La substitution d’Edouard van Praet

Edouard van Praet a publié son nouveau single, « Remplaçable », ce 2 mai 2024, une chanson délicate et rêveuse à la basse hypnotique, aux synthés mignons et aux guitares discrètes. Entre pop et punk doux, les paroles en français à la reverb’ profonde évoquent…

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Une piqûre de rappel pour Pond…

Le nouvel elpee de Pond, « Stung ! » paraîtra ce 21 juin 2024. A ce sujet, Nick Allbrook a déclaré : ‘J'ai écrit la plus grande partie de cet album en tondant la pelouse de quelqu'un. Je suis rentré chez moi, j'ai posé mes doigts sur le piano et j'ai joué la…

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Redouane Sbaï

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mercredi, 09 novembre 2011 01:00

things.yes

Gang Gang Dance, Wilco, Nicolas Jaar, Bon Iver et les autres ont du souci à se faire.

Novembre est un mois critique pour le chroniqueur musical. Les tops de fin d’année approchent. Les jours défilent à toute vitesse et le choix devient de plus en plus pressant. Personne n’y coupe. Aussi, quand bien même le rédacteur est persuadé de tenir son top 5 bien avant les deux derniers mois de l’année, il y a toujours cette petite sortie inattendue, qui vous prend de revers et vous oblige à redéfinir ce dont vous étiez sûr à 100%. « things.yes », le premier LP de M+A est de ceux-ci. Une putain de claque. Monotreme, label qui compte dans ses rangs 65daysofstatic et This Will Destroy You pour ne citer qu’eux, vient de frapper un grand coup en prenant sous son aile ce duo originaire de Forli, en Italie. Michele Ducci et Alessandro Angioli, respectivement 19 et 22 ans, proposent dix morceaux de pop cristalline, enrobés d’une gracieuse touche d’electronica. Une pure merveille. Le genre de disque qui vous oblige à user de tous les superlatifs possibles et imaginables.

« Yeloww » ouvre la galette de manière magistrale par un coup de synthé aérien auquel viennent se greffer tour à tour une flûte espiègle et des vocalises discrètement fondues dans le paysage sonore. S’ensuivent l’enivrant « Yes.pop » et l’impeccable « Liko Lene Lisa » dont les notes de saxo pénètrent instantanément la moindre cellule cérébrale rencontrée sur son chemin. En milieu de parcours, M+A ne lâche pas sa proie et ne cesse de surprendre. Plus particulièrement sur la plage intitulée « Blå », un morceau électronique subtil et ultra-efficace, et « Ly », un Kinder surprise auditif en guise de clôture du disque. En gravant « things.yes », M+A vient de s’introduire sur la scène indie par la grande porte. Triple.yes !

 

mercredi, 26 octobre 2011 02:00

Revolutions / Live At Wembley

Preuve, s’il en est, de leur ascension surprise et éclatante, Biffy Clyro délivre un premier combi Cd/Dvd live, relatant les prouesses scéniques des Ecossais. Après avoir publié cinq albums studio et un best of, le trio mené par Simon Neil est clairement parvenu à un point culminant de sa carrière. « Revolutions//Live at Wembley » permet donc de faire le point. Des petites scènes à celle autrement plus impressionnante du Wembley Arena, Biffy Clyro a pris son temps mais son efficace mélange de Rock, Pop et Metal, est arrivé à convaincre le globe. Et ce, notamment grâce à un album imparable, « Puzzle », publié en 2007, et, surtout, des tournées mondiales interminables.

Neil et les frangins Johnston ont donc, très logiquement, immortalisé leurs riffs, les mélodies et la sueur au cœur d’un ‘Live’ d’excellente facture au niveau de la production mais un peu trop focalisé sur « Only Revolutions », le dernier LP studio de la bande. Normal, me direz-vous ; mais malgré quelques bonnes surprises (les excellentes versions de « 57 » et de « Who’s Got A Match »), il y a de quoi être déçu de ne pas y retrouver « Semi-Mental », « 27 » et « The Ideal Height » ou que l’épique « Living Is A Problem Because Everything Dies » ait perdu énormément de sa substance dans sa mouture live.

Biffy Clyro se rattrape néanmoins au niveau de l’énergie déployée sur les planches et de la puissance dégagée par des riffs, ici gonflés aux stéroïdes. Il n’en demeure pas moins que l’objet s’adresse aux fans inconditionnels avant tout, ce live n’étant pas spécialement représentatif de la discographie du trio.

 

mercredi, 26 octobre 2011 02:00

Torches

La révolution pop annoncée par le NME avant la sortie de « Torches » n’aura pas lieu. Foster The People, mené par Mark Foster et ses deux acolytes, délivre un premier LP de bonne facture mais à des kilomètres d’un quelconque soulèvement culturel. Profitant d’un buzz conséquent, les Californiens se sont faufilés sur le devant la scène en sifflotant un air entêtant qui risque fort bien d’échapper à leur contrôle. Car le « Pumped Up Kicks » de Foster The People, c’est un peu le « Young Folks » de Peter Bjorn & John, version 2011. Un refrain imparable, un sifflotement qui te reste ancré dans la cervelle jusqu’aux petites heures de la nuit et paf! T’as un tube dans les oreilles.

Foster The People connaît manifestement bien la recette et ne se prive pas pour la servir par louches entières sur son premier LP. « Torches » ne recèle effectivement rien d’autre que des morceaux hautement radiophoniques, comme les über hits « Helena Beat », « Houdini »  et « Pumped Up Kicks ». Les mélomanes en recherche de profondeur n’en trouveront certainement pas chez Mark Foster et ses potes mais passeront probablement un bon moment en écoutant ce « Torches » dont ils auront tout oublié d’ici quelques mois. Sympa mais pas essentiel.

Live : Botanique, 19/11 (Sold Out)

 

mardi, 18 octobre 2011 02:00

Presidential Suite

‘Il est quand même bizarre ce type !’ me glisse à l’oreille une amie venue également se trémousser sur les beats putassiers de SebastiAn, qui se produisait pour la première fois en Live. Et je lui ai répondu : ‘Non, pas bizarre. Juste Français’. Parce que du drapeau français on en a bouffé durant la petite heure qu’a duré le set du Parisien. Et côté ambiance, « Total », son premier LP, n’a fait trembler l’Orangerie que par intermittence.

Bilan mitigé pour le premier passage ‘live’ de l’enfant terrible d’Ed Banger. Après un hommage sympathique à DJ Mehdi qui nous a quittés il y a quelques semaines, dans des circonstances ridiculement tristes et évitables, SebastiAn, de son vrai nom Sebastian Akchoté, se place derrière ses manettes. Devant lui, une console surélevée et recouverte d’une toile sombre. Pour qu’on ne puisse pas observer ses doigts alterner du bouton ‘play’ à ‘plage suivante’ ? Parce que le set de SebastiAn consiste en un enchaînement pas bien original des extraits de son album, entrecoupés par deux ou trois plus vieux morceaux.

Derrière lui, un écran illustre les beats grossiers du bonhomme d’images souvent subversives. Des « Primary Tour », « Votez SebastiAn », « SebastiAn Président », sur fond de drapeau bleu-blanc-rouge, ponctuent le show visuel à intervalles très, voire trop, réguliers. Le DJ ne s’exprime pas, il laisse l’écran le faire à sa place. L’air pincé, il se contente de lever le doigt pour intimer à l’assistance d’hurler à sa gloire. A mi-parcours, deux drapeaux sont lâchés du plafond pour atterrir de part et autre de la scène. Deux bannières sur lesquels sont imprimés un énorme V (pour victoire, évidemment) frappé des contours de l’hexagone, lui-même recouvert du S de SebastiAn. Tiens, un drapeau belge apparaît à l’écran… Histoire que le jeune homme se souvienne de l’endroit où il se trouve ?

Et, délires mégalos mis à part, qu’en est-il de la musique, me demanderez-vous ? Et bien, pas grand-chose à signaler. Monsieur le Président a beaucoup plus soigné sa mise en scène que son set. Un mardi à 21h, il faut, déjà au départ, que l’artiste soit surmotivé s’il veut faire danser les foules. Mais tapi derrière sa console-mystère, SebastiAn ne communique pas grand-chose à ses fans, loin d’être venus en masse. L’Orangerie n’est en effet remplie qu’aux deux-tiers de sa capacité, voire moins.

Après un départ teinté par des grincements, que l’ingé son va rapidement corriger, le DJ ne trouve son rythme de croisière qu’une bonne vingtaine de minutes plus tard. Du côté du public, on gigote ici et là, mais toujours en retenue, malgré les vibrations tonitruantes provoquées par les basses. C’est qu’on ne danse pas de la même manière un mardi à 21h, comparé à un samedi à 2h du mat’ ! Et là réside tout le problème. Le spectacle politico-mégalo de SebastiAn serait passé comme une lettre à la poste en weekend, aux petites heures de la nuit. Ce soir, il n’y a donc pas eu de réel climax, hormis les tubes « Ross Ross Ross », « Embody » ou « Arabest » qui sont parvenus à secouer légèrement l’assistance. Et on passera sur la boucherie que l’artiste a opéré sur son « C.T.F.O. », ‘dé-M.I.A.sé’ au possible et ‘dubstepisé’ pour la plus grande joie des 14 à 18 ans. C’est décidé, la prochaine fois que j’irais voir SebastiAn, j’me bourre la gueule.

Organisation : Botanique

  

mercredi, 19 octobre 2011 02:00

On A Mission

Plus la peine de la présenter, la déjà fameuse Katherine Brien. C’est sous le sobriquet de Katy B que la londonienne conquiert les ondes depuis quelques mois. Passionnée de musique électronique depuis toujours, elle se fait remarquer en 2008 en poussant la chansonnette sur un morceau du rappeur Geeneus et un titre de The Count & Sinden. Son timbre de voix fait ensuite vibrer le slip des trois ténors du dubstep, Benga, Skream et Artwork, réunis sous l’étendard de Magnetic Man. C’est d’ailleurs en compagnie de ce ‘supergroupe’ que la jeune femme de 22 ans signe son premier tube, « Perfect Stranger ». La suite, on la connaît. Gros buzz, quelques scènes rapidement sold-out et un premier album directement classé en 2ème position des charts britons. Ce qui lui permet d’être nominée, quelques semaines plus tard, pour le prestigieux Mercury Award. Katy est en mission et n’a pas besoin de tapage pour le faire savoir.

Estampillée dubstep, à cause de sa collaboration opérée auprès de Magnetic Man, l’œuvre de Katy B ne se limite pas à un seul genre. Pop, electropop, trip hop, drum’n’bass, acid jazz (si si !), la jeune chanteuse ratisse plus ou moins large, en bénéficiant du concours de Geeneus et Benga. La pilule passe toute seule, notamment grâce à des morceaux comme « Katy On A Mission », « Easy Please Me », « Hard To Get » et un excellent « Lights On » au sein duquel elle reçoit le concours et le flow de Ms. Dynamite. La mission de Katy connaît malgré tout quelques grossières lourdeurs qui empâtent inutilement son premier recueil. Ainsi, on se passerait volontiers de l’assommant « Witches’ Brew », d’un « Go Away » dégoulinant de mièvrerie et d’un « Disappear » d’une platitude telle qu’il mérite amplement son intitulé.

Globalement, il est clair que Katy B n’a pas encore démontré tout ce dont elle était capable. Un petit coup de pouce de producteurs moins opportunistes permettrait probablement à la petite Anglaise d’en surprendre plus d’un. D’ailleurs, une éventuelle collaboration Katy B / Jamie XX ne serait pas dégueulasse au demeurant. Wait & See.

Live : Katy B sera sur la scène du festival ‘I Love Techno 2011’ à Gand ce 12 novembre.

 

mercredi, 19 octobre 2011 02:00

Hurry Up, We’re Dreaming

Quatre ans se sont écoulés depuis le jour où M83, alias Anthony Gonzalez, a commis l’immense, le grandiose, le luxueux « Saturdays = Youth ». La suite, on l’attendait bien évidemment de pied ferme. C’est donc un sourire jusqu’aux oreilles qu’on a accueilli l’annonce de la sortie d’un double album de l’enfant prodige. Un sourire qui s’st allongé de quelques centimètre de plus à l’écoute de l’excellent premier extrait de la plaque, « Midnight City ». Gonzalez est donc bien de retour, dans une forme olympique.

Publier un double album est toujours un pari osé. Il y a ceux qui, commercialement, se cassent les dents dans l’exercice (Ryan Adams & The Cardinals, Scott Weiland, The Knife, …) et ceux qui décrochent le jackpot (Pink Floyd, The Smashing Pumpkings, Outkast, pour ne citer qu’eux). En publiant « Hurry Up, We’re Dreaming », M83 se place définitivement dans la seconde catégorie. L’opus réunit 22 pépites divisées en deux galettes indissociables. Réfléchi, bien dosé, cohérent, ce nouvel ouvrage aidera les sceptiques à se faire une idée de l’étendue du talent de Gonzalez.

Pour le morceau « Intro », M83 a convié la non-moins talentueuse Nika Danilova, plus connue sous le nom de Zola Jesus (dont le nouvel LP « Conatus vaut également le détour) à lui prêter ses chœurs. Une mise en bouche qui renoue avec le son énorme, cinématographie, eighties et éthéré des œuvres du Français. « Hurry Up, We’re Dreaming » n’est pas foncièrement différent de la discographie antérieure de ce dernier mais permet a Gonzalez d’aller plus loin dans la matérialisation de ses idées. Des idées qu’on accueille les oreilles bien dressées, et particulièrement lorsqu’il délivre des morceaux de la trempe de « OK Pal », « Midnight City », « New Map », « Intro » et « Splendor » (pour lequel il a reçu la collaboration de Brad Laner). Des rêves de cette trempe, c’est toutes les nuits qu’on en veut.

 

mercredi, 19 octobre 2011 02:00

Sam Baker’s Album

Samiyam ou la preuve par 17 que les produits redevables de près ou de loin à Flying Lotus ne sont pas forcément et systématiquement exceptionnels. Si Samiyam, de son nom de baptême Sam Baker, voulait cet essai éponyme à son image, il lui faudra la repenser de A à Z.

Sur ce premier LP en solo, le bidouilleur originaire du Michigan renvoie indubitablement l’image d’un personnage qui foisonne d’idées mais n’arrive pas vraiment à les enrober de façon marquante ou à les disposer de manière cohérente. « Sam Baker’s Album » se limite à une suite de beats Hip Hop sans relief. Parcourir le disque de long en large, et à répétition, ne permet même pas de dégager le moindre morceau marquant. L’impression globale laissée, au terme de l’écoute de la plaque, est irrévocable : « Sam Baker’s Album » sonne cruellement comme du Flying Lotus. Ou plutôt comme une série de démos que Flying Lotus n’aurait même pas pris le temps d’achever.

Rien d’épatant, rien d’exceptionnel. A croire que toute la vigueur et les bonnes idées du projet FlyAmSam de Baker et de son mentor reposaient entièrement entre les doigts d’un seul de ses deux membres. Tout le potentiel des beats de « Sam Baker’s Album » se noie dans un travail bâclé et inachevé. Du côté de chez Brainfeeder, mieux vaut s’attarder sur les dernières galettes de Thundercat et de Lorn.

 

dimanche, 09 octobre 2011 02:00

Spanish Rose

C’est toute la chaleur de l’Espagne qui s’est invitée ce 9 octobre au Club de l’AB. Pas de match Belgique-Espagne au programme, mais le passage attendu de la jolie Lourdes Hernandèz. Derrière le ton Russian Red de son rouge à lèvres, elle venait présenter les compositions émaillant « Fuerteventura », un second recueil qui l’approche lentement mais sûrement du devant de la scène.

Le tube « I Hate You But I Love You » et ses accents folky n’ont pas échappé à l’oreille attentive des mélomanes de tous bords. Porté par une voix délicate et des accords de guitares mariant efficacement folk, americana et pop, Russian Red s’inscrit dans la lignée de ces projets tout à fait banals, mais dont le tout petit truc en plus pousse l’auditeur à s’y attarder. Et surtout davantage qu’il ne l’aurait, à priori. Ce petit plus, on le doit à Lourdes Hernandèz et à son délicieux timbre de voix rehaussé d’un léger accent hispanique.

La salle n’est pas comble mais donne cette impression, le public patientant dans sa majorité les fesses à terre. Mais l’heure de se lever a tôt fait de sonner. La jeune femme s’avance sur le podium de l’ABClub, sur le coup des 20h40. Entourée de deux musiciens, elle s’arme d’une énorme guitare avant d’entamer son set par « The Memory Is Cruel », extrait du dernier né de Russian Red. Hernandèz remercie son public d’être venu si nombreux et lui adresse quelques mots dans sa langue natale. Lorsque tu vois toutes les mains se lever, tu comprends que t’aurais mieux fait d’être un peu plus attentif pendant tes cours d’espagnol.

Des extraits de « Fuerteventura » s’intercalent entre ceux de « I Love Your Glasses », premier du nom. Acclamations pour le single « I Hate You but I Love You » placé assez tôt dans la setlist. On se dit alors que la petite va avoir du mal à tenir en haleine les petits curieux de mon genre ; mais elle finit par y parvenir à l’aide des efficaces « The Sun, The Trees », « Every Day Every Night », « Cigarettes Revisited » et « January 14th ». En bout de course, la Madrilène offre à son public une version retravaillée et interprétée dans sa langue natale du « All My Little Words » de Magnetic Fields, réintitulée pour l’occasion « Todas Mi Palabras ». Une reprise d’une reprise, comme l’expliquera la chanteuse avant d’entamer son morceau.

Au rappel, Russian Red réitère l’exercice de l’adaptation dans une version impeccable du « Baby, It’s You » des Beatles, avant de s’éclipser et de réapparaître une ultime fois pour des ‘au revoir’ acoustiques. « A Hat » clôture la prestation de la jeune femme qui s’éclipse sous les acclamations de ses compatriotes. Ils en auraient d’ailleurs volontiers goûté une quatrième part. Mais point trop n’en faut.

(Organisation : Ancienne Belgique)

jeudi, 15 septembre 2011 02:00

Oh Happy Day

Un petit tour dans le passé. Ce jeudi 15 septembre, l’AB reconstituait involontairement un épisode de la série culte ‘Happy Days’. Chemises à pois rouges et Stilettos pour ces dames, bananes gominées et blousons en cuir pour ces messieurs. Ce soir c’est Rockabilly et look fifties à tous les étages. Normal, la salle bruxelloise accueille la fratrie la plus anachronique du moment : Kitty, Daisy & Lewis.

Il y a quelques mois, l’AB annonçait le passage en ses murs des frangins Durham. Le tout en configuration salle. On imaginait bien les trois Britons remplir une ABBox mais demeurait quelque peu sceptique sur leur capacité à combler la grande salle. Finalement, au jour J, Kitty, Daisy & Lewis n’ont pas vraiment eu de quoi rougir de honte. Devant eux se dressait un parterre plein à craquer. Et la fermeture des balcons du second étage portait presque préjudice au public, qui s’est retrouvé aussi à l’étroit que dans une boîte à sardines.

Sur scène, les trois musicos au talent incomparable réservent une surprise de taille à leur public. Jusqu’ici la petite Kitty, la grande Daisy et le charmant Lewis nous avaient habitués à un set à trois, en rangs serrés. Cette fois, la famille Durham est au grand complet ; et pour cause, la progéniture a emmené papa et maman sur les routes d’Europe et au-delà ! Daddy Durham se fait discret sur le côté gauche de la scène, armé de sa guitare. Mama Weiss, elle, se cale derrière une contrebasse à l’autre extrémité de l’estrade. Au milieu, leur enfants se placent tour à tour derrière des instruments et des micros qu’ils vont s’échanger tout au long de la soirée. « Smoking In Heaven ». Le ton est donné. Swing, Rockabilly, Blues et quelques notes de Ska vont se relayer durant près d’1h20. Remarquable pour son jeune âge, la formation affiche de plus en plus d’assurance sur les planches. Entre les morceaux, la petite famille reste concentrée et switche les positions en silence. Ce qui révèle une AB distraite et bruyante, un trait qui devient de plus en plus caractéristique du public de la salle bruxelloise. Pas le temps de râler, « Don’t Make A Fool Out Of Me », interprété par Lewis, chauffe l’auditoire en trois coups de gratte.

En milieu de parcours, le trio invite un certain Eddie Thorton rejoindre la troupe. Le gugusse débarque sur le podium, trompette à la main, prêt à en découdre avec le public belge. Le Jamaïcan donne le ‘La’ du petit quart d’heure Ska. Une discipline qui opère son apparition au sein de trois morceaux de « Smoking In Heaven », le deuxième LP de Kitty, Daisy & Lewis, publié quelques mois plus tôt. « Tomorrow », « I’m So Sorry » et « Hold Me Tight » s’enchaînent ; et le gars, surnommé ‘Tan Tan’ ne s’essouffle pas une seconde. Les jeunes musicos ferment la danse sur deux moments forts, « Messing With My Life » au groove puissant et un « Say You Will Be Mine » épique. Près de 10 minutes-marathon durant lesquels chaque membre du clan Durham se relaiera le temps d’un solo.

Deux morceaux en guise de rappel et le tour est joué. Pour Kitty, Daisy & Lewis l’heure de gloire à manifestement sonné. D’aucuns ne douteront plus jamais de leur capacité à remplir et secouer une assemblée de la taille de l’AB.

Organisation : AB + Live Nation

mercredi, 17 août 2011 02:00

Marnie Stern

Si, comme votre serviteur, vous n’aviez jamais pénétré dans l’univers de Marnie Stern, avant d’écouter ce troisième recueil, la claque réservée par celui-ci vous prendra de revers sans demander son reste. Derrière cet artwork à priori très folkeux, se cache dix morceaux incandescents. Toutes guitares en avant, Marnie Stern propose un LP puissant et complexe, rehaussé par les grosses caisses de Zach Hill (Hella). Le disque s’ouvre par « For Ash », un hymne euphorisant, mené tambour roulant. La New-Yorkaise ne baisse jamais sa garde tout au long de son œuvre éponyme.

Elle en envoie plein les oreilles de ses auditeurs, plus particulièrement au sein de « Nothing Left » et « Gimme », gonflés… à la testostérone. « Marnie Stern » cogne et gratte dans tous les sens. La talentueuse guitariste clôture son œuvre par « The Things You Notice », seule plage de la plaque dévoilant une Stern posée, démontrant qu’elle peut jouer sur les deux tableaux, les doigts dans le nez. Si ce n’est pas encore fait, jetez-vous sur ce disque. En ce qui me concerne, il est grand temps d’aller fouiller dans le passé discographique de la blonde !

 

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