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Didier Deroissart

Didier Deroissart

lundi, 09 mars 2015 12:33

Ondes étourdies

Karine Germaix est originaire de Nantes. Elle chante et joue de l'accordéon. Pas un instrument facile à maîtriser. Mais dans des mains expérimentées, le résultat peut s’avérer fascinant.

A première écoute, « Ondes Etourdies » ne m’a pas trop botté. Il a fallu que je lise le livret pour remettre le métier sur l’ouvrage. Et le second essai m’a alors paru déroutant, aventureux et beau à la fois. La musique de Karin est le fruit de la rencontre entre passé et présent. Et ses textes émargent à la bonne chanson française. Ce long playing ressemble à un petit laboratoire à idées. Et au plus je l’écoute, au plus je l’apprécie.

Finalement, la surprise est un peu comparable à celle qu’avait provoqué Ez3kiel, après la sortie de son elpee, « The Naphtaline Orchestra ». Lors de son set accordé à l’Aéronef de Lille, il y a 2 mois, la formation m’avait éblouie par ses expérimentations sonores réalisées dans le cadre de la sortie de l’LP « Lux ». Du grand art ! Je vous explique maintenant la comparaison. En concert (NDR : je l’avais découverte dans le cadre du Propulse), Karine se produit suivant deux formules différentes. Soit en solo, limité à l’accordéon, la voix et les percussions. Soit lors d’une performance plastique en compagnie de Mickomix (NDR : qui signe la pochette du disque ; et elle est particulièrement soignée). Mickomix dessine des ‘movies-pictures’ qui sont projetées sur écran, pendant le set, fusionnant ainsi graphisme et musique.

L'album est sorti en édition limitée. Les 200 exemplaires sont sérigraphiés et numérotés en digipack. Donc, c’est un collector !

« Exotisme » s’ébroue dans les sonorités profondes et mystérieuses. Elles pourraient nous conduire dans la forêt de Brocéliande, pour y rencontrer des elfes. « Oscillations » est plus difficile à digérer. Mais après plusieurs lectures, vous vous laisserez entraîner dans les abysses des grands fonds marins.

« La Fièvre » repose sur la combinaison voix/accordéon. Sur cette plage, pourtant plus accessible, l’artiste a un message à faire passer. Pour « Escarboucle », une voix atmosphérique se profile sur des sonorités austères, dispensées par le piano à bretelles, avant que l’expression sonore nous transporte dans une ambiance médiévale.

Accordéon magique et voix envoûtante colorent « Calamity Jane ». Caractérisée par ses percus incorporés par paliers, « Chanson Nue » constitue la meilleure compo de l’œuvre. Une véritable perle. Sur « Rouille », l'artiste explore des chemins sonores plus escarpés. C’est audacieux, mais jamais casse-gueule. Quoique légèrement plus rock, « Le Fantôme Du Corridor » est un morceau plus accessible, mais aussi bien ficelé.

Ce n’est qu’une suggestion, mais si l’artiste décidait d’ajouter des cuivres dans sa musique, elle pourrait grimper un nouvel échelon et pourquoi pas nous plonger dans un univers sonore aussi magique que celui de Beirut. Chapeau l'Artiste !

mardi, 03 mars 2015 00:00

Les voix des Champs…

Cette soirée constitue pour votre serviteur une découverte. Champs se produit à l’AB Club et Tula assure le supporting act. La charge de mes activités professionnelles et les embouteillages rencontrés à l’entrée de la capitale ne me permettront pas d’arriver en temps et en heure pour assister à la prestation de la première partie. Quand je débarque, elle est en fin de parcours.

Tula est le pseudo de Tallulah Smith, une artiste insulaire qui nous vient de l'Ile de Wight. Sur les planches elle est seule, armée de sa guitare électrique. Le public est clairsemé. A peine 70 spectateurs. Idéal pour le confort d'écoute. A contrario, pour les artistes, cette situation est plutôt inconfortable. La voix de Tula est douce et envoûtante. A l’aide de sa six cordes, elle libère des nappes de sonorités paisibles. L’auditoire applaudit chaleureusement son set. De ce que j’ai pu voir et entendre, ces bravos me semblaient mérités. A revoir donc.

Champs a été fondé par deux frangins, Michael et David Champion. Deux frères de sang et de son. Ils sont également issus de l'Ile de Wight. Le duo est venu nous présenter son second long playing, « Vamala », paru début 2015. Un disque qui fait suite à « Down Like Gold », publié l’an dernier. Champs avait servi de supporting act pour Balthazar les 20 et 21 février 2014, dans la grande salle de l'Ancienne Belgique. Deux dates sold out. Une aubaine pour commencer à développer sa notoriété. Surtout quand on a du potentiel…

Ce soir, le duo est soutenu par un drummer/bassiste. Le set s’ouvre en douceur par « For Ever Be Upstanding At The Door », une plage du nouvel opus. La conjugaison entre la gratte acoustique et électrique est limpide. Tout comme celle entre les voix des deux frères, Tim et Neil Finn (Crowded House, Split Enz). Et quand elles sont haut perchées c’est même aux Beach Boys et aux Bee Gees que je commence à penser. 

Bercé par une pop mélodieuse, « White Satellite » est issu du premier elpee, « Down Like Gold », une plage mélancolique encore et toujours transcendée par les vocaux si particuliers. La guitare électrique prend l’ascendant sur « Desire », une piste extraite du dernier LP. Légèrement nasillarde et puissante, la voix évoque alors plutôt Joe Newman, le chanteur d'Alt-J. Lors du refrain, les mots 'Echo, echo, echo' vous poursuivent en réverb. Tout au long de « The Balfron Tower », c’est le piano qui balise les vocaux. On se croirait au sein d’une abbaye cistercienne en pleine communion avec le dieu musique qui se veut harmonie. Un grand moment de recueillement, partagé par l’auditoire. Une excitation certaine contamine « Vamala ». A cause de la section rythmique mais également du climat électro. Une atmosphère qu’on retrouve sur « Down (Alone On The Avenue) », les synthétiseurs et guitares cédant le relais aux samplers et boîtes à rythmes. Une conversion judicieuse. Car elle apporte également un plus aux harmonies vocales ; ainsi, « Down Like Gold » glisse dans vos oreilles comme de la gelée royale. Et elles sont triangulaires sur « St Peter's ». Magique ! Le set s’achève par  « Sweet Marie », une ballade interprétée en mode guitare/voix.

Lors du premier rappel, le combo nous réserve une compo jamais entendue à ce jour. Et lors du second, « My Spirit Is Broken ». Bref, je dois avouer avoir pris une fameuse claque ce soir. Il ne faudra plus très longtemps avant que Champs ne fasse salle comble dans la grande salle de l’AB…

(Organisation : Ancienne Belgique)

vendredi, 27 février 2015 00:00

Un terroir fertile aux vieux limaçons…

Chaque dernier vendredi du mois, de septembre à juin, ‘Le Terroir’ –un bar bien sympathique où la population locale savoure sa petite pression– accueille un concert rock. C’est à Horrues, un petit village, également le fief de votre serviteur. Quoique affichant un âge respectable, Brigitte, la patronne, gère ces d’jeuns tout en tentant de leur inculquer la culture rock. Pour février, l’affiche est consacrée au punk/rock pur et dur, mais festif. Et ce sont les Slugs, un trio né au début des 80’s et composé de vétérans qui est programmé. Un combo belge terriblement efficace sur les planches et constitué d’un line up tout à fait classique basse/guitare/batterie. Il y a du peuple dans la salle. En outre, le band a attiré de nombreux aficionados, qui vont faire monter la pression. Mais sans la mousse…

L'estrade où se produit la formation n'est pas bien large. Le groupe est venu présenter son dernier opus, « BanqueRoute », paru en 2011. Geoff est préposé à la basse, Ren se charge de la guitare et Bini se consacre aux drums. Avant de prendre place derrière ses fûts, ce dernier enlève ses chaussures et chaussettes. Les Slugs auraient pu naître d'une rencontre hypothétique entre The Clash, The Damned et UK Subs. Différence, mais elle est de taille, les lyrics sont exprimés dans la langue de Voltaire ou en dialecte wallon. Leur expression sonore est à la fois carrée, infernale, savoureuse et récréative. J'avais découvert le combo, supporting act pour Contingent et Sham 69, en septembre 2014, dans le cadre du 20ème anniversaire du Magasin 4.

Le set est découpé en deux parties. La première s’ouvre par « Tout tourne rond » et embraie par l'hilarant « Le Banquier ». Les morceaux sont enchaînés par paires, car ils sont brefs. Pas plus de 3', suivant un rituel du style. « Canada » rend hommage à nos compatriotes francophones, expatriés là-bas. « GPS - Derouf - Coup d'Pie Dan Et Gueule » sont interprétés en dialecte wallon. Les Slugs ont un message à faire passer. Et ils se servent de l'humour pour y parvenir. « Mr Le Prof » traite d'un métier bien difficile à exercer aujourd'hui. « Zoo et Binoche » adresse un petit sourire à Juliette. Et « Karaté-Ninja » clôt le spectacle.

Suivant le même rituel, le préposé à la vente des albums ôte son tee-shirt et exhibe son ventre. Il va tenter de faire son sumo, mais personne ne réagit dans l'assemblée. Un très bon set, apprécié autant pour les oreilles que pour les guiboles. Les artistes sont loin d'être des manchots. Les gens du cru ont apprécié et les musicos sont contents de leur prestation. Les Slugs reviennent ce 4 avril 2015,  au Magasin 4 de Bruxelles, pour faire la fête à Pompon. Et l’affiche est particulièrement alléchante. Outre Les Slugs, s’y produiront Bj Scott, Daniel Helin, Goddog, Needle And The Pain Reaction, Odieu, The K., Pneumatic Head Compressor, Rene Biname ainsi que Romano Nervoso. Chacun pour un showcase de 20' ! Pas de prévente. Premier arrivé, premier servi.

(Organisation : Le Terroir)

vendredi, 27 février 2015 00:00

Victime de ses propres fréquences de basses…

Initialement, le concert de Chapelier Fou était programmé à la Rotonde. Vu le succès de la location, il a été transféré à l'Orangerie. Et a rapidement été décrété sold out. Perso, j’aurais préféré que ce spectacle demeure dans l’hémicycle. Une nouvelle fois, à cause de la qualité du son. Trop puissant. Les fréquences de basses parvenant même à faire trembler les structures métalliques de la salle. Un endroit pas du tout adapté aux sets de musique électronique. Ce n'est pas la première fois que votre serviteur constate ce phénomène.

Coiffé d’une casquette, Marc Mellia assure la première partie. Il se produit en solitaire devant ses machines et samplers. Electro, sa musique est expérimentale. Sa voix est même parfois filtrée à travers un vocodeur. Je découvre cet artiste, dont le spectacle se limitera à une bonne demi-heure. Et qui vu les conditions sonores, ne va pas s’avérer exceptionnel.

Le patronyme de Chapelier Fou s’inspire du conte ‘Alice Au Pays Des Merveilles’ de Lewis Caroll. En 2008, le Lorrain devient la révélation du Printemps de Bourges. J'avais repéré l’artiste, dans le cadre des Nuits Botanique, en mai 2012. Il se produisait en solitaire, armé de son archet et entouré de ses machines ; et j'avais adoré.

Novatrice, sa musique oscille entre le trip hop, la pop, le classique (NDR : il ne faut pas oublier que ce Messin a fréquenté le conservatoire, dès l’âge de 6 ans, pour y apprendre à jouer du violon et du clavecin) et le hip hop. Elle est imprimée sur des rythmes fluctuants. Accélérant ou décélérant, parfois même brutalement. Et son talent procède de sa capacité à maîtriser tous ces paramètres, à l’aide de ses synthétiseurs, samplers, machines, ordinateurs, tout en y brodant des lignes de violon…

Pour présenter son dernier elpee, « Deltas », paru en septembre 2014, il est soutenu par trois collaborateurs. Soit Camille, la violoncelliste, Maxime, le clarinettiste/saxophoniste et Chaton qui double au violon alto et aux bidouillages. Le préposé aux cuivres est barbu et suscite instantanément la sympathie. Le décor est dépouillé. Quatre tables placées l'une à côté de l'autre. Sur laquelle est disposé un tas de matos. Pas de setlist pour guider. Le son n'est pas trop à mon goût ; j’enfonce donc des bouchons dans les oreilles. Et franchement, c’est dommage, car c’est lorsque le quatuor va se servir d’un minimum d’amplification, que toute la magie et la beauté de cette musique –ma foi cérébrale, quand même– vont se libérer. Un moment de véritable communion et de complicité vécu entre le quartet et l’auditoire. Bref, hormis ce bref intermède, je n’ai pas vraiment pris mon pied ce soir ; et je suis reparti avant la fin du set, déçu. En espérant néanmoins revoir Chapelier Fou, dans d’autres conditions, pour me procurer de meilleures sensations.

(Organisation Botanique)

lundi, 02 mars 2015 18:41

Selah Sue a toujours raison…

Ce 16 mars paraîtra le nouveau single de Selah Sue, « Reason ».

Il s’agit d’une plage qui figurera sur son second LP. Le titre éponyme. Une piste qui tient une place spéciale sur ce nouvel essai. L’elpee de la maturité. L'artiste a pris de la bouteille et de l'assurance, après avoir accordé des centaines de concerts, au cours desquels elle a réussi à dompter ses émotions. Voltigeant entre nappes électro-soul, langueurs trip hop et cascades de beats house, Selah Sue a trouvé sur « Reason », sa véritable identité musicale.

Les sessions d’enregistrement se sont déroulées au sein de différents studios, principalement en Belgique, mais aussi à Londres, en Jamaïque et à Los Angeles. Pour la mise en forme, Selah a reçu le concours de deux producteurs notoires, en l’occurrence, le Danois Robin Hannibal (Little Dragon, Kendrick Lamar) et le Suédois Ludwig Göransson, connu pour son travail opéré auprès du trio pop HAIM ou encore du rappeur américain Childish Gambino.

Le long playing paraîtra ce 27 mars 2015. On piaffe donc d’impatience de découvrir les nouvelles chansons de « Reason ».

Gravé en 2011, le premier long playing, « Selah Sue », s'est écoulé à 120 000 exemplaires en Belgique, et a décroché 6 disques de platine. Il s'est vendu à plus d'un million d’exemplaires à travers le monde. Faut dire qu’elle y a accordé plus de 500 concerts, et pratiquement tous à guichets fermés.

Pour écouter le single, c’est ici 

Tracklisting 

1. Alone
2. I Won’t Go For More
3. Reason
4. Together  (feat. Childish Gambino)
5. Alive
6. The Light
7. Fear Nothing
8. Daddy
9. Sadness
10. Feel
11. Right Where I Want You
12. Always Home
13. Falling Out

 Bonus tracks for 2CD Deluxe edition +  iTunes / All DSPs editions

1. Gotta Make It Last
2. Stand Back

3. Direction Alone (Acoustic Version)

 

mercredi, 25 février 2015 00:00

Sur les traces du Floyd…

Archive accomplit une nouvelle tournée des grandes salles. Et les deux dates prévues à l’AB, sont sold out. Dans la foulée, il embraiera par les festivals d’été. Votre serviteur vient de rejoindre la file d’attente qui s’allonge, jusqu’au coin de la rue des Pierres. Il parviendra cependant à temps pour se poster devant les barrières, face à Dave Penny.

Fondé en 1994, ce groupe compte donc aujourd’hui, plus de deux décennies d’existence. Un collectif à géométrie variable drivé par Darius Keeler et Danny Griffiths. Son style musical n’est pas aisé à définir, puisqu’il emprunte aussi bien au rock, à l'electro, au trip hop, au psyché qu’au prog. Un cocktail qui finalement s’avère très personnel.

Pas de supporting act comme mise en bouche, mais un film : « Axiom ». En mon for intérieur, j’imaginais un premier acte en compagnie de Birdpen, le projet de Dave Penney et Mike Bird. Ce ne sera pas le cas, même si on retrouvera la paire aux grattes, lors du concert. Depuis sa formation, le band s’est toujours intéressé à l'image, le graphisme et la mise en scène. Il aime surprendre le public lambda. Et pas seulement à travers l’expérimentation sonore.

La projection est réalisée sur un écran, pas trop grand, juste descendu du plafond. Vu ma position, suffisant pour se choper un torticolis. Un court métrage tourné en noir et blanc, d’une trentaine de minutes. Il a également servi de bande-son à un album paru en 2014 qui porte le même titre. Il raconte, au fil des différents chapitres, l'histoire d'une île (Axiom), dont la ville souterraine est sous la coupe d'une cloche qui sonne et décide du destin de ses habitants. De superbes arrangements de cordes enrichissent cette musique particulièrement paisible. (Setlist : « Distorted Angels », « Axiom », « Baptism », « Transmission Data Terminate », « The Noise Of Flames Crashing », « Shiver » et « Axiom (reprise) »). Archive semble inconsciemment marcher sur les traces du Floyd, quand il a réalisé son film « The Wall ».

Darius et Danny se chargent des claviers. Ce dernier également des samplers et de la basse. Le line up implique 3 vocalistes. Holly Martin apporte la touche féminine. Et Dave Penny (percus, machines) ainsi que chevelu Pollard Berrier procure, la masculine. Ces deux musicos et Mike Bird se consacrent aussi aux grattes. Steve Barnard, alias Smiley, se charge des fûts. Il a milité au sein des Mescaleros de l’ex-Clash, Joe Strummer. C’est après le décès de son leader, qu’il a rejoint Archive. Et enfin, Jonathan Noyce est préposé à la basse. Le band est venu présenter son nouvel et onzième album studio, « Restriction », publié ce 12 janvier.

Trois écrans sont disposés en arrière-plan, dont un plus grand placé au-dessus du drummer. Darius se plante à l'extrême gauche et va battre le rythme, de la main droite, pendant 2 heures. Danny lui fait face, à l'extrême droite. Laissant tout le reste de l’espace aux trois chanteurs : Holly, Dave et Pollard. Mike s’est installé à gauche du drummer et Jonathan, à sa droite.

Le set s’ouvre par un extrait du dernier elpee, « Feel It », fruit de la rencontre entre l’instrumentation organique et l’électro. Dave se réserve le micro sur cette compo balisée par les claviers. Progressivement, les riffs de guitares envahissent l'atmosphère, et adoptent un profil rock musclé. La belle Holly pose sa voix et Dave retourne derrière sa six cordes sur « Kid Corner », un morceau électro/rock qui vous invite à rejoindre le dancefloor. Le public, dans la fosse, commence à remuer. A contrario de Dave et Pollard, Holly demeure plutôt statique. Elle se concentre sur son chant empreint de douceur, mais chargé d’intensité. « You Make Me Feel » est un extrait du deuxième opus, « Take My Head », paru en 1999. Holly et Pollard se partage les vocaux sur ce titre de trip hop plutôt classique, mais dansant. Une conjugaison qui transpire la sérénité. Plus long et expérimental, « Dangervisit », est tiré de « Controlling Crowds », une plage gravée en 2009. C’est sous cette forme que j’apprécie le plus le combo. Soutenu par celle de Dave, Pollard nous illumine de sa voix fragile et cristalline. Holly s’applique aux vocaux sur « Black And Blue », piste qui figure sur le dernier long playing. Une superbe ballade dont seul Archive a le secret. Dave chante « Sleep », issu de  « Noise », paru en 2004, une compo délicate et atmosphérique. Le lightshow est alors de couleur bleue, d’un bleu qui adoucit les moeurs.

« The Feeling Of Losing Everything » figure sur « Controlling Crowds, Part IV», un LP publié en 2009. Il est interprété sous la forme d’un chouette duo piano/voix. Epique, « Bullets » démarre en douceur, monte en crescendo avant de terminer en puissance. Nous ne sommes pas loin du prog de Pink Floyd. « Ruination » et « Crushed » sont deux autres extraits de « Restriction ». Deux titres plus rock. Plus énergiques. Dave a récupéré le micro. Holly le rejoint. Smiley martèle vigoureusement ses fûts, mais à la manière d'un métronome. Derrière moi les spectateurs s’agitent de plus en plus. De la même veine, « Conflict » et « Violently » (ils figurent sur « With Us Until You'Re Dead » qui date de 2012) font monter la pression. Holly chante « End Of Your Days ». Sa voix me flanque des frissons partout. J'écoute religieusement cette compo interprétée sous un éclairage de teinte azuréenne…

Il passe au vert (?!?!?) sur « Third Quarter Storm », moment choisi par Dave pour reprendre le ‘lead’ vocal, Holly le soutenant en ‘backing’. Le même duo embraie par « Waste », issu de « Noise », avant que Pollard ne prenne le relais en milieu du parcours. Ténébreux voire glacial, « Ladders » s'envole lors de son épilogue, en mode electro, mais en libérant toute son énergie. Et l’incontournable « Numb » achève le spectacle en beauté.

En guise de rappel, le band va nous accorder un autre morceau imparable, « Lights ». Pollard est aux vocaux, sur ce single, qui va s’étendre au-delà des quinze minutes. Du tout grand Archive, qui est de nouveau prêt à affronter les festivals d'étés. Ils sont d’ailleurs annoncés à Rock Werchter.

(Organisation : Live Nation)

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jeudi, 26 février 2015 18:11

All In Good Time

Racoon est un groupe batave né en 1997. Il réunit le chanteur Bart Van Der Weide, le guitariste Dennis Huige, le bassiste Stefan De Kroon et le drummer Paul Bukkens. Aux Pays-Bas, il est particulièrement populaire. Il n’avait pas fallu une semaine pour que « All In Good Time » ne décroche un n°1, au sein du Top 100 hollandais.

« Till Monkeys Fly », le premier elpee est paru en 2000. Racoon embraie ensuite par « Here We Go Stereo » en 2001, « Another Day » en 2005 et « Before You Leave » en 2008. Et enfin, par « Liverpool Rain » en 2011, leur cinquième opus, qui récolte un succès certain. Fondée en 1961, cette formation orange est la plus ancienne, encore en activité, sur le Vieux Continent. 

Empreinte de douceur, la voix de Bart évoque celle de George Kooymans, du mythique Golden Earing. Enrobé d’harmonies vocales, « Shoes Of Lightning » est balisé par un piano languissant. Une langueur qui alimente la ballade « The Little One Falls ». Particulièrement groovy, « Heaven Holds A Place » constitue la pièce maîtresse de l’opus. Un hit potentiel ! Un groove qui stimule également le remarquablement cuivré « Good To See You », un morceau au cours duquel les cordes de guitares sont bien mises en exergue. « Tommy » est une plage bien harmonieuse et « Brick By Brick », entraînante. « Guilty » vous incite à rejoindre le dancefloor. Et on continue à y danser, mais le rock, tout au long du plus musclé « Spit Your Heart Out ». A défaut de parcourir les grandes plaines du Far West, « Boy Breaks Heart » nous propose un bref périple au cœur des Polders bataves. Et les guitares se révèlent irrésistibles sur cette compo belle et épurée à la fois. Après un « Young And Wise » de bonne facture, l’LP s’achève par « Fun We Had ». Et ‘fun’, j’en éprouve encore à l’écoute de cet album. D’ailleurs, pour l’instant, il tourne en boucle sur mon lecteur…

 

dimanche, 22 février 2015 00:00

L’esprit du soleil andalou…

MusicZine a décidé d’investir l’AB, ce soir. Pierre couvre le concert de Black Label Society, qui se déroule dans la grande salle ; et votre serviteur celui d’Amparo Sanchez, au Club. Mais également de Milo Meskens. Ce jeune prodige n'a finalement pas participé à la finale ‘De Nieuwe Lichting’, organisée par StuBru. Mais il peut se targuer d'avoir assurer à trois reprises le supporting act, à l'AB, en une semaine. Les deux premiers pour Kensington, dimanche dernier, et aujourd’hui celui d'Amparo Sanchez. Qui est sold out. Comme très souvent dans cette salle devenue mythique.

Isolde Lasoen –la très jolie drummeuse de Daan National– qualifie Milo de ‘Jeff Buckley de Deinze’. Pourquoi pas ? Guitariste, Milo Meskens drive Black Tolex, un groupe issu du Nord du Pays, chargé de promesses. Ce soir, armé de sa sèche, l’artiste se produit en solitaire. Sa musique est le fruit d’un mélange de folk, de country, de blues de pop. Talentueux, il possède une bonne voix, dont le grain rocailleux est susceptible d’évoquer Buckley (NDR : of course), Bon Iver voire John Mayer. Et quand il se met à souffler dans son harmo, impossible de ne pas penser à Bob Dylan. Finaliste de nombreux concours en Flandre, il truste les premiers prix. Et y jouit déjà d’une solide notoriété. Vu ses aptitudes, il mériterait que la Wallifornie s’y intéresse. Et que les organisateurs de festivals, le programment, au cours de cet été. Une certitude, ce jeune premier est à suivre de très près.

Amparo Sanchez a pris du poids, depuis son dernier passage en Belgique. C’était à la Rotonde du Botanique, l'an dernier. Pas un compliment pour cette dame, à la voix si particulière. Ce soir, elle assure le dernier spectacle de sa tournée. Et en général, lors de telles circonstances, les musicos donnent tout ce qu’ils ont dans le ventre. Parmi les aficionados, on remarque la présence de nombreux hispanophones. Logique. Outre sa collaboration avec Calexico, elle a surtout vécu une belle aventure chez Amparanoïa, en compagnie –notamment– de Manu Chao, une formation latino de rock alternatif fondée en 1995, à Madrid. Sous ce patronyme paraît un premier elpee en 1997, « Poder Del Machin ». Caractérisé par ses racines cubaines, le deuxième, « Feria Furiosa », est publié en 1999. Il est suivi par « Somos Viento » en 2002, « Enchilao » en 2003, « Rebeldia Con Alegria » en 2004 et enfin « La Vida Te Da » en 2006. Amparo embrasse ensuite une carrière en solitaire et grave son premier LP, « Tucson-Habana », une œuvre teintée de blues et de rumba. C’est ce long playing qui a reçu le concours des leaders de Calexico, Joey Burns et John Convertino. Elle grave son second opus en 2012, « Alma de Cantaora », un disque pour lequel elle bénéficie de la coopération de 4 musiciens talentueux : le trompettiste Jose Alberto Varona Saavedra, le contrebassiste Jordi Mestres, le guitariste Willy Fuego et le drummer, Ricard Parera. Et ce soir, ils sont au poste…

Amparo est vêtue d’une robe ‘flamenco’ de couleur noire. Elle est chaussée de bottillons, laissant apparaître des jambes tatouées d’étoiles. Elle est venue défendre sont troisième elpee, « Espíritu Del Sol ». Et sa gratte électro-acoustique de couleur bleu azur, couverte de 'smileys', de petits soleils, de coeurs et de têtes de mort, accompagne sa voix empreinte de charme, tout au long de chansons, qu’elle interprète dans la langue de Cervantès.  

Le set s’ouvre par « Plegaria », un extrait du dernier opus. Toute l'émotion de la mujer, passe dans la voix. « La Fiesta » est une superbe reprise d'Amparanoïa. Un titre judicieux au cours duquel les artistes vont se libérer et l’auditoire prendre littéralement son pied. « Hermosa » est tiré du dernier LP, « Espíritu Del Sol ». Issu de « Tucson-Habana »), « Corazon De La Realidad » nous transporte à Cuba. Le spectre du Buena Vista Social Club plane. Le public est ravi. A plusieurs reprises, il applaudit chaleureusement. Et c’est amplement mérité. Préposé à la contrebasse, le souriant Jordi Mestres cherche à séduire l’auditoire. Et il y parvient.

Les accords de guitare surf dispensés tout au long de « Mi Gitana » vous prennent aux tripes. La voix d'Amparo est douce et paisible sur ce titre au refrain entêtant auquel elle demande au public de participer. Je ne comprends rien, mais je suis le mouvement. Particulièrement dansant, « La Cuenta Atras » figure sur le deuxième elpee solo, « Alma de Cantaora ». Tout au long du set, les cuivres de Jose Alberto Varona Saavedra tirent leur épingle du jeu, même si parfois, ils se révèlent quelque peu envahissants. Après « Cuarteto En Paris » et « Alma De Cantaora », le concert s’achève par « Ella Baila Bembe ».

Enfin pas tout à fait, car Amporo Sanchez revient pour un rappel, sous un tonnerre d'applaudissements. D’abord uniquement soutenue par le sixcordiste, Jordi Mestres, dans un élan surf, sur le délicat « El Ultimo Trago ». L’Andalousie profonde illumine la voix d’Amparo. Les deux autres musicos opèrent leur retour pour participer à la remarquable cover du « Long Long Nite » de La Mano Negra. Un ‘encore’ d’un peu moins d’une demi-heure au cours de laquelle on aura encore droit à « En la Noche » et en guise d’apothéose à « La Parrandita De Las Santas ». Une très belle soirée, c’est une certitude…

(Organisation : Ancienne Belgique)

vendredi, 20 février 2015 00:00

Un parfum hawaïen, mais sans les filles…

Two Kids On Holiday est donc dorénavant passé d’un duo à un trio sur les planches. Le troisième larron n’est autre que Romain Cruppa, également impliqué dans un autre groupe issu de la Cité Ardente, Leaf House. Les artistes issus du collectif JauneOrange n’hésitent pas à s’entraider ou apporter leur collaboration, c’est connu. Un Romain, dont la voix sucrée risque bien de faire chavirer les cœurs du public féminin…

TKOH réunit le drummer Gil Chevigné et le chanteur/claviériste Julian Arlia. Des tandems de choc comme les White Stripes ou The Black Box Revelation qui se consacrent à la formule guitare/batterie, c’est plutôt devenu courant. Mais des duos qui adoptent la combinaison batterie/synthé, c’est plus rare. Hormis Cats On Trees, je n’en connais guère d’autres. Curieux, la release party organisée pour la sortie de leur premier elpee, « Hurricane », sert de supporting act à la formation danoise Team Me, un band prometteur. Mais qui ne m’a pas vraiment convaincu sur les planches. J’ai donc faire l'impasse.

Sut le podium, les drums sont plantés au beau milieu. Deux petits palmiers bordent les fûts, un peu comme pour créer un petit décor hawaïen. Julian s’installe à droite de biais, derrière ses machines. Romain, à gauche, armé de sa gratte. Au début du set, le public n’est pas très nombreux. A l’instar de celui des R'tardataires, le bus des aficionados est en retard. Et quand ils débarquent dans la Rotonde, l’auditoire est bien plus conséquent.

« Aloha » ouvre le bal. Un mot hawaïen qui se traduit par affection, amour, compassion, pitié, au revoir et bonjour. Une belle entrée en matière. Les trois voix s’y conjuguent à la perfection. Des harmonies vocales qu’on pourrait qualifier de riches et précieuses. Tout comme sur « Future is bright », une de mes compos préférées. Le trio semble très soudé. En ‘live’, les musicos sont d’ailleurs très proches comme chez BRNS.

On commence à sentir des fourmis dans les jambes dès « The Leaves Are Falling ». Elles gagnent bientôt le bas des reins. Et on se trémousse lors de cette invitation à rejoindre le dancefloor. Un vaisseau « Pirate » nous entraîne jusqu’au beau milieu du Pacifique (NDR : peut-être quelque part en Polynésie…), une plage aux sonorités électro particulièrement généreuses. Mais « Sunset », soit le plus beau moment de la journée...

Après avoir interprété « Father », une ancienne compo, Two Kids On Holiday mord à belles dents dans son « Blood As Food », avec l’énergie d’un vampire. « Jump Like A Frog » est un extrait du premier Ep, « Tchouck Tchouck Nougat », une chanson fraîche et printanière. Et la prestation de s’achever par une version percutante de leur single « The Waves » (NDR : plage à absolument visionner sur YouTube ici), un titre digne du répertoire d’Arsenal. Pas de « Left And Ride », ce soir, malheureusement, une de mes chansons préférées, mais quand même un concert de toute bonne facture qui a inconsciemment donné envie de partir quelque part au soleil, et pourquoi pas du côté des Iles Hawaii…

(Organisation : Le Botanique)

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samedi, 21 février 2015 11:29

Hurricane

Two Kids On Holiday est un duo qui nous vient de la Cité Ardente. En concert, il se produit en format trio. Après avoir gravé un premier Ep prometteur en 2012, « Tchouck Tchouck Nougat », et un single percutant, « Left And Right », l’année suivante, TKOH sortira son premier album, « Hurricane », le jour de son concert qu’il accordera à la Rotonde du Botanique, ce 20/02/2015, comme supporting act.

Le duo réunit le drummer Gil Chevigné et le chanteur/claviériste Julian Arlia. Il pratique une indie pop teintée d'électro, que les musicos qualifient de pop boréale. Gil milite également au sein du projet Thot.

Le groupe a été finaliste du Concours-Circuit, en 2012. Il reconnaît pour inspiration majeure, BRNS, Two Door Cinema Club et Animal Collective.

« Hurricane » est un disque destiné à se remuer sur le dancefloor. Particulière, limpide, la voix de Julian me fait penser à celle de Jimmy Somerville. En outre, elle colle parfaitement aux sonorités électro.

Empreint de douceur, atmosphérique, « Aloha » est tramé sur des harmonies vocales soignées. Le refrain est accrocheur. Les percussions sont généreuses, les guitares légères, et les clochettes rafraîchissantes. BRNS n’est pas loin. « Sunset » est particulièrement dansant. Percussions, sonorités électroniques, rythmique et voix entrent parfaitement en osmose, alors que la mélodie épanche une subtile saveur sucrée. « Future Is Bright » est une plage délicate, chantée d’un falsetto équivoque… Après « One Night Part I », « Pirate » met le grappin sur le vaisseau électro. « Blood As Food » est une piste paisible. « One Night Part II » est un morceau construit en crescendo. Et l’opus de s’achever par « The Leaves Are Falling » et « The Waves », deux titres printaniers et enchanteurs…

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