Barnabé Mons rend hommage à un chat… sauvage…

Chanteur-batteur dès l’âge de treize ans, le Lillois Barnabé Mons a transité par la bagatelle de neuf formations, avant de se lancer en solitaire, soit après 28 ans de carrière. « Bunker Superstars », son premier elpee, est paru ce 2 juin 2023. Et il vient…

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Malice K sur les ondes…

Malice K est un artiste né à Olympia, WA, et basé à Brooklyn, dont la palette sonore est composée d'alt 90s et de lyrisme effronté, créant une rare fusion de pop rock indie décalé. Ancien membre du collectif d'artistes Deathproof Inc, il s'est forgé une…

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Didier Deroissart

Didier Deroissart

dimanche, 30 août 2015 01:00

Scène sur Sambre 2015 : dimanche 30 août

La troisième et dernière journée du festival des Barges va se dérouler sous un soleil de plomb. Parmi celles et ceux qui risquent de faire la différence, on épinglera Nicola Testa, nouvelle sensation électro/pop de l’année 2015. Et puis deux belles découvertes ; en l’occurrence Mochelan et Atomic Spliff qui ont, par ailleurs, accordé une interview à Musiczine. Des Liégeois, qui marchent sur les traces des R'tardataires…

De son véritable nom Simon Délecosse, Mochélan est un peu le régional de l'étape. Un rappeur carolo qui s’est intéressé au hip hop au beau milieu des nineties. Il en a essayé toutes les disciplines ; mais peu doué pour la danse, il a opté pour le théâtre et surtout l’écriture. Et bien sûr le slam. Et dans ce domaine, il est particulièrement doué. Le tremplin 'L'Envol Des Cités' lui décerne une récompense en 2010. On lui confie la réalisation du documentaire ‘Passeur de Culture', en 2013. Il décroche un rôle dans la pièce ‘Né Poumons Noir’, jouée au Théâtre de L'Ancre, la même année. Il devient animateur ‘Jeune Public’ dans le cadre de la tournée des Jeunesses Musicales, en 2014. Côté discographique, il a publié un Ep 4 titres, intitulé « Versus », en 2013 et un elpee baptisé « Image A La Pluie », l’an dernier.

Sur les planches, il est accompagné du drummer Alix Pilot, du bassiste Gabriel Govea Ramos et du claviériste Rémon Jr. Dans le style, il me fait parfois penser au talentueux MAKYzard ; encore un artiste issu du pays noir. A l’aide de 4 ou 5 mots sollicités auprès du public, il est capable de torcher une chanson. Il arpente l’estrade de long en large, tout en débitant sa prose. Nonobstant le peu de spectateurs, il parvient à les impliquer dans son show. A travers sa poésie, il nous confesse son amour pour sa ville, souvent décriée, mais qu'il aime par-dessus tout. Mais il nous parle également de la vie quotidienne. Et son discours fait véritablement mouche…

Place ensuite à Atomic Spliff, composé de Stoneman & Daddy Cookiz, deux MC’s plutôt sympathiques. Votre serviteur avait assisté à un spectacle des R’tardataires, au Bota, au cours duquel Daddy Cookiz avait apporté son concours. Fallait s’en douter, le band nous vient de la cité ardente. Ce qui ne l’empêche pas de s’exporter outre-Quiévrain. Stoneman est coiffé de dreadlocks impressionnantes. Elles lui tombent aux chevilles. Un artiste multiculturel, puisqu’il est également sculpteur et dessinateur. La paire est soutenue par un quatuor : le bassiste Boris Valley Colledos, le drummer Renaud Baivier, le claviériste Brieu Di Maria et le guitariste Kevin Maclot.

En 2014, le duo était parvenu à se hisser en finale du fameux ‘Rototom Contest’, à Londres. Ce qui va lui permettre de se produire dans le cadre du festival de Dour, mais également d’assurer les supporting act pour DJ Vadim, Mad Professor, Macka B, Solo Banton, Warrior King ou Joseph Cotton (UK) et assurer des featurings ; tout particulièrement pour Les R'tardataires. En outre, le tandem a gagné le concours 'L'Envol des Cités' ; ce qui lui a permis d'enregistrer un premier album. Intitulé « Ras Attack », il a bien été reçu par la critique. Et il va nous en proposer de larges extraits. Le reggae d’Atomic Spliff est baigné par le soleil de Kingston. D’ailleurs, pour concocter cet opus, il a bénéficié de la participation d’artistes jamaïcains ; en l’occurrence Joseph Cotton et P.Nyne. Quant à la musique, elle oscille du reggae très roots au raggamuffin, en passant par le dancehall et le rub-a-dub.

Les musicos ne sont peut-être pas encore aguerris, mais ils ont la banane et s’éclatent sur les planches. Les paroles défilent à un rythme effréné. Ils débarqueraient de la planète Ras pour y communiquer leurs bonnes vibrations. Les deux MC’s entament un duel de mots et de phrases truffées de calembours. Un peu comme chez les R'tardataires. Probablement des demi-frères. Bref, le set est excitant, et difficile de ne pas remuer les guiboles, les hanches, les bras et la tête, à l’écoute de leur musique…

Pas de Nicola Testa, de Saint André et de Keen'V ; des interviews attendent votre serviteur.

Marseillais d’adoption, Soprano, aka Saïd M'Roumbaba, est d’origine comorienne. Et il est fier de ses origines. Mais aussi de ce qu’il incarne aujourd’hui. Un type qui dégage de la sympathie. De petite taille, affable, respectueux, il a toujours le sourire aux lèvres. Un artiste qui cherche à communiquer sa passion aux fans. Bref, un personnage à taille humaine qui devient, ‘live’, une véritable bête de scène. C’est sans doute pourquoi, il est devenu une grosse pointure. Soucieux de la condition humaine, il aide –comme il peut– ses frères africains, en finançant la construction d'écoles ou la rénovation d’hôpitaux. Vu son amour du prochain, il mériterait le titre de Messie des temps modernes….

Après avoir rencontré un succès certain au sein de son groupe Psy 4 De La Rime, Soprano décide, quelques années plus tard, de se lancer dans une carrière solo. Mais il n’a pas pour autant abandonné le band, car son projet individuel il le mène en parallèle. D’ailleurs la formation devrait bientôt publier un nouvel opus. Il a, en outre, fondé son propre label, Street Skillz, afin de permettre à d’autres artistes de s’exprimer. A ce jour, il a gravé quatre LPs : « Puisqu'Il Faut Vivre» en 2007, « La Colombe » en 2010, « Le Corbeau » en 2011 et « Cosmopolitanie » en 2014. Des disques qui lui ont valu plusieurs disques d'or ou de platine.

Soprano aime le monde du cirque. On s’en rend compte en observant le décor qui meuble le podium. Chaque musico a le visage grimé de blanc, un trait noir lui soulignant les yeux. Une balle rouge enfoncée sur le nez, Soprano débarque le dernier sur l’estrade, sous un tonnerre d'applaudissements. Il entame son show par le hit « Clown », un extrait du dernier long playing, « Cosmopolitanie ». Haut perchée, sa voix est à la fois délicate et mélodieuse. Vu le monde sur le site, votre serviteur est planté assez loin de la scène. « Millionnaire » est un morceau aux lyrics qui interpellent : ‘Riche de ton sourire, riche de la victoire sur ton cancer, l'amour rend millionnaire’. Si le ton est parfois agressif, voire vengeur et son art à manier la phrase et le verbe déconcertant, sa musique demeure accessible. A l’instar de Christine and The Queens, Soprano a dû, au cours de sa prime jeunesse, manifester une certaine admiration pour Michael Jackson. Et sa chorégraphie en est certainement une belle démonstration. Un concert remarquable !

Il est temps de reprendre la route pour retrouver mes pénates. Demain, debout à 6 heures !

Henri PFR + Soprano + Keen'V + Saint André + Nicola Testa + Atomic Spliff + Mochelan

(Organisation : Scène sur Sambre)

samedi, 29 août 2015 01:00

Scène sur Sambre 2015 : samedi 29 août

Deuxième jour du festival des Barges à Scène sur Sambre. Un événement qui se déroule près de l'Abbaye d'Aulne et dont l’affiche particulièrement intéressante est aussi très dansante. C’est presque sold out aujourd’hui. Il ne manque que quelques centaines de spectateurs…

CasaNoé, un combo carolo ouvre le bal. Les festivaliers commencent à arriver, mais le fan club est bien au rendez-vous. Ce quatuor réunit Olivier Furnémont (guitare, chant), Xavier Dawant (basse), Matthieu Bruyndonckx (claviers, chant) et Yann Dumont (drums). Un line up renforcé, pour la circonstance, par une section de cuivres constituée de Nathalie Yernaux (trompette), Clément Monaux (euphonium) et J-Marco Lurquinafaso (sax ténor).

Pas toujours facile d’ouvrir un festival, mais le band va s’en sortir à merveille. Interprétés dans la langue de Voltaire, les lyrics –très second degré– traitent de la vie de tous les jours, des guerres, de l'écologie, de la mondialisation, de rêves utopiques ou encore des êtres humains. Des thèmes réalistes, qu’il truffe de calembours. Pop/rock, sa musique est teintée de folk et surtout de reggae blanc. Les cuivres apportent, bien évidemment, une autre dimension aux compos. Des instruments qui bottent votre serviteur, quand ils sont bien intégrés dans un ensemble. Et c’est le cas cet après-midi. L’expression sonore est cependant empreinte d’une grande quiétude et s’écoute presque religieusement…

Place ensuite à Sarah Carlier. Cet été, elle a écumé de nombreux festival, au cours desquels elle a récolté un franc succès. Elle a d’ailleurs tout pour elle : la jeunesse, la beauté, le sourire et surtout le talent.

Christophe Delire # Cap'tain Hublot la présente en signalant qu’il l’adore, mais que sa musique doit s’apprécier en mode sitting. L’auditoire acquiesce. Mais il ne semble pas tellement réceptif à sa musique, sans doute pas encore réveillé des prolongations vécues la veille…  

Le set démarre avec un peu de retard sur l’horaire. Le son est parfait. Le fidèle bassiste, Thierry Rombaux (militant au sein du backing group de BJ Scott), s’installe à droite du podium, entre Sarah et le batteur, David Donnat (Suarez). Kofi Sadjo, le claviériste, se plante derrière le paternel de Sarah, préposé à la six cordes. Il est armé d’une nouvelle gratte de couleur blanche. Mrs Carlier se réserve, bien sûr, le chant et la guitare semi-acoustique.

Suivant un même rituel, après avoir adressé un regard complice à son père, placé à sa gauche, elle entame les hostilités par « Dreams » et « My Counsellor ». Vu l’apathie de l’auditoire, Sarah semble éprouver d’énormes difficultés à établir une interactivité. Quoique mollasson, l’audience applaudit généreusement. Pas de cover du « All Along The Watchtower » de Dylan. Etonnant et pas très judicieux…  

Les sonorités dispensées par la gratte de Sylvain son funkysantes. Trempées dans la soul, les compos ne manquent pas de groove. Habituellement, pendant « My Dear », Kofi, l'imposant claviériste, se lance dans une danse africaine. Vu le peu de réactivité de la foule, il n'insiste pas. Bien que funky/soul, « Tenderness » baigne au sein d’une forme de sérénité. Et pourtant, sur les planches, ce titre déménage. Et le concert de s’achever par « Save My Soul », une chanson co-écrite par Sarah et sa maman. Elle se produira en set acoustique le vendredi 25 septembre à Horrues, au Café 'Le Terroir'. Qu’on se le dise !  

Sur l’estrade, le Collectif Métissé implique une ribambelle de musicos. Dans la fosse, la foule remue et danse. Une très bonne interactivité s’est établie entre elle et eux. Perso, leur show ne me botte pas du tout. Franchement, leur répertoire aurait mieux sa place lors d’une foire ou d’une ducasse boudin/frites/compote. Voire lors du bal gratuit du 14 juillet, outre-Quiévrain. Maintenant si vous aimez les reprises en mode karaoké, c’est votre droit… Mais honnêtement, le collectif n’a pas sa place à Scène sur Sambre.

Retour aux choses sérieuses en compagnie des Wampas. Didier Chappedelaine en est le leader. Cet ex-électricien à la RATP se consacre au chant et à la guitare. Des grattes que se réservent également Tony Truant et Eric Starczan. Le line up est complété par le bassiste Jean-Michel Lejoux et le drummer Nicolas Schauer. Intitulé « Les Wampas Font La Gueule », leur dernier elpee est paru en 2014.

Tiens, le combo semble bien plus en forme que 2 mois plus tôt, dans le cadre du La Semo, à Enghien. Le concert débute par « Comme Un Punk En Hiver ». Le son est correct, sans plus. Ce qui n’est déjà pas mal pour cet ensemble hexagonal. Mais leur prestation ‘live’ libère une énergie phénoménale. Didier est une véritable bête de scène. Pas besoin de piles ‘Duracell’, il est partout : à gauche, à droite, près des barrières, sur les baffles et surtout dans la foule. Manifestement, il va à la rencontre de son auditoire. S’il disposait d’un micro sans fil, sûr qu’il irait rejoindre les spectateurs au bout du site. Quand il chante « C'est l'amour », il s'époumone pour mettre l’ambiance ; mais le public est toujours aussi mollasson. Hormis les premiers rangs, quand même. Normal, puisqu’il s’agit des aficionados. Caractérisé par son rythme endiablé, « Manu Chao » est aussi excitant. Et miracle, les spectateurs commencent à réagir. Heureusement, il était temps. Il aborde une chanson consacrée à la ville de Charleroi. Le show est loufoque, décalé et même imprévisible. La musique campe un cocktail de punk et de rock'n'roll. Et les lyrics sont interprétés dans sa langue natale. Pari gagné pour les Wampas ; mais que l’accouchement au sein de l’auditoire a été douloureux…

Il y a de plus en plus de peuple sur la plaine. Normal, Bastian Baker va monter sur l’estrade. Cet Helvète est un véritable extra-terrestre, dans le monde musical. Ce soir, il est flanqué d’un backing group réunissant deux gratteurs, un bassiste, une claviériste (NDR : également préposée aux chœurs) et un drummer. Il y a une communication chaleureuse entre le Lausannois et la foule. Et finalement, elle lui rend 1 000 fois plus. Une future mariée brandit un écriteau pour lui demander un bisou. Il décline poliment l'invitation, car son coeur est déjà pris. Bastian aligne ses standards: « Lucky », « I'D Sing For You », « Tomorrow May Not Be Better » et surtout l’épatante cover du « Hallelujah » de Léonard Cohen. Fruit d’un mélange de pop, de rock et de folk, sa musique concède des relents country et americana. Le public connaît les refrains et les fredonne en compagnie de l’artiste. Bastian se décide à prendre un bain de foule. Il grimpe sur les montants métalliques protégeant les tables de sonorisation, à la manière du chanteur de Kaiser Chiefs, Ricky Wilson...

Le concert terminé, Cap'tain Hublot nous accorde un petit aparté au cours duquel il nous présente l'équipe de football carolorégienne. Sur le podium, les 'Zébres' balancent des ballons dans la fosse, avant d’y descendre pour aller les dédicacer.

La plaine est  noire de monde. La tête d’affiche du jour est attendue à 22h30. En l’occurrence Sean Paul Ryan Francis Enriques, aka Sean Paul.

Réservée au dancehall, sa musique s’inspire naturellement du reggae. Au cours de sa carrière, il a publié six albums: « Stage One » (2000), « Dutty Rock » (2002), « The Trinity » (2005), « Imperial Blaze » (2009), « Tomahawk Technique » (2011) et « Full Frequency » (2014). À ce jour, il a vendu plus de 10 millions de disques à travers le monde.

Flanqué de son backing group et de deux fantastiques danseuses, il va réussir à mettre le feu dans l’auditoire, grâce à ses brûlots dansants découpés dans le ragga…

Un second MC précède le débarquement de la star jamaïquaine. Il va l’épauler au chant tout au long du set. Par leurs déhanchements hyper sensuels, les danseuses vont parvenir à faire grimper la température sur l’estrade et dans la plaine, de quelques degrés. « So Fine », « Get Busy », « Give It Up To Me » et « Got 2 Luv U », issu de l’elpee « Tomahawk Technique », sont prévus dans la set list. Votre serviteur est comblé, ce sont les titres qu'il préfère. L'artiste a parfaitement intégré l'art de la com’. Entre lui et les spectateurs, elle est permanente. Certains sont à la fois conquis et ravis de cette situation. D’autres le découvrent et apprécient. Les artifices pyrotechniques, les confettis et les jeux de lumières collent parfaitement au show et bien sûr, à la musique. Quinze ans déjà que Sean Paul assure sur les planches.

« Turn It Up » clôt brillamment le set. Entièrement satisfait par ce concert, je préfère ne pas jouer les prolongations et rentre au bercail. Suivant les échos récoltés le lendemain, le set de Djaikovski feat. TK Wonder and MC Wasp était particulièrement festif et réussi. Mais qui veut aller loin ménage sa monture…

Djaikovski Feat TK Wonder And MC Wasp + Sean Paul + Bastian Baker +  Les Wampas + Collectif Métissé + Sarah Carlier + CasaNoé

(Organisation Scène sur Sambre)

vendredi, 28 août 2015 01:00

Scène sur Sambre 2015 : vendredi 28 août

C'est la cinquième édition du Festival des Barges. Il se déroule sur la Sambre, à Scène sur Sambre très exactement, près du site classé de l'Abbaye d'Aulnes. Cette nouvelle édition sera épargnée par la pluie et la boue. A contrario, le soleil est au rendez-vous. Le podium principal est monté sur 20 barges, mais il est assez bas, cette année. Le public assiste aux spectacles depuis les rives. Ce qui fait sa spécificité. Parmi les festivals estivaux, il est devenu progressivement une référence. Plus de 25 000 spectateurs vont le fréquenter pendant les 3 jours. Et le premier est sold out. Un immense succès pour cette cinquième mouture.

Le premier groupe à grimper sur l’estrade est bruxellois. Son patronyme ? Paon. Un quatuor réunissant Ben Billieux-Beynon (Tellers) à la gratte, Aurélio Mattern (Lucy Lucy, The Vagabonds, Sonnfjord) aux synthétiseurs ainsi qu’aux percussions, Jérémy Mulders à la basse et Léo Grosheitsch aux drums.

Paon a publié son premier Ep, « Shine Over Me », en 2013. Et il avait bien été accueilli par la critique. Ben et Aurélio sont les têtes pensantes du combo. Ce qui laisse supposer qu’il ne devrait être qu’un tremplin pour ce duo.

A l’instar de BRNS, la formation est en progression constante. Elle a assuré le supporting act pour des têtes d’affiches prestigieuses ; et en particulier pour Alt-J, Editors, Girls in Hawaii, Hanni El Khatib, Best Coast, Brigitte, Troy Von Balthazar, Jacco Gardner et Villagers. Elle est venue présenter son premier elpee. Il est éponyme.

S’il n’y avait le chapeau de cow-boy, Ben pourrait postuler pour un personnage dans un film consacré à la vie de Jésus Christ. Il en aurait d’ailleurs le rôle principal. Le set s’ouvre par « Shine Over Me », le titre qui leur a permis de se faire connaître. Un morceau mélodieux, sculpté dans un psychédélisme aux accents 60’s. Ben et Aurélio se partagent les vocaux tout au long du lumineux « Wake Them Up ». « Teevee » nous replonge dans les sixties. On pense aux Beatles, même si les voix lorgnent davantage vers MGMT. Très pop, « Cool Spot » et « Plastic Flower » sont deux nouvelles compos ; et elles sont excellentes. Dans la foule, je remarque la présence de quelques jeunes mammys. Le volatile a parfaitement joué son rôle ‘liminaire’… 

Le changement de matos nécessite 15 minutes d’attente. Alors direction scène ‘Pirate’ pour assister aux prestations de jeunes talents derrière les platines. Recorders y est donc attendu. Bien que fondé en 2006, son premier opus est paru ce 11 septembre 2014. Il s’agit de la première sortie belge pour Caroline Records, un label hollandais sur lequel militent, notamment, Beck, Tame Impala et Blondie. L'album, a été mixé par Tony Hoffer (M83, Phoenix, Air, Beck, The Fratellis) à Los Angeles.

Leur style ? Un cocktail indie de post-pop, de rock et d’électro qui alimente des compositions atmosphériques, dansantes et éclectiques. Stimulées par des beats électroniques, aussi. Et ont un parfum yankee...

Pas de grimages aujourd’hui sur les visages des musicos. Le concert débute par « Someone Else’s Memory ». Un nouveau titre diffusé régulièrement sur les stations radiophoniques. Les voix sont éthérées. La mélodie est superbe. Le début de « Wolf Drums » est dynamisé par les percus. Mais progressivement les six cordes prennent l’ascendant. Un abordage (NDR : nous sommes sur les flots…) incisif, mais trempé dans la cold wave. Bien ciselée, cette plage est la plus longue de l’LP.

Davantage dansant, « Kelly » évoque Stereo Grand. Quelques titres du prochain long playing : « Geometric Peaks », « Raging Sea », « Arctic Skies and Moonless » et « Stentoria ». Sortie prévue ? Février/mars 2016. « Stay Tuned! » est encore un inédit. « Purple and Gold » est une autre compo dansante et excitante. Après la plus paisible « Under The Waves » (NDR : une petite perle !), « Beach » clôt le set. Egalement dansante elle adresse un clin d’œil au band liégeois, Two Kids On Holliday. Un set ‘live’ bien énergique pour de véritables perfectionnistes du son…

Place ensuite à Mud Flow. Vincent Liben, le leader, est issu de Bruxelles. Il s’agit aujourd’hui d’un groupe à géométrie variable. Fondé en 1994, quand même. Séparé en 2010, il se reforme circonstanciellement. Vincent mène, en parallèle, une carrière en solitaire, dans la chanson française, depuis 2004. Au sein du collectif, on retrouve, un autre Bruxellois, Laurent Stelleman.

Mud Flow va nous proposer un set nerveux et très électrique en dispensant les standards de sa discographie. Et la prestation de s’ouvrir par « The Sense Of Me / Chemicals » (« A Life On Standby », 2004). Des images de ‘Tetra Pack’ sont projetées en arrière-plan. Très jolie, la mélodie de « Chemicals » constitue un compromis entre Coldplay et Radiohead. Vincent y libère toute sa sensibilité. « Oh Yeah  » est la plage d'ouverture du second LP, « Re Act ». Une compo qui aurait pu naître d’une rencontre hypothétique entre dEUS et Iggy Pop. Sur « 10 Pm In A Bar », Liben chante un peu à la manière d’un Morrissey, mais ses intonations sont bien plus musclées. « My Fair Lady Audrey » (« Ryunosuke ») campe un compromis entre la bande à Tom Barman et un Ghinzu au sommet de son art. « Today », « Unfinished Relief » et « Panic » ravissent les fans de la première heure. « In Time » permet à Laurent de tirer son épingle du jeu. Et c’est « New Eve » (« A Life On Standby ») qui achève le show. Si votre serviteur estime que « A Life On Standby » et « Ryunosuke » constituent les sommets de la carrière de Vincent, il espère que Mud Flow aura bientôt la bonne idée de nous réserver un nouveau long playing.

Je profite du set de Sharko pour aller me restaurer...

Aujourd’hui, la tête d’affiche est incontestablement Triggerfinger. Un trio réunissant le drummer Mario Goosens, le bassiste Mr Paul, aka Paul Van Bruystegen, et le guitariste/chanteur charismatique Ruben Block.

Véritable institution en Flandre, Triggerfinger jouit aujourd’hui d’une notoriété internationale, qu’il a acquise au fil du temps. Surtout comme groupe ‘live’. A tel point, qu’au cours des dernières années, le combo a été programmé au sein des plus grands festivals européens: Werchter, Vieilles Charrues, Rock Am Ring, Dour, Pukkelpop, Pinkpop, Sziget, Lowlands, Main Square. Il a même assuré le supporting act des Stones à Hyde Park, en 2013. Eponyme, son premier opus est paru en 2004. Suivi par l’album ‘live’ « Fathers Up » en 2007, « What Grabs Ya » en 2008, « All this Dancin' Around » en 2010 (NDR: il a récolté un succès phénoménal qui s’est traduit notamment par un disque de platine en Belgique) et le dernier, « By Absence Of The Sun », cette année. Un enregistrement qui a été postposé, suite au succès imprévisible de leur cover du « I Follow Rivers » de Lykke Li, immortalisé lors d’une session radio pour la chaîne hollandaise 3FM. Un tube aussi énorme qu’inattendu qui les a renvoyés sur les routes, pour un nouveau périple de 6 mois, aux quatre coins du Vieux Continent. Une reprise qui figure sur le nouvel LP ‘live’, « Faders Up 2 »…  

Huit mille personnes ont envahi la plaine pour accueillir la formation anversoise. Les artistes sont –encore et toujours– tirés à 4 épingles. Surtout Ruben. Il doit aimer les belles fringues. Un peu comme Charlie Winston. Les couleurs de son costard sont chatoyantes (NDR : on dirait un treillis de haute couture). Mario, a choisi un costume bleu foncé, mais dont la veste comporte des rayures verticales bleu ciel et jaune. Mr Paul a troqué son complet 3 pièces blanc contre un bleu classieux.

C’est un rite  depuis la sortie du dernier elpee, le concert s’ouvre par « Black Panic ». Tout au long de « And There She Was Lying in Wait » Mario imprime un tempo métronomique. Ce qui ne l’empêche pas de défoncer ses fûts. « By Absence Of The Sun » déclenche une immense ovation au sein de l’auditoire. Un nouveau titre : « Big Hole ». Du Triggerfinger pur jus. Ruben martyrise sa guitare. Il la fait glisser dans son dos. Lui extirpe des sonorités lourdes mais en même temps d’une grande pureté. Il la malmène aussi sur le plancher. Heureusement, elle ne rend pas l’âme. La set list nous réserve cependant, quelques ballades, dont la fin s’achève chaque fois en puissance. Mais bien maîtrisée. En ‘live’, Triggerfinger mouille sa chemise. Plus discret, Mr Paul privilégie l’efficacité. Car le show est assuré par le charismatique Mario. D’ailleurs, les dernières 20 minutes de concert lui sont totalement réservées. Une vraie bête de scène. Il donne littéralement tout ce qu’il a dans le ventre, harangue constamment le public. Il monte sur son siège, sa grosse caisse, prend même les cymbales entre les dents. On comprend mieux pourquoi il été nominé au Nord du Pays, comme le meilleur drummer du royaume.

Pas de Lost Frequencies ni de Robin Schulz, pour votre serviteur. Pas trop ma tasse de thé. Et pourtant, d’après les échos recueillis le lendemain leurs prestation on véritablement dynamité la fin de soirée. Il y a encore deux jours de festival. Alors, il est préférable d’aller prendre un peu de repos, bien mérité…

Lost Frequencies + Robin Schulz +  Triggerfinger + Sharko +  Mud Flow +  Recorders +  Paon

(Organisation : Scène sur Sambre)

 

 

 

 

Ce soir, c'est ma dernière journée au BSF et je souhaite privilégier la salle de La Madeleine où se déroulera la soirée 'Jaune/Orange'. Une soirée pour laquelle, les Liégeois sont descendus sur la Capitale. Gaëtan Streel va y défendre les compos de son nouvel elpee, MLCD nous proposer –notamment– celles gravées l’année dernière, sur son dernier opus, et The Experimental Tropic Blues Band, son concept album 'The Belgians'.

Gaëtan Streel a plusieurs cordes à son arc. C’est  d'abord un excellent ingénieur du son. A l’instar de Charles De Schutter et Alexandre Leroy, il figure même parmi les meilleurs. Quand ils sont derrière les manettes, vous pouvez d’avance conclure que vos tympans ne seront pas agressés tout en bénéficiant d’un confort sonore optimal. Gaëtan est également bassiste chez Piano Club et développe deux autres projets personnels, Me and My Machine et Mister Poulpy. Il appartient également au collectif liégeois Jaune/Orange, un label au sein duquel figurent notamment Dan San, The Feather, Pale Grey, Piano Club, Fastlane Candies et bien d'autres.

Son premier LP, « One Day At A Time », est sorti en 2011. Il avait séduit tant les mélomanes que la critique musicale ; surtout à cause de ses qualités techniques et ses jolies mélodies. Gaëtan est venu nous présenter 11 nouveaux morceaux de ce futur essai, qui devrait paraître en 2016. Depuis quelque temps, il s’était fait discret. Normal, il bossait sur son nouveau cd. Il nous signale que nous sommes des privilégiés. Certains titres ont été écrits dans la langue de Voltaire, d’autres dans celles de Shakespeare. Quand il monte sur l’estrade, il est souriant et semble excité. Il est soutenu par David D'Ascenzo à la guitare électrique, Sara Lejeune à la contrebasse et Jérôme Magnée (Dan San, Yew) à la sèche. Ces trois musicos participent aux chœurs et se plantent, à l'extrême droite du podium. Le fidèle drummer Salvio La Delfa (Piano Club) est au poste, mais c’est le claviériste Janjannes Montens (Pale Grey) qui remplace, Emma Meurice, pour la circonstance…

Le folk de Gaëtan vous transporte au sein d’une autre dimension, tout en douceur. L’artiste a vraiment une très belle voix. « Sort Of Happy » ouvre le set suivi par « Whatever I Shall Say », un extrait du premier elpee. Les morceaux s’enchaînent. « Chacun Pour Soi » et « D'un Néant A l'Autre » baignent au sein d’un climat paisible. Gaëtan empoigne un ukulélé pour attaquer « The Meaning ». Il signale que l’utilisation de cet instrument est obligatoire en 2015. Teintée de sonorités slaves, la compo est très proche de l’univers de Zach Condon ou de Beirut, si vous préférez. « Nostalgie » est paradoxalement un titre plus nerveux. Et le set de s’achever par « Stoner » et « Déjà Vu »…

Place ensuite à The Experimental Tropic Blues Band. C’est la septième fois que votre serviteur assiste au show consacré à leur concept album, « The Belgians ». Il faut admettre que novatrice, la formation a toujours eu une longueur d’avance sur ses compatriotes. 

Jérémy qualifie l’œuvre de spécifiquement belge, et donc d’invendable hors de ses frontières. Ce soir, il n’a pas consommé de gingembre. Il ne dérapera pas dans le délire et ne nous dévoilera pas sa bijouterie personnelle. Pascal Braconnier est aux commandes du volet images et vidéos. C'est lui le petit génie qui a réalisé le montage. On peut lui tirer notre chapeau pour cette création (sur)réaliste. Une œuvre qui fait la part belle à l'histoire de la Belgique, revisitée bien sûr à la sauce Tropic. Donc complètement décalée. La pieuvre reproduite sur l'affiche de présentation de la tournée en est un symbole.

Un poulpe qui va vous retourner les tripes pendant une bonne heure. Derrière le sympathique drummer, des photos et des vidéos défilent sur l'écran : celles des différents rois de Belgique (Philippe, Baudouin, Albert II, etc.), mais aussi d’Eddy Merckx, d’Annie Cordy, de Plastic Bertrand, des diables rouges au Mexique et en Corée du Sud. Egalement de baraques à frites, des grèves de 60, de l'affaire Dutroux, du drame de la tuerie de La Place Saint Lambert et j'en passe. Le fidèle fan club est présent, mais la salle n'est remplie qu'à moitié. Pas mal de monde a préféré se rendre sur Place Des Palais pour applaudir Girls In Hawaii, qui se contente pourtant aujourd’hui de reproduire, quasi-systématiquement, le même spectacle. Pour y avoir assisté, à plusieurs reprises, il faut admettre qu’après 10 bonnes minutes, un certain ennui commence à vous envahir avant que vous ne commenciez à bâiller…

Si sa set list est rigoureusement observée, TETBB a toujours une pêche d'enfer. Et puis tant Boogie Snake que Dirt Coq n’hésitent pas à improviser en dispensant leur rock/garage déjanté, empreint de stoner, de punk et de blues.

My Little Cheap Dictaphone est une valeur sûre du Collectif Jaune/Orange. Elle remplit régulièrement les salles. Rien de nouveau cependant à l’horizon ; ce qui m’incite à mettre le cap sur le Monts Des Art pour le concert d’Amadou et Mariam.

Ils ont longtemps été surnommés ‘Le couple aveugle du Mali’. Un couple, tant à la ville que sur scène. Amadou se consacre à la guitare et Mariam au chant. Ils se sont connus à l'Institut des Jeunes Aveugles de Bamako. Par la suite, Amadou Bagayoko et Mariam Doumbia s’affranchissent et se forgent une belle popularité dans tout le Mali. Mais c'est en Côte d'Ivoire qu'ils enregistrent leur première cassette. C’était au cours du mois de mars 1989. Ils concoctent leur premier album, « Sou NI Tilé », en 1997, à Paris. Un disque sur lequel figure notamment « Mon amour ma chérie ». En 2002 ils gravent un nouvel elpee, « Wati » pour lequel ils bénéficient du concours de Cheick Tidiane Seck, Jean-Philippe Rykiel et Sergent Garcia. Mais c’est la rencontre décisive avec Manu Chao qui va leur permettre de prendre leur envol. Il les prend sous son aile et produit leur LP « Dimanche à Bamako », réalisé en grande partie au Mali. Il est publié en octobre 2004 ; ce qui leur permet de conquérir un nouveau public. Et en février, c'est la consécration pour Amadou et Mariam qui décrochent une Victoire de la Musique pour l'album reggae/ragga/world de l'année. Enfin, leur dernier opus, « Folila », remonte déjà à 2012.

On vient installer les deux artistes, au centre du podium. Mariam à gauche, Amadou, armé de sa gratte électrique, à droite. Le sourire constamment aux lèvres, le duo est soutenu par un bassiste, un claviériste et un drummer. La plaine est bien remplie et le monde va encore affluer au fil du set. Leurs lyrics traitent, en français ou en bambara, de la vie quotidienne des Africains et des difficultés qu’ils rencontrent ou encore des extrémismes (Daesh et autres). Très colorée et ensoleillée, leur musique est le fruit d’un subtil cocktail de world, blues, pop et rock. Mariam invite la foule à danser et sauter. Amadou demande à plusieurs reprises, si tout va bien. 60 minutes de set sont prévues, mais votre serviteur est crevé, et en milieu de parcours, il décide de tirer sa révérence…

Gaëtan Streel + The Experimental Tropic Blues Band + Amadou et Mariam

(Organisation : Brussels Summer Festival)

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Le quatrième jour du BSF, votre serviteur a décidé de le vivre dans la salle de la Madeleine. Et on a tout intérêt à arriver tôt, si on souhaite se réserver une place de choix. Une bonne raison pour débarquer dès l'ouverture des portes. C’est la troisième fois que j’y mets les pieds. Pour une question de sécurité, la capacité de la salle a été limitée à 800 personnes. Le concert est sold out. La présence de Benjamin Clémentine y est certainement pour quelque chose. L’acoustique est excellente, je l’avais déjà signalé. Mais le podium n’est pas suffisamment surélevé. A dix mètres de l’estrade, vous n’y voyez que dalle. Surtout les personnes de petite taille. Faudrait peut-être autoriser les échasses. Car même au fond de la salle, derrière la table de mixage, un endroit que je privilégie régulièrement, c’est pareil. Et pourtant je mesure 1m80 ! Aucun espace spécifique n’est réservé aux photographes. Bien le bonjour pour prendre des clichés intéressants. La ventilation est inexistante. Conclusion, la chaleur ambiante est étouffante. A l’entrée, les détenteurs d’un 'pass' 10 jours doivent patienter plus de 90 minutes, car les tickets 'singles' sont prioritaires. Bref, le mécontentement est général. Il n’est pas possible d’acheter des vouchers dans la salle. S’il vous en manque un, vous êtes invités à aller vous le procurer à ‘Outsiplou les bains de pieds’. Pas la peine d’insister, le règlement, c’est le règlement. Et tant pis pour le festivalier lambda, il n’avait qu’à prévoir… Si vous ne souhaitez pas perdre votre emplacement, vous avez intérêt à y rester. Quitte à crever de soif. Ou alors, abandonnant votre position privilégiée, vous décidez de ne plus rien consommer sur place et de vous ravitailler auprès des commerces de proximité. Bénéfice net tant pour vous que pour le détaillant. Manifestement, un problème d'organisation à résoudre pour le BSF.

Quand je débarque, il y a déjà du monde pour accueillir Celena-Sophia, un duo féminin belge. Mwouais, leur expression sonore ne va pas au-delà de la variété. Leur atout ? La jeunesse ! Mais il faut reconnaître qu’elles ont encore du pain sur la planche, avant d’atteindre le niveau d’Alice On The Roof. Après quelques titres, je préfère m’éclipser. Pour aller me procurer une boisson rafraîchissante. Notamment !

Changement radical de style et de style en compagnie de Kris Dane. Il a déjà pas mal roulé sa bosse. En 1990, il intègre dEUS, comme batteur et pianiste. Il n’a alors que 17 printemps. Et en 2004, il rejoint Ghinzu pour se consacrer à la guitare. Il s’était produit en supporting act de Melody Gardot au Cirque Royal, il y a quelques mois ; et seul, armé de sa gratte acoustique, j'avais été séduit par la prestation de ce cow-boy des temps modernes. Kris est un véritable songwriter dans la lignée des Johnny Cash, Bob Dylan, Neil Young, Léonard Cohen et Tom Waits. Il marche sur les traces de Tom Van Laer (Admiral Freebee), mais dans son propre style.

Aujourd’hui, il se produit en mode électrique. Il a cependant fallu jouer des coudes pour approcher le podium. Surprise, juste à ma gauche, GrandGeorge est venu prendre la température des lieux. Il y joue dans 2 jours. Très sympa ce gars.

Le dernier elpee de Kris, « Rose Of Jericho est paru en 2014. Il boucle ainsi une trilogie entamée par « Songs Of Crime And Passion » et poursuivie par « Rise And Down Of The Black Stallion ». Ce troisième opus a été enregistré à New York, sous la houlette de Chris Elliot, à qui l'on doit les arrangements de cordes pour le long playing « Back To Black », d'Amy Winehouse.

La voix de Kris est puissante, adaptée au blues. Grave, elle me fait penser tour à tour à Springsteen ou à Léonard Cohen. Le drummer s’est installé à l'extrême gauche. Et juste à côté de lui, le bassiste. Chris est planté à l’avant-plan. A sa droite, il y a une choriste et une section de cordes réunissant un violoniste et un violoncelliste. Deux barbus coiffés d’une casquette.  

Il y a du brouhaha dans la salle. Ce qui incommode et même agace Kris. Discrètement, il fait comprendre que ce bruit le déconcentre et qu’il aimerait le silence. Si tu es exclusivement venu applaudir Clémentine, tu fais l'impasse et laisses les mélomanes apprécier. Dane n’est pas venu mettre l’ambiance avant la prestation de la tête d’affiche. Sa musique est douce et intimiste. Elle nécessite le respect et le recueillement. Un peu dans l’esprit de Milow. Pas mal de cow-boys rêvent de grandes plaines qui s’étendraient au Nord de la Belgique… « Golden Rain » est une compo extraite du dernier LP. Elle sera interprétée à deux reprises. Personne n’en redemande, mais on apprécie. Et finalement, grâce au concours des instruments à cordes, le concert est remarquable. Manifestement, cet artiste est pétri de talent…

Benjamin Clémentine avait marqué les esprits au cours de l'émission diffusée sur la BBC, ‘Later With Jools Holland’. Il est un peu considéré comme un extra-terrestre sur la scène britannique. A cause de sa voix et de son physique. Et puis de l’univers sonore énigmatique qu’il parvient à créer, en puisant aussi bien dans le blues, le jazz, la soul que le folk. Il a publié un premier album. Intitulé « At Least For Now », je vous le conseille vivement.

Changement de matos. Votre serviteur est parvenu à se glisser à deux mètres du piano (NDR : un yamaha !), derrière lequel Benjamin va siéger. Anglais, cet artiste s’est produit dans la rue et le métro parisien avant qu’on ne lui tende une perche. Aujourd’hui, il déchaîne les passions. Sensible au moindre bruit susceptible de le perturber, il est littéralement hanté par sa musique qu’il vit intensément. Son piano a queue est peu éclairé ; de quoi ajouter au mystère. Il s’est installé de profil. On pourrait presque lui toucher le dos. Il joue pieds nus.

Il entame son set en solo, par « This Hand » et  « Cornerstone  ». Son long pardessus bleu allonge sa silhouette, la fumée qui l'enveloppe le rend un peu surnaturel ; mais déjà, sa voix est envoûtante. Tour à tour tendre ou sauvage, elle vous flanque des frissons partout. Sa capacité à franchir les octaves est impressionnante. Ses doigts parcourent instinctivement les ivoires. Après ces deux morceaux, vous êtes déjà sur les genoux alors que vous suffoquez dans votre boîte à sardines, sans huile ! Trois musicos sont venus le rejoindre : un drummer, un claviériste et une violoncelliste. Et ils sont talentueux.

Vu la chaleur ambiante, je commence à souffrir de crampes. Désolé, mais je dois prendre l’air. Et après avoir prix une bonne bouffée d’oxygène, je reviens dans la fournaise. Moment au cours duquel il a entamé son « Condolence  ». Les ivoires et sa voix vous transportent dans  une autre dimension. Les titres défilent et vous laissent pantois. Avant que ce concert d’anthologie ne s’achève par « The Times »…

Il revient à l'Ancienne Belgique ce 9 décembre. A bon entendeur…

Benjamin Clémentine + Kris Dane + Celena-Sophia

(Organisation : Brussels Summer Festival)

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C’est la quatrième journée du Brussels Summer Festival, plus communément baptisé BSF. Y en a marre de la flotte ! (NDR : marre… de la flotte…) Direction Mont Des Arts pour assister au set d’un groupe belge, Gonzo. Une formation née en Wallifornie profonde.

Chez Gonzo, il n’y a pas de leader, mais cinq zigotos capables de mettre une super ambiance, tout en vous incitant à remuer le popotin et les gambettes. Le line up implique un géant répondant au prénom de Baptiste. Lalieu. Sans Jean. Aka Saule, il se produit, en général, avec ou sans les Pleureurs. La tête bien sur les épaules, la langue pas toujours en poche, il est issu de la Cité du Doudou. Charlie est son meilleur pote. Il chante dans la langue de Voltaire ou de Shakespeare. Il se consacre aussi bien à la gratte électrique qu’acoustique. Les deux amis s’étaient partagé l’interprétation de « Dusty Man ».

Les quatre autres acolytes ne sont pas pour autant des inconnus. Vincent Lontie (NDR : évadé des Bikinians et de Fùgù Mango, il prépare un nouveau projet), Geoffrey Heyne (AMute), Simon Beriaux (Hibou, Le Yeti, Claire Louise) et enfin Nicolas Vandeweyer (Eleven). Trois membres du line up participent aux vocaux. Quand ils chantent en harmonie, ils y mettent tout leur cœur. Et la bonne humeur manifestée par le combo est communicative.  

Place donc au Muppet Show. Enfin pas tout à fait, puisque Peggy et Annie Sue ne se chargent pas des chœurs, Kermit pas davantage des cuivres et Animal ne siège pas davantage derrière les fûts. M’enfin, l’atmosphère est comparable. Gonzo est venu défendre son Ep 5 titres.

« Galaxy Gonzo » ouvre le show. Les 4/5 du band font face au drummer, avant de revenir au bord de l’estrade, en ligne. Les musicos se lâchent. Energique, leur rock est susceptible de se colorer de punk, de ska, de garage, de grunge, de hip hop, de country (NDR : à la sauce Lalieu) et de pop, mais aussi d’adopter des rythmes africains. « Clean » est hanté par les Ramones. Une envie irrésistible de vous remuer les fesses et le bas des reins vous envahit. Après « In My Shop », le combo adresse un clin d’œil aux States en attaquant « Lump », une habile reprise de The Presidents Of The USA. C’est du punk à la sauce belge. D’ailleurs Baptiste précise qu’il s’agit de la fête aux nineties. Et rappelle même à l’ordre les festivaliers un peu mous du genou, qui glandent, en préparant leur joint… Manifestement, il n’a rien perdu de sa verve.

Il empoigne sa sèche et entame « Shake », un morceau sculpté dans le bluegrass. Une longue farandole se forme et Mr. Bio prend un malin plaisir à la faire changer régulièrement de direction. C’est le moment –judicieux– choisi par un sixième larron pour apporter son concours au violon.

Place ensuite à « Girls », une chanson destinée aux meufs. Elles sont invitées sur l’estrade pour jouer aux pom-pom girls. Il y en a de tous les âges : des jeunes, des vieilles, des jolies, des minces, des potelées, etc. Hilarant ! Grimper sur le podium était finalement facile, en redescendre –pour certaines– sera une autre paire de manches. On se croirait à la 'Fête de la Bière de Jurbise'. Mais celle réservée aux mecs, « Gay », plaît beaucoup moins aux mâles…

Une reprise de Rage Against The Machine : « Killing In The Name ». Geoffrey, le drummer, est sollicité pour chanter « Mr Woodman ». Timide, tergiverse quelque peu avant de se décider à se consacrer au micro. Il emprunte les lunettes de Vincent et entame son show. La dérision est au pouvoir. A cet égard, il faut reconnaître que la formation prend son pied. L’auditoire aussi.

« Loosers » achève le set. Vincent prend un bain de foule suivi par Baptiste. Gonzo a écumé la plupart des festivals d'étés. Et ce n'est pas fini. Il se produira à Namur, dans le cadre du Festival des Libertés et lors des Nuits du Soir, aussi bien au Botanique qu’à l'Alhambra. Un album est en préparation.

Nicola Testa est programmé à La Madeleine. Dans la salle, la chaleur est insupportable. Il y a trop de monde. Et puis, je le revois dans une semaine, dans de meilleures conditions. Pas trop en forme je préfère m’éclipser et rentrer au bercail… 

Gonzo + Nicola Testa

(Organisation : Brussels Summer Festival)

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L’édition 2015 du BSF en est à son deuxième jour. Et il tombe des hallebardes. En outre, vu l’aménagement du nouveau piétonnier, le stationnement est devenu un cauchemar. Les concerts se déroulent à deux endroits différents. La Madeleine accueille Sonnfjord, Natas Love You, Mud Flow ; et le Mont des Arts, Elvis Black Stars, Moriarty, Cats On Trees. Victime d’un petit refroidissement et vu le temps, votre serviteur opte pour La Madeleine.
Cette salle a remplacé le Magic Mirrors, dont la capacité était limitée à 300 âmes. Il s’agit d’un ancien casino réaménagé. Encore que fin des 60’s et au cours des années 70, y étaient déjà programmés des spectacles musicaux. Par la suite, elle s’est surtout distinguée par son bal du nouvel an réservé aux fonctionnaires. L’architecture est magnifique et le confort acoustique est impeccable.

Votre serviteur débarque pendant la prestation de Sonnfjord, un combo originaire de Braine-L'Alleud. A sa tête, la vocaliste Maria-Laetitia Mattern. Elle est cependant soutenue par son frère Aurelio (Paon, Lucy Lucy) aux claviers, François de Moffarts (Lucy Lucy) à la basse et au chant, le second gratteur Jérome Van den Bril ainsi que le drummer Fabio Zamagni (Noa Moon).

Il y a déjà bien du peuple qui assiste au spectacle. La formation brabançonne n’est pas du style à mettre le souk, mais propose une musique empreinte de délicatesse. Maria-Laetitia possède une jolie voix (NDR : son timbre est susceptible d’évoquer tour à tour Gabrielle Aplin, Noa Moon, Claire Louise, et lorsqu’il devient un peu plus graveleux, Ann Arbor), et s’applique sur sa sèche. Entre elle et les premiers rangs de l’auditoire le courant passe 5 sur 5.

Le set s’ouvre par « Pocket Love  ». « Seagull » est un extrait du premier Ep (NDR: il est découpé en 6 titres) « Up The Wooden Hills ». L’intro propage des éclats de gratte surf bien réverbérés. Nonobstant les quelques accès de synthé, la compo baigne plutôt dans la country. Et plus folk, « Alpinist » s’emballe. De la set list, j’épinglerai encore un excellent « Carry On » et en finale, « Joke », qui incite les spectateurs à sauter sur place…

Je risque de mettre le nez dehors. La pluie a cessé. Donc cap sur le Mont des Arts. Après la 'fouille' imposée à l'entrée, je retourne auprès de la statue d’Albert 1er équestre. Moriarty va bientôt prendre possession de la scène ; une formation que m’a chaudement recommandé Fred Cerise, l’organisateur des concerts en appartement. Et vu que la country, l'americana et le bluegrass me bottent, je ne risque pas d’être déçu. Au sein du line up de ce sextet franco-américain, milite un harmoniciste, un instrument qui –bien joué– me flanque la chair de poule. Sur les planches, on remarque la présence d’un dobro, d’un tambourin, d’une contrebasse, d’une guitare et d’une basse…

Vêtue d’une longue robe, Rosemary Standley se charge du chant. Sa voix est un peu rocailleuse. Le drummer se produit en mode percu, sans grosse caisse. Le claviériste dispose d’un orgue à soufflets (NDR : un peu comme chez Lola Colt et le backing group d’Anna Calvi). Et les sonorités dispensées par cet instrument sont envoûtantes. Un des musiciens signale qu’il s’agit bien de la quinzième fois que le band visite la capitale de l'Europe. Pourtant, pour votre serviteur, c’est une découverte. De cet excellent set, je retiendrai surtout la brillante et très personnelle cover du « Moonshiner » de Bob Dylan. Et puis, la sympathie qui émane des musicos…

La flotte semble avoir définitivement épargné les festivaliers, mais le soleil n’a pas pour autant décidé de faire son apparition. Cats on Trees va bientôt embrayer. Fusionnel, ne manquant pas de charme, ce duo toulousain réunit la claviériste Nina Goern et le drummer Yohan Hennequin. Ils sont aujourd’hui épaulés par un quatuor à cordes (trois violonistes et une violoncelliste). Ce qui apporte une autre dimension à leur musique. Trois grappes d'étoiles de différentes dimensions servent au light show. Les instruments (fûts, percus, piano) ainsi que les pieds de micros sont agrémentés de leds. Le timbre de Nina est bien clair, irrésistible même, et évoque celui de Béatrice Martin (Cœur de Pirate).

Yohan cogne métronomiquement ses fûts (NDR : normal, puisqu’il vient de l’univers du métal) pendant que Nina mène la danse. On sent son approche du show bien plus naturelle. Elle manifeste une belle interactivité avec son auditoire. Ce qui lui permet de le manœuvrer, sans la moindre difficulté. « Sirens Call » met tout le monde d'accord. L’audience est aux anges ! Il y a trois ans, lorsque le duo s’était produit dans le cadre du festival Poulpaphone de Boulogne-Sur Mer, c’était déjà mon coup de cœur…

Une interview était prévue à l’issue du spectacle. Mais les musicos ont tous disparus dans la nature. Ce sera pour une prochaine fois…

Une deuxième journée très intéressante, malgré le temps maussade…

Sonnfjord +  Moriarty +  Cats On Trees

(Organisation: Brussels Summer Festival)

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Pour la nouvelle édition du BSF, les ‘pass’ 10 jours ont tous été écoulés ; et pour éviter le commerce du marché noir, les organisateurs en ont conservé quelques-uns. Ils seront proposés aux imprévoyants lors des premiers jours du festival. Plus de 'Magic Mirrors' cette année, jugé trop exigu (300 places). Il est remplacé par 'La Madeleine', une salle qui peut accueillir jusque 800 âmes. Les concerts prévus à la Place des Palais ne commencent que mercredi. Aujourd’hui, mon choix est vite fait : direction Monts Des Arts.

Douglas Firs est un quatuor gantois (encore un) réunissant les frangins Van Hellemont, Gertjan (chant, guitare) et Sem (synthé, piano, chœurs) ainsi que pour section rythmique Simon Casier (Balthazar) à la basse et Christophe Claeys (Amatorski et Magnus) aux drums. Ces deux derniers se consacrent également aux chœurs. A leur actif deux elpees. Paru en 2012, le premier, « Shimmer & Glow », a bien accueilli par le public et les médias. Le second, « The Long Answer Is No », vient de sortir. Il a été produit par Jasper Maekelberg (Gabriel Rios, Jef Neve et Mintzkov). Le band va nous en proposer quelques morceaux au cours de son set.  

Lorsque le combo monte sur l’estrade, ce n'est pas encore la grande foule. Votre serviteur a oublié ses bouchons de protection pour les oreilles. Devant le podium, les haut-parleurs crachent des infrabasses agressives. Il est donc préférable de prendre du recul. Juste à côté de la statue équestre du Roi Albert 1er, l’endroit me semble le plus propice. La vue sur la scène est imprenable et le son est bon. La formation pratique un rock/blues/roots indie parfois teinté de country ou de bluegrass. Le show s’ouvre par « Summer's Leaving », un extrait du dernier opus. On se croirait au beau milieu des plaines du Kentucky, alors que nous sommes dans la capitale européenne. Ce sont les ivoires qui balisent « Shimmer & Glow », le titre maître du premier LP, une chanson empreinte de douceur caractérisée par de superbes harmonies vocales. Des vocaux auxquels Douglas Firs apporte d’ailleurs un soin particulier. Et « Your Only Friend » est une nouvelle compo. Paisible, elle émarge au country voire à l’americana. Une quiétude au sein de laquelle les 50 minutes de spectacle vont baigner…

Trente minutes sont nécessaires pour le changement de matos. Une demi-heure au cours de laquelle la foule arrive progressivement et finira par remplir le Mont Des Arts, pour atteindre sa capacité maximale, soit 8 000 spectateurs. Chiffre atteint juste avant le début du concert de Charlie Winston.

Depuis qu’il a publié son deuxième LP, « Sundogs », Great Mountain Fire écume la plupart des festivals estivaux. N’ayant pu assister à sa ‘release party’, célébrée dans le cadre des Nuits Botanique, je ne voulais pas manquer ce spectacle. Bien perçu par les mélomanes et la critique, ce disque a été enregistré durant sa résidence à l'Amerikaans Theatre, antique bâtiment radiophonique construit pour l'Exposition Universelle de 1958. Les musicos y ont bossé pendant une année complète. Lors de leur dernier passage, en 2013, leur set avait été programmé beaucoup plus tôt. Devant moins de monde. Ce soir, les membres du G.M.F. sont ravis de pouvoir se produire devant un auditoire bien mieux garni. Chanteur charismatique, Thomas de Hemptinne est une véritable bête de scène. Et le reste de la troupe ne fait pas tache au sein de l’ensemble qui entretient une ambiance qu’on pourrait qualifier de frénétique. L’expression sonore est colorée, sucrée et largement teintée d'électro. Mais également enrichie de percus, de manière à dynamiser davantage les compos. En fin de parcours, deux invités de choix montent sur les planches. Soit Andrew Van Ostade, un ex-School Is Cool et probablement le guitariste de Robbing Millions. Un excellent show bien déjanté…

C’est en 2007 que Charlie Winston est repéré par Peter Gabriel. Ce dernier l'invite alors à assurer le supporting act de sa tournée. Quoique populaire en Belgique et au sein de l’Hexagone, l’artiste ne fait pas l'unanimité chez les Insulaires. Tant pis pour eux ! A ce jour, il a publié « Hobo » en 2009, « Running Steel » en 2011, et cette année « Curio City » (NDR : sur son propre label). Un tournant dans sa carrière. Il était venu le défendre à l’AB, en mai dernier.

Comme à l'Ancienne Belgique, juste derrière le drummer, on remarque la présence de 8 rangées d’immenses miroirs. Et ils vont se mouvoir, en fonction du light show, dominé par des teintes bleues et blanches. Les musicos sont tout de bleu ciel vêtus. Le natif des Cornouailles a enfilé un costard (NDR : trop loin pour discerner la couleur de ce costume) soigné et est coiffé de son inévitable chapeau mou (NDR : il aime les belles fringues, ce n’est pas neuf !) Après avoir aligné quelques hits (« Lately », « In Your Hands », « Like A Hobo »), afin de chauffer l’ambiance, Charlie se déleste de son couvre-chef et de sa veste. Mister Hobo nous raconte qu'il adore Bruxelles, le BSF, le public belge, l'ambiance, le contact, les statues du Mont des Arts et le feu tricolore situé en plein milieu de la fosse. Et justement, lorsqu’il prend son bain de foule, c’est pour grimper sur le poteau de signalisation, mais également sur la statue de la Reine Elisabeth afin de lui titiller gentiment les protubérances mammaires. Son dernier LP recèle des morceaux davantage électro. Et ces titres font mouche au sein de l’auditoire. Véritable showman, il se montre particulièrement interactif avec ce public qu’il finit par mettre littéralement en poche. Et la finale est célébrée en grande pompe, grâce au concours de Mr. Baptiste Lalieux, aka Saule, venu participer à l’interprétation de « Dusty Man».

La soirée n'est pas finie, une after électro est prévue dans la salle de la Madeleine. Perso, après une telle soirée passée aux Mont Des Arts, je préfère rejoindre mes pénates.

Charlie Winston + Great Moutain Fire + Douglas Firs 

(Organisation : Brussels Summer Festival)

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dimanche, 09 août 2015 01:00

Lokerse Feesten 2015 : dimanche 9 août

C’est la dernière journée des Lokerse Feesten. 10 jours de folie ! Quoique souffrant des pieds, votre serviteur a envie de mordre sur sa chique. Et pour cause, Robert Plant est à l’affiche ; et puis en clôture, il y a Arsenal !

Groupe malien, Songhoy Blues pratique un blues/rock du désert, un peu comme Tinariwen. Mêlant instrumentation ethnique et électrique, sa musique vous prend aux tripes. Un premier elpee prometteur à son actif : « Music In Exile ». Ce quatuor appartient au peuple Songhaï, sis au nord du Mali. A l’origine, les frères Touré, Aliou (chant/guitare) et Garba (guitare), croisaient régulièrement Oumar et Nathanael, quelque part entre Tombouctou, Diré et Gao. Mais les événements se sont précipités lorsque le Nord Mali est tombé sous le joug de mercenaires islamistes décidés à imposer un pouvoir liberticide et interdire toute activité musicale. Les quatre musicos abandonnent alors leur communauté et émigrent vers la capitale, Bamako. C’est là qu’ils se retrouvent. Damon Albarn et Nick Zinner (gratteur chez Yeah Yeah Yeahs) les repèrent et produisent « Soubour », un single qui fait sensation en Europe, avant même qu’il ne soit reconnu à Bamako. Tout va alors très vite et le succès est au rendez-vous.

Un chapeau vissé sur le crâne, Aliou se distingue par ses pas de danse endiablés. Il est partout à la fois, et se montre à l’aise aussi bien à la gratte qu’au micro. La présence de leur hit « Soubour », dans la set list, est inévitable. « Petit Métier » est un petit message humanitaire. S’exprimant dans un français parfait, Aliou déclare que lors des guerres et des humiliations, chaque être humain doit vivre sa vie, cultiver sa terre, élever sa petite famille ou alors exercer son petit métier. Soixante minutes de prestation. Qui ont apporté un rayon de soleil dans les cœurs, alors que sur le Groote Kaai, les nuages s’amoncellent…

Changement de matériel très rapide, mais soundcheck qui tire en longueur pour l’artiste suivant, Stephen 'Ragga' Marley. Après avoir assisté au concert de Bob Marley, peu de temps avant son décès, on éprouve un certain bonheur, à voir et écouter sa descendance lorsqu’elle se produit sur les planches. Que ce soit Damian, Ziggy ou Ky-Mani, il est identique. Mais celui qui perpétue le mieux l'héritage musical de Bob, c’est Stephen. Il a un physique fort semblable et adopte les mêmes mimiques. Lorsqu’il monte sur l’estrade, il clame 'Rastafari is in this house'. Les esprits de Haile Selassie (NDR : le dernier empereur d’Ethiopie, décédé en 1975), alias Jah, et de Bob planent étrangement au dessus du Groote Kaai. Le « Babylon By Bus » du paternel opère un retour violent vers la fin des 70’s. « Kinky Reggae » est également issu de sa plume ; et Stephen l’adapte à sa propre sauce. Le tempo spécifique est bien balisé par la section rythmique basse/batterie. Nous ne sommes pas à Kingston, mais vu la présence d’aficionados coiffés de dreadlocks, fumant la ganja et agitant des drapeaux jamaïquains, du côté droit de l’estrade, on s’y croirait presque. Tout en chantant, les choristes arpentent les planches de long en large, parfois en sautillant. Avant d’attaquer son « No Cigarette Smoking (In My Room) », un titre issu de « Revelation, Part 1: The Root Of Life » (NDR : cet LP est paru en 2014), Stephen s’adresse à la foule. Il lui demande si tout va bien et lui rappelle qu’il est interdit de fumer. Des cigarettes, mais pas du chanvre. C’est un peu comme si l'hôpital se moquait de la charité. Et la set list ne négligera pas les standards signés par le patriarche Marley : « Is This Love», « Could You Be Loved », « Iron, Lion, Ziron» et « Buffalo Soldier »…

Le site est bourré comme un œuf pour accueillir l’ex-vocaliste de Led Zeppelin, le charismatique Robert Plant. Depuis la séparation du Zep, il a publié 10 albums solos, dont le dernier « Lullaby And... The Caeseless Roar », en 2014. Il va d’ailleurs puiser largement dans cet elpee lors du set. Sans oublier d’y insérer quelques morceaux concoctés par le célèbre dirigeable.  

Depuis « Mighty ReArranger », un elpee paru en 2005, Plant enregistre en compagnie d’un backing group qu'il a baptisé The Sensational Space Shifters. Au sein du line up, figurent le guitariste Justin Adams (NDR : dans le passé, il a apporté son concours au combo touareg Tinariwen et à Peter Gabriel), également préposé au bendir, le claviériste John Baggott (NDR : c’est un proche de Massive Attack et de Portishead), le bassiste Billy Fuller (ses racines sont fondamentalement rock) et le drummer Dave Smith (formé à l'école de jazz). Adams et Baggott constituaient déjà la section rythmique en 2002, lors des sessions d’enregistrement de « Dreamland ». Sans oublier le violoniste (NDR : un virtuose !) gambien Juldeh Camara, qui se consacre également au peul et au ritti (violon à une corde) ainsi que le gratteur Skin Tyson, un personnage imposant, dont la barbe est aussi fleurie que celle de Billy gibbons (ZZ Top).

La plupart des compos du Plant post Led Zep sont essentiellement sculptées dans le folk britannique, la country et la world. Quant aux titres de son ex-band mythique, il en propose des versions très personnelles. Une prise de risque qui mérite qu’on lui tire notre chapeau.

Une toile est tendue à l’arrière de l’estrade. Y est représentée la pochette du dernier long playing. Agressif, multicolore, le light show se focalise sur Bob. Tant son visage que sa silhouette. Agé de 66 balais, sa voix n’est plus aussi perçante. Mais il maîtrise parfaitement son timbre et ses inflexions. Une technique qui lui permet d’adapter la musique à son organe vocal.

Parmi les plages de son dernier opus, on épinglera « Rainbow », une chouette ballade dont les lyrics sont inspirés par un poème de William Morris, intitulé « Love Is Enough ». Puis « Turn In Up », un morceau qui agrège parfaitement percussions orientales et riffs métalliques. Plant prétend que « Crawling King Snake » est une nouvelle chanson, alors qu’il s’agit d’un vieux delta blues issu des années 20, un standard repris notamment par les Doors et John Lee Hooker. Autre traditionnel, mais célébré dans la région des Appalaches, « Little Maggy » est un blues qui intègre parfaitement les sonorités orientales dispensées par le bendir et le ritti. Parmi les titres issus de l’époque de The Hammer of Gods, il nous réserve « Bron-Yr-Aur Stomp » (III) au cours duquel il souffle dans son harmo, « The Lemon Song », « Black Dog », « Dazed And Confused » et l’incontournable « Whole Lotta Love ». Des titres qu’il interprète dans leur intégralité ou en partie.

Lors du rappel, il attaque un medley à 6 voix : « Satan Your Kingdom Must Come Down/In My Time Of Dying ». Un pot-pourri qu’il avait déjà proposé, trois ans plus tôt, flanqué de The Band Of Joy, à Lokeren. Au bout de 90 minutes de show, il nous accorde une dernière cover du Led Zep, « Rock and Roll » (IV). Et la version est vraiment d'anthologie… Du tout, tout grand Plant !  

Arsenal clôt les festivités. Il squatte la plupart des festivals, en Belgique. Il a célébré ses 15 années d'existence à l'Ancienne Belgique de Bruxelles, qu’il est parvenu à remplir six fois ! Et il aurait pu le peupler à 15 reprises, sans aucun problème. Le band anversois est drivé par un duo : John Roan (chant/guitare) et Hendrik Willemyns (synthés/machines). Ils sont soutenus par deux chanteuses particulièrement sexy, Léonie Gysel et Charlotte Adigéry. Mais également par le percussionniste David Donnat (Suarez), le bassiste Mirko Banovic (Arno), le second gratteur Bruno Fevery et le drummer Dirk Loos. C’est déjà la dixième fois que le band se produit dans le cadre des Lokerse Feesten. Et cet événement se fête dignement.

En toile de fond, une toile est tendue, sur laquelle défilent des images de mer bleue azur, des forêts profondes ou encore celles du film « Furu », titre éponyme du dernier elpee, paru l’an dernier. Pour marquer les esprits, le combo a décidé de nous en mettre plein la vue à l’aide de son light show. Géraldine, l'épouse de John, est dans la fosse ; et on se demande si elle n’est pas la véritable star de la soirée, tant elle était sollicitée par la foule environnante.  

David, le dernier arrivé, a bien intégré le line up. Efficaces, ses percus dynamisent les compos. Charlotte assure également sa part du show, tout en s’affirmant de plus en plus comme la seconde chanteuse. Une belle complicité s'est instaurée entre les deux vocalistes féminines. Et grâce à leurs déhanchements ravageurs et leurs pas de danse africains, il mettent le public masculin dans leur poche, en deux temps trois mouvements. La fée danoise (Iles Féroé) Lydmor (NDR : elle vient de publier un album prometteur, intitulé « Y ») rejoint le combo à deux reprises, pour épauler John, au chant. Diabolique, sa chorégraphie communique une forme de mystère aux morceaux. A travers les extraits de leurs 5 long playings (« Oyebo Soul », « Outsides », « Lotuk », « Lokemo » et « Furu »), Arsenal nous entraîne au cœur de 5 continents. Depuis l'Afrique (les percus et les textes en dialecte local) à l'Amérique du Sud (le Brésil pour ses rythmes latino), en passant par l'Asie (Inde, Chine, Japon) et l'Europe (la Scandinavie). Pour les avoir vécus à de nombreuses reprises, les concerts d’Arsenal sont chaque fois différents ; intenses, ils ne négligent jamais l’aspect émotionnel. C'est sans doute la raison pour laquelle votre serviteur est devenu accro au combo. Une belle clôture pour cette édition remarquable des Lokersen Feesten…

Arsenal + Robert Plant And The Sensational Spaces Shifters + Stephen 'Ragga' Marley + Songhoy Blues

(Organisation: Lokerse Feesten)

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samedi, 08 août 2015 01:00

Lokerse Feesten 2015 : samedi 8 août

C'est le neuvième jour que votre serviteur arpente le Groote Kaai, dans le cadre des Lokerse Feesten, un festival qui s’étale sur 10 jours. Remarquablement organisé, il prend soin du festivalier. Une seconde scène, la Red Bull Elektropedia Room, est destinée aux nightclubbers ; c’est-à-dire à une majorité de djeuns. Quelques grosses pointures de la techno et de l’électro y sont programmées. Votre serviteur commence à avoir mal aux guiboles ; mais pour être beau (par la musique), il faut savoir souffrir.
Ce soir, Giorgio Moroder (71 balais) se chargera du Dj set alors que la tête d’affiche sera assurée par Nile Rodgers (68 ans). Fondateur de Chic et père du funk moderne, ce guitariste hors pair a notamment produit Bowie, B52’s, Mick Jagger, Madonna et Duran Duran...

Mais le premier artiste à grimper sur l’estrade, c’est Tourist LeMC. A ce jour, il a gravé un elpee, « En Route ». Les lyrics sont interprétés dans la langue de Vondel. Drivé par le rappeur anversois Sergio Herman, sorte de troubadour des temps modernes, ce crew réunit des potes. Notoire au Nord de la Belgique, il ne manque pas de talent. En fait, il n’explore pas seulement le hip hop, mais aussi des tas d’autres styles, comme le folk, le reggae, la country ou la pop. Des genres qu’il maîtrise à la perfection, tout en soignant le sens mélodique de ses compos. Parfois même son univers devient visionnaire, nous entraînant au cœur des grandes plaines de l’Ouest des States, à l’instar d'un Milow. Et puis, il n’en est pas à une collaboration près ; il a ainsi bossé en compagnie de Flip Kowlier pour pondre « De Troubadours », une véritable perle.

« En route » est ici alimenté par des tas de cordes acoustiques, mais pas de banjo, comme sur l’opus. Une instrumentation au sein de laquelle on retrouve néanmoins, de la guitare, de la clarinette et du violoncelle. Un chouette moment !

Quand on évoque Ostende, on pense à sa plage et aux moules. Mais aussi à James Ensor et Arno. La ville balnéaire devra aussi bientôt compter sur The Van Jets. La colonne vertébrale du band est assurée par une fratrie depuis 2003, en l’occurrence les frères Verschaeve. Gagnant du ‘Rock Rally’ en 2004, le band est responsable de quatre long playings à ce jour ; et le dernier s’intitule « Welcome To Strange Paradise », un disque produit par l'Anglais Leo Abrahams (Jon Hopkins, Brian Eno). Le band était d’ailleurs venu le défendre –brillamment– à l’AB. Et puis The Van Jets est presque devenu un résident des Lokerse Feesten. C’est déjà la troisième fois qu’il figure à son affiche.

Grand, Johannes –le chanteur– est coiffé d’un chapeau mou. Il a enfilé un pantalon noir trop court. Ses chaussettes et ses baskets sont de couleur rouge. Personnage charismatique, il fait chavirer les cœurs de l’auditoire féminin. A plusieurs reprises, il va au contact de la foule, au sein de laquelle il va prendre quelques bains…

Le set s’ouvre par « Welcome To Strange Paradise », le titre maître du dernier LP. Et dès le départ, c’est le chaos dans la fosse. Pop/rock, le style du combo est très susceptible de déraper dans le glam, mais également de se convertir à l’électro. Tout en préservant ce sens mélodique spécifique et –ma foi– contagieux…  

Nile a marqué la musique des 4 dernières décennies. Ses accords de gratte, il les a plaqués sur des tas de disques, et notamment ceux de Madonna, Bowie, Daft Punk, INXS, Sheila, Sister Sledge et bien-sûr Chic, combo qu’il avait fondé en compagnie de son pote Bernard Edwards, décédé en 1996…

Le backing group est constitué de quelques pointures : deux claviéristes/vocalistes (Richard Hilton et Selan Lerner) sont installés à chaque extrémité de l’estrade. Raph Rolle se charge des drums et des backing vocaux. Jenny Barnes se consacre à la basse. Deux cuivres : le trompettiste Steven Jankowski et le saxophoniste William. Enfin, Nile est entouré de deux choristes, Folami Thompson et Kimberly Davis-Jones. Un artiste resté humble malgré sa notoriété. Pour avoir eu la chance de le rencontrer en 2011, votre serviteur peut le confirmer. Nonobstant son âge, le papy est en pleine forme. Il monte le premier sur le podium. Souriant, tout de blanc vêtu, son rituel bandana lui enserrant les cheveux coiffés en dreadlocks, il sonde la température de l’auditoire et immortalise l’événement en prenant quelques photos à l’aide de son iPhone. Cool, il discute longuement et sans complexe avec son public. Un public composé de nostalgiques des boules à facettes, mais également de novices et de curieux.

Le show s’ouvre par deux brûlots qui ont enflammé les pistes de danse, sous la ‘mirror ball’ : « Everybody Dance » et « Dance, Dance, Dance (Yowsah, Yowsah, Yowsah », deux plages issues du long playing « Chic », gravé en 1977. Nile et ses deux choristes font face au drummer qui incite le public à frapper dans les mains. Jenny et Raph constituent une section rythmique d'enfer. Les choristes n’hésitent pas à pousser leurs voix dans les derniers retranchements. Nile se déplace de gauche à droite et invite la foule à chanter. Le Groote Kaai est transformé en immense dancefloor. Dès le troisième morceau Rodgers interroge les festivaliers, et demande à celles et ceux qui l’ont déjà vu en ‘live’, de se manifester. Finalement, de nombreuses mains se lèvent… Les versions de 2015 sont différentes de celles enregistrées en 1977. Davantage funk, techniquement plus élaborées et pas du tout disco. Rodgers et Edwards avaient notamment signé deux compos pour Diana Ross, « I'm Coming Out » et « Upside Down ». Tout au long de ces deux titres, des vidéos réactualisées sont projetées en arrière-plan. A ce moment, ce sont les filles qui mènent la barque, même si funkysant, le morceau est balisé par la six cordes de Nile. En fermant les yeux, des images défilent dans la tête…

Chic a également prêté sa plume à The Sister Sledge. Bien soutenu par les cuivres et les chœurs, il se réserve alors le micro pour « He's The Greatest Dancer », « Lost In Music » et « We Are Family ». Nile avoue à l’assistance, qu’il adore se produire en Belgique ; surtout pour la qualité de ses festivals. Il n’a pas oublié son ami Bernard Edwards, disparu des suites d’une pneumonie. Et tout au long de « Chic Cheer » (« C'est Chic », 1978), son âme plane sur le Groote Kaai… Nile évoque également son cancer, qu’il est parvenu à vaincre et la fondation qu’il a créée pour la recherche, 'Planet C'. Les hits composés pour d’autres artistes défilent : « Notorious » (Duran Duran), « Spacer » (Sheila), « Thinking Of You » (The Sister Sledge), « Lady (Hear Me Toninght) » (NDR : pour lequel le band français Modjo avait créé un sample du « Soup For One » de Chic) et « Like A Virgin » (Madonna). Sans oublier l’incontournable « Let's Dance » (Bowie), une version rock vitaminée au cours de laquelle le batteur va se mettre en vedette, en se consacrant aux vocaux. Pendant le « Get Luky » (Daft Punk) la foule reprend le refrain en chœur. Après « My Fobidden Lover », « I Want You Love », « Le Freak » et « Good Times », le set s’achève par « Rapper's Delight », un final au cours duquel plus de 20 personnes sont invitées à grimper sur l’estrade.

Chic vient de publier son premier album depuis 23 ans : « It's About Time ». Une compile d'anciennes chansons inachevées, entamées au cours des eighties, dont on ne retiendra que « I'll Be There » et « Back In The Old School ». Des adaptations qui sentent quand même le réchauffé, même si elles ont été mitonnées à la sauce contemporaine. Bref le show a quand même duré 120 minutes. Et Nile Rodgers ne quitte le podium que lorsque tout le matériel est embarqué. Impossible de le mettre dehors. Il présente même l’artiste qui le suit, Giorgio Moroder, un autre illustre personnage qui lui, a marqué les 70’s. Et s’attarde même backstage, en compagnie de quelques aficionados qui ont la chance de le rencontrer.

Bien que natif d’Italie, Mr Giorgio Moroder salue la foule 'In een perfect Nederlands'. Le Transalpin a délaissé le disco –et par la même occasion la boule à facettes– mais il va tenir la foule en haleine. Malgré l’heure tardive (NDR : il est 2h00 du matin), il parvient également à transformer le Groote Kaai en dancefloor. Une superbe soirée avec un grand 'S' !

Giorgio Moroder + Nile Rodgers Feat Chic + The Van Jets + Tourist LeMC

(Organisation : Lokerse Feesten)

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