Clap 25e pour Couleur Café ! L’évènement revient en plein cœur de Bruxelles pour donner le ‘La’ de la saison des festivals. Depuis quelques années maintenant, CoulCaf’ ratisse large au niveau de sa programmation. C’est donc sans grand étonnement que se côtoient à nouveau sur ses 3 scènes des artistes aux univers totalement différents : Bootsy Collins, Basement Jaxx, Morcheeba, Ben Howard, Alpha Blondy, Puggy, Tricky, Laura Mvula, The Subs... De quoi faire grincer les dents aux plus fidèles, sans pour autant déplaire au jeune public ou celui qui découvre le festoche. Mais, cette année, plus que le manque de cohérence de l’affiche ou l’accentuation de l’exiguïté du terrain de jeu, c’est la pluie qui a fait une apparition surprise peu appréciée.
Encore raisonnablement clément à l’entame, consacrée au retour sur les planches de Dilated People, trio hip hop/rap de L.A. qu’on avait perdu de vue depuis 2006, le ciel n’a pas eu de pitié pour Dizzee Rascal qui, dès 18h45, a dû (et su) draguer les plus courageux et les rassembler au son de ses vieilles tueries Grime et ses nouveautés un peu plan-plan. Le parterre plus que clairsemé danse, sautille aux pieds d’un Rascal guilleret. On aurait aussi envie de se démener sur ses « Fix Up Look Sharp » ou « Bonkers » mais c’est du côté du chapiteau ‘Univers’ qu’on trouvera notre salut sur les rythmes chauds de Morcheeba et la douce voix de Skye, qui n’a pas changé d’un iota. La formule trip hop/ pop du trio permet d’oublier la grisaille, le temps de quelques morceaux.
Allez, on ne se laisse pas miner, et direction le Move où le quatuor hollandais et sud-africain Skip & Die se démène chaleureusement. Catarina Dahms, la chanteuse, est affublée d’une combinaison fleurie et de mèches roses à la Katy Perry. Musicalement, on est sur un autre terrain, puisque la formation se distingue par un mélange de rock, d’électro et de rythmes afrobeats complètement percussifs et percutants. Ici aussi, on danse, malgré la pluie et les énormes graviers qui jonchent le parterre. La bonne surprise du jour.
Le même podium accueille ensuite les Amstellodamois de De Jeugd Van Tegenwoordig, qui font le même effet que leurs prédécesseurs, devant un auditoire clairement rajeuni. « Watskeburt?! », joué en début de set, met le feu aux poudres et assèche le ciel pour une petite heure.
Honte à moi, je fais la semi impasse sur les deux ténors de la scène rock belge à l’affiche ce soir. A savoir Girl In Hawaii, qui gravit son « Everest » sous l’‘Univers’, suivi directement, sur le Titan, de Puggy qui profite de l’accalmie pour rassembler un large public. Mais la faim et la soif ont un effet plus important sur ma volonté. Comme l’an dernier, les stands victuailles sont rassemblés au sec, dans un antre forcément bondé. Et même rituel, il faut au moins une bonne demi-heure pour arrêter un choix sur le repas du soir. Il faut dire que l’odeur des épices des spécialités de chaque stand met l’eau à la bouche !
Une fois repu et après deux ou trois échauffements sous la tente ‘Univers’, occupée par les Autrichiens du Parov Stelar Band et leur electroswing sympathique mais pas exceptionnel, direction le Titan où Basement Jaxx effectue son grand retour sur les planches, à l’occasion de la sortie prochaine de « Junto ». Les nouveaux morceaux, très orientés House, se mêlent parfaitement aux classiques « Good Luck », « Jump N’ Shout », « Romeo », « Red Alert », un « Do Your Thing ? » festif qui fera décoller les pieds du public, l’excellent « Fly Life » en clé de voûte d’un set haut en couleurs et un « Where’s Your Head At ? » en guise de climax.
Au final, la pluie n’a pas gâché grande chose de cette grande fête annuelle à laquelle on continue de croire, malgré quelques petits points rouges.
(Organisation : Couleur Café)
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