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Didier Deroissart

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jeudi, 01 décembre 2022 16:12

(Hed) PE, le caméléon du rapcore…

Ce soir, le Zik-Zak accueille trois groupes. En supporting act, SmokeBomb ainsi que Psycho Village et en tête d’affiche, (Hed) P.E, un crew ‘old school’ qui compte 24 ans de carrière au compteur.

Hed PE, également connu sous le patronyme de (HeD) Planet Earth, est une formation américaine originaire de Huntington Beach, en Californie. Son rapcore est le fruit d’un mix entre différents styles musicaux, puisant aussi bien dans le hip hop et le reggae pour les vocaux que dans le nu metal/punk (les guitares lourdes), le grind/punk (les drums), l’électro (les samples) que le DJing (les scratches). A son actif : dix albums studio. C’est la seule date de la tournée européenne qui passe par la Belgique. Bonne nouvelle, il y a du peuple dans la place.

Comme les musiciens de Psycho Village accusent 3 heures de retard, à leur arrivée, c’est la combo belge SmokeBomb qui ouvre les hostilités. Et le premier concert est retardé de 30 minutes. Ce combo est responsable d’un cocktail groovy entre hip hop, punk et métal.

Les membres du quintet ont choisi des pseudos à coucher dehors. Jugez plutôt. Aux drums, G. Loose. A la basse, TanBomb. A la guitare, Gravel Piet ; et derrière le micro, K. Arnish. Sans oublier DJ CrustKiller, le préposé derrière les platines, qui se charge des scratches. Les musicos semblent à l’étroit sur le podium, vu le matos déjà installé pour les sets suivants. Ce qui ne les empêchent pas de déménager sur les planches. Et tout particulièrement K. Arnish. Excité comme une puce ou monté sur ressorts (au choix !), il va déjà mettre le souk dans la fosse. Et les autres musiciens ne sont pas en reste. Seul le drummer frappe ses fûts en puissance et cadence ; mais en l’observant trépigner, il ne serait pas hostile à l’installation de roulettes sous son kit de batterie.  

L’essentiel de la setlist émane d’une cassette démo baptisée « Ninja Tape ». Parue en 2018, elle est devenue depuis, un collector. Elle recèle 7 plages qui suintent l’art de rue. Les titres présentent une structure globalement similaire avec des couplets à l’accent léger et des refrains qui vous embarquent dans un tourbillon d’énergie. Mais le combo va également nous réserver le dernier single, « Harvest », ainsi que l’une ou l’autre nouvelle compo. La voix de K. Arnish répond bien aux codes du hip-hop et lors des refrains, elle descend agréablement dans les graves, ce qui communique davantage de férocité à l’expression sonore…

Setlist : « Intro », « Showtime », « PMA », « Out Of Control », « The Way We Do It », « Stone Art Anthem », « Interlude », « Impakt », « SmokeBomb », « Harvest », « Face The Fact ».

Place ensuite Psycho Village. Un band fondé en 2009 par le chanteur et guitariste Daniel Kremsner, alors qu’il n’avait que 15 ans… Le style musical ? Il navigue quelque part entre post-grunge, rock, pop et hard rock. Le line up a enregistré un changement de bassiste, puisque Jarred remplace Maximilian Raps, qui a dû quitter l’aventure, pour raisons de santé. En outre, Johannes Sterk n’a pu se libérer pour la tournée, retenu par son travail. Et c’est Brad qui le supplée derrière les fûts.

Une toile est tendue en fond de scène pour permettre la projection de vidéos. La setlist va privilégier les morceaux issus des deux premiers elpees studio, « Selfmade Fairytale - Part 1 » (2014) et « Unstoppable » (2019). Mais aussi de nouvelles chansons, à l’instar du single « Fragile », paru en avril dernier.

Passé les sonorités électroniques saupoudrées tout au long de l’intro de « Chasing The Sun », la guitare prend le relais et libère des riffs bien balancés, alors que la voix se révèle puissante et très mélodique. Le refrain est entraînant. Une compo sculptée dans un alt rock teinté de post punk. La ligne de basse incite à la danse, tout au long du percutant « What Was That ». Autre compo récente, « Finally Over » est ravagée par les sonorités de gratte, alors que le refrain demeure accrocheur. Etonnant, mais parfois la voix de Daniel emprunte des inflexions Billy Corgan (Smashing Pumpkins). La section rythmique canalise parfaitement « Half Caste Symphony », un morceau au cours duquel les riffs de la six cordes deviennent huileux voire graisseux, alors que belliqueux, le vocal trahit des réminiscences grunge. Une voix qui redevient très mélodique sur « Fragile », alors que sauvages mais fringants, les claviers frôlent l’univers de Bring Me The Horizon… Un chouette concert !

Setlist : « Chasing The Sun », « What Was That », « Finally Over », « When I Look Around Me », « Half Caste Symphony », « Fragile », « Unstoppable », « Legendary ».

Casquettes bien vissées sur le crâne, les musicos de (Hed) PE grimpent sur l’estrade. Un quatuor réunissant le chanteur et leader Jared Gomes (Paulo Sergio Gomes), le drummer Major Trauma (Jeremiah Stratton), le guitariste Gregzilla (Greg Harrison) et le bassiste Kid Bass (Kurt Blankenship). Particularité, les manches de ces deux derniers possèdent une corde supplémentaire.  

Dès le premier morceau, « R.T.R. », issu de l’Ep « Sandmine » (2021), la foule est en ébullition. Les spectateurs jumpent, bondissent et parfois se lancent dans le crowdsurfing. Planté devant le podium, votre serviteur bat en retraite et s’installe près de la table de mixage, où l’endroit est moins périlleux. « Killing Time » nous replonge en 2000, un extrait du second elpee, « Broke ». Les grattes sont lourdes et les riffs brefs. Du rapcore ‘old school’ dans toute sa splendeur ! Dans la salle, la température monte encore de quelques degrés. Gomes se sert d’un melodica, un instrument qui apporte une fraîcheur certaine à l’expression sonore. Les musicos ont l’air amusés de voir le public s’enflammer. Extrait de l’album « Back 2 Base X » (2006), « Let's Ride » se distingue par des accords de gratte naturellement distorsionnés et saturés, une ligne de basse charnue et un drumming explosif. Bien que plus paisible, l’adaptation rapcore du « Get Up, Stand Up » de Bob Marley et de ses Wailers fait un véritable tabac. Certaines compos exhalent même un parfum venu des plages de la Jamaïque. La machine est bien huilée. La formation est manifestement capable d’adapter des tas de styles musicaux. Et même parfois dans l’esprit du Clash. Entre nu metal, rapcore et punk, « Peer Pressure » remet un coup de pression. Intensité qui ne faiblira jamais jusqu’au dernier morceau de la setlist…

(Hed) PE constitue probablement le plus brillant caméléon du rapcore…

vendredi, 25 novembre 2022 12:18

Quelle maîtrise à la guitare !

Ce vendredi 25 novembre, Jennifer Batten se produit au Zik-Zak, à Ittre. Et ce n’est pas n’importe qui, puisque cette guitariste américaine a participé aux tournées de Michael Jackson, de 1987 à 1997 (NDR : elle a également collaboré aux sessions d’enregistrement de l’album « Bad » et au célèbre « Thriller ») ; et entre 1991 et 2001, elle a voyagé et enregistré en compagnie de Jeff Beck. Agée de 65 ans, cette musicienne itinérante a gravé trois elpees solos : « Above Below And Beyond » (1992), un opus pour lequel elle avait reçu le concours de Michael Sembello, célèbre producteur et guitariste de Stevie Wonder, « Momentum » (1997) et « Whatever » (2008). A une certaine époque, elle militait au sein de 6 groupes différents pour lesquels elle jouait aussi bien du rock, du métal, du funk que de la fusion. Certains médias n’ont pas hésité à la considérer comme une véritable guitar-héro, à l’instar de Slash, Jeff Beck, Steve Vai, Peter Brampton, Éric Clapton ou Joe Bon amassa. Mais très étonnant, il n’y a pas plus de 70 personnes pour assister au concert de cette artiste qui possède un tel cv…

Longue crinière blonde, tenue pailletée pour ne pas dire glamour, plutôt sexy, Jennifer Batten grimpe sur l’estrade. En fond de scène, des vidéos vont défiler sur un écran géant ; des clips pour lesquels elle a composé la musique. Pendant 45 minutes, elle est seule, armée de sa gratte, face au public et devant son tapis de pédales ; et le tout est discrètement enrichi de sonorités électroniques. Le light show est tout aussi sobre, les oscillations stroboscopiques risquant de lui provoquer des crises d’épilepsie. Bref, un éclairage suffisant pour percevoir ses accords sur ses six cordes. Et cette simplicité touchante et intimiste se traduit par une forme de complicité auprès d’un public attentif à sa prestation. Au cours de ce premier volet instrumental, elle va notamment adapter des compos de Billie Ellis, Britney Spears, Imagine Dragons, Jeff Beck, mais aussi interpréter des morceaux issus de sa plume.

Après un entracte de 10 bonnes minutes, Jennifer revient sur le podium, flanquée du bassiste/vocaliste Niklas Truman et du drummer John Maclas. Au répertoire, à nouveau des reprises. Et notamment d’Aretha Franklin, de Jeff Beck, de Toto et de ZZ Top, dans différents styles qui vont osciller le la pop au rock, en passant par le jazz, le blues et le bluegrass. Pas de convers de Michael Jackson, mais une performance tour à tour technique, expérimentale ou avant-gardiste, au cours de laquelle le bassiste prête, de temps à autre, sa voix. Mais quelle maîtrise à la guitare !

(Organisation : Zika-Zak et Rock Nation)

vendredi, 16 décembre 2022 17:10

Edouard Van Praet a la gueule de bois…

Le 25 novembre 2022, Edouard Van Praet sortait son second Ep 7 titres, « Cycles ». Van Praet un extra-terrestre dans le paysage musical belge. Deux nouveaux clips accompagnent la sortie de l'Ep : « Ride », paru le 2/11 et surtout « Ivresse De Minuit », clip réalisé par Alice Khol dont la sortie est prévue pour le 16 décembre 2022.

« Le Beau Bizarre » de Edouard Van Praet est un titre de l’Ep « Cycles ». Ce morceau ne fait pas une référence directe au huitième album de Christophe, paru en 1978, pourtant, une grande similitude existe dans la démarche du projet de l’ovni belgo-canadien Edouard van Praet. Cet appétit insatisfait pour une musique ‘protéiforme’, à la frontière des genres et déliées de toutes conventions. Ce beau, dans la musique, ce bizarre dans la posture et l’énergie. Aujourd’hui âgé de 25 ans, Edouard compte déjà à son actif un premier Ep, « Doors », paru en juin 2021. Ce dernier était composé de 5 titres folk/rock, un poil psychédélique, où voix, synthés et guitares bâtissent un paysage qui peut paraître familier mais qui accroche d’emblée l’ouïe.

« Doors » recueille de nombreux retours sympas de la part de la presse belge francophone et néerlandophone. Un an plus tard, Edouard décroche un Tremplin au Botanique, puis au Dour Festival. En vrai bête de scène et gavé par l’énergie de la scène et ce besoin libérateur de s’exprimer à travers sa musique, il passe la seconde. Ses goûts musicaux s’élargissent à l’écoute des synthés de Feu ! Chatterton, d’hyperpop (Sega Bodega) et de cloud rap (Laylow). Contemporaines d’une époque troublée, ses névroses se propagent et pour lutter, Edouard apprend à lier ses deux vies. Les études en psycho (le jour) et la musique (la nuit). L’art à travers la psychose. Quoi de plus personnel mais aussi de plus universel ?

Dans l’ombre de ses héros, allant de Jim Morrison à Alex Turner, Edouard s’émancipe. Au diable les étiquettes, le punk, le rock, la pop... Il embrasse sa passion et arbore son nom comme étendard, comme une prise de risque aussi.

Prochains concerts :

15.03.23 @ De Leest Cultuurhuis, Izegem

25.03.23 @ Maison Folie, Saint-Ghislain

Et beaucoup d'autres encore à annoncer en 2023

Pour découvrir la vidéo de « Ivresse de Minuit », c’est ici 

 

dimanche, 04 décembre 2022 11:29

Chanson française 2.0

Chanteuse, actrice, danseuse, circassienne, Aloïse Sauvage a plus d'un tour dans son sac. Son premier Ep, « Jimi », confirmait en 2019 tout le bien qu’on pensait d’elle et a littéralement fait le buzz... Dans la foulée, son premier elpee, « Dévorantes », était paru fin février 2020, juste avant le confinement. Pas de chance, les ventes de cet opus se sont arrêtées et elle a dû annuler plus de 50 concerts. Elle vient de publier son second LP, « Sauvage ».

À bientôt 30 ans, Aloïse a compris que la vulnérabilité était une force. Elle questionne celle qu’elle était et qu’elle reste. Dans ses oreilles, Kanye West, Noga Erez, Stromae, Orelsan, Justin Bieber. Dans son regard, Oeeping Tom, Vimala Pons, James Thierrée, Wim Vandekeybus. Elle conjure les tabous, scande la rue, la nature, la sensualité, le courage d’être soi et fait don au public de son inépuisable vitalité.

Le concert qui va se dérouler ce soir, était prévu depuis 3 ans. Il avait été reporté à 3 reprises. L’Orangerie du Botanique est pleine à craquer…

Le supporting act est assuré par Simia. Un jeune rappeur originaire du 13ème arrondissement de Paris, qui a vécu une partie de sa vie au Canada. C’est la première fois qu’il se produit en Belgique.

L’artiste a commencé à sortir des clips en 2016, mais ce n’est qu’aujourd’hui qu’il commence à récolter les fruits d’un travail de longue haleine en proposant une musique hybride oscillant entre hip hop et rock. Tour à tour chantée ou rappée, elle lui ressemble furieusement. Et pourtant, il reconnaît comme influences majeures, les Strokes, Arctic Monkeys, Oxmo Puccino, Népal, Radiohead, Pixies, The Cure, Joy Division et Nirvana. Son dernier Ep, « Trop tard », est paru en mai dernier, un essai produit par PHAZZ (Orelsan, Oxmo Puccino, SCH) qui dépeint la vie de Simia, ses sentiments, ses épreuves. Et son premier elpee, « Spécial », remonte au mois d’octobre 2019.

Sur scène, il est uniquement soutenu par Renaud à la guitare. Un PC est placé à la gauche de ce dernier qui lui permet de lancer les samples de percus et les beats. On comprend alors encore mieux ses chansons, sorte de post punk à l’énergie viscérale, délicieusement mélodique, mais dont le groove entêtant est hérité du hip-hop.

Tout au long de l’entraînant, « Trop Tard », le titre maître de l’Ep, tout le monde saute sur place, tant sur les planches que dans la fosse et particulièrement au sein du public très jeune… et féminin. Lors des morceaux interprétés en piano/voix, la voix de Simia évoque celle de Jean-Louis Bertignac. A l’instar de « Elle te Hante ». « Doucement » fait craquer les cœurs des minettes. Les paroles parlent de la vie, de ses joies, de ses désespoirs et de ses perspectives. Dans la dernière chanson de son set, il revisite « Je ne sais pas danser » de Pomme, dans un style mi-rap, mi-rock.

Le gaillard a de l’avenir sur les planches, il est généreux, sympa, humble et sait mettre de l’ambiance…

Trois estrades ont été installées sur le podium de l’Orangerie. Une pour accueillir le drummer Mathieu Épaillard (un pote à Roméo Elvis, dixit ses parents, postés à côté de votre serviteur), une pour Aloïse (NDR : of course, au centre) et une dernière pour le claviériste Victorien Morlet.

Aloïse débarque. Elle est vêtue d’un body noir et d’un pantalon mauve (NDR : un survêtement de sport !) Le set d’ouvre par « Montagnes russes », la première plage de l’album « Sauvage ». Une chanson criante de criant de vérité car vécue par l’artiste. Chaleureuse, interactive, telle une amie, elle confie ses joies, ses humeurs, ses malheurs et ses émotions à son public. La voix est vocodée et semble sortir d’un cyborg. Et pourtant, il s’agit bien d’Aloïse. Dans « Soulage », elle demande de pouvoir décoller dans sa carrière. Elle se regarde dans un miroir et se livre, à travers sa poésie. « XXL » apporte un peu de douceur.

Suivant les morceaux, Eloïse s’assied sur le bord de l’estrade ou danse le hip hop. La chorégraphie est superbement exécutée.

Issu de l’elpee « Dévorantes », « Si On S’Aime » parle d’amour et de déception amoureuse.

Résolument hip hop, « M’Envoler » reflète la fragilité de l’artiste. Elle joindra le geste à la parole et s’envolera dans les airs. Elle rappelle sa présence à Forest Naional, le 22 décembre, en première partie d’Angèle (NDR : elles sont amies). ‘Depuis minus on est focus’, scande-t-elle dans son nouveau single « Focus », où elle se libère de liens qui l’entravent et où elle souligne son insatiable appétit artistique et son refus de l’hypocrisie. Un r’n’b abordé dans l’esprit de Juicy.

Aloïse Sauvage a des convictions et les clame haut et fort. Elle dédie notamment plusieurs titres de « Dévorantes » à la lutte contre l’homophobie, et tout particulièrement « Jimy » et « Omowi », presque considéré aujourd’hui comme un chant militant. Ces deux titres associés à « A l’horizonale », associés en medley, ce sont 3 hits, au cours desquels, c’est le souk dans la salle, surtout pour ce dernier morceau. L’artiste sert sa lutte par ses propos, mais aussi par le débit effréné avec lequel elle déclame chacun de ses mots. Chaque phrase percute de plein fouet…

Lors du premier rappel, elle nous réserve « Toute La vie ». Mais le public est très chaud et en réclame encore ; à tel point qu’elle reviendra encore, à deux reprises.  

Le rap est l’avenir et le renouveau de la chanson française et Aloïse Sauvage en est manifestement devenue un de ses brillants fers de lance…  

Setlist : « Montagnes Russes », « Soulages », « XXL », « Si On S’Aime », « M’Envoler », Pépite », « Joli Danger », « Fumée », « Focus », Medley : « Jimy -Omowi - A L’Horizontale », « L’Orage », « Crop Top », « Love », « Unique », « Paradis ».

Rappel : « Toute La Vie ».

(Organisation : Le Botanique)

 

samedi, 05 novembre 2022 15:39

Du speed/power metal…

Un peu plus d’une cinquantaine de personnes s’étaient déplacées, ce samedi 5 novembre 2022, pour assister au concert de Fallen Sanctuary, une formation née de la rencontre entre l’Autrichien Georg Neuhauser (Serenity), qui au départ voulait se lancer dans un projet solo, et l’Italien Marco Pastorino, un chanteur/compositeur également impliqué chez Temperance. Les deux musicos se lient d’amitié et finalement décident de monter un nouveau groupe. Le patronyme du band est emprunté au second elpee de Serenity, paru en 2008. Le combo a gravé un premier opus, « Terranova », en juin dernier.

Le supporting act est assuré par Solitude Within. Issu du nord de la Belgique, il pratique un rock symphonique illuminé par la voix mélodique et rythmée de la chanteuse/claviériste/compositrice, Emmelie Arents (NDR : pour votre info, sachez également qu’elle écrit des livres consacrés au monde du ‘fantastique’, pour la jeunesse). La formation a publié deux elpees à ce jour. « Disappear » en 2017 et « When Kingdoms Fall » en octobre dernier. Et bien que métallique, sa musique nous entraîne au sein d’un univers fantasmagorique, à l’instar des publications de la front lady, un univers peuplé de fées, d’elfes, de chevaliers, de sorcières et de magiciens.

Le line up implique également deux sixcordistes (Jean-Paul Laffargue et Quincy Van Overmeire), un bassiste (Fré Delaey) et un drummer (Hans Sarazyn).

Le set s’ouvre par « Beautifully Broken », la plage d’entrée du dernier album. Et instantanément on est plongés au sein d’un climat mélodico-symphonico-gothique réminiscent de Delain, Evanescence, Within Temptation, Lunatica et Blackbriar, l'empreinte de The Birthday Massacre ayant apparemment disparue. Les mélodies sont superbes, les percus tonitruantes et les solos de gratte flamboyants.

Des sonorités de violon électronique entraînants traversent « Further Away », un morceau au refrain bien construit, à l’instrumentation recherchée et aux chœurs puissants qui soutiennent la voix d’Emmelie. « I’M Not Lost » calme quelque peu les esprits. Malgré l’emballement des cordes, « Land Of Disarray » accroche par son refrain entêtant et plaisant. Le drummer se distingue tout au long de « Over And Over ». « When Kingdoms Fall » bénéficie d’arrangements dramatiques et cinématographiques. Alors que les guitares se densifient, la voix douce et éthérée d'Emmelie devient particulièrement expressive. Les vocaux masculins dispensés tout au long d’« Astray » communiquent un sentiment d’angoisse, un peu comme s’ils émanaient du fond des ténèbres…

Setlist : « Beautifully Broken », « Breathe », « Further Away », « I’M Not Lost », « Over And Over », « Land Of Disarray », « Ice And Fire », « Astray », « To The Grave », « When Kingdoms Fall ».

Il doit y avoir 70 spectateurs, lorsque Fallen Sanctuary grimpe sur l’estrade. Outre Georg Neuhauser et Marco Pastorino, le band compte aussi sur le drummer Alfonso Mocerino et le bassiste Gabriele Gozzi (NDR : il assure également le chant chez Rhyme). Et trois vocalistes au sein d’un combo apportent un plus à l’expression sonore, la voix atmosphérique de Gabrielle constituant la cerise sur le gâteau.

Le set s’ouvre par « Terranova », le titre maître du nouvel opus. La rythmique est endiablée. Les riffs sont mélodiques. C’est Georg Neuhauser qui assure le lead vocal. « Now And Forever » se révèle plus graisseux qu’écrasant. Les voix de Georg et de Marco sont parfaitement complémentaires. L’ambiance monte alors d’un cran. « Rise Against The World » baigne au sein d’un climat dramatique. La construction du morceau est plus complexe. Les harmonies vocales sont à nouveau superbes, alors que les sonorités de gratte dispensées par Marco Pastorino, survolent l’ensemble. « Destiny » est d’une efficacité redoutable. La cover du « I Want It All » de Queen emporte, bien évidemment les suffrages. Georg s’autorise un petit bain de foule, et manifestement il est heureux de se mêler au (maigre) public. Bien que parfois old school, « Broken Dreams » ne les brise certainement pas, et nous rappelle des formations telles que Helloween, Angra ou Rhapsody. Et pour clôturer le concert, Fallen Sanctuary va nous réserver un titre acoustique…

Mais globalement, Fallen Sanctuary aura accordé un set de speed/power metal assez proche de ce que les musiciens pratiquent au sein de leurs formations respectives….

(Organisation : Zik Zak + Rock Nation)

 

mardi, 06 décembre 2022 11:34

Une histoire de famille…

Ce soir, Ibeyi se produit à l’Ancienne Belgique de Bruxelles. Le concert est sold out. Ibeyi signifie ‘jumelles’ en langage yoruba, idiome africain hérité des esclaves noirs, dans les Caraïbes. Etablies et nées à Paris, elles sont d’origine cubaine. Le père de Lisa-Kaindé et Naomi Díaz était percussionniste chez Buena Vista Social Club auprès d’Ibrahim Ferrer, Rubén González et Máximo Francisco Repilado Muñoz. À sa mort, les deux sœurs, alors âgées de 11 ans, apprennent à jouer du cajón, l'instrument fétiche de leur paternel, et étudient les musiques folkloriques yoruba. A leur actif, quelques Eps, et déjà trois elpees.

Le supporting act est assuré par Astrønne, une chanteuse/compositrice française qui, récemment, a publié un Ep, « Blue Phases », pour lequel elle a reçu la collaboration de LaBlue.

A 19h30, elle grimpe sur les planches, armée d’une gratte semi-acoustique. C’est la première fois qu’elle se produit en Belgique. Elle signale qu’elle se nomme Astrønne sans le ‘aute’ et qu’elle va interpréter huit chansons tristes. Elle s’installe sur un siège haut, face à son micro et une loop machine.  

Elle interprète des chansons intimistes, aussi bien dans la langue de Voltaire que de Shakespeare. Elle y parle de l’amour universel. De la passion qui emporte. Ses compos murmurent les amours qui nourrissent, qui brûlent. Et elle partage ces sentiments avec nous.

Sa voix est douce et fluette, mais au fil du set, elle prend de l’assurance. Très souvent, on pense à Irma.

Elle remercie également les sœurs Ibeyi de l’avoir choisie comme première partie. Jolie découverte !

(Voir notre section photos ici)

Vêtue d’un pantalon mauve et d’un body noir et jaune fluo, Lisa Kaindé a les cheveux longs et crépus. Elle va se charger des percus, et tout particulièrement des djembés. Habillée d’un pantalon noir et d’une veste jaune fluo parsemée d’étoiles, Naomi Diaz est coiffée en couettes. Elle se consacre au piano. Les jumelles se partagent le chant, tour à tour en français, anglais, espagnol ou dialecte yoruba. Quant à la musique, elle oscille de la world à la soul en passant par le trip hop, la néo soul, l’électro, la soul et le negro spiritual, mais sous une forme contemporaine.

Le set s’ouvre par « Made Of Gold », un extrait du dernier opus. La voix de Naomi est plus grave que celle de Lisa, mais leurs harmonies vocales sont enchanteresses voire féériques. Elles célèbrent l’attachement et le respect mutuel mais également les souvenirs vivaces et autres traditions qui vibrent en elles. Elles ressentent aussi bien la joie que la nostalgie marquée par la douleur et la disparition d’êtres chers à travers des titres vibrants et déroutants, à l’instar de Sangoma ». Elles clament leur amour l’une pour l’autre, tout au long de l’émouvant « Sister 2 Sister », en évoquant leur histoire, leurs débuts, leur famille ; et le tout est illustré par des photos et vidéos d'elles enfants

Outre le tout dernier single, « Juice Of Mandarins », le tandem va nous réserver une reprise à la sauce latino du « Would You Mind » de Janet Jackson. Mais elles ne vont pas pour autant oublier d’anciennes compos telles que « Me Voy », « Away Away », « Oya », « Ghosts » ou encore « River » …

Enfin, le groove des compos et les déhanchements dangereusement sexy des deux filles vont constamment donner envie à la foule de danser…

(Voir notre section photos )

Setlist : « Made Of Gold », « Me Voy », « Rise Up », « Lavender & Red Roses », « Exhibit Diaz », « Away Away », « Ghosts », « Creature (Perfect) », « Juice Of Mandarins », « Would You Mind » (Janet Jackson cover), « Waves », « Mama Says », « Oya », « Sangoma », « No Man Is Big Enough for My Arms », « Rise Above (This Is Not America) », « Deathless », « Hacia El Amor », « Sister 2 Sister », « River », « Ibeyi (Outro) ».

Encore : « Tears Are Our Medicine »

(Organisation : Live Nation et Ancienne Belgique)

 

samedi, 26 novembre 2022 15:20

Charlie a repris du poil de la bête…

Charlie Winston est enfin de retour. Souffrant d’une hernie discale, le dandy écossais s’était retiré du circuit. Il l’expliquera plus tard ; car il est guéri. Il vient, en outre, de graver son cinquième elpee, « As I Am », un disque paru en août dernier.  

En 2008, on apprenait à connaître ce charmant gentleman, lors de la sortie de « Like A Hobo », une chanson qui racontait l’histoire d’un clochard. Un titre qui allait devenir un énorme tube. Et pour Charlie, en ce temps-là, il marchait sur l’eau ! Tout le monde se l’arrachait : radios, télévisions et surtout festivals. Mais, c’est bien connu, le succès ne dure qu’un temps et chaque médaille a son revers. Il a alors entamé une longue traversée du désert. Il faut dire aussi que sa discographie n’était plus à la hauteur des espérances. Dès lors, les médias n’avaient plus d’autre alternative que de le bouder. Heureusement, il y a 3 mois, il a publié un nouvel opus de 14 morceaux, où Charlie se livre tel qu’il est, à savoir sans détours ni filtres. Pour « As I Am », Charlie a tout changé, jusqu’au producteur. Et il a choisi Vianey. Qui vient donner de la voix, et en anglais, sur « Shifting Paradigm ». En outre, lors des sessions, il a reçu le concours du trompettiste Ibrahim Maalouf, sans oublier les parties orchestrales, enregistrées à Rome par un ensemble de 50 musiciens.  

La première partie est assurée M.I.L.K., un artiste danois très sympathique, flanqué d’un backing group. De son vrai nom, Emil Wilk, c’est un pote de Charlie.

De M.I.L.K., on connaît surtout son hit, « If we want to ». A ce jour, il a publié un Ep 6 titres (« A Memory Of A Memory Of A Postcard ») en 2017 et un premier album (« Poolside Radio Vibe ») en 2021. Il va nous proposer de larges extraits de cet elpee.

Mais au-delà de sa carrière musicale, Emil est énormément prisé pour ses talents de vidéaste. Il a ainsi déjà réalisé des clips pour Liima, Reptile Youth, Blondage, Abby Portner et Kwamie Liv. Notamment.

A l’instar de stars du business, Charlie vient présenter le band juste avant qu’il ne grimpe sur l’estrade, à 20h00. Si les rideaux sont tirés sur les côtés et derrière la table de mixage, l’espace doit bien contenir 600 personnes.

Sur les planches Emil est soutenu par un drummer et un guitariste, également préposé aux synthétiseurs. Cheveux longs et bouclés, il possède une belle gueule et doit faire des ravages auprès des filles. Même s’il s’exprime dans un français hésitant, sa prononciation est excellente. Très interactif, il signale bien aimer la Belgique, les frites, la bière, les gaufres et le chocolat. Il cherche un appartement à Bruxelles et veut s’y installer. Le gars possède un beau déhanchement et incite le public à applaudir. Ce que ce dernier consent à faire.

Inspirée par des légendes des 70’s comme Curtis Mayfield ou Shuggie Otis, sa musique est revisitée par l’électronique contemporaine, dans l’esprit de Jungle, Leisure ou Rhye.

Bien ficelée, elle est dynamisée par les accords funkysants de la gratte, qui jouée en slapping, évoquent inévitablement Nile Rogers. Lorsque le guitariste passe à la basse, le gimmick lorgne vers un Level 42 circa eighties. Et le tout est teinté d’un chouia de disco…

Place ensuite à Charlie Winston. Il se consacre au piano, au chant et à la semi-acoustique (Une ‘Martin’ !). Ce soir, il est épaulé par un nouveau backing goup, de nationalité française. En l’occurrence le drummer Vincent Polycarpe (NDR : c’est lui qui assurait la batterie sur l'album « Jamais seul » de Johnny Hallyday), le guitariste/bassiste saxophoniste Louis Sommer (NDR : il est également acteur et compositeur) et l’autre guitariste soliste François Lasserre.

Les baffles crachent la B.O. du film ‘La panthère Rose’. La salle est plongée dans l’obscurité. Charlie s’installe derrière son piano et entame, en solo, « All That We Are », après avoir été chaleureusement applaudi par la foule. Puis, c’est l’enchantement. On n’entend pas une mouche voler (NDR : il n’y en a plus).

Charlie déclare qu’une de ses amies lui a envoyé un livre. En tournant les pages, il se reconnaissait dans le personnage du bouquin. Il a suivi, à New-York, une thérapie chez une psychologue ; et il n’a plus de problèmes, depuis, suite à de nombreux traitements… et des massages. Ce qui déclenche des rires dans la fosse.

Il raconte que lorsqu’il était chez des amis à Londres, ils avait longuement causé de la mort et de la réincarnation chez un animal. Il se retourne vers Louis qui réplique : un hippopotame. A son tour, François riposte : un phacochère.

Selon Charlie, « As I am », le titre de son opus a la valeur d’un mantra (NDR : un mantra est une formule sacrée ou invocation utilisée dans l'hindouisme, le bouddhisme, le sikhisme et le jaïnisme). C’est un moyen de rappeler qui il est et ce qu’il fait…

Mais Charlie ne répond pas aux allusions (NDR : peut-être un ours ou un lapin, on ne le saura jamais).

Avant d’attaquer « Letter For My Future Self », Charlie explique qu’il s’est envoyé une lettre à lui-même. Il l’a bien reçue. Une forme de remise en question….

Enfin pour « Like A Hobo », les 3 musicos de M.I.L.K. descendent l’escalier de gauche et s’installent derrière le piano. Emil remplace alors Saule pour la seconde voix…

Charlie Winston va accorder un rappel de trois titres, avant de tirer sa révérence, dont « Shifting paradigms », mais sans Vianney que remplace irréprochablement le drummer, armé d’une gratte semi-acoustique…

Setlist : « All That We Are », « Kick The Bucket », « Sweet Tooth », « My Life As A Duck » », « This Storm », « Limbo », « Don’t Worry About Me », « Echo », « Algorithm », « Letter For My Future Self », « Open My Eyes », « Like A Hobo », « Say Something », Unconscious ».

Rappel : « Exile », « In Your Hand », « Shifting Paradigms ».

(Organisation : FKP Sorpio)

 

 

Début 2020, Beth Hart avait annoncé partir pour sa ‘Thankful Tour’, une tournée qui devait passer par le Cirque Royal, à Bruxelles. Vu la pandémie, il sera reporté à 3 reprises et finalement, il se déroulera ce 23 novembre au même endroit.

En février dernier, elle a publié un nouvel elpee intitulé « A tribute to Led Zeppelin », au cours duquel elle rend hommage au légendaire dirigeable, en reprenant 12 de ses compos. Un disque qui fait suite à « Fire On The Floor » (2016) qui l’a vue monter un nouvel échelon en matière de reconnaissance, et un « Black Coffee » (2018), pour lequel elle avait reçu le concours de Joe Bonamassa.

Le supporting act est assuré par John Oates. Il s’agit de la moitié de Hall & Oates, un duo (NDR : et une machine à tubes) que votre serviteur avait eu l’occasion d’applaudir, en 1982, à l’Ancienne Belgique. Ce soir, il se produit sans son comparse. Et pour accompagner son chant, il va se servir de guitares semi-acoustiques. Et pas n’importe quelles grattes, puisqu’il s’agit de Martins… rutilantes ! Il est soutenu par un percussionniste. Bonnet de couleur brune vissé sur le crâne, il est assis sur un cajon et dispose d’une cymbalette à pied.

Il entame son set 10’ plus tôt que l’horaire prévu. Ce qui va lui permettre d’accorder un set de 40’ mêlant reprises de son célèbre tandem et titres issus de son elpee, « Live in Nashville », paru en 2020. Un LP ‘unplugged’ tout comme sa prestation au cours de laquelle, il va nous réserver son single, « Pushin' A Rock », mais surtout une version mémorable du « What A Wonderful World » de Louis Armstrong. Pas à la trompette, mais à la gratte semi-acoustique…

Après 20 minutes d’entracte, alors que la salle est plongée dans la pénombre, un faisceau de lumière se focalise sur l’entrée de la fosse sous la table de mixage. Beth Hart apparaît et entame un tour de salle complet en chopant les mains des spectateurs ou en leur faisant petits coucous tout en se dandinant de manière assez sexy. Une promenade qui va se prolonger pendant 10 bonnes minutes, lors du morceau d’entrée (« Love Gangster »), avant qu’elle ne grimpe sur l’estrade. Un podium au fond duquel une toile à deux coloris est tendue ; ce qui va permettre aux techniciens du light show de faire fluctuer les couleurs de l’arc-en-ciel. La Californienne est soutenue par trois musicos, soit le bassiste (également préposé à la contrebasse et au piano) Tom Lilly, le drummer Bill Ransom, une casquette vissée sur le crâne, le bassiste Tom Lilly, (qui se consacre également à la contrebasse et aux claviers) et enfin le guitariste Jon Nichols, un stetson enfoncé sur la tête. Jon est le bras droit de Beth et son directeur musical depuis 16 ans. Ils coécrivent les chansons ensemble. Il a joué, notamment, en compagnie de Jeff Beck, Slash et Joe Bonamassa et drive son propre band, quand il ne se produit pas en solo.

Dès les premières notes, la voix puissante, phénoménale, tout en nuances, à la fois sensuelle et torturée de Beth Hart charme nos tympans. Elle discute, rit, pleure, s’émeut avec grande classe aussi bien en interaction totale avec ses musicos que la foule. Que ce soit lors de ses titres interprétés au piano ou ceux partagés avec son band… Ses chansons oscillent de la joie à la mélancolie en passant par la rage et la douceur.

Tout au long de « When the Levee Breaks » de Memphis Minnie & Kansas Joe McCoy et de « Rhymes » d’Al Green cover, elle s’accroupit et invite l’auditoire à l’accompagner au chant. Elle passe derrière les claviers pour « Bad Woman Blues ».  

« Words In The Way » est attaqué sous une forme dépouillée, Tom Lilly se consacrant à la contrebasse, Jon Nichols à la semi-acoustique et Beth à l’orgue Hammond. Dans le même esprit, « Rub Me For Luck » pourrait servir de B.O. à un film de James Bond. Et toujours dans la même veine, « Thankful » est interprété en mode piano/voix, un slow langoureux au cours duquel on ne sait plus si on se trouve à la maison ou dans un club de blues…

Beth signale que le Cirque Royal est intimiste, proche du public et que le son y est excellent. Et elle a tout à fait raison.  

Il faudra cependant attendre le rappel pour enfin savourer deux extraits de son dernier long playing consacré à des reprises du Led Zeppelin, et tout particulièrement lors de la finale, à travers un « Whole Lotta Love » d’anthologie. Les interventions du batteur son magistrales, dignes de Bonham, père ou fils. Lors de ces instants magiques, la diva s’efface et se couche même sur les planches. Une fin de soirée zeppelinienne exceptionnelle !

Setlist : « Love Gangster », « When the Levee Breaks » (Memphis Minnie & Kansas Joe McCoy cover), « Rhymes » (Al Green cover), « Bad Woman Blues », « Spirit Of God », « Bang Bang Boom Boom », « Rub Me For Luck », « Setting Me Free », « Rub Me For Luck », « Thankful », « Woman Down », « Without Words In The Way », « Sugar Shack », « Can't Let Go » (Randy Weeks cover), « House of Sin »,

Rappel : « No Quarter » (Led Zeppelin cover), « Whole Lotta Love » (Led Zeppelin cover).

(Organisation : Greenhouse Talent)

lundi, 21 novembre 2022 19:31

Un folk métal venu des steppes…

En route vers la Mongolie, à travers les steppes, en compagnie de The Hu, un groupe dont la musique mêle métal et musique traditionnelle. Ils sont 8 sur les planches ! Pour y parvenir, ils se servent d’instruments conventionnels (guitares, basse, batterie) mais aussi folkloriques, comme la flûte tsuur, le morin khuur et le tovshuur, soit un violon et un luth à deux cordes, surmontés d’une tête de cheval, et assurent les vocaux en khöömii, chant diphonique guttural mongol.

Huit millions de personnes dans le monde parlent le mongol, mais The Hu a récolté plus de 90 millions de vues sur You Tube, comme si on reconnaissait dans sa musique, celle de notre passé.

C'est que la formation originaire d’Oulan-Bator, fondée en 2016, a attiré la grande foule. L’ancienne Belgique est blindée et une longue file nous attend, à notre arrivée jusqu’au bout de la rue des Pierres à hauteur de Music Village.

Le supporting act est assuré par le combo londonien King Nun. Un quintet dont le premier elpee, « Mass », est paru en 2019. Son style ? Quelque part entre punk, grunge et garage rock. Sa musique est à la fois énergique, hargneuse et explosive. Un peu comme s’il avait hérité quelque chose des Stones à leurs débuts, des Sex Pistols, des Ramones, de Nirvana et de METZ pour rester dans l’air du temps. D’autant plus que charismatiques, les musicos libèrent une expression sonore chargée d’angoisse adolescente.

En 35 minutes, le combo va livrer 10 morceaux qui décapent ou dépotent, selon que vous aimez vous y frotter ou vous y transvaser. Et tout particulièrement le single « Mess Around ». Evidemment, quand on compte trois guitaristes au sein de son line up, l’électricité gicle de partout ; et même si parfois elle est maladroite, elle s’avère particulièrement rafraîchissante. En outre, le sens mélodique est préservé. Une bonne entrée en matière !

Pour les photos, c’est ici

Setlist : « Golden Age », « Lightning To Fly », « Heavenly She Comes », « Selfish », « OCD », « Black Tree », « Live On The Beach », « Chinese Medicine », « Hung Around », « Escapism ».

The Hu débarque sur les planches sous des applaudissements nourris. Chaque musicien prend sa place sur les planches. Outre le chanteur (qui se sert encore circonstanciellement de la flûte ou d’une guimbarde) et les deux préposés à l’instrumentation folklorique, le line up implique deux guitaristes, un bassiste ainsi que deux drummers installés sur de hautes et imposantes estrades. L’un d’entre eux frappe sur des immenses tambours, dont les peaux claquent littéralement. Ces deux percussionnistes cognent tour à tour ensemble ou séparément. Mais soyez-rassurés, l’invasion de ce collectif n’est pas dirigée par Gengis Khan. Ils ont un look effrayant, mais ils sont super cool et en perpétuel interaction avec le public.

C'est par « Shihi Hutu », titre du dernier elpee que les hostilités débutent. Les instruments à cordes frottées sont bien mis en exergue et apportent une coloration vraiment exotique à une expression sonore métallique, mais mélodieuse.

Le répertoire va osciller aléatoirement entre morceaux issus de leurs deux opus (« The Gereg », publié en 2019, et Rumble of Thunder, en septembre dernier). Quelques compos plus entraînantes incitent à danser, mais pas de pogo, de round circles ni de crouwdsurfing. Le public est attentif et chante même ce qu’il ne comprend pas, lève les bras, frappe dans les mains en cadence ou pour applaudir. L’ambiance est vraiment bon enfant. Les spectateurs semblent heureux d’être là. Galbadrakh Tsendbaatar, le chanteur et leader, prend régulièrement la parole en s’exprimant dans sa langue natale. Ce qui provoque des scènes assez cocasses au cours desquelles la foule hurle et acquiesce, sans forcément comprendre ce qu’il raconte.

Il fait très chaud dans la salle, et la performance du groupe accentue encore la température dans la fosse. La setlist nous réserve des titres plus pop, à l'instar de « Bii Biyelgee » ou encore « Yuve Yuve Yu », que l'assemblée se met à reprendre en chœur. Parmi les morceaux les plus métalliques, on épinglera « Wolf Totem », « Tatar Warrior » et « This Is Mongol », qui clôture le set proprement dit.

En rappel, The Hu va nous s’autoriser une reprise mémorable du « Sad But True » de Metallica. Mais avant de tirer sa révérence, le groupe va remercier son auditoire et prendre des photos de la salle ou auprès des fans en faisant coucou par-ci, coucou par-là…

Une superbe soirée !

Pour les photos c’est

Setlist : « Shihi Hutu », « Shoog Shoog », « The Gereg », « Huhchu Zairan », « The Great Chinggis Khaan », « Uchirtai Gurav », « Shireg Shireg », « Bii Biyelgee », « Tatar Warrior », « Yuve Yuve Yu », « Wolf Totem », « Black Thunder », « This Is Mongol ».

Rappel : « Sad But True » (Metallica cover)

(Organisation : Ancienne Belgique et Biebob)

dimanche, 13 novembre 2022 18:11

Un concert à épingler… avec un trombone…

Double affiche, ce soir, à l’Ancienne Belgique où vont se produire des artistes catalans. Tout d’abord, Tarta Relean, un duo qui réunit Marta Torrella et Helena Ros. Puis Rita Payès Roma, une étoile montante du jazz. La soirée est organisée en collaboration avec LivEurope et l'Institut Catalan Ramon Llull. La grande salle est configurée en mode théâtre et c’est complet.

En général, Tarta Helena figure à l’affiche des festivals de musique traditionnelle, baroque ou contemporaine. A son actif, un album, « Fiat Lux », paru l’an dernier. En boutade, la paire qui s’inspire du mysticisme, de la liturgie et du cycle de la vie, a baptisé son style de ‘chant grégorien progressif’.

Pratiquant la polyphonie, Marta Torrella et Helena Ros chantent tour à tour en catalan, espagnol, grec, latin ou séfarade. Deux superbes voix orchestrées de manière raffinée. Des mélodies souvent anciennes, mais paraissant intemporelles à travers une vision globale. Cette musique chorale est très répandue en Catalogne.

Une table est plantée au milieu du podium. On y remarque la présence d’une loop machine, de deux petits claviers ainsi que d’une cruche en cuivre équipée d’un micro. Pas de setlist. Les vocalistes sont vêtues d’une longue robe noire à paillettes fendue sur le côté alors qu’un foulard argenté enserre leurs têtes. Très interactives, elles s’expriment, entre chaque chanson, en français, en espagnol ou encore dans un anglais… parfois hésitant.

Conjuguées, les voix passent aisément des graves aux aigus, même que parfois le spectre de Björk se met à planer. Quand elles s’écartent de la table et des micros, c’est pour communiquer une impression de distance. Mais les beats électroniques apportent une coloration contemporaine à l’ensemble. Tout comme la loop machine. Mais en multipliant les chœurs, le climat vire au baroque. En outre, le son est d’une telle pureté, qu’on a la sensation d’être dans une cathédrale.

Une jolie surprise pour cette première partie…

Rita Payés vient de fêter ses 22 printemps. Sur les planches, elle est soutenue par un drummer, un contrebassiste, la casquette en pied de poule vissée sur le crâne ; et puis surtout Elisabeth Roma, la maman de Rita, qui se charge de la gratte semi-acoustique, qu’elle joue dans un style flamenco, perchée sur un siège haut. Rita se réserve le chant (NDR : parfois on dirait qu’elle croone) et le trombone à coulisses. Bref, entre mère et fille, c’est la rencontre émouvante entre deux générations. On peut même affirmer qu’elles sont fusionnelles.  

La formation va nous réserver des extraits de ses deux elpees. Chaque musicien a droit à sa petite jam. Lorsqu’elle est limitée à la mère et la fille, l’expression sonore est plutôt paisible, Elisabeth affichant sa technique en picking, alors que Rita nous caresse les tympans de ses tonalités au trombone….

Après une performance sans voix dans la salle barcelonaise, Luz de Gas, il y a deux ans, le duo a publié son second opus, « Imagina ». Au sein de cette nouvelle aventure, il propose un répertoire de musiques originales aux sonorités sensuelles et subtiles, en mêlant jazz, bossanova, lounge, guitare classique et parfois americana. Vocaux chatoyants, dans la langue de Cervantès et parfois dans celle de Shakespeare, trombone troublant, guitare énergique et ambiance totalement ibérique, l’AB programme rarement ce type de spectacle.

Un concert à épingler… avec un trombone…

(Organisation : Ancienne Belgique, LivEurope et l'Institut catalan Ramon Llull)

 

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