En 1995, Ozzy Osbourne, figure de proue du grand Sabbath, mettait sur les rails la première Ozzfest, devenue au fil des ans le plus grand festival itinérant de métal Outre-Atlantique. La formule consistait à rassembler les noms les plus prometteurs du métal alternatif tout en glissant dans l'affiche de rares groupes dits ‘classiques’, Black Sabbath sous sa mouture originale en tête.
Cette année, plus d'un million de fans se sont déplacés pour faire la fête à Marilyn Manson, Slipknot, Papa Roach, Linkin Park et une foultitude de groupes plus ou moins connus (Hatebreed, Otep, Pure Rubbish...) calibrés pour les programmes d' MTV USA. Une chaîne où le métal s'apparente davantage au Mac Donald et aux élucubrations hip hop de grande surface qu'aux riffs plombés, aux mélodies glaciales, aux légendes du Grand Nord et aux longues chevelures huileuses. Ozzfest et son tracklisting apportent une nouvelle preuve que le fossé se creuse davantage d'année en année entre le monde du métal au Pays de l'Oncle Sam et la production souvent plus fine et créative de nos chères formations européennes.
L'enregistrement s'est déroulé en juin, en début de tournée, durant deux nuits représentatives de l'esprit du festival. Amusant de voir une légende comme Black Sabbath côtoyer la même scène que les pseudos rebels de Linkin Park. La version "The Wizard" du grand Sab, la première enregistrée live dans toute l'histoire du groupe, l'excellent "Love song" de Marilyn Manson, la présence du fougueux Zakk Wylde sur un titre qui suinte le bourbon, et l'exclusivité du premier single extrait du nouveau Slipknot constituent les seules plages véritablement attractives sur cette compile bouche-trou d'un intérêt plus que douteux.