Fuji-Joe présage la canicule…

Après avoir accordé des concerts pendant un an à Paris et accompli un passage en Angleterre en début d'année, Fuji-Joe sort son premier Ep, « Soleil brûlant ». À travers 3 titres, Fuji-Joe revendique être à l'origine du meilleur Ep de ‘post-punk noisy french…

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Le Yam 421 ou le 5 000 pour Bright Eyes ?

Bright Eyes sortira son nouvel elpee, « Five Dice, All Threes », ce 20 septembre. Ce sera son 10ème. Lors des sessions, Conor Oberst, Mike Mogis et Nate Walcott ont reçu le concours de plusieurs invités dont Cat Power, Matt Berninger de The National et Alex…

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Dernier concert - festival

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Didier Deroissart

Didier Deroissart

Roxette célèbre ses trente années d’existence et a donc baptisé sa tournée ‘The Roxette XXX Tour’. Il s’agit déjà de la 35ème date de ce périple ; et le concert va se dérouler au sein d’un Lotto Arena sold out. Le dernier passage de Roxette à Anvers remonte à 2009 ; et il avait été programmé dans le cadre de ‘The Night Of The Proms’. Il revenait à Eskobar d’ouvrir le spectacle

Issu d' Åkersberga, à 30 kilomètres au nord de Stockholm, Eskobar est un trio suédois fondé en 1996. Il compte 5 albums à son actif : « Til We're Dead » en 2000, « There's Only Now » en 2001, « A Thousand Last Chances » en 2004, « Eskobar » en 2006 et « Death in Athens » en 2008. La formation et Heather Nova avaient décroché ensemble un gros succès en 2002, grâce à « Someone New», et un autre en 2004, en compagnie d’Emma Daumas, pour « You Got Me ».

Daniel Bellqvist, le chanteur, est tout de rouge vêtu. Il est soutenu par Robert Birming à la batterie, ainsi que Frederik Zäll aux guitares (acoustique, électrique et dobro), mais aussi aux claviers. Le pop/rock dispensé par le band est cool. Sans doute un peu trop, car apparemment, l’auditoire attend impatiemment que Marie et Per montent sur les planches. Les spectateurs sont particulièrement bavards, et entretiennent un brouhaha qui empêche votre serviteur d'apprécier la prestation du combo. Qui tient pourtant parfaitement la route. Frederik passe aisément des claviers aux différentes grattes, dont le dobro sur lequel il excelle. A deux reprises, il va même doubler sèche et harmonica. Au bout de 35 minutes, Eskobar tire sa révérence. Et franchement, j’aimerai revoir le trio dans d’autres conditions ; dans une salle intimiste, par exemple. Car leur set était, malgré les bruits parasitaires, impeccable… 

Roxette est le second groupe suédois à s’être forgé une notoriété internationale, derrière ABBA. Il a vendu plus de 60 millions d'albums à travers le monde, dont « Crash! Boom! Bang! », un elpee paru en 1994, qui s’est écoulé à plus de 4 millions d'exemplaires (NDR : essentiellement au Japon et en Europe, mais pas aux USA) et « Joyride », publié en 1991, qui a dépassé la barre de 12 millions de copies à travers le monde…

Marie Fredriksson a conservé sa superbe sur les planches. Et pourtant, début du millénaire, elle a été opérée d’une tumeur maligne au cerveau. Elle a vaincu son cancer, mais a gardé des séquelles de son opération, car elle souffre de troubles oculaires. Elle est âgée aujourd’hui de 57 ans ; et pas mal d’artistes –et d’être humains lambdas– préféreraient ne plus prendre le moindre risque en restant à la maison. Marie et son fidèle complice Per Gessle, ont opté pour une autre alternative. Demeurer en vie au sens propre comme au figuré du terme. Au quotidien et sur les planches. Une belle victoire remportée sur cette maladie de m****.

Après une longue attente, les musicos débarquent sur le podium. Il est 21h30. La petite intro électro leur permet de prendre place. La scène est plongée dans la pénombre et un roadie vient installer Marie sur son siège. Marie observe le public qui applaudit chaleureusement, alors que Per Håkan Gessle se plante à droite. Le bassiste est près de lui, tandis que le guitariste (NDR : chevelu) opte pour l’autre extrémité de l’estrade. Le set s’ouvre par « Sleeping In My Car », un extrait de l'excellent « Crash! Boom! Bang! ». Marie est radieuse et elle a conservé toute sa puissance. Et dès les premiers accords, l’auditoire est déjà très réceptif. Une ambiance qui sera très chaude tout au long des 90 minutes du set. Place ensuite à « The Big L. », extrait de « Joyride ». Des lumières bleues balaient les artistes et les spectateurs des premiers rangs. En arrière plan, cinq immenses stores métalliques se déroulent. Des stores qui vont servir lors du spectacle, d’écran pour la projection des vidéos et du light show, et tout particulièrement la reproduction en grandes lettres multicolores du nom de la formation.

La machine à hits est en route. A de multiples reprises, Per harangue les premiers rangs afin de faire monter la pression. Qui va croître graduellement. « Crash! Boom! Bang! » enflamme littéralement la fosse. Le refrain est repris comme un seul homme par un Lotto Arena en symbiose avec les artistes. Les tubes se succèdent : « Crush On You », « She's Got Nothing On (But The Radio) », « The Heart Shaped Sea », « Watercolours In The Rain / Paint » et « Fading Like A Flower ». Autre moment de communion entre l’auditoire et Roxette, « How Do You Do! ». Epatant ! Tout comme le jubilatoire « It Must Have Been Love ». Après « Dressed For Success » et « Dangerous », le set s’achève par « Joyride ».

Marie et Per hésitent un peu et quittent, bras dessus bras dessous, le podium, après avoir longuement remercié la foule, pour son accueil chaleureux. Quelques minutes plus tard, tout le monde revient pour attaquer « Listen To Your Heart » et un monstrueux « The Look ». Quoique diminuée par la maladie, Marie a parfaitement rempli son rôle, ce soir. Elle a même comblé son public… et au vu de son combat, on ne peut que la féliciter…

(Organisation: Live Nation)

Setlist :

Sleeping in My Car
The Big L.
Stars
Spending My Time
Crash! Boom! Bang!
Crush on You
She's Got Nothing On (But the Radio)
The Heart Shaped Sea
Watercolours in the Rain / Paint
Fading Like a Flower (Every Time You Leave)
How Do You Do!
It Must Have Been Love
Dressed for Success
Dangerous
Joyride

Encore:

Listen to Your Heart
The Look

jeudi, 28 mai 2015 17:47

Did I Sleep And Miss The Border

De son véritable nom Jeremy Thomas McRae Blackall, Tom MacRae est né le 19 mars 1969, à Chelmsford, en Angleterre. Son premier elpee paraît en 2000. Il est éponyme et est suivi d'une tournée qui passe par les Transmusicales de Rennes, une première partie pour Autour de Lucie à Paris, puis 11 dates en tête d'affiche ainsi que la participation aux festivals d'été. Au cours de son premier périple, il s’intéresse au répertoire d’artistes français majeurs : Alain Bashung (en compagnie duquel il partagera l'affiche lors de sa tournée destinée à promotionner son deuxième LP), Miossec, Keren Ann, Françoise Hardy et Dominique A. Tom est nominé, sans pour autant remporter de prix, au Mercury Music Prize ainsi qu'aux Q Awards. Il y a plus de 15 ans que Tom sévit sur le circuit rock conventionnel. Il est également considéré comme l'un des meilleurs chanteurs/compositeurs insulaires.

Il nous revient flanqué de son fidèle backing group. Ses précédents périples, il les avait accomplis, d’abord soutenu par un quatuor à cordes, et puis en solo. Enfin, pas tout à fait, car un violoncelliste l’avait accompagné pour défendre son album « From The Lowlands », tout au long d’un circuit qui, a duré deux bonnes années. C’est également à cette époque qu’il compose pour différents confrères et consoeurs, dont Marianne Faithfull.

Le line up de The Standing Band réunit Olli Cunningham (synthés, accordéon, percussion et chant), Oli Kraus (violon), Richard Hammond (basse, contrebasse, percussion et chant), David Walsh (batterie) et enfin Brian Wright (guitares, banjo et pedal steel). « Did I Sleep And Miss The Border » constitue son septième LP. Il a été enregistré au Pays de Galles et dans le Somerset.

L'approche de l'écriture de ce nouvel opus est différente des œuvres précédentes. Les chansons sont plus narratives, donc moins autobiographiques. Elles traitent de sujets brûlant comme la mondialisation, l'immigration, la faim, le pouvoir des banques et de la finance ainsi que des dérives politiques…

« What A Way To Win A War » est le premier single paru avant la sortie officielle de l’elpee. Il ne figure pas sur ce disque, mais est téléchargeable sur les différentes plateformes officielles.

Sur « The High Life », Tom a la rage. L’instrumentation est agressive. La voix de McRae est blessée, rocailleuse. Gémissante, elle hante « The Dogs Never Sleep », une compo balayée de percus ténébreuses et sauvages. « Christmas Eve, 1943 » bénéficie d’une jolie mélodie au refrain accrocheur. La compo que je préfère. Sur « Expecting The Rain », il utilise sa voix comme un instrument, à l’instar de Christophe… « Let Me Grow Old With You » est une tendre ballade. Quelques cordes quand même sur « We Are The Mark », un concours qui accentue le sentiment de mélancolie de la chanson. Des bruitages métalliques et glaciaux lacèrent sa voix sur le sombre « My Desert Bride ». « Lover Still You » s’écoute comme une prière. D’autant plus que « Hoping Against Hope » nous parle de la fin du monde.

Tom est un artiste attachant qui respecte son public. Il repart en tournée et se produira dans le cadre des Ardentes le 10 juillet 2015 et à l'Ancienne Belgique le 2 octobre 2015.

jeudi, 28 mai 2015 17:43

6, Rue Brûle Maison

Ch’ti, ce combo nous vient du Nord de la France. Il réunit des musicos issus de VRP, Nonnes Troppo, Suprêmes Dindes et Marcel et Son Orchestre. De vieux routards issus de la scène alternative et festive du Nord-Pas-de-Calais. En l’occurrence Franck Vandecasteele, Cyril Delmote, Guillaume Montbobier, Jean-Baptiste Jimenez, Gauthier Dubuis et David Laisné. Qui se partagent contrebasse, banjo, mandoline, harmonica, guitares, breloques et accordéon. Ce collectif avait déjà gravé un premier elpee intitulé « Mets Tes Faux Cils Devient Marteaux ».

Interprétés dans la langue de Voltaire, les lyrics traitent d’une foultitude de thèmes qui  oscillent de la famille aux transports en commun, en passant par le surmenage, le manque de tendresse, l’absence de compassion, les TOC, la superstition, la mort, l’amitié, l'espoir déçu, sans oublier les dérives communautaires et identitaires. Quant à la musique, elle s’inspire du folklore populaire : country, cajun, bluegrass, valse, swing manouche, zydeco et new musette.

Le projet est né de la rencontre entre Franck Vandecasteele, aka Mouloud, chanteur et percussionniste de Marcel et Son Orchestre, et de Cyril Delmote, guitariste des VRP. Le patronyme du combo est révélateur. Lénine est le père du communisme radical. Qui reflète l’engagement sociopolitique du band. Et en choisissant le terme Renaud –pas le boubourse réac’ qui carbure au Ricard– il a voulu rendre un hommage à la grande dame d'Armentières : Line Renaud.

« Qu'est-ce que je devrais dire moi » est un blues/rock de bonne facture. Agréable à l’écoute, « Mon Pote Et Mon Chien » aborde le thème des rencontres. Accordéon et grattes se taillent la part du lion sur « Victor Rodriguez », une plage au cours de laquelle les cuivres sont également bien mis en exergue. Caractérisé par sa jolie mélodie, « La Résidence » est une piste à nouveau entretenue par le piano à bretelles et les grattes qui exercent leur charme, une chanson au cours de laquelle on évoque la personnalité de Marguerite Yourcenar, mais qui aborde également les thèmes de la vieillesse, de l'hospice et de la mort.

Accordéon et banjo balisent « Le Visage De Dieu », un morceau qui décrit la dure réalité de la rue, peuplée de pauvres. « Les Liaisons Dangereuses » nous invite au bal musette. Tout comme « Transports En Commun ». Accordéon envoûtant et mélodica accentuent un sentiment de désespoir que ne renieraient pas les Ogres de Barback. Abordé ans l’esprit de Marcel et des VRP, « Pourvu Qu'il Pleuve » est une plage festive. Donc optimiste. Balayée par les interventions de la mandoline et du banjo, c’est également une invitation à rejoindre le dancefloor.

« Hyper Trichose Palmaire » est un rock endiablé dynamisé par les percus indus. La participation des Tambours Du Bronx est plausible… Hantée par Piaf, « Ma Môme » est une chanson qui relate l’histoire d’une ouvrière bossant à la chaîne. Lumineux, « Les Tocs » trempe dans le jazz manouche.

« 6, rue Brûle-Maison », c’est l'adresse d'un troquet lillois baptisé 'La Bodega', au sein duquel se produit plus que probablement Lénine Renaud. Un endroit qui pourrait devenir un rendez-vous incontournable pour les amateurs de ce type de musique festive…

 

Le très sympathique Tom Mc Rae se produisait, ce 18 mai, à l'Archiduc, dans le cadre des cafés-concerts, pour défendre son nouvel album « Did I Sleep And Miss The Border ». Un showcase proposé en guise de release party, devant une quarantaine de personnes. L'Archiduc est situé à deux pas de la Bourse. C’est un endroit très ‘classe’ que fréquente régulièrement Arno.

Votre serviteur s’installe à droite de l'entrée, bien calé dans un fauteuil qui a déjà bien vécu. Il est aux premières loges, face à un podium improvisé qui occupe a moitié du bistrot. Heureusement, une partie de l’auditoire peut également assister, confortablement assis, au spectacle, du balcon. Olli Cunningham siège derrière un immense piano à queue. A sa droite, se plante le bassiste, Richard Hammond, et juste à côté de lui, le guitariste Brian Wright. Sans oublier le drummer David Walsh, en retrait. The Standing Band. Tom occupe le centre de l’estrade.

Qui présente d’abord ses musicos. Soit The Standing Band. Puis remercie le public et le patron du zinc. Etonnant, dès que l’un ou l’autre client se présente à la porte d'entrée, Tom lui ouvre la porte et l’invite à entrer dans l'établissement, pour participer à la fête

Et on est parti pour une heure de concert. Qui s’ouvre par « The Dogs Never Sleeps ». Balisée par les drums, l’instrumentation est puissante. Régulièrement, Tom tourne le dos à l’auditoire, pour observer ses musicos. Le son est excellent. Armé de sa gratte semi-acoustique, Tom embraie par « We Are The Mark ». Au beau milieu de la chanson, Tom interrompt le spectacle et fixe la porte d’entrée. Un dernier arrivé souhaite pénétrer au sein de la taverne. McRae lui ouvre et lui signale qu’il est le bienvenu, s’il fournit l’assemblée en cocaïne. Fou rire général. Le client entre discrètement et s’installe au bar, alors que Tom reprend le fil de la compo, le plus naturellement possible. Franchement, c’est vraiment un type qui a le sens des relations humaines… et de l’humour…

Armé de sa gratte, il aborde, quasi en solitaire, « Expecting The Rain », une ballade uniquement soutenue par quelques battements de caisse claire. Tom McRae utilise un peu sa voix comme un instrument. Il souffle dans son harmo pour attaquer « Let Me Grow Old With You ». De plus en plus grave, sa voix monte en intensité, alors que la section rythmique brille de mille feux. Ce qui déclenche les acclamations nourries du public. Tom a empoigné sa guitare électrique pour interpréter « Christmas Eve, 1943 », un titre empreint de charme et de tendresse qui prend toute sa dimension en live. A cause de ces chœurs religieux qui engendrent une forme de recueillement, au sein de l’auditoire. Le set s’achève par « What A Way To Win A War », un morceau acoustique au cours duquel les musicos et le public participent aux clappements de mains. Un chouette showcase. De quoi patienter, en attendant le retour de l’artiste, à l'Ancienne Belgique, en octobre prochain.

(Organisation : Gentle Promotion + Archiduc)

jeudi, 21 mai 2015 20:34

Si ainsi School Is Cool

School Is Cool est de retour. Il vient de publier un nouveau single « If So ». En 2010, il avait remporté le Concours Rock Rally. Dans la foulée, il avait gravé un premier elpee, intitulé. Puis un second en 2014, « Nature Fear », dans uns style totalement différent.  

Pour regarder le clip à la fois original et exotique de cette compo, c’est ici

 

 

 

jeudi, 21 mai 2015 20:28

Marka en aide aux SDF !

Il était temps pour Marka de remonter à la surface. De proposer quelque chose de neuf. Il publiera donc bientôt un nouvel album. Qu’il interprète dans la langue de Shakespeare. Mais en même temps, il a voulu aider les SDF. Une fois par an il se produit d’ailleurs lors d’un repas caritatif à leur intention. Il ainsi rencontré Helena et Werchech, deux SDF polonais, qui vivaient sous un pont à Bruxelles. Et pour la circonstance, Marka a eu envie de s’investir différemment. Marka avait composé une chanson consacrée aux SDF et aux sans papiers. Werchech est également musicien. Il l’a invité, ainsi que son épouse, à participer au tournage de son nouveau clip « What's Going Wrong ? », chanson qui figurera sur l’opus. L'idée est de sensibiliser le public à cette situation vécue par ces êtres humains, en situation précaire. En leur disant, faites comme moi, apportez votre contribution à ces gens afin de faire avancer le monde. Sans pourtant choquer, cette vidéo interpelle. Un Marka avec un gros coeur comme ça !

La vidéo, c'est par ici 

 

 

Un fameux évènement s’est produit à l'Ancienne Belgique, au cours de ce mois de mai, puisqu’un même groupe (Arsenal) est parvenu à aligner 6 dates, toutes sold out. Côté records, seuls Channel Zero est parvenu à en faire autant (6) et Puggy un peu moins (4). Arsenal a donc voulu fêter sous cette forme, ses 15 années d’existence. La formation aurait pu remplir quatre fois de plus la grande salle, sans problème. Lors de ces soirées, le band a eu le bon goût d’offrir un cadeau à chaque spectateur, en l’occurrence un code qui lui a permis, pendant 24 heures, de télécharger l'enregistrement de vos cris et applaudissements pendant le show et le concert dans son intégralité.

Le grand rideau rouge est fermé. Fait plutôt rare à l’AB. Un piano, des machines et des samplers entourent un micro et un siège. Lydmor assure la première partie d'Arsenal et elle dispose de très peu d’espace pour son récital. Très jolie, cette Danoise nous vient plus précisément des Iles Féroé. Sa musique est électronique, mais aussi et surtout étrange. Une expression sonore qui soutient sa voix très particulière. Un chant hanté, passionné. Malgré le peu de surface disponible, elle parvient à danser. Et même à parcourir la fosse de long large, avant de s’écrouler presque aux pieds de votre serviteur. Pour son plus grand bonheur… Du public aussi, totalement conquis par sa prestation, il faut le préciser. Dans le passé, elle a déjà participé aux concerts de la bande au chanteur/guitariste John Rohan et claviériste/bidouilleur Hendrick Willemyns…

Arsenal n’est pas encore monté sur les planches, et l’ambiance est déjà fiévreuse. Le rideau rouge s'ouvre et laisse apparaître une forêt de grands arbres, illuminé par l’arrière. Une roue de spots à leds trône juste au-dessus d'Hendrick. A sa gauche, David Donnat (Suarez) se charge des percus. Et juste devant lui, s’est glissée la choriste Charlotte Adigéry. Bruno Fevery, le second gratteur, s’est planté à l'extrême gauche, et Mirko Banovic (Arno), le bassiste, à l'extrême droite, les deux sur une même ligne. Dirk Loots, le drummer est installé entre Mirko et la futaie. Sans oublier la très sexy et sympathique Léonie Gysel. Lors d’un concert d’Arsenal, il y a de la musique, de la danse, mais surtout une grande fête à laquelle communie l’auditoire. En 120 minutes, elle va nous conduire au 4 coins du monde, à travers différents climats reflétés par leurs albums publiés à ce jour.

Le set s’ouvre par « Angola » (NDR : extrait du premier LP, « Oyebo soul »), une compo qui baigne dans une atmosphère afro. Polyglotte, John la chante en dialecte africain. Dynamisée par les percus, la musique est largement métissée. Et puis, la plage intègre des chants d’oiseaux, un peu comme si cette nature était bien vivante.

« The Coming » est un extrait du second elpee, « Outsides », paru en 2005, titre au cours duquel on retrouve souvent Gabriel Rios, comme invité. Il n’est pas de la partie ce soir. Issu du même long playing, « Switch » est découpé par des guitares incisives et balisé par la section rythmique. « Mister Doorman » et « Amelaka Motinga » opèrent un retour au premier LP. Deux morceaux funkysants et colorés, propices à la danse. Et croyez-moi, la foule gigote allègrement dans toute la fosse.

John, Léonie et Shawn Smith (NDR : guest, il n’en est pas à sa première participation lors d’un spectacle d’Arsenal) chantent « Pacific » (NDR : qui figure sur « Lokemo »). Cap vers le Brésil pour « Saudade Pt 1 et 2 » (« Outsides »). Estupendo », c’est la plage d’ouverture de « Lotuk », gravé en 2008. Une compo un peu particulière pour Didier. Sa préférée, en quelque sorte. John pousse sa voix dans les aigus sur « High Venus » et « Not Yet Free », deux compos atmosphériques particulièrement synthétiques…   

Léonie transcende sa voix pour interpréter « Longee ». Elle en profite également pour exécuter quelques pas de danse africaine en compagnie de sa collègue Charlotte. John et Léonie sont partout sur les planches. Ils interagissent constamment avec l’auditoire. Si tu souffres du dos ou des jambes, il est inutile de te rendre à un concert d’Arsenal. Car tu vas en faire de l'exercice sur le dancefloor.

Lydmor débarque sur l’estrade. Elle vient poser la voix sur « Temul ». Puis c’est au tour de Shawn Smith de poser la sienne aux côtés de celles de John et Léonie pour « Lotuk », qui clôt le spectacle. Les artistes s'éclipsent. Mais on sait qu'ils vont revenir.

On installe un piano à l'avant de la scène. Shawn se le réserve pour adapter « Either ». Lydmor se consacre une dernière fois au micro sur « Sharp Teeth ». Et « Melvin » constitue le point d’orgue de cette véritable fête à la musique. Si vous n’avez jamais eu le loisir d’assister à un show d’Arsenal, je vous le conseille vivement. Leurs spectacles sont chaque fois différents et vous y passerez un excellent moment festif.

(Organisation : Live nation)

Il y a bien deux ans que votre serviteur n’a plus assisté à un concert de Roscoe. Si mes souvenirs sont bons, c’était dans le cadre du festival PacRock de Pont-à-Celles. La Rotonde est pleine comme un œuf (NDR : ça change des sardines !) Il y fait très chaud. Didier à du bol, il partage l’espace VIP au balcon. La température est moins torride pour l’instant, mais au fil des shows, elle va également gagner l’étage… Fabiola ouvre la soirée et STUFF va la clôturer. Compte-rendu.

Après avoir milité une bonne décennie au sein d’Austin Lace, opéré plusieurs collaborations (NDR : notamment chez Tellers, Yéti et Hallo Kosmo, qui impliquait feu Denis Wielemans, le drummer de Girls In Hawaii), Fabrice Detry a donc décidé de monter un nouveau projet : Fabiola. Drôle d’idée d’avoir choisi pour patronyme, le nom d’une reine de Belgique, qui s’est éteinte l’an dernier. Ariel Pink, Hot Chip, Ween et MGMT constituent plus que probablement des références majeures pour ce band dont la pop est soigneusement pervertie, groovy, métissée, sucrée et colorée. Récemment,  Fabiola est devenu un véritable groupe suite au renfort de 3 musicos : le Costaricain Guillermo Badilla, le Barcelonais Paco Jordi et l’ex-Tellers Kenley Dratwa (claviers)

Les InRocks estiment que Fabiola et Roscoe figurent parmi les 15 formations absolument à suivre, parce qu’elles seraient très susceptibles de s’exporter. Fabiola n'a pas encore enregistré d'album, mais c’est dans leur intention.

Dès les premiers accords, on se rend compte que les musiciens ne sont pas des néophytes. Leur set libère des ondes positives et une interaction s’établit rapidement avec le public, particulièrement chaud. Fabiola va bien évidemment interpréter « Kingdom », morceau qui fait le buzz sur la toile. Il s’ouvre en mode récréative avant de se fluidifier dans les nappes d’orgue. Les mélodies sont légères, mais efficaces. Les lignes de guitares et les bidouillages synthétiques font bon ménage. Finalement, leur musique me fait penser à celle du band liégeois, Two Kids On Holiday, mais en moins électro. Parfois aussi à Hallo Kosmo… Et, sympa d’adresser un clin d'oeil à Robert Palmer, artiste que j’appréciais énormément, qui est décédé en 2003… (Setlist: Bottom Of The Well/ Robert Palmer / Conquistador On Weed / My Bird/ Kingdom / Taste For Failure / Shit Is Coming Back / Break Of Dawn) 

Place ensuite à Roscoe. C’est son retour sur les planches, un an et demi après avoir décidé de se concentrer sur la confection de son deuxième opus, « Mont Royal ». Le premier, « Cracks », remonte déjà à 2012. Et il était superbe. Le quintet était ensuite allé le défendre, en Belgique, mais également à travers les pays limitrophes, notamment en compagnie de Balthazar. Ce nouvel elpee a été enregistré aux studios La Chapelle (NDR : c’est au pied du Signal de Botrange), sous la houlette de Luuk Cox qui a également bossé pour Girls In Hawaii et Stromae. Au sein du line up, Emmanuel Delcourt a cédé ses baguettes à un nouveau drummer. Il a rejoint My Little Cheap Dictaphone pour accomplir un périple au Japon.  

Une lumière bleue éblouissante précède l’entrée en scène du combo. Qui entame son set par « Nights », un extrait du second elpee. Teinté parcimonieusement d’électro, ce morceau est sculpté dans un post rock atmosphérique et visionnaire. S’étalant sur plus de 5 minutes, c'est la plus longue plage de l’LP. Et le titre qui avait précédé sa sortie, pour être traduit en clip. Un hit potentiel. Une petite perle qui lorgne vers les insulaires d'Alt-J et un Archive originel.

A travers sa prestation, Roscoe va démontrer qu’il a atteint une maturité certaine. Pas de temps mort. Les musicos sont beaucoup plus pros et le set est bien huilé. Ce qui n’a pas empêché le show de libérer une belle dose d’émotion. Pierre maîtrise parfaitement son chant empreint de douceur, et il est bien moins statique que dans le passé. Ce qui colle parfaitement au style proposé, un style plus électro (synthés et boîtes à rythmes), davantage dans l’air du temps.

Piste qui ouvre le nouveau long playing, « Fresh Short » s’étire nonchalamment au sein d’un climat atmosphérique, entretenu par les cordes de grattes aériennes et les sonorités synthétiques. Tout comme « Shaped Shades ». Sept titres de « Mont Royal » seront interprétés ce soir. Mais la setlist n’a pas négligé les compos du premier opus (« Enemies », « Lowlands », « Sorrow » et « Knives »). Plus acoustique, « Hands Off » frôle l’univers de Coldplay. Et le concert de s’achever par le plus puissant « Scratches ».

Roscoe a acquis suffisamment d’expérience pour devenir un fleuron de la Wallifornie, mais également de s’affirmer comme un des ses dignes représentants, à l’étranger. Il ne lui reste plus qu’à franchir le pas…

Roscoe se produira aux Ardentes le 11/7 et dans le cadre du festival de Dour le 17/7. (Pour les photos c'est ici)

Trop fatigué pour assister au concert de STUFF, je tire ma révérence…

(Organisation Botanique)

Stuff + Roscoe + Fabiola

 

C'est la quatrième journée du Festival des Nuits Botanique. Le temps est toujours aussi propice à écouter de la musique. Votre serviteur couvre les concerts sous le chapiteau. Pas une sinécure, car le son est souvent médiocre. A cause des infra-basses. Heureusement, ce soir, hormis Tout Va Bien, les sets sont décrétés ‘unplugged’. De quoi être rassuré !

The Leisure Society ouvre le bal à 19h30. Une formation fondée à Londres en 2006, par le banjoïste/mandoliniste Nick Hemming et le multi-instrumentiste Christian Hardy. Ils sont alors rejoints par d’autres musiciens pour étoffer le line up. Qui militent également chez The Miserable Rich et Sons Of Noel and Adrian. Nick est également impliqué au sein de ce dernier combo. Inspiré par le rock, le folk et la pop, The Leisure Society a déjà publié quatre albums, dont le dernier, « The Fine Art Of Hanging On », est paru chez le très respecté label indépendant insulaire, Full Time Hobby (Timber Timbre, Micah P. Hinson, Tunng, Jacco Gardner).

C'est la quatrième fois que le band se produit au Botanique. Folk, « We Were Wasted » ouvre le bal, une compo réminiscente de Simon & Garfunkel. Il s’agit d’un extrait du premier elpee, « The Sleeper », paru en 2009. La conjugaison entre les deux voix est vraiment magique. Surtout lors des refrains. Nick se consacre à la guitare semi-acoustique. Christian aux claviers. Pas la moindre agressivité dans l’instrumentation. Nick plaisante en signalant qu'il adore la bière. Il a collé un carton de ‘Bass’ sur sa gratte. Un groupe à revoir, mais sous un format plus électrique...

Joe Bel est née en 1987, à Lyon. Il y a quelques années, elle décide d’abandonner ses études d'Histoire de l'Art pour se consacrer à l'écriture et la composition de chansons. Elle monte pour la première fois sur scène, début 2012, armée de sa seule guitare. Son premier Ep, « In The City » paraît automne 2012. Elle s’était déjà produite en 2013, à l’AB, en première partie d’Asaf Avidan. En 2014, Joe signe chez Wagram, écurie pour laquelle elle a gravé un deuxième Ep, « Hit The Roads ». Le guitariste Julien Lacharme (Aplpha Blondy), le bassiste Benoît Lecomte (JMPZ) et le batteur et percussionniste Robin Vassy accompagnent désormais la jeune autodidacte.

Joe Bel possède une voix soul douce, chaude, profonde et sensuelle, assez proche de celle de Selah Sue. Sa musique puise ses influences dans le r&b, le hip hop, le folk et la pop. Joe joue d’une gratte électro-acoustique et est accompagnée d'un musico à la guitare électrique. Elle entame son set par le titre maître de son Ep. Elle a certainement un message à faire passer à travers « No No », une compo qui raconte l'histoire d'une personne qui ne tient jamais parole. « Before » est une douce ballade folk. En une demi-heure, Joe Bel a démontré qu’elle avait du potentiel. A revoir, mais lors d’une prestation plus complète… (voir photos ici)

Tout Va Bien est un nouveau phénomène issu du Nord de la Belgique. C’est le pseudo choisi par Jan Wouter Van Gestel. Agé de 21 ans, ce Malinois a toutes ses dents… et elles sont longues… C’est un des trois lauréats de l’édition 2013 du concours ‘De Nieuwe Lichting’,  organisé par Studio Brussel. Il a assuré dernièrement le supporting act d'Ozark Henry, à l'Ancienne Belgique, et a signé chez Parlophone Music Belgium (Novastar, Das Pop). Ce qui lui a permis de publier un premier LP fin avril, « Kepler Star ». On peut donc affirmer que pour lui… Tout Va Bien !

Dès qu’il se met à chanter, on pense immédiatement à Antony Hegarty, le leader d’Antony and The Johnsons. Une voix fragile, chargée de spleen, qui vous déchire l’âme et qui colle parfaitement à sa musique atmosphérique directement influencée par Patrick Watson et Radiohead. Et les singles, « This Fight » ainsi que « Old Love », en sont les plus belles illustrations. Sur les planches, il est épaulé par un backing group (drummer, guitariste, bassiste et préposé aux synthés). « Messiah » amorce un virage électro. Jan cherche à dynamiter son show. Sa voix s’adapte alors aux beats électro. Malheureusement, le concert part en sucette. Les infra-basses reviennent au galop et le son devient à nouveau insupportable. Tout Va Bien est un talent en devenir. Il est d’ailleurs déjà à l’affiche du prochain festival de Werchter (voir photos ).

Au cours de son enfance, alors que ses amis se focalisaient sur la pop contemporaine ou le rock indie, Jonathan Jeremiah préférait sonder le passé en écoutant les vinyles de son père, et tout particulièrement ceux d’artistes intemporels comme John Martyn, Cat Stevens, Scott Walker ou encore Serge Gainsbourg. Une passion qui va avoir une importance primordiale sur sa carrière d’artiste…

Il a publié son premier opus, « A Solitary Man », en 2011. L’année suivante, il grave « Gold Dust ». Et il vient de sortir son troisième long playing, « Oh Desire ».

Jonathan pourrait jouer le rôle de Jésus Christ dans un film consacré à la Passion. Troublant ! Il déboule sur les planches, armé d’une sèche. Il a quand même le sourire aux lèvres. Il est accompagné de ses quatre musiciens : David Page à la guitare électrique, Joe Glossop au piano Hammond et aux synthétiseurs, Tom Mason à la contrebasse ainsi que Sebastian Hankins à la batterie. Les claviers sont imposants et masquent la vue de votre serviteur, qui ne distingue pas bien la section de cordes. Une section de cordes limitée à une violoniste et un violoncelliste, en l’occurrence Amber (Gabriel Rios). David s’est installé à droite, et juste derrière lui le drums siège derrière ses fûts.

Le set s’ouvre par « Gold Dust », le titre maître du second LP. Jonathan possède une voix de crooner aux accents soul délicats. Un baryton ténébreux et magnifique. Dans la musique, on ressent son amour pour le folk et la soul classiques. Les sonorités de gratte sont légèrement surf lors de cette compo qui monte graduellement en puissance. Après un plus folk « Rosario », « Heart Of Stone » adopte un profil beaucoup plus rock. Pourquoi installer un nouveau micro ? Et à droite de Jonathan ? Qui annonce une surprise. Votre serviteur pense de suite à Gabriel Rios. Et ô joie, il débarque, la gratte acoustique en bandoulière. Et ensemble, ils vont nous proposer un sublime « Arms », plage tirée du nouvel elpee. La conjugaison des guitares et des voix tient de l’enchantement. Gabriel la pousse dans les aigus. Alors que sans faire le moindre effort, Jonathan la balade dans les graves. Retour au line up de base pour « Lost », un morceau dont les orchestrations et les rythmiques funkysantes sont réminiscentes du son Motown. Après « How Halfheartedly », place au très beau « Oh Desire », titre maître du nouvel opus. Caractérisé par son refrain accrocheur, « Fighting Since The Day We Are Born » constitue un autre moment fort du concert. Jonathan Jeremiah nous réserve un petit solo de guitare semi-acoustique sur « The Birds ». Et le son ? Impeccable ! Pas d’infra-basses. Et le light show était au diapason de spectacle. Qui est passé trop vite. Souvent signe d’excellence… (voir photos ici)

(Organisation: Botanique)

Jonathan Jeremiah + Tout Va Bien + Joe Bell +  The Leisure Society

 

 

 

vendredi, 08 mai 2015 01:00

A l'instinct et au feeling !

Ce soir à l'Ancienne Belgique, il y a du peuple. Dans la grande salle c'est sold out pour le set du quatuor ostendais The Van Jets ; et au Club également, pour la release party et la première date de la tournée européenne de Lightnin' Guy Verlinde. Pour votre serviteur, c'est le second spectacle à l'AB en 2 jours.

Lightnin' Guy est un jeune bluesman belge issu du Nord du Pays. Il est d’ailleurs né le 22 mars 1976 à Aartrijke, un village situé à proximité de Bruges. Très connu et apprécié en Wallonie, il est hébergé par le label français Dixiefrog, une écurie au sein de laquelle on retrouve Beverly Jo Scott, Bjorne Berge, Dom Flemons, Duke Robillard, Joe Louis Walker, Fred Chapellier, Lucky Peterson et j'en passe. Depuis le début de ce millénaire, il accorde une centaine de concerts par an aux Pays-Bas et en Belgique ; en outre il a déjà été programmé dans les principaux festivals tels que le légendaire Blues Peer ou le Gouvy And Blues. Il vient de publier « Better Days Ahead ». Avant de se lancer dans une carrière individuelle, il avait gravé 7 elpees, au sein de The Mighty Gators, One Man Band et Hound Dog Taylor. Il a même enseigné le blues à l’école, en compagnie de Tiny Legs Tim, dans le cadre du projet éducatif ‘Blues In Schools’. Il a joué en compagnie d’Ina Forsman, le représentant de la Finlande lors de l’édition 2014 de l'European Blues Challenge, qui s’était déroulée à Riga. Déjà en 2013, lors de la présentation de l'album « Inhale My World », il avait séduit et conquis un AB Club comble. Il a également assuré la première partie du show mémorable de John Mayall, en 2014. Pour l’anecdote, ce vétéran (NDR : il a 82 balais), y avait accueilli son public à l’entrée, puis vendu ses cds au merchandising avant et après le spectacle. Et Guy avait également joué en première partie de cette légende, au Blues Café (Classic 21) de Francis Delvaux. C’est là que je l’avais découvert.

Arrivé sur place vers 19h15, Guy traverse la salle en saluant chaque spectateur. Il vient tester une de ses trois guitares fétiches, dont une Dobro (NDR : sa carcasse métallique explique sa résonance très particulière) et puis disparaît derrière la scène, pour se diriger vers les loges.

Le concert démarre à 20h30 précises. Pas de supporting act. Et on est parti pour 120 minutes de set. Rares sont encore les artistes qui dépassent le cap d’1h30 de prestation. Une belle forme de respect vis-à-vis du public et des aficionados. Le Club est blindé ou en mode boîte à sardines, si vous préférez. Guy squatte d’abord seul sur le podium. Ses trois musicos sont adossé contre le mur, à droite. Après un petit discours bilingue, ponctué d’un sourire ravageur, il attaque « Grinnin' In Your Face », a capella. Il s’agit d’une cover de Son House, un des premiers pionniers du Delta blues. L’auditoire est déjà sur le cul.

Guy empoigne sa Dobro et s’attaque à « Don't You Cry », un extrait de « Blood For Kali », opus paru en 2012. Un gospel poignant qui raconte l'exode des ‘boat people’. Son backing group, The Mighty Gators, le rejoint sur l’estrade. S’installe à gauche, le guitariste Toon Vlerick, à droite, le bassiste Karl Zosel, et derrière ses fûts, Thierry Stiévenart. Le plus lessinois des quatre qui a emmené avec lui son fan-club.

Guy chante d’une voix proche de Bertrand Lani (NDR : le petit frère du leader de Fred and The Healers) « Sacred Gound », une compo qui trempe dans l'americana pur jus. Ou dans le bluegrass, selon. « Heaven Inside My Head » est un extrait du nouvel opus, un blues électrique presque hard, caractérisé par des interventions de grattes huileuses, graisseuses. Guy ne respecte pas la setlist. Elle est même aléatoire. Il joue à l'instinct et au feeling. Un mot ou un geste, un peu dans l’esprit du Boss, et les musicos embrayent. Le combo parvient à sublimer le « What A Wonderful World » de Louis Armstrong, sans avoir recours aux cuivres. Balayé par des guitares lancinantes, « Feel Alive » est un boogie teinté de rhythm’n’blues qui se mue, fin de parcours, en americana. Les sixcordistes écrasent leurs pédales wah wah sur le plus sauvage « Into The Light ». Un régal ! La température vient de grimper de quelques degrés. A ma droite, quelques mamies sont au bord de l'évanouissement.

Toon excelle à la slide tout au long de « No Time To Waste », tiré de « The Banana Peel Sessions », un long playing paru en 2010. Dommage qu’il n’y ait pas de cuivres. Nouvelle compo, « Call On Me » replonge dans le bluegrass et la country. « Inhale My World » est une ballade empreinte de tendresse. C’est aussi le titre maître d’un LP gravé en 2013. Guy plaisante avec les spectateurs des premiers rangs. Il leur déclare habiter Gand, mais être originaire du point le plus haut de Bruges, à une altitude de 52 mètres. Il faut le croire sur parole. Impossible de vérifier ses propos. Encore un titre récent, « Wild Nights ». Guy nous réserve sa première intervention à l'harmonica. Et elle est splendide ! Place à « Me And My Blues », un slow blues crapuleux, au cours duquel les mamies ne se tiennent plus. Le concert est presque terminé. Après un « Mr Maxwell Street », qui permet au public de jumper, il achève le set par le classique « Bon Ton Roulet ». Chanté en acadien et adapté par les plus grands, il se traduit en français par « Laissez les bons temps rouler ».

Lors du rappel, le quatuor aborde le titre maître du dernier elpee, « Better Days Ahead ». Très pro, Guy Verlinde est une véritable bête de scène, mais également un type très sympa.
En outre son talent ne l’empêche pas d’entretenir un contact permanent avec son public. En tout cas, très énergique son show était vraiment superbe. Que demande le peuple ?

(Organisation : Ancienne Belgique)

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