La lumière destructrice de Cassandra Jenkins…

A l’instar de l’univers, le monde de My Light, My Destroyer est en constante expansion. Le troisième elpee de Cassandra Jenkins, qui sort le 12 juillet chez Dead Oceans, promet d'atteindre les limites de la nouveauté, avec une palette sonore plus large que…

Yes SIHR !

Après quelques concerts / projections improvisés en duo, au Caire et à Beyrouth, pour les…

logo_musiczine

Des grenades pour Tess Parks…

Née au Canada, mais établie à Londres Tess Parks sortira son cinquième elpee et le second en solo, « Pomegranate », ce 25 octobre. En fait elle en a gravé un en compagnie de Black Market Karma, et deux d’Anton Newcombe de Brian Jonestown Massacre. Ils sont…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

Royal Blood - Pinkpop 202...
thot_pelagic_fest_2024_11
Sebastien Leclercq

Sebastien Leclercq

mercredi, 02 février 2011 21:47

Drac

La France regorge de talents à découvrir. Malheureusement, une poignée de privilégiés continuent de s’accaparer les médias, la TV surtout.

Heureusement, les labels indépendants continuent de faire de la résistance. A l’instar du ‘Folklore de la Zone Mondiale’. Lancée par les Bérurier Noir, cette écurie à notamment sorti de l’ombre des formations comme Ethnopaire, Guarapita ou encore Lucrate Milk. Familha Artús, c’est leur dernière révélation. Son album « Drac » (dragon en Gascon) constitue un véritable produit du terroir. Il sent bon le savant mélange de cultures, la chaleur du pays basque ainsi que la découverte de contrées inexplorées jusqu’alors.

Attention cependant, à moins d’avoir une oreille avertie, cet elpee nécessite plusieurs écoutes avant d’être apprécié à sa juste valeur. Les compos oscillent allègrement du tribal (« Jo vos i voi diser ua cançon ») au futuriste (« Monem »), en passant par le folk, l’ethno, l’urban, l’électro le prog rock et même le métal (« Demens la vila de bordeu »), sans pour autant négliger le groove.

Mais au beau milieu de ce voyage surprenant et agréable, figure un titre étincelant, un véritable joyau à l’état pur, à écouter en boucle : « Capiteni salias ». Une petite merveille. Un véritable chant de bataille de plus de 10 minutes. Et si un clip vidéo devait être consacré à ce titre, il faudrait carrément lui réserver un court-métrage. Et encore, il pourrait servir de BO à lui tout seul !

« Cantem en allegressa » prend le mélomane en otage, le séquestre en terre inconnue, et l’endoctrine afin qu’il rejoigne la cause du collectif. Réellement captivant, cet opus donne envie de découvrir le groupe en live. Leurs prestations accordées sur les planches ont d’ailleurs défrayé la chronique au sein de l’Hexagone (NDR : notamment lors de leur set accordé aux Vieilles Charrues), mais également en Italie et en Espagne. Espérons qu’ils feront bientôt un crochet par la Belgique. Un appel du pied est lancé aux organisateurs.

mercredi, 02 février 2011 21:42

He who saw the deep

Ben oui, j’avais mentionné cet elpee dans mon Top 20 de l’année 2010. Un choix qui a certainement dû s’imposer à tout cadre de la SNCB…

A ce jour la formation insulaire (NDR : de Leeds, très exactement) a publié une poignée de singles, deux Eps et deux elpees. Le premier, « Elegies to lessons learnt » avait donné d’ailleurs donné lieu à une suite sous la forme d’un Dvd réalisé par Ashley Dean (NDR : voir notre chronique à ce sujet).

Première constatation ILiKETRAiNS a changé son patronyme en I Like Trains. Plus facile à écrire quand même. Guy Bannister est toujours bien présent. Et surtout sa voix de baryton. De quoi continuer à communiquer une ambiance caverneuse aux titres. Et à surfer sur la vague du succès des Editors, Interpol, The National, Get Well Soon et consorts. Pourtant, après avoir bien écouté cet opus, il faut reconnaître que le combo commence à se libérer progressivement du stéréotype et surtout à briser une certaine uniformité qui prévalait tout au long du premier long playing. Les poussées de riffs noisy se révèlent davantage atmosphériques. Des chœurs sortent de l’ombre. Bref, si le climat n’est pas nécessairement optimiste, il est néanmoins moins ténébreux et introspectif que sur le premier essai. De quoi se libérer d’une filiation revivaliste post-punk voire d’un héritage ‘joydivisonesque’, auxquels de nombreuses formations contemporaines sont toujours prisonniers. D’ailleurs certaines compos pourraient servir de BO de film. Cependant, le combo a eu le bon goût de ne pas gommer toutes les caractéristiques essentielles de son expression sonore. La voix, bien sûr. Sans trop en faire, quand même. La ligne de basse très 80’s. Et surtout le sens mélodique classieux et évanescent.

Chez un artiste ou un groupe, le second essai est souvent périlleux. En publiant ce « He who saw the deep », I Like Trains vient donc de réussir parfaitement cette épreuve. Tout en empruntant une nouvelle direction. Et c’est tout à leur honneur…

 

Malgré son attitude permanente de rebelle ou son air de ne pas vouloir y toucher, Cali s’est hissé comme l’une des grosses pointures de la scène musicale hexagonale. Variétés ou ‘nouvelle chanson française’ ? Le second choix est sans doute plus gratifiant pour l’artiste. Mais après avoir écouté cet album, on est en droit de se poser la question… On a même l’impression d’avaler une soupe destinée à des bobos qui voudraient juste s’encanailler en compagnie du dernier artiste à la mode ou de se la jouer snob, en dénigrant le dernier elpee d’Indochine ou de Marc Lavoine.

En ouverture, « Je sais ta vie » est pompé sur une rythmique d’Arcade Fire. Tout comme « Ma douleur », d’ailleurs. Mais cuisiné à la sauce française. « L’amour fou » est paru en single. Le refrain est simpliste, mais contagieux. Et au public de bobos à la page, on pourrait y ajouter celui de certains ados ; puisque Cali avait fait appel au Geek Rémi Gaillard, devenu une idole pour les kids pour avoir diffusé des sketches dignes des pires pitreries de Jackass sur le web…

L’elpee recèle quand même des titres plus soignés dans le texte. A l’instar de « Je regarde mes 17 ans » ou l’engagé « Lettre au ministre du saccage… » ; encore que perso, sa prose ne me convainc guère.  

Finalement, seul « Nous serons tous les deux » sort le mélomane de son coma. Les références à Brel ou Brassens sont manifestes, mais pas calquées. En outre, le concours de l’orchestre symphonique de Prague donne une toute autre dimension à la compo.

Maintenant, je ne vais quand même pas cracher continuellement dans cette soupe, car Cali est un artiste généreux et ses prestations un peu folles accordées sur les planches valent la peine d’être vécues. Il a aussi des choses intéressantes à dire (NDR : voir l’interview qu’il avait accordée à Musiczine), mais on aimerait quand même qu’il publie des disques qui tiennent la route. Un peu plus révolutionnaires, si vous préférez. Evidemment, il devrait alors prendre quelques risques. Comme à ses débuts. Pour me consoler, je vais aller réécouter le savoureux album de Familha Artús, également issu d’outre-Quiévrain, dont je vous relaterai la chronique, sous cette même rubrique, la semaine prochaine…

 

mardi, 07 décembre 2010 01:00

Pigalle prend ses quartiers à Bruxelles

Le temps d’une soirée hivernale, Pigalle prenait ses quartiers à Bruxelles. Pas loin de la place Meiser et à deux pas de la RTBF. Le genre de soirée plutôt excitante, à laquelle je pense depuis plusieurs jours. Car même après avoir assisté aux concerts pendant plus de 2 décennies, une certaine effervescence peut encore se déclencher lorsque je retourne voir l’un de mes groupes fétiches.

Et cette effervescence vient aussi de la découverte d’une salle inconnue pour votre serviteur : le Théâtre 140. Dès lors, en compagnie d’autres trentenaires, je n’hésite pas à braver le froid hivernal et à me mettre à la recherche de cet endroit sis en plein quartier résidentiel. Il faut être attentif à bien trouver le numéro 140 d’ailleurs sur cette avenue Plasky, car l’entrée est un peu en retrait, coincée entre deux immeubles.

L’endroit est plutôt atypique, mais agréable. Cet ancien théâtre rafraîchi, dont le bar est à l’entrée, accueille ce soir un public largement situé dans la tranche 35-45 ans (NDR : ce qui change des 15-25 habituels). Mais vu le lieu, certaines personnes âgées, sans doute des abonnés, mais aussi quelques familles avec enfants, sont aussi de la partie. Le tout confère une ambiance assez conviviale et sympathique. On y croise aussi des rockers chevronnés comme les ex-Slugs ou Mimi (ex-Sttellla). Quelques punks nostalgiques ont également fait le déplacement, mais ils ne sont pas très nombreux. Logique : la plupart des mélomanes issus des 80’s du début des 90’s sont maintenant devenus des pères de familles et/ou cadres bien rangés. Les crêtes, tenues de gitans, chemises à carreaux et autres cheveux gras ont laissé la place à des fronts dégarnis, des lunettes et des tenues bien propres.

Mais place à la musique quand même. Sur le coup de 20h30, le groupe entre sur scène de manière plutôt originale. François Hadji-Lazaro déboule tel un saltimbanque, armé de son banjo. A la basse, c’est toujours le fidèle Jean-Charles, dit Boubouch’ (pour sa participation active dans les Garçons Bouchers) qui officie, ainsi que François à la batterie, et Gaël, présenté comme un Breton et visiblement fan de métal, à la guitare. Quant à François Hadji-Lazaro, il manipule une bonne vingtaine d’instruments aussi divers les uns que les autres. Un présentoir impressionnant de cet éventail est d’ailleurs disposé à côté de lui, sur l’estrade.

Les titres vont défiler à vive allure, comme « L’éboueur », « Le Chaland » ou « Les Lettres de l’autoroute ». Et les morceaux phares du dernier opus comme « Il te tape », « Si on m’avait dit » ou « Ils se voyaient 2,3 fois par mois » viennent s’insérer en toute harmonie.

Seul inconvénient de la salle : les places sont assises. Et hormis quelques jeunes étudiants aux premiers rangs qui se lèvent et s’agitent, le public reste calme. Il faut attendre le rappel, pour que François demande à ces jeunes de s’asseoir et à tous les autres spectateurs de se mettre debout. Tout le monde s’exécute dans la bonne humeur. « Dans la salle du bar tabac » puis la reprise de Graeme Allwright « Il faut que je m'en aille » viennent ainsi clôturer le set.

Et non, non rien n’a changé, tout, tout a évolué. Car Pigalle nous a gratifiés d’un bon concert, et son dernier album « Des espoirs » passe plutôt bien la rampe, en live. Ses anciens textes restent toujours d’actualité. Pour l’ambiance c’est sûr ce n’est plus le gros délire d’il y a 20 ans, mais les spectateurs affichaient un large sourire, à la sortie de la salle.

(Organisation Théâtre 140)

 

mardi, 09 novembre 2010 12:10

L'amour fou

Quand l'un des grands acteurs de la chanson française actuelle, fou furieux sur scène, rencontre un Geek des scandales sur internet, le résultat se transforme en buzz sur le net.

Et les chiffres en témoignent. Le clip "L'amour fou" de Rémi Gaillard avec Cali est un énorme succès : plus d'un million d'internautes l'ont visionné en quelques jours !

Et la revue de presse de titrer : ‘C'est en faisant n'importe quoi qu'on vit l'amour fou...’

Si vous ne l'avez pas encore visionné, filez le voir. Vos ados, petits frères et autres accrocs à Facebook l'ont déjà twitté !

http://www.calimusic.fr/

NB : Le single "L'amour fou" est déjà disponible en téléchargement légal sur le même site. L'album "La vie est une truite arc-en-ciel qui nage dans mon cœur" sortira ce 15 novembre dans nos bacs. Vous pouvez déjà passer une précommande...

mercredi, 27 octobre 2010 20:08

The Last concert, December 4, 1988

J’ai découvert Roy Orbison en 1989. Lors de la sortie de son album « The Mistery Girl » et son tube planétaire « You got it ». Fait particulier, cet elpee avait été finalisé quelques semaines après le décès de l’artiste. Ce qui explique pourquoi aucun titre de cet opus, judicieusement intitulé « The Last concert », ne figure sur le ‘live’, accordé le 4 décembre 1988.

Sa dernière apparition à la TV, avait servi de fil conducteur au clip « You got it ». Il avait été tourné en Belgique, lors des Diamond awards d’Anvers, fin novembre.

Contrairement aux rumeurs qui ont longtemps circulé, Roy Kelton Orbison n’est pas décédé des suites d’une longue et pénible maladie, mais d’une crise cardiaque. Alors que sa carrière prenait un nouvel élan (après avoir rencontré une période de gloire début des 60’s), il semble surtout avoir été victime d’un agenda trop chargé.

Ce dernier concert passe en revue les classiques rock’n’roll du songwriter. Des tubes, pour la plupart signés chez Monument Records, dont « Only the lonely » (en ouverture), « Dream baby », « It’s over » et en finale, l’inévitable « Oh, pretty woman », remis au goût du jour lors de la sortie du long métrage du même nom.

Tout au long de ce disque, la voix unique (baryton) de notre homme se conjugue avec des chœurs black et des mélodies tantôt country, tantôt plus bluesy. Le son est correct pour un live de l’époque. Ce Cd constitue  donc une belle occasion de (re)découvrir l’une des plus grandes figures du rock’n’roll, qui a d’ailleurs été ajouté au fameux Hollywood Walk of Fame, en janvier 2010.

Johnny Clegg sortira ce 4 octobre un nouvel opus intitulé "Human". En attendant, son best of "Celebrating 30 years of Johnny Clegg" est disponible dans les bacs. En outre, Clegg se produira près de la frontière belge, à Roubaix très exactement, salle Wattremez, ce 20 octobre. Et ce dans le cadre de la traditionnelle fête de l’accordéon, qui en est déjà à sa 14ème édition.

Plus d’infos sur :
http://www.roubaixtourisme.com/index.php?fichier=detail-articles_com&lang=fr&rub=51&srub=181&artid=1153
et sur :
http://www.caramba.fr/caramba-artiste-9-johnny-clegg.html

 

mardi, 24 août 2010 02:00

Inception

Hans Zimmer est à la B.O. ce que Bob Marley est au reggae ou John Lee Hooker au blues : une référence incontournable. Zimmer est né en Allemagne. En 1957. Au cours des 80’s, il a milité comme claviériste chez Ultravox, The Buggles et Krisma. Sa notoriété, il va cependant l’acquérir en composant les soundtracks de ‘Rain Man’, ‘Gladiator’, ‘Pearl Harbour’ ou encore de ‘Pirates of the Caribbean’. Sans oublier ses collaborations auprès de Christopher Norlan, en compagnie duquel il a bossé sur celles des derniers Batman (‘Begins’ et ‘The Dark knight’). Et la liste est loin d’être exhaustive. Pour cet « Inception », c’est la même équipe qui a été reconduite.

Tout au long de cette œuvre l’auditeur est plongé dans un climat plutôt sombre, émaillé de moments d’émotion intense et de rebondissements inattendus.

Sur le titre d’ouverture « Half remembered man» et « Waiting for a train », plage qui s’étale sur 9 minutes, quelques couplets du « Non, je ne regrette rien » d’Edith Piaf retentissent. Probablement en forme de clin d’œil. Et pour cause, ils coïncident avec les apparitions de Marion Cotillard, dans ce long métrage. Une mélodie qui refait également régulièrement surface, mais déclinée sous différentes formes… « Mombasa » est un morceau rythmé qui met bien en valeur une scène du film tournée dans l’esprit du célèbre ‘Matrix’. Faut dire que si ‘Inception’ est sujet à réflexion, la musique colle bien à chaque situation. A l’instar d’« Old souls » plutôt planant voire intemporel. De quoi confirmer le talent affiché par Zimmer pour bien capter cet univers complexe, imaginé par Nolan.

Par principe, une B.O. est indissociable du film. Et après avoir assisté à la projection d’‘Inception’, il est plus facile d’appréhender son soundtrack. C’est une évidence. Mais la bande sonore possède suffisamment de feeling sonore, pour accrocher sans son support visuel. A l’intérieur du booklet, figure d’ailleurs une interview accordée par Nolan corroborant ce point de vue. En outre, il ne tarit pas d’éloges le travail du compositeur qui est parvenu à mettre sa musique au service du film…

dimanche, 18 juillet 2010 02:00

Dour festival 2010 : dimanche 18 juillet

Quatrième et dernier jour de cette 22ème édition du festival de Dour. L’heure des premiers bilans aussi : 125.000 spectateurs pour ces 4 jours. Soit 31 000 le jeudi, 30 000 le vendredi, 32.000 le samedi et autant le dimanche. Ce qui semble réjouir les organisateurs lors de la conférence de presse (?!?!) Pourtant, manifestement, la fréquentation est en baisse, cette année. En 2007, le festival était sold out et au cours de certaines éditions précédentes, on avait atteint des pics de 35.000 voire 36.000 spectateurs. ‘Cette année nous avions agrandi la capacité du site. Il pouvait accueillir 40.000 personnes. Le sold-out n’est pas un objectif en soi’, m’explique, par ailleurs, le responsable de presse, Alex Stevens, lors d’un entretien, à bâtons rompus. Il ajoute d’ailleurs : ‘Le but, c’est d’organiser un festival de qualité, en programmant des groupes intéressants et dans une ambiance qui reste conviviale’. N’empêche, du côté de Liège, les Ardentes prennent de l’ampleur et le Pukkelpop affiche déjà complet un mois à l’avance. Alors, quelle est la raison de ce déclin de popularité ? La concurrence des événements susvisés, certainement. La date, qui en 2010, s’est située en période charnière de départs en vacances (NDLR : on pourrait aussi ajouter le nombre de festivals qui ont explosé, un peu partout en Belgique, et même dans le Nord de la France ; et puis, peut-être le manque d’artistes susceptibles de convaincre les véritables mélomanes de se déplacer, en l’occurrence celles et ceux qui ne manqueraient sous aucun prétexte Killing Joke, Black Rebel Motorcycle Club, Wilco, Mercury Rev, Archive, Wampas, Nada Surf, Dandy Warhols, Young Gods, !!!, Bérurier Noir ou encore celles et ceux qui suivent certains groupes belges aux quatre coins du pays) Néanmoins, ne gâchons pas notre plaisir : Dour est toujours un festival incontournable en Hainaut et un des trois plus grands de Wallonie (NDR : les Francos de Spa et les Ardentes sont les deux autres). Il est en outre, bien plus alternatif que ses concurrents ; et puis, et c’était nécessaire, de gros efforts ont été consentis pour améliorer le confort des festivaliers (NDR : supermarché alimentaire à l’entrée, etc.) Félicitons également les organisateurs pour le timing scrupuleusement respecté par les 200 groupes, et pour l’absence d’incidents majeurs sur le site.

Bon, et la programmation de ce dimanche alors ? J’y arrive. Ma journée commence vers 16 heures, sous un soleil généreux (NDR : finalement hormis quelques averses, la météo aura été clémente). J’ai chaud à la place de Mélissa Auf Der Maur. Tout de noir vêtue, son teint est pâle. Elle doit souffrir de la température. La Canadienne est surtout notoire pour avoir milité  comme bassiste chez Smashing Pumpkins puis Hole. A l’époque, Billy Corgan, le leader des Citrouilles Eclatées l’avait pris sous son aile, avant de la conseiller à son amie ( ?!?!?) Courtney. Son set est très pop. Pas vraiment ce qui me branche. Et Mélissa éprouve toutes les difficultés pour susciter un quelconque enthousiasme auprès d’une audience encore à-moitié endormie. A l’issue de sa prestation, Mélissa vient se mêler à la foule. Elle se ballade tranquillement et prend le temps de signer des autographes (NDR : elle avait même prévu de se munir d’un crayon-feutre !)… Sympa !

D’autres musiciens se promènent sur le site. Mais ils passent bien moins inaperçus. A cause de leurs vêtements touaregs. Tinariwen. La formation va ensuite offrir une des rares notes world au festival. Sur fond de guitare résolument blues (NDR : un concept partagé par de nombreux artistes maliens, comme Amadou et Mariam, par exemple). Différents membres se relayent au chant. La musique baigne au sein d’un climat exotique. Le combo cherche à établir une forme de communion avec le public. Un peu comme lors d’une fête de village en Afrique, autour d’un feu de bois ou sous un bivouac. Le set est savoureux. Mais à mon avis, leur prestation aurait mérité de se dérouler sous un chapiteau. De toutes manières, à un endroit plus intimiste que sur la Last Arena. Les applaudissements auraient alors certainement résonné plus chaleureusement…

Sous La petite maison dans la prairie, Monotonix est occupé de foutre le boxon. Cosmopolite, quoique incluant une frange de musicos israéliens, le combo nous en met plein la vue. Pourtant, leur garage rock plutôt basique voire tribal (NDR : qui a dit trivial ?) ne casse pas des briques. Mais on assiste à un grand spectacle ! Les musiciens se dispersent dans le public. Le chanteur escalade un poteau du chapiteau et à 4 mètres de hauteur, il se jette dans la foule. Manifestement Monotonix est un groupe de festival. Il attire la grande foule et met de l’ambiance. Pourtant, en salle, il ne draine que quelques centaines de personnes, à peine (NDR : il s’était produit à Courtrai, salle De Kreun, peu de temps auparavant). Didier Super était aussi parvenu à mettre le feu, sous la Magic Tent, quelques années plus tôt. Un constat amer et en même temps une situation paradoxale, quand on voit qu’un groupe pétri de talent comme Tinariwen, ne recueille pas le succès mérité. Alors que la présence de Rémi Bricka, Annie Cordy ou Grand Jojo, déclencherait probablement l’hystérie…

Trêve d’élucubrations et cap sur la Last Arena où sont programmés The Raveonettes. Et le line up des Danois est au grand complet. Déjà ‘tête d’affiche’ en 2008, Sune Rose Wagner avait dû composer sans Sharin Foo. A l’époque elle attendait famille et avait été remplacée par sa sœur. La recette n’a pas trop changé. Leur électro pop à coloration 80’s est toujours aussi noisy. Le tracklisting inclut les incontournables « Candy » et « Heart of stone ». De quoi satisfaire les nombreux trentenaires et quadragénaires rassemblés face à la scène. La basse et les percus sont minimalistes. Et balisent les interventions du duo ténébreux Wagner-Foo, cachés derrière leurs lunettes fumées…

Autre tête d’affiche sur la même scène : Ghinzu. Il est loin le temps où ce combo belge se produisait en club. La popularité du groupe est en progression constante. Ce qui lui permet aujourd’hui de remplir Forest National ou de figurer à l’affiche de festivals conséquents. Ce soir, c’est un véritable best-of que le groupe nous livre. De quoi se rendre compte du nombre de tubes déjà publiés par la formation. Dont les inévitables "Take It Easy" et "Do You Read Me". Leur set est très pro, même si les poses du chanteur finissent par agacer. Mais un imprévu va se produire et mettre un peu de piment dans le show. Au beau milieu du set, le combo se lance dans l’impro (NDR : à moins que ce ne soit une succession d’approximations). Les musiciens se parlent entre certains morceaux. Ils semblent préoccupés. Le claviériste monte sur son instrument et commence à taper du pied sur ses touches (NDLR : un disciple de Keith Emerson ?) Heureusement, le matos semble solide et résiste à l’assaut. Et puis, l’assaillant n’est pas obèse (NDR : à l’issue du concert, on aura l’explication de cette attitude : en fait, il semble que le clavier se soit détraqué au cours de la prestation et par un concours de circonstance, le spectacle a gagné en spontanéité). La reprise de « Killing in the name » est peut-être brouillonne, mais elle parvient à faire bouger une grande partie de la foule. En fait, les événements ont forcé le combo à modifier leur setlist. Et à improviser (NDLR : un accident heureux, avait un jour déclaré un membre d’Ozric Tentacles). Le groupe va quand même finir par croire qu’il est maudit. Et pour cause, l’an dernier, lors des Eurockéennes de Belfort, il avait déjà dû interrompre son show, suite à une panne de courant.

J’imaginais que Devendra Banhart allait nous accorder un récital sculpté dans le folk minimaliste. Le talentueux chanteur/auteur/compositeur en était coutumier, au cours des dernières années. Après avoir surfé avec succès sur la vague hype néo-hippie, il était un peu tombé dans les profondeurs de l’oubli. Mais ce soir, il a décidé de nous surprendre. Et dès les premiers titres, on se rend compte que son concert sera très rock. Les guitares montrent les dents. Son néo-psychédélisme à la pèche ! Exit les ballades soporifiques dispensées lors des éditions précédentes, à Dour. L’intensité est omniprésente, mais Devendra la rend plus fluide en lui administrant, ci-et-là, une petite pointe de dérision. Comme lors de sa cover du vieux tube « Tell it to my heart » de Taylor Dayne.

Autre bonne surprise en ce dimanche : Calvin Harris. Il est surtout connu pour ses tubes house, dance et électro qui envahissent les ondes radiophoniques. Et notamment « The girls » et « Flashback ». En ‘live’, je m’attends donc à DJ set plutôt statique. Erreur, Calvin est soutenu par un véritable band. Il se révèle très à l’aise sur les planches et se la joue, quelque peu, rock star, à la manière d’un Dave Gahan. En un peu moins excentrique quand même. L’expression sonore est particulièrement vivifiante et lorgne tour à tour vers le funk, l’électro voire le punk-rock. En outre, Harris possède une chouette voix. Après 1h30 de show, on le sent quand même éprouvé. Ce qui ne l’empêchera pas de le clôturer par un “You are not alone” de toute beauté. Franchement, cet artiste est à suivre de très près et mériterait un autre statut que celui de pourvoyeurs de singles pour la bande FM.

On le sait, chez Sexy Sushi, le raffinement n’est pas de rigueur. Heureusement il est passé minuit. Les enfants sont déjà couchés, et les nombreuses familles invitées par le Bourgmestre sont rentrées à la maison. Car comme prévu, le flux de grossièretés proférés à la minute est sidérant. Comment est-il possible de concentrer autant de gros mots au sein d’un seul couplet ? Seul Sexy Sushi en a la recette. La musique est minimaliste. Electro. Il y a un claviériste et puis un figurant qui assume un rôle de bourreau. Bien sûr, il s’agit de mise en scène. La sulfureuse Julia affiche un look grunge. Cheveux gras, jeans, t-shirt et baskets crades. Elle n’hésite pas à se lancer dans des crowd-surfing et invite même le public à monter sur le podium lorsqu’elle attaque « Sex appeal ». Et les mâles vont me demander si elle a terminé son spectacle en petite tenue, comme très souvent. Désolé mais vu la piètre qualité de la solution sonore, je me suis tiré avant…

En effet, j’ai préféré aller jeter un dernier coup d’œil (et d’oreille) à The Sonics. Le spectateur lambda les connaît surtout pour leur chanson « Psycho a-gogo » (NDR : ne me dites pas que vous n’avez jamais entendu ce fameux refrain ‘Baby, you’re driving me crazy’). Ou encore du morceau « Have love with travel », qui a servi de B.O. au dernier film de Mathieu Amalric (NDR : c’est toujours d’actualité !) Il est assez troublant et en même temps réconfortant de voir de véritables papys déménager autant sur les planches. Respect donc à ces vétérans qui perpétuent ce rock né au cours des 60’s. N’empêche, pour encaisser la transition entre le rock-électro avant-gardiste de Calvin Harris et le garage yankee des Sonics, faut être blindé…

Hormis la journée du samedi, plutôt ‘light’, l’édition 2010 du festival de Dour a tenu toutes ses promesses. Retour à la maison, en sachant que sur le parcours, on risque de faire des rencontres très peu conviviales et surtout susceptibles de gâcher le plaisir acquis tout au long du week-end…

 

samedi, 17 juillet 2010 02:00

Dour festival 2010 : samedi 17 juillet

Troisième jour de festival et la fatigue commence à se faire sentir. Sans oublier les maux de tête et un début inévitable de surdité. Et dire que je ne dors même pas au célèbre camping. Sans quoi, quel serait le résultat ? Heureusement, et cet avis n’engage que votre serviteur, cette journée est également la plus light au niveau de la programmation. Pas vraiment de concert exclusif comme ceux de Faith No More ou Atari Teenage Riot, les jours précédents. Moins de découvertes aussi.

Ce qui explique pourquoi vous n’aurez droit qu’à un compte-rendu plus succinct de cette journée. Néanmoins, je débarque quand même à 14 heures pour ne pas manquer le set de The Mahones. Leur patronyme procède de l’anglicisation de la formule gaélique ‘Póg mo thóin’, soit le ‘F*** my ass’ dont je vous fais grâce de la traduction dans la langue de Molière. Il s’agit également d’une référence au groupe irlandais The Pogues. Et bien que la formation nous chante cet après-midi « A drunken night in Dublin », pas de méprise : The Mahones nous vient du Canada, et pas de l’île verte ! Leur punk-rock est d’ailleurs assez proche de celui de leurs concitoyens, les Real McKenzies. Une charmante accordéoniste évolue à droite de la scène. Hormis les bas-résilles elle est totalement vêtue de cuir. Et apporte une touche de fraîcheur tant visuelle que musicale. En engageant un musicien supplémentaire (NDR : préposé au whistle ou banjo), le combo embrasserait un profil encore plus celtique. Mais la petite centaine de spectateurs tape malgré tout du pied et se lance même dans une mini-farandole en fin de show. Un warm-up plutôt réussi, ce samedi donc.

A noter que, dans la même tranche horaire, les Poulycroc avaient également ouvert les hostilités en fanfare. Evidemment, si comme votre scribouilleur, vous habitez le Hainaut Occidental (d’où ils sont originaires) vous avez l’occasion de les applaudir, au minimum, une dizaine de fois par an. Et si vous ne connaissez pas ces joyeux loustics, sachez qu’ils pratiquent un punk/ska festif, quelque part entre le grand Jojo (avec qui ils ont déjà joué) et Ska-P.

En général, lors du festival de Dour, une frange du public est constituée de fans de hardcore et de métal. Rien d’étonnant, vu la présence des vétérans Stuck Up et autres Do or Die, dont les aficionados sont nombreux dans la région. Pourtant cette tranche de public très caractéristique disparaît d’année en année. Elle est remplacée par une catégorie de festivaliers dont le style  campeurs-clubbers est beaucoup plus stéréotypé. Heureusement, les organisateurs n’ont pas totalement négligé les hardeux. Le vendredi, ces derniers ont ainsi pu se défouler face à la Red Frequency, et ce samedi sous la Magic Tent. La formation canadienne (NDR : encore) Fucked Up pratique, comme son nom l’indique, une musique furieuse. Le chanteur Pink Eyes n’en est pas à sa première extravagance. C’est d’ailleurs ce qui a forgé sa notoriété. Dès le deuxième titre, il quitte la scène pour se mêler à la foule, qu’il ne quittera plus avant la fin du set. Tour à tour, il se lance dans le houlà-hop, provoque des pogos ou frotte son torse (NDR : velu et imprégné de sueur) contre le corps de jeunes filles en maillot de bain. Et la liste de ses frasques est loin d’être exhaustive. Conclusion, il donne bien du fil à retordre (au propre comme au figuré) aux techniciens et au service de sécurité. Et un peu plus tard, sur le même podium, The Spudmonsters va en remettre une couche. Issu de la scène old school, ce combo va aussi mettre le boxon, en invitant de nombreux fans à monter sur l’estrade, lors de leur final. De quoi, à nouveau semer la zizanie, au sein du frontstage.

Pour clôturer le chapitre hardcore, impossible de ne pas évoquer la prestation de Mass Hysteria accordée sur la grande scène. Tout le bien a déjà dit sur ce groupe français, que l’on peut voir chaque année dans nos contrées. D’ailleurs, rien qu’à Dour c’est déjà leur quatrième passage. Sans surprise, le groupe parvient donc à déclencher les pogos, circles et autres parades à la ‘Braveheart’ au sein du public. Mais aussi à communiquer des messages positifs, pacificateurs voir unificateurs. A l’image de ce ‘Wallons, Flamands, tous unis’ clamé haut et fort au milieu d’un couplet.

Des revendications plutôt différentes de celles des Sales Majestés. D’accord, ils évoluent dans un registre plus punk traditionnel que hardcore. Ensuite les textes relèvent plus de l’anarchie, de la rébellion voire du nihilisme. « La rage », « La révolution », « Camarade » ou « Fier de ne rien faire » sont autant d’hymnes repris le poing levé par les keupons ou les trentenaires nostalgiques du rock alternatif.

Après toutes ces décharges de riffs, il est temps de remettre quelque peu ses idées en place. En assistant à un concert empreint de légèreté. Celui de Pony Pony Run Run devrait faire l’affaire. Issu de la région de Nantes, ce trio s’est formé en 2005. Son premier album, « You Need Pony Pony Run Run » est paru en 2009. Il a été consacré lors des Victoires de la musique, en mars 2010. Pas étonnant donc que le public soit nombreux sous la Magic Tent. Dès que le combo monte sur le podium, une immense clameur faite de cris et d’applaudissements s’élève (NDR : pardon, c’est un concert de Patrick Bruel ?) Mais la comparaison s’arrête ici. Car le groupe a son style. Très pop, mais inspiré par les 80’s. Surtout à cause des sonorités ‘vintage’ produites par le clavier. Un climat qu’accentue le light show. « Hey you », leur tube, est à peine attaqué que la foule entre en hystérie. Une excitation qui va se prolonger jusqu’au bout du set. Pas de contestation, à l’applaudimètre, PPRR a confirmé sa popularité. Faudra maintenant voir s’il sera capable de passer le cap du deuxième elpee…

Au fil des concerts, il devient de plus en plus difficile d’avoir les idées claires. Et même si une prestation se révèle d’excellente facture, on ne parvient plus à l’apprécier. L’épuisement, la chaleur et la bière (NDR : excellentes ces Hoegaarden rosées !) contribuant, bien évidemment, à cette situation. Dans ces conditions, il est parfois préférable de faire un break, afin de revenir frais et dispos, le lendemain. Soit le dimanche, pour vivre de nouvelles aventures…

Page 12 sur 19