Ganache dans le cosmos…

Ganache est un duo lyonnais dont le nouvel Ep, « Hypernova », paraîtra ce 13 octobre 2023. Après un premier Ep publié en 2018 et un 1er album sorti fin 2019, Loïs Tabeam et Juliet Notzisway (croisés respectivement aux côtés de Claire Days et Zed Yun…

logo_musiczine

Musiczine recherche des collaborateurs.

Tu as une très bonne connaissance musicale et tu souhaites participer à l’aventure Musiczine.net ? Tu es passionné, organisé, ouvert, social, fiable et appliqué ? Tu as une bonne plume ? Alors n’hésite plus : rejoins-nous ! Vu l’ampleur prise par Musiczine et…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

hf23_d4_melvins_09
Editors - Pinkpop 2023
Didier Deroissart

Didier Deroissart

Ca va déménager ce soir au Club de l’Aéronef. Au programme, quatre groupes : The Heretic Process, Tagada Jones, Angel Du$t et Sick Of It All. En fait, la salle principale est adaptée en mode Box, comme à l’AB. Le balcon est condamné, et d’immenses tentures isolent l’ensemble. Ce qui réduit l’auditoire à une capacité de 400 à 500 personnes. Peu de monde, en début de parcours, car le premier groupe se produit très tôt, soit vers 17h00.

Pas de Heretic Process (NDR : issus de Hénin-Beaumont, ce sont un peu les régionaux de l’étape), pour votre serviteur, puisqu’une interview est prévue au même moment, en compagnie de Tagada Jones. L’entretien terminé, je redescends des loges, pour assister au set d’Angel Du$t. Une formation qui implique les Baltimoriens Justice Tripp (Trapped Under Ice) et Daniel Fang (Mindset/Praise/Turnstile), renforcés pour la circonstance par des membres de The Heretic Process. Leur style ? Du mathcore'n'roll ! Les musicos remuent pas mal sur les planches, mais leurs compos sont un peu brouillonnes et je préfère donc faire l’impasse… Le menu qui va suivre est suffisamment copieux.

Tagada Jones est un quatuor breton qui compte plus de 21 ans de carrière. A son actif, quelque 1 700 concerts, spectacles qui lui ont permis de visiter plus de 24 pays.

Nico, le chanteur/guitariste a la rage. Steph, l’autre gratteur, balance des riffs bien graisseux et huileux. Constituée du bassiste Waner –on doit lui avoir greffé les mêmes pattes de kangourou que Fred Lani– et du drummer Job, la section rythmique est particulièrement solide. A travers leurs compos, le band veut faire passer un message. Chantés dans la langue de Voltaire, leurs lyrics sont réalistes et prônent le respect, la liberté ou l’écologie. En outre, ils critiquent la mondialisation, les manipulations, le ‘capitalisme sauvage’, le fanatisme ou encore le sexisme et l’intolérance (Source : Wikipédia). Suite à la tragédie qui a endeuillé Charlie Hebdo, le combo a enregistré « Je Suis Démocratie », un single dont les bénéfices seront intégralement reversés à Reporter International. Et cette compo, le quartet va l’interpréter en fin de parcours. Une setlist qui va s’ouvrir par « De L'Amour Et Du Sang » et s’achever par « Karim Et Juliette », puisant dans toute sa discographie, dont évidemment son dernier opus, « Dissident », paru en 2014.  Un show très pro et pêchu que votre serviteur a bien évidemment apprécié. Et qui a permis de chauffer l’ambiance, avant la tête d’affiche.

Près d’un quart de siècle que Sick Of It All roule sa bosse. Un ensemble de NYHC (New York Hardcore) issu de la scène punk/hardcore de la Grosse Pomme, qui a surtout sévi de Brooklyn à Manhattan, en passant par le Bronx et Harlem, fin des eighties et début des nineties. Et ce soir ces vétérans vont nous démontrer qu’ils ont toujours bon pied, bon œil. Véritable bête de scène, le bassiste, malgré un âge certain, fait encore des ciseaux avec ses gambettes. Le chanteur (un véritable frontman !) n’hésite pas à grimper sur les baffles comme s’il avait encore 20 ans. Le combo est, bien sûr, venu défendre son dernier elpee, « Last Act Of Defiance ». Mais il va nous livrer 23 titres en 60 minutes. Un set hautement énergique dispensé par des musicos qui ont constamment le sourire aux lèvres. De quoi déclencher moult Mosh et Circle Pits, ainsi que jumps débridés. Et le show, aussi bien sur le podium que dans la salle, s’est achevé à 22 heures pile !

(Organisation: L'Aéronef)

mercredi, 08 avril 2015 01:00

Des Gauff' sans suc !

Les Gauff' (qui ont éliminé leur épithète ‘au Suc’) nous viennent de Liège et pratiquent un rock'n'roll humoristique.

20 ans qu'ils brûlent les planches. Des centaines de concerts. En 2014, 40 000 spectateurs ont fréquenté leurs spectacles, en Wallifornie et à Bruxelles.

Ils ont vendu près de 50 000 albums en Belgique. A ce jour, ils en ont publié quatre, dont « Ze live du 'mon dentier' » a été consacré disque d'or, en 1999.

« Gauff qui peut », leur nouvel elpee, est découpé en 14 pistes délirantes, véhiculées par une panoplie de styles, qui oscille du rock à la pop, en passant par le blues. Et si certaines libèrent un fameux groove, d’autres son propices à danser le slow.  

AC/DC (« Assis d'ici »), la condition féminine (« Montrez-les nous »), la Belgique (« Tout petit pays »), du rap (quasi) autobiographique (« Ca n'ira pas sais-tu »), une ode aux plaisirs... solitaires (« A quel bonheur »), le slow qui tue (« Toi ma baby »), le succès des DJ's (« Dix Jockeys »), un hymne potager (« Youpla ») ou encore une petite leçon de géographie voire d'anatomie (« T'habites Denain ») sont les thèmes abordés par le combo.

Pour couronner le tout, « Gauff' qui peut » est emballé dans un livret généreusement illustré par Pierre Kroll, qui le préface par ailleurs.

Ils se produiront en concert le 24 avril au Hall Omnisports de Grivegnée, pour la première date de la tournée 2015.

En attendant, retrouvez-les dans leur dernier clip : « Je suis bien ». Et c’est ici

 

 

mercredi, 08 avril 2015 01:00

Les accents floydiens de Colline Hill…

En 2012, Colline Hill présentait son premier album, « Wishes », chez Universal. Colline était soutenue par Akamusic (plate-forme de crowdfunding) et 800 internautes. L'album avait été mis en forme par Stuart Bruce, un Britannique qui a notamment travaillé en compagnie de Peter Gabriel, Kate Bush et Loreena McKennitt. L’artiste assure alors une centaine de dates de concerts dont les supporting acts d'America, Imelda May, Crosby Stills & Nash, Peter Cincotti ou encore The Levellers, sur les scènes de l'Alhambra, du Bataclan, de l'Olympia, du Botanique, des festivals Pause Guitare, Interceltique (Lorient), Vieilles Charrues en collaboration avec The Celtic Social Club.

Colline Hill vient d’annoncer la sortie d’un second elpee, pour l'automne 2015 ! Soit le 21 septembre pour la Belgique et en octobre pour la France.

Un premier extrait, baptisé « Wish You Were Here », a été révélé le 25 mars, sous la forme d’un clip vidéo, qui a été tourné au sein du splendide Comté du Cumbria, en Angleterre et plus précisément dans le Lake District.

Une voix de tête que l'on ne connaissait pas chez l'artiste annonce un tournant dans le style de Colline. Il devrait être plus doux et paisible, mais les nouvelles compos intègreront des cuivres. Nourrie par les lectures de Jack Kerouac, Adrienne Rich et Henry David Thoreau, elle livrera, sans conteste, un album aux allures sauvages et majestueuses. À noter également, la présence sur un titre, du trompettiste breton, Martin Saccardy (Bénébar, Ibrahim Maalouf). Enfin le long playing a été concocté à Bruxelles, sous la houlette de Stéphane Grégoire. 

https://youtu.be/sbcxOmQGzp8
http://www.collinehill.com/
http://facebook.com/collinehillteam
https://twitter.com/collinehill

 

samedi, 04 avril 2015 01:00

L’AB en folie !

Il n’est que 18h15 et la file est déjà longue. Elle s’étire même jusqu'au coin de la Rue des Pierres. Ce soir l’AB accueille deux talentueux artistes à la voix merveilleuse. Asaf Avidan se produit au rez-de-chaussée. C’est sold out depuis longtemps. Alors que Selah Sue présente son nouvel elpee, en showcase plus que privé. Et pour cause, il est réservé aux gagnants d’un concours organisé par la RTBF. Votre serviteur est accrédité pour le set de l’artiste israélien. Et il s’installe juste en face du claviériste, à gauche d'Asaf.

Tamar Eisenman est une compatriote d’Avidan. Elle est chargée d’assurer le supporting act. Jeune, jolie, la longue chevelure de couleur anthracite, son look et sa voix me font penser à une autre concitoyenne, mais d'origine yéménite, Noah, aka Achinoam Nini. Elle est armée d’une guitare électro-acoustique et d’une loop machine. Et elle va faire un malheur en dispensant un folk/rock teinté de blues. En fin de set, elle empoigne sa gratte et la pose contre sa bouche pour y chanter dans un microphone qui y est intégré, profitant de cette caisse de résonance pour littéralement nous bluffer. Et en à peine 20 minutes ! A revoir, c’est une certitude.  

Le plus gros succès d’Asaf Avidan remonte à 2013. C’est un remix de « One Day/Reckoning Song », opéré par le DJ allemand Wankelmut. Un hit qui va truster les charts de nombreux pays. Et faire le buzz sur la toile. Mais c’est en 2006, que l’artiste a démarré sa carrière. D’abord en compagnie d’un backing group, baptisé The Mojos, puis sous son propre nom.

Je me souviens du premier concert d’Asaf Avidan auquel j’avais assisté. C’était également à l’AB. En 2013. J’avais été surpris par sa voix. Plus féminine que masculine. Elle ne collait pas du tout au personnage et me faisait vraiment penser à celle de Janis Joplin. Enfin, pas tout à fait, car son amplitude évoquait également Jeff Buckley et même Robert Plant.

Selon un rituel classique, les musicos montent d’abord sur le podium. Mais avec 20 minutes d’avance sur l’horaire prévu. Ils sont chaleureusement applaudis par la foule. Asaf déboule à son tour sur l’estrade. Il est vêtu de son costume trois pièces de couleur sombre, laissant transparaître un marcel de teinte noir, plus classieux que le blanc qu’il porte habituellement. Il est venu défendre son nouvel opus solo, « Gold Shadow », paru en janvier 2015. Il est flanqué des mêmes musiciens qu’en 2013. Dont trois filles habillées en robe charleston. Deux claviéristes. Tout d’abord Flora, aka Liron Meshulan. Elle s’est plantée en arrière-plan, à gauche. Puis Michal Bashiri, à droite, juste devant votre serviteur. Et une guitariste. Chevronnée. Ronan Kenan. Elle s’est installée à droite. Le groupe implique une section rythmique, soit le bassiste Dan Zeitune et le drummer Haggai Fershtman.

Asaf alterne entre six cordes acoustique et électrique. Androgyne, ample, écorchée, sa voix est reconnaissable entre mille, une voix qu’il maîtrise parfaitement. Ses compos sont belles et authentiques. Elles reflètent le plus souvent des émotions provoquées par des déceptions amoureuses. Original, son rock est parfumé de jazz, de blues, de soul et parfois de funk. Il a pris de la bouteille et il entretient une interactivité permanente avec son public.

« Over My Head » ouvre le bal. Une nouvelle chanson. Asaf est à la sèche. Sa voix est soutenue par des harmonies vocales féminines limpides. Le climat est feutré et rétro, en même temps. Les interventions de glockenspiel sont épatantes. « Let's Just Call It Fate » est un autre titre récent. Empreint d’une grande sensibilité, il nous transporte sur la planète étoilée d’Avidan.

Amorcé par des chœurs féminins, « Ode To My Thallamus » est talonné par de subtiles contributions produites par les claviers électro. La diva charme l’auditoire, à l’aide de sa gratte et de ses vocaux. « Her Lies » est un extrait de « The Reckoning », un opus qu’il avait enregistré en compagnie des Mojos ; ce morceau est électrique, davantage énergique, un rock au cours duquel il pousse ses cordes vocales dans les graves. Sculpté dans le folk, « Different Pulses » baigne dans une extrême tendresse. Il s’agit de plage maîtresse de son premier elpee. « The Jail That Sets You Free » opère un retour sur le dernier long playing. Pas de guitare, mais des clappements de mains pour épauler la voix d’Asaf qui prend la pose la main appuyée sur le pied de micro, tout en regardant son batteur. Avidan adresse régulièrement des regards complices à ses musicos. On sent d’ailleurs l’équipe particulièrement soudée. « Little Parcels Of An Endless Time » s’ébroue sur des sifflements, et se poursuit par des sonorités électro ; un moment choisi par Asaf pour se dandiner sur les planches.

‘Unplugged’, « Cyclamen » vous glace littéralement le sang. Caractérisé par ses ‘la la la’ ravageurs, « Conspiratory Visions Of Gomorrah » est une superbe ballade au cours de laquelle l’auditoire et le band sont en entière osmose. Place ensuite à 3 autres pistes du nouvel LP: « The Labyrinth Song », « Gold Shadow » et « My Tunnels Are Long And Dark These Days ». A plusieurs reprises, Tamar Eisenman vient seconder Asaf au micro et à la gratte. Il pousse sa voix dans ses derniers retranchements sur « A Parth Of This », « Bang Bang » et « Hoist Up The Colors », trois compos qui trempent dans le rock/blues. Rockabilly nerveux, « Growing Tall » clôt le set en beauté.

Mais on devine que le spectacle n’est pas terminé. Asaf Avidan est généreux et aime son public. Il reviendra en solitaire, armé de sa six cordes, pour attaquer « Reckoning Song ». Magique ! A la demande de l’auditoire, il nous livre une version fascinante et tout en délicatesse de « Maybe You Are », à la sèche et l'harmonica. Toute la troupe revient pour aborder « Love It Or Leave It ». Crooneuse, la voix devient ‘dylanesque’.

Lors du second rappel, il nous réserve d’abord « One Day ». Puis Asaf invite les spectateurs assis au balcon à se lever et à jumper sur « Hangwoman ». C’est l’apothéose ! L’Ancienne Belgique entre alors en folie (voir ici)

Et encore un concert à marquer d’une pierre blanche, pour votre serviteur, en 2015…

Organisation : Greenhouse Talent

(Voir aussi notre section photos )

samedi, 28 mars 2015 00:00

La Vie En Rock 2015 : samedi 28 mars

Janique et Laurence, deux femmes éminemment sympathiques, et évidemment passionnées de musique, avaient lancé, l’an dernier, la première édition du festival, ‘La Vie en Rock’, un festival destiné à financer la recherche contre le cancer. De quoi faire prendre conscience, à la population des dégâts causés par cette terrible maladie, qui trop souvent, conduit à la mort. Les artistes programmés abandonnent leur cachet à cette association. Quand on a été touché par cette maladie, on a moralement le devoir de faire acte de présence. Malgré une affiche alléchante, il n’y avait eu en 2014, guère foule pour assister à l’évènement. Incompréhensible, quand on sait que le prix d’entrée était fixé à 8 € (prévente) ou 12€ (à l’entrée). Ce qui avait provoqué un coup de gueule de la part de votre serviteur. Cette ASBL est particulièrement dynamique. Parallèlement à cette manifestation, elle organise d’autres spectacles, comme celui prévu ce 14 novembre 2015, à Laeken, au cours duquel se produiront Fred And The Healers, Vegas, Subsonic et Jane Doe.

Mario Giucco, le chanteur de Machiavel a accepté d’en devenir le parrain. Un engagement qui s’explique facilement, car il a perdu son épouse, sa muse, l’an dernier, des suites de cette terrible maladie. Il a gravé un album solo, en 2014. Et vu son grand cœur, je suis convaincu qu’il va céder une partie des ventes aux associations qui luttent contre ce fléau. Plutôt sympa, il nous parle de son expérience personnelle et de ses espoirs pour vaincre cette affliction.

Black Mirrors entame les hostilités par « Drop D », face à un public famélique. C’est la première fois que j’assiste à un de leurs concerts. Responsable d’un premier Ep éponyme, le quatuor nous vient du Brabant Wallon. Le line up réunit la chanteuse Marcella Di Troia, le guitariste Pierre Lateur, le bassiste Gino Caponi et le drummer Edouard Cabuy. Leur musique est musclée, écrasante même. Une forme de stoner, réminiscent des seventies, susceptible de déraper dans le blues, le rock, le garage ou le métal. Mais au cours duquel, le soliste s’autorise des envolées frénétiques, ‘hendrixiennes’. Féline, Marcella s’est grimé le visage. Elle porte un collier amérindien autour du cou. Bien soutenue par la section rythmique basse/batterie, sa voix est claire, mais puissante. Sur les planches, elle envahit tout l’espace. La setlist alterne plages de l’Ep et nouvelles compos. Ce jeune combo a un énorme potentiel. Et pas seulement à cause de sa technique.

La salle commence tout doucement à se remplir. Et le public féminin est agglutiné contre les barrières. J’écoute, d’une oreille distraite, le soundcheck de Rising Sparks, un quartet qui nous vient de Gentinnes, en Brabant Wallon. Le band implique le chanteur Adrien Binon, le gratteur Mika Sompp, le drummer Manuel De Kan et le bassiste Julien De Wolf. Dès le début du set, les filles massées à l’avant réagissent avec enthousiasme et bondissent dans tous les sens. Androgyne, le look du chanteur me fait penser à un Bowie glamoureux. Perso, j’estime qu’il en fait un peu trop. L’auditoire semble apprécier. Pas tellement votre serviteur qui finit par décrocher…

Feel a remporté le concours ‘L’envol des Cités’, en 2014. Un trio athois fondé en 2012, partagé entre le drummer Martin Moreau, le bassiste Hantson et le chanteur/guitariste Kevin Cools. Ce sont aussi les nouveaux protégés de Moonzoo Music, le label de Mario Guccio et de Machiavel.

A l’instar de Black Mirrors, Feel puise ses sources musicales, à la fin des 60’s et au début des 70’s. Pensez à Hendrix et Led Zep. Mais aussi à Buckley. Jeff davantage que Tim. Auquel Kevin ressemble quelque peu. C’est ce que me souffle à l’oreille, mon voisin. Mais je lui signale néanmoins que le style du trio est quand même plus contemporain. Et puis, il y a une alternance entre moments puissants et paisibles, dans leur expression sonore.

En intermède, Mario Guccio vient interpréter en solitaire, un extrait de « Link ». Manifestement, pour son projet, il a adopté une formule électro/rock. Et il se débrouille plutôt bien. Perso, je le préfère d’ailleurs bien mieux dans ce contexte, qu’au sein du Machiavel actuel.

Feel revient ensuite sur le podium. Il est venu défendre son opus éponyme, qui sort le 14 avril. Leur rock est carré. Sur les planches, les musicos prennent leur pied et communiquent leur bonne humeur aux premiers rangs. L’auditoire commence enfin à grossir. En fin de parcours, Mario rejoint le band sur l’estrade, pour attaquer le « Fly » de Machiavel. Toute ma jeunesse ! L’adaptation est réussie et prend même une autre dimension, plus dynamique, plus métallique et même speedée. Feel est programmé lors de la plupart des festivals d'été. Vous ne devriez donc pas les manquer.

L’horaire a été bousculé, mais bonne nouvelle, il y a du peuple pour accueillir la tête d’affiche, Jane Doe And The Black Bourgeoises. Une formation louviéroise, qui à force de travail est parvenue à faire son trou. Julie, Angel, Nico, Dan et Dave sont habituellement soutenus par trois jolies choristes. Une seule les accompagne, ce soir. Après avoir entendu leur soundcheck, j’en conclus que le combo a la pêche ! Et il va le démontrer.

Nico se déchaîne sur les peaux de ses fûts. Julie a la rage dans la voix. Une voix rocailleuse, un peu comme Joan Jett (NDR : mais Ju est issue de Carnières, pas de Philadelphie). Derrière sa basse, Dan (NDR : un hybride entre Zorro et Buffalo Bill) incarne la force tranquille. C’est sa maîtrise qui fédère l’ensemble. Angel est monté sur ressorts. Ses riffs de guitare sont efficaces, dévastateurs, meurtriers et terriblement métalliques. Les spectres de Jimi Hendrix (encore !) et de Joe Satriani planent. Son regard vous transperce. C’est déjà lui qui assurait le show chez Inc.Ognito. Il a également pris l’ascendant au sein du combo. De petite taille, il se faufile, tel un serpent. Il ne craint pas d'affronter la foule. Et focalise tous les regards. Depuis qu’il a débarqué au sein du line up, Julie assure le second rôle. Mais elle l’assure parfaitement. Jane Doe nous propose des extraits de « Popaganga » et « Angel Crash ».

Bref, ce soir, le public va se prendre une claque magistrale. Difficile de se relever après une telle gifle. Votre serviteur décide d’ailleurs d’en rester sur cette excellente impression.

Le festival va cependant se poursuivre jusqu’aux petites heures, par deux solides groupes de reprises. Tout d’abord Radiofake. Et ensuite le meilleur cover band d’AC/DC, Machine Gun. Pas de souci, il va mettre une ambiance de feu. Janique et Laurence, on se revoit pour la troisième édition de 'La vie en Rock', et probablement lors de l’un ou l’autre concert...

(Organisation : ASBL La Vie En Rock)

Black Mirrors + Rising Sparks + Mario Guccio + The Feel + Jane Doe & The Black Bourgeoises + Radiofake (coverband) + Machine Gun plays AC/DC + Hot Links (DJ Producteur)

 

 

dimanche, 29 mars 2015 20:44

Rose Mountain

C'est au Collège que Mike et Marissa ont fondé Surgery On TV. Le groupe change fréquemment de line up et finit par se stabiliser, sous la forme d'un trio, après avoir la rencontre de Jarrett. Il se rebaptise donc Screaming Females et participe allègrement aux concerts rock underground du New Brunswick (New Jersey). Ce trio infernal réunit alors la chanteuse/guitariste Marissa Paternoster, le drummer Jarrett Dougherty et le bassiste King Mike. Ils accordent leur confiance à Don Giovanni Records, un label du coin, à partir de leur troisième elpee, « Power Move ». En 2010, ils publient leur quatrième opus, « Castle Talk », et en 2012, le cinquième, « Ugly ».

« Rose Mountain » a bénéficié du concours de Matt Bayles (Mastodon, The Sword), à la production. En 10 pistes pour 35 minutes, le combo nous balance du rock'n'roll carré, dense, précis, yankee et sans la moindre fioriture.

Les riffs de guitares dispensés par Marissa, tout au long de « Empty Head » et « Ripe », sont nerveux, entêtants et même perturbants. « Wishing Well » s’ébroue en douceur, avant de s’activer, moment choisi par Mrs Paternoster pour poser sa voix graveleuse, rocailleuse. Matt Bayles balise « Burning Car » et « Broken Neck », deux morceaux bien structurés mais aussi puissants et musclés. « Rose Mountain » libère des riffs de gratte parfaitement ciselés. « Triumph » prend un virage encore plus métallique avant que « Hopeless » nous plonge dans le punk des 80’s. 

Simple, mais efficace, « It's Not Fair » lorgne vers Dinosaur Jr. Et l’elpee de s’achever en apothéose par « Criminal Image », un titre inéluctablement… meurtrier… 

 

dimanche, 29 mars 2015 20:37

Dance And Cry

Après avoir publié « Alive In Us », en mars 2015, un brillant premier album enregistré sous la houlette de Trentemøller, Darkness Falls nous propose son second opus, « Dance and Cry ». Cette formation danoise féminine est née en 2009. Un duo réunissant Josephine Philip et Ina Lindgreen. Au sein de leur pays, les filles ont énormément de fans. Deux singles ont préludé la sortie de cet LP, « The Answer » et « Hazy ». Et pour poursuivre l’effeuillage très sexy de ce nouvel essai, elles ont décidé de graver le titre maître de ce quatrième long playing, en single, également.

Les voix de Josephine et Ina sont lumineuses, atmosphériques et printanières. Les oiseaux chantent. Les bourgeons s'ouvrent et les jonquilles fleurissent. « Night Games » est une invitation spontanée à rejoindre le dancefloor. Une compo empreinte de douceur et nappée de claviers. Electro/pop, « The Answer » nous entraîne au cœur des fjords scandinaves. Tout comme le plus ténébreux « Darkness Falls », caractérisé par ses choeurs envoûtants. Mais au sein de ce paysage glacial, les harmonies vocales vous réchauffent le cœur. Seules les percus nous maintiennent en éveil, tout au long du fragile « Paradise Trilogy I ». « My Father Told Me (He Was Wrong) » est une autre piste qui vous conduit sur la piste de danse. Telle la marée montante, « Midsummer Wall » est envahi de riffs de guitare. Et « Thunder Roads » clôt cet elpee qui conjugue à merveille charme et esthétique…

 

dimanche, 29 mars 2015 20:33

For My Blood (Ep)

J’avais découvert cette formation, dans le cadre du festival dourois, La Vie En Rock. Comme tous les artistes qui s’y étaient produits, ce jeune groupe brugeois avait cédé son cachet à l’association pour la recherche contre le cancer.

Transcoder est né en 2009. Steven Van Havere, le batteur d’Arid, est impressionné par une de ses prestations ‘live’. Il enrôle donc le combo comme supporting act, le 19 février 2011, à l'Ancienne Belgique. Dans la foulée, Jasper Steverlinck invite les musicos dans le cadre de l'émission 'De Poulins', programmée sur ‘Studio Brussel’. Ce qui leur permet de revenir à l’AB Club, le 6 février 2012. En mars de la même année, le band consacre un clip à sa chanson « Fading Flame », une vidéo qui met en vedette la chanteuse et présentatrice de radio/tv, Roos Van Acker.

En février 2013, il publie un Ep 6 titres, sous la forme d’un vinyle, intitulé « For My Blood ». Très prometteur, ce disque avait été enregistré sous la houlette de Luc Van Acker (Revolting Cocks, Primitive Race), un personnage qui jouit d’une solide notoriété au Nord de la Belgique.

Reconnaissant pour influences majeures, les Stooges, Sonic Youth, Joy Division et Radiohead, Transcoder est un quintet particulièrement dynamique sur les planches. Drivé de main de maître par le chanteur Jan Van Acker, il implique également le bassiste Miguel Wensch (NDR : aisément identifiable vu sa moustache de mousquetaire), le drummer Minco De Bruin, ainsi que les guitaristes Steve Lehnen et Jonathan Verrier (NDR : qui a remplacé Francis Isebaert).

En attendant la sortie d’un premier album, le band nous propose un Ep baptisé « For my blood ». Titre de rock graisseux et musclé « Eternal » est écorché par les éclats d’une des  six cordes particulièrement incisives. Plus carré mais tout aussi pêchu, « Fading Flame » évolue aux confins du hard rock, une piste canalisée par la section rythmique. « Style Of Life » libère une énergie digne de Triggerfinger. La montée en puissance observée sur « Cry » est parfaitement maîtrisée. Caractérisé par des riffs de grattes bien saignants, « Shoot Me Down » est le titre de l’Ep qui me botte le mieux, un disque qui s’achève par le puissant « Shitfaced ».

 

Les concerts en appartement sont organisés par Frédéric Bulté (Les Soirées Cerises). Fred, aka Fred Cerise, est le plus grand programmateur et organisateur de concerts gratuits à Bruxelles. Très sympathique, c’est un vrai découvreur de talents. Chaque semaine, il organise au moins un spectacle musical par jour. Parfois deux ou trois. Dont celui-ci. Pour lequel il est absent. Difficile de se couper en trois. C’est une formule que j'apprécie tout particulièrement. Le public est limité. La proximité entre celui-ci et l'artiste est optimale. L’ambiance est conviviale. Le concept est gratuit. A la fin du show, l’artiste fait passer un chapeau. Chacun y met ce qu’il veut. Ce sera le cachet. C'est déjà la deuxième fois que je me rends dans l’appartement de Michel et Nathalie Rommelaere pour assister à ce type de représentation. La première, c’était pour le set du Canadien Woodpigeon, qui pourtant remplit aisément le Botanique. Les hôtes sont charmants. Les invités apportent leurs boissons et l'audition se déroule presque en famille.

Ce soir c'est au tour de Sarah Carlier de s’y produire. L'artiste a déjà assuré quelques premières parties prestigieuses et pointé le nez lors de festivals conséquents. Sous la formule du concert en appartement, c'est sa première. Si sur une grande scène, elle se montre particulièrement à l’aise, ici elle semble avoir le trac. Dans l’auditoire, je remarque la présence de son papa, Sylvain, ainsi que de Manon, sa fidèle amie, devenue la manager. Elle signe d’ailleurs 5 titres du dernier opus…

Une petite estrade a été installée dans la cuisine. Une chaise y est posée. Ce soir, Sarah ne pourra compter que sur sa guitare, sa voix et son ampli. Après avoir accordé son instrument, elle attaque son set. Manifestement, elle est stressée. C’est un exercice de style difficile, il faut le reconnaître. Mais pas insurmontable, car au fil du temps, elle commence à maîtriser son sujet. En fait, c’est son sourire ravageur qui détend l'assemblée. Elle finit elle-même par se décontracter et commence à discuter avec les spectateurs, serrés aux premiers rangs. L’auditoire est limité à une cinquantaine de personnes. Le public est attentif.  

« She Said » ouvre le bal. Mon voisin de droite me confie que ce récital lui plaît, et me demande si je la connais. Ben quand même, depuis le temps. Il continue à me poser des questions sur l’existence d’un hypothétique album, des conditions d’enregistrement, et tout le Saint Tremblement. Il commence un peu à m'énerver et d'un ton courtois, je l’invite à la mettre en sourdine, à écouter et à apprécier. Sarah embraie par « Misery », un extrait du dernier elpee. La voix est chaude, le virage soul de Sarah enchante l'assemblée. En concert électrique, c'est plutôt du côté de Kingston que le soleil pointe. On passe ensuite à « Call You », la douceur est de rigueur, un petit retour au calme. Toute l'émotion de l'artiste passe dans la voix et le jeu de guitare. C'est presque divin. D’ailleurs, le gars de droite est en extase. Je pense qu'il devient amoureux. « For Those Who Believe », c’est le titre éponyme du premier opus de Sarah, mais aussi le premier morceau qui m'a fait vibrer. Elle nous propose sa version personnelle du « Going Back To My Roots » de Richie Havens. C’est une de ses influences majeures. Pour « Mr James », le gimmick de guitare met le cap vers la Jamaïque, alors que la voix se révèle purement soul. Si j’apprécie cette compo sous son format électrique, elle prend une autre dimension en acoustique. Raison pour laquelle, il est intéressant d’assister aux deux configurations. Issu de « For Those Who Believe » (NDR: c’est le titre de son premier LP), « Chorus Man » baigne dans une douceur certaine.

« Dreams » est un titre plus paisible au cours duquel la voix de Sarah exerce ses charmes… Et « Since » de poursuivre dans le même registre. Une autre cover, celle du « Hey Joe », popularisé par Jimi Hendrix. Et son adaptation est digne du maître. Le set s’achève par la chanson phare du dernier opus, « SMS » (« Save My Soul »), ce fameux hit écrit en famille. Un rappel quand même, au cours duquel elle reprend le « Billie Jean » de Michael Jackson. Une adaptation originale magnifiée par la voix de Sarah. Et la soirée de se terminer par « Resistant », un morceau que je découvre.

Bref, ce soir, le public a été conquis par la simplicité (NDR : elle remercie régulièrement le public) et le talent de Sarah Carlier. Et comme le son était nickel, je dois avouer avoir également passé une excellente soirée.

(Organisation Frédéric Bulté : Les Soirées Cerises)

Ce soir, le Cirque Royal est plein à craquer. Pas étonnant, puisque Christine & The Queens s’y produit. Héloïse Letissier, aka Christine, avait déjà rempli l’Orangerie du Botanique, il y a peu. Elle fait donc son retour, flanquée de ses trois musicos, mais également de deux danseurs fantastiques. Elle a fréquenté les cours d’art dramatique ; un background qui va transparaître tout au long des 90 minutes de son show.  Votre serviteur n'a pas reçu son sésame via l’organisateur. Les websites sont écartés. Dommage ! M’enfin, Didier est un petit futé et sa Botacarte lui permet d’accéder au spectacle…

Paradis assure le supporting act. Un duo français de musique électronique qui bidouille derrière une immense table installée à l’avant-scène, sur laquelle est posée des tas de machines, des synthés et autres samplers. Tiens, dans leur set list, il y a une version électro d’une compo d’Alain Souchon, « La ballade de Jim ». Pas vraiment convaincante. Et on ne peut pas vraiment qu’une interactivité s’établisse entre le tandem et le public…

Il est 21 heures lorsque la Reine Christine déboule sur l’estrade, suivie de deux danseurs, qui vont même se muer, parfois, en contorsionnistes. Christine vient de publier son premier album, « Chaleur humaine », un elpee précédé par le single « Saint Claude ». L’opus a été enregistré sous la houlette d'Ash Workman (Metronomy, Klaxons et Summer Camp). Le public est déjà très chaud. Christine lui adresse directement la parole, et notamment aux spectateurs des premiers rangs, sans pour autant oublier de remercier ses aficionados. Et elle a de la répartie ! Elle attaque une cover audacieuse du « Paradis perdu » de Christophe, une adaptation à laquelle elle a judicieusement intégré des textes de Kanye West. Elle revisite complètement le « Photo Souvenir » de William Sheller. Emprunté à Mickaël Jackson, le pas de danse exécuté par la diva est savamment coordonné. Dispensé par des tubes leds, le light show monte ou descend selon les chansons, éclairant tantôt l'un, tantôt l’autre musicien, tantôt encore le trio dans son ensemble. Christine à une voix particulière, mais qui flatte l’oreille. Elle nous parle de ses chansons et tout particulièrement de son LP « Chaleur humaine ». Une invitation à se rencontrer et même à s'enlacer. Très complice à l’égard de son auditoire, elle reste pourtant humble et accessible, malgré le succès fulgurant de sa carrière.

Au second rappel, elle entre en totale communion avec le public pour « Nuit 17 à 52 ». Tous les smartphones sont allumés, comme autrefois les briquets. Et le spectacle est tout bonnement magique… 

Christine & The Queens revient en Belgique prochainement. Le 28 juin 2015, dans le cadre du festival Rock Werchter et le 2 octobre à Forest National.

 

Page 87 sur 101