Tout ce que voit Girl and Girl

Girl and Girl est un quatuor australien qui implique le leader Kai James, sa tante Liss à la batterie, ainsi que de ses amis de longue date, Jayden Williams à la guitare et Fraser Bell à la basse. Melissa James a sévi, au cours des eighties, au sein du…

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Magon coincé quelque part dans la baie de La Havane…

"Havana Bay" le 2ème single du nouvel album de Magon vient de sortir. L’elpee paraîtra ce 2 juin 2023. Il s’intitulera “Did You Hear The Kids ?”. “Havana Bay” est une chanson d’été pétillante avec une touche de country rock. Le morceau est en quelque sorte à…

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Dernier concert - festival

Warhaus - 20/03/2023
Warhaus - 20/03/2023
Sebastien Leclercq

Sebastien Leclercq

A Cologne, l’Amphi festival connaîtra sa 17ème édition ces 29 et 30 juillet 2023. Mais en marge, l’orga teutonne affrète le navire MS Rheinergie à 2 reprises, ce samedi 20 mai et le 14 octobre lors d’un mini-festival, sous forme de croisière sur le Rhin. Compte-rendu de cette expérience plutôt originale, qui s’est déroulée une après-midi ensoleillée de mai.

Et il s’agissait d’arriver à l’heure, car les retardataires ne pouvaient plus embarquer à un autre endroit. A 12h pile (NDLR : ah, cette rigueur allemande), le navire quitte en effet les rives du Rhin, à hauteur du Landebrücke 1 de Cologne. La foule (c’est quasi sold out, alors que l’édition d’octobre l’est déjà) s’agglutine sur le desk du 3ème étage, afin de profiter d’une vue panoramique lors de cette croisière qui nous mènera jusque Königswinter, au sud, avant d’opérer un demi-tour.

A peine le temps de déguster une Kölsch que Wisborg brûle les planches de la proue. Il faut dire que le trio se produit fréquemment à Cologne, comme en juillet 2022, lors du précédent Amphi ou en février dernier au club Volta. Il a accru sa popularité en assurant la première partie de Lords of the Lost, lui-même propulsé vers le haut des affiches (comme au prochain Amphi de juillet ou à la prochaine croisière d’octobre) depuis sa participation à l’Eurovision, il y a quelques semaines ; et ce malgré sa place finale de bon dernier (NDR : n’est pas Lordi qui veut).

Mais revenons-en à Wisborg, donc. Se distinguant par un batteur aux allures de Viking, planté en arrière-plan, et un duo constitué d’un guitariste/chanteur et d’un guitariste/claviériste aux looks proches de Brian Moko, mais en plus jeunes et plus chevelus, sa musique oscille entre Gothic-rock (plutôt agréable) et malheureusement un métal destiné également à… l’Eurovision. Quand le band ne se complaît pas dans des mélodies plus paisibles, sur les thèmes de l’amour et la morosité, qui donnent envie de larguer les amarres. L’enthousiasme manifesté par son public déjà conquis, le cadre de la scène, le son et le light show plutôt de bonne facture, et la présence de balcons où il fait bon flâner, incitent votre serviteur à assister à l’intégralité du show. Un set, qui dans ses meilleurs moments, lorgne vers Fields of The Nephilim voire Nosferatu.

L’efficacité allemande est de nouveau au rendez-vous, puisque le laps de temps d’attente entre deux formations est plutôt bref (une bonne demi-heure). Les musicos de Die Krupps déboulent sur les planches tels des pirates s’emparant de notre navire. Il faut dire que le band allemand compte plus de 40 ans d’existence et reste une référence en matière de métal indus. Et ce sont les deux des membres fondateurs, toujours au poste, qui vont donner le tempo. Aux claviers tout d’abord, Ralf Droper (NDR : connu pour avoir également fondé Propaganda) démarre en trombe en imprimant un rythme effréné à « Ein Blick zurück im Zorn » (NDR : qui ouvre aussi l’excellent elpee, « The machinist of joy », sorti il y a tout juste 10 ans). L’autre membre originel, le chanteur Jürgen Engler, malgré ses 62 balais, continue à bondir sur scène tout en fixant le public dans les yeux. A la guitare, Nils Finkeisen balance ses riffs. Mais l’absence de son acolyte et aîné Marcel Zürcher cher comme ‘lead guitarist’ est palpable (NDR : il avait déjà déclaré forfait, en août dernier, lors du concert programmé au Casino de Sint-Niklaas pour cause de Covid). Qu’importe finalement, puisque les tubes s’enchainent : « The dawing of doom» (NDR : qui rappelle que Rammstein s’est bien inspiré de ses prédécesseurs), « Schmutzfabrik ». Et en parlant de tubes ou d’industriel, au centre du podium, cette structure de percussions forgée de cylindres métalliques qui semblent tout droit sortis d’une usine désaffectée après avoir été recyclés, est toujours bien présente. Jurgen vient régulièrement les cogner. Comme sur « Der Amboss » et « The Machinist of joy ». Autre temps fort, « Robosapien », repris en chœur par la foule ou le single « To the hilt » (NDR : rappelant son clip vidéo qui avait relancé la carrière du groupe début des 90’s). Une communion de plus d’1h30 entre un public et une formation qui malgré plus de 40 ans de parcours, semble continuer à prendre du plaisir en ‘live’ …

Vers 19h, un souci familial pousse votre serviteur à quitter le navire (au propre comme au figuré), à hauteur de Konigswater. Il ne lui sera donc pas possible d’assister aux prestations de Schwarzmann ni d’Eisbrecher pourtant très attendues. Mais une session de rattrapage sera toujours possible car ils figurent régulièrement comme têtes d’affiche lors des éditions de l’Amphi…

Wisborg + Die Krupps + Schwarzmann + Eisbracher

(Organisation : Amphi festival, Cologne)

 

La réputation de l’Amphi festival à Cologne n’est plus à faire. La prochaine édition se déroulera à nouveau fin juillet (le 29 et le 30) sur le traditionnel site de Tanzbrunnen en bordure de Rhin.

Toutes les infos ici

Et pour patienter d’ici là, le festival organise une journée à bord du bateau MS Rheinergie à Cologne, avec 2 têtes d’affiches bien connues du milieu métal/indus et EBM : Eisbrecher et Die Krupps (ils avaient déjà d’ailleurs partagé la tête d’affiche de l’édition 2014 de l’Amphi).

Cette journée se déroulera le 20 mai 2023 à Cologne, Schattenmann et Wisborg complèteront l’affiche. 

Le nombre de places est limité, mais il reste des préventes

 

 

jeudi, 27 octobre 2022 10:12

Entre ombres et lumières

Peter Hook & The Light

Si la salle de la Madeleine a l’avantage d’être située à deux pas de la gare centrale, elle peut vite virer au cauchemar quand on s’y rend en voiture. On en a fait l’expérience, ce lundi soir, suite au nouveau plan de circulation –controversé– instauré au centre-ville de Bruxelles. Un lecteur prévenu (à la suite de cet article) en vaudra deux, dorénavant. En outre, le concert avait été avancé de 20h à 19h30 (NDLR : afin de le clôturer à 22h30 pour permettre aux navetteurs de prendre leur dernier train). Conclusion : on manque la première des trois parties du spectacle.

Le set proposé ce soir est en effet découpé en autant d’actes distincts. Le premier (le plus court, d’une trentaine de minutes), était consacré aux covers de New Order, section au cours de laquelle l’inévitable « Blue Monday » a servi d’ouverture.

Après une pause d’une dizaine de minutes, le band est de retour sur l’estrade. La bande au bassiste/chanteur Peter Hook entame alors deux sessions de sa première formation fétiche : Joy Division. D’une bonne heure chacune, elles sont consacrées aux albums « Unknow pleasures », puis « Closer ». Et chaque titre respecte le ‘tracklisting’ des elpees.

Vêtu d’un t-shirt pour touriste, sur lequel est imprimé le slogan ‘United states of Belgium’, le leader déclare brièvement, en remontant sur le podium : ‘Brussels is a very important place for us. It’s the first city where we played’ (NDR : si on ne tient pas compte du Royaume-Uni, il avait foulé les planches du Plan K en octobre 1979, avant d’y revenir en janvier 1980).

Le concert s’ouvre par l’indolent « Atmosphere », dont le climat plutôt religieux finit par devenir oppressant. Plus rythmé, « Disorder » suscite davantage d’enthousiasme au sein de la foule, et déclenche un pogo, mais limité à une dizaine de personnes. Il faut attendre « She’s lost control » et « Shadowplay » pour que l’ambiance monte d’un cran. En fait, le band alterne ces ambiances, oscillant de l’ombre à la lumière. La salle est souvent plongée dans l’obscurité, mais régulièrement l’éclairage et les guitares refont surface…

Après une nouvelle pause, place donc aux plages du second elpee, « Closer ». Le percutant « Atrocity exhibition » (NDR : c’est le titre du roman de J.G.Ballard, qui a d’ailleurs également inspiré le reste de l’opus) entame les hostilités. Et quel plaisir d’entendre l’intro de basse originale d’« Isolation », ce morceau ayant été accommodé à tellement de sauces différentes par des tas d’autres artistes (NDR : et notamment Therapy ?)

Au beau milieu de « Colony », Hook entame le refrain final en chuchotant ‘God in his wisdom made you understand. God in his wisdom took you by the hand’. Une partie vocale quasi-parfaite qui tranche avec le reste de la soirée, au cours de laquelle, sa voix plus rauque semblait accablée par la fatigue (NDR : à sa décharge, il faut reconnaître que le band vient d’accomplir, jusque mi-septembre, une longue tournée aux USA). Un chuchotement qui précède une dernière minute explosive. A contrario, les longs titres qui clôturent ce chapitre, « The eternal » et « Decades » nous replongent dans le climat déprimant entretenu, à l'époque, par Ian Curtis. Pas étonnant, dès lors, que de nombreux spectateurs quittent déjà la salle.

Ces derniers risquent d’avoir des regrets ; car enfin, Peter Hook et surtout le public vont se lâcher lors du rappel, en communiant au sein d’une ambiance positive et collective. Célébrant même au passage les 48 ans du claviériste. Plus rien à jeter cette fois-ci dans les « Dead souls », « Ceremony » (petite parenthèse de retour à New Order), « Transmission ». Et bien entendu, en final, l’inévitable « Love will tear us apart », résonnant tel un hymne repris en chœur par la foule, auquel le leader abandonne volontiers son chant (et son t-shirt qu’il lance dans la fosse, terminant torse nu), pour répercuter ses accords de basse cotonneux.

Bref, si ce n’était pas le meilleur set accordé par Peter Hook and The Light ce soir, ni le meilleur endroit, ni le meilleur public, c'était un plaisir d’avoir revécu une soirée cérémoniale proche de celle du groupe post-punk le plus culte. D’autant que les reports se sont multipliés et que l’attente a été longue. Ce concert avait été reprogrammé en septembre 2021. Mais alors que les nouvelles dates avaient été maintenues en Grande-Bretagne, et postposées en France (dont l’Aéronef de Lille) au mois de mai 2022, celle-ci avait été reportée radicalement d’un an. Soit après cette interminable tournée américaine qui a sans doute bien épuisé la formation…

(Organisation : Greenhouse Talent)

 

vendredi, 19 août 2022 18:14

Une machinerie toujours bien huilée…

L’organisation Bodybeats est habituée, depuis bien longtemps, à proposer des concerts de musique EBM, wave, gothique et industrielle. Son BIM festival est de nouveau prévu début décembre, mais ce soir, il a programmé une double affiche, partagée entre Front Line Assembly et Die Krupps, en la salle De Casino à St Niklaas. Ces deux formations ont tourné ensemble, et tout particulièrement en Allemagne, en Hongrie et dans les pays nordiques, lors d’un périple baptisé ‘The Machinists reunited tour 2022’.

Et c’est Front Line Assembly qui ouvre les hostilités. En 35 années d’existence, la formation a enregistré pas moins de 17 albums studios. Dont le dernier, « Mechanical soul », paru en janvier 2021, a bénéficié du concours de quelques guests notoires, dont Jean-Luc De Meyer (Front 242) et Dino Cazares (Fear Factory). L’histoire de Fear Factory est d’ailleurs fort liée au band canadien, puisque l’un des membres fondateurs, Rhys Fulber, est passé du deuxième groupe au premier (NDR : vous suivez toujours ?)

Sur le podium, les lumières sont tamisées. Et lorsque le leader et ses deux guitaristes débarquent, on a l’impression d’être plongé dans une ambiance digne d’un film d’horreur des 80’s. Entre Oomph ! et Tool, âmes sensibles s’abstenir ! Rauque et ténébreuse, la voix de Bill Leeb évoque celle de Peter Spilles (Project Pitchfork). Les sonorités du clavier et les frappes de drums font froid dans le dos. Les compos oscillent, sans surprise, entre EBM et indus. Parfois on pense aussi à Skinny Puppy, qui possède également des affinités avec FLA. Et pour cause Leeb en était le membre fondateur. Mais l’expression sonore recèle, en filigrane, des nuances de métal et de techno-transe.

Le band est bien rôdé (NDR : il a également accompli une tournée aux States en mai et début juin 2022), mais on le sent usé par le poids des années. Et la reprise de « Rock me Amadeus », un vieux tube kitsch des eighties composé au départ par l’Autrichien Falco, en est le plus parfait exemple. Il faudra attendre le rappel, et le morceau final, « Millenium » (titre éponyme d’un elpee sorti en 1997) pour susciter un peu d’enthousiasme au sein de l’auditoire qui, jusqu’alors, se contentait d’écouter et d’applaudir poliment. Un set agréable, mais sans surprise…

Car pas de doute, une grande partie du public s’est déplacée pour assister au show de Die Krupps, dont les dates sont plutôt rares en Belgique (NDR : il faut remonter au W-festival en 2018 pour retrouver la trace de son passage). Dès que les Teutons grimpent sur l’estrade, l’ambiance monte d’un cran. Bien que varié, le public semble chaud-boulette. A l’instar de Killing Joke, Die Krupps est parvenu à traverser quatre décennies, malgré des périodes d’interruption, avec succès et en se réinventant, sans se couper de ses racines. En passant d’un EBM plutôt âpre, caractérisé par des percussions mécaniques, début des 80’s, vers les pulsions davantage métalliques, à l’aube des 90’s. Le combo s’est finalement reformé en 2005, mais il faudra attendre 2013 pour voir paraître un nouvel opus intitulé « The machinist of Joy ». Bien plus allègre et surtout dansant que ses précédents long palyings, il relance véritablement le groupe.

Dès que Die Krupps monte sur les planches, on remarque immédiatement l’absence du guitariste Marcel Zürcher (NDR : selon les échos recueillis, il serait atteint de la Covid). Mais la deuxième gratte assure alors que Jürgen Engler, le leader, bondit d’un côté à l’autre de la scène, tape sur ses tubes métalliques, malgré ses 61 balais. En outre, il n’hésite pas à venir serrer les mains de ses fans aux premiers rangs.

« Schmutzfabrik », « Crossfire », « Nazis auf speed » … les singles s’enchaînent comme autant de solides claques, que pourrait nous asséner le chanteur. Faut dire que sa carrure est aussi impressionnante que celle de Till Lindermann (NDR : ne pas oublier que Rammsteinn s’est largement inspiré du groupe de Düsseldorf pour enregistrer ses premiers albums). Le public scande en chœur (y compris après le concert) les ‘oh oh oh’ sur « Robosapien » et lors du refrain de « Wahre Arbeit - Wahrer Lohn ».

En rappel, « To the hilt » (NDR : si vous n’avez jamais regardé le clip qui est consacré à ce morceau, c’est le moment ou jamais, et il est disponible ici) et « Fatherland » clôturent un set bien riche.

Pourtant, Die Krupps aurait pu encore jouer les prolongations en nous réservant des classiques comme « Risikofaktor », « The dawning of doom » ou encore « Metal machine music ». Dommage, mais ils sont passés à la trappe. Néanmoins, il serait injuste de ne pas évoquer le climat de bonne humeur au sein duquel le concert s’est déroulé. Mais également la proximité des membres du groupe avec ses fans. Les musicos prennent d’ailleurs le temps de discuter, signer quelques autographes ou prendre des selfies en leur compagnie, avant de remonter dans leur tour bus.

(Organisation : Body beats)

 

mercredi, 17 août 2022 00:45

Hear Hear Festival 2022 : dimanche 14 août

Première édition du Hear Hear qui se déroule sur une seule journée. Il est organisé par l’équipe du Pukkelpop, festival qui s’étale, cette année, du 18 au 21 août. Trois des six scènes (sous chapiteau) du festival de Chokri Mahassine sont réquisitionnées aujourd’hui. Le nom de ‘Heat Heat’ aurait sans doute été plus judicieux, car le thermomètre va constamment dépasser les 30 degrés, même en soirée ! Mais qu’importe, les fans de rock se réjouissent de cette affiche 100% pure et dure, mêlant gloires des 90’s et étoiles montantes (NDR : quel bonheur de vivre un festival complet sans se coltiner du rap, r’n’b et autres DJ sets que nous imposent les affiches des plus grandes manifestations). Compte rendu d’un programme riche et chargé du début à la fin...

Une fois l’entrée et les contrôles de sécurité passés, on a droit à une distribution gratuite d’eau. Très appréciable vu la chaleur !

Cap à droite vers la scène baptisée ‘Yeah Yeah’, pour assister au concert de Sons. Ne comptant que quelques années d’existence et deux albums à son actif, la formation flandrienne jouit d’une belle popularité et remplit le chapiteau. Une popularité renforcée par un concours de jeunes talents, organisé par Studio Brussel, et remporté à ses débuts. Responsable d’un rock garage, le combo affiche un look qui colle à sa musique. Dans un style proche du band californien Oh Sees. Le batteur donne le ton et les guitares tapent aussi fort que le soleil sur nos têtes. Bref, la sauce prend sur chaque titre. A l’instar de son premier single, « Ricochet », qui clôt une prestation saluée par une belle ovation de la foule. Une notoriété qui pourrait bien dépasser les frontières de la Belgique, depuis que la formation a enregistré une live session KEXP…

Vu la richesse de l’affiche, on doit opérer des choix cornéliens. Ce sera Anna Calvi ou Billy Nomates programmés au même moment. Dommage pour cette dernière, car cette jeune Anglaise est la nouvelle sensation en Angleterre. Et pour cause, elle a été notamment propulsée par Sleaford Mods qui l’a invitée à participer à l’enregistrement de son son single « Mork n mindy ». Son concert prévu pendant la pandémie au Botanique en 2021 avait dû être annulé. Il faudra guetter son retour en salle.

Anna Calvi avait réalisé des débuts tonitruants, en publiant deux elpees chez Domino en 2011 et 2013, et en accordant un concert mémorable à l’AB, en novembre 2011. Avant de disparaître des radars jusque 2018, année au cours de laquelle elle va graver « Hunted ». Sobre, elle débarque sur l’estrade, vêtue d’un chemisier blanc et d’un pantalon de couleur noire. Tenant fermement sa guitare en main, elle n’est secondée que par un batteur et une claviériste, plantés sur les côtés, en arrière-plan. Tour à tout haut-perchée ou douce et murmurée, sa voix navigue sur une musique qui oscille entre soul/blues de girl power (à la PJ Harvey) et rock gothique plus ténébreux (réminiscent de Siouxsie). Quant aux références masculines elles sont davantage à aller chercher du côté de Richard Hawley, Jeff Buckley voire du duo Nick Cave/Blixa Bargeld, même si elle une attitude beaucoup plus pondérée et statique sur les planches. En fait, elle n’a pas besoin d’en faire des tonnes, sa réserve contrastant avec cette voix dont les montées en crescendo sont impressionnantes. A l’instar de « Desire », morceau-phare dont on aimerait chanter le refrain avec elle, mais où on se sentirait ridicule face à cette diva des temps modernes.

Girls Against Boys s’était montré tout aussi discret, depuis la sortie de son dernier Ep (« Ghost List ») et son passage aux Nuits du Bota, en 2013. C’est donc enthousiaste que votre serviteur file retrouver l’une des formations les plus ‘underrated’ des 90’s. Une vraie injustice pour ce groupe initié par le batteur de Fugazi, en regard de ses prestations scéniques, et ses albums parus sur le label Touch and Go (NDR : nonobstant un séjour sur le major Geffen, afin de publier « Freak on Ica », peu apprécié par le band qui n’interprètera d’ailleurs aucun titre de cet elpee, sur les planches). Et cet après-midi force est de constater que sa musique n’a pas pris la moindre ride, libérant une énergie directe et intacte sur le podium ‘Gimme Gimme’ (‘shock treatment’ serions-nous tentés d’ajouter). Scott McCloud au chant et à la guitare, Eli Janny aux claviers et en backing vocal, alignent rapidement les tubes entre punk/hardcore et noisy. A la basse, Johnny Temple est moins excentrique mais tout aussi efficace, se réservant notamment des solos sur « Crash 17 ». Derrière ses fûts, Alex Fiesig se charge de soutenir l’ensemble. Le tout dans un climat de bonne humeur. Une bonne humeur qui contamine les premiers rangs du public. Ainsi, quand Scott s’emmêle les pinceaux en annonçant « Disco 666 » au lieu de « Distracted », il se reprend avec humour (‘Oh yeah sorry we are playing « Distracted », I’m really… distracted’). « Superfire », « Bullet proof cupid » et l’inévitable « Kill the sex player » en final ont littéralement achevé votre serviteur qui avait presque oublié la chaleur suffocante, transpirant autant que le band, mais savourant pleinement ce come-back attendu. Le band clôturait ainsi sa tournée de festival européens, avant d’affronter les USA. Et, il a promis de revenir dans des salles du Benelux et européennes rapidement. Il faudra donc scruter les dates de concerts pour ne pas rater ce retour…

Tout a été dit 100 fois, et beaucoup mieux que par moi’ indiquait Boris Vian.  On se servira de la même formule pour Whispering Sons, l’une des formations belges qui tourne le plus dans les salles et festivals noir-jaune-rouge. Vous n’aurez aucune peine à retrouver un de ses comptes rendus qui lui est consacré sur Musiczine.

Car le set suivant, celui de Parquet Courts, beaucoup plus rare en Europe, embraie. Après avoir été bluffé lors de son passage aux Inrocks, en 2014, ses prestations scéniques suivantes avaient un peu moins convaincu, malgré la confection d’albums de bonne facture, enregistrés le plus souvent sous la houlette d’illustres producteurs. Des échos de son dernier concert, accordé au Grand Mix de Tourcoing, avaient toutefois incité votre serviteur de revoir son jugement. Et effectivement, les New-Yorkais vont livrer le set le plus surprenant et tonique de la journée. Exit le côté exclusivement punk/garage lassant des débuts et place à des pistes étonnantes qui se prêtent bien à l’atmosphère poussiéreuse du festival. D’un côté le chant punk, la voix rauque et les accords de guitare rugueux d’Andrew Savage. De l’autre, les accès électro-psychédéliques d’Austin Brown abordés dans l’esprit de Happy Mondays. « Walking a downtown pace » (issu du dernier « Sympathy for life » sorti en 2021) interprété en milieu de set en est la parfaite illustration. D’autres compos encore se nourrissent de percus en tous genres, de la clarinette et des sifflets dans un climat de carnaval. Pas étonnant dès lors qu’un morceau intitulé « Mardi gras beads » figure dans la setlist. Même s’il est étonnamment plus paisible est proposé en fin de parcours. Quoiqu’il en soit la sauce a bien prise et si le public n’avait répondu qu’à moitié présent, il était enthousiaste et semblait totalement ravi de la performance.

Plus de monde paradoxalement se masse devant la ‘main stage’ pour le show de Wolf Alice. Alors, certes, la jeune Ellie Rowsell est responsable d’un pop-rock rafraîchissant et parfois énergique. Mais à l’image de son look et maquillage cosplay, elle semble plutôt plaire à un public bien plus jeune. Ce qui n’est pas plus mal, afin que ce festival ne se cantonne pas aux quadras ou quinquas déjà très nombreux.

Mais l’attention de votre serviteur se focalise sur un autre band de jeunes en devenir : Squid. Outre-Manche, il constitue une des nouvelles sensations aux côtés de Fontaine DC, Black Country New Road et autre Shame. Après un premier passage au Sonic City, fin 2019, et un autre encore plus attendu à l’Orangerie du Botanique deux ans plus tard, l’intérêt pour ce groupe ne cesse de croître (NDR : d’où sa programmation en ce début de soirée). Pourtant, la setlist de ce soir va décontenancer. Moins directes que d’habitude, les compos sont tirées en longueur (sept morceaux en tout et pour tout). De quoi décourager bon nombre de spectateurs. Et pourtant les plus patients seront récompensés lors du final, « G.S.K. », un titre cuivré caractérisé par son superbe envol à la trompette, et « Narrator », dont la montée en crescendo est particulièrement vivifiante. Dommage donc pour cet allumage tardif ainsi que l’absence de standards comme « Houseplants » qui auraient pu faire exploser le set. Mais l’audace de ce jeune combo est à saluer.

Car si la foule quitte peu à peu Squid, c’est aussi pour se placer idéalement devant la Main Stage afin de profiter pleinement du concert de Liam Gallagher. Pour le peu, on se croirait dans l’enceinte d’un grand stade mancunien (NDR : non pas United, l’autre), face à un auditoire chaud bouillant ; mais curieusement ici, réunissant une majorité de jeunes. Lumières tamisées sur l’estrade et écran géant disposé en arrière-plan, c’est le concert de la journée où il y a le plus de matos déployé. Le trublion de la britpop est entouré d’un band conséquent et de deux choristes black, plutôt charmantes. Elles lui seront bien nécessaires, sa voix rencontrant régulièrement des moments de faiblesse. La rampe qui s’avance au milieu de la fosse, en revanche, ne servira à rien, puisque le chanteur adopte sa posture habituelle, mains dans le dos, le micro incliné et collé entre ses lèvres et son nez. Et comme s’il revenait tout droit d’une matinée à la pêche, il est vêtu d’un chapeau qui cache une partie de son visage, et d’un parka/coupe-vent qu’il ne quittera jamais, malgré la chaleur étouffante ; ainsi, ses auréoles sous les bras vont s’étendre au fil du temps. Il fallait s’en douter, les quelques titres dispersés parmi les reprises d’Oasis ne provoquent pas la même euphorie. Pourtant le récent « Better days » (issu du dernier opus sorti cette année) est joué avec entrain, maracas à la main. Mais non ce que le public veut, c’est scander en chœur des hymnes (NDR : quand on vous parlait d’une ambiance de stade), à l’instar de « Rock’n’roll star ». Et surtout lors final « Wonderwall », entonné en partie par ce public. Ce qui rendra le cadet des Gallagher un peu moins bourru que d’ordinaire (‘Yeah it’s pretty good’ s’exclame-t-il avant de se remettre à chanter). Bien que tiré en longueur, son énième tube, « Champagne supernova », va pourtant enchanter un public qui balance les bras avant de réserver une ovation à William John Paul (NDR : c’est son véritable prénom !). C’est sûr, à l’applaudimètre, il était la grande vedette de ce festival.

Que dire alors des deux autres têtes d’affiche qui se succèdent sur la scène principale ? Les Pixies semblent déjà moins attendus. Sans doute parce qu’ils se sont déjà produits sur la plaine de Werchter, un mois plus tôt, et une semaine plus tard, à l’Atelier du Luxembourg. En outre, la setlist réunit une majorité de morceaux moins connus et même quelques covers dont on se serait bien passé (NDR : en final, celle de Neil Young va asséner un véritable coup de massue au public). De quoi décourager bon nombre de spectateurs lambda. Fan du groupe, votre serviteur assiste à l’intégralité du concert, mais Frank Black semble vraiment décidé à se la jouer folk, ce soir. Ne lâchant sa guitare acoustique, pour empoigner une électrique, que trop épisodiquement. Pour peu que l’ambiance décolle un peu, elle rechute aussi vite. D’ailleurs le « Where is my mind », scandé en compagnie des fans en fin de parcours, ne parviendra pas à atteindre ce que Liam Gallagher était parvenu à récolter juste avant. Et il ne fallait pas compter sur la communication des musicos qui, même lors des adieux, marquent un moment d’hésitation avant de s’avancer sur l’avant-scène afin de saluer son auditoire...

Pour Editors en revanche, l’entrain et la sympathie sont toujours au rendez-vous. Les derniers singles « Heart attack » (en ouverture) ou « Karma Climb », aux sonorités plus electro, tout en parvenant à conserver cette ligne de basse et ses accès post-punk, passent assez bien la rampe. Pourquoi, dans ce plat pays, ce groupe récolte autant de succès et est systématiquement programmé en haut de l’affiche, alors qu’il se produit dans des plus petites salles ou des festivals mineurs, ailleurs ? Néanmoins, le band tient la route et a contrario des Pixies, incorpore judicieusement des singles tout au long de son set. Maintenant, si on souhaite écouter une musique plus originale, il est préférable de s’aventurer du côté de l’une des deux autres scènes...

En assistant au concert de Thurston Moore, par exemple, qui ne doit cependant compter qu’un petit millier de fans aujourd’hui, en Belgique… Mais comme le veut l’adage ‘les absents auront tort’ ! Tout comme Squid qui foulait les mêmes planches auparavant, il est nécessaire de s’armer de patience et d’être ouvert d’écoute ; car seuls six à sept titres seront dispensés sur la bonne heure de concert. Aux guitares, l’ex-leader de Sonic Youth et l’ancien This Is Not This Heat, James Sedwards, tissent méticuleusement leurs riffs hypnotiques. Mais surtout, il y a cette ligne de basse, discrète mais efficace, qui vient taquiner cette texture, empêchant ainsi les morceaux de sombrer dans la répétition et la lourdeur. En faisant remarquer cette nuance à un confrère, ce dernier me précise que cette bassiste n’est autre que Debbie Googe, celle de My Bloody Valentine. Pas étonnant dès lors que ses interventions soient épatantes. Et s’il fallait épingler un titre du concert de Thurston Moore Group, le choix se porterait sur « Hashes » qui passe particulièrement bien en live.

Petite parenthèse le seul DJ set de la soirée répond au patronyme de The Avalanches. Certes on aurait préféré la présence de Vitalic comme initialement prévu (surtout après son show époustouflant à l’AB et la sortie d’un dernier double album de bonne facture, intitulé « Dissidænce »), mais les organisateurs l’ont au final fait glisser à l’affiche du festival qui se déroule ici dans quelques jours. Pourtant, les réservistes assurent parfaitement le remplacement. Ces deux Australiens mixent et bondissent derrière leurs platines. Et arrivent à encore faire bouger une foule de clubbers que l’on n’avait pas trop remarquée sur la plaine jusque-là.

Une première édition plutôt réjouissante donc, même si l’on pouvait légitiment se poser la question de savoir si une deuxième édition pourrait encore se dérouler l’année prochaine ? Ce n’est malheureusement pas une certitude, vu qu’il n’a enregistré que 12 000 spectateurs sur la journée…

(Organisation : Pukkelpop)

Sons, Anna Calvi, Girls Against Boys, Whispering Sons, Parquets Dourts, Wolf Alice, Liam Gallagher, Thurston Moore Group, Pixies, The Avalanches, Editors

Voir aussi notre section photos ici

 

 

 

jeudi, 04 août 2022 16:51

Suikerrock 2022 : vendredi 29 juillet

Changement de site pour cette nouvelle édition. On passe de la grand place (conviviale mais exigüe) à une véritable aire de grand festival, au pied de la raffinerie tirlemontoise. Après le concert de Zucchero la veille (NDR : quand on vous parle de sucre…), et ceux de Chemicals Brothers et Tom Jones, les deux jours suivants, place à une belle affiche bien rock, ce vendredi soir.

L’organisation s’est bonifiée, elle aussi. Dès la sortie de la gare, des navettes de bus permettent de rejoindre le site en une dizaine de minutes. On appréciera la gratuité des parkings et de ces bus, comparé à des festivals de grande ampleur, comme Werchter. Le nouveau site est impressionnant. Une première découpe met en exergue une grande roue illuminée et une scène sur laquelle les DJs et clubbers se succèdent (c’est devenu à la mode) et où un bon tiers de la foule se masse en permanence. Sur la deuxième, kots de nourriture, boissons, et autres stands des sponsors attirent aussi la foule, et proposent notamment des places assises. Et enfin, tout à gauche, se dresse le podium sur lequel trois groupes vont se succéder ce soir.

Cette soirée débute peu après 20 heures par Therapy ? ‘What else ?’ serait-on tenté d’écrire, tant les fervents Irlandais ont le don de mettre le feu aux planches et l’ambiance dans la foule, toujours le sourire aux lèvres et en balançant leurs traditionnels riffs noisy. C’est par « Nausea », single d’ouverture d’un de leurs premiers albums (NDR : « Nurse » sorti en 1992, qui recèle aussi le single « Teethgrinder » joué aussi ce soir), que le band ouvre les hostilités. Très vite, et tout particulièrement dès « Stories », l’ambiance monte d’un cran (et ne redescendra plus). ‘We help each together’ insiste le leader Andy incitant l’auditoire à reprendre les refrains en chœur. La reprise de Joy Division, « Isolation » puis « Diane », à nouveau scandé par la foule, peut le conforter. Au beau milieu de « Potato Junkie », les comparses du drummer lui demandent :  ‘Nell, let drum like a motherfucker’. Et aussitôt il s’exécute à travers un solo de batterie. Les singles s’enchaînent et le set s’achève en force par « Die laughing », « Nowhere » et « Screamager » avant que le band ne recueille une salve d’applaudissements méritée.

White Lies est une formation rompue aux festivals, en Belgique. C’est donc avec plaisir qu’on la retrouve dans un cadre (un peu) plus restreint. Même recette pour eux aussi, Harry déboule tout sourire comme un jeune premier sur le podium. Et le combo attaque directement par son plus grand tube, « Farewell to the fair ground », enchaînant par les envolées de « There goes our love again ». Avant de traverser une période au cours de laquelle il s’égare dans la banalité, illustrée notamment par les titres issus du dernier opus sortis en 2022. « Am I really going to die » et « I don't want to go to Mars » passent plus difficilement, peut-être aussi par manque de recul par rapport à ce récent elpee. En fait, bien que toujours agréable à écouter sur disque et à voir en concert, le band londonien a toujours du mal à nous épater, à faire sortir l’une ou l’autre étincelle de ses concerts. A l’instar du final « Bigger than us » ; car il aurait été préférable qu’il soit transcendant plutôt que bien maîtrisé.

‘The Circus never dies’ scandait quelques heures plus tôt White Lies. On serait tenté d’utiliser le même slogan pour qualifier les prestations de The Sisters of Mercy. Qu’écrire encore sur un band qui n’est plus que l’ombre de lui-même depuis bien longtemps. A l’image des deux guitaristes multipliant les longues poses et autres mimiques durant le show ; et qui nous font regretter les originels Wayne Hussey et Craig Adams. Pourtant, ce soir, l’ensemble de la prestation est moins catastrophique qu’à l’accoutumée. Comme c’était déjà le cas lors des deux récentes soirées à l’Ancienne Belgique, des titres inédits vont étoffer la set list. Et presque faire oublier que le dernier des trois albums studio date de plus de… 30 ans ! Le ténébreux leader Andrew Eldritch semble de bien bonne humeur multipliant les interventions auprès du public. Et si elles sont brèves, c’est plutôt rare dans son chef. Sa voix ne semble plus défaillir, remballant même son backing vocal à un moment de la soirée. Ce qui confère un caractère un peu plus sympathique et enjoué au show. Même s’il valait mieux être dans les premiers rangs pour s’en apercevoir. Car les traditionnels fumigènes et lumières sombres lardés de spots projetés depuis l’arrière de l’estrade n’offrent que peu de visibilité. Était-ce une exigence du groupe ? En tout cas, aucune image vidéo n’est diffusée ; dès lors, les écrans géants ne projettent que des images sans intérêt tout au long du show (NDR : des extraits de mangas et séries B des années 80). Au niveau de la set list elle ne varie guère des autres dates de cette tournée. On épinglera la trilogie « Alice », « Giving ground » et « Marian » en interlude qui réveille le public et déclenche quelques pogos au sein du noyau dur des fans, dans la fosse. Une large place est laissée au troisième opus (NDR : « Vision Thing », le moins bon des trois, selon l’humble avis de votre serviteur), qui souffre d’accès plutôt métalliques, dont « More », « Doctor Jeep » et « Detonation Boulevard ». En final, l’inévitable « Temple of Love » puis « This Corrosion » déclenchent les derniers pogos. Le public, composé largement de milliers de fans quadras (voire quinquas), toujours conquis d’avance, semble avoir apprécié un show moins pathétique que de coutume.

(Organisation : Suikerrock)

THERAPY ? + WHITE LIES + THE SISTERS OF MERCY

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mardi, 28 juin 2022 08:11

The Chats : et si on en parlait…

Après les concerts de Wet Leg, Dry Cleaning ou encore Squid, le Botanique accueillait, juste avant les vacances, celui d’une nouvelle sensation : The Chats. Malgré une discographie limitée (deux Eps parus en 2017 et un single, « Smoko », qui a fait le buzz sur Youtube en comptabilisant plus de 16 millions de vues), il est rapidement devenu l’un des groupes à suivre. Depuis, la formation australienne a sorti son premier elpee, « High Risk Behaviour » (NDR : un titre qui s’inspire du sport pratiqué par le drummer, skateur professionnel). Sorti fin mars 2020, il avait été quelque peu éclipsé par la pandémie.

Dans les couloirs du Botanique, il est agréable de croiser de nombreux jeunes dont la moyenne d’âge oscille autour de 20 ans, au sein d’un public relativement international.

Mais la question habituelle se pose dans ce cas de figure : le show de ce soir sera-t-il à la hauteur du buzz provoqué par l’ascension fulgurante de ce band juvénile ? D’emblée on peut répondre : oui. !

« Nambored » donne le ton. Une courte intro à la batterie suivie d’un déferlement de riffs. C’est un peu comme si GBH, Toy Dolls ou The Adicts (dont la typographie semble avoir aussi été imitée) faisaient peau neuve. Ou que NOFX mettait de côté ses aspects foutraques.

Les compos vont s’enchaîner, tambour battant, entrecoupés de quelques brefs commentaires adressés à la foule. Dont l’annonce de l’anniversaire du bassiste, et chanteur, Eamon Sandwith (24 ans). Un gâteau est même amené sur scène par la crew, avant que le guitariste encourage la foule à scander le traditionnel ‘Happy birthday to you’.

En deuxième moitié de set, les singles se suivent en rafale, « 6L GTR », « Struck by Lightning », « Identity Theft », etc. Mais surtout « Smoko » puis « AC/DC CD » qui contribuent à conserver l’intensité des pogos, qui ne cesseront jamais de tout le concert, par ailleurs.

La prestation s’achève par « Pub feed », encore un single. Soit 25 titres courts et incisifs de deux bonnes minutes pour un total de cinquante minutes.

On suivra de près l’évolution de cette formation australienne, et en particulier son accueil à Werchter ce vendredi 1 juillet, ou encore le toujours délicat deuxième elpee, « Get fucked », dont la sortie est prévue pour ce mois d’août 2022.

Et on en reparlera de The Chats

(Organisation : Botanique)

Le Sinner’s day s’est battu contre vents et marées afin de conserver la tête hors de l’eau ; et finalement, s’est associé au W Festival, pour se maintenir à flots, pendant et après la Covid. Préalablement à l’édition hivernale prévue du 29 au 31 octobre, l’édition estivale du Sinner se déroulait du vendredi 24 au 26 juin à Ostende. Compte rendu du premier jour.

Après avoir laissé passer les orages et surtout les embouteillages qui conduisent au littoral, votre serviteur débarque en début de soirée. Sis à deux pas de la gare, le festival est organisé au sein d’un grand parc, entouré d’étangs enjambés de petits ponts. Un cadre agréable, féérique même, comparable au Minnewaterpark, où est organisé le Cactus à Bruges. Ou dans un style goth, comme l’Amphi festival de Cologne, aménagé le long du Rhin. La capacité du site est cependant limitée ; et à vue d’œil, il doit y avoir quelques milliers de participants. En espérant que cette fréquentation puisse permette aux organisateurs (par ailleurs fort sympathiques) de rentrer dans leurs frais.

Votre serviteur aurait souhaité assister au set du groupe belge Ultra Sunn, programmé en ouverture, à 12h30. Un duo réunissant Gaëlle aux synthés et Sam au chant. Quelque part entre cold-wave et EBM, mais revu à la sauce techno, son style évoque DAF, John Maus voire le défunt Soldout. A revoir dans d’autres circonstances…

A 19h30, W.H. Lung grimpe sur l’estrade. Il avait fait forte impression au Botanique, un mois plus tôt. A ce jour, il compte deux elpees à son actif, « Incidental Music » en 2019 et « Vanities », en 2021, bien reçus par la critique.  Malgré leur jeune âge, les Mancuniens semblent déjà bien à l’aise sur les planches. Plantés de chaque côté du podium, le bassiste et le guitariste se montrent aussi discrets qu’efficaces. A l’arrière, le drummer est également effacé, mais bien concentré sur son sujet. Et au centre, une claviériste au look purement british et surtout excentrique ainsi qu’un chanteur aux cheveux bouclés, dont le physique et l’attitude évoquent Nic Offer (NDR : le leader de !!!) communiquent leur bonne humeur, s’embarquent dans des chorégraphies ou se relaient au chant. Rafraîchissantes, les compos baignent au sein d’une synth-pop imprimée sur un rythme dance ou punk, à laquelle on aurait ajouté quelques accents empruntés à Metronomy. Une découverte qui fait mouche au milieu des vielles gloires qui se produisent lors de ce festival.

Grosse déception en revanche pour le concert de IamX. Celui-ci avait publié un elpee durant la pandémie. Intitulé « Machinate », il compilait des sessions ‘live’, interprétées online pour les fans. Réputé pour ses shows époustouflants, à l’instar de ceux qu’il avait accordé à la Madeleine ou l’AB, Chris Corner revient à Ostende, mais dans un projet solo. Affichant un look définitivement androgyne (longue chevelure blonde, sweat élégant à capuche derrière lequel il se cache parfois), il revisite son répertoire. Un peu trop, car on a parfois des difficultés à reconnaître ses compos. Le plus bel exemple ? « After every party I die ». Faut dire que les arrangements sont saturés de sonorités de basses émanant d’un clavier et d’une table de bidouillages. Les fidèles aficionados, comme sortis d’une exhibition manga, se pressent aux premiers rangs. En général, ce public est conquis d’avance, mais là on se rend compte qu’il n’est pas trop enthousiaste…

The Mission est un des groupes préférés de votre serviteur. Donc, il sera nécessaire de prendre beaucoup de recul pur rester objectif afin de commenter la prestation du band issu de Leeds. Il est enfin à l’affiche de ce festival, après plusieurs reports et reprogrammations. ’C’est un plaisir d’être là enfin, on aurait dû jouer… je ne sais même plus à quelle date, mais le principal c’est qu’on soit ici’ s’exclame d’ailleurs Wayne Hussey, enclin à entrer en communion avec ses fans. Le set s’ouvre par l’inévitable « Beyond the pale », déjà repris en chœur par les aficionados agglutinés aux premiers rangs. Les tubes s’enchaînent. Seul « Metamorphosis » (issu de « Another fall from grace », paru en 2016) vient se glisser au milieu des singles parus au cours des 80’s et 90’s. Le band s’autorise un débordement de timing. 50 minutes sont prévues, The Mission s’en octroie une bonne heure. On regrettera cependant un son globalement mal maîtrisé et l’un ou l’autre raté à l’allumage. Mais les fans les plus conquis (dont votre serviteur) auront savouré la prestation du quatuor (les trois membres originels et un batteur fraîchement incorporé au sein du line up). En attendant un retour en salle qui passera par Arlon le 7 août (au lendemain du Mera Luna festival en Allemagne) et à Louvain (Het Depot), le 22 avril 2023.

Setlist : “Beyond the Pale”, “Hands Across the Ocean“, “Like a Hurricane“, “Metamorphosis”, “Severina”, “Butterfly on a Wheel”, “Wasteland”, “Tower of Strength”, “Deliverance”

Initialement prévu comme tête d’affiche, Front 242 a été remplacé par Echo and the Bunnymen, qui se charge de clôturer la soirée. Très vite la différence de qualité du son est palpable (par rapport aux autres sets de la soirée). Le côté pro et bien rôdé des compos y est sans doute la meilleure explication. Toujours vêtu de son long imperméable et chaussé de lunettes fumées (qu’il ne quittera jamais tout au long du concert), Ian McCulloch reste placide, raide comme un piquet, derrière son micro. A sa droite, le guitariste Will Sergeant, l’autre membre fondateur du band, en 1978 (NDR : encore un groupe qui fête plus de 40 ans d’existence !), est fidèle au poste. Les trois autres musicos sont plus jeunes. Plongés cependant dans l’obscurité, ils prennent le soin de se fondre dans l’esprit de la musique des Hommes-Lapins. D’ailleurs, les 5 comparses sont plutôt statiques. Ce qui ne les empêche pas d’enchaîner les titres sans jamais provoquer le moindre instant de lassitude au sein de la foule. De « Going up » (issu du tout premier album « Crocodiles ») en ouverture à « The cutter » joué en rappel, le set est particulièrement fluide. « Nothing lasts forever » est prolongé par la reprise du « Walk on the wid side » de Lou Reed. Et en final, le combo ne va pas oublier « The killing moon » (issu de « Ocean rain », ce titre date de 1984), un morceau toujours d’actualité, car il a servi à de nombreuses BO). Le band de Liverpool quitte alors sobrement la scène après quelques remerciements polis et une bonne heure quinze de prestation.

Setlist : “Going Up”, ”All That Jazz”, “Flowers”, “Rescue”, “Dancing Horses”, “Over the Wall”, “Seven Seas”, “Bedbugs & Ballyhoo”, “Nothing Lasts Forever/Walk on the wild side”, “Never Stop”, “Lips Like Sugar”.

Rappel : “The Cutter”, “The Killing Moon”.

A noter qu’à côté de la scène principale, se relayaient en permanence des DJs sous un chapiteau rebaptisé ‘Batcave’. Et où une bonne cinquantaine de spectateurs se regroupaient pour s’autoriser un pas de danse tout au long de la journée… replongeant ainsi dans l’ambiance des soirées gothiques du défunt ‘Steeple Chase’ de Waregem, du ‘Coquin’ à Tournai ou des clubs new-wave de la ‘Bodega’ à Bruxelles.

(Organisation : Sinner’s day)

ULTRA SUNN, W.H. LUNG, IAMX, THE MISSION, ECHO AND THE BUNNYMEN

 

 

samedi, 18 juin 2022 18:53

Sans la fin, on restait sur sa faim…

Si la température extérieure atteint des sommets en ce samedi 18 juin 2022, à l’intérieur de l’Ancienne Belgique, il fait aussi étouffant ! Mais que ne ferait-on pas pour revoir, à nouveau, les maîtres berlinois de l’Indus ? D’autant plus que son concert a été reporté à maintes reprises ; si bien que le band a rebaptisé sa tournée ‘Year of the tiger’ au lieu du ‘Year of the rat’ initial.

Le concert est sold out et une seconde date est programmée ce lundi. Faut dire que Blixa Bargeld et ses acolytes sont particulièrement respectés à l’AB. D’ailleurs, le combo avait fêté son 25ème anniversaire d’existence, en 2005. Pour la circonstance, un ‘live’ avait même été enregistré. Et dans la foulée, il y avait soufflé ses 30 et 35ème bougies. Ce dernier événement avait ainsi coïncidé avec la sortie du pénultième elpee, « Lament ». Cette nouvelle tournée a cependant été organisée dans le cadre de la sortie du dernier elpee, « Alles in Allem », paru il y a tout juste un an.

Ce soir, la setlist est d’ailleurs constituée essentiellement de morceaux issu de ce long playing, une œuvre, en général, bien reçue par la critique. Première constatation, les morceaux sont imprimés sur un tempo plutôt lent et évoluent au sein d’un climat sensuel et ténébreux qui correspond parfaitement à l‘esprit du groupe ; un climat entretenu par la voix grave du maestro Blixa qui ravit les nombreux aficionados, dont la plupart se savent en terrain conquis. Pourtant, dans l’ensemble, le set manque de relief. Il y a bien le mélodieux « Nagorny Karabach », mais il faudra attendre la fin de parcours, soit lors du second rappel, pour véritablement s’enthousiasmer, moment choisi par Einstürzende Neubauten pour attaquer « Rampe » et le fabuleux « Let's Do It a Dada », au cours duquel on verra (enfin) le percussionniste N.U. Unruh (NDR : qui est à l’origine de la fondation du groupe, tout comme Blixa) se déchaîner sur ses percussions expérimentales, constituées essentiellement de ferrailles. Toute la soirée, malgré la chaleur, il aura supporté un chapeau et un masque de protection. Sur ces deux morceaux, il parvient à galvaniser la foule qui a certainement dû regretter un réveil si tardif ainsi que l’absence de titre phares comme « Sabrina », « Redukt » ou « Die Interimsliebenden » …

Setlist : “Wedding“, “Möbliertes Lied“, “Nagorny Karabach“, “Die Befindlichkeit des Landes“, “Sonnenbarke“, “Seven Screws“, Grazer Damm“, Alles in Allem“, “Zivilisatorisches Missgeschick“, “How Did I Die?“, “Am Landwehrkanal“, “Ten Grand Goldie“, “Susej“

Rappel : “Taschen“, “La guillotine de Magritte“, “Tempelhof“

Rappel 2 : “Rampe“, “Let's Do It a Dada”

(Organisation : Ancienne Belgique)

Soirée de clôture pour l’édition 2022 des Nuits du Bota. Alors que DIIV se produit sous le chapiteau, un autre concert focalise l’attention d’un public branché indé/rock : celui de Wet Leg. Ce groupe s’était illustré fin 2021, lors de la sortie de ses deux premiers singles, vus des millions de fois sur les plateformes de streaming. Et aussi en décrochant cinq nominations aux NME Awards 2022, avant la sortie d’un premier elpee en avril dernier. Mais on peut déjà vous l’annoncer : le concert ne sera pas vraiment à la hauteur de ce buzz !

Heureusement les premières parties sont souvent le théâtre de bonnes surprises. Le Grand Salon (NDLR : baptisé le Musée le reste de l’année) est déjà bien rempli lorsque les locaux Ada Oda grimpent sur l’estrade. Et ses fans sont enthousiastes. Dans le public, juste à côté de votre serviteur, s’est glissé un vieil homme très élégant : Frédéric François. En fait, il s’agit du père de Victoria Barracato, la chanteuse du groupe. Elle accompagnait déjà son papa en duo dans certaines émissions de variété, il y a une bonne dizaine d’années. Heureusement, la musique proposée par le band, ce soir, sera résolument rock, teintée d’une petite touche de surf. Et pour en être persuadés, les membres du combo ont choisi des accoutrements estivaux mais bien punks…

Victoria est épaulée par des musicos expérimentés, dont le bassiste Marc Pirard ainsi que les guitaristes Alex De Bueger et Aurélien Gainetdinoff.

L’aspect binaire, limite schizophrène des compos et les paroles exclusivement chantées en italien constituent l’originalité de sa musique. Et parfois, elle nous fait penser à une variété un peu kitsch dispensée dans les shows télévisés en Italie. Les trente petites minutes du set sont toutefois bien remplies, les gratteurs s’autorisant des envolées de guitare rock garage, alors que la prima donna va manifester un dynamisme auquel on ne s’attendait pas…

Passons à univers diamétralement différent. En l’occurrence, celui des Américains Water From Your Eyes. Si à l’origine, la musique de ce duo baignait dans l’électro-pop, depuis la sortie de son cinquième opus, « Structure », elle a adopté un style indistinct, voguant quelque part entre rock, post-punk et synth-pop. De petite taille, la chanteuse semble effacée, alanguie, sa voix est même censée accentuer cette impression. Cependant, son air de ne pas y toucher intrigue et lui confère une certaine forme de charme. Entre ironie et introspection, elle parvient même à nous entraîner au cœur de son monde.  Déroutante, la musique Water From Your Eyes est alimentée par des riffs de guitares hypnotiques et contagieux. Difficile de croire que le combo est issu de Brooklyn, comme Big Thief ou A Place To Bury Strangers. En outre, l’énergie libérée en ‘live’ donne envie de suivre attentivement l’aventure de cette formation. 

La salle est bondée lorsque Wet Leg débarque. Il est 22 heures. On dénombre, quand même, pas mal de jeunes (sans tickets) à l’extérieur du Grand Salon, aussi. Pas étonnant, quand on sait que le site Ticketswap recensait plus de 500 demandes pour aucune offre. Dans la fosse, on croise de nombreux journalistes, sans doute à l’affût des mouvements opérés par cette nouvelle sensation anglaise. Produit par Dan Carey (NDR : déjà au service de Fontaines DC, Black Midi ou encore Squid) le premier elpee (NDR : un éponyme !), fraîchement sorti, laissait augurer une bonne soirée. Les deux natives de l’île de Wight, Rhian Teasdale et Hester Chambers, occupent bien le devant de la scène en début de set, chacune dans son style, comme sur « Wet Dream ». Caractérisé par une ligne de basse omniprésente, ce titre nous replonge dans l’univers des sœurs Deal (The Breeders), à moins que ce ne soit celui de Kristin Hersh voire, et la référence plus récente, de Karen O des Yeah Yeah Yeahs.

« Pieces of shit » et « Ur Mum » sont peuplés de gros mots. Parce qu’émargeant à la girl power, le band assume son féminisme, tant sur les planches que dans les lyrics.

Mais les morceaux qui s’enchaînent finissent par se ressembler, tellement ils souffrent d’un manque de relief. Et puis les deux frontwomen ne débordent vraiment pas d’enthousiasme, snobant tout dialogue avec le public. Même le (déjà) méga-tube « Chaise longue » sera rapidement expédié clôturant, au bout de 50 minutes, un set sans grande saveur.

Il n’y aura pas de rappel, malgré l’insistance de l’auditoire.

Paris-Match n’hésitait pourtant pas, dès le lendemain, à situer la performance parmi ‘les 5 concerts qui auraient enflammé les Nuits Botanique’ (sic).

 

Alors Wet Leg, plutôt un pétard mouillé ou un coup d’épée dans l’eau ? A vous de choisir !

Setlist Wet Leg : ‘Being in Love”, “Wet Dream”, “Supermarket”, “Piece of Shit”, ”Primo Skin”, “Too Late Now”, “Obvious”, “Oh No”, “I Don't Wanna Go Out”, ”I Want to Be Abducted”, ”Ur Mum”, ”Angelica”, ”Chaise Longue“

(Organisation : Les Nuits Botanique)

WET LEG - WATER FROM YOUR EYES - ADA ODA

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