Jasper Steverlinck inspiré par Roy Orbison ?

Jasper Steverlinck vient de sortir un nouveau single. Il en parle : ‘« Nashville Tears » est l'une de ces chansons qui m'est venue à moi, instinctivement. Elle a coulé d'un seul jet, comme si la chanson s'était écrite toute seule. Elle évoque un moment très…

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Meril Wubslin fait ça… et dans la langue de Molière…

Fondée en 2010 par Christian Garcia-Gaucher (BE/CH) et Valérie Niederoest (CH), Meril Wubslin est une formation belgo-suisse dont la musique est décrite comme lo-fi-folk-sci-fi-psyché-transe. Duo à l’origine, elle est passée à un trio en 2015, à la suite de…

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Stéphane Reignier

Stéphane Reignier

jeudi, 24 août 2017 18:26

Les bons petis repas d'Eric ...

Nous voici déjà au 7ème EP du Calendar Project du projet mené par Eric In The Kitchen, avec "July ".

Le concept est osé puisqu’il s’agit de sortir un EP digital pour chaque mois de 2017 . Et de faire une compilation du meilleur en début d'année prochaine afin d'en faire un album en sortie physique.

L’EP peut être téléchargé gratuitement en cliquant ici .

vendredi, 18 août 2017 00:46

Les solidarités reviennent en force !

La fête des Solidarités reste un évènement majeur et iconoclaste dont l’initiative et le succès croissant est à attribuer à Solidaris.

 

Une date qui compte pour les organisateurs puisque ce rendez-vous annuel souffle sa cinquième bougie !

 

Ce rassemblement à taille humaine poursuit sa ligne de conduite tout en tirant le meilleur et  s’améliorer davantage !

 

Avec une programmation au spectre fin, familial et populaire à la fois, les aficionados auront à cœur de s’enivrer de l’univers sulfureux d’artistes belges et internationaux engagés comme Puggy, Konoba, Tryo, Patrick Bruel ou encore Julian Peretta. Une palette de choix qui a de quoi contenter les plus exigeants d’entre-nous !

 

De la bonne musique donc, mais pas que ! Le succès de ce festival hors du commun repose aussi sur une ouverture décomplexée vers le monde et une diversité culturelle sans pareil !

 

Pas moins de quarante associations vous accueilleront dans un espace consacré, point de rencontre entre animations diverses, spectacles de rue et débats, histoire de sensibiliser le public sur les enjeux de la société moderne.

 

Véritable vitrine consacrée aux cultures urbaines et hip hop, le « Urban Village » continue de dédier son espace et s’ouvrir encore un peu plus.

 

Une « Cité des enfants » satisfera les plus jeunes avec une bonne trentaine de festivités entièrement gratuites ! Parmi les nouveautés, on pointera le Parc Attractif Reine Fabiola avec ses activités récréatives et ludiques !

 

Pour les parents qui souhaitent se divertir … et se libérer quelque temps de leur progéniture, sachez qu’un service baby-sitting et “ pause bébé” seront présents. Comme dit l’adage, on ne change pas une équipe qui gagne !

 

Des PASS deux jours sont encore disponibles ainsi que des tickets pour la journée du samedi.

 

Rendez-vous les 26 et 27 août à la Citadelle de Namur !

 

Plus d’infos sur http://www.lessolidarites.be .

 

vendredi, 18 août 2017 00:23

"Elle" désormais sans lui ...

Simon Carpentier est décédé des suites d’une longue maladie ce dimanche 13 août 2017.

Agé de 27 ans, la moitié du duo français HER luttait contre un cancer pour lequel il était traité depuis plusieurs années.

Son comparse et ami de toujours Victor Solf devrait continuer l’aventure seul.

La chanson « Five Minutes  » les avait propulsés au sommet des charts.

RIP



 

 

 

 

dimanche, 06 août 2017 03:00

Ronquières 2017 : dimanche 6 août

Ronquières Festival, second round. L’accès au site est rendu nettement plus difficile que la veille. Les bouchons sont légion et il faut compter parfois plusieurs minutes avant d’avancer de quelques mètres…

Normal ! L’affiche proposée est plus riche que celle du samedi. Mais comment les organisateurs se débrouillent-ils pour proposer de tels artistes à un prix défiant toute concurrence ?

Le soleil inonde la plaine de ses généreux rayons. Les stigmates de la veille sont encore bien présents. Certains endroits sont recouverts de boue et de grandes flaques d’eau jalonnent le parcours. Peu importe, soyons audacieux !

Il est 15 heures précises lorsque votre serviteur franchit le portail Tribord. La fouille corporelle s’est réduite un peu plus encore. Pas de quoi rassurer le festivalier lambda, vu le climat anxiogène entretenu par les attentats !

Au loin, on entend le ‘soundcheck’ de Mustii. Forçons donc le pas ! Le jeune artiste belge a déjà presté l’année dernière, ici même. C’est un habitué des lieux ! De l’aveu même des critiques, il avait littéralement enflammé la foule qui lui avait bien rendu par une salve d’applaudissements jamais entendue auparavant !

Vêtu d’un survêtement en toile de lin de couleur noire, qui contraste avec la blondeur de ses tifs, Thomas Mustin (NDR : à l’état-civil) s’est essentiellement illustré en publiant « The Golden Age » et « Feed Me », deux titres matraqués sur les ondes radiophoniques.

L’univers musical de cet acteur, auteur, compositeur et interprète, baigne au cœur d’une pop électro enivrante, organique et froide à la fois.

A même pas trente ans, le gamin diplômé de l'IAD peut se prévaloir déjà d’une sacrée expérience. Aucun doute, il n’a pas peur de se mouiller le petit gars. Plus qu’un chanteur, c’est un véritable showman !

Son tour de chant commence lorsque deux comparses flanqués en arrière-plan frappent énergiquement sur deux cymbales gargantuesques. Quelle ferveur ! L’improvisation n’a pas vraiment sa place, le spectacle a probablement été joué des dizaines de fois auparavant.

Les sons synthétiques sortent des machines, posées ci et là, et inondent immédiatement les conduits auditifs des aficionados. C’est assez dynamique ! Le ton est donné que déjà une danse frénétique s’empare du jeune mâle.

Tom court d’un bout à l’autre de l’immense plateau, prend le pied du micro et feint de s’en servir comme arme à feu pour tirer sur le public à bout portant… Les mimiques de son visage en disent long sur l’implication de son rôle !

Mustii interprète bien sûr les titres de son Ep, « The Darkest Night », paru l’an dernier. La puissance de sa voix impressionne. De nombreux fans connaissent les textes et les reprennent en chœur. Un premier album est en préparation et devrait tomber dans les bacs au début de l’automne.

De nombreux  spectateurs sont surpris de constater que lorsqu’il s’agit de mouiller sa chemise, il n’a pas froid aux yeux. D’un pas décidé, il descend de l’estrade pour rejoindre ses fans. A ses risques et périls ! Les filles s’efforcent de se maintenir. Pas facile face à un bellâtre aux dents blanchies, sourire ravageur, coiffure soigneusement peignée et yeux hypnotiques. Une plastique à rendre jaloux plus d’un compatriote.

Les chansons conventionnelles et jolies ballades ténébreuses alternent pour le bonheur de tous. Il perle de sueur. Mais, on le sent heureux d’être là. Et l’énergie est communicative…

A tribord toute pour le set de Delta. Un duo 100% belge, derrière lequel se cachent Benoît Leclerq et Julien Joris.

Si en mathématiques, le delta représente la différence entre deux valeurs, la composante de cette formation est à l’antipode de cette affirmation. Davantage que se produire en duo, il existe chez ces musicos une réelle complicité et un amour commun pour la musique

Ils ont d’abord milité au sein d’un combo anglais, baptisé Meridians. C’était en 2010 !

« Héréditaire » et « Le verre de trop » les ont propulsés au sommet des charts radiophoniques au point de les révéler. Certains des textes de leur Ep ont été écrits subtilement par un Jali en forme.

Si le band est responsable de quelques mélodies pop accrocheuses, elles ne parviennent malheureusement pas à éveiller un soubresaut d’attention parmi les festivaliers présents. Faut dire que le set manque cruellement de relief. On bâille à s’en décrocher la mâchoire !

Intéressant donc, mais pas de quoi détricoter mes plus grosses chaussettes d’hiver !

Emma Bale est une jeune artiste qui s’est fait connaître en participant à l’émission ‘The Voice Kid’ sur une chaîne du Nord du pays où… elle a échoué en demi-finale.

Son histoire est digne d’un compte de fée. Le pianiste de l’émission (et producteur du groupe néerlandophone Clouseau) la repère et la prend sous son aile. Elle publie un premier Ep intitulé « My World Untouched ». Extrait de ce disque, « Run » est ensuite remixé par le Bruxellois planétaire, Lost Frequencies himself.

Elle assure même leur supporting act, ainsi que celui de Milow, totalement conquis par le talent de la frêle demoiselle, même pas majeure.

Elle se produit devant une foule compacte à bâbord. Vêtue d’une tunique blanche transparente qui laisse entrevoir… son intimité, la jeune femme, d’une voix fébrile, entame son tour de chant, sèche en main, par un « All I want », cover d’un titre signé par Kadoline, issu de l’album « In A Perfect World », publié en 2013. Une réinterprétation qui atteint plus d’un million de vues sur Youtube et comptabilise aujourd’hui 500 000 streams.

Autant y aller tout de go, les craintes de votre serviteur se sont vite évanouies, car une personne issue d’un produit formaté n’est pas toujours le gage d’une qualité exemplaire. Comme quoi, l’exception confirme la règle ! Mais, il faut bien admettre ici qu’Emma prouve qu’elle mérite une place d’élite dans la sphère musicale.

Son grain de voix touche plus qu’il ne subit. Sa timidité perceptible la rend encore un peu plus intéressante. Une candeur naturelle dont la prestance est grandiose.

Place maintenant à un Cali survitaminé. Sa réputation de personnage complètement déjanté ne faillira pas à la règle. De nombreux festivaliers se sont pressés en masse devant les barrières crash ; car on le sait particulièrement participatif. Doux euphémisme…

Il débute par la lecture d’un texte magnifique, sous la forme de poème. Une dernière césure et ses musiciens commencent un morceau très pêchu, issu de son dernier opus, « Les Choses Défendues ».

Il ne faut pas longtemps avant que le trublion de la chanson française ne fasse monter tous les photographes, pour immortaliser le souvenir d’une photo familiale. Pas culotté pour un sou, il grimpe même sur le dos d’un invité (bien malgré lui, il faut le dire) le temps d’une chanson. On peut se le permettre quand on pèse cinquante kilos, tout habillé !

Dopé à on ne sait quelle substance psychotrope, le chanteur/amuseur ne va cesser de faire le pitre tout au long d’un show décapant ! Enfilant pléthore de tubes, le Toulousain s’est offert, à plusieurs reprises, dans une foule hystérique. Adepte du crowdsurfing, il se laisse porter à tour de rôle par des spectateurs, à bras tendus, parcourant plusieurs dizaines de mètres… tout en continuant à chanter ses turpitudes bien évidemment. Le tout sans perdre le moindre souffle… ni prendre la moindre baffe ! Chapeau bas ! Aucun doute possible, ce Français est un homme de théâtre !

Livrant, tour à tour, des compositions simples, mais accrocheuses, comme « A cet instant je pense à toi », « I want you », « La vie quoi » ou « Elle m’a dit », il prend le parti de choisir ses mots avec une grande délicatesse afin de décrire intelligemment et sincèrement les maux de la vie et la difficulté d’aimer aujourd’hui.

Mais pas que ! C’est aussi un être doué d’un charisme exemplaire et un humaniste engagé. Un homme d’exception également…

Paradis se produit à bâbord ! Mais il temps de prendre une pause et se rassasier. L’impasse s’impose ! Et l’endroit du ravitaillement ne permet pas de profiter d’un un angle visuel opportun ni d’une écoute attentive.

Retour à tribord pour Vianney. Le gars est seul sur le podium. En arrière-plan, on remarque la présence d’un grand panneau sur lequel un ‘V’ est dessiné. Il s’excuse presque de ne pas être soutenu par des musiciens. Il affirme parfois être préoccupé par cette situation ; et prévient le public qu’il utilisera des loops au cours de son récital, afin de se ménager un tapis sonore supplémentaire. Une prise de risque que l’on défend résolument…

Alors qu’il nous avait maculés de ses « Idées Blanches », en se servant d’un titre fédérateur comme « Pas là », l’artiste masculin de l’année, plébiscité lors des Victoires de la Musique 2016, est de retour. Eponyme, son second opus lui vaut, une fois encore, un succès d’estime et critique.

Ses thématiques tournent pas mal autour de l’amour et de ses affres ! Le beau gosse en a apparemment chié avec les gonzesses ! Très personnelles et introspectives, ses compos traient des questions quotidiennes universelles. Vianney se sert d’un style tout terrain qui plaît à une large frange de la population. Populaire, sans être populiste en quelque sorte. Il pose le regard sur son prochain.

Faussement simplistes, les chansons se singularisent par leurs refrains entêtants. Les lignes mélodiques sont chaudes, colorées (« Moi aimer toi ») et voluptueuses, même si elles n’embrasent pas forcément les feux de joie (« Je m’en vais »).

Jouissant d’une réelle identité vocale, celui qui a la tête d’un premier de classe, nous ouvre une palette d’émotions subtiles, humbles, fragiles, mais profondes. Il s’agit d’ailleurs davantage d’un travail d’artisan que le fruit d’une industrialisation musicale bestiale et sauvage. La narration est limpide, enjouée, coquine parfois. Elle invite le festivalier à s’évader le temps de quelques minutes…

Grand moment d’émotion lorsqu’il invite celui qui soigne ses guitares à le rejoindre. Plus qu’un collaborateur, c’est un véritable ami. Il s’agit également de son dernier spectacle. Ils s’étreignent. Vianney s’assied, prend son visage dans les mains, les larmes perles sur ses joues…

Si les mauvaises langues lui reprocheront une prestation un peu molle ; lui peut se targuer de s’être imposé, malgré tout…

Changement de cap et d’ambiance, en passant de l’autre côté du plan incliné. Les musiciens de Tom Odel sont au taquet. L’auteur/compositeur/interprète britannique n’a que 25 ans et chante comme un dieu.

Repéré par le chef de projet d’une Lily Allen qui voit en lui –modestement ?– le nouveau David Bowie, Thomas Peter Odell, a vendu son premier elpee, « Long Way Down », à plus d’un million d’exemplaires ; et sa ballade aux accents sulfureux, « Another Love », lui a permis d’ouvrir les portes du succès. Depuis, le jeune homme a évolué et est parvenu à enchanter nos oreilles, grâce à un second LP baptisé, « Wrong Crowd » (NDR : traduction : les mauvaises fréquentations). Sans doute, celles qu’il a endurées, en Angleterre…

Composé entre Londres, New York, Los Angeles, ce second opus fait à nouveau la part belle aux lignes mélodiques tracées par le piano. Le résultat est davantage engagé et optimiste.

Devant un parterre bien garni, le blondinet s’installe devant cet instrument massif et en martèle les touches d’ivoire avec fracas. Ses mèches lui tombent devant les yeux et son front ruisselle de sueur, comme s’il s’agissait du fruit de ses extravagances.

Il prend manifestement beaucoup de plaisir ! Débordante, son énergie brute navigue aux antipodes de l'électro-pop lisse et contemporaine. Parfois éraillé, son grain de voix souffle comme un conte de Perrault. 

Entre compositions rythmiques, énergiques même, et chansons plus douces, il séduit autant qu’il divise. On ne peut renier un talent certain, c’est évident. La musique vit en lui ! Cependant, il ‘surjoue’. Son set est individualiste à souhait ; un ego qui mécontente, manifestement, l’auditoire…

« Another Love », sonne le glas. Le supplice est enfin terminé !

Julien Doré constitue sans doute l’apothéose de cette sixième édition du Ronquières Festival. Faut dire que le gaillard à la chevelure… dorée, s’est révélé en se présentant au casting de l'émission ‘Nouvelle Star’, en France, il y a dix ans déjà, pour y interpréter « Excellent », une compo signée Sharko... Cette reprise a ainsi permis à David Bartholomé et ses acolytes de rencontrer un nouveau public ; et à ce titre, de récolter un succès ‘culte’ propagé par de nombreux joueurs de ukulélé, sur internet. « I Need Someone » subira le même sort.

Votre serviteur a assisté à son live une semaine auparavant, dans le cadre des Nuits Secrètes à Aulnoye-Aimeries. Verdict : une copie conforme !

L’esperluette en toile de fond flotte au vent. Une brise apporte une note de fraîcheur supplémentaire, comme si on regardait, dans un trou de serrure, les événements, sous un autre angle. Une symbolique de la notion du lien, de trait d’union qui unit les hommes au sein d’un monde où la séparation est plutôt la constante...

Son tour de chant commence par « Le Lac », single issu de son dernier opus. Ce morceau sonne comme un retour aux sources, suscite la réflexion et glorifie l'amour, le féminin et la nature. Réaliser un travail d’écriture introspectif, en solitaire, et dévoiler ses pensées intimes à un max de personnes, constitue une démarche ambivalente… A chacun ses choix après tout !

Le light show est particulièrement judicieux. Les techniciens accomplissent un travail remarquable. A la moitié du ‘live’, des canons sis à proximité de la ‘stage’ tirent une tempête de serpentins géants. De quoi galvaniser l’ambiance...

Communicatif, Julien invite la foule à fredonner le refrain de « I want to go to Winnipeg with you », une chanson qui s’intéresse à une région du Canada au sein de laquelle il n’a jamais mis les pieds. Nous, non plus d’ailleurs. Et alors ?

La suite du set va aligner une déferlante de tubes, dont « Porto Vecchio » et « Kiss Me Forever ». Sans oublier « Paris Seychelles », chanté sur sa grosse bécane, moteur vibrant. Lorsqu’il entame les vocalises de « Coco Câline », une petite fille habillée en panda vient lui faire un… câlin… Le show nous réserve aussi des moments plus tendres, dispensés sous un format piano/voix, à l’instar de « Sublime et Silence ».

Le contraste entre tantôt la douceur et le profil dansant de certaines compos est assez frappant. L’alchimie fonctionne pourtant à merveille, ce soir.

Responsable d’un ‘live’ puissant, énergique et sincère, même s’il y ajoute une pointe d’introspection, Juju ne cherche pas à jouer un rôle. Lorsqu’on force le déroulement des événements, on les abîme… L’artiste serait davantage dans un abandon et une incarnation, mais pas dans un jeu…

Il termine son set, les cheveux mouillés et la crinière ébouriffée. Pas de chance pour lui, la bâche de la structure scénique laisse échapper quelques gouttes d’eau venues de nulle part. Brave gars va !

Dernier concert de ce soir, celui de la tant attendue LP, qui a choisi le nom du restaurant où elle bossait, dans une autre vie.

Plus connue pour son physique ingrat et son homosexualité que sa carrière, Laura Pergolizzi n’a pourtant jamais démérité !

Bien que ses trois albums précédents Heart-Shaped Scar (2001), Suburban Sprawl & Alcohol (2004) et Forever For Now (2014), se soient soldés par des échecs retentissants, elle persévère dès 2016, en gravant, contre toute attente, un Ep de cinq titres intitulé « Death Valley ». Il est propulsé dans les charts mondiaux par le morceau « Lost on You ».

Discrète, voir candide, elle grimpe sur l’estrade, coiffée d’une sorte de béret basque qui dissimule, au passage, ses longues boucles de cheveux bruns. Difficile de distinguer son faciès. La foule est particulièrement dense. Faut dire que dans le milieu, elle s’est forgée une solide notoriété…

Les premiers sons sortis de sa bouche mettent en évidence un grain de voix puissant, mais androgyne. Difficile de deviner qu’une nana se dissimule sous ce couvre-chef. Vraiment impressionnante et bluffante, elle pousse ses inflexions avec une facilité déconcertante. Elle s’en amuse. Le public aussi.

LP surprend également par ses talents de siffleuse. Digne successeur de Micheline Dax et Triggerfinger ? En tout cas, ses lèvres constituent une véritable extension de son instrument.

Entre soul, blues, folk, la dernière ‘organique’ à se produire nous offre une kyrielle de titres peu connus du grand public, mais dont l’intensité et l’aura ne manqueront pas d’attiser encore un peu plus notre curiosité dans les prochains jours.

Un mets qui ne manque décidément pas de piment ! Normal, pour une ancienne serveuse…

Enfin, Henri Pfr prend le relais. Encore et toujours de l’électro ! C’est bon, je jette l’éponge !

(Organisation : Ronquières Festival)

Voir aussi notre section photos ici

samedi, 05 août 2017 03:00

Ronquières 2017 : samedi 5 août

Cette sixième édition du festival Ronquières a drainé la foule, puisque pas moins de 36 000 personnes se sont déplacées pour une affiche aussi populaire qu’éclectique. Il y en a vraiment pour tous les goûts : du hip-hop au folk, en passant par le rap et le rock ! Sans oublier ce qui fait le fleuron contemporain de la musique électro, PFR ou encore Kid Noize…

La pyramide des âges y est très large ! On y croise de jeunes enfants accompagnant leur(s) parent(s), mais également des personnes plus âgées déambulant canne à la main et chapeau de paille sur un crâne… trop tôt dégarni…

Bref, les organisateurs ont, une nouvelle fois, fait fort ! Un jeune festival qui a tout d’un grand.

Tout y est pensé aussi. A l’entrée, un stand permet d’accueillir les petits bouts afin de leur procurer une foule d’activités : grimage, coloriage, pâte à modeler, escalade, etc. Bref, de quoi rassurer les parents qui ne souhaitent pas avoir les bambins dans les pattes, durant les spectacles…

Aucun gros souci à pointer, si ce n’est un fléchage quelque peu sibyllin. De l’aveu même des bénévoles présents, les prochaines éditions devraient impérativement s’améliorer dans ce domaine.

Signe des temps qui changent, les nombreux militaires et les chicanes de l’année dernière ont tout bonnement disparu. Est-ce pour autant plus sécurisant ? Pas sûr, d’autant qu’hormis une rapide fouille de sacs, aucun autre contrôle digne de ce nom n’est réalisé…

Autre nouveauté, il est possible de recharger une carte électronique aux bornes prévues à cet effet ou à l’aide de son smartphone. Idée sympa surtout lorsqu’il s’agit de désengorger les bars.

Cette année, les festivaliers avaient le choix de leur entrée dans le site : ‘Bâbord’ ou ‘Tribord’. Exit donc les longues files d’attente…

Un site un peu plus grand, donc supposé jouir d’un maximum de confort. Il y a même, ça et là un espace détente, histoire de reposer ses guiboles…

La météo de ce samedi a de quoi décourager plus d’un festivalier. Les longues averses entrecoupées de brèves éclaircies ont jeté comme un froid. Le ciel d’un bleu foncé pouvait laisser présager le pire pour cette première journée qui s’annonçait pourtant belle. Et pourtant, il en fallait plus pour faire fuir tous ces mélomanes...

Faut dire que le site permet de s’abriter sous les structures du plan incliné, en cas de pluie (NDR : heureusement car les parapluies sont interdits !) ; mais au détriment d’une écoute attentive. Car il est difficile de prêter l’oreille à un concert, lorsqu’on est coincé comme une sardine entre plusieurs milliers de personnes… à l’endroit même où se situe le bar le plus important.

Il est 15 heures lorsque Noa Moon ouvre les hostilités sur la scène Tribord.

‘Bienvenue sous la drache’, clame t-elle joyeusement, en affichant un sourire éclatant. Son belgicisme souligne ses origines. Quelques personnes venues du Nord de la France se regardent interrogatifs.

Elle est venue défendre les couleurs d’« Azurite », un opus qui tire un trait que l’on espère définitif sur les mélodies trop mielleuses de son premier elpee, « Let Them Talk ».

Sèche à la main, Manon De Carvalho, de son vrai nom, s’excuse presque d’avoir ressenti le besoin de se réaffirmer, de prouver qu’elle était capable d’écrire…

Ce n’est pas la première fois que votre serviteur assiste à sa prestation. Aussi, il craignait qu’elle soit encore mièvre et morne.

Les premières gammes s’échappent. Mais au fil du temps, la surprise est de taille. La belle ne manque pas de peps et nous réserve des morceaux aux envolées délicates et sautillantes.

Riches, intenses à souhait et dansantes, les compositions véhiculent de jolis accents électro/folk, presque intimistes, et soulignent une certaine modernité dans le son.

A quand la prochaine fois ?

A bâbord toute pour une des valeurs sûres du hip-hop ‘made in Belgium’, en l’occurrence Romeo Elvis et Le Motel, aka Fabian Leclercq. Artisan du beat, ce duo cultive l’autodérision.

Pas vraiment ma tasse de thé, mais il en faut pour tous les goûts. On s’efforce donc de rester statique et fait mine d’apprécier, pour se fondre dans le moule. En outre, de source sûre, le tandem fait carton plein à chacune de ses prestations. La curiosité guette et pousse à prêter une oreille. On verra pour l’autre …

La fosse est bien remplie. Déjà les premiers beats –et il prolifèrent– une poignée de jeunes gens, palette de casquette tournée vers la droite, accompagnent le chanteur par des gestes saccadés du poignet, rappelant combien les poncifs du genre sont malheureusement bien réels. Il y a mieux comme chorégraphie quand même, les gars…

La popularité dont jouit Elvis est grande. Faut dire que fruit d’une union entre Laurence Bibot et Marka, le jeune homme de 24 ans a tout récemment fait le buzz sur la stratosphère internet grâce à « Bruxelles arrive ». Morceau étrangement créé de manière anecdotique puisqu’au départ, l’idée était d’écrire une chanson consacrée à la capitale… française…

Devenu un véritable hymne, le titre affiche près de deux millions de vues sur YouTube ; ce qui permet au mec de s’imposer rapidement auprès de ses pairs.

Encensé par la presse, le second Ep, « Motel 2 », permet au duo de s’affranchir un peu plus en francophonie.

Entre rap énervé et chant, les deux rappeurs inspirés par le hip-hop américain débitent leur flow enivrant sur fond de textes ravageurs et incisifs, mixant les codes du rap classique avec des sonorités électroniques.

Aucun doute, c’est en ‘live’ que le combo atteint pleinement sa maturité et affiche ses forces.

Quinze minutes plus tard, House Of Pain prend le relais à droite. La foule est tellement dense qu’il est difficile de s’y frayer un passage sans être bousculé… et insulté…

Il est donc préférable de faire l’impasse, d’autant plus que le style musical proposé est très opposé à ma culture musicale. Un moment opportun pour tester le cashless et se ressourcer en boissons fraîches, subversivement alcoolisées.

Les choses sérieuses commencent dès Soldout. L’histoire d’une rencontre ! Le hasard fait bien les choses, comme le veut l’adage.

Charlotte Maison, chanteuse et musicienne du groupe, reçoit une éducation musicale plutôt classique et fréquente le milieu du jazz. David Baboulis travaille de son côté sur des projets mêlant musique électronique expérimentale et psychédélique.

Une aventure qui prolonge bien au-delà de cette sphère musicale, puisque ces deux-là sont  unis sur scène, comme à la ville.

Elle s’occupe de la communication, du management, du chant et de l’écriture des textes. Lui, de tout ce qui est son, production et arrangements.

Si on doit reconnaître une qualité à Soldout, c'est la persévérance. Vivement critiqué à ses débuts, en 2004, il est parvenu à maintenir le cap et se réinventer sans cesse...

Après avoir publié cinq long playings et accordé une foule de concerts à travers le monde entier, le couple est resté fidèle à lui-même, contrecarrant les effets de mode en dématérialisant le son pour en concoctant un produit structuré, mais fragile. Quitte à déplaire aux détracteurs !

Son dernier opus, « Forever », creuse encore un peu plus le sillon d’une pop-électro langoureuse et glacée. Une conduite qui a forgé les beaux jours du band.

Tour à tour dansant, solaire ou métallique, le band va livrer un show dans l’air du temps, finement calibré pour les festivals d’été, en imprimant à ses compos, un rythme hypnotique et enivrant.

Un savant mélange de pop et d’électro, entre analogique, organique et synthétique. Un concert plein de contrastes, où se mêlent sensualité, énergie et agressivité…

Les nombreux fastfood invitent les spectateurs à s’y arrêter. Matmatah se prépare à droite. Tant pis, je fais l’impasse ! Des choix drastiques doivent s’opérer dans ce genre de manifestation !

Depuis qu’il est juré dans l’émission ‘The Voice Belgique’, Marc Pinilla a vu sa popularité –et a fortiori celle des cousins malgaches ‘Njava’– monter en flèche.

C’est probablement le moment attendu par toutes les jeunes filles présentes sur le site. Faut dire que le physique du leader du groupe, Suarez, est plutôt généreux. Il le sait et en joue énormément. D’ailleurs, son sourire enjôleur et ses clins d’œil répétés finissent par énerver la galerie...

Elles se sont toutes agglutinées aux premiers rangs, langue pendue aux chevilles. Comme un essaim d’abeilles autour d’un pot de miel ! Certaines ont fait le pied de grue pendant des heures. Les cris fusent de toute part. L’excitation est à son comble. Incroyable et à peine compréhensible ! On se croirait revenu à la bonne vieille époque de Bruel lorsque toutes les gonzesses écervelées scandaient dans une folie imparable ‘Patriiiicccckkkkkkk’.

Soulagé par autant de sollicitation (son ego est rassuré), le bellâtre ne tardera d’ailleurs pas à les inviter à monter sur l’estrade pour un titre endiablé. Le tout dans une bonne humeur communicative !

Sublimés par une présence scénique hors du commun, Marc et de ses acolytes ont tablé sur un set mélodique qui fait mouche, balayant au passage des titre phares des albums précédents tels que « Qu’est-ce que j’aime ça » ou encore « Souffle de Délire », sans oublier le petit dernier « Sans rancœur ni regret », beaucoup plus (trop ?) accessibles que ses petits frères.

Une constatation : l’insouciance et la fougue des débuts ont laissé place à une plus grande maturité. Un concert très carré qui a finalement laissé trop peu de place à l’improvisation. Mais quand même, un joli moment d’émotion entre souvenirs refoulés et moments de bonheur.

La véritable surprise du jour viendra de Big Flo et Oli ! La plaine est bondée à craquer.

Ceux deux là ont acquis une certaine célébrité bien malgré eux en devenant également jurés dans une célèbre émission de télé crochet sur la chaîne nationale.

Ils sont heureux de venir en Belgique, même si –suivant leurs déclarations– la formule est ‘un peu cliché’. C’est chez nous qu’ils ont commencé leur carrière, à Liège, devant seulement une petite trentaine de personnes. Comme quoi, le public belge a le don de flairer le potentiel.

Originaire de Toulouse, ce groupe de rap est mené tambour battant par Florian ‘Bigflo’ et Olivio ‘Oli’ Ordonez.

Le premier disque des frangins, « La Cour des grands », gravé en 2015, est certifié disque d'or moins de quatre mois après sa sortie, puis de platine en France. Le second format « La Vraie Vie », tombé dans les bacs depuis juin de cette année, devient disque d’Or après seulement trois semaines d’existence...

Bien que les goûts musicaux de votre serviteur soient à mille lieues de ce que propose le duo, il faut admettre qu’il va livrer le meilleur concert de la journée. A bien des égards !

D’abord, le rap qu’il prodigue est authentique, loin des clichés du genre, même si leur accoutrement, lui, suit la tendance…

Le concert débute par le titre éponyme du dernier bébé. Les artistes s’y livrent sans ménagement. Ils y racontent leur enfance, leurs expérience récentes et abordent le sujet de leur renommée nouvelle. Sans oublier de tackler gentiment au passage Orelsan. Les textes fédèrent, en tout cas…

La paire ne fragilise pas les faits sociétaux, mais les renforce par un positivisme élancé. Elle ne cherche ni à provoquer, ni à critiquer. La verve est plutôt à considérer comme une diction philosophique vue à travers le prisme du quotidien.

De la famille, il en sera beaucoup question. « Papa » rend un hommage vibrant au padré. L’amour fraternel n’est pas en reste ; et notamment tout au long d’« Olivio ». L’amitié reste une valeur sûre peur eux ! Celui qui a accompli ses premiers pas en leur compagnie est systématiquement invité pour y assurer le rôle de beat box. Un rôle aussi surprenant qu’époustouflant !

L’humour aussi alimente le show. Ainsi, lorsque le duo prétend que Jean Dujardin s’est déplacé jusqu’ici, le public y croit dur comme fer. Le temps s’arrête même durant quelques secondes, le souffle coupé, haletant… avant que les deux lascars n’avouent qu’il aurait bien voulu venir, mais n’a pas pu. Info ou intox ?

Quoiqu’il en soit, Big Flo et Oli ont livré un set d’une ferveur inimaginable ! Pourtant ce n’était pas gagné d’avance ! En effet, l’avion qui devait les conduire dans le plat pays a été annulé. Ils ont pu en prendre un autre… de justesse.

Une sacrée jolie surprise !

Direction bâbord maintenant. Archive s’y produit. 

Fondé par Darius Keeler et Danny Griffiths, en 1994, le groupe vient y présenter « The False Foundation », un elpee qui exige davantage de maturité en terme d’écoute que les précédents.

Comment va donc réagir les festivaliers qui se pressent par milliers ? S’agit-t-il de connaisseurs avertis ? Ou de simples mélomanes lambda ? Ronquières est un festival à la programmation particulièrement éclectique ; dès lors, pas certain que le grand public s’y retrouve. Faut dire que l’expression sonore touche à la fois au trip hop, à l’électro, au prog, au rock et à l'ambient.

Les premières notes de « Blue Faces » résonnent et s’étendent sur des centaines de mètres à la ronde. C’est très ‘floydien’. En tout cas dans l’esprit ! L’atmosphère est vaporeuse. Les envolées des lignes mélodiques sont soulignées par les gammes synthétiques de Keeler et Griffiths

Même les puristes s’y perdent un peu. Non pas que l’ADN du groupe ait disparu (longs crescendos rythmiques enténébrés et complaintes entêtantes), mais la musique est particulièrement expérimentale, difficilement abordable et… peu digeste.

Pourtant, malgré un light show plutôt sobre, ce set a emporté les suffrages des aficionados, en les plongeant au sein d’un univers féerique et planant, les transportant même au cœur d’une absolue rêverie d’imageries abyssales. Les autres se sont littéralement emmerdés !

Si la part belle a été réservée aux nouvelles compos, le band nous a également réservé des morceaux plus anciens, comme « Fuck U » (NDR : il est paru en 2004, sur l’album « Noise »), titre éloquent qui résume à lui seul la carrière du groupe…

On regrettera cependant, et amèrement, l’absence de compos comme « Again » et « Ligths », dans la setlist. Deux titres prennent véritablement une autre dimension, en ‘live’ !

Dernier concert pour ce soir : Air. Considérée comme une grosse pointure dans le milieu, la formation ne recueille pourtant pas guère d’intérêt auprès des festivaliers, ce soir. Encore une fois, l’éclectisme est un pari risqué !

Le parterre est clairsemé. L’essentiel de la foule s’est déjà agglutinée aux premiers rangs de l’autre podium pour y assister à la prestation de Kid Noize. Faut dire que le gars au faciès de singe en jette lorsqu’il est aux commandes de ses machines !

Bref, vêtus d’un costume blanc étoilé, les deux Français ne semblent pas franchement des plus motivés. Plus léthargiques qu’énergiques donc !

C’est dommage parce Jean-Benoît Dunckel et Nicolas Godin sont plutôt du genre à bouder les ‘live’. Votre serviteur, lui, n’en rate pas une miette !

Associé au mouvement musical électronique, Air tisse des mélodies cosmiques au sein desquelles de nombreux riffs de guitare soutiennent des sons électroniques et des voix vocodées. C’est sa singularité !

Le band est venu y présenter un florilège de tubes, car son actualité discographique récente, se limite à une compilation balayant vingt années de carrière, sous la forme d’un « Twentyears ».

À la frontière de l'électronique, de la pop et du rock psychédélique, on aura donc droit à un concert sous forme de ‘best of’ au cours duquel le maigre public encore présent (ré)entendra des compos aux jolies belles mélodies comme « Cherry Blossom Girl », « Sexy Boy », « How Does You Make Me Feel » ou encore « Playground Love ».

Il est plus de minuit lorsque cette bande originale douce et vaporeuse s’achève. Mieux vaut laisser le peu d’énergie qu’il me reste pour le lendemain…

(Organisation : Ronquières Festival)

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dimanche, 30 juillet 2017 03:00

Les Nuits Secrètes 2017 : dimanche 30 juillet

Un dimanche pas comme les autres est prévu pour votre serviteur, en cette fin de juillet ! Si le repos dominical s’impose pour la plupart des individus, le farniente n’est pas au rendez-vous en ce qui le concerne…
Direction les Nuits Secrètes ! La météo avait annoncé un week-end pluvieux. Jusqu’à présent, les prévisions se sont avérées inexactes. Tant mieux ! Gageons qu’il en sera de même pour cette dernière ligne droite. Le temps est tellement capricieux !
Pointons les efforts effectués par les organisateurs en matière de communication et d’accueil. Tout est correctement fléché. La presse bénéficie d’un confort plutôt sympa et les bénévoles gardent le sourire malgré la fatigue accumulée au cours de ces derniers jours.
Le menu du jour est nettement moins intéressant que la veille. Beaucoup de hip hop et de reggae. Pas vraiment ma tasse de thé !
Toutefois, quatre artistes ou formations focalisent mon attention : Edgär, Cigarettes After Sex, Mat Bastard et François & The Atlas Mountains. Malheureusement, cette dernière formation est programmée dès 20 h 45, sur le podium de l’Eden. Soit en même temps que le set de l’ex-leader de Skype The Use. Pas de bol !

Cocorico, l’interview du sieur Bastard est confirmée. Un vieux fantasme enfin réalisé !
Il est donc 16 heures lorsque votre serviteur foule la plaine d’Aulnoy-Aymeries. Il y règne un calme olympien, mais les vestiges de la veille rappellent combien la nuit à été longue et festive…
Les équipes et la municipalité sont à pied d’œuvre afin que tout soit en ordre quand la horde de festivaliers va débarquer, dans peu de temps.
L’attachée de presse m’attend de pied ferme. On ne badine pas avec les horaires ! L’entretien se déroulera de manière constructive et sympathique.
Le temps d’utiliser ma ‘cash-cache’ (NDR : ou plus prosaïquement, le moyen de paiement électronique), afin de se procurer quelque rafraîchissement, en cours de journée, et la première prestation de la journée débute à l’Eden.

Deux jeunes types prépubères grimpent sur l’estrade. A tout casser, ils doivent totaliser la cinquantaine à eux deux. Il s’agit d’Edgar. Un corps à deux têtes !

Créé en 2015 par l’ex-Elegant Fall Ronan Mézières et l’ex-Sweet Haze Antoine Brun, le duo est plutôt habile à se servir des cordes électriques et des claviers. Et son expression sonore résulte d’une fusion entre complicité et création

Toujours difficile d’étiqueter les artistes ! Si la musique baigne dans une sorte d’électro-pop/dream pop, les références semblent puisées à la fois chez Simon & Garfunkel, Phoenix, Justice et The Last Shadow Puppets.

Sobres, les lignes mélodiques sont sublimées par des arrangements de voix complexes.

Les thématiques sont introspectives et traitent, notamment, de l’amour, du métier d’artiste (« The Painter ») ou encore de l’oisiveté (« Television »).

Le tout dans la langue de Shakespeare. Normal, puisqu’ils ont été biberonnés par la culture anglo-saxonne. Celle des sixties, mais également contemporaine…

Le temps d’une balance, Cigarettes After Sex emboîte le pas ! Le songwriter débarque sur l’estrade. Il a emporté bouteille de vin, qu’il tient de la main gauche et lampe à grosses gorgées. Il fait chaud, mais quand même !

Le line up implique également le claviériste Philip Tubbs, le bassiste Randy Miller et le batteur Jacob Tomsky. CAS nous plonge au cœur des souvenirs et histoires d’amours rapportées par le chanteur texan à la barbe finement taillée, Greg Gonzalez.

Parce que l’amour charnel est au centre des (d)ébats. L’amour vécu, déçu surtout. Comme « K » qui relate une aventure vécue en compagnie d’une jeune et jolie demoiselle. Un rituel que Greg semble toucher du doigt, à chaque relation.

Presque 10 ans ont été nécessaires pour réaliser le premier opus, alors que le concept existe depuis 2008. D’abord concoctée en solo, la musique est devenue de plus en plus ténébreuse et dépouillée. Elle était brute de décoffrage. Elle s’est transformée en produit fini très épuré.

La ‘success story’ sera aussi soudaine qu’inattendue. Le clip de « Nothing’s Gonna Hurt You Baby » a été regardé plus de 53 millions de fois sur YouTube ; et sorti en 2016, « Affection », comptabilise un peu plus de 27 millions de vues… C’est le début du couronnement international et des concerts sold out, avant même d’avoir publié un seul album. Rares sont les groupes dans l’histoire du rock à avoir connu une ascension aussi fulgurante.

La prestation du band ne fait pourtant pas l’unanimité ! Les compos sont lentes, vaporeuses et monocordes. Une certaine uniformité susceptible de délasser ou de rebuter. Les premiers restent prostrés presque religieusement. Les autres ont regagné les stands en attendant un sursaut de vigueur qui ne viendra de toute façon pas. Dommage, car cette musique ne s’écoute pas seulement ; elle se dévore au fur et à mesure qu’elle se dévoile.

Entre spleen sensuel et dream pop, la pop intimiste, douce, voluptueuse, sombre et enjôleuse n’est pas sans rappeler Mazzy Star et son ensorcelante Hope Sandoval.

Les textes sucrés, les riffs de guitares gravitationnels et les fûts effleurés, renvoient le mélomane au cœur d’un romantisme sombre, tel une bande originale d’un film mélancolique tourné au cœur d’un hiver froid et intense.

Une bonne heure d’un ‘live’ sans réelle surprise sur fond de rythmiques indolentes et insouciantes. Mais au fond, la surprise n’est-elle pas de ne pas en avoir ?

Une cigarette oui, mais sans filtre alors !

Mat Bastard clôture cette édition en ce qui concerne votre serviteur. Autant rester sur une note positive !

Certains festivaliers, dans la fosse, semblent ne pas connaître celui qui va faire son show dans quelques instants.

Pourtant, lorsqu’on leur explique qu’il s’agit du leader de Skyp The Use, les regards changent, et deviennent complètement médusés.

Normal, cette formation a atteint des sommets jamais approchés par une formation rock régionale et encore plus rarement sur la scène hexagonale.

Formé en 2008, le combo a publié deux elpees studio: « Skip The Use » en 2009 et « Can Be Late » en 2012.

Dans le cadre des ‘Victoires de la musique’, ce second disque avait permis aux quintet de remporter celle décernée à l’album rock, pour l’année 2013. Le divorce semble cependant définitivement prononcé aujourd’hui.

Pourtant, selon l’adage, il ne faut jamais dire jamais. Qui vivra, verra donc !

Un band est souvent une histoire de couple dans lequel il existe des dissensions, des séparations, mais parfois des réconciliations. Il y est souvent question de concession, parce qu’il y règne une certaine démocratie. Il est difficile d’y imposer ses idées. Un projet solo permet de réaliser un travail nettement plus incisif et introspectif. C’était une volonté qui germait depuis quelque temps déjà dans la tête de Mat. Ses anciens comparses, Jay, Lio et Manamax, ont formé un nouveau groupe baptisé The NoFace.

Il monte sur les planches accompagné de ses vieux potes : Mike, en compagnie duquel il avait fondé son premier groupe punk, Carving, quand ils avaient 13 printemps, ainsi qu’Oliv, membre du combo électro belge The Subs. Et le jeune homme qui se charge de la rythmique doit avoir à peine vingt ans.

L’explosivité de ce ‘frontman’ hors pair n’est pas une légende. Dès les premiers riffs de gratte, Mathieu-Emmanuel Monnaert transgresse les lois de la gravité. Une seule certitude, le ‘live’ sera explosif !

Le son est bien rock. Malsain même. Et l’attitude, plutôt punk. Les riffs sont entraînants. Irrésistibles aussi. Très vite, on ressent l’envie de sautiller, de se déhancher et de pogoter. D’ailleurs, à quelques mètres, un noyau réunissant une centaine de personnes s’agite. Ils s’évertuent à se cogner corps contre corps, telle une offrande servie au grand sioux qui leur avait demandé.

Il ne faudra pas cinq minutes pour que le public succombe dans une frénésie schizophrène. Et out particulièrement, lorsque l’illuminé lui demande de réaliser le ‘Wall of death’, entendez par là, le mur de la mort. A son signal, la fosse se sépare en deux parties ; et, lorsqu’il le désire, les deux blocs se foncent dessus et se rencontrent violemment. Le tout dans un esprit bon enfant, bien évidemment.

Plus qu’un showman, le saltimbanque de la chanson marque un engagement assumé à travers ses compositions très incisives. « Loov », titre de son opus fraîchement tombé dans les bacs, lui permet de revenir aux fondamentaux du punk, c'est-à-dire en proposant des textes dont les messages se concentrent sur l’humain et la société contemporaine. Même s’il doit s’attirer les foudres de la guerre. Quelque part, il endosse une démarche militante…

Pourtant quand on écoute le single « More Than Friends », on a l’impression que la formule n’est pas si éloignée de l’univers imaginé par STU. Une manière douce d’aborder le changement ?

Vers la fin du concert, il n’hésite pas à égratigner les confrères de La Voix du Nord en reprenant et en réinterprétant d’une manière déjantée « J't'emmène au vent » de Louise attaque. Du grand spectacle !

Décidément, les Nuits Secrètes devraient durer toute l’éternité…

(Organisation : Les Nuits Secrètes)

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Le rendez-vous incontournable du dernier week-end de juillet reste Les Nuits Secrètes. Se déroulant à Aulnoy-Aymeries, petite ville du nord de la France, sise à 18 km de Maubeuge, elles permettent de découvrir, dans un esprit festif mais fort familial, un peu plus de 70 concerts, répartis sur trois jours.
Nouveauté lors de cette édition, la présence d’une nouvelle piste. Baptisée ‘Eden’, elle est située à seulement quelques dizaines de mètres de la main stage. Prévue initialement pour accueillir le pôle régional des musiques actuelles, l’infrastructure métallique se prête admirablement bien à ce genre d’évènement.
Si la proximité géographique des deux podiums permet aux festivaliers de passer d’un endroit à l’autre en quelques foulées, elle présente néanmoins l’inconvénient de parasiter l’espace sonore tant les basses sont envahissantes.
Les parcours secrets –le fleuron des Nuits– sont, bien sûr, toujours intégrés au programme. Le principe ? Tu grimpes dans un bus, vitres calfeutrées, pour une destination et un concert dont tu ignores tout.
La richesse de l’affiche implique des choix difficiles !

Cap vers la grande scène, pour le set de Blow.

En 2013, Quentin Guglielmi (auteur, compositeur et chanteur) ainsi que Thomas Clairice (bassiste) militent d’abord sous le patronyme de 7IK et voguent sur l’expérimentation sonore. Jean-Etienne Maillard les rejoint un an plus tard, en osant le pari de transmuer un style sombre vers un plus léger et subtil. Blow vient de naître.

Sur les planches, ils sont soutenus par le batteur Pierre-Elie Abergel. Et les quatre amis d’enfance sont venus défendre les couleurs d’un premier Ep intitulé « Fall In Deep », un disque dont l’expression sonore aérienne et décomplexée oscille entre pop, électro, deep house ainsi que rock léger et transgressif.

Les mélodies planantes et accrocheuses sont simples, mais efficaces. Pas de fioritures. Plutôt un travail ciselé et une certaine constance dans la structure.

La ligne mélodique dessine des méandres imaginaires, un peu comme dans un rêve.

Le bassiste affiche une énergie folle. Les yeux révulsés et bouche grande ouverte, il laisse échapper une écume blanchâtre de ses lèvres. Endiablé ?

Place ensuite à Rocky programmé à l’Eden. N’y voyez aucun lien avec Sylvester Stallone, qui jouait le rôle d’un castard sur les rings de boxe. Mais une simple référence à la culture pop des années 80. Tout simplement.

Derrière ce patronyme étrange, se cachent Inès Kokou (chant) et trois Lillois, Tom Devos (percussions et claviers), Olivier Bruggeman (claviers et basse) et Laurent Paingault (guitare, basse et claviers).

Dès 2013, le quatuor a marqué de son empreinte la scène musicale en publiant un premier Ep baptisé « Chase the cool », un disque produit par Guillaume Brière (The Shoes). Le contenu ? Une pop sophistiquée taillée sur mesure pour le dancefloor.

Le combo est de retour six ans plus tard, dans ce bled, pour le bonheur des aficionados. Parce que c’est justement sur les planches que le quatuor s’exprime le mieux. A commencer par sa féline charismatique dont l’apparat ne laisse planer aucune doute, en ce qui concerne ses penchants ‘fashion victim’. Dreads perlées, combinaison de cuir et haut de corps échancré, elle s’avance sur l’estrade avec beaucoup d’aplomb. De sa voix frémissante, elle avoue tout de go qu’elle ne connaît rien de la set list. Elle accorde une totale confiance à ses musicos, un peu déboussolés, quand même, par autant de nonchalance.

Ils sont venus défendre les couleurs de « Soft Machines », hommage appuyé à la formation anglaise qui a marqué la fin des 60’s et révélé Robert Wyatt, Kevin Ayers ainsi que Daevid Allen.

Le ‘live’ de ce soir s’avère à la fois coloré et ambitieux sur fond de musique pop jouissive. Un moment doux partagé entre émotion et hédonisme.

Dansantes, langoureuses et envoûtantes, les mélodies sont teintées d’une électro pop où se mêlent de nombreuses influences qui oscillent du r&b au hip-hop, en passant par le rock.

Une musique singulière qui traverse le temps.

Retour sur la grande scène pour Her. ‘Elle’, en anglais, est le patronyme choisi par ses deux membres fondateurs, Simon Carpentier et Victor Solf. Ils sont venus défendre la cause des femmes et du féminisme. Mais encore ? Féminines refoulées, féministes ou fétichistes ?

Simon apparaît sobrement vêtu d’un pantalon noir, d’une chemise blanche cintrée et d’une veste rouge. Ce qui lui confère un look soul.

Il transpire une belle sensualité dans l’écriture des compos. Elle touche au désir, sinon au plaisir charnel. Au fond, Her explore la féminité à travers ses titres phares, adoptant ainsi presque une démarche militante.

La musicalité est à la fois très accessible et sophistiquée dans les sonorités. Pas de loops électroniques, pas de sons superflus. Mais, un gage de qualité et une précision syncopée rarement atteinte.

Tout naturellement, les chansons parlent de la femme, de l’amour, et des relations humaines. Le tube séculaire « Quite Like » évoque le fantasme, le songe, à travers une chanson très érotique, sexuelle même. Dans la mise en image, on y voit d’ailleurs une exploitation licencieuse de la féminité.

Ou encore le très populaire « Five Minutes » qui traite de la rencontre, du coup de foudre et du manque au sein d’une relation amoureuse. Une chanson chargée d’un pouvoir émotionnel. La marque à la pomme s’en est servie dans l'une de ses publicités et l’a propulsée dans les charts. Ce qui a également permis au combo de dépasser sa sphère bretonne originelle…

Mais aussi et surtout parce Victor, gorge nouée, a choisi ce moment pour annoncer que son comparse de toujours, Simon, a dû prendre un congé forcé, car il combat en ce moment un cancer. Une vibrante et poignante reconnaissance à la hauteur de ce grand Monsieur !

Avant de quitter l’estrade, le Sieur Solf rappelle à qui veut bien l’entendre qu’il est marié depuis deux ans à la plus extraordinaire des femmes. Histoire de faire passer un message aux plus perplexes d’entre nous, sans doute !

A 20 heures pétantes, votre serviteur monte dans le bus au milieu d’une bonne soixantaine de badauds, avides de curiosité. En route donc pour une destination mystérieuse ! Le véhicule est bourré à craquer ! Il y règne une chaleur suffocante. Ca suinte des aisselles. On entend d’ailleurs des récriminations adressées au chauffeur afin qu’il ouvre les fenêtres du toit, mais celui-ci ne s’exécute pas. « Les Sardines » de Sébastien prend ici un sens tout particulier !

Une petite demi heure plus tard, le véhicule stoppe net devant… une église ! Plutôt iconoclaste comme endroit !

C’est alors que des musiciens chevelus, moustachus comme feu Frank Zappa, vêtus de chemises venues d’un autre temps et de pantalons à pattes d’eph’, débarquent. Malgré la cascade de poils, ils ont des visages de poupon. Ils s’installent sur l’Autel. Seraient-ce les descendants des Beatles ? Pas du tout, mais les membres de Parcels (NDR : un patronyme qui s’inspire du nom d’un café/pâtisserie au sein duquel les musicos ont effectué leurs premiers pas), une formation australienne. Elle a fait récemment la une des médias en dévoilant « Overnight », un tout nouveau morceau réalisé sous la houlette du duo français Daft Punk.

Centenaire à eux cinq, Noah Hill (basse), Patrick Hetherington (clavier), Louie Swain (clavier), Anatole ‘Toto’ Serret (batterie) et Jules Crommelin (guitare), se sont rencontrés au lycée de Byron Bay, la ville sise la plus à l’Est du continent australien.

Entourés de parents encourageant l’expression artistique, ils sont parvenus à unir leur différente culture musicale pour former un savant mélange de pop, funk, et electronica.

Etablis à Berlin, ils sont vite repérés par label parisien Kitsuné (NDR : celui qui a découvert Two Door Cinema Club, Klaxons ou encore Hot Chip).

Le set ne manque pas de piment ! C’est sans doute la première fois qu’ils se produisent dans une église, s’amusent-ils à répéter. Sourires béats, ils prennent manifestement leur pied. Le bonheur est communicatif, le public est complètement subjugué.

Les gaillards possèdent une maîtrise absolue de leur art ! On frôle la perfection harmonique ! C’est d’une justesse et d’une finesse sans équivoque ! Le groove est finement mené. On peut aisément parler de génie mélodique !

Transporté par des cordes enjouées, les chansons se distinguent par leur simplicité et leur efficacité.

Moment insolite, lorsque Patrick brandit le triangle et percute énergiquement les arrêtes de cet instrument que d’autres ont depuis longtemps mis au placard.

Après plus d’une heure d’un ‘live’ surprenant, les superlatifs ne manquent pas ! Tout simplement impressionnant... à faire pâlir les plus grands !

Parcels m’a réconcilié avec Dieu !

Comment Julien Doré parviendra t-il à embrayer ? Pour le savoir, ‘go to the main stage’. Ce sera le dernier concert de la soirée. Les Dj’s emboîteront le pas ensuite jusqu’aux petites heures de la nuit. Pas la tasse de thé de votre serviteur !

Il est 22 heures, la plaine est bondée. La tranche d’âge est relativement large. De la petite fille aux couettes rousses jusqu’au vieillard édenté et titubant.

Doré s’est révélé en se présentant au casting de l'émission ‘Nouvelle Star’, en France, il y a dix ans déjà, pour y interpréter « Excellent », une compo signée Sharko... Cette reprise a ainsi permis à David Bartholomé et ses acolytes de rencontrer un nouveau public et à ce titre de connaître un succès culte propagé par de nombreux joueurs de ukulélé sur internet. « I Need Someone » subira le même sort.

Le mec est ultra populaire. Il affiche un fameux charisme. Ses mélodies sont belles. Et son grain de voix et reconnaissable entre mille.

Ses coups de gueule ne passent pas inaperçus non plus. Végétarien et fervent défenseur de la cause animale, il a posé tout récemment un geste couillu par une réinterprétation, dans les arènes de Nîmes (la mythique Corrida), de l’hymne anti-tauromachie de Francis Cabrel. Ce qui a inévitablement divisé le public. Démarche citoyenne, militante ou politique ? Le mec en a dans le falzar, en tout cas !

Sur les planches, en toile de fond, on aperçoit une esperluette géante. Comme un trou de serrure qui nous invite à regarder les événements sous un autre angle ou encore la symbolique de la notion de lien, de trait d’union qui unit les hommes dans un monde où la séparation est plutôt la constante...

Son tour de chant commence par « Le Lac », single issu de son dernier opus. Ce morceau sonne comme un retour aux sources, suscite la réflexion et glorifie l'amour, le féminin et la nature. Réaliser un travail d’écriture solitaire et introspectif et livrer ses pensées intimes à un grand nombre de personnes, reste très ambivalent comme démarche… A chacun ses choix après tout !

Le light show est très précis. Les gars à la technique accomplissent un travail remarquable.

Le contraste entre la douceur des vocalises et le caractère dansant des chansons est assez frappant. L’alchimie fonctionne pourtant à merveille.

Responsable d’un ‘live’ puissant, énergique et sincère, mais en y ajoutant cette pointe d’introspection, Juju ne cherche pas à jouer un rôle. Lorsqu’on force le déroulement des événements, on les abîme… L’artiste serait davantage dans un abandon et une incarnation, mais pas dans un jeu…

Des moments plus doux viendront ponctuer le show par un piano/voix, comme sur « Sublime et Silence ».

La suite du set va aligner une déferlante de tubes « Porto Vecchio », « Coco Câline », « Kiss Me Forever », etc. Sans oublier « Paris Seychelles », chanté sur sa grosse bécane.

Avant de quitter l’estrade, il rappelle qu’être en bonne santé n’a pas de prix. Il se tourne vers l’espace réservé aux PMR comme une main tendue à une certaine Agathe.

Avant de regagner mes pénates, je m’arrête pour boire un coup. Décidément les bières françaises n’ont aucun goût. Vivement le retour en Belgique !

(Organisation : Les Nuits Secrètes)

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dimanche, 09 juillet 2017 03:00

LaSemo 2017 : dimanche 9 juillet

En ce dernier jour du LaSemo, les conditions estivales demeurent. Il devrait pleuvoir seulement en toute fin de nuit. Une aubaine pour les organisateurs !
La plaine est un peu plus clairsemée que la veille. Est-ce une faute de goût dans la programmation ?
Quand on croise les quelques festivaliers rencontrés les jours précédents, on remarque qu’ils ont tous des yeux gonflés et que leur peau tire sur le jaune. La fatigue commence à opérer !
Le site est d’une propreté à faire pâlir un Dour Festival. Faut dire que les bénévoles travaillent d’arrache-pied afin de l’entretenir. Et le public est fort différent, plus propre, plus familial, plus respectueux aussi ! Si ici, le peuple recherche avant tout un moment de détente, dans le second cas, c’est nettement le côté découverte et festif qui prime.
Votre serviteur est nettement moins tenté par le menu proposé aujourd’hui ! Faute avouée est à moitié pardonnée.

Un nom m’attire particulièrement : celui de Barcella. Je ne sais trop pourquoi, mais je me dirige vers la petite scène où un bon millier de personnes sont rassemblées.

Très impressionnant, le gaillard est vêtu d’une chemise longue en flanelle, et coiffé d’un bonnet en laine. Il en a du courage, alors que le soleil frappe durement sur Enghien. Il perle de sueur tout comme les festivaliers d’ailleurs (NDR : mais eux ne portent que le minimum syndical).

Homme de scène, il a décroché plusieurs prix émérites : championnats de France de Slam Poésie, prix Jacques Brel de Vesoul, récompense auprès de l'académie Charles Cros, pour son spectacle ‘Charabia’, etc.

Très à l’aise sur l’estrade, il jouit d’une longue expérience, puisqu’il a notamment assuré le supporting act de Jacques Higelin, Francis Cabrel, Sanseverino, Cali, Tryo, Zebda ou encore Thomas Dutronc.

Mathieu Ladevèze, à l’état civil, est un amoureux de la langue de Voltaire. Il aime le mot, le détourne de son contexte, l’utilise comme matière première, le façonne, l’envie, l’élève, le fait grandir, trie le bon grain de l’ivraie, avant qu’il ne renaisse dans chacun de ses textes, sur une musique dont la poésie moderne colle parfaitement à la chanson française.

Une évidence ! La seule. Il propose un ‘live’ où n’ont droit de cité que l’humour et la joie de vivre. Le gaillard rend festif ses propos, les malmènes, les triture, les enjolive parfois sans tomber dans la mièvrerie. Les seuls maîtres mots : bonheur et onirisme !

Cataloguer cet artiste de bouffon serait lui faire honte. C’est plus que ça. Bien plus ! Toujours en recherche d’exigence et d’inédit, sa conception musicale est concise et précise, entourant des jeux de mots percutants et réfléchis, tout au long d’un flow soutenu par des textes rageurs et affûtés, qu’il dispense en manifestant une autodérision majeure et éphémère.

Son énergie est contagieuse. Il passera d’ailleurs la moitié du concert sur le toit du piano d’un de ses musicos. Faut croire que le matos est solide. Ce type est vraiment déjanté.

Moment fort du spectacle, lorsque dans un élan de courage, il adresse un message au public féminin venu en masse. Lors d’un discours éloquent, il rend hommage aux… salopes. 

Mais pas misogyne pour un sou (selon ses propres dires), il sous-entend par là, les maladies, les catastrophes, etc. Bref, toutes ces saloperies qui nous empoisonnent la vie et qu’il qualifie ainsi…

Le public, pris au jeu, scande de plus en plus fort, cette expression rendue vulgaire aux oreilles des plus jeunes, présents eux aussi. Alors, pour faire passe la pilule (le politiquement correct est de mise), il insiste pour la transformer en ‘escalope’. C’est plus doux, certes, mais l’essence même a perdu de son intensité et de sa crédibilité…

Après une heure d’une jolie parenthèse inattendue, à bâbord toute ! A une centaine de mètres de là, se déroule un spectacle tout public. Intitulé ‘Voyage en bordure du bout du monde’, il narre les aventures du philosophe Sophocle.

Curieux, je prends place au milieu d’une ribambelle d’enfants bouches bées. Nous nous retrouvons tous au cœur d’une histoire qui traite de clowneries, tragédies et magies noires. Plutôt sympa comme expérience !

Entrons ensuite à l’intérieur du château. C’est un vieux bâtiment et il y fait bien frais ! Un showcase y est à nouveau organisé ! Surprise, c’est à nouveau Barcella qui s’y produit.

Que faire ? Je décide de rester ! L’air est frais et une hôtesse vient apporter aux convives une coupe de champagne. Comment refuser ?

L’angulaire est quelque peu différente. D’un concert accordé devant un millier de personnes, le gars se retrouve prostré face à un petit parterre réunissant à peine trente convives triés sur le volet.

Le set est davantage acoustique, le drummer n’a emporté qu’une grosse caisse, une caisse claire, un charley et une paire de balais. Chauve, le claviériste se sert d’un synthé moins sophistiqué. Pas question de s’y poser !

Mathieu en profite alors pour entamer un tour de chant, privilégiant les compos non abordées précédemment et celles qui ont fait le succès festif que l’on connaît.

L’énergie est forcément plus contenue ici, l’environnement affiche ses limites ! Mais, de nouveau, ce concert est de très bonne facture.

Virage à 180 degrés en compagnie de Soviet Suprem. La peur de prendre dix ans au goulag m’incite à me diriger, tout droit, vers la petite scène. Pas le choix ! Autant dire que je suis entre le marteau… et la faucille (faux cils ?)…

Mais qui sont-ils ? Des soldats de l’ex-URSS ? A en décevoir certains, il s’agit tout simplement d’un groupe s'appropriant un style de musique faussement originaire des pays de l'Union soviétique, mêlant surtout influences balkaniques, militaro-punk et électro. Le tout, chanté dans la langue de Molière.

Mais que veulent-ils ? Déclencher la révolution chez ses sympathisants ? Peut-être ! En tous cas, parfois surnommés les ‘Beastie Boys des Balkans’, Sylvester Staline (alias R.wan, chanteur du groupe Java), John Lénine (alias Toma Feterman, chanteur de La Caravane Passe) rejoints par DJ Croute Chef, ne souhaitent ni plus, ni moins, insuffler chez les quelques léthargiques encore statiques qu’une sacrée dose de sons tonitruants et mettre le feu… au rideau de fer !

Les personnages, créés de toute pièce, prônent le rassemblement des peuples amateurs de musiques festives et la révolution du dancefloor par une relecture des musiques du monde à travers un prisme soviétique sur fond d’accents politiques déjantés. Vous comprenez toujours ? Tant mieux, parce que votre serviteur, lui s’y perd un peu…

Au final, alors que presque trente ans nous séparent de la chute du Mur de Berlin, les codes de la guerre froide sont encore bien présents ! Résultat des courses, ce cocktail a failli faire… Führer !

On n’est plus dans le second degré, mais dans le trentième ! Ames sensibles, s’abstenir donc !

Votre chroniqueur prend maintenant le temps d’une pause bien méritée et s’assied dans l’herbe du ‘Jardin Fleuri’ afin d’y contempler un spectacle de funambule. Suspendues à un fil en acier, les Filles Du Renard Pale défient gracieusement les lois de l’apesanteur, entre poésie et légèreté.

Une bonne quinzaine de minutes plus tard, re-direction la petite scène pour y entendre les Fatals Picards.

Issus de Paris (et non du Nord de la France, comme leur patronyme pourrait le laisser penser), ils prodiguent un savant mélange entre ska et variétés. Autant le dire, c’est kitsch à souhait ! Du spectacle au ras des pâquerettes même…

De quoi mourir d’ennui ! Même leur titre phare, « Bernard Lavilliers », pourtant décapant, ne parvient pas à susciter, en mon for intérieur, un soupçon d’adrénaline. Les bâillements s’éternisent à s’en décrocher la mâchoire. Il est temps de changer d’air !

J’en profite alors pour faire le plein de calories auprès d’un stand vietnamien.

Pas facile pour un artiste de revenir sur le devant médiatique lorsque, pur produit marketing issu de l’industrie musicale, on a connu un succès aussi fulgurant qu’inattendu.

C’est le cas de Saule ! Sa déferlante « Dusty Men », qui l’associe à Charlie Winston, compte plus 100 000 singles vendus et 10 millions de vues sur Youtube !

Mais, c’est mal connaître le Montois d’origine ! Loin de ses collaborations opérées en compagnie de Franco Dragone, Dominique A, Charlie Winston, Benoît Mariage, Sacha Toorop ou encore Samuel Tilman, il vient défendre au LaSemo les couleurs d’un nouvel album, fraîchement sorti...

Intitulé « L’embellie » et mis en forme par l’Américain Mark Plati (David Bowie, The Cure, Alain Bashung et les Rita Mitsouko, entre autres), ce disque est fondé, comme son nom l’indique, sur un positivisme éclairé, un embryon de renaissance.

A 20 heures pétantes, il débarque, entouré de quelques musiciens ! Une prestation sans surprise, entre chansons accrocheuses (« Comme »), belles rythmiques (« Respire ») et titres plus intimistes et profonds (« Delove Song »).

Saule est un amoureux de la sémantique et est doté d’une capacité pour écrire de jolies chansons dans la langue de Molière.

Généreux, exubérant, passionné et persévérant, il dépassera ses limites et sa timidité naturelle sur les planches pour le grand bien du parterre lui aussi… passionné !

Babylon Circus clôture cette dixième édition. Une nouvelle page de l’histoire musicale se tourne ! Comme dit l’adage, toutes les bonnes choses ont une fin !

De nombreux bénévoles sont déjà affairés à démonter une partie du matos, comme la petite scène, les décors, etc.

Le site est nettement plus clairsemé à cette heure par rapport à la veille. Faut dire que le lendemain, c’est un jour ouvré. Qui dit juillet, ne rime pas forcément avec congé !

Formé en 1995 à Lyon, le combo s’est forgé peu à peu une réputation solide qui l’a emmené à découvrir au gré des tournées pas moins de 35 pays différents. 

Objectivement, le travail de créativité est abouti. Les cuivres font la part belle aux compositions, parfois très en retrait par rapport aux guitares. C’est intelligemment construit !

Rock alternatif et chanson française se conjuguent au milieu d'un ska sorti de nulle part. Le groupe a traduit cette diversité en force.

Mais, BC s’y perd un peu au final. Les sonorités laissent percevoir un sentiment de déjà entendu et réentendu, comme s’il s’essayait encore dans un style avant de l’épouser définitivement.

Poussive, la prestation dispensée éveille à peine quelques applaudissements parmi l’auditoire. Seuls les fans insulaires restent éveillés.

Autant y aller tout de go, votre serviteur n’a pas du tout été convaincu par ce qui devait être l’apothéose de la soirée.

Frustrant de terminer sur une fausse note n’est-ce pas ?

(Organisation : LaSemo)

vendredi, 14 juillet 2017 02:55

Alice Spapen, une merveille !

Après s’être produite régulièrement en solo, Alice Spapen participe à The Voice saison 1, à l’âge de 17 ans.

Suite à ce moment marquant elle perfectionne son chant au jazz studio d’Anvers où elle rencontre Arthur, guitariste.

Leur complicité est immédiate et les mène à créer le groupe "Call me Lia".

Parallèlement, Alice décide de se lancer dans un projet acoustique plus personnel en français, mais toujours avec Arthur, et avec le soutien d’un violoncelliste sur scène.

Le trio nous plonge dans un univers intimiste et féérique, parfois drôle, parfois mélancolique, emmené par la douce voix aérienne d’Alice. A découvrir dans un premier EP, « Lueur », et un clip, « Coup bas » en cliquant ici .

Cette année, elle participera au Francofolies de Spa avec son projet personnel de chansons françaises, Alice Spa. Une session acoustique émouvante a d'ailleurs été enregistrée (disponible ici) .
vendredi, 14 juillet 2017 02:43

La "Fin du Monde" est proche !

Avec son nouveau clip « La Fin Du Monde » , titre extrait de son dernier album ii3, iNA-iCH exprime l’espoir d’un nouveau monde face à la folie des hommes.

A découvrir ici .

« A l'image de Mademoiselle K, une Nina Hagen contemporaine. » MARIANNE
« Indomptable et survoltée, une écorchée vive que rien n’arrête. »OUI FM
« Un chant de révolte agressif mais positif pour réveiller la lumière en chacun de nous. » FRANCOFANS
« Un album singulier où la musique semble être le sang qui frappe les tempes, avec une tendance à une certaine tension artérielle. » LYLO
« Kim-Thuy Nguyen est une Muriel Moreno sous extasy ou une Shirley Manson électrocutée. » SOUL KITCHEN
« Autant de titres forts et véritablement addictifs. » LONGUEUR D’ONDES
« Un mélange d’esthétisme et d’art à l’image de la chanteuse, exprime la fureur et le combat. » NOUVELLE VAGUE