Alors que le pauvre Tony Wilson vient de passer l’arme à gauche, ses poulains les plus ingérables sont de retour. « Yes Please ! », le pas très inspiré dernier album des Happy Mondays, était paru en 1992 et avait précipité la faillite du label « Factory » (allez voir « 24 Hour Party People » pour en savoir plus). Entre-temps il y a eu Black Grape, Shaun Ryder a sorti un album solo et collaboré avec les Gorillaz tandis que Bez participait à un ‘reality show’. Sans oublier que les Mondays ont tenté (et raté) un come back sur scène il y a quelques années.
Ryder, Bez et Gaz Wheeler ont reçu le concours d’Howie B et Sunny Levine, petit fils de Quincy Jones, pour concevoir « Unkle Dysfunktional ». Les premières écoutes donnent une impression peu flatteuse : les programmations rythmiques sonnent datées et Shaun Ryder, dont la voix semble être le fruit d’un croisement improbable entre Bob Dylan et Lee Scratch Perry, braille comme un vieux fou. Le disque révèle progressivement ses charmes et on finit par entrer dans ce cocktail graisseux qui mélange électro, disco, funk ‘clintonesque’, reggae, guitares à la Stones et … country. Certes, rien d’indispensable ou qui puisse accéder au rang de classique mais pas la débandade artistique annoncée par certains. Au fil du temps, le très crunk « Deviants » (un duo partagé en compagnie du emcee de L.A. Mickey Avalon), l’amusant et bien nommé « Cuntry Disco », le très Primal Scream « In The Blood », l’électro-hip hop « Anti Warhole On The Dancefloor » et le très ‘clintonesque’ (NDLR : encore !) « Weather » se forgent une appréciation de plus en plus en plus favorable. A l’image de leur affreuse pochette, ces papys de la défonce sont donc toujours des sales gamins et des vrais punk-rockers !