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Charlotte Plaideau

Charlotte Plaideau

jeudi, 24 mai 2007 17:07

The Enemy chorus

Des violons s’affolent avant de se faire ensevelir par des beats intergalactiques. Des vocalises aux refrains entêtants croisent des cuivres assassins et la tension monte en flèche, figeant le ton d’un opus ‘bleu nuit’ agréablement psychédélique. Le nouvel album creuse ainsi en profondeur la pop nocturne du précédent « These were the earlies », où planaient sans rupture les atmosphères des Spiritualized, Mercury Rev et Grandaddy ; mais si elles trouvaient à l’époque public surpris et conquis, leur juxtaposition sous compromis laisse ici plus sceptique. « The enemy Chorus » fait ainsi exploser en éclectisme ce qu’il laisse fondre en cohérence. Un son à la fois plus électronique et plus progressif qu’auparavant, s’y emmêle les pinceaux avec des harmonicas-western, pianos-cabaret, cuivres-fanfare, orgues baroques et percussions tribales. Si par cette instrumentation puissante et variée (partagée entre 16 musiciens), The Earlies confirme sa folie des grandeurs, il court aussi le risque de s’effilocher dans cet ‘essayisme’ lunatique. Le premier morceau s’ouvre ainsi sur une vibration futuriste en fond étoilé, annonçant à grand fracas le lancement d’une mission d’espionnage dans l’espace. Puis curieusement, le vaisseau atterrit en plein cabaret, où de nerveux piano font planer les ombres excentriques des Dresden Dolls (« Burn the liars »). Contemplatifs par delà les hublots, suivent quelques ballades, légèrement hors propos lorsqu’elles empruntent la formule folk sur guitare classique et harmonica feutré (« The ground we walk in »). D’incongrus interludes qui paraissent suspendus dans le vide, comme pour mieux mesurer l’ampleur de l’abysse ; tel ce « Foundation and earth » tout en cuivres et en fanfare, semblant taillé sur mesure pour détendre une atmosphère toujours sur le qui-vive. En somme, le quatuor anglo-américain aligne ici une succession  d’atmosphères argentées qui se font et se défont au gré d’humeurs krautrock improbables. Sans véritable fil d’Ariane, « The Enemy Chorus » est à prendre comme autant de micro expériences où anxiété et excitation se donnent indéfiniment la réplique. Car entre les trêves, l’album est niché au creux d’une tension à fleur de peau que chaque morceau semble viser à amenuiser délicatement puis faire exploser en poussières d’étoiles. Souvent étrangement captivant, parfois obscur et indigeste, « The Enemy Chorus » s’écoute avant tout comme la bande son d’un périple dans l’espace ; reste à affoler son imagination pour y poser un récit assez fou.

jeudi, 24 mai 2007 14:47

The Return of the Golden Rhodes

Ce premier album des Baldwin Brothers est avant tout une compilation de styles et de featurings ; il ravira les indécis par ses univers funk-jazz côtoyant tantôt des beats électro-house, tantôt des atmosphères soul-lounge. A aucun moment, l’album ne semble prendre parti ; « Right On » convoque les vocalises d’un Barry White sur des synthés groovy improbablement teintés drum’n’bass ; « Just Me » fait dans l’électro-lounge tandis que « A Matter of Time » est un morceau hip hop traversé par les vocalises rap de Sarai. « When My Brother Had A Datsun » convoque à grand fracas l’esprit Gorillaz, dans un featuring avec le rap de Julio Davi. « Leave the past behind » plonge dans une soul old-school rafraîchie par la voix charmante de Lisa Kekaula (BellRays et Basement Jaxx). « Air Is Invisible » apporte à l’album sa touche multiculturelle, en jouant la métamorphose d’une intro de  percussions africaines en rythmes house entrecoupés de sonorités indiennes. « After school special » s’annonce très jazz puis plonge sans transition dans des nappes électro minimales et des synthés 70’s. Cet album à l’humeur versatile s’achève par l’inattendue participation de Mark Lanegan en de sombres vocalises à la Leonard Cohen posées sur cuivres mélancoliques. En somme, Return of the Golden Rhodes convoque une myriade d'univers que l’on voudrait voir se resserrer autour d’un consensus au caractère plus trempé. Certes, les morceaux, pris séparément, ne manquent pas de punch, ni leur enchaînement de fluidité ; mais leur côté tout-azimut fait perdre à l’album la consistance et la crédibilité, absente le plus souvent de l’esprit ‘compilation’. Une singularité traverse ce patchwork : « Le retour des Rhodes d’or », comme annoncé, met à l’honneur les sonorités d’un orgue Rhodes ; mais lorsque le piano électronique remplace la guitare pour se délayer ensuite dans l’ambiance 70’s, guette l’anachronisme. « The Return of the Golden Rhodes » séduit surtout par ses airs groovy, acheminant un album frais mais dispensable, taillé sur mesure pour les curieux et indulgents amateurs d’easy-listening.                 

vendredi, 30 mars 2007 05:00

Reset Festival : vendredi 30 mars

RESET, c’est revenir sur ses pas. Signer un nouveau départ. Voilà trois ans qu’à l’exception de quelque Sonic Youth et autres, la programmation des Halles de Schaerbeek laisse perplexe. Récemment passée dans les mains de Marc Jacobs (Recyclart), la renaissance est espérée pour ce printemps 2007. Pas étonnant de trouver ainsi à l’affiche du RESET Festival, une programmation percutante, à l’image de la métamorphose tant attendue.

La salle s’emplit rapidement, malgré les débuts hésitants et chaotiques de The Eternals, dont la molle performance disco-punk fait regretter la fraîcheur et l’efficacité du disque ; regards sceptiques et déçus sont échangés, avec plus ou moins de discrétion chez ceux qui huent sans réserve une prestation ne décollant guère.

Encore à froid, l’entrée gargantuesque de Detroit Grand Pubahs tombe comme un cheveu dans la soupe. L’allure bûcheronne de « Paris The Black Fu » et l’imprévisible bouillonnement de funk, techno, cabaret et dark dancefloor fait sourire. Musique hybride déversée sans complexe par quatre énergumènes en perruque ou masqués. Les réserves tombent, on rit sous cape. L’effort de mise en scène est apprécié ; mais, l’effet de surprise dépassé, l’assemblage difforme n’augure rien de bien convainquant. Las, on aspire à un son plus entier, engagé dans des formes obtuses et entêtées plutôt qu’éclectiques et essayistes.

Le Dieu rockeur a entendu nos prières ; l’entrée de Dj Rob Hall canalise d’emblée les énergies dispersées, et quelques beats simples et efficaces suffisent à l’engouement. C’est puissant, inattendu de la part d’un nom discret et feutré, souvent aperçu en tournée à l’ombre d’Autechre –en compagnie duquel il a par ailleurs fondé le label ‘Skam’. Rob Hall, en DJ old-school et acid, fait évoluer sans heurts un set volontaire et charismatique. Impossible de résister à ces beats bruts et dansants ; et la moitié de Skam démontre qu’il peut aussi exceller dans la promotion d’une électronique basique exempte de tortueuses bizarreries.

Parfaite dépense d’énergie pour accueillir, temporairement exténués, l’électronica déconstruite d’Autechre (Warp). La salle est à fleur de peau, les yeux brillants et toute en sueur ; il en faut peu pour tomber dans la jouissance lorsque s’élève une première nappe délicieusement psychédélique. Beaucoup sont venus avant tout pour plonger dans cette étrange expérience musicale toujours en quête du décalage, de l'accident, du choc sonore saisi au creux d’un savant calcul mathématique. Plus conciliant que d’habitude, c’est, à l’exception de quelques reliefs ingrats, un set accessible même pour les néophytes ; presque fluide, et en tout cas dansant. Inattendu de la part d’un groupe pour qui les prestations live ne sont pas toujours l’idéale mise en valeur d’un son déconstruit. Si Autechre est passé maître dans l’art de s’échapper à mille lieues de l’album pour un live imprévisible -parfois difficile à pénétrer-, la formation a néanmoins réussi la gageure de captiver sans jamais s’enraciner. Ultra expérimentale, cette électro en mode free-jazz nous offre un moment hors du temps, nichée au creux de ces aléatoires sonores, tantôt indigestes tantôt transcendés de crescendos jouissifs. Jamais indemnes, les fans tombent, en transe, dans une nouvelle addiction.

Après telle émotion, l’ambiance ne peut en aucun cas retomber, et, aussi instantanément que s’évanouit l’univers tortueux et fascinant d’Autechre, on perçoit les premiers beats du brillant James Holden. Véritable génie, inclassable, avant-gardiste, le jeune Anglais n’hésite pas à rapprocher acid house, techno, trance et électro. Reconnu pour ses nombreuses collaborations, en signant notamment sur son propre label (Border Community) les Nathan Fake, Petter, The MFA et Lazy fat people, il se pose en figure incontournable pour un festival électro qui se veut varié, prometteur et explosif. James Holden étonne par ses beats inattendus, mais toujours sophistiqués et livrés avec franchise. On savoure tant les morceaux glissant directement vers le dance-floor, que les plus introspectifs dans la lignée de Boards of Canada. Oui, l’électro expérimentale fait encore danser.

Le set s’achève sur une poussée d’adrénaline, et, sans avoir le temps de figer son enthousiasme, Dj Darko –renommé pour ses Statik Dancing au Recyclart– lance un set rapidement sur les rails, malgré un public qui s’effiloche. Pas de regrets, et l’envie d’appuyer à nouveau sur la touche RESET. Rendez-vous à la seconde édition, prévue fin avril.

Organisation : Vaartkapoen Bruxelles en collaboration avec les Halles de Schaarbeek

 

 

lundi, 07 mai 2007 05:00

Boxer

Un ange passe. Quelques minutes se sont écoulées mais le temps s’est figé sur cette voix. A ses côtés, piano et violons, même impeccablement arrangés, ne sont que prétextes. Prétextes pour s’accrocher désespérément à la profondeur indélébile de ce timbre grave et doux. Prétexte pour faire tourner l’album en boucle, sans paraître, juste pendue aux lèvres de Matt Berninger. Le conteur a séduit, et fait sombrer délicieusement dans les méandres de ses narrations, bercées entre l’ombre et la lumière. Une voix qui n’a désormais plus rien à envier à Stuart Staples (Tindersticks), pour un album qui affine les surprises du passé. « Sad songs for dirty lovers » (2003) avait ému par sa pop parfaitement en équilibre entre acoustique ténébreuse et efficacité électrique ; « Alligator » (2005) avait conquis par ses vocalises sereines, acheminées en déluges sonores. « Boxer » s’élève toujours plus haut, à travers la finesse de l’instrumentation (violon, violoncelle, piano, harpe, trompette, orgue) et les participations complices de Padma Newsome, Doveman et Sufjan Stevens. Profondément sincère, il précipite d’imparables émotions sans jamais se départir de cette déconcertante sérénité. Emmené par cette impressionnante batterie où puissance et finesse se donnent la réplique sans jamais cesser de surprendre, le rythme flirte à la dérobée avec l’abysse. « Boxer » tangue entre résignation romantique et volonté débridée ; et c’est au cœur de ce va-et-vient que The National confirme sa force et sa délicatesse. Sur « Ada » et « Fake empire » guettent l’imparable crescendo et tombent les dernières résistantes. Où est la faille ? Pensée avortée, car, déjà, la vague a délicieusement submergé. Lorsque la marée baisse, les corps nus et frissonnants sont à découvert. Subitement tellement légers, les armes éparpillées dans l'écume. Seul un rire nerveux distrait un visage placide où la peur a littéralement fondu devant l’inébranlable moment présent. Car « Boxer » est purement et simplement une tempête de présent.

 



dimanche, 15 mai 2005 05:00

Hundred miles or more : a collection

Voyage sur un pétale de rose; d’une sensibilité à fleur de peau, Alison Krauss livre ici une country légère, tanguant sur une instrumentation duvetée. A mi-chemin entre la compilation et le nouvel album, « Hundred miles or more » semble destiné à faire le point d’une carrière étonnamment prolifique (11 albums depuis 1987) et souvent récompensée (20 Grammy awards). Sur les 16 plages, se côtoient ainsi sans heurts 5 nouveaux titres, des duos et des titres de B.O. On se rappellera avec délice « Down to the river to pray », le chant a capella qui avait fait la B.O. de O’Brother des frères Coen ou les quelques duos en douceur partagés en compagnie de John Waite (« Missing you »), Brad Paisley (« Whisky Lullaby ») et James Taylor (« How's the world treating you »). Les nouveaux morceaux approfondissent cette musicalité épurée où se succèdent –plutôt que se superposent– piano, banjo et guitare folk. Posée ainsi délicatement sur sa voix soprane, l’instrumentation évolue sur un nuage de légèreté et de justesse. « Hundred miles or more » est une de ces  évasions à ne pas entamer l’esprit noirci ou anti-folk, sous peine de la trouver –peut-être à juste titre– à l’eau de rose, mais prise comme une douche tiède, c’est simple, doux et délicat ; idéal pour faire s’envoler les petits matins brumeux.           

 



dimanche, 15 mai 2005 05:00

The Kissaway Trail

Cybernétiquement découverts via leur MySpace par Bella Union (aussi label de Midlake et Cocteau Twins), The Kissaway Trail (ex-Isles) amorce des débuts méritoires. Confiée à la production experte de Mandy Parnell (Depeche Mode, Fatboy Slim, Moby, etc.), la formation danoise emprunte des chemins de bon augure. Exhalant une improbable fraîcheur psychédélique, l’opus s’ouvre sur un univers frisant le rêve éveillé. Les atmosphères brumeuses de Broken Social Scene ou Mercury Rev y planent sur une ossature agréablement mélodique, à la fois aérienne et terre-à-terre ( ?!?!?). Trois guitares y règnent en maître, abattant de puissants déluges sonores finalisés en interminables crescendos. Sur une grandiloquence proche des Polyphonic Spree, s’épanchent sans complexe d’expressifs ‘yeah’ et des guirlandes de ‘lalala’ à faire pâlir Dan Bejar (Destroyer). Habité par deux chanteurs et deux songwriters, l’univers ainsi posé est scandé par une batterie volontaire, façon Wolf Parade. Rare doublon, efficace pour brouiller les pistes ; on s’étonne alors de cette voix sur le fil du rasoir subitement chaude et lisse, et des humeurs brumeuses délicatement métamorphosées en bains de soleil. The Kissaway Trail emprunte des chemins balisés en plein cœur du lyrisme indie symbolisé par Arcade Fire ; mais si les influences sont palpables, l’ensemble est bien ficelé et le plaisir reste entier.    

 

 

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