La substitution d’Edouard van Praet

Edouard van Praet a publié son nouveau single, « Remplaçable », ce 2 mai 2024, une chanson délicate et rêveuse à la basse hypnotique, aux synthés mignons et aux guitares discrètes. Entre pop et punk doux, les paroles en français à la reverb’ profonde évoquent…

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Jean-Claude Mondo

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mercredi, 06 juin 2018 12:46

Spirit/Matter/Truth/Lies

Fondé en 2002, le Rex Granite Band est originaire d'Omaha, dans le Nebraska. Son premier elpee, "Rollin' & Tumblin'", remonte à 2003. Le RGB vient de représenter l'état du Nebraska dans le cadre de l'International Blues Challenge de Memphis, en janvier dernier. Drivé par le préposé à la slide, le combo se singularise par le concours à la guitare et aux vocaux de Miss Sarah Benck. Mais il a cependant fallu attendre plus de 14 années avant que le band ne grave son second opus. Kevin Loomis, aka Rex Granite, signe la quasi-intégralité des compos.

Sémillant, "Stop doing what you want" place le quartet sur orbite. Si la voix de Sarah domine le sujet, les sonorités métalliques de la slide dispensées par le leader crèvent littéralement l'écran. Soutenu par les ivoires de Daniel Crawford, "What you're missing" évolue sur un tempo aussi enlevé. Rythme qui joue les prolongations tout au long de "Cadillac car", caractérisé par des interventions de slide à l’excellente tonalité. Le long playing ne recèle qu’une seule reprise, en l’occurrence le "Please send me someone to love" de Percy Mayfield. La voix de Sarah ne colle pas à cette cover. Par contre, le doigt d’acier de Rex Granite vibre remarquablement le long de son manche et fait la différence. Jolie plage roots, "Sail away" (Pt1) emprunte manifestement un riff aux Stones. La voix s’enflamme face aux cuivres et à l’harmo tout au long du blues/rock nerveux "Steamroller". Excellent ! Le titre maître diffère radicalement de l’ensemble. Plus hard, il se distingue par des riffs élaborés entretenus par les grattes de Rex et Sarah. Imprimé sur le tempo du chemin de fer, "Two trains" nous entraîne aux confins d’un boogie que réverbère la slide aux sonorités dépouillées… 

 

mercredi, 06 juin 2018 12:45

Problem child

Né à Gênes, il y a 28 ans à peine, ce chanteur/guitariste est considéré comme un des grands espoirs du blues contemporain. Il a ainsi tapé dans l’oreille du redoutable gratteur texan, Anson Funderburgh. C’est d’ailleurs lui qui produit son troisième elpee, en compagnie de Kirk Fletcher et Sean Carnes. Son premier opus, « I believe, remonte à 2014. Depuis, il s’est produit sur les scènes internationales. Les sessions se sont déroulées au studio Wire Recording, à Austin. Le long playing recèle dix compos personnelles et trois canons du blues. Pour la circonstance, il a reçu le concours du bassiste Nate Rowe, du drummer Wes Starr (Jimmie Vaughan, Anson Funderburgh), du claviériste Jim Pugh (Robert Cray Band) ainsi que de quelques invités prestigieux… 

L’album s’ouvre par "Back to the river". Alimentée par les ivoires et les cuivres des Texas Horns, l’intro est nerveuse. Dany chante d’une voix un peu cassée et prend son envol sur ses cordes, à la manière du notoire Jimmie Vaughan, avant qu’Anson Funderburgh ne prenne le relais, en égrenant parcimonieusement ses notes. Entretenu par les ivoires de Pugh, "Give me a sign" emprunte le tempo du boogie rock, mais surtout révèle l'incroyable talent de Franchi sur sa gratte. La classe ! "Big town playboy" est un classique d'Eddie Taylor. La version est traitée en Chicago shuffle, livrant un duel entre les cordes du leader et l'harmonica torride du Texan Greg Izor, convié pour la circonstance. Cuivrée par les Texas Horns, "Real love" est une ballade lente à coloration Stax. Le spectre de Guitar Slim rôde tout au long de "You don't want me", un r&b très louisianais que ponctue un solo remarquable, une nouvelle fois digne de Jimmie Vaughan. Andy T se consacre à la guitare rythmique et Kaz Kazanoff, au saxophone, sur "Don't steal my time", un autre r&b, mais abordé dans l’esprit de Chicago, et chanté d’une voix empreinte d’une grande maturité. Jim Pugh double orgue Hammond et piano sur "My only one", un blues lent et dépouillé au cours duquel le toucher de cordes est presque magique, libérant un feeling permanent. La cover du "Everything gonna be alright" de Willie Dixon est attaquée dans l’esprit du Westside Chicago, si cher Magic Sam. "Problem child" constitue le meilleur album de blues, paru depuis le début 2018 ! 

 

mercredi, 06 juin 2018 12:42

Let the demons out

Ghalia and the Mama's Boys est un groupe californien. Etabli à la Nouvelle-Orléans depuis plusieurs années, il pratique du power blues. Mais sa chanteuse est bruxelloise. Elle est également compositrice. Gahlia Vauthier passe beaucoup de temps aux USA où elle s'est déjà produite sur les scènes de la Louisiane, du Mississippi, du Missouri et du Tennessee. Entre rock’n’roll et blues, elle milite également au sein des Naphtalines et de Voodoo Combo. En 2016, elle rencontre Johnny Mastro et ses Mama's Boys et c'est le déclic!

Les sessions se sont déroulées au studio Music Shed de la grande cité louisianaise. Ghalia signe la majorité des plages. Elle est épaulée par le chanteur/harmoniciste Johnny Mastro, le guitariste Smokehouse Brown, le bassiste Dean Zucchero et le drummer Rob Lee. Et ce sont ces Mama’s Boys qui font la différence. Plus rockabilly que blues ou boogie, la voix de Ghalia ne colle pas nécessairement à l’expression sonore…

Ce qui n’empêche pas l’opus de receler quelques excellentes plages. A l’instar d’"All the good things" et "Hiccup boogie", deux boogies classieux au cours desquels le gratteur, Smokehouse Brown, se distingue et semble même hanté, en fin de parcours, par ce diable d’Henri Vestine (Canned Heat). Caractérisé par la conjugaison des voix de Ghalia et de Mastro, le shuffle "Waiting" se signale par la conjugaison des voix entre Ghalia et Masto. Slide et harmonica combinent élégamment tout au long de "Hey little baby". Johnny allume "4am Fried chicken" de sa musique à bouche. Seule piste lente, "Addiction" baigne au sein d’un climat ténébreux, mais surtout met en exergue Brown, qui traite sa sèche au bottleneck…

 

lundi, 21 mai 2018 17:39

Revelation

Au cours des dernières années, ce jeune chanteur/guitariste s’est forgé une solide notoriété. Agé de 37 ans, il a acquis suffisamment de maturité pour faire évoluer son blues/rock. Danny a accompli ses premiers pas, sur la scène musicale, chez Redeye Band, combo au sein duquel son père, Ken, se réservait la basse. Depuis 2002, il publie régulièrement ses propres albums. Son dernier, "Big! Live in Europe" était paru voici moins d'un an, un disque enregistré en compagnie d’un octuor impliquant une section de cuivres. Et c’est cette formule qu’il a reconduite pour ce nouvel elpee. 

Quelques notes de piano introduisent le titre maître, avant que souveraine, la voix n’entre en scène. Pas besoin de forcer pour quelle s’impose. Elle est alors soulignée par l'orgue Hammond de Richard Hammerton (NDR : il se charge également de la production ; mise en forme impeccable, il faut le mentionner). L’intervention à la trompette de David Maddison est superbe et s’intègre parfaitement dans un une ambiance latine à peine voilée. Bryant privilégie les tempos lents. Ils collent parfaitement à son style. C’est d’ailleurs dans cet exercice qu’il est le plus performant. A l’instar d’"Isolate", au cours duquel la voix autoritaire est talonnée par ses cordes largement amplifiées mais toujours chargées d’un max de sensibilité. "Liars Testament" et en finale, "Yours for a song", baignent au cœur d’un climat théâtral aux accents dramatiques. Véritable blues lent, "May I have a talk with you" a été composé par la légende Howlin' Wolf. Et Danny ne manque pas de panache pour en restituer sa version. Généreusement cuivrés, "Truth or dare" et "Sister decline" évoluent sur un tempo bien enlevé.

 

lundi, 21 mai 2018 17:38

First class life

La carrière de ce chanteur/guitariste originaire de St Louis est exemplaire, dans l’univers du blues/rock. Mike vient d'ailleurs d'être nommé ‘Artiste blues rock de l'année’ lors de la Cérémonie de remise des ‘Blues Awards’ de la Blues Foundation. Il signe ici son 14ème elpee !

Embarquement pour des "Mississippi nights". La slide de Mike et le piano Lewis Stephens soutiennent parfaitement la voix cassée. Une voix qui nous emporte tout au long du titre maître, une plage qui baigne au sein d’une excellente ambiance. Idéale pour le ‘live’ ! Et cette voix est vraiment proche de Ray Charles, tout au long de "The world we live in", un blues lent savoureux caractérisé par un toucher de cordes saturé de feeling. "Old black graveyard", aux intonations volontiers dramatiques et "Damn shame" sont deux autres plages indolentes.   Paru en 1974, "I wouldn't treat a dog" est un hit signé Bobby Bland. Délicatement soul et funk, la version roots est superbe. Mike et le redoutable Bernard Allison partagent les cordes sur le funk nerveux "Mama don't like no wah wah", ce dernier favorisant son jeu sur les pédales. Mike Zito affiche une grande sérénité dans l'exercice du Memphis blues, qu’il soit rythmé comme sur "Dying day" ou funky, tout au long de "Back problems". De toute bonne facture, cet opus s’achève par le rock'n'roll classieux "Trying to make a living", un hit chanté par Bobby Saxton en 1960 !

lundi, 21 mai 2018 17:37

Dial it in

Reverend Freakchild est né dans les îles Hawaï. Fort d’une longue carrière, il a mené de multiples expériences, dans la région de New York. Il a également fréquenté l’université, à Boston, pour y suivre des cours de philosophie religieuse. Etudes qu’il a accomplies, avec succès. Actuellement, il poursuit un autre cursus dans le Colorado, où il s’est établi, afin de décrocher un master en divinité. Et pourtant, il proclame que ‘Music is my religion’. Credo qu’il a concrétisé a travers une discographie conséquente, privilégiant le blues largement teinté de psychédélisme. Pour enregistrer ce nouvel elpee, il s'est retiré, en compagnie de quelques uns de ses meilleurs amis, au sein des studios Excello de Brooklyn.

Essentiellement instrumental, "Opus Earth" ouvre la plaque. Une plage déjà étrange, déjantée, au cours de laquelle le Rev se réserve les cordes, l’harmo et les mots récités face aux solides percussions de Chris Parker. "Personal Jesus (on the Mainline)" revisite le traditionnel "Jesus on the Mainline" et le "Personal Jesus" de Depeche Mode. Au départ empreinte de douceur, la piste vire rapidement au boogie furieux que dynamise son pote Hugh Pool à l'harmonica. Assez impressionnant ! Il nous replonge un demi-siècle en arrière, dans la baie de San Franisco, tout au long de "Hippie Bluesman Blues" ; et les sonorités acides y sont dispensées par le gratteur de Ratdog, Mark Karan. Soutenu par la voix et l'harmo de Garrett Dutton (G Love), il teint de hip hop son blues, sur le titre maître. "Roadtrance" est un petit bijou psychédélique. Un morceau à nouveau acide, allumé et débridé pour lequel il reçoit encore le concours de son pote Hugh Pool, aux fûts. Rachel Benbow vient poser sa voix sur "15 going on 50", une bonne tranche de rock'n'roll stimulée par les ivoires de Brian Mitchell, un ex-musicien de BB King. Autre moment marquant, la cover vivifiante du "It's alright, Ma (I'm only bleeding)" de Bob Dylan, interprétée par un trio réunissant Rev au chant et à la gratte traitée au bottleneck, Chris Parker aux percus et Jay Collin, un ex-musico de Greg Allman, au saxophone. Et ce dernier est véritablement déchaîné. Excellent, cet opus s’achève par "Space", une projection dans le cosmos qui mêle bruitages contemporains et instruments classiques du delta…

 

dimanche, 18 mars 2018 16:58

International Blues Challenge #33

La Blues Foundation est établie à Memphis, dans le Tennessee. Cette organisation défend plusieurs missions dont la première est la préservation de l'histoire du Blues. Elle est responsable de l'attribution des Blues Awards. Enfin, elle met sur pied annuellement l'International Blues Challenge qui réunit les meilleurs représentants des sociétés de blues américaines et internationales. La 34ème édition de ce Challenge s’est déroulée en janvier 2018. Ce disque se consacre cependant, à celle de l’an dernier. Il a été produit par Barbara Newman, responsable de la Fondation et le promoteur Frank Roszak, certainement l'un des plus actifs sur le sol américain. Il réunit quatorze plages consacrées aux lauréats de l'IBC 2017.

Il démarre par le vainqueur de la catégorie ‘Bands’ ; en l’occurrence Dawn Tyler Watson, à travers un excellent r&b aux accents gospel, enrichi par le piano, l’orgue et les cuivres, et dominé par la voix puissante de la Montréalaise. Parmi les nominés figurent Johnny Fink & the Intrusion, dont le roadhouse blues est dynamisé par la slide et l’harmonica ; le Sobo Blues Band, un combo originaire de Jérusalem, responsable ici d’un bon blues nerveux qui vire au boogie. Sam Joyner, ensuite. C’est lui qui trace la voie à son groupe, à l’aide de sa voix (?!?!) colorée et de son orgue. Et enfin, King Bee, une formation issue de l'Alabama, dont le blues/rock énergique est entretenu par des riffs puissants, des interventions à la slide et un harmonica.

Dans la catégorie ‘solo/duo’, All Hill a été déclaré vainqueur. Etabli à Nashville, ce chanteur/pianiste du blues primaire rappelle le vétéran Henry Gray. Armé d’une basse acoustique qu’il traite au bottleneck, tout en se servant d’une caisse claire, Randy McQuay chante d’une voix grave et profonde un blues, ma foi, basique. Il a été nominé, tout comme Brody Buster, qui débarque de Kansas City. Il chante, joue de la guitare et souffle à travers son harmo, dans un style sémillant. Ainsi que Ruth Wyand, flanquée de son Tribe of One. Issue de la Caroline du Nord, elle se réserve la slide et des percussions. Et la plage ici sélectionnée se distingue par des sonorités pénétrantes, très proches du delta.   

 

dimanche, 18 mars 2018 16:55

Peaceful easy feeling

Chanteur auteur et compositeur, ce Californien a cosigné, dans le passé, certaines chansons des Eagles, et plus particulièrement en compagnie de Glenn Frey, malheureusement décédé depuis, en janvier 2016. Sous-titré "Peaceful easy feeling", "The songs of Jack Tempchin" a été enregistré au sein des studios de Joel Piper. Ce dernier s’est également lancé dans une carrière en solitaire, après avoir milité comme chanteur et batteur chez la formation de metalcore, Confide. Lors des sessions il s’est également investi comme musicien, mais se charge également de la mise en forme.

La plupart des morceaux de cet opus baignent dans l’univers des Eagles. Il s’agit donc de nouvelles versions de titres auxquels ont collaboré, à l’écriture, Jack ou/et Glen Frey. Le titre maître était un single de cette formation, gravé en 1972. Tempchin se consacre au micro pour cet excellent country/rock, qui se distingue par les sonorités harmonieuses de la guitare. Le band avait décroché un hit, en 1974, grâce à "Already gone". Tout au long de cette excellente plage, Jack est épaulé par Chris Hillman (ex-Byrds, Flying Burrito Brothers, Desert Rose Band), à la mandoline et la basse ainsi que Herb Pedersen (ex-Desert Rose Band), au dobro. Le sommet de cet LP ! Les deux collaborateurs sont toujours au poste lors de la finale, "It's our world now". Signé Frey, cette ballade roots figurait sur le "Long road out of Eden" du combo, en 2007. Chris y brille à la mandoline. Glen et Jack cosignent trois titres particulièrement rock. D’abord "Privacy", au cours duquel les riffs se révèlent largement amplifiés. Puis le nerveux "Everybody's gonna love somebody tonight", un roots rock inédit, caractérisé par une excellente partie vocale. Et enfin, "Party down", un hard rock particulièrement solide. Sur ces compos, la voix de Jack est uniquement soutenue par l’instrumentation de Joel Piper, qui se charge de la batterie, la basse et la gratte. Tempchin et Rita Collidege partagent un duo vocal face au seul piano de Chris Garcia, tout au long de "Slow dancing". Enrichie de cordes, "Soul searchin'", est une ballade soul à laquelle participe la chanteuse californienne Janiva Magness…   

 

dimanche, 18 mars 2018 16:54

This time tomorrow

Australien, ce chanteur/guitariste pratique un blues traditionnel. Il a chopé le virus du blues, en écoutant Sonny Terry et Brownie McGee, un duo de… country/blues. Ce dernier l’invite chez lui à New York. Il n'a que 15 ans quand il publie son premier elpee, "Stopping all stations", un disque qu’il enregistre en compagnie de son groupe, Midnight Special, en 1997. Depuis, il en a sorti huit autres. Son dernier studio "Tangled Brew", remonte à 2010 ! Il signe les dix plages de cet LP et les interprète, soutenu par le drummer Tim Burnham et le percussionniste, Arunachala.

"Devil on my shoulder" est une ouverture classieuse. La voix de Lloyd est taillée pour le blues. Face aux percussions pénétrantes, il accorde un superbe envol sur ses cordes amplifiées, tout en les enrichissant d’acoustiques, par les vertus du re-recording. "All the cats are grey" baigne dans un climat latino, digne de Carlos Santana. Les cordes s'y emballent avec bonheur. Délicieuses, celles de la gratte colorent "This time tomorrow" avant de céder le relais à celles de la mandoline, dispensées par Doc White. "Kansas City Katy" respecte l'esprit de cette grande cité du blues. Très rythmé, "Lost like me" se distingue par un déchaînement sur la guitare rythmique amplifiée. Une gratte aux accents manouche nous embarque vers la Nouvelle Orléans sur "Cure my soul". Son chant est talonné par le trombone alerte de Lisa Sutton. Cette voix rappelle celle d’un Tony Joe White, à ses débuts, sur "Trigger" un blues cool, alors que Marty Spiegel (un frère?) en profite pour s'éclater sur sa guitare. Le long plying s’achève par le blues flemmard et décontracté, "Call you when I get there"…

 

dimanche, 18 mars 2018 16:52

Unconditional Love

Cet artiste italien a étudié, dès son plus jeune âge, la guitare classique, au Conservatoire de Rome. Bien que toujours focalisé sur les cordes acoustiques, il s’intéresse progressivement au rock et au blues, puis commence à se perfectionner sur la gratte électrique, en s’inspirant d’instrumentistes majeurs comme Jimi Hendrix, Jeff Beck ou Eric Clapton. En 2006, il grave "Soul and notes", un opus concocté en compagnie de son backing group de l’époque, l’Almost Blues Band. En 2010, il tente la formule trio pour réaliser "Three cool cats". Deux ans plus tard, il s’associe à Loud Stuff pour enregistrer "Born electric", un disque pour lequel le duo reçoit la collaboration de Robben Ford. Enfin en 2014, il commet "A portrait of Jimi Hendrix", en hommage au célèbre natif de Seattle.

C’est après avoir transmis une démo à Steve Jordan (ce célèbre producteur new-yorkais a notamment bossé pour Bob Dylan, BB King, Buddy Guy Robert Cray et les Blues Brothers) que l’artiste va prendre une toute autre dimension. Ce dernier l’invite à venir enregistrer cet essai, sous la houlette d’un autre confrère notoire, Will Lee. La prise de son s’est déroulée à Brooklyn et New York. Steve et Will sont également de redoutables musiciens. Le premier se réserve les baguettes, le second se consacre à la basse.

Imprimé sur un mid tempo, "Six wires" sert d’échauffement. La voix de Davide n'est pas puissante, mais elle se révèle très harmonieuse. Cool, mais techniquement irréprochables, les accords de gratte occupent bien l'espace sonore. Tapissée par l’orgue Hammond de Ricky Peterson, "Living loving & giving" est une pop song mélodieuse qui véhicule des accents reggae. Un sens mélodique aussi soigné alimente également "Bring me to the light", une plage roots caractérisée par la douceur du chant et une superbe sortie sur les cordes, exécutée dans la tonalité de Mark Knopfler. "Changing illusions" semble sorti tout droit du lit du Mississippi. Le son est pourri, l’ambiance, maussade. Will Lee trace le fil rouge à l’aide de sa basse. L’excellent solo de Davide déborde de feeling. Le "Wah wah", de George Harrison (NDR : un titre qui figurait sur triple album "All things must pass", paru en 1970) constitue la seule reprise du long playing. Sophistiquée et aventureuse, elle baigne au sein d’un climat indien. Instrumentales, les trois dernières plages trempent dans le jazz/rock fusion. Et le résultat est vraiment réussi. Davide Pannozzo est un fameux guitariste !

 

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