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François Staal retourne aux sources de son enfance à travers son nouveau clip consacré à « Bréhat (Enez Vriad) », extrait de son dernier album « L'Humaine Beauté ». Il part en tournée de 17 concerts en Bretagne, dont 15 seront accordés sur l’Ile de Bréhat, du…

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Les ruptures de Suuns...

Le 6ème elpee de SUUNS, "The Breaks", paraîtra ce 6 septembre 2024. Le trio canadien réunissant Ben Shemie, Joseph Yarmush et Liam O'Neill s'appuie plus que jamais sur ses instincts pop. Pourtant, pour la circonstance, la formation d’avant rock a exploité une…

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Bernard Dagnies

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mardi, 03 juin 2008 23:44

The Black Swan

A l’origine, “The Black Swan” devait être double. Et devenir en quelque sorte le « Double blanc » des Triffids. Ce sera plutôt son chant du cygne (NDR : ce titre !) le label Islands n’est pas trop satisfait des ventes du groupe et décide donc de lui coller un producteur : Stephen Street (Morrissey). Il paraît donc en 1989. Et dès sa sortie il divise les aficionados. Il recèle bien l’une ou l’autre bonne compo, mais l’ensemble paraît trop poli pour être honnête. On a même l’impression qu’il mange à tous les râteliers. On y recèle ainsi des traces de hip hop, de jazz, du tango, du ‘lennonisme’ et même de l’électro. Bref, il faut reconnaître que le combo allait droit dans le mur ; et la séparation était inévitable. Quitte à recommencer l’aventure, quelques mois ou quelques années plus tard… Il y aura bien encore un live. Intitulé « Stockholm », il paraîtra en 1990. Puis une réunion l’an dernier, à l’occasion d’une mini-tournée qui a transité par la Belgique. Différents chanteurs avaient ainsi tenté de suppléer David McComb. Mais un David McComb, il n’y en avait qu’un seul. Aussi, on ne voit pas trop l’intérêt d’une telle entreprise. C’est un peu comme les Doors sans Jim Morrison ou remplacé par Ian Astbury. C’est n’importe quoi. Ah oui, j’oubliais ; cette réédition est donc bien double. Et pour corser le tout, suffisait pas que les plages soient sophistiquées ; elles ont été remasterisées par Lachlan Carrick et Franc Tétaz aux studios Moose Mastering de Melbourne. Etait-ce nécessaire ? Ah oui, j’oubliais l’album est bien double. Pas non plus initiative heureuse, puisque les chutes de bandes ici récupérées ne devraient satisfaire que les inconditionnels et les collectionneurs.

 

mardi, 03 juin 2008 23:43

Treeless Plain

« Treeless Plain » est le tout premier opus de cette formation australienne. Il a été enregistré entre août et septembre 1983, en douze nuits, au sein des studios Emerald City de Sydney. A l’époque, il avait été coproduit par le groupe et l’ingénieur du son inexpérimenté Nick Mainbridge. C’est pourtant ce dernier qui a retravaillé les bandes de cette réédition en septembre/octobre de l’année dernière, afin de lui rendre un son bien plus conforme à notre époque. Faut dire aussi qu’en un quart de siècle, il a pris de la bouteille. Sur cet elpee figure la cover de Bob Dylan, « I am a lonesome Hobo ». Le compact disc a été enrichi d’une interview et de six plages immortalisées ‘live’. Et ma foi en le réécoutant, il faut avouer que c’est un petit bijou… qui ne demandait qu’à être poli.

mardi, 31 décembre 1985 02:00

Born Sandy Devotional

« Born sandy devotional » est manifestement le chef d’œuvre des Triffids, une formation australienne qui n’a jamais été reconnue à sa juste valeur. Fondée vers 1978, après avoir changé plusieurs fois de nom, elle s’est séparée en 1989. Elle impliquait deux frères à la forte personnalité : les Mc Comb. Ils ont passé toute leur jeunesse au sein de leur famille, à Perth, sur la côte Ouest de l’Australie. David est chanteur/compositeur/pianiste, Rob violoniste/guitariste/claviériste. Le noyau fondateur impliquait également le drummer Alsy Mc Donaldson. En une grosse décennie d’existence, le line up va cependant connaître quelques modifications, ne rencontrant une toute relative stabilité qu’en 1983. Lorsque le combo s’est séparé, David s’installe à Londres et décide d’entreprendre une carrière solo. Mais il n’obtiendra pas davantage de succès. Toxicomane, rongé par l’alcoolisme, il va même subir une transplantation cardiaque ; mais victime d’un accident de circulation le 30 janvier 1999, son cœur ne supporte pas le choc et il décède trois jours plus tard.

Mais venons-en à ce « Born Sandy devotionnal ». Produit par Gil Norton (Echo & The Bunnymen), il paraît en 1985 et entre dans le top 30 en Grande-Bretagne. Un disque dont le lyrisme épique, ténébreux, semble hanté par le spectre d’un Gram Parsons (NDR : en extrapolant, on se demande aujourd’hui si ce n’est pas Nick Cave qui est hanté par les Triffids) et vous envoûte progressivement. Tantôt le violon, tantôt les claviers balayent cet espace sonore propice à la projection d’images évoquant les étendues immenses de leur Australie natale. Et lorsque la slide (NDR : après un détour par les Apartments, Graham Lee vient alors de débarquer) déchire l’horizon, on est bercé par une forme de mélancolie douce. Enfin, il ne faut pas oublier la poésie de David. Une poésie énigmatique, mélancolique, sombre qu’il interprète d’un timbre majestueux, dramatique. Et surtout d’une voix terriblement humaine, susceptible de communiquer instantanément, un flux très intense d’émotions. 

Lors de sa réédition, le disque a été enrichi de toute une série de bonus tracks (démos, flip sides, poèmes, etc.)

mardi, 03 juin 2008 23:42

Beautiful waste and other songs

Ce recueil réunit toute une série d’enregistrements opérés par la formation aussie entre 1983 et 1985. A ce jour, ils n’étaient disponibles que sous la forme du vinyle. On a ainsi droit aux deux mini-albums (« Raining pleasure » et « Lawson Square Infirmary »), l’EP « Fields of glass » (NDR : à l’écoute du titre maître on ne peut que penser à Ed Kuepper), les singles  « Beautiful waste » et « Wide open road » ainsi que sa flip side « Dear Miss lonely hearts », sans oublier un morceau jamais édité à ce jour, « Native bride ». Particulièrement éclectique, cette compile a été remasterisée par Lachlan Carrick et Franc Tétaz aux studios Moose Mastering de Melbourne.

samedi, 30 septembre 2000 03:00

Revenez nous voir dans 20 ou 30 ans…

Formé non pas à Oxford, comme le dit la rumeur, mais à Londres –et à l’univ !– Coldplay a longtemps manqué d’un batteur. Will Champion ne jouait que du piano, de la basse, du violon et d’un tas d’autres instruments. Il a dû se mettre à la batterie aussi. C’était en 98, date à laquelle il rejoint Guy Berryman, Jonny Buckland et Chris Martin. Aujourd’hui, à la maison, Coldplay est déjà la nouvelle coqueluche britannique.

D’après la presse spécialisée, les membres du groupe ne sont pas friands d’interviews. « Parce que nous n’avons pas grand-chose à raconter », justifie Will, invitant même l’interlocuteur à revenir les rencontrer d’ici 20 ou 30 ans, lorsque, à l’instar de Bob Dylan, Tom Waits ou Neil Young, ils auront acquis suffisamment d’expérience pour entretenir la conversation. Nous on veut bien, mais tous ceux-là, ils refusent généralement d’accorder des interviews… parce qu’ils ont suffisamment de succès.

« Bonne analyse » reconnaît Will, qui avoue quand même apprécier les débats consacrés à la musique. « Pourvu qu’on ne se contente pas de coller des étiquettes », ajoute-t-il. « Nous ne sommes pas trop tracassés par la catégorie où nous rangent les médias. Par contre, nous essayons de savoir si le public aime ce que nous faisons. Nous voulons insuffler une signification à notre musique, la rendre intemporelle. Dans 20 ans, on espère que les gens pourront encore nous écouter et nous apprécier »

« Nous ne sommes pas Britney Spears, heureusement… Nous n’avons pas une image assez forte pour jouer sur ce tableau, donc nous ne pouvons compter que sur notre talent musical. Il n’est peut-être pas facile de conserver cette philosophie, après plusieurs albums, mais si jamais, nous devions enregistrer un disque que nous estimerions moins bon que le précédent, nous ne le sortirions pas ».

Travail de groupe

Chris Martin possède une superbe voix, qui rappelle tantôt Thom Yorke, tantôt Jeff Buckley. Radiohead, Muse et Travis sont aussi des groupes qui peuvent compter sur de formidables chanteurs. « Oui », rétorque Will, « Mais ces groupes ne sont pas exclusivement centrés sur une seule personne. Il y a une symbiose entre chaque membre. Prend l’exemple de The Verve, ce n’était pas seulement Richard Ashcroft. ‘A nothern soul’ est remarquable ; mais c’est surtout le fruit d’un travail en commun. Par contre, l’album solo (‘Alone with everybody’) m’a laissé sur ma faim. Il a perdu toute sa magie. Ce qui importe dans un groupe, c’est la façon dont les musiciens jouent par rapport aux autres. D’entretenir une émulation. »

Les musiciens du quatuor avouent tous des influences éparses. En fait, ils se disent plutôt inspirés par certaines chansons que par certains artistes. On citera les Beatles, Simon & Gardfunkel, dont ils interprétaient autrefois ‘Mrs Robinson’, mais aussi Neil Young et Tom Waits. « Notre perception de la musique change parce qu’on écoute constamment des choses différentes. J’ai acheté dernièrement ‘Five leaves left’ de Nick Drake. C’est vraiment superbe, mais ce n’est sûrement pas la tasse de thé de Chris »

Coldplay a accompli une tournée, qui est notamment passée par le Japon et l’Ecosse, en compagnie des Flaming Lips. A qui Will voue une grande admiration, surtout à cause de leurs prestations scéniques. En outre, il aime la façon dont ils se comportent dans la vie, de ‘ne pas faire semblant d’être quelqu’un d’autre’.

Parachutes

Coldplay a donc intitulé son premier album ‘Parachutes –aucun rapport avec le ‘Parachute’ des Pretty Things, paru en 69, dont Will ignore d’ailleurs l’existence. Pourquoi ‘Parachutes’ ? « Dès que les problèmes nous précipitent dans le vide, on ouvre son parachute. Face aux épreuves, on se raccroche toujours à quelque chose. C’est la raison pour laquelle nos chansons sont rayonnantes ou au contraire tristes. On ne veut pas être maussades ou cafardeux, mais plutôt mélancoliques. »

C’est Ken Nelson qui s’est occupé de la production. Dès leur première rencontre, le courant est passé. « C’est devenu un copain qui partage nos idées sur la conception de la musique, Pour lui comme pour nous, l’essentiel n’est pas de bénéficier d’une production tape-à-l’œil, technologique et clinquante, mais de parvenir à composer la bonne chanson. »

Pour enregistrer cet elpee, Coldplay a utilisé une méthode assez insolite, qui leur a coûté plusieurs mois de travail : les compositions ont été testées sur scène, reliftées au fil du temps, jusqu’au moment où elles paraissaient au point. « Nous sommes autocritiques. Et si nous sommes contents du résultat obtenu sur le premier album, nous sommes conscients qu’il y a encore du pain sur la planche. Il faut s’améliorer, pas seulement en studio, mais live aussi (NDR : qu’est ce que ça va être !). Il faudra que nous accordions également de meilleures interviews. »

Merci à Vincent Devos.

Interview parue dans le n° 86 du magazine Mofo de septembre 2000.

 

vendredi, 31 décembre 2004 02:00

Consider the birds

Périodiquement, les musiciens de l6th Horsepower développent leurs projets personnels. Enfin, pas tout a fait, puisque Lilium est aujourd’hui celui de Pascal Humblet et de Jean-Yves Tola ; alors que Wovenhand appartient exclusivement à David Eugène Edwards. Pour enregistrer « Consider the birds », David a bien reçu le concours de l’un ou l’autre collaborateur épisodique ; et notamment de Daniel Memahon au piano. Mais en général, il assume l’essentiel de l’instrumentation. Le chant aussi, bien sûr. Sa voix est toujours aussi expressive, profonde, bouleversante ; et véhicule des paraboles torturées par les démons qui rongent sa conscience. Et en particulier le conflit entre la morale biblique et les tentations sexuelles. Moins expérimental que « Blush music », elpee destiné à sonoriser un ballet, ce troisième opus solo oscille entre climats de mauvaise augure, spectraux, presque sinistres et compositions propices à l’élévation de l’âme. Parfois (« Oil on panel » et l’adaptation de la chanson traditionnelle « Down in yon forest »), on a l’impression de replonger dans l’univers prog surréaliste et austère de Peter Hammill. A moins que ce ne soit celui, plus lugubre, de Nick Cave. La présence d’un piano sonore renforçant cette sensation. Parfois aussi, le rythme tribal, appalachien, palpite au gré de sa poésie sombre. Parfois encore, la technologie moderne opère quelques boucles subrepticement hypnotiques. Bref un superbe album qui aurait pu être dédié aux mémoires de Hank Williams, Nick Drake et de Ian Curtis…



 

vendredi, 31 décembre 2004 02:00

A whisper and a sigh

En choisissant pour pseudonyme Syd Matters, Jonathan Morali ne pouvait que vouer une grande admiration à Roger Barrett. Et refléter cette passion à travers sa musique. Seule différence, il ne se contente pas de gratter sa six cordes, mais caresse régulièrement vers le clavier, tire parti d’une boîte à rythme et surtout, a recours à la technologie moderne. Hormis « Black and white eyes », fragment pour lequel il s’est entouré d’un véritable backing band, Morali fait pratiquement cavalier seul tout au long de cet opus. Son premier ! Un disque dont les chansons empreintes de mélancolie brumeuse sont soulignées par son timbre vocal éraillé, tellement proche de Mark Olivier Everett. A un tel point que parfois il lui arrive d’emprunter le sens mélodique d’Eels. L’ombre de Syd Barrett est donc bien présente, mais aussi de Gorky’s Zygotic Mynci. En particulier sur les plages les plus minimalistes. Mercury Rev et Flaming Lips aussi. Dès que les arrangements et les orchestrations épousent une forme plus complexe. A l’instar du remarquable « Dead machine ». Ce périple à travers le psychédélisme nous propulse même, nonobstant son clin d’œil à Grandaddy, dans l’univers floydien de « More », sur un étonnant « Bones ». Et les oscillations du clavier n’y sont pas pour rien ! Des oscillations que le lugubre et ‘cathédralesque’ « Morpheus » conjugue sur un mode Eyeless in Gaza. Une composition dont la mélodie refait surface lors du morceau caché. Un seul titre s’écarte de l’ensemble : « Stone man ». Low tech, contagieux, il me fait même pense à Taxi Girl. Un chouette album habillé d’un superbe digipack.
samedi, 31 décembre 2005 02:00

On the outside

Pour le commun de mortels, Starsailor se résume à une resucée du single “Four to the floor (Thin White Duke Remix)”. Mis en forme par le célèbre Phil Spector, ce tube avait fait un véritable tabac dans les discothèques. Pourtant, Starsailor est avant tout un groupe de britpop. Responsable de trois elpees à ce jour. Après le relativement acoustique « Love is here » et le très pop « Silence is easy », la formation a décidé de sculpter son « On the outside out » dans un style plus rock. Encore que les nuances sont tellement ténues, qu’il est parfois difficile d’être formel à ce sujet. Bref, pour enregistrer ce nouvel opus, Starsailor a reçu le concours de Rob Schnapf (Beck, The Vines, Elliott Smith) à la production. Ce qui n’empêche pas la voix de James Walsh d’être toujours aussi envahissante. On a souvent l’impression qu’il veut chaque fois en remettre une couche. Constitués d’excellents instrumentistes, Starsailor est aussi capable de composer de superbes chansons, des chansons dominées par un flux d’électricité ondoyant et fluidifiées par un clavier vivifiant. Malheureusement, on a l’impression qu’elles se contentent de végéter dans l’ombre d’un Coldplay, tout en cultivant une certaine nostalgie de Simple Minds. Seuls les lyrics, qui surprennent par leur contenu politique, méritent une attention particulière. Mais je crains fort que ce soit largement insuffisant pour éviter au groupe de disparaître dans le plus pur anonymat…
samedi, 31 décembre 2005 02:00

12h33

Franchement, j'avoue ne pas avoir aimé le premier elpee de Jéronimo. Son écriture me paraissait trop automatique à mon goût. Et puis il déclamait plus qu’il ne chantait, donnant à l’ensemble du premier essai un ton trop uniforme qui finissait par lasser. J’ai donc été agréablement surpris en écoutant ce « 12h33 ». La plupart des médias ont décrété que cet opus est plus mélancolique, introverti, cynique, désabusé. Personnellement, j’estime qu’il est surtout beaucoup plus profond et contient en outre, quelques chansons à la fois belles et bouleversantes. Jérôme a vécu des moments difficiles (NDR : une séparation douloureuse, le suicide d’un ami et le décès de son grand-père). Ses chansons lui ont donc servi de thérapie. Enfin, ses compères Thomas Jungblut (drums) et Sacha Symon (basse) ont davantage participé à l’écriture. Des compos qui ont été concoctées lors des deux années qu’il a passé à tourner au Canada, en Suisse, en Espagne et en France. Un opus sur lequel figure l’adaptation d’une complainte negro-spiritual immortalisée par Bob Dylan sur « The freewheelin », « Corrina, Corrina ». Un final post-rock de près de 9 minutes (« Pour partir »). Et puis surtout deux titres puissants et douloureux : « Tous les gens que tu aimes vont mourir un jour » et « Comme par miracle ». Des messages qu’il adresse - peut-être involontairement - à celles et ceux qui ont perdu un être cher… L’album est assorti d’un livret contenant photos, textes, notes et commentaires de ses chansons. Et si vous voulez en savoir davantage, je vous invite à prendre connaissance de l’interview consacrée à l’artiste…
mardi, 27 novembre 2018 17:24

The deep end

Si à l’origine, cette formation norvégienne pratiquait une musique très électrique, dont l’intensité blanche rappelait une autre formation scandinave qui répondait au nom de Leather Nun, au fil du temps elle s’est convertie à une forme de blues urbain blues plus sombre, plus mélancolique, dont l’amplitude est parvenue à réverbérer des accents empruntés tantôt à Nick Cave, à Grant Lee Buffalo ou encore à Hugo Race. Pour son quatrième opus, l’empreinte des Bad Seeds est encore plus marquée. Et en particulier celle des elpees « Your funeral…my trial » voire « Kicking against the pricks », même si « The deep end » n’est pas constitué de reprises. Hormis le titre d’ouverture, « The kids are on high street », dont la mélodie rappelle le REM des débuts - Sivert Hoyen empruntant même pour la circonstance le timbre de Michael Stipe -, l’hymnique « Elektro vakkum », titre glam rock hymnique dont les guitares sont sculptées dans l’esprit d’un Bowie voire de Mott The Hoople, ainsi que « Hold on to you », trempé dans la magnificence mélancolique, le reste de l’opus est partagé entre blues, gospel, country et rythm’n blues. Un expression sonore ténébreuse, gothique même, vous vous en doutez, au sein de laquelle le baryton profond, grave de Sivert continue d’épancher toutes ses émotions, tout son spleen, sous le couvert de quelque sombre prédiction. Mais tout au long de ce nouvel opus, les plages sont susceptibles de se couvrir d’accents hispaniques (« Stories from the streets » et ses rythmes flamenco, « Hard to come back » et ses répliques dans la langue de Cervantès) ou de swing (« Sail away » traversé par un piano/clavier réminiscent du « Riders on the storm » des Doors). Encore qu’en fin de parcours, la pedal steel ou la lap steel de Doug Pettibon (NDR : un invité de marque !) accentuent nettement la tendance country/blues.