La terre fissurée de Daffo

À seulement 20 ans, Daffo, artiste indie-rock basée à Brooklyn, transforme le tumulte intérieur en chansons brutes et poétiques, d’une étrange beauté. Entre l’énergie DIY et des arrangements délicats, sa musique oscille entre fragilité et intensité. Révélée…

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La vision de l’art prônée par Superchunk…

Superchunk sortira son nouvel album, « Songs in the Key of Yikes », ce 22 août. En attendant, il a partagé le single, « Is It Making You Feel Something ». ‘Il a toujours été vrai que tout le monde traverse quelque chose dont on n'est pas forcément conscient’,…

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Didier Deroissart

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Marka organisera en collaboration avec le Théâtre 140, un concert évènement dont les bénéfices seront intégralement reversés aux 4 associations qu'il a choisies : 2 néerlandophones et 2 francophones : Front commun des SDF − DoucheFLUX − Netwerkt Tegen Armoede − Brussel Platform Armoede.

Ce concert se déroulera lieu le 24 octobre à 20h30 au Théâtre 140 (Avenue Eugène Plasky 140, à 1030 Bruxelles) en présence de ces 4 associations. Cet événement servira également de Release Party. Et pour cause, Marka vient de sortir un nouvel album, « Days Of Wine And Roses », ce 16 octobre.

Le clip de « What's Going Wrong? » est à (re)découvrir en cliquant ici 

http://www.marka.be/

http://www.marka.be/

 

mercredi, 21 octobre 2015 13:48

Machiavel fête ses 40 années d’existence !

Machiavel fêtera ses 40 ans d'existence le 28 novembre prochain, au Théâtre Royal de Mons, en compagnie de l’Orchestre de Chambre de Wallonie. 

L'Orchestre Royal de Chambre de Wallonie aime sortir de sa zone de confort en se frottant à des univers musicaux différents. Il apprécie également se produire dans des lieux atypiques. Sa récente prestation dans la Station Rogier de la STIB, en est un bel exemple. Tout comme lors de sa participation aux Nuits magiques du parc animalier Pairi Daiza. Pour la circonstance, il avait épaulé le jazzman belge Philip Catherine ainsi que le joueur de oud tunisien, Anouar Brahem.

Son prochain défi se traduira par une collaboration avec Machiavel à l'occasion des 40 ans du groupe. Une collaboration qui a débuté le 21 décembre 2013, dans le cadre du 35ème anniversaire de la formation. Ce soir-là, le combo avait reçu le concours des cordes de l'ORCW, pour plusieurs titres, au beau milieu du sepctacle. Un moment empreint de magie.

L'Orchestre Royal de Chambre de Wallonie souhaite, en outre, bénéficier des retombées positives de la Capitale Européenne de la Culture, Mons 2015, pour prolonger au cours de l'année 2016, des projets initiés grâce au soutien de la Fondation Mons 2015.

Un concert inaugural est prévu le samedi 28 novembre au Théâtre Royal de Mons et sera suivi de plusieurs concerts en 2016 (Forum, Cirque Royal et Wex). Machiavel possède une musique qui s'adapte très bien à de tels développements orchestraux. Onze musiciens de l'ORCW seront à leurs côtés pour l'ensemble des concerts.

Un travail en profondeur a été réalisé au cours des derniers mois afin de réussir l'osmose musicale. De nouveaux arrangements ont été écrits par le multi-instrumentiste et compositeur Grégoire Dune, qui dirigera l'orchestre sur les planches. La setlist sera composée des plus grands succès du groupe et le spectacle promet quelques surprises.

Le concert inaugural sera filmé par Télé Mons-Borinage. Classic 21 et Music 3enregistreront le concert pour diffusion ultérieure. Une première en Belgique, une caméra 360° HD sera placée au milieu des musiciens et filmera ce concert sous des angles inédits.

Ce concert est malheureusement déjà complet !

Pour fêter cet anniversaire exceptionnel, il n'y aura pas que des concerts.

La Renaissance du Livre publiera fin novembre : « Machiavel/ 1976-2016 », une biographie inédite de Jean Jième Valmont.

L’événement sera également ponctué par la sortie d’un coffret en tirage limité incluant :

La biographie.

Un 33trs vinyle inédit reprenant les titres qui avaient été joués avec l'ORCW au Cirque Royal en 2013.

Deux tickets pour le concert du Cirque Royal en 2016.

Une affiche collector de leur premier concert mythique à Forest National en 1979.

Il y aura également un album Best Of : « The Best Songs Of Machiavel », don’t la sortie est prévue pour novembre. L’opus reprendra 18 titres incontournables dont

« Fly », « Rope Dancer  », « Over The Hill », « Chronique Love », « Feel The Sun », « No Way To Heaven », « Wild As The Wind » et d'autres brûlots.

Et en bonus, une version ‘live’ avec l'ORCW de « Cheerlessness », enregistré le 21/12/2013, au Cirque Royal. On peut d’ailleurs découvrir un morceau de ce concert, « A Place From Every One », sur Youtube. Voir ici https://youtu.be/NJOKreBePpM

http://machiavel.be/

https://www.facebook.com/machiavelofficial

http://www.orcw.be/

 

Le nouvel album des Déménageurs est paru : « Bonjour Tout Va bien, Le Meilleur Des Déménageurs ». Il s'agit de la première compilation du groupe pour les 3 à 8 ans… qui séduit les parents depuis plus de 15 ans.

Des musiques du monde, de l'humour, du folk, de la bonne humeur, des danses, du mouvement et certainement beaucoup d'imagination destinés à faire rêver notre progéniture.

Yves Barbieux est la colonne vertébrale des joyeux lurons qui compose les Déménageurs ou on retrouve la pétillante et charismatique Lili entourée de ses trois frères Georges le timide, Nelson le curieux (Perry Rose) et Stoul le consciencieux.

La compile réunit des extraits des 4 albums parus à ce jour : « Lili Et Les Escargots » (2002), « Le Grand Carton » (2005), « Le Patamod » (2009) et « Danse Avec Les Gnous » (2014).

Un bonus live de « Bonjour Tout Va Bien » enrichit le recueil.

Les chansons de ces albums servent aux 4 spectacles au cours desquels les enfants retrouvent leurs personnages préférés. Plus de 150 000 enfants, sans compter les parents et les grands-parents, y ont assistés. Et les long playings ont atteint le chiffre de 50 000 exemplaires vendus, en Belgique, France et Suisse.

Un projet qui a permis aux Déménageurs de décrocher deux prix prestigieux : celui du Jury 'Chanson à l'école’ en 2002 et l'Octave du Meilleur Spectacle (toutes catégories) en 2006.

Les illustrations du digipack ont été réalisées par Yves Dumont.

L’équipe des Déménageurs implique :

-Yves Barbieux : Directeur Artistique, auteur-compositeur.

-Marie-Rose Mayele : Chant et danse.

-Perry Rose: guitare;

-Thierry Hercod : Vielle à roue, flûtes

-Jonathan De Nexk/Didier Laloy/Pierre-Yves Behrin : accordéon diatonique.

http://www.lesdemenageurs.be/

Pour la vidéo de  « Bonjour Tout Va Bien », c'est ici 

Yves Barbieux a également monté un nouveau projet : Adeline Plume Et Son Orchestre Funky. Adeline, une diva distraite et charismatique, chante avec humour, des thèmes destinés aux enfants de 3 à 8 ans, soutenue par une section rythmique funky et disco. Un livre-cd de 28 pages, illustré par Yves Dumont, réunissant 12 chansons et toutes les versions instrumentales sortira ce 10 novembre 2015.

La répétition générale du set de Beautiful Badness s’était déroulée lors du ‘concert en appartement’ accordé ce 17 septembre dernier, au sein d’une jolie propriété, à Uccle. De quoi bien préparer une ‘release party’ destinée à défendre ce second Ep baptisé « Many Years ». Deux titres de ce disque ont d’ailleurs reçu le concours de Koen Gisen. Et quand on organise une ‘release party’ à la Rotonde, on met tous les atouts de son jeu. Cette salle est sans doute la plus performante en Belgique. Tout en bénéficiant d’une esthétique incomparable.

L’hémicycle est soldout et réunit les potes, la famille, des invités ainsi que les fans d’hier et d’aujourd’hui. Vu les embouteillages qui sclérosent les rues de Bruxelles, le spectacle sera retardé de 15 minutes. Pas de supporting act, le show débute à 20h30 précises.

Les musicos montent sur l’estrade, alors qu’une intro –ma foi– particulièrement emphatique est crachée par les haut-parleurs. Gabriel se consacre au chant. Olivier à la guitare (acoustique ou électrique). Ce dernier se place à l’extrême gauche, juste derrière Antoine Guenet, le claviériste/pianiste ; et à l’extrême droite, siège Gilles Servait, derrière des fûts imposants. Enfin, devant lui, Raphaële Germser est préposée à la basse (NDR : c’est la dernière qui a débarqué au sein du line up). Ses bottillons rouges se fondent avec le tapis, sous ses pieds. Le préambule terminé, le quintet attaque « Elders Choir », en polyphonie vocale corse (NDR : pensez à I Muvrini). Seuls quelques accords de gratte et notes d’ivoires soutiennent la voix de Gabriel, qui s’autorise déjà une belle démonstration, en passant du baryton profond au soprano. Et lorsqu’il la pousse dans ses derniers retranchements, on ne peut s’empêcher de penser à Boccelli, Freddie Mercury voire Matthew Iron ou Bellamy.

« I Will Hunt You Down » est parcouru d’accords de piano solennels mais incisifs. Gab les talonne au micro. Lyrique, sa voix est soutenue par des orchestrations empruntées à la musique symphonique. Et des cymbales tranchantes enrichissent l’ensemble. Un futur hit ? Alex Leroix (NDR : ingé son chez Puggy) est derrière les manettes : c’est l’assurance d’un son soigné aux petits oignons. Gabriel lève le poing et entame « It's Hard To Do It », un titre musclé au cours duquel piano et vocaux s’affrontent. Sans transition, le quintet aborde « Wasting Our Time », un morceau extrait du premier Ep, paru en 2013. Gab est armé d’une sèche pour accompagner sa voix qui prend son envol à la manière de Mercury, alors que les ivoires et les drums se conjuguent en puissance. Un sample amorce « The Line ». Gabriel est au piano. Oliver, Antoine et Raphaëlle assurent les backing vocaux. Gilles y participe plus discrètement, préférant se concentrer sur ses fûts. L’ambiance est au recueillement pour ce titre finalement visionnaire.

Pour « The Sand », Gab est à la gratte électrique et Olivier à l’acoustique. Antoine balise de son Hammond cette compo particulièrement appréciée par les aficionados. Gabriel opte pour la sèche quand il interprète « Slipping Away, une ancienne ballade qui figure sur une démo devenue aujourd’hui introuvable. Après avoir bu un coup, il l’abandonne et la formation se fend le plus rock « Run » (NDR : il figure sur leur premier Ep, éponyme), un titre qui a permis au band de se faire connaître.

« Everybody Knows » est un morceau très accrocheur. Repris en chœur par l’auditoire, il est ponctué d’applaudissement nourris. A cet instant, le contrat est rempli pour le band. C’est alors que les musicos invitent des tas d’invités sur l’estrade. Le temps de deux morceaux. En l’occurrence Cédric Van Caillie (Balimurphy), Karin Clercq, Yves Daloze ainsi que Jean-Philippe Risse (Stereo Grand), dont on attend impatiemment le prochain opus, Getch Gaetano, Voodoo Mama aka Bineta Saware (la voix féline de Dario Mars and The Guillotines), Laura Crowe et leur ex-bassiste Eric Renward. Ils vont former une chorale exceptionnelle. Yves et Jean-Philippe se réservent les sèches pour « One Step Forward ». Epaulé par Bineta, ce dernier prend le lead vocal. Gab est au piano. Epaulé par la chorale de luxe, ce dernier s’emballe sur l’instrument. Les trois guitares sont acérées.

Le concert s’achève par le brûlot radiophonique « Many Years ». Yves et Jean-Philippe déposent leurs grattes et rejoignent la chorale d'exception. Oli et Raphaële s'acharnent sur les toms basse placés devant eux.

Lors du premier rappel, Gabriel revient seul ; et au piano, entame « Goodbye ». Une ballade propice à la méditation. Ses cordes vocales exercent leur charme.

 Les musicos le rejoignent pour attaquer, « A Sunny Morning », le remarquable single qui a précédé la sortie de l'Ep. C'est un peu, la cerise sur le gâteau.

Et on n’est pas au bout de nos surprises. « Tonight » est chanté a capella, au milieu du public. Qui entoure respectueusement la troupe. Et l’interprétation du morceau est digne de The Lumineers voire de Mumford And Sons ; la nouvelle version prenant alors une autre dimension. Beautiful Badness est un groupe qui bosse énormément. Et il récolte le fruit de son travail. En outre, son potentiel est énorme. Le futur leur appartient et le succès leur tend les bras… Il ne restera plus qu’à convaincre les plus sceptiques. 

(Organisation : Le Botanique)

Soirée intimiste à la Rotonde du Botanique, ce mardi 13 octobre. Pour assurer la première partie, les organisateurs ont invité l’ex-Metal Molly, Allan Muller. Et en tête d’affiche, Grant-Lee Phillips, le leader du défunt Grant Lee Buffalo (NDR : même si en 2011, le combo s’était reformé pour accomplir une tournée). Paru en 2012, son dernier opus solo s’intitule « Walking In The Green Corn ».

L’hémicycle est clairsemé pour accueillir Allan Muller. Il est uniquement armé d’une sèche amplifiée. Ce Malinois tourne beaucoup au Nord du pays ; mais il est plus que méconnu de l’autre côté de la frontière linguistique. Pourtant, au cours des nineties, c’était le leader de Metal Molly, un power trio impliquant Pascal Deweze et Gino Geudens. Particulièrement influencé par les Pixies, il avait eu l’opportunité d’assurer le supporting act de Bowie, à Forest National, pour remplacer Morrissey, au pied levé. En 1996 ! Le combo a gravé deux elpees : « Surgery For Zebra » en 1995, et « The Golden Country », en 2000. Avant de disparaître dans la nature. Allan a ensuite formé Satellite City, dont on retrouve la trace en 2002 et 2005 ; mais le projet a ensuite passé de vie à trépas. Aujourd’hui, Muller se produit en solo. Sa voix est puissante, mais il n’interagit guère avec son auditoire. Discret mais efficace, il finit quand même par le convaincre…

C’est en 1991 que Grant-Lee Phillips fonde Grant Lee Buffalo, à Los Angeles, en compagnie du bassiste Paul Kimble et du drummer Joey Peters. Michael Stipe (R.E.M.) et Bob Mould (Hüsker Dü) avaient énormément d’estime pour cette formation. En 1999, Philipps décide de mettre fin à cette belle aventure. Il grave ensuite 6 long playings personnels : « Ladies Love Oracle » en 2000, « Mobilize » en 2001, « Virginia Creeper » en 2004, « Neineteeneighties » en 2006, « Strandelet » en 2007 et « Little Moon » en 2009. Malgré ses racines cherokee et blackfoot, il s’est depuis installé à Nashville…

La Rotonde est pleine à craquer quand Grant-Lee Phillips grimpe sur l’estrade. La formule est identique. Voix et gratte acoustique électrifiée. Différence, il s’établit immédiatement un contact chaleureux entre l’artiste et l’auditoire. Il est venu prendre son pied au sein d’une atmosphère cool. Un set qui va durer 150 minutes, rappel compris. Entre chaque compo, il dialogue avec son public et balance quelques vannes, de manière à mettre à l’aise son public.  

Pas de setlist collée sur le plancher ; costume sobre de couleur marron, chemise noire et cravate de cow-boy, le quinquagénaire (NDR : il est né en 1963 !) va interpréter ses chansons au gré de son inspiration ; et au cours de la dernière demi-heure, suivant les desideratas des spectateurs. Il ne changera pas de gratte de tout le concert. Il attaque « Nightbirds » (« Little Moon »), un morceau qui trempe dans l’americana. De sa six cordes, il arrache des sonorités tour à tour puissantes, discrètes ou allègres. Et ce dans une ambiance cosy et intimiste. Qu’entretient un light show minimal. Plus folk et sans la moindre fioriture, « The Straighten Outer » est tiré du dernier opus, « Walking In The Green Corn ». On y ressent les influences du Zim, de Springsteen et Neil Young. « See America » (« Mobilize ») ne manque pas de charme, une jolie ballade dépouillée, qu’interprète l’artiste d’une voix suave. Il s’était déjà produit dans cette même Rotonde en avril 2002 ; et il se plait à nous le rappeler. Les titres défilent, dont un nouveau : « Cry Cry ». Un opus est en préparation, c’est sûr. Il n’en oublie pas pour autant le répertoire de Grant Lee Buffalo. Et nous en réserve notamment « Truly, Truly », « Happiness », « Jupiter and Teardrop », « Mighty Joe Moon  », « Fuzzy » et « The Shining Hour ». Des compositions que l’auditoire attendait et pour lesquelles, le Californien va donner tout ce qu’il a dans le ventre. Des chansons contagieuses, dont les refrains sont susceptibles d’être sifflotés le matin, en prenant sa douche. Chaud boulette, le public propose des titres pour sa set list. Ce qu’accepte le songwriter, tout en prenant lui-même la direction des opérations. Et c’est par deux morceaux du catalogue de Grant Lee Buffalo, qu’il achève son spectacle : « Everybody Needs A Little Sanctuary » et « Mockingbirds », deux plages qui ont permis à son ancien groupe de se forger une certaine notoriété...

(Organisation : Botanique)

 

mercredi, 14 octobre 2015 01:00

Acouphènes garantis…

Ce soir votre serviteur remplace un collègue, empêché. En espérant que le spectacle soit de bonne facture. Dehors, il pleut. Pas de bonne augure ; d’autant plus qu’à Forest National, le son est rarement au point. La salle est en mode Club. Le deuxième étage est fermé par des tentures, de manière à ramener sa capacité à 4 000 âmes. Et cet espace sera presque sold out pour la tête d’affiche. Le public est plutôt jeune. On y remarque quand même la présence de quelques quinquas et quadras. Fall Out Boy se produit à Bruxelles, dans le cadre de la tournée baptisée ‘American Beauty/American Psycho Tour’.

Le supporting act attaque son set à 19 heures. Baptisé Charley Marley, le band est londonien. Il est signé sur le label indépendant du bassiste de Fall Out Boy, Pete Wentz. A contrario de ce qu’on aurait pu penser, il ne s’agit pas d’un des nombreux descendants du grand Bob. Il pratique une musique ma foi fort conventionnelle, fruit d’un cocktail de pop, funk, hip hop et électro. Un seul titre disponible sur la toile : « Bad Things With Jamaicans ». En ‘live’, il se produit sous la forme d’un quatuor : un claviériste, un drummer, un guitariste et le chanteur. Ce dernier remue pas mal sur les planches. Et juvénile, l’auditoire est particulièrement réceptif. Il réagit d’ailleurs en conséquence. L’ambiance monte ainsi progressivement en puissance.

Le problème vient des infrabasses. Elles remontent par le siège et le sol et vous agressent les tripes. En outre, malgré les protections dans les oreilles, les tympans trinquent. Je décide alors de faire l’impasse. En espérant que le set de Fall Out Boy ne provoque pas les mêmes tourments.

Retour dans la salle de votre serviteur, lors du changement de matos. Une immense colonne formée d'écrans leds est descendue et occupe toute la largeur de la scène. Deux estrades ont été placées en avant. On remarque la présence d’une plus petite, entourée de barrières ‘nadar’, juste à l'entrée de la fosse, et sous la table de mixage. 

Fall Out Boy a publié son sixième elpee, l’excellent « American Beauty/American Psycho », en janvier 2015 ; et il est venu le défendre.

Fondé par Patrick Stump (voix, guitare), Pete Wentz (basse), Joe Troham (guitare) et Andy Hurley (batterie), il est né début 2001. Joe et Pete militaient au sein de différents groupes punk/hardcore. Dans la région de Chicago. À ses débuts, les musicos n’avaient pas encore réussi à déterminer un patronyme. Lors d'un de leurs premiers concerts, un des spectateurs leur a suggéré Fall out Boy (NDR : un personnage des Simpson, Atomic Boy en VF). Deux ans plus tard, le quatuor publie son premier opus, « Take This To Your grave ». Les amateurs de jeux vidéos se ruent sur le disque, dès sa sortie ; et pour cause, le groupe y soutient GTA, jeu constamment vilipendé par les défenseurs de la morale américaine.

Un petit film défile sur l'immense toile disposée en avant-scène. Dès qu’il est terminé, il remonte doucement vers le plafond. Les deux guitaristes et le bassiste débarquent et s’installent à l’avant-plan sur une même ligne. Barbu et le corps couvert de tatouages, le batteur s’est planté sur une estrade surélevée. Les faces avant sont constituées de téléviseurs TV LCD, où seront projetés des films, et un immense écran est placé derrière lui. Cet énorme show à l'américaine sera amplifié par un light show imposant, partagé entre lumières et lasers, histoire de nous en mettre plein la vue…  

« Sugar, We're Goin Down », issu de l’elpee « From Under The Cork Tree » (2005), ouvre le set en force. Un peu trop quand même à mon goût. A cause du batteur. La puissance libérée par ses fûts est trop bruyante. Chaque fois qu’il cogne sur ses toms basse et la grosse caisse, les retours d’infrabasses s’apparentent à des secousses sismiques. Et votre organisme en prend un coup. En outre, insupportables pour les oreilles, les accès de basse risquent de vous causer des acouphènes. Et pourtant, votre serviteur a enfoncé des protections dans ses feuilles de chou. Or, il est placé à proximité de la table de mixage, emplacement idéal pour bénéficier du son le plus parfait. En espérant alors qu’au fil du show, la situation va s’arranger. Car les instruments à cordes passent parfaitement la rampe.

Sur « Irresistible » –une nouvelle compo– les gratteurs se déchaînent. Dans la fosse, l’ambiance est hystérique. Je décide donc d’aller prendre l’air et revient dans la salle pour « Thriller » (« Infinity On High »). Pas d’amélioration. Pourtant, devant le podium, les aficionados mettent le souk ; mais ne se rendent sans doute pas du volume sonore plus que pénible à encaisser. La première partie s’achève par « This Ain't a Scene, It's an Arms Race », avant que l’écran ne redescende, pour permettre le défilement d’une vidéo. Soudain les jeux de lumières sont braqués sur la petite scène, sous la console du son. Les deux gratteurs et le bassiste sont assis l'un à côté de l'autre, en ligne, et nous proposent deux morceaux en format acoustique : « Immortals  » et « Young Volcanos ». Sans batterie, le son est impeccable. Huit minutes en tout et pour tout à savourer. Avant que le drummer ne revienne pour un solo kilométrique, sous les lasers qui se croisent et s’entrecroisent. Les trois autres musicos réapparaissent sur le podium pour attaquer « Dance, Dance ». C’est aussi le retour des infrabasses. Je préfère jeter l’éponge. Dommage, car le light show était exceptionnel. Vu le prix des places, c’est cher payé. Pourtant, sans les drums, le son était irréprochable. Soit l’ingé son est un incompétent, soit le groupe cherche à assommer son auditoire. Pas encore votre serviteur, qui a préféré prendre la poudre d’escampette…

(Organisation : Live Nation)

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dimanche, 11 octobre 2015 01:00

Sous l’emprise du chat…

L’AB propose une soirée kangourou, ce dimanche 11 octobre. D’abord les frères Jack et Pat Pierce. Puis The Cat Empire, un octuor responsable d’un cocktail détonnant de jazz, hip hop, reggae, ska, soul, funk et de musique manouche. Et le spectacle consacré à ces artistes australiens est sold out !  

Jack et Pat Pierce sont issus de Brisbane. Avant de décrocher un contrat, le tandem s’est produit dans la rue. Le premier se consacre aux percus (tom basse, tambour africain, cymbales), mais aussi au didgeridoo (instrument à vent aborigène) ainsi qu’à l’harmonica. Le second se réserve la sèche. Et dispose d’une grosse caisse qu’il actionne à l’aide d’une pédale, posée devant son pied droit. 

La salle est déjà bien garnie, quand la fratrie attaque « In My Fault ». Pat excelle à la gratte acoustique. Jack le soutient aux backing vocaux et frappe ses mains sur les bords de la guitare. Il est vraiment hanté par les percus, mais nous balance déjà un aperçu de ses aptitudes à l’harmo. Au balcon, l’auditoire s’est déjà levé. Votre serviteur a remarqué la présence de Marcus Mumford dans la salle. Et paradoxalement, à cet instant, la musique des frangins me fait penser à celle de Mumford and Sons voire The Lumineers…

Jack présente le duo dans la langue de Molière. C’est la première fois qu’il se produit à Bruxelles. Pour « Overdose », Jack est au micro et aux percus. Il cogne même ses baguettes sur le bord de la gratte de son frère. Energique, ce folk semble davantage yankee (NDR : pensez au boss !) qu’antipodal. Jack pique la sèche de son frère pour aborder le plus paisible « Bund Boy Run ». Ce dernier n’a plus qu’une alternative : récupérer une six cordes électrique. A cet instant, l’expression sonore baigne au sein d’un americana classieux. Véritable bête de scène, Pat s’approche du bord de l’estrade et tape du pied, pour mettre l’ambiance. Et les premiers rangs réagissent au quart de tour… « Genevieve » adopte une même formule. Enrichie par les voix savoureuses des deux musicos, cette compo vous incite à remuer le bas des reins et le popotin.

« Golden Times » constitue le sommet du spectacle. Pat (NDR : il souffre pourtant d’une bronchite !) est à la sèche. Jack empoigne son didgeridoo et colle l'harmonica devant la bouche de son frère. Tonnerre d'applaudissements dans l’auditoire ! Jack martèle le plancher à l’aide de ses baguettes. Et avant de souffler derechef dans son didgeridoo, il replace l’harmo devant les lèvres de Pat. Les frangins abordent alors « Flying Home ». Visionnaire, ce morceau de country nous invite à traverser les grandes plaines de l’Ouest...

Un set particulièrement convainquant pour The Pierce Brothers qui, dans un futur proche, devrait logiquement postuler la tête d’affiche…

The Cat Empire est originaire de Melbourne. Né en 1999, il compte plus d’une dizaine d’albums à son actif. Son premier est paru en 2003. Depuis, le combo s’est forgé une solide réputation sur les planches. Le line up actuel réunit le claviériste Ollie McGill, le bassiste/contrebassiste Ryan Monro, le drummer Will Hull-Brown, le percussionniste Felix Riebl et le trompettiste (NDR : un barbu !) Harry James Angus. Ces deux derniers se réservent également les vocaux à tour de rôle. Sans oublier le Dj Jamshid ‘Jump’ Khadiwhala, également préposé aux percus. Quand il ne chante pas, Harry rejoint deux musiciens de tournée pour former une section de 3 cuivres. Qui se consacrent également et circonstanciellement aux congas et percus diverses. Ils sont donc huit, en tout et pour tout, sur les planches !

« Brighter Than Gold », extrait du dernier opus, « Steal the Light » (NDR : il remonte à 2013 !), ouvre le show. Les plages baignent tour à tour dans un climat latino (NDR : surtout cubain), reggae ou afro. Parfois ces styles se mêlent pour produire un ensemble métissé, coloré et sucré. Et les beats électro rendent le cocktail particulièrement dansant. « Sly » est un morceau issu de « Two Shoes » (NDR : en 2005, cet elpee avait décroché un n°1 dans leur pays). Les cuivres y sont magistraux. « How to Explain ? », tiré de l’elpee éponyme, s’ouvre par les cuivres. La voix –proche de celle du chanteur de Madness, Suggs– prend son envol, alors que le tempo s’est converti à la rumba. Le spectre de Carlos Santana plane cependant tout au long de la compo (NDR : sans pour autant se farcir les soli de guitare kilométriques…)

Place au single « Qué Será Ahora ». Interprété dans la langue de Cervantès, il semble avoir été écrit sous le soleil de Kingston. Une nouvelle composition : « Daggers Drawn ». Idéal pour mettre le souk dans la fosse ! Jazzyfiant et paisible, « Two Shoes » permet de faire retomber provisoirement la pression. « The Lost Song » (« The Cat Empire ») met à nouveau en exergue les cuivres. Enrichis par le concours d’un mélodica, ils apportent une forme d’esthétisme et de sérénité au morceau. Toujours teinté de jazz, « Jungle » (« Cities », 2006) est dynamisé par les percus et traversé par des accords de gratte incisifs…

Des percus davantage afro sur « Like A Drum » (« Steal The Light »). Et la foule n’arrête plus de danser. Après 120 minutes de show, la troupe se retire. Mais elle ne va pas laisser l’auditoire sur sa faim.

Lors du premier rappel, Ollie introduit « The Wine Song » par un solo de claviers. Quoique jazzyfiant, le combo parvient à y insuffler une énergie communicative. Un autre nouvelle compo : « Bulls ». Stimulant, « Still Young » nous entraîne dans l’univers du ska, et tout particulièrement celui de Madness, The Selecter et The Specials. Et le spectacle de s’achever par « All Night Loud  », un extrait du dernier long playing, titre qui a permis à la formation d’atteindre une notoriété internationale. Une chose est sûre, en ‘live’ The Cat Empire est un véritable régal ! Et propice à la danse. Ce qui ne gâte rien !

(Organisation : Ancienne Belgique)

 

samedi, 10 octobre 2015 01:00

Hammer Girlz 2015 : samedi 10 octobre

L’Alhambra, c’est dans la cité du Doudou. A deux pas de la place. Une salle dont la programmation éclectique plaît de plus en plus à votre serviteur. Surtout depuis que les organisateurs ont réalisé les aménagements nécessaires pour rendre son acoustique performante. Aussi performante que celle des salles les plus prestigieuses en Belgique. Le programmateur a le nez creux. Le personnel est accueillant et sympathique. Que demande le peuple ?

Ce samedi 10 octobre, la soirée a été baptisée Hammer Girlz. Une sorte de mini festival au cours duquel les filles vont prendre le pouvoir, sur les planches. Soit Orna, Black Mirrors et enfin Dario Mars and The Guillotines, au sein duquel milite Renaud Mayeur. Une soirée qui devrait sentir bon le cuir et la transpiration du rock’n’roll...

Il n’y a pas grand monde lorsque Orna grimpe sur l’estrade. Mais, au sein de l’auditoire, je remarque quand même la présence de quelques artistes du coin, comme Lucas Lepori et Giacomo Panarisi (Romano Nervoso) ou encore Dan Diaz (Jane Doe). Ce power trio réunit Isa O. au micro, Lud P. à la batterie et Rudy D à la guitare. Le combo est né en 2013. Son stoner est survitaminé. Un blues/garage/rock graisseux, huileux, énergique, brut de décoffrage qui prend ses racines dans les 70’s et ses sources dans le Bayou de la Wallifornie profonde. Au cours du set le band va nous réserver « Lust » et « Fake Apple », les deux plages disponibles sur leur Bandcamp. Mais c’est surtout « Became A Crocodile » qui constitue le sommet du concert. Les drums y sont à la fois musclés et métronomiques alors que les cordes de gratte se révèlent aussi incisives que précises. Contrat rempli !

Black Mirrors est une formation drivée de main de maître par Marcella Di Troia. Elle affiche un look énigmatique. A cause de son grimage et de son collier amérindien qu’elle porte autour du cou. Un peu comme si elle venait de déterrer la hache de guerre. Elle est soutenue par le guitariste Pierre Lateur, le bassiste Gino Caponi et un nouveau drummer Nicolas Scalliet, décrit par Marcella comme un solide bûcheron capable de dévaster ses fûts. Responsable d’un premier Ep éponyme, le quatuor nous vient du Brabant Wallon. La musique est musclée, écrasante même. Une forme de stoner, réminiscent des seventies, susceptible de déraper dans le blues, le rock, le garage ou le métal. Mais au cours duquel, le soliste s’autorise des envolées frénétiques, ‘hendrixiennes’. Féline, Marcella  possède une voix claire, mais puissante. Sur les planches, elle envahit tout l’espace. La setlist alterne plages de l’Ep et nouvelles compos. Ce jeune combo a un énorme potentiel. Et pas seulement à cause de sa technique. Un premier album est en préparation. Il devrait sortir en 2016.  

Dario Mars And The Guillotines est le nouveau projet de Renaud Mayeur (Les Anges, Hulk, La Muerte, Triggerfinger). Au cours des dernières années, il s'était tourné vers le cinéma, bossant ainsi en compagnie de Bouli Lanners (NDR : notamment pour la B.O. d'« Eldorado »), François Pirot ou encore Matthieu Donck. Renaud avait d’ailleurs décroché un ‘Magritte’, en 2013, pour celle de « Mobil Home ».

Signé sur le label underground allemand Van Records, le combo vient de graver un premier elpee. Chargé de promesses, il s’intitule « Black Soul ». La chanteuse Bineta Saware (Ok CowBoy) est également impliquée dans l’aventure. C’est une excellente showwoman. Elle focalise les regards de l’auditoire. Farouche, elle se contorsionne comme une lionne. David Kostman se charge de la basse et des claviers. Renaud également des vocaux et de la six cordes. Ce soir, pas de vidéos défilant derrière le drummer Vincenzo Capizzi (Driving Dead Girl).

« Cold Sun » ouvre le set. Si Renaud campe un baryton, Bineta a plutôt une voix fauve. Les sonorités libérées par les grattes sont à nouveau grasses et huileuses. Les drums de Vincenzo balisent le tempo de « How The Story Goes ». Infernale, la ligne de basse leur emboîte le pas. Les déhanchements instinctifs de la vocaliste secouent les premiers rangs, qui se mettent à jumper. La pression monte progressivement. On prend alors un « Death Is Dead » en pleine tronche. « The Day I Died » est un titre sombre, sinistre même. Un climat ténébreux qu’on retrouve sur le plus paisible « The Jailer », davantage suggestif et caractérisé par une voix bluesy. Rock nerveux et frénétique, « Somebody Else Inside » est propulsé par la section rythmique. « Black Soul », titre maître de l’opus, achève la prestation. Le combo accordera un dernier concert cette année aux Pays-Bas. A Haarlem, très exactement. Et plus précisément encore, au Patronaat.

(Organisation : Alhambra)

Dario Mars and the Guillotines + Black Mirrors + Orna

 

vendredi, 09 octobre 2015 01:00

Le mystère… fil rouge du concert…

Parti de Soignies à 17h20, votre serviteur a débarqué vers 20h15 à l’AB, ce vendredi 9 octobre. Trajet par métro, y compris. Il a passé plus de trois heures dans les embouteillages ! L’enfer ! Heureusement que la STIB n’avait pas décrété un mouvement de grève... Et le nouveau piétonnier n’est certainement pas de nature à améliorer la situation. En arrivant dans la salle, plus moyen de s'asseoir au balcon pour apprécier un concert confortablement. C’est la nouvelle politique de l’organisation. Faudra s’y plier. Tu dois acheter ton ticket par Internet, et l’ordinateur détermine ton fauteuil. Pas de contestation et 2€ de frais supplémentaires sont à ta charge. Bref, je me plante à l'extrême gauche de la scène, juste à hauteur de la rangée de baffles qui te crache les décibels dans les oreilles et sous les feux (NDR : c’est le cas de le dire !) d’un énorme spot led placé à ta gauche, destiné à te faire transpirer. DD n’est pas très heureux ; alors il prend refuge au second étage. Il n’y a guère de monde, mais la vue est quand même imprenable. On se console comme on peut !

Il y a déjà pas mal de monde quand Témé Man, de son véritable nom Tanguy Haesevoets, se lance dans son 'one man show'. Un artiste plutôt sympathique et très interactif avec le public. Son coeur balance entre Détroit, Kinshasa et Bruxelles. Il est impliqué dans différents projets. Dont Goulash et un autre en compagnie de Noza. Sous le patronyme des Matiti, il a créé le buzz, lors du festival Esperanzah, cet été. C'est la cinquième fois que l'artiste squatte les planches de l'AB.

La musique de Témé Tan est le fruit d’un cocktail entre soul ‘motownesque’, world latino et surtout congolaise (pensez à Kasai Allstars, Konono n°1, Staff Benda Bilili ou encore Jupiter & Okwess International). Damon Albarn avait d’ailleurs eu le nez creux en prenant ces derniers sous son aile. Pas besoin de se prendre la tête, cependant, pour assister au spectacle de Témé Tan. Il ne transporte pas tous ses instruments, comme Rémy Bricka, mais les garde à portée de main. Il se sert d’une loop machine, de synthés, d’une boîte à rythmes, d’une guitare en modèle réduit et d’une basse. Les compos sont rythmées. La voix est chaude et sucrée. L’artiste prend son pied sur les planches. Et finalement Tanguy remplit parfaitement son rôle de supporting act. A revoir dans une salle plus intimiste…

Ibeyi est un duo réunissant des soeurs jumelles. Le patronyme est inspiré des dieux jumeaux yoruba (NDR : le yoruba, c’est également la langue du culte vaudou cubain). Leur mère était vénézuelienne et leur père cubain. Pas n’importe qui, puisque feu Anga Diaz (NDR : il est décédé en 2006) était percussionniste chez Buena Vista Social Club. Dont votre serviteur est un grand aficionado. Et pour que votre info soit complète, sachez qu’elles ont grandi à Paris. Naomi et Lisa-Kainde Diaz chantent tour à tour dans la langue de Shakespeare ou dans ce dialecte, idiome importé à Cuba au dix-septième siècle, par des esclaves originaires du Nigéria et du Bénin.

Richard Russell, le génial producteur londonien (Adele, Radiohead, Jack White, Gil Scott-Heron, Damon Albarn) et boss du label indépendant XL, a signé Ibeyi et a mis en forme le premier opus des filles ; un disque paru en févier dernier. Qui a été encensé par la critique et le public (NDR : pas pour rien que la salle est comble). Un contrat conclu après avoir visionné la vidéo de « Mama Says » ; et ce, à l’issue d’une seule rencontre.

Le décor est dépouillé. Des claviers et une loop machine sont destinés à Lisa. Le cajon, les percus et la boîte à rythmes à Naomi, la sauvageonne. Les frangines allument chacune une bougie, avant de la placer aux extrémités du podium, communiquant une certaine forme de magie à l’atmosphère. Les projecteurs sont placés sur le côté et à l’arrière des artistes. Elles débarquent sur l’estrade sous les acclamations. Naomie est tout de noir vêtue. Y compris le chapeau. Elle s’avance vers la foule et du geste l’invite à applaudir. Naomi et Lisa se font face. Leurs regards sont complices. Elles attaquent à deux voix « Eleggua », dans un climat de recueillement. Un morceau bref, mais intense et envoûtant. Elles rejoignent alors leurs instruments respectifs. Naomi met en route sa machine, frappe sur son cajon et prend la direction des opérations. Elle entame « Ghosts » au micro. Lisa embraie aux ivoires. Les harmonies vocales vous emportent au cœur de contrées secrètes, énigmatiques et sauvages. Le mystère semble être le fil rouge du concert.

Avant de passer à « Lost In My Mind  », Lisa décrit les rythmes cubains, importés du Bénin et du Nigéria, par les esclaves. Les choeurs sont vaudous. Des images de ruines sont projetées, en arrière-plan, sur un écran. Naomi, assise sur son cajon, se balance en cadence au rythme des percus électro. Un compo contemporaine qui regarde vers le passé africain. Place ensuite à « Mama Says », leur hit. Et les voix sont à nouveau splendides. Naomi frappe le cajon de son corps pour dispenser des sonorités à la fois précises et spécifiques. A cet instant, l’expression sonore évolue au carrefour du hip-hop, de la soul et de la musique cubaine ; une world urbaine aux contours afropéens. Serait-ce un clin d’œil adressé à Karavan, un groupe qui reprend a capella le répertoire d'Arno ?

Les soeurs se lèvent et font face au public. A deux voix, elles abordent « Yemaya ». L’ambiance est alors contemplative. Et soudain, elle prend une autre tournure, grâce à « I'm On My Way ». C’est le souk au sein des premiers rangs alors que les deux nanas demandent à l’auditoire de reprendre des paroles en chœur. Et impossible pour elles d’en placer une, à la fin du morceau, tant l’ovation est monumentale. Les jumelles zoukent encore ferme pour « River ». Le déhanchement sensuel de Naomi vous incite à jumper et à remuer le popotin. Une belle communion entre la foule et les artistes. « Yanira » se révèle plus électro-tribal alors que des images ténébreuses et déconcertantes défilent sur l’écran. Spectrales, les voix nous plongent alors au sein d’un univers fantasmagorique en expansion digne de Björk. Un morceau puissant, tapissé par les sonorités d’orgue. Du futur elpee, elles vont nous réserver « Fly ». Et elles ne vont pas oublier de rendre un brillant hommage à feu leur paternel, Anga Diaz, à travers « Think Of You » ; bien sûr, au cœur d’un climat afro-cubain. Enfin, en rappel, elles vont encore nous réserver « River », a capella. Impressionnant !

(Organisation : Ancienne Belgique et Live Nation)

dimanche, 04 octobre 2015 01:00

Hanté par le spectre de Peter Gabriel…

Agé de 65 balais, Steve Hackett est en tournée, périple qu’il a baptisé ‘Acolyte To Wolflight With Genesis Revisited '. Pas de supporting act. La salle est sold out. Normal, puisqu’il s’agit de l’ex-sixcordiste de Genesis, venu notamment défendre son dernier opus, « Wolflight », paru cette année. Il s’agit du premier album studio original de Steve. Le précédent, « Beyond The Shrouded Horizon », remontait à 2011. Enfin, depuis 2013, il revient se produire tous les ans à l’AB, comme s’il accomplissait un pèlerinage. Et pourtant, chaque concert est différent.

Un peu d'histoire. En 1971, Steve Hackett rejoint Genesis. Il devient le cinquième membre du band. Guitariste, il est recruté pour sa maîtrise de l’instrument et surtout son aptitude à innover. Outre son concours à la gratte, il participe à l’écriture et aux arrangements des compos. Ce qui va contribuer au succès de la formation et tout particulièrement celui récolté en Belgique. Il participe à l’enregistrement de 8 albums. Malheureusement, des divergences musicales le poussent à quitter le combo. Il embrasse alors une carrière solo, amorcée par la confection d’un elpee personnel en 1975, « Voyage of the Acolyte ». Pionnier dans l’art du ‘tapping’, son talent est également reconnu dans le jeu de guitare dite ‘classique’. Mais il est surtout notoire pour ses expérimentations éthérées. Sans verser dans la démonstration technique, il y privilégie constamment le sens de l'harmonie tout en entretenant un univers sonore poétique, décalé et onirique.

Votre serviteur débarque vers 18h00. Il y croise ses habituels potes et surtout les fans de la première heure. Surprise de taille pour l’Ancienne Belgique : les tickets sont numérotés et le placement est contrôlé. Donc, pas question de vivre le spectacle en compagnie de ses amis. Pas trop heureux de la situation, je me retrouve dans la fosse, à l’extrême gauche. Pas mal casé, quand même, il faut le reconnaître. Juste en face de Ron Townsend. Il va se charger des instruments à vents. Depuis les clarinettes à la flûte, qu’elle soit droite, simple, piccolo ou traversière. Il participe également au chant et aux claviers. Juste derrière lui, sur une estrade, s’est installé le préposé au piano et aux synthé Roger King. C’est l’instrumentiste qui fédère toute l’expression sonore. Son vis-à-vis campe également sur un podium surélevé. Il s’agit du drummer Gary O’Toole. Coiffé d’un chapeau melon –mais pas chaussé de bottes de cuir– sa double batterie est impressionnante. Devant lui, se plante Roine Stolt, qui alterne gratte et basse. Et il s’y révèle aussi discret qu’efficace. Il est chevelu et porte des lunettes. Steve Hackett s’installe à l’avant-plan. Il se réserve la guitare –électrique ou acoustique– et assure le chant. Par rapport aux shows précédents, il va d’ailleurs davantage se consacrer aux parties vocales. Pourtant, il y a un vocaliste supplémentaire. Nad Sylan. Il a un look androgyne. Et apporte son concours, circonstanciellement, aux vocaux. Son timbre est, en outre, très particulier (NDR : serait-il hanté par Peter Gabriel ?) Enfin, le spectacle bénéficiera d’un light show aussi sobre qu’efficient.

En montant sur les planches, Steve se saupoudre les mains et le manche de sa guitare de talc, puis salue l’auditoire, en affichant un large sourire. 

Une intro symphonique prélude « Corycian Fire » (« Wolflight »). Le son émane de deux haut-parleurs disposés au balcon, à mi fosse. Cette compo est superbe et me fait penser au Robert Plant post Led Zep. Un cocktail subtil entre musique issue du Nord de l’Afrique, classique, prog, rock et psychédélisme.

Les musicos débarquent pour attaquer la deuxième compo. Il s’agit du titre maître de « Spectral Mornings » (NDR paru en 1973, il s’agit du troisième long playing). Steve arrache des sonorités singulières et merveilleuses de son manche, en se servant également de ses pédales. Il focalise tous les regards. Un peu comme Steve Vai ou Joe Satriani. Il présente certains morceaux. Mais aussi ses musiciens. Dans la langue de Molière.

Après « Every Day » (« Spectral Mornings »), il troque sa gratte électrique contre une semi-acoustique. Il aligne alors « Love Song to a Vampire », « The Wheel's Turning » et « Loving Sea ». Les interventions de Ron à la clarinette ou aux flûtes sont magistrales. Dignes de Ian Anderson (Jethro Tull). Et le premier volet du spectacle de s’achever par l’instrumental classieux « Shadow of the Hierophant ». Steve est assis et se sert d’une sèche. Une belle démonstration de son talent de sixcordiste.

La seconde partie va survoler les 40 années de carrière de Steve. Et tout particulièrement celles vécues chez Genesis. « Foxtrot » (« Get 'Em Out By Friday », « Can-Utility And The Coastliners » et « Watcher of Skies », malheureusement sans son intro au mellotron), « Selling England By The Pound » (« After The Ordeal », caractérisé par ses claviers emphatiques et au cours duquel Ron va esquisser un petit pas de danse, le lumineux « The Cinema Show », dont l’histoire de Roméo et Juliette est revisitée et « Aisle of Plenty ») ainsi que le titre maître de l’oeuvre majeure « The Lamb Lies Down on Broadway » figurent ainsi au sein du tracklisting. Ce dernier morceau est vraiment un des sommets du show. Théâtral, il constitue la cerise sur le gâteau. Enfin une des cerises, car la dernière chanson, « The Musical Box » (NDR : issu de « The nursery crime », cet opus recèle des comptines sordides, faussement infantiles, qui mêlent magie, sexualité, cruauté et meurtre) en est une autre. A cet instant, votre serviteur jubile… 

Cette période de concert baigne bien évidemment dans la prog. Nad participe davantage aux vocaux. Son timbre est alors très proche de celui de l’Archange ; ce qui permet plus facilement de replonger dans le passé de Genesis. 

En guise de rappel, la troupe va nous accorder deux morceaux. Tout d’abord « Clocks - The Angel of Mons » (« Spectral Mornings ») et le prodigieux « Firth of Fifth » (« Selling England By The Pound »), au cours duquel chaque musicien va s’autoriser un petit solo.  

Malgré l’excellence du set, il faut avouer que le spectre de Peter Gabriel a plané tout au long de la soirée…

(Organisation : Ancienne Belgique et Live Nation)

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