Yuksek revisite Laurent Voulzy…

Le musicien, compositeur, réalisateur et producteur de musique électronique Yuksek revisite « Cocktail chez mademoiselle », le titre de Laurent Voulzy paru en 1979 sur son album « Le cœur grenadine ». Il en propose une relecture retro futuriste, groovy et…

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Pour Jane Weaver, l’amour est un spectacle permanent...

Jane Weaver, aka Jane Louise Weaver, est une musicienne originaire de Liverpool. Son nouvel opus, « Love In Constant Spectacle », paraîtra ce 5 avril 2024. Il a été produit par John Parish (PJ Harvey, Eels, Sparklehorse). Son disque le plus intime et le plus…

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Manu Chao - Bau-huis
Charlotte Plaideau

Charlotte Plaideau

mardi, 29 janvier 2008 18:38

Tiny mirrors

Du folk peau de pêche. Ce qui ne sera jamais superflu, ni obsolète. Les temps passent et repassent, mais il y aura toujours quelque part un moment intemporel pour accueillir l’amour courtois. Sandro Perri s’essaye à ce doux romantisme en posant sa nonchalante voix de velours sur des lignes de guitare mélodiques et limpides. L’essentiel s’enrobe ça et là de cuivres assourdis et percussions discrètes, pour un charme désarmant.

A des foulées de son passé instrumental vécu chez Polmo Polpo ou son ton électropop entretenu au sein de Glissandro 70, la nouvelle expérience puise dans une électro-acoustique chaude et parfumée. Loin de s’épancher pour autant en de mielleuses mélopées, le Canadien a façonné un style où la douceur a aussi du tempérament et de la grâce ; une formule qu’il applique en s’accompagnant de musiciens osant d’improbables instruments (erhu, euphonium, lap steel...), en s’essayant à des harmonies vocales voyageuses, en préférant un son lo-fi et vintage à l’image du Devendra Banhart de « Oh me oh my ». C’est le résultat auquel la musique peut aspirer lorsqu’elle est vidée de ses frustrations juvéniles, ses contraintes commerciales, ses pressions de flambant neuf. Simple ivresse ouateuse, devant laquelle il faut tout simplement baisser les armes.

mardi, 15 janvier 2008 18:12

Roots and echoes

Détachés de l’effervescente scène pop anglaise, The Coral emprunte des sentiers ombragés, mais classieux. A l’exception du faible « Nightfreak and the Sons of Becker » (2003), la qualité a fait son chemin tout au long de leurs 5 albums ; et au sein de cette riche discographie, « Roots and echoes » ne fait pas pâle figure. L’instrumentation est toujours aussi impeccable, le rythme soutenu, l’intention louable. Coral s’expose, sans masque, sans compromis ; légèrement country, même si on sait combien la formule ne séduit pas le grand public ; souvent suranné, dans ce psychédélisme d’inspiration Echo and the Bunnymen ; fluide et prévisible, selon une formule couplet-refrain qui ne s’en cache pas. Mais si parfois, on est tenté de voir ce potentiel prendre une tournure plus tortueuse ou impromptue, c’est précisément dans cette intégrité et cette fidélité placide que The Coral prend tout son sens. Une libération des contraintes commerciales, permise notamment par la tutelle généreuse de Noël Gallagher. Séduit par les 7 jeunes de Liverpool depuis leurs débuts, il les trouve sans le sou et au bord de la scission (suite aux tergiversions du guitariste), et leur offre les clefs de son studio pendant la tournée d’Oasis. Pas d’empressement donc, ce qui permet une fois de plus aux jeunes d’assumer avec assurance et maturité leur étrange country psyché 60’s. Enregistré en prise directe – dans l’esprit d’une jam-session -, Roots and echoes permet en plus de s’épancher dans une atmosphère vintage qui vient parfaire son caractère authentique. Léger regret cependant au souvenir des quelques étincelles de « Magic and medicine » (2004) immédiatement conquérantes. Ce dernier album, dans son refus du compromis, suscite la curiosité plutôt que l’ivresse. Il est avant tout de ces albums qui suggèrent, dénotent et interpellent.        

mardi, 15 janvier 2008 18:02

Joystone

Sur ce dixième album, le maître de l’électro-soul s’est laissé séduire par la chaleur des beats afro. Accompagné par le trio nigérian Kabu Kabu –dont le percussionniste de Fela Kuti–, la formation jazz finlandaise s’enrobe de magie. Sensualité et efficacité se sont acoquinées pour acheminer l’expérience musicale parfois ardue de Jimi Tenor vers l’évidence et le compromis afro. Les opposants à l’easy-listening pourront ainsi y regretter les explosions à l’accoutumée bien plus désorganisées et tordues. Celles qui ont fait le génie d’un « Intervision » (1997) ou la grandiloquence de « Out of nowhere » (2000). Celles qui, d’ailleurs, lui ont peut-être valu le remerciement des labels Warp et Kitty-Yo.

Plus prévisible, « Joystone » n’est pas pour autant un album conventionnel. Le mode free-jazz nourrit son légendaire bouillonnement perpétuel ; seule véritable métamorphose, le clin d’oeil de Jimi Tenor ne puise cette fois pas dans l’expérience de sons incongrus mais dans la soul eighties, effleurée de kitsch. Les cuivres sont brûlants, les claviers fébriles, les mélodies lascives sont murmurées du bout des lèvres. Appel à la séduction. Joystone agit comme une douce étreinte que rien ne semble pouvoir troubler.

mardi, 30 octobre 2007 20:12

Miracle of Five

Ode à la grâce et la simplicité, Eleni Mandell se pare d’évidences chaudes. Une voix douce, jamais pressée, des mélodies légères et lascives, des instruments feutrés. La guitare country-folk y traverse toutes les compositions, sans se refuser les émois d’un piano glamour et d’un  saxophone mélancolique, plus rarement d’une harpe, d’un violon ou d’un banjo. Puisant des formules parfois jazz (sur « Kiss me »), souvent résolument folk, ce sixième album s’unifie autour d’une divine bienveillance ; pétri de bonnes intentions, chaque morceau s’étire dans la sérénité et le romantisme On peut difficilement s’en fâcher. A moins de rechercher l’état fébrile ou irritable, « Miracle of five » n’éveillera que les humeurs langoureuses et béates. Il permettra d’‘attraper votre moitié et danser serrés’, confie la Californienne en interview. Pas étonnant que les morceaux soient livrés avec cette nonchalance complice et sensuelle. Dans la lignée de Norah Jones ou Feist, cet album, comme les précédents, réchauffe doucement les petits matins, accoquine les soupers aux chandelles ou berce simplement la tranquillité.

mardi, 14 août 2007 18:16

Six Twilights

Vêtu d’une gracieuse pochette en noir et blanc où des corolles s’agitent au vent, Six Twilights se dévoile sous ses plus beaux apparats. Au-dedans, le projet de l’Américain Aaron Garber (Weather) s’y décline même en découverte sonore et visuelle –CD et DVD– de toute délicatesse, empruntant la voie toute tracée par Fennesz et Sigur Ros. Tantôt, les vocalises féminines s’y entremêlent dans un écho diaphane porté par de légers sons électroniques. Tantôt la voix masculine épanche tout son désarroi sur la simplicité d’une simplicité d’une guitare folk. Mais toujours, les reliefs sont aplanis, pour plonger sans réserve dans l’univers fugace, onirique, évanescent. Rien ne semble pouvoir l’arracher à sa torpeur. Les morceaux s’écoulent, imperturbables, et le temps paraît définitivement figé. De quoi faire le bonheur de ceux qui souhaitent se lover dans un univers brumeux, les yeux mi-clos. Les autres choisiront un ultime soubresaut pour ne pas sombrer dans le sommeil.              

lundi, 28 octobre 2019 15:17

Plague park

Au creux de l’hiver, Dan Boeckner et sa fiancée se sont épris des blanches étendues canadiennes. La tête pensante de Wolf Parade en a passionnément épousé les formes et, accompagné de sa blanche-neige, les a figées dans un album hivernal. On y retrouvera avec émotion l’univers torturé du leader montréalais ; malheureusement, pour le reste, les retrouvailles sont frileuses. A la différence du fébrile « Apologies for the Queen Mary », dont l’urgence maintenait l’album en ébullition du début jusqu’à la fin, ici le froid de l’hiver les a transis au coin du feu, à regarder les flocons se poser, imperturbablement, sur le rebord de la fenêtre. La batterie a perdu son tempérament débridé, les mélodies sont engourdies et, par dessus tout, un beat électro incongru achève de refroidir l’atmosphère. Handsome Furs a, certes, le mérite d’avoir délibérément élu la formule lo-fi, l’instrumentation aérée et les vocalises à découvert. Aussi louable soit l’intention, on ne peut que regretter la densité jouissive des Wolf Parade. A l’exception du septième titre, où l’énergie s’éveille, sur le reste de l’album, la mélancolie à pris ses quartiers, lovée dans la résignation. Seule consolation, la voix si singulière de Dan Boeckner qui n’a rien perdu en émotion, et à elle seule, rallume une petite flamme chancelante, qui ‘brûlottera’ jusqu’à la fonte des neiges. Lorsque la parade des loups sortira enfin pour hurler à la lune.

lundi, 06 août 2007 21:58

Saltbreakers

Depuis ses lunettes de collégienne et son air nature, Laura Veirs prend par surprise. Quelques écoutes suffisent pour être conquis par ses mélodies en apparence puisées au cœur de l’évidence. Portées par une voix douce et une instrumentation épurée, elles s’ouvrent comme des corolles. Piano, harpe, violon, batterie, basse et guitare s’y partagent une ambiance aigre-douce, où la vie s’épanche sans voile. Confession tremblante de vérité par laquelle la jeune américaine approfondit l’émotion qui faisait déjà le trésor de ses cinq précédents albums. Loin des chemins tortueux et indécis de l’expérimentation, « Saltbreakers » emprunte cette même voie narrative délicieusement fluide. Seule pointe d’amertume et d’électricité sur « Phantom mountain », où le papillon démontre d’insoupçonnées couleurs sombres. Mais la tension fond aussi instantanément que s’annonce la délicatesse de « Black Butterfly » où, s’élevant dans les aigus, sa voix flirte à la dérobée avec un piano diaphane. Les violons confirment ce son mélancolique dans lequel on se délaye sans résistance. Profondément humain, « Saltbreakers » s’écoule comme un poème à la simplicité désarmante.                

mardi, 24 juillet 2007 03:00

Say no to sin

Grand Island est l’histoire d’une boîte de Pandore qui explose à la figure de Candide. Des banjos contorsionnés font l’école buissonnière, et l’émotion folk se métamorphose sans complexes en indomptable punk-rock. D’emblée, les racines norvégiennes tombent en poussière devant ce rythme hybride à l’allure plus américaine que scandinave. Dans un tour de main surprenant, les frères Gustavsen et Brodersen vont et viennent entre un héritage folk appalachien et des emprunts aussi lunatiques qu’excentriques.

Sur « Love is a dog from hell » planent les sonorités 70’s, tirées par des orgues hammond surexcités et la voix d’un Tom Waits pressé; « Fountain » surprend par son rock garage 90’s acheminé par des cuivres à la solennité guerrière. « Set your house on fire » substitue aussi naturellement de tremblantes vocalises rappelant le Devendra Banhart de « Oh me o my » en roulements de batterie aux influences métal. « Good enough » continue de puiser dans l’incongru en explosant dans un punk effréné après avoir aligné coup sur coup les banjos bien country, les chœurs gospel, et l’émo-rock écorché de Dinosaur Jr. Zéro complexe, comme sur le dernier morceau où une voix tremblante à la Eels est instantanément transfigurée par des guitares zélées, sur lesquelles flottent les backing-vocals d’une invraisemblable Enya sous exta. Chaque morceau semble ainsi parcourir l’encyclopédie de la musique, juxtaposant sans transition évidente des intermèdes issus des répertoires les plus inattendus. En ressortent 11 titres de girouette à la fois fiévreuse et nonchalante; et c’est précisément dans cette urgence bordélique façon Go team que les Norvégiens se rendent les plus sympathiques. « Say no to sin » est sans conteste un album curieux et imprévisible. Il reste que ces changements d’humeur peuvent faire surgir l’impression d’une succession d’interludes qui n’en finit pas d’être transitoire. On sera capable d’en perdre la tête, s’y abandonnant volontiers pour ces morceaux festifs où l’autodérision déclenche un franc sourire, moins volontiers lorsqu’ils tombent dans un cliché power pop -comme c’est le cas du single « Us annexed »-, acheminant un riff captivant et prometteur en refrain-tube déjà (trop) familier. Mais au-delà du pointilleux, Grand Island séduit par son énergie délicieusement addictive, irrésistible pour qui apprécie l’improbable folk endiablé.

jeudi, 24 mai 2007 17:58

Rose

Dans l’univers de Rose, l’amour se décline en quatre saisons, le bonheur est fait pour emmerder les envieux et la musique sert à fredonner ‘des maux qui sonnent en poésie’ (« J’ai »). Doucereuse mais pas candide, Keren Rose pose sa vie sentimentale à livre ouvert, en murmurant son pathétique et ses espoirs en do majeur. Sur un brin de rancœur envers ces vauriens, pauvres idiots ou sombres cons partis vers d’autres horizons, il ne reste plus qu’à ‘se pendre à d’autres ailes et se trouver belle dans d’autre yeux’. Histoires d’amours déchus côtoient ainsi la petitesse de la vie et ses périples chez Ikéa (« La liste »), pour un album puisant la consolation au creux du quotidien. Rose enrobe sa voix de guitares acoustiques, harmonicas mélancoliques (« Saisons ») et piano jazzy (« Je m’ennuie » et « Rose »). Sur ce ton aigre-doux sont alignées douze ballades contant le cafard des petits matins gris et le Prince charmant déserteur ; mais que peuvent donc ces prétendants, si la Belle espiègle réclame ‘un amoureux transi…toire’ (« Rose ») ? Au creux de ses paradoxes, Lolita se débat l’âme en peine, sur des mélodies qui raviront (peut-être) les fans de Carla Bruni et Olivia Ruiz.     
jeudi, 24 mai 2007 17:45

Trompe-l’œil

Le plus souvent assimilé à la scène indie-rock canadienne, Malajube en représente alors la face déjantée. L’explosion brute et juvénile. S’ils projettent des atmosphères denses et puissantes rappelant Broken Social Scene et Arcade Fire, ils restent cependant à mille lieues de leur abstraction et leur lyrisme grandiloquent. Malajube célèbre la vie, la vraie. Dans sa version nature, la mettant à l’honneur à travers ses aspérités du quotidien, ses reliefs ingrats et ses jouissances indomptables. Une pop terre-à-terre que les Montréalais livrent, ô surprise, en français. Certes, un français étouffé et crié, plutôt à deviner que livré à découvert ; mais suffisamment clair pour déguster les paroles crues de ces jeunes délurés. Le cœur y côtoie les tripes, la brutalité s’habille de sensualité, des mélodies rosées enrobent des refrains douteux. Un album bigarré. Sous couvert de métaphores il fait endosser un air juvénile à un contenu criant ce vécu aussi souvent excitant qu’indigeste. Faussement candide, les textes de « Trompe-l’œil » peuvent être d’une gravité insoupçonnée –« Le crabe » y symbolise le cancer, « Monogamie » y dissimule le drame des amours déchus,… Cet art de l’illusionnisme figure aussi au cœur d’univers franchis sans transition évidente, où un style peut aisément en acheminer un autre ; sur « La Russe », le clavier et le vibraphone plongent dans un univers intergalactique d’où surgit ensuite, inattendu, le rap de Loco Locass. De même, « Monogamie », sous un faux départ en ballade acoustique, convoque ensemble pop, chœurs et rock progressif. « Ton plat favori » s’érige en hommage à la musique de saloon, tandis que s’émeuvent les violons et s’étirent les sanglots longs des pianos d’automne. Vif et dense, « Trompe-l’œil » l’est aussi par son instrumentation variée (piano, violon, vibraphone, xylophone, violoncelle, flûte traversière) et ses collaborations improbables (le chant de Pierre Lapointe, le rap de Loco Locass et le génie de Martin Pelland - The Dears). Cocasse et coquin, il approfondit les folies du premier album (« Le Compte Complet » – 2004), sans évacuer le sourire et la fraîcheur d’un tempérament sans complexe. Fougueux sans tomber dans la démesure, joyeux et grave à la fois, Malajube séduit par son côté pathétiquement humain, où le jeune fou est toujours aussi le pirate balafré.

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