure s'est tragiquement interrompue en mai 205, suite à la mort du bassiste Micka.

Manu est attirée par le Pays du Soleil Levant, c’est indéniable. Réalisé et mixé par Jean-François Delort et Nikko, son premier elpee solo, « Rendez-Vous », est paru le 29 septembre 2008. Il s’est écoulé à plus de 10 000 copies. Plutôt intéressant, il a bien accueilli par la critique musicale et le public. Elle part alors en tournée dans toute la France jusque fin novembre 2009, périple ponctué par la sortie d’un cd/dvd live intitulé « Rendez-Vous à l'Elysée Montmartre », l’année suivante. Et elle grave en 2012 son second LP, « La Dernière Etoile ».

Manu vient de publier un Ep 4 titres au cours duquel elle chante en japonais. Certaines plages ont été remixées ou enregistrés dans une version live.

« Tenki Ame » a bénéficié du concours du violoncelliste/pianiste Damien Jarry et du harpiste Christophe Saunière, une compo dont la superbe mélodie est balisée par la voix cristalline, douce et apaisante de Manu. C’est d’ailleurs cette voix qui fédère les différentes chansons. Des émotions positives émanent de cette chanson, comme si elles nous venaient du pays insulaire de l’Asie de l’Est. On y retrouve les couleurs, ses douceurs, ses traditions et ses sourires. De l’exotisme aussi. Une petite merveille qui prélude la sortie d’un remarquable opus…

Puis, le rythme change pour « Mô Jikkai », une version nippone de « J'Attends L'Heure ». C'est beau ! L’artiste se frotte également à l’électro. Notamment sur « Amaku Ochiru », déjà excellent dans sa mouture, proposée en 2008. 

« Suteki Ni » a été enregistré live à L'Elysée Montmartre en 2009. Nicolas Bonnière, l'ancien guitariste de Dolly, y apporte son concours. L’adaptation ‘live’ a de la pêche. Et les accords saturés de la gratte n’y sont pas étrangers. La voix de Manu évoque ici plutôt celle de Satomi Matsuzaki (Deerhoof). Pour la petite anecdote, c'est cette chanson qui a déclenché chez Manu, l’envie de réaliser ce projet. Elle avait la musique, mais pas les paroles. En 2006 Suzuka Asaoka, animatrice de l'émission 'Tokyo Café' (sur la chaine Nolife), va lui écrire les textes en japonais. Et le morceau figurera sur le premier elpee solo de Manu. Depuis les deux femmes ne se sont plus quittées. Preuve en est, elles réitèrent l'expérience et écrivent 3 autres titres. Manu les enregistre et demande à des amis de les remixer : « Amaku Ochiru (2080) », Alif Tree Remix et « Tenki Ame » (Santiago Walsh Remix). Les versions sont différentes et agréables à l’oreille...

« Tenki Ame » a été immortalisé en live. La combinaison exclusive entre la harpe de Christophe Saunière et la voix de Manu est magique et parachève ce bien bel objet.

Cette pop sucrée/salée (NDR : un peu comme ces galette bretonnes) se savoure de préférence au sein d’un climat zen et cosy… 

dimanche, 14 juin 2015 00:38

The Hunger And The Fight Part one

Finny McConnell est né à Dublin, en Irlande. Il est chanteur/guitariste/mandoliniste et parolier de The Mahones. Très jeune, sa famille rejoint Kingston, au Canada. C’est d’ailleurs là qu’il fonde son groupe, le jour de la Saint Patrick, en 1990. Le style ? Il sera celtique, festif et punk. Et paradoxalement ce band va inspirer une volée de formations irlandaises qui vont adopter le genre.

Conceptuel, « The Hunger And The Fight Part one » constitue le huitième elpee du combo. Après une première partie (‘Part one’), on suppose qu’il y aura une suite. Logique. Un disque d’abord essentiellement acoustique, et dans un deuxième temps, carrément électrique.

« Brian Boru's March » ouvre la plaque. Une cover d’un combo irlandais, The Chieftains. Né en 941, Brian Boru est un roi irlandais qui a tenté d'unifier l'Irlande. Chanson traditionnelle épique, elle est dynamisée par les fifres et tambourins. Une bonne mise en jambes et une invitation à rejoindre le dancefloor. Tara Slone (NDR : chanteur canadien qui sévit chez Joydrop) et Finny conjuguent leurs voix sur le titre maître de l’LP. Et elles sont puissantes. Un hymne fédérateur et dansant. Autre chanson traditionnelle issue du folklore irlandais, « Paddy On The Railway » remonte à 1850. Elle avait déjà été brillamment reprise par les Pogues et les Dubliners.

« Stars (Oscar Wilde) » a été écrit par Oscar Wilde. Pete Townsend (The Who) se réserve le micro et la sèche. Et son concours est remarquable. « Prisoner 1082 » conte l'histoire de Donal 'Danny' Donnelly, un prisonnier politique irlandais qui avait été emprisonné dans la célèbre ‘Crumlin Road Prison’ de Belfast, rebaptisée ‘Europe's Alcatraz’. Joindre l'histoire et la musique. Et le message est clair…

Jolie ballade, « A Pint Of The Plain (A Drop Of The Pure) » a sans doute été composée au sein d’un irish pub en sirotant une ' Guiness' bien tiède. Tout comme « Someone Saved Me », « The Auld Triangle » et « Blood on The Streets Of Dublin ». Nous sommes dans un univers proche de Shane MacGowan, le chanteur de The Pogues et des Dubliners…

« St. Patrick's Day Irish Punk Song » nous rappelle le jour de la naissance du band.

Le disque nous réserve deux bonus. Tout d’abord une excellente version du « I Can Only Give You Everything » de Scott et Coulter, un excellent morceau de rock/garage/r&b réminiscent des sixties, que le Them de Van Morrison avait repris, mais aussi les Troggs. Puis, le « Last One To Die » de The Rancid, un titre qui figurait sur leur long playing, « Let The Dominoes Fall », paru en 2009. Endiablée, l’adaptation est également très réussie…

 

Roxette célèbre ses trente années d’existence et a donc baptisé sa tournée ‘The Roxette XXX Tour’. Il s’agit déjà de la 35ème date de ce périple ; et le concert va se dérouler au sein d’un Lotto Arena sold out. Le dernier passage de Roxette à Anvers remonte à 2009 ; et il avait été programmé dans le cadre de ‘The Night Of The Proms’. Il revenait à Eskobar d’ouvrir le spectacle

Issu d' Åkersberga, à 30 kilomètres au nord de Stockholm, Eskobar est un trio suédois fondé en 1996. Il compte 5 albums à son actif : « Til We're Dead » en 2000, « There's Only Now » en 2001, « A Thousand Last Chances » en 2004, « Eskobar » en 2006 et « Death in Athens » en 2008. La formation et Heather Nova avaient décroché ensemble un gros succès en 2002, grâce à « Someone New», et un autre en 2004, en compagnie d’Emma Daumas, pour « You Got Me ».

Daniel Bellqvist, le chanteur, est tout de rouge vêtu. Il est soutenu par Robert Birming à la batterie, ainsi que Frederik Zäll aux guitares (acoustique, électrique et dobro), mais aussi aux claviers. Le pop/rock dispensé par le band est cool. Sans doute un peu trop, car apparemment, l’auditoire attend impatiemment que Marie et Per montent sur les planches. Les spectateurs sont particulièrement bavards, et entretiennent un brouhaha qui empêche votre serviteur d'apprécier la prestation du combo. Qui tient pourtant parfaitement la route. Frederik passe aisément des claviers aux différentes grattes, dont le dobro sur lequel il excelle. A deux reprises, il va même doubler sèche et harmonica. Au bout de 35 minutes, Eskobar tire sa révérence. Et franchement, j’aimerai revoir le trio dans d’autres conditions ; dans une salle intimiste, par exemple. Car leur set était, malgré les bruits parasitaires, impeccable… 

Roxette est le second groupe suédois à s’être forgé une notoriété internationale, derrière ABBA. Il a vendu plus de 60 millions d'albums à travers le monde, dont « Crash! Boom! Bang! », un elpee paru en 1994, qui s’est écoulé à plus de 4 millions d'exemplaires (NDR : essentiellement au Japon et en Europe, mais pas aux USA) et « Joyride », publié en 1991, qui a dépassé la barre de 12 millions de copies à travers le monde…

Marie Fredriksson a conservé sa superbe sur les planches. Et pourtant, début du millénaire, elle a été opérée d’une tumeur maligne au cerveau. Elle a vaincu son cancer, mais a gardé des séquelles de son opération, car elle souffre de troubles oculaires. Elle est âgée aujourd’hui de 57 ans ; et pas mal d’artistes –et d’être humains lambdas– préféreraient ne plus prendre le moindre risque en restant à la maison. Marie et son fidèle complice Per Gessle, ont opté pour une autre alternative. Demeurer en vie au sens propre comme au figuré du terme. Au quotidien et sur les planches. Une belle victoire remportée sur cette maladie de m****.

Après une longue attente, les musicos débarquent sur le podium. Il est 21h30. La petite intro électro leur permet de prendre place. La scène est plongée dans la pénombre et un roadie vient installer Marie sur son siège. Marie observe le public qui applaudit chaleureusement, alors que Per Håkan Gessle se plante à droite. Le bassiste est près de lui, tandis que le guitariste (NDR : chevelu) opte pour l’autre extrémité de l’estrade. Le set s’ouvre par « Sleeping In My Car », un extrait de l'excellent « Crash! Boom! Bang! ». Marie est radieuse et elle a conservé toute sa puissance. Et dès les premiers accords, l’auditoire est déjà très réceptif. Une ambiance qui sera très chaude tout au long des 90 minutes du set. Place ensuite à « The Big L. », extrait de « Joyride ». Des lumières bleues balaient les artistes et les spectateurs des premiers rangs. En arrière plan, cinq immenses stores métalliques se déroulent. Des stores qui vont servir lors du spectacle, d’écran pour la projection des vidéos et du light show, et tout particulièrement la reproduction en grandes lettres multicolores du nom de la formation.

La machine à hits est en route. A de multiples reprises, Per harangue les premiers rangs afin de faire monter la pression. Qui va croître graduellement. « Crash! Boom! Bang! » enflamme littéralement la fosse. Le refrain est repris comme un seul homme par un Lotto Arena en symbiose avec les artistes. Les tubes se succèdent : « Crush On You », « She's Got Nothing On (But The Radio) », « The Heart Shaped Sea », « Watercolours In The Rain / Paint » et « Fading Like A Flower ». Autre moment de communion entre l’auditoire et Roxette, « How Do You Do! ». Epatant ! Tout comme le jubilatoire « It Must Have Been Love ». Après « Dressed For Success » et « Dangerous », le set s’achève par « Joyride ».

Marie et Per hésitent un peu et quittent, bras dessus bras dessous, le podium, après avoir longuement remercié la foule, pour son accueil chaleureux. Quelques minutes plus tard, tout le monde revient pour attaquer « Listen To Your Heart » et un monstrueux « The Look ». Quoique diminuée par la maladie, Marie a parfaitement rempli son rôle, ce soir. Elle a même comblé son public… et au vu de son combat, on ne peut que la féliciter…

(Organisation: Live Nation)

Setlist :

Sleeping in My Car
The Big L.
Stars
Spending My Time
Crash! Boom! Bang!
Crush on You
She's Got Nothing On (But the Radio)
The Heart Shaped Sea
Watercolours in the Rain / Paint
Fading Like a Flower (Every Time You Leave)
How Do You Do!
It Must Have Been Love
Dressed for Success
Dangerous
Joyride

Encore:

Listen to Your Heart
The Look

jeudi, 28 mai 2015 17:47

Did I Sleep And Miss The Border

De son véritable nom Jeremy Thomas McRae Blackall, Tom MacRae est né le 19 mars 1969, à Chelmsford, en Angleterre. Son premier elpee paraît en 2000. Il est éponyme et est suivi d'une tournée qui passe par les Transmusicales de Rennes, une première partie pour Autour de Lucie à Paris, puis 11 dates en tête d'affiche ainsi que la participation aux festivals d'été. Au cours de son premier périple, il s’intéresse au répertoire d’artistes français majeurs : Alain Bashung (en compagnie duquel il partagera l'affiche lors de sa tournée destinée à promotionner son deuxième LP), Miossec, Keren Ann, Françoise Hardy et Dominique A. Tom est nominé, sans pour autant remporter de prix, au Mercury Music Prize ainsi qu'aux Q Awards. Il y a plus de 15 ans que Tom sévit sur le circuit rock conventionnel. Il est également considéré comme l'un des meilleurs chanteurs/compositeurs insulaires.

Il nous revient flanqué de son fidèle backing group. Ses précédents périples, il les avait accomplis, d’abord soutenu par un quatuor à cordes, et puis en solo. Enfin, pas tout à fait, car un violoncelliste l’avait accompagné pour défendre son album « From The Lowlands », tout au long d’un circuit qui, a duré deux bonnes années. C’est également à cette époque qu’il compose pour différents confrères et consoeurs, dont Marianne Faithfull.

Le line up de The Standing Band réunit Olli Cunningham (synthés, accordéon, percussion et chant), Oli Kraus (violon), Richard Hammond (basse, contrebasse, percussion et chant), David Walsh (batterie) et enfin Brian Wright (guitares, banjo et pedal steel). « Did I Sleep And Miss The Border » constitue son septième LP. Il a été enregistré au Pays de Galles et dans le Somerset.

L'approche de l'écriture de ce nouvel opus est différente des œuvres précédentes. Les chansons sont plus narratives, donc moins autobiographiques. Elles traitent de sujets brûlant comme la mondialisation, l'immigration, la faim, le pouvoir des banques et de la finance ainsi que des dérives politiques…

« What A Way To Win A War » est le premier single paru avant la sortie officielle de l’elpee. Il ne figure pas sur ce disque, mais est téléchargeable sur les différentes plateformes officielles.

Sur « The High Life », Tom a la rage. L’instrumentation est agressive. La voix de McRae est blessée, rocailleuse. Gémissante, elle hante « The Dogs Never Sleep », une compo balayée de percus ténébreuses et sauvages. « Christmas Eve, 1943 » bénéficie d’une jolie mélodie au refrain accrocheur. La compo que je préfère. Sur « Expecting The Rain », il utilise sa voix comme un instrument, à l’instar de Christophe… « Let Me Grow Old With You » est une tendre ballade. Quelques cordes quand même sur « We Are The Mark », un concours qui accentue le sentiment de mélancolie de la chanson. Des bruitages métalliques et glaciaux lacèrent sa voix sur le sombre « My Desert Bride ». « Lover Still You » s’écoute comme une prière. D’autant plus que « Hoping Against Hope » nous parle de la fin du monde.

Tom est un artiste attachant qui respecte son public. Il repart en tournée et se produira dans le cadre des Ardentes le 10 juillet 2015 et à l'Ancienne Belgique le 2 octobre 2015.

Page 81 sur 98