Fuji-Joe présage la canicule…

Après avoir accordé des concerts pendant un an à Paris et accompli un passage en Angleterre en début d'année, Fuji-Joe sort son premier Ep, « Soleil brûlant ». À travers 3 titres, Fuji-Joe revendique être à l'origine du meilleur Ep de ‘post-punk noisy french…

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Stéphane Reignier

Stéphane Reignier

jeudi, 24 octobre 2024 18:51

La Rock Machine de La Femme

La Femme revient à ses premiers amours new-wave de « Psycho Tropical Berlin » (Machine) qu’il fusionne avec un son rock anglo-saxon des années 80/90. Cet album est un hommage au rock, à son efficacité et à son intemporalité. La Femme fait du rock à l’aide de machines.

Après « Psycho Tropical Berlin » et « Mystères et Paradigmes », le groupe créé par Marlon Magnée et Sacha Got publie « Rock Machine », premier elpee entièrement écrit en anglais. Composé ces dernières années lors de différentes tournées autour du monde, ce nouvel LP a été fortement inspiré par l’enchaînement des dates aux Etats Unis. « Rock Machine », armé d’un nouveau son électro-arena-rock, est un long playing de globe-trotteurs prêts à séduire un public international encore plus large.

La Femme continue de développer, tout au long de « Rock Machine », un univers hors des modes et multidimensionnel avec leur propre son et esthétique. Le premier single, « Ciao Paris » est un aurevoir métaphorique à la France adressant un clin d'œil au ‘yéyé’ des années 60 saupoudré d’électro-surf. Sur « Clover Paradise », le groupe nous invite sur un dancefloor sombre, survolté et hypnotique. « Love Is Over » est une envoûtante ballade new-wave qui rappelle les groupes du Madchester des 90’s qui jouaient à l’Hacienda. « Vénus » est une irrésistible et enivrante rencontre entre le Velvet Underground et The Mamas and the Papas. En plus des sonorités rock et synthwave on y retrouve aussi de l’électro (« Sweet Babe »), du disco sauce Punk UK (« My Generation ») et bien d’autres surprises.

« Love is over » est disponible sous forme de clip

 

 

« Trumpets of Michel Ange », c’est le titre du 16ème opus d’Ibrahim Maalouf.

Enregistrée lors d'une série de sessions brutes et débridées, capturée en direct sans aucune modification ni overdub, la nouvelle collection captivante d'Ibrahim Maalouf est bien plus qu'un simple album. Elle représente aussi le nom de la nouvelle initiative vaste du virtuose de la trompette visant à rendre accessible la trompette à quart de ton, inventée par son père, aux musiciens du monde entier grâce à une gamme d'instruments, de cours et d'enregistrements.

Écoutez « Trumpets of Michel Ange » et il est clair que l'excitation et la curiosité d’Ibrahim Maalouf sont plus vives que jamais. Construit autour d'une histoire sonore fascinante, l’elpee capture le voyage de deux jeunes amoureux qui se réunissent pour fonder une famille, les suivant depuis la célébration de leur mariage jusqu'à la naissance de leurs enfants et les adieux doux-amers de leurs enfants devenus adultes.

Il est facile d'entendre cet amour couler à travers ce disque, qui a été composé pour être jouable par quiconque possédant une trompette à quart de ton.

Ibrahim Maalouf utilise la musique pour rassembler les gens, pour mélanger les cultures, les genres et les générations grâce au pouvoir de la chanson, pour nous unir tous en harmonie.

Le clip de « Capitals » est à voir et écouter ici

 

Meimuna est le projet de Cyrielle Formaz, artiste suisse qui a passé plusieurs années à Bruxelles, où elle a suivi des études d'illustration.

Rentrée au pays et après avoir sorti 5 Eps, elle vient de publier son premier long playing ce 18 octobre.

Confectionné en compagnie d’une équipe de haut vol (Ella van der Woude, compositrice de musiques de films, à la coproduction ; Randal Dunn au mix ; Heba Kadry au mastering) cette œuvre est un magnifique paradoxe.

À la fois limpide à l'écoute et pourtant constellé de détails et trésors qui se méritent, l'elpee marque un tournant fluide dans l'écriture de Meimuna.

Là où les mots se drapaient dans une pudeur métaphorique, ils se font ici directs, sans fard, sans rien perdre, pourtant, de leur puissance poétique. Là où le mystère de la reverb enrobait les mélodies, celles-ci se font proches, percutantes, appuyées par une section rythmique qui charpente les structures.

De beaux paradoxes, encore : légèreté pop et profondeur du sens, à contrecourant des immédiatetés digitales et terriblement moderne, « C’est demain que je meurs » est le manifeste lucide d'une artiste qui contemple un monde à bout de souffle et y trouve malgré tout la force d'y planter de la beauté, de la lumière et de la douceur.

À flanc d'un volcan en éruption, au milieu des fleurs qui semblent éclore dans le chaos, un cercueil ouvert dont émerge une Ève à la peau nouvelle.

Vaisseau de vie et de mort au cœur des météores, fleuves de feu, matière magmatique aussi destructrice que fertile... Il y a tout cela dans « C'est demain que je meurs ». La conscience aiguë de la fragilité du présent, les strates sédimentaires des douleurs et lueurs passées, l'espoir d'un après plus vert, plus tendre.

« Arracher les ombres », premier extrait de cet LP, est disponible sous forme de clip ici

Dans cette chanson, Meimuna s'adresse à elle-même et à tous les cœurs meurtris, se défait avec grâce des douleurs et caresse les cicatrices, avec la certitude que de ces sillons de l'âme germera l'amour de soi et des autres.

Paru ce 20 septembre 2024, "Pafini" est un album intime, sociétal, autofictionnel, affranchi, chaleureux et aux humeurs diffuses.

Accompagné d'un équipage intergénérationnel (Eliott Sigg, Renaud Letang, Bernie Grundman), l'opus est marqué par des mélodies rock subtiles et des arrangements ingénieux.

Jean-Louis Aubert prouve que sa musique, toujours en mouvement, reste résolument vivante et surprenante.

Dans "Saute" son nouveau single épique, il s'adresse à lui-même, embrassant à la fois son attraction pour le risque et le vertige du grand plongeon scénique.

"Saute" est en écoute

 

 

jeudi, 24 octobre 2024 18:46

Clara Luciani autocentrée…

Après le succès de ses deux premiers albums, quadruple platine chacun, Clara Luciani est de retour avec « Tout pour moi ».

Ce premier extrait aux sonorités pop, généreuses et dansantes est une véritable ode à la passion qui dévore.

Il donne le ton à ce troisième album à paraître le 15 novembre : une suite de classiques instantanés, qui place l’amour au centre et nous invite à nous plonger dans nos souvenirs, nos héritages et nos chagrins. Un crépuscule et une aube : une nouvelle naissance.

Le clip est à découvrir ici

jeudi, 24 octobre 2024 18:42

La réalisation artisanale d’EggS

La formation parisienne EggS, fanfare pop autoproclamée née dans l’esprit de Charles Daneau, avait frappé fort en 2022 en publiant un premier elpee baptisé « A Glitt Bandcaer Year ».

La bande, passée à 8 membres (ou 10, on ne sait plus trop), sortira son second opus, « Crafted Achievement » ce le 1er novembre chez Howlin' Banana (FR) et Prefect Records (UK).

On y retrouve les influences habituelles de Daneau, majoritairement situées du côté de l’indie américaine des années 80 et 90, dans 8 nouveaux titres toujours aussi immédiatement accrocheurs.

Premier single tiré du disque, « Head In Flames » introduit une nouveauté chez EggS, la guitare lap steel, jouée par Côme Ranjard, nouvelle addition au groupe, et inspirée entre autres par la formation indie américaine Wednesday.

La vidéo de « Head In Flames » est disponible ici

 

 

 

jeudi, 24 octobre 2024 18:41

Atterrissage à Paris Orly…

Deux ans après la sortie de l’Ep « Dans Les Espaces Intermédiaires », Paris Orly est de retour. Son album « La Réserve » paraîtra ce 1er novembre 2024.

Tout au long de l’elpee qui fait la part belle aux synthés et boites à rythmes vintage, on savoure l'électro pop minimaliste composée par Stéphane Loisel qui fait mouche grâce à ses textes lucides et désabusés.

L'humour n'est jamais loin, celui du désespoir. Explorant les failles existentielles et l'absurdité de notre époque, le déclin climatique et le capitalisme triomphant, Paris Orly nous fait danser autour de l'abime en dispensant ses mélodies zigzagantes qui rebondissent en tous sens et évoquent les années 80 et tout particulièrement des groupes synthétiques comme Depeche Mode, Suicide, Human League et Taxi Girl.

Paru en single, « Il va falloir déménager » est le premier titre qui a été extrait de ce long playing. Et le clip est à voir et écouter

Les banlieues dortoirs ont trouvé leur hymne ultime. Ce morceau résolument pop évoque les artistes qui par leurs performances autant originales que poétiques et médiatiques tentent de réveiller les consciences sur les dangers environnementaux qui nous guettent.

jeudi, 24 octobre 2024 18:40

L’imposture de Julien Doré …

Après la sortie très remarquée de « Pourvu qu’elles soient douces » (#2 des tendances Youtube), Julien Doré se réapproprie les années 2000 avec son nouveau single « Toutes les femmes de ta vie » des L5.

C’est le 2e extrait de son nouvel album « Imposteur » qui paraitra ce 8 novembre.

Il sera en tournée dans toute la France à partir de Mars 2025 ; déjà +250K tickets vendus et plusieurs dates dont 3 à Forest National.

Le clip est à découvrir ici

samedi, 13 juillet 2024 10:42

Croire en ses rêves…

Benni est une jeune artiste originaire de la région de Vielsalm. Influencée par le folk contemporain (Mumford & Sons, Bon Iver, Phoebe Bridgers, etc.), elle rêve d’un monde utopique et pourtant authentique, le sien. Après 10 mois passés à chanter et arpenter les rues, en Nouvelle-Zélande, elle s’est enfin réveillée…

Grâce à son grain de voix particulier qui lui confère une fragilité singulière à travers des textes qui traitent des enjeux environnementaux et sociétaux, ainsi que ses mélodies aux sonorités indie-folk, cette femme-enfant risque de faire parler d’elle prochainement en publiant un premier Ep qui s’annonce déjà remarquable. Retenez bien ce nom !

Réservée, peu prolixe, mais rêveuse, Benni s’est prêtée, en attendant, au jeu des questions/réponses lors d’une entrevue réalisée au LaSemo.

À 18 ans, alors que tu étais en Nouvelle-Zélande, tu rencontres un homme qui joue de la guitare en rue et finis par lui emboîter le pas. Cette rencontre fortuite a-t-elle scellé ton destin ?

Depuis toujours, j’ai toujours voulu faire de la musique. Je crois que mon objectif aurait été atteint quel que soit le moyen utilisé pour y parvenir. Concernant cette rencontre, je dirais qu’elle a précipité les événements.

La rue est un terrain difficile et austère. J’imagine que cette expérience a laissé des impressions, bonnes ou mauvaises d’ailleurs. La rue ne reste-t-elle pas finalement la meilleure école de la vie ?

J’ai une anecdote à ce sujet. Lorsque mes amis étaient à l’école, les uns et les autres se questionnaient quant à leur réussite. Je leur répondu que perso, j’avais aussi réussi, justement parce que j’avais fait la meilleure des écoles, celle de la vie. Cette expérience a été salutaire, oui. Même si je n’ai pas derrière moi un background scolaire classique, j’ai appris tout autant dans la rue.

Ta musique baigne dans le folk alors qu’une grosse majorité des jeunes de ton âge s’intéressent peu à ce style musical. Peut-on affirmer que Benni est une artiste à contre-courant ?

Ta question est intéressante ! Les jeunes n’écoutent pas ce genre de musique, j’en suis consciente. Ai-je choisi le folk pour son côté ouaté ou parce que peu de personnes s’y intéressent ? A vrai dire, je ne me suis jamais posé cette question. Je dirais que je pratique une musique qui me tient à cœur et me fait intensément vibrer.

Ton style est doux et chaleureux et, à mon sens, davantage compatible au sein d’un environnement feutré plutôt que lors d’un festival comme aujourd’hui. Comment abordes-tu cette mise en danger face à un auditoire qui n’est peut-être pas venu pour toi spécifiquement ?

Aujourd’hui, nous avons joué en formule groupe. Même si le public ne me connaissait pas spécialement, j’ai pris énormément de plaisir à jouer ici. Il était à l’écoute et les encouragements étaient très nombreux. C’est l’un des meilleurs festivals auquel j’ai participé sous cette configuration.

Au fait, la scène est-elle un bon moyen d’avoir une connaissance de soi ?

Faire face au public permet de mieux se connaître, effectivement. Il y a d’autres moyens pour y parvenir, mais ce biais en fait partie. Cela reste, en tout cas, une très belle expérience.

La musique te poursuit, d’abord, au sein d’une académie consacrée à la guitare classique vers l’âge de 8 ans, la chorale de ton village pendant un peu plus de dix ans et une formation musicale à la SAE de Bruxelles, en 2020. D’une passion, tu dessines aujourd’hui les traits d’une carrière musicale en devenir en recevant d’excellentes critiques. Comme quoi, il faut croire en ses rêves. Si ta vie était une histoire, cette fable en serait-elle la morale ?

Depuis petite, je caresse le rêve de devenir chanteuse. Il faut toujours croire en soi, c’est une certitude. En ce qui me concerne, le parcours a pris du temps et il a emprunté de nombreux détours. Mais je reste convaincue qu’avec de la motivation, on peut y arriver !

Tu as participé au concours ‘Concours-Circuit’, en 2020, ce qui t’as permis d’assurer des premières parties d’artistes comme Sharko, Roscoe et surtout de Cœur de Pirate. Est-ce que ce genre de vitrine est un passage obligé si on veut tirer la couverture médiatique à soi ?

Tu es vraiment bien renseigné, je suis surprise ! Oui, cette couverture permet une certaine crédibilité auprès du public. Dans mon village, personne ne croyait vraiment en mon projet. Puis, des connexions se sont établies et le public s’est ensuite intéressé à ce que je faisais, justement grâce à cette première partie de Cœur de Pirate. Elle a suscité la curiosité à mon égard, à charge ensuite au public d’apprécier ou non mon univers.

 « Mechanical Mind » est une lettre au bonheur adressée à ton cerveau, une chanson qui raconte que si on traverse de mauvaises passes, il y a également du bonheur à vivre. Je comprends le message, mais c’est un peu démago quand même, non ?

Je ne le crois pas, non ! Elle a été écrite durant le confinement. Le thème de la dépression y est clairement abordé. Cette période a été compliquée à vivre. La musique m’a beaucoup aidée. Il faut interpréter cette chanson comme une lettre d’amour à mon cerveau. Je lui dis que s’il se produit des évènements malheureux auxquels nous devons faire face, il existe aussi toutes ces choses positives qui nous entourent et grâce auxquelles nous pouvons avancer, même si, parfois, nous ne pouvons pas toujours les apercevoir.

« September 20 » clôture judicieusement le deuil d’une première histoire d’amour abandonnée par une lettre d’excuses que tu aurais aimé recevoir. En vain ! Résultat, tu l’as écrite à la place de l’autre. Cette compo a-t-elle suscité une réaction auprès de la personne à qui le message était destiné ?

Cette personne l’a effectivement entendue. Est-ce qu’elle en a saisi le sens ? Pour être tout à fait franche avec toi, ce n’est plus mon problème. De manière générale, toutes mes chansons sont de nature thérapeutique. J’ai le besoin d’exorciser et je n’attends pas nécessairement un retour.

Ce morceau a été produit par Thomas Médard de Dan San et mixé par Tommy Desmet que l’on connaît pour son travail auprès de Girls In Hawaii, entre autres. Comment se sont déroulées ces rencontres ?

Mon booker, Max, milite au sein Dan San. Il m’a vue au Concours Circuit. J’ai rencontré Tommy, via Thomas tout simplement. C’est une fine équipe.

Petite, tu adorais dessiner des baleines. Est-ce parce qu’elles symbolisent la protection et la sagesse –ces cétacés communiquant par la musique de leurs ultrasons pour prendre soin les unes des autres– ou parce que ce sont de géantes aventurières qui naviguent entre la profondeur des océans et la surface ?

Mais, où as-tu donc puisé ces informations ? Je suis surprise à nouveau ! Toute petite, j’adorais dessiner des baleines. Cet animal m’inspirait la sagesse et le calme.

J’ai appris plus tard que ces animaux communiquaient par vibrations. Je trouve leur mode de fonctionnement extraordinaire.

Je sais que ton souhait le plus cher serait de construire ton chez toi de tes petites mains et y vivre en autonomie complète en utilisant des matériaux bios et réutilisables, à l'orée des bois. Ce festival qui mise sur le durable tombe à pic. Quel est ton rapport à l’écologie et la nature au quotidien et que penses-tu des politiques successives en la matière alors que les mesures destinées à sauver la planète ne portent que (trop) très peu leur fruit.

Je n’y connais rien en politique. Je n’y suis pas et je n’ai pas envie d’y être. Je dirais que c’est comme dans tout, il y a du bon et du mauvais. Si des mesures prises par les politiciens vont dans le bon sens, tant mieux. A vrai dire, je n’ai pas envie de m’étaler sur le sujet. Tout ce qui m’intéresse est de faire en sorte de respecter au maximum la nature. Je souhaite poursuivre dans cette direction. Je constate un certain engouement auprès de la population dans ce secteur. Les gens cuisinent bio, ils s’entraident, etc. C’est davantage cet axe social qui m’intéresse, pas le contexte politique. Ma petite sœur flirte professionnellement avec ce milieu ; elle s’y plait et tant mieux pour elle. Je suis plutôt la bohème de la famille.

Benni, à quoi peut-on s’attendre dans les prochaines semaines ou les prochains mois ?

On peut s’attendre à un Ep pour la rentrée…

 

samedi, 31 août 2024 19:22

Août en Eclats 2024 : samedi 31 août

Août en Eclat est LE rendez-vous incontournable de fin d’été. Gratuit, familial et pluridisciplinaire, ce festival accueille, depuis 2005, une vingtaine de spectacles, un village des enfants, un marché du monde et des saveurs ainsi que des animations de rue. Arts circassiens et concerts en tous genres trouvent un magnifique écrin sur les places Verte et Van Zeeland, en plein centre historique de Soignies.

Une journée fort attendue par petits et grands, d’autant plus que l’ensemble des activités et des concerts ne coûtent que dalle. Et gratuité ne rime pas avec facilité, puisque d’année en année, l’affiche se veut de plus en plus alléchante. La preuve, cette année, les Négresses Vertes et Stephan Eicher, qui se chargera de présenter une rétrospective d’une carrière longue de 40 ans, vont clore la journée.

Le soleil est généreux, tout comme d’ailleurs l’ensemble du staff qui ne ménage pas ses efforts pour que les festivités puissent se dérouler sans accroc. Bravo à eux !

Côté musique, deux scènes se côtoient, la grande pour les artistes confirmés et la plus petite pour celles et ceux, qui pourraient le devenir.

Sur le coup de 13h30, CestCalvin ouvre les hostilités sur la petite scène. Il s’agit d’un tout jeune gaillard d’à peine 24 berges. Auteur, compositeur, réalisateur et interprète hip-hop, il est carolo d’origine. Sa particularité ? Il s’est construit à la seule force de ses vibes.

Fils d'un bassiste de jazz, il baigne dans la musique et la culture afro-brésilienne depuis son plus jeune âge. Fort de ces influences, mais également de celles d'artistes comme Daft Punk, Outkast ou encore de la scène rap issue de la côte Ouest américaine, son premier morceau posté sur Instagram, « Ignorance », a été enregistré sur son téléphone, dans sa chambre. Osé, non ?

Le jeunot est accompagné d’un comparse qui lui procure un support musical à l’aide de sa platine (NDR : rares sont ceux qui, en effet, dans ce style, sont épaulés par des musicos). Gageons dès lors qu’il parviendra à remplir l’espace scénique. Il est vêtu d’un polo, capuche sur la tête ; et de grosses lunettes de soleil sont vissées sur son front.

Timide, sa voix tremblote un peu. Ses textes sont largement inspirés d’expériences qu’il a vécues. Il y brosse l’amour, les sentiments ou encore les ex, à l’instar de cette compo légère, mais profondément sincère : « Gros bisous ». Il sait aussi se montrer perspicace lorsqu’il s’agit de décrire son quotidien à l’instar de « All-in », qui vient malheureusement rappeler que la période des congés est un souvenir lointain pour la majorité des festivaliers présents sur le site. Qu’importe, Carpe Diem !

Il s’affranchit. On apprend qu’il a coopéré avec d’autres artistes de renom comme JeanJass, principalement connu pour ses multiples collaborations en compagnie du rappeur belge Caballero. Malheureusement, il n’a pu être présent. Mais que les fans se rassurent, CestCalvin a plus d’un tour dans son sac. Ni une, ni deux, un pote surgit des coulisses. C’est Nicki. Ensemble, ils partagent le projet Tempo. Le jeu du rappeur prend alors une dimension plus professionnelle à travers sa flopée de compos tantôt incisives, tantôt amusantes, à l’instar de « No stress ».

Le set, dans son ensemble, manque encore de cohésion et de profondeur, mais CestCalvin s’en tire globalement bien. Seul bémol, les trop nombreux effets sur la voix, obtenus à l'aide de l’autotune, utilisé à l’origine pour corriger les notes aiguës ou plates de la voix.

The Rackers opère un virage à 180°. Fondé en 2016, ce trio réunit des amis de longue date : Allan Tombeur (basse), Yohan Pisella (batterie) et Jimmy Morais Rosa (guitare, chant).

The Rackers, c’est la tradition du bon vieux rock des 90’s aux influences UK puisées chez Royal Blood, The Strokes, The Rapture, Franz Ferdinand, Arctic Monkeys, Blur, The Libertines et bien d'autres....

Le groupe rôde ses compos en concert, remporte plusieurs concours et se produit sur de belles scènes, comme au Bota ou dans le cadre du Ronquières Festival. Le succès prenant de l’ampleur et l’envie de partager un univers bien à eux l’incite à enregistrer un premier album. Prometteur, il s’intitule « Lovaria », un nom emblématique dans la Cité des loups. Pas étonnant donc que les lascars arborent des vestes en jeans noires à l’effigie distinctive d’un grand loup.

Après une brève intro, le combo grimpe sur les planches et attaque immédiatement « Melany ». Une compo énergique aux riffs de guitare et dont les coups sur la caisse claire déchirent.

Le son punchy pousse le public à se presser en masse pour découvrir ce groupe à la vitalité débordante.

Le power trio s’en donne à cœur joie tout au long d’’un « Doctor » au sonorités post-industrielles mancuniennes voire liverpuldiennes.

L’investissement est réel alors que dehors, la chaleur devient tropicale. La sueur perle sur le front de Yohan, tandis qu’Allan garde la bouche ouverte ; sans doute la seule alternative pour diminuer sa température corporelle.

Les chansons s’enchaînent à grande vitesse. Les références britanniques sautent aux oreilles tout au long de « Fabulous », « You think » ou encore « Quiet drink ».

Le public danse frénétiquement. Des festivaliers lambdas ont même retiré leurs godasses, dans une communion folle. « Hey Honey » provoque une exaltation des grands jours.

Caractérisé par ses contre-temps temps à la basse et à la batterie, le tonitruant « Lolly’s Wood » clôt un set au cours duquel les portugaises en ont pris un sacré coup.

Une découverte à suivre de très près, c’est une certitude.

Nouveau changement de cap puisque Benni est responsable d’un folk doux et léger.

Le destin de cette jeune demoiselle hors du commun s’est écrit alors qu’elle n’avait que 18 printemps, en Nouvelle-Zélande. Elle y croise fortuitement un gars qui joue de la gratte en rue. Une rencontre qui va orienter son parcours.

Si la musique fait partie de son ADN, elle a d’abord fréquenté une académie à partir de 8 ans, pour y apprendre à jouer de la guitare classique. Elle a participé à la chorale de son village pendant un peu plus d’une décennie. Ensuite, elle a achevé sa formation musicale à la SAE de Bruxelles, en 2020. Elle a également participé au ‘Concours-circuit’ la même année ; ce qui lui a permis d’assurer des premières parties d’artistes confirmés comme Sharko, Roscoe ou encore Cœur de Pirate.

S’il lui arrive de se produire seule, Benni est aujourd’hui soutenue par un backing group. La demoiselle semble intimidée par la foule qui est déjà conséquente en ce début d’après-midi.

Elle entame sa prestation par un magistral « You ». Maîtrisée, sa voix possède un grain voilé, lui conférant une fragilité singulière.

Son univers musical rencontrerait davantage d’écho au sein d’un environnement beaucoup plus feutré. Se produire au cours d’un tel festival pourrait constituer une mise en danger, notamment parce que le public ne s’est pas nécessairement déplacé pour elle. Mais, elle s’en sort formidablement bien. Des spectateurs se sont assis sur le sol écoutant religieusement cette artiste au grand cœur et au talent indéniable.

Le féérique « September 20 » (NDR : il a été produit par Thomas Médard de Dan San et mixé par Tommy Desmet, mieux connu pour son travail auprès de Girls In Hawaii, entre autres), signe le deuil d’une première histoire d’amour. Benni, soudainement abandonnée, écrit les lignes d’une lettre d’excuses qu’elle aurait aimé recevoir. Dès lors, pourquoi ne pas prendre la plume à la place de l’autre ? La chanson a-t-elle provoqué une réponse chez la personne dont le message était destiné ? Nul le saura !

D’une voix envoûtante, elle entreprend ensuite un « Come » destiné à toutes ces âmes perdues. Ses musiciens ont quitté l’estrade et Benni, seule, interpelle. Sa prestation est plus que convaincante. D’une passion, elle dessine aujourd’hui les traits d’une future carrière musicale jalonnée d’excellentes critiques. Comme quoi, il faut croire en ses rêves. Si sa vie était une histoire, cette fable en serait-elle la morale ?

Proche de son public, l’artiste ne manque pas d’humour lorsqu’elle lui demande de mimer la tristesse juste avant d’interpréter un faux dernier titre, prétexte au rappel, sous la forme d’un « Queen of cactus cove » épatant.

Petite, Benni adorait dessiner des baleines. Symbolisent-elles la protection et la sagesse ? Communiquent-elles par la musique de leurs ultrasons pour prendre soin des unes et des autres ou pour naviguer entre la profondeur des océans et la surface ? La question reste posée, au terme d’un set vraiment trop court.

Si les festivals prônent souvent l’éclectisme et le mélange des genres, ici, le choix de cette artiste à fleur de peau s’est avéré gagnant.

Sur la main stage, les préparatifs qui précèdent le concert de Fùgù Mango (prononcez Fou-Gou-Mang-Ô) s’activent. Pendant ce temps-là, le soleil frappe dur sur la caboche.

Formé en 2013, à Bruxelles, le combo implique les frangins Lontie, Jean-Yves (guitare) et Vincent (chant et percus), tous les deux issus de feu Bikinians. Ils partagent une même passion pour le groove, les rythmes africains et l’indie pop… Deux Eps, publiés respectivement en 2008 et 2009 leur procureront d’ailleurs une critique impressionnante dans les pages d’un célèbre magazine français, qui les compare alors à Oasis et Supergrass. Rien que ça !

Les deux frangins fondent Fùgù Mango en 2013. L’un est situé à front de scène, tandis que l’autre reste en retrait. Le line up inclut également Anne. Elle se réserve les backing vocaux, les claviers et la basse. Et elle se plante au centre du podium. Deux blacks corpulentes se placent de part et d’autre. Elles sont vêtues de blanc. A l’arrière, le batteur et un percussionniste sont chargés d’imprimer le rythme.

L’estrade est relativement bien achalandée d’instruments divers et variés. Les classiques guitare, basse et batterie, évidemment. Mais aussi, des percussions, de maracas, ainsi qu’un xylophone.

C’est par son dernier né, « Toposphère », que FM débute son set, profitant de multiples reflets ensoleillés et chaleureux qui entretiennent un certain sentiment d’allégresse. Une compo dans la langue de Voltaire svp. Un exercice de style qui colle bien à la formation. Une ode à l’envie de liberté et d’évasion.

Le combo était déjà parvenu à mettre sa culture métissée au service de « Mango Chicks », un premier Ep fort prometteur paru en 2016 qui lui avait permis d’écumer pas mal de scènes et festivals (Eurosonic, Printemps de Bourges, Europavox, Paléo, etc.) et même de partir en tournée dans les Balkans…

Très vite, le concert offre une large palette de sons exotiques, rythmes afro et indie pop, tout en privilégiant le groove. La culture de Fùgù Mango en quelque sorte. Malgré les températures élevées, les chansons provoquent un élan dansant. Même les plus timides s’y adonnent.

La conjugaison des voix opérées entre Vince et Anne rappelle, de manière incantatoire, le binôme de The XX, groupe de rock britannique en vogue. Le rôle des choristes va bien au-delà de la simple représentation. Elles s’investissent franchement et apportent même une raison d’être à l’ensemble.

Intemporel, « Blue Sunrise », tiré de « Alien Love », rappelle l’aspect tropical et métissé de la pop concoctée par FùGù Mango. Les percus apportent elles aussi pas mal de rondeur. Ça sent le sable chaud et la mer turquoise. De même, « Willy Wonka », issu d’un dernier essai baptisé « La Maquina » permet de savourer pleinement les fragrances exotiques grâce à son rythme afrobeat, tout comme « Subugu », prétexte parfait pour un collé/serré endiablé, sublimé par ses enveloppes plus électroniques à base de xylophone.

Et lors du titre maître aux accents hispaniques, « La Maquina », les paroles sont hurlées et reprises en chœur par un public décidément fort réceptif…

Véritables hommes du monde, les frangins absorbent les cultures issues de leurs périples. Ces guitares langoureuses, ces nappes de synthé luxuriantes et ce plaisir de produire de belles mélodies illustrent parfaitement ces desseins.

Résumer FùGù Mango à quelques synthétiseurs chauds, des accords de guitares, et une basse qui ondule au gré des chansons, serait faire offense à une formation qui cherche depuis ses débuts à produire une musique du monde dominée par un courant exotique. Un courant dont on se sent inexorablement attiré.

Le show tire doucement vers la fin. Mais avant de baisser le rideau, le combo s’essaie à la cover d’un titre de la dance des 90’s, « It’s gonna be alright » de Deep Zone, un de leurs plus gros succès. Une franche réussite ! Vraiment surprenant ! Il y a quelques années, c’était « Golden Brown » des Stranglers que le band s’était réapproprié.  

Retour sur la petite scène pour le set de Thomas Frank Hopper. Né à Bruges, son parcours musical a débuté en Afrique, où le chanteur-compositeur a passé une grande partie de sa vie. De retour en Belgique à 17 ans, il rejoint Cheeky Jack, une formation pop-rock groovy au sein de laquelle il milite durant quelques années, histoire de se faire les dents.

Il décide ensuite de créer son projet solo. Il enregistre un premier Ep baptisé « No man's land », en 2015. Et l’année suivante, un premier elpee intitulé « Searching Lights », qu’il considère davantage comme un essai qu’un véritable album.

L’artiste est épaulé par trois compères. Un batteur installé en retrait, un claviériste et un bassiste, qui de temps à autre troque son instrument contre une six cordes.

Le set débute par un « Back to the wild », qui suinte le blues/rock, une chanson issue d’un dernier opus plébiscité par les critiques. Le gars pince les codes de sa gratte avec une facilité déconcertante. Pas de doute, Hopper compte bien prêcher le blues aux plus récalcitrants.

Très vite, « Paradize city » prend le relais, une chanson plus rock plus pêchue, avec un petit côté vintage obtenu grâce à l’utilisation d’une tête d’ampli ‘Orange’.

Frank alterne également avec une steel guitar qu’il joue assis. L'instrumentiste utilise alors un bottleneck qui lui permet de faire varier la hauteur des notes produites, alors que « Bloodstone » fait apparaître des sons plus contemporains avec en filigrane ses guitares poisseuses ainsi que le gimmick entêtant du clavier. Quoiqu’il en soit, un mélange très réussi de blues et de rock. Bref, ça décoiffe !

Le leader possède un timbre de voix puissant, notamment lorsqu’il monte dans les aigus. Généreux également, ses interactions avec le public sont nombreuses. Et il le lui rend bien par des signes fédérateurs.

Alors que le concert bat son plein, le gars se saisit d’un étrange instrument. A s’y méprendre, on dirait une planche de skateboard. Mais, en réalité, il s’agit d’une Weissenborn (une marque hawaïenne de guitares en bois de koa, un bois originaire d’Hawaï), qui s’apparente à une lapsteel. L’artiste connaît bien cet instrument pour avoir séjourné au Pays de Galles. Les sonorités qui en découlent sont très particulières. Un animal mystérieux qu’il maîtrise parfaitement.

Frank empoigne ensuite une sèche alors que ses musiciens se retirent. Il entame un « Tomb of the giant » génial où la voix du crooner est particulièrement mise en exergue. Un régal !

Alors que le concert prend des allures de départ, « Till the day I die » souligne l’authenticité d’un musicien aux mille facettes, bercé autant par des rythmes africains que par des mélodies anglo-saxonnes dans lesquelles il puise toute son inspiration.

Thomas Frank Hopper a livré ici une prestation qui sonne décidément très roots !

Morpho va-t-il pouvoir rivaliser ? Un inconnu aux yeux et aux oreilles de votre serviteur.

A l’état-civil, Mathias De Vleeschouwer, est un produit de la téléréalité. Un de plus ! Un de trop ? A vérifier !

Après sa participation à la saison 9 de ‘The Voice Belgique’, Mathias a été repéré par Alex Germys, producteur notoire, avec qui il a mis en forme son premier Ep.

Pas étonnant que des jeunes demoiselles se soient soudainement immiscées dans le public. Faut dire que le gars possède aussi un physique qui ne passe pas inaperçu.

Il est accompagné d’un batteur, d’un claviériste, d’un guitariste et d’une bassiste. Ex-Coline et Toitoine, cette dernière milite également au sein de Colt.

Influencée par Coldplay, London Grammar, Inhaler ou encore Charles, sa musique oscille entre pop sucrée, rock un tantinet rebelle et électro endiablé, à l’instar de « Higher », un premier single sorti il y a un an déjà ou encore d’« Over again ». On peut remettre en cause la crédibilité des jeunes issus d’émissions télé, mais force est de constater que l’univers sonore de cet artiste est bien personnel.

Peu puissante, sa voix est plutôt atmosphérique.

Parfaitement maîtrisée, sa version du « Coming Home » de The Haunted Youth (NDR : un groupe belge drivé par Joachim Liebens) est une vraie tuerie !

Pour terminer, Morpho livre une compo en français, brillamment interprétée et qui risque de devenir son nouveau cheval de bataille.

Si le set de cet artiste émergent manque encore de maturité et de relief, il faut reconnaître que son charisme et sa performance vocale lui ouvrent les portes d’une future belle carrière. A suivre donc !

Après une pause bien méritée, votre serviteur s’installe à nouveau devant la main stage. Des vieux de la vieille s’apprêtent à y grimper : Les Négresses Vertes (NDR : le patronyme aurait été choisi à la suite de l'invective d'un vigile dans un bar, qui se serait exclamé ‘Sortez les négresses vertes !’, en voyant leurs cheveux teints). Au sein du collectif formé en 1987, figuraient des musicos issus de la scène punk rock.

Alors que François ‘Cizzko’ Tousch se pointe doucement accordéon en bandoulière pour entamer « La valse », il est vite rejoint par ses comparses Stéfane Mellino (guitare, chant), Jean-Marie ‘Paulo’ Paulus (basse, chant, guitare, ukulele), Isabelle ‘Iza’ Mellino (percussion, chœurs), Michel ‘Ochowiak’ Estrade (trompette), Gwen Badoux (trombone) et Matthieu Rabaté (batterie). Une sacrée bande !

Si la musique est toujours aussi pétillante, les visages des membres du groupe sont burinés par le temps qui passe. A vrai dire, ont dirait des papys qui font de la résistance !

Après avoir accueilli les ados prépubères de Morpho, l’auditoire est maintenant essentiellement constitué de quinquas.

Plus de trente ans après le succès de leur premier opus « Mlah », Les Négresses Vertes opèrent un retour remarqué ! « Voilà l’été » ravit les aficionados, heureux de (re)faire connaissance avec une tranche de vie, qui, semble-t-il, les a bien marqués. Une compo tout en couleur qui sent bon le soleil et l’herbe fraîche (NDR : pas celle que l’on fume ; d’ailleurs, elle ne l’est pas vraiment…)

Grâce à des titres comme « L’homme des marais » ou encore « La danse des Négresses », la musique de cette formation légendaire allie joyeusement la guinguette et le folklore méditerranéen.

Le concert se mue en fête paillardes tout au long de l’incontournable « Zobi la mouche », qui symbolise une putain d’histoire de la chanson française de la fin des années 80 et du début des années 90. Une compo qui, en fin de parcours, dérive dans l’impro. Alors, la foule ne peut s’empêcher de reprendre le refrain en chœur, comme s’il venait de nulle part.

Ces vieux briscards est parvenue à agréger l'impertinence du rock, les rythmes latins (dont le raï), l’aspect le plus gouailleur, truculent et festif de la chanson française (cabaret, java, etc.) et même la fanfare (trombone, trompette), tout en véhiculant des textes graves avec un humour féroce.

Le décalé « Famille nombreuse » aux accents italiens et le percutant « Les yeux de ton père » mettent littéralement une ambiance de feu tout en se remémorant la décadence des années folles.

Sur un rythme endiablé tout en célébrant la rencontre entre la guitare et l’accordéon, « Sous le soleil de Bodega » s’enfonce alors dans la pénombre de notre matière grise et il est probable que, quelques jours plus tard encore, il continue de résonner dans la tête de milliers de festivaliers qui ont vécu ce concert.

Ces trublions de la chanson francophone ont conservé leur énergie originelle et durant une heure, tout en s’amusant à dispenser un répertoire qui tient toujours la route, ont entraîné un public à faire la fête…

Il n’y manquait, sans doute, que le grain de folie d'Helno, chanteur emblématique du groupe, décédé en 1993 d'une overdose...

Enfin, le prochain et dernier grand artiste à se produire est Monsieur Stephan Eicher. La place est noire de monde. Votre serviteur est bien placé, à front du crash, et préfère y rester, quitte à faire le pied de grue durant une heure.

A 22h30 précises, Eicher débarque. Il prend place sur un siège que le staff a posé sur l’estrade quelques minutes auparavant.

Il ne pète pas un mot, se saisit de sa gratte et entame quelques accords, mais s’arrête presque instantanément agacé par le bruit (‘boum boum’) d’une activité voisine qui pollue son interprétation.

Il interroge l’assemblée. Est-ce quelqu’un qui roule en BMW, fenêtre ouverte, à écouter Plastic Bertrand ? Quoiqu’il en soit, il lui est impossible de poursuivre dans de telles conditions ! Il quitte le podium, mais y revient quelques instants plus tard. Et bien décidé de prendre le contre-pied de la situation, empoigne sa gratte électrique et attaque « Pas d’ami comme toi », un morceau issu d’« Engelberg », paru en 1991. L’interprétation est percutante. Le ton est donné ! Tout cela n’était donc qu’une mise en scène !

Et comme, le public présent est fin connaisseur, autant rester dans ce qui fonctionne le mieux en embrayant par « Combien de temps », dont les accents nostalgiques nous ramènent à la fin des eighties. La mémoire d’Eicher flanche. Il en oublie les paroles. Qu’importe, pour pallier ce trouble mnésique, le public lui vient en aide et chantonne en chœur ce hit impérissable. Jouant le jeu jusqu’au bout, les musiciens exécutent leur partition, alors à pas de loup.

L’homme se souvient être venu dans le passé et s’inquiète du sort du cheval de bronze qui trônait non loin. A-t-il été mangé durant la période hivernale, demande-t-il, sous les rires des aficionados ? Il n’y a pas à dire, c’est un vrai showman !

De toute beauté, « Le plus léger au monde » est propice au rêve. Un titre qu’il interprète d’une voix grave, chaude et éraillée. Reconnaissable entre mille, elle lui permet de se mettre à nu en revenant aux fondamentaux, célébrant, en quelque sorte, la chanson renaissance, après avoir essuyé l'un ou l'autre échec commercial.

Superbe ballade, la « Prisonnière » constitue un des points d’orgue de sa prestation. Tout comme « Riviere » (NDR : sans accent !), morceau au cours duquel il invite les milliers de spectateurs à taper un index afin de reproduire le bruit d’une goutte d’eau qui vient s’échouer sur le sol. Et franchement, le résultat est convaincant.

Alors que le show bat son plein, une bagarre éclate. Eicher, en gentleman avisé, intervient et demande de cesser immédiatement ce vacarme, invective les fouteurs de trouble tout en tentant de trouver une pseudo raison à ce bordel : la musique rend-elle fou ou la consommation d’alcool a-t-elle dépassé des limites raisonnables ? Histoire de se calmer, Eicher, leur conseille d’aller bouffer des frites à la baraque du coin. Un connaisseur cet artiste !

Et comme la musique adoucit les mœurs, le Suisse joue successivement quelques notes de la gamme afin de savoir qu’elle est celle qui apaise le plus. Ce sera finalement le ‘mi mineur’ qui obtiendra le plus de succès, à tel point que les musiciens se sont soudainement couchés à l’écoute de cette note inspirante.

Stephan évoque ensuite le séparatisme à la Belge et se questionne sur l’existence des conflits politiques du plat pays. En réalité, il s’agit d’un subterfuge, de manière à introniser le tube « Eisbär », un titre puissant de Grauzone, groupe suisse éphémère fondé à Berne au début des années 1980 par Martin Eicher, Marco Repetto et G.T. (Christian Trüssel) et qu’a rejoint circonstanciellement Stephan, pour les sessions et lors des concerts (NDR : un seul elpee à son actif, un éponyme et suivant les rumeurs, un second serait en préparation… Wait and see !)

En évoquant ce morceau, il s’épanche en tout cas longuement sur sa conception et ses paroles. Une époque où Philippe Djian, romancier, nouvelliste, parolier et scénariste français, mais également parolier du chanteur dès 1989, était encore très jeune.

On sent que le set tire doucement vers la fin. Le chanteur a chaud. Si manifestement, il apprécie la bière –à le voir déglutir comme un goret, il déteste cependant les rappels ainsi que la nage synchronisée. Ne cherchez pas de lien de cause à effet, il n’y en a simplement pas. Simple diversion ? Peut-être…

Alors que les très jolis « Si tu veux que je chante » et « Tu ne me dois rien » viennent apaiser les esprits, il nous réserve un vrai/faux rappel. Il s’agit de « Déjeuner en paix », une chanson qui décrit le quotidien et les scènes de la vie conjugale d'un couple sur fond d'actualités internationales. Un énorme succès datant de 1991 qui signe le début d’une revanche de la musique acoustique sur la musique électronique.

Mais les surprises ne sont pas terminées. Alors que le batteur vient de fêter son anniversaire, il y a trois jours, il est invité à exécuter un gage. Muni de balais (accessoire de percussion composé d’un faisceau de brins, le plus souvent métalliques et utilisé de façon similaire à une baguette pour frapper les instruments de percussion), le drummer est chargé de produire un solo de deux heures sur « Hemmige ». Et devinez quoi, il accepte le défi tout en caressant avec insistance la peau de sa caisse claire durant de longue minutes, le souffle haletant. Un chouette moment de complicité et d’improvisation.

Il est 23h30, ce concert magistral vient de s’achever. Dans une forme olympique, Stephan Eicher s’est montré généreux, communicatif et altruiste. Et il n’a rien perdu de son éclat.

La plupart des festivaliers regagnent leur pénates. Les plus résistants et ceux qui sont encore en vacances s’attardent encore aux bars entourant le site.

Il faut admettre qu’Août en Eclats n’a plus rien à envier aux festivals de grande envergure. L’équipe pluridisciplinaire du Centre culturel, pourtant réduite à sa simple expression, démontre qu’aujourd’hui, quand on a des idées, de la persévérance et de la bonne volonté, il est possible d’y arriver.

Merci à eux pour cette journée magnifique et ses nombreuses activités.

(Organisation : Août en Eclats)

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