Les visions shoegaze de Pills For Tomorrow…

Pills For Tomorrow est un groupe d’indie pop aux accents shoegaze et psychédéliques, originaire de Grenoble. Un univers musical qui sert d’alternative aux analgésiques. Une invitation au mystique et aux expériences transcendantales. Fondée en 2021, la…

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L’écho d’Abstract Concrete

Abstract Concrete, c’est le nouveau projet du batteur/chanteur Charles Hayward (This Heat, Quiet Sun), l'un des artistes britanniques les plus vitaux et les plus excentriques, auquel participent Agathe Max à l'alto, Otto Willberg à la basse, Roberto Sassi à…

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Sebastien Leclercq

Sebastien Leclercq

vendredi, 16 juillet 2010 20:47

Dour : les premiers échos

En attendant les reviews détaillées, voici quelques échos répercutés par le festival de Dour…

Le cap des 30.000 festivaliers a été franchi. Faut dire que pour la plupart, ils avaient déjà débarqué la veille. Afin de prendre leurs quartiers au camping. Côté affiche, le set de Faith No More a quelque peu déçu. Trop expérimental pour les uns. Un son trop approximatif, pour les autres. A contrario, le festival a réservé son lot de bonnes surprises. Ainsi la prestation de Get Well Soon a tenu toutes ses promesses, alors que le Bal des Enragés a mis le feu à la Petite Maison dans la Prairie ; faut dire que pour l’occasion, une horde de punks avait pris d’assaut ce chapiteau…

Vendredi, le temps est menaçant, mais la pluie semble vouloir épargner le site. Los Campesinos! a bien ouvert les hostilités, mais face à un public encore clairsemé. Néanmoins, l’affluence devrait aller crescendo, vu la programmation. De Subways à Gwar en passant par Atari Teenage Riot et Chrome Hoof, le choix est suffisamment large pour satisfaire un large public…

mardi, 06 juillet 2010 02:00

Sauve qui peut

Les écrivains éprouvent souvent le syndrome de la page blanche. Cette fameuse angoisse de ne pas trouver l'inspiration au moment d'entamer son œuvre. Et les chroniqueurs n’échappent malheureusement pas à cette règle. La volonté de rester à la fois objectif et exhaustif sur ce site, m’oblige toutefois à réécouter plusieurs fois de suite cet album. D’autant plus que le groupe est constitué d’excellents musiciens. En outre leurs lyrics tiennent la route. Pas comme chez Tryo, dont les textes font parfois un peu pitié…

Tout au long de leur nouvel opus, les Blérots de Ravel explorent différents univers sonores : ska, folk, rock, jazz, chanson française de rue, sans oublier d’emprunter à la culture yiddish et slave (l’intro de « Radio tribale », en est certainement la plus belle illustration). Mais pas des univers sonores différents. Nuance !

Ce qui explique pourquoi, le 6ème album des comparses du Renouveau Artistique Volontairement Elaboré par des Losers (R.A.V.E.L.) ne déçoit pas. Mais ne m’emballe pas non plus. On y recèle bien l’un ou l’autre refrain contagieux. A l’instar de ceux dispensés sur « File d’attente » ou « Fleur bleue ». Et puis de subtiles et efficaces envolées de cuivres qui parviennent à tenir en haleine. Ouf, la page ne sera pas blanche ; par contre je crains fort que cet album des Blérots de Ravel ne fasse chou blanc…

 

mardi, 06 juillet 2010 02:00

Amzer an Dispac’h

Si vous ne connaissez pas encore les Ramoneurs de Menhirs choisissez l’option 1. Dans le cas contraire, passez directement à l’option 2.

Option 1 : en quelques mots, Les Ramoneurs de Menhirs est un groupe français. Enfin plus exactement breton. Il pratique un rock alternatif mâtiné de folklore traditionnel. Loran en est le guitariste. C’était un des membres de la formation mythique Bérurier Noir. Il s’est établi dans la Bretagne profonde. Chez LRDM on retrouve les riffs de gratte tranchants très caractéristiques des Bérus. Mais aussi la boîte à rythmes minimaliste. Et le tout se marie allègrement avec l’instrumentation bretonne, comme le biniou ou la bombarde.

Option 2 : fondé en 2006, Les Ramoneurs de Menhirs n’en est pas à son premier essai discographique. Une chose est sûre, sur ses disques précédents, il avait déjà prouvé qu’il excellait dans les reprises de chants traditionnels ; à l’instar de « BellArb », qui figurait sur l’elpee « Dañs an Diaoul », publié en 2007. Pour la circonstance, le combo nous propose 11 titres sorti de derrière les fagots (NDR : ou d’un vieux meuble châtaignier, si vous préférez),  réarrangés à la sauce bretonne.

Les textes sont résolument engagés. Des lyrics qui sont également le fil conducteur. Suffit de consulter le booklet pour s’en convaincre. D’ailleurs, "Amzer an dispac'h" se traduit par "Le temps de la révolte". Résistance, liberté, solidarité ainsi que défense de l’environnement et des minorités sont autant de thèmes développés sur les chansons de cet elpee.

L’opus s’ouvre par deux plages dispensables. Et en particulier « Oy oy oy », dont le punk extrême et violent lorgne un peu trop vers les Cockney Rejects. La suite est bien plus intéressante. « La blanche hermine » évoque les Bérus. Un peu normal, puisque Gilles Servat y fait une apparition. Autre invitée : Louise Ebrel. Malgré son âge respectable (NDR : elle est née en 1932 !), elle est venue booster les refrains de « Menez unan ». Le long playing recèle également une reprise du « If the Kids ar United » de Sham 69. Une cover qui correspond parfaitement à l’esprit des Ramoneurs, et de l’ambiance qui règne lors de leurs concerts. Imaginez une horde de punks levant le poing en reprenant en chœur, ‘If the kids are united, then we’ll be never divided’ !

Si vous avez choisi l’option 1, je vous conseillerai d’abord d’assister à un de leurs sets. Celui, particulièrement animé et sold out, accordé à la Zone (Liège) en février dernier, pourrait d’ailleurs servir de référence. Ou de vous procurer « Dañs an Diaoul », un somptueux opus qui vous permettrait de mieux vous familiariser avec leur style musical. Car « Amzer an Dispac’h », bien que rafraîchissant comme un hydromel ‘suchenn’, nécessite plusieurs écoutes et surtout une bonne connaissance de leur parcours, avant d’être apprécié à sa juste valeur…  

vendredi, 12 février 2010 01:00

Le Gainsbourg du raï

Le raï est né au début du XXème siècle, en Algérie. Très exactement en Oranie. Mais il a surtout été popularisé début des années 90, par des imposteurs comme Khaled ou le maniaco-dépressif Faudel (NDLR : en compagnie desquels, il a quand même enregistré un elpee live, en 1999…) ; qui finalement dénaturaient la nature profonde du mouvement. Auquel des formations comme Raïna Raï et Carte de Séjour rendaient heureusement les lettres de noblesse. C’est d’ailleurs au sein de ce dernier groupe que Rachid Taha s’illustre déjà, à l’époque. Boosté par Radio campus (NDR : l’excellentissime radio universitaire du Nord de la France), cet artiste à l’attitude provocatrice voire carrément rock’n’roll, commence à recueillir un succès certain. En mars 2001, il fait un véritable Taha ( ?!?!?) à l’Ancienne Belgique, un set qui sera d’ailleurs immortalisé sur un Dvd Live. Et sa notoriété prend une même courbe ascendante. Ce qui lui permet de collaborer avec des artistes aussi notoires que Robert Plant, Brian Eno, Patti Smith, Damon Albarn et plus récemment Gaëtan Roussel, qui a participé à l’enregistrement de son tout dernier elpee, « Bonjour ». 

Bref, on était en droit d’attendre monts et merveilles de ce spectacle, prévu ce vendredi soir. Et pourtant on est resté sur sa faim. Pas de première partie tout d’abord. Pas de trace de Vieux Farka Touré (NDR : c’est le fils d’Ali !), comme lors du passage de Rachid à Londres. Pas de ‘sold out’ non plus. La salle est d’ailleurs réduite à sa forme ‘AB Box’. Ce qui n’était pas annoncé au départ. Mais pas de quoi faire la fine bouche, puisque cette situation permet souvent de rendre l’atmosphère plus chaleureuse. Et en faisant preuve d’imagination, vu les rideaux rouge recouvrant les balcons, une vision de l’Orient pouvait se profiler…

Vers 20h40 (NDR : ben oui,  il ne faut pas lui demander d’être ponctuel), Rachid Taha débarque sur scène. Pas de bol pour les photographes, tout au long des premiers morceaux, il reste bien caché sous son chapeau et derrière son micro. Il faudra d’ailleurs attendre une petite demi-heure avant que la prestation ne commence à s’enflammer. Et en particulier lors du titre maître de son elpee « Bonjour ». Pas de Gaëtan Roussel, pourtant omniprésent sur l’opus, mais bien Stéphane qui le remplace à la guitare. Mais les provocations et les règlements de compte vont aussi commencer à pleuvoir. L’Italie et l’Espagne en prenne ainsi pour leur grade. Morceaux choisis : ‘Ils ont fait venir les immigrés chez eux, et maintenant que c’est la crise, ils veulent tous nous mettre dehors’… ‘Et les écoles italiennes veulent limiter les quotas à 30%, comme si les étrangers les rendent plus stupides’. Ce n’est que lors des reprises de classiques comme « Ya Rayah » ou encore « Rock El Casbah », que la foule va se mettre véritablement à remuer. En fin de parcours, les musiciens quittent l’estrade. Pas le frontman. Il en profite pour clamer : ‘C’est des conneries tout ça, faire semblant de partir puis revenir’. Puis il entame une discussion à bâtons rompus, sans grande suite logique, avec le public. Un aspect complètement déstructuré de son show alimenté par une interprétation (volontairement ?) brouillonne de certains titres qui cassent trop souvent l’ambiance et empêchent ce concert de véritablement décoller. Et pourtant les musiciens qui l’accompagnent assurent un max.

Et c’est la raison pour laquelle on ne peut s’empêcher de penser à Gainsbourg ou à Daniel Darc, lorsqu’on analyse son attitude. Certes l’artiste a du talent et du charisme. Certes ses provoc’ font parfois sourire. Mais au bout du compte, sa nonchalance, ses hésitations dans la playlist et les paroles, finissent par lasser. Et côté picole, l’artiste semble aussi faire concurrence aux deux premiers cités. Bien que discrètement dissimulé dans des bouteilles d’eau, c’est bien au champagne qu’il carbure tout au long du concert !

Bref, un sentiment mitigé m’envahissait après ce spectacle. Celui d’avoir passé une soirée agréable dans un univers rock parfumé d’Orient ; mais en même temps de n’avoir pu vivre un moment exceptionnel, qui aurait pu naître, si le principal intéressé s’était imposé une ligne de conduite un peu plus rigoureuse…

Organisation : UBU

(Voir aussi notre section photos)

 

mardi, 26 janvier 2010 01:00

Falling Down A Mountain

En 1993, un véritable OVNI traverse le paysage déjà fort brillant de la pop britannique. Son patronyme ? Tindersticks. Or, à l’époque, les médias belges n’ont d’yeux (NDR : et d’oreilles) que pour dEUS. Et pourtant, le combo belge n’avait pas particulièrement innové. En fait, il avait simplement pris le train en marche, un convoi tracté alors par deux locomotives venues d’outre-Manche : The Auteurs et Tindersticks…

Dix ans plus tard, la carrière du groupe de Nottingham commence cependant à s’essouffler. Et la confection d’un décevant « Waiting for the moon » en est une parfaite illustration. D’ailleurs, Stuart Staples, se lance parallèlement, dans une carrière solo. En 2008, la formation se rappelle à notre bon souvenir, en éditant « The Hungry saw ». Mais le combo a été remanié. Et le plus regrettable, c’est manifestement le départ d’un des membres fondateurs, Dickon Hinchliffe. Depuis, le line up du band a encore changé. Et des débuts, il ne reste plus que le drummer/percussionniste David Boutler ainsi que le chanteur au baryton si caractéristique, Stuart Staples.

L’opus recèle ses inévitables ballades traditionnelles. Celles qu’on écouterait volontiers un dimanche bien pluvieux, histoire de s’enfoncer encore plus dans la déprime. Réminiscente de « Night in », plage issue du premier elpee, « Factory girls » en est la plus belle illustration. Et « Keep you beautiful » n’est pas non plus de nature à révolutionner le paysage sonore des Tindersticks. A l’instar de l’interlude « Hubbards hills » (NDR : un clin d’œil adressé à Ennio Morricone ?) et du morceau final, « Piano music », les instrumentaux –quoique agréables à écouter– s’inscrivent dans la lignée des compos destinées aux B.O. de films comme ‘Nénette et Bonni’ ainsi que ‘White material’, dont la sortie officielle est prévue pour le cours de cette année. Entrons maintenant dans la quintessence de l’œuvre. Amorcée par le surprenant titre éponyme qui ouvre le long playing. Un titre audacieux de 6 minutes 34, dont les cuivres et les percus montent en crescendo pour se muer en cacophonie maîtrisée. En général, les artistes placent ce type de compo en fin de parcours. Voire même en finale. Mais Tindersticks a toujours aimé brouiller les pistes. « Harmony around my table » agrège le profil le plus allègre de Belle & Sebastian et l’instinct flower power de Devandra Banhart. Sur « Peanuts », Stuart échange un duo étonnant en compagnie de la vocaliste canadienne Mary Margaret O'Hara, une plage au cours de laquelle harmonica et cuivres entretiennent tour à tour un climat de douceur ou de surprise. A contrario de son titre, « Black smoke » trace un véritable arc-en-ciel sonore. C’est aussi le morceau-phare de l’elpee. A l’instar de l’image reproduite sur la pochette (on imagine un volcan en éruption au beau milieu des montagnes), cet album est d’ailleurs beaucoup plus coloré que tout ce que Tindersticks a pu nous réserver à ce jour. Et si l’aspect mélancolique est encore bien présent, il n’est plus omniprésent. Même que circonstanciellement, en mêlant pop, jazz et folk déjanté, certaines compos me rappellent un certain Gallon Drunk.

Et pour que votre info soit complète, sachez qu’une partie des sessions d’enregistrement a été opérée au sein des studios ixellois ICP. Enfin, le groupe se produira ce 13 mai 2010 au Cirque Royal, dans le cadre des Nuits Botanique.

 

mercredi, 28 octobre 2009 17:45

Morrissey : pas d'annulation en vue

Les fans du ‘Mozz’ détenteurs d’un ticket pour ses concerts à Lille (Aéronef, le mardi 10 novembre) ou Bruxelles (Forest National, le 14 novembre) peuvent souffler. Victime d'un malaise sur scène lors d’un de ses shows, accordé la semaine dernière, l'ex-leader des Smiths avait dû reporter son concert du 26 octobre, prévu à la Bournemouth Academy. Mais maintenant c'est sûr, les dates suivantes (y compris Lille et Bruxelles) sont bien maintenues. Morrissey est plus que jamais une véritable ‘bête de scène’ !

Lire aussi : http://www.nme.com/news/morrissey/48047

 

mardi, 18 août 2009 22:11

Vive la Fête, Disque d’or

Karl Lagerfel et Christophe, entre autres, adorent Vive La Fête. A cause de leurs prestations ‘live’. Des spectacles caractérisés par le contraste opéré entre le look gothique, très eighties, de Dany Mommens (NDR inspiré d’Andrew Eldritch) et l’attitude sensuelle, glamoureuse d’Els Pynoo (NDR : un peu comme si elle voulait réincarner une Brigitte Bardot des sixties). Un contraste accentué également par les tenues affriolantes d’Els et la musique ténébreuse, new wave composée par Dany. Un contraste qui fait également la spécificité du groupe gantois.

« Vive la Fête, Disque d’or » constitue donc leur sixième opus. Un disque dont les lyrics des morceaux parlent toujours d’amour, de sensualité, de nostalgie et d’angoisse. Et dont les refrains épousent une même recette à la fois simple et répétitive. D’ailleurs en écoutant cet elpee, une question me traverse peu à peu l’esprit : ces morceaux seraient-ils issus des mêmes sessions d’enregistrement que le précédent cd ? J’aurais juré par l’affirmative, si le long playing n’était pas sorti sur leur label, Firme de Disques. Et puis si An Pierlé n’avait pas collaboré à l’écriture et participé aux chœurs pour deux titres.

L’album s’ouvre par « Le petit colibri ». Un peu comme si Appollinaire avait été repris en slam électro. De quoi brouiller les pistes. Enigmatique à premier abord, ce titre finit rapidement par lasser et donne aussi vite l’envie de passer à la suite. « Amour physique » libère une volupté digne de Jane Birkin. Celle des 60’s voire des 70’s, bien sûr. Mais tout en conservant cette structure électro et ce tempo identifiable entre mille. La troisième plage me permet de conclure définitivement que Dany Mommens chante faux. C’est encore pire en ‘live’. Mais quelqu’un osera-t-il lui dire un jour ? Franchement, il aurait tout intérêt à laisser ce rôle exclusivement à sa compagne ? « Naïve » remet les pendules à l’heure. Vivifiant, il oscille du garage rock au post punk. Surprenant ! Même si les sonorités électro ‘vintage’ rappellent carrément la pop surannée des eighties. Mais lorsque le groupe belge en use et en abuse, cela fait nettement plus tendance. Bref, le contenu de cet opus change manifestement de l’aspect festif et très (trop) new-wave cultivé sur les précédents. Les clins d’œil à la chanson française des 60’s sont nombreux, voire caricaturaux, à l’instar de « Mira ». Et la fin de parcours renoue avec la vieille tradition des morceaux cachés : soit trois morceaux de 3 minutes 30 entrecoupés de temps morts. Le couple Dany Mommens-Els Pynoo semble vouloir perpétuer cette pratique. Agréable à écouter, ce compact-disc ne brille malheureusement pas par son originalité. Des conditions idéales pour prendre la poussière, bien rangé, sur son étagère…

 

dimanche, 19 juillet 2009 03:00

Dour festival 2009 : dimanche 19 juillet

Bien que le festival n’ait pas atteint le sold out cette année, il n’en est pas loin. Ce sont en effet 140.000 spectateurs qui se sont pressés sur la Plaine de la Machine à feu, soit 35.000 par jour, juste en-dessous de la capacité maximale du site, limitée à 36.000 personnes.

Et les chiffres de fréquentation n’étaient pas la seule raison de se réjouir des organisateurs qui, du coup, affichaient un large sourire lors de la conférence de presse. Et en parlant de presse, la couverture du festival a été très importante, vu la présence de 850 journalistes dont 500 Belges, 200 Français, 50 Néerlandais et 40 Britanniques. Mais aussi quelques Australiens, Canadiens, Suisses, Tchèques, Allemands, Estoniens, Espagnols, Grecs, Grand-ducaux, Polonais, Réunionnais et Etasuniens.

Le dimanche est généralement le jour du festival au cours duquel l’affiche est la plus alléchante. Ce qui explique la présence d’un plus grand nombre de spectateurs. Enfin, c’était le cas lors des éditions antérieures. Mais cette année la règle a changé ; il faut d’ailleurs bien avouer que la programmation était bien plus intéressante, le jeudi, vendredi et samedi…

Et en évoquant les éditions précédentes, revenons-en à la troisième. Celle qui s’est déroulée en 1991. En pleine explosion du rock alternatif. A cette époque l’affiche réunissait quasi-exclusivement de groupes belges et français issus de ce mouvement ; et en particulier les artistes issus du label ‘Boucherie productions’. Les Wampas s’y produisaient. Et 20 ans plus tard, ils sont de retour à Dour. Leur recette n’a pas changé. Didier Wampas chante toujours aussi faux. Il se démène comme une rock star. Se mêle régulièrement à la foule, allant jusqu’à embrasser des spectateurs pendant de longues minutes. Mais la recette fait mouche. Leur discographie est passée en revue : depuis leur elpee paru en 1993, « Les Wampas vous aime » jusqu’au dernier opus, « Les Wampas sont la preuve que Dieu existe », sans oublier leur single provocateur « Universal » (NDR : provocateur, vu que le combo vient de signer chez la major). Le public passe un bon moment, le show des Wampas se prêtant idéalement à l’ambiance d’un festival. Mais il y a des groupes bien plus novateurs à Dour, ce dimanche ; et notamment The Horrors.

Lors de leur dernier passage à Dour, The Horrors était considéré comme l’un des hypes du moment. Faut dire que le NME avait une nouvelle fois mis la gomme. Enluminée d’une déco aussi kitsch qu’inutile, leur prestation n’était même pas digne d’un film de série B. Une grosse daube, quoi ! Heureusement le band a fait d’énormes progrès et l’a prouvé sur le podium du Club circuit-Marquee. Devant un public moins dense, mais plus attentif que celui des Wampas, les Londoniens vont nous dispenser une pop, certes largement inspirée des 80’s (NDR : pensez à Joy Division et Echo and the Bunnymen) ; mais exempte de revivalisme, comme certains ensembles contemporains ont trop tendance à abuser. Faris Badwan, le chanteur, n’a plus besoin de se maquiller, ni de grimacer outrancièrement. Il manifeste un véritable charisme, digne de Bobbie Gillepsie voire du défunt Ian Curtis. A mon humble avis, les prochains épisodes de The Horrors risquent de devenir fort intéressants. Une bonne raison pour suivre leur carrière de très près.

Autre groupe qui monte : Caribou. Comme son patronyme le suggère, il est issu d’Amérique du Nord. Du Canada très exactement. Paru en 2007, « Andorra », avait été plébiscité par plusieurs rédacteurs de Musiczine (dont votre serviteur) comme un des meilleurs albums de cet exercice. Et sur scène, la bande à Dan Snaith confirme tout le bien qu’on pensait d’elle. Un kaléidoscope hypnotique est projeté sur un écran derrière le groupe, histoire de mieux nous plonger dans leur univers psychédélique. Deux batteurs sont placés face-à-face en avant-plan de la scène. Pas très habituel comme disposition. Leur musique évolue quelque part entre celle de Tortoise et d’Ozric Tentacles. Et à l’écoute de morceaux comme « Yeti » ou « Sandy », on est au bord de l’envoûtement. Car si leur style est plutôt singulier, le band possède un don pour flatter l’oreille. Une découverte, assurément !

Le fidèle animateur de Pure FM, Pompon, s’est multiplié tout au long de cette édition du festival, passant d’une scène à l’autre, pour introduire et présenter bon nombre de groupes. ‘Bon, ben le festival touche à sa fin’, déclare-t-il depuis le Club circuit Marquee. Il est alors 23h, ‘Et profitez-en, car c’est le dernier concert vraiment rock de ce festival’. Car lors de cette édition 2009, passé minuit voire 1h du mat’, il n’y a plus de concert rock. Place alors aux clubbers et amateurs d’éclectro qui prennent alors le relais de la programmation. Une bonne raison pour profiter de la prestation du dernier combo purement rock’n’roll qui foule les planches à Dour. En l’occurrence Boss Hog. A la tête de ce groupe on retrouve l’inusable Jon Spencer (NDR : c’est un habitué du festival, même s’il s’y est souvent illustré en compagnie de groupes différents) et la sulfureuse Cristina Martinez. La mise en route est laborieuse. Mais lorsque Christina se lâche, le show commence à s’enflammer. A charge de Jon de la suivre dans ses délires. Le service technique a du boulot et doit régulièrement intervenir pour rebrancher micros et amplis. Lors de leur show, ils vont nous dispenser une remarquable version de leur single « Whiteout », digne du « Mean machine » des Cramps. Fortement typée ‘Rock garage’, l’audience est ravie. On se serait presque cru revenu à l’époque de Fonzie dans la série « Happy days ».

Un petit crochet par la Magic tent cependant s’impose. Elle est ultra-bondée. Il y a même des spectateurs agglutinés une bonne dizaine de mètres à l’extérieur du chapiteau. Soldout est l’objet de cette affluence. Il mérite donc bien son nom ! Le duo bruxellois est à l’affiche de plusieurs festivals, cet été. Et y rencontre un large succès, à chaque fois. Et vu leur évolution scénique acquise au fil des années, il faut reconnaître que ce succès est mérité. Longue vie à Soldout !

Il est minuit et le festival touche déjà à sa fin pour votre serviteur. Comme précisé ci-dessus,  plus aucun concert rock n’est à se mettre sous la dent (NDR ou plus exactement dans le tuyau de l’oreille). Néanmoins, par conscience professionnelle, je décide d’aller assister au set d’une des têtes d’affiche de ce festival. Elle se produit sur la grande scène : Aphex Twin (+ Hecker). Incontestablement, vu le peuple entassé devant la Last Arena, elle atteint le record incontesté de popularité. L’affiche a été dévoilée très progressivement et plus tardivement que lors des précédentes éditions. Mais la participation d’Aphex Twin a été annoncée très tôt. De quoi réjouir les fans d’électro. C’est que Richard David James (de son vrai nom) possède déjà un long parcours derrière lui. A 20 ans à peine, il cofondait le label Rephlex Records, et rencontrait la reconnaissance internationale en éditant « ...I Care Because You Do ». C’était  en 1995. Et décrochait un énorme hit en concoctant le single « Windowlicker ». En 99. Depuis, il n’était plus vraiment sur le devant de la scène électro, mais prenait un malin plaisir à brouiller les pistes, changeant tantôt de label ou de même de nom. En ce dimanche, il en a remis une couche. Il a recours à un son surround et sa techno est revisitée voire complexifiée. Ce qui n’empêche pas les basses et les changements brusques de rythmes de faire vibrer la foule. Et en ce qui me concerne, de parvenir à me maintenir éveillé encore quelques instants.

En repassant par le stand presse, j’ai fortuitement eu l’occasion de rencontrer Rigo Pex, du groupe Meneo. De quoi quitter le festival sur une bonne note. Il m’explique son parcours surchargé en festivals qui le conduit d’Amérique du Sud à l’Espagne. Il me décrit sa musique électro comme étant inspirée des bons vieux jeux vidéo bien vintage. Intriguant… Mais mon interlocuteur ne se produit qu’à 3h30. Il m’interroge d’ailleurs sur la nature du public encore présent à ce moment-là. Mais à cette heure, je suis HS. Il faudra donc reporter la vision de ce show fort prometteur à une autre fois. Car pour être capable de suivre un maximum de groupes, parmi les 200 programmés, étalés sur 4 jours, de midi à 5 heures du mat’, il serait peut-être judicieux de prévoir l’an prochain deux rédacteurs, dont un spécialiste de l’électro, vu l’importance croissante que prend ce style. Un appel du pied est adressé à la cellule presse de Dour…

(voir aussi notre rubrique photos)

 

samedi, 18 juillet 2009 03:00

Dour festival 2009 : samedi 18 juillet

La fatigue commencerait-elle à gagner les festivaliers, en ce 3ème jour ? Une chose est sûre, en cette fin d’après-midi, le site est relativement clairsemé. A contrario, le camping grouille de jeunes essayant, tant bien que mal, de récupérer des folies nocturnes. Mais je ne m’en plaindrai pas ; car cette situation me permet d’apprécier les concerts au sein d’un environnement plus paisible qui réunit de véritables mélomanes, motivés par la présence de groupes talentueux en devenir…

Et tout d’abord O’death. Il se produit sous la tente de la Petite maison dans la Prairie. « O’death » c’est à l’origine une ancienne chanson mythique, presque spirituelle née aux USA. Cette compo traditionnelle figurait au répertoire du célèbre chanteur folk Ralph Stanley. En quelque sorte, il lui avait rendu vie. Mais ce titre a aussi servi de fil conducteur à une partie du film de George Clooney, « O’Brother ». Et cette perception de l’Amérique profonde hante la prestation du groupe. Leur musique est enracinée dans la country, le bluegrass et le rythm’n’swing. Le violoniste bondit littéralement sur les planches. Ses attaques à l’archet sont virevoltantes. Le chanteur/guitariste, Greg Jamie, occupe une position plus centrale. Il est régulièrement soutenu aux vocaux par Gabe Darling, partagé entre le banjo et d’ukulélé. Et la mayonnaise prend instantanément. Le podium commence sérieusement à vibrer. Les amateurs de folk, rejoints rapidement par les (nombreux) fans des Dropkick Murphys, lancent d’interminables pogos. Un engouement provoqué par une diffusion phénoménale de ce qu’on appelle les ‘good vibes’… Si vous souhaitez en savoir davantage sur cette formation, je vous invite à (re)lire la review que Bernard avait rédigée, lors de leur passage à l’Aéronef de Lille, ainsi que l’interview que le sextet lui avait accordée, avant ce concert. C’était en février dernier.

Par contre, pas sûr que notre rédac’ chef soit particulièrement heureux en lisant ce qui suit. Ni la majorité des collaborateurs de Musiczine, d’ailleurs. Parce que les Dodos y font l’unanimité. Personnellement, j’ai été séduit par les petites perles indie-rock de leur troisième opus, « Visiter » (NDR : le quatrième, « Time to die » sortira début septembre). Parce que leurs mélodies y soufflent comme un vent frais et rafraîchissant. Mais leur prestation accordée à Dour ne m’a pas du tout convaincu. Le changement de style était-il trop brutal après le set d’O’death ? Ou les commentaires flatteurs recueillis lors de leurs derniers passages chez nous, m’avaient-ils communiqué trop d’espérances. Toujours est-il que leur concert ne m’a guère enthousiasmé. A l’instar de leur tracklisting, que le trio m’a paru interpréter sans manifester beaucoup de passion (NDLR : lors leur interview accordée à Musiczine début décembre 2008, Meric et Logan avaient confié qu’ils n’aimaient pas trop se produire dans les festivals ; ce qui peut expliquer ce phénomène). Espérons que le retour dans une salle plus intimiste comme celle du Bota (NDR : le 8 septembre) ou de l’Aéronef à Lille (NDR : le 17 novembre) leur permettra de remettre les pendules à l’heure.

Vu la copieuse affiche proposée par le festival de Dour, on épingle toujours des noms que l’on ne connait ni d’Eve ni d’Adam. Mais que certains amis journalistes nous conseillent d’aller voir et entendre ; et à qui on fait entièrement confiance, dans un esprit d’ouverture et de découverte. Esser est l’un de ces illustres inconnus. Il se produit au Dance Hall. Ben Esser en est le leader. Il est entouré de quatre collaborateurs. Non content d’emprunter leur look aux New Kids On The Block, la formation dispense un synthé pop digne des boys bands de la fin des 80’s voire du début des 90’s. On a même plutôt tendance à en rire. D’ailleurs, il faut une bonne dose de second degré pour apprécier le spectacle proposé par ces 5 jeunes gens. Pourtant, le début de parcours est tellement déroutant, qu’on finit par accrocher. Le temps de quelques titres du moins ; car une fois l’effet de surprise passé, on a plutôt envie d’aller voir ailleurs ce qui se passe…

Chez Gong par exemple. Une des plus anciennes communautés hippies. Ces vétérans de la prog avant-gardiste et du free jazz valent également le coup d’œil. Sorte d’hybride entre Iggy Pop et notre Julos Beaucarne national, leur chanteur Daevid Allen est un personnage à lui seul. Il a quand même 70 balais. Et les autres membres qui l’accompagnent dépassent allégrement les 60 ans. C’est d’ailleurs au cours de la première moitié des 70’s que le combo a rencontré le plus de succès. Commettant même un elpee incontournable en 1973, « The Flying Teapot » (NDR : la pochette est enrichie de dessins réalisés et de poèmes rédigés par Allen dans l’esprit de la BD underground de l’époque). Les morceaux sont très longs et élaborés. Et ils s’adressent à un public averti…

Après ces phénomènes de foire, la suite de l’affiche est bien plus consistante. Et pour cause, 65daysofstatic va bientôt monter sur le podium de la Petite maison dans la Prairie. Le plus intéressant chez ce groupe de Sheffield, ce sont les surprises. Elles sont même systématiques. Lors de leur dernier passage à Dour (NDR : c’était en 2007) le groupe avait éliminé les claviers pour mettre en exergue l’aspect électrique de leur musique. Et je vous jure, les riffs de guitare avaient littéralement déchiré ! Pour ce nouveau show, la boîte à rythmes est plus présente, et le son brut est atténué par des samples électro. De quoi semer un peu plus la confusion. Pourtant, aussi disparates puissent-ils être, les différents éléments s’emboîtent parfaitement. Le plancher se remet à vibrer. Les headbangings sont lancés (NDR : pas étonnant que la nuque soit douloureuse, en fin de la journée). Leur set s’est même achevé par un « Radio protector » impressionnant. Le morceau s’ébroue paisiblement sur des accords de piano dramatiques. Puis la batterie et les riffs de guitare s’immiscent furtivement dans la solution sonore qui monte en crescendo, avant de se libérer dans une somptueuse déflagration finale. Un pur régal ! Coldplay aurait tout intérêt à en prendre de la graine…

Dropkick Murphys se produit sur la grande scène. Le band de Boston attire la toute grande foule. Dont de nombreux aficionados qui arborent des tee-shirts aux couleurs de l’Irlande. Mais c’est ici que le bât blesse ; car cette dans cette formation, il n’y a pas d’Irlandais. Même pas d’Ecossais ! Mais des Yankees. Et cela se ressent. Bien sûr, ils entament leur set par un air traditionnel joué à la cornemuse. Et pour briser la lassitude provoquée par une succession de titres punk/hardcore, ils entonnent le traditionnel « Wild Rover », que le public reprend en chœur (NDR : la version des Dubliners est antérieure). Malheureusement, le tracklisting composé de morceaux ne dépassant pas les 3 minutes souffre de refrains un peu trop simplistes. Ce qui n’empêche pas la foule de remuer allègrement et même de pogoter frénétiquement. Difficile néanmoins de s’enthousiasmer face à un ensemble qui souffre d’une telle carence d’originalité et qui, de toute évidence, aura bien du mal à atteindre un jour la cheville de maîtres du genre comme les Pogues voire les Real McKenzies.

La foule se densifie devant le podium de la Last Arena. Les Pet Shop Boys vont s’y produire. En voilà une tête d’affiche plutôt atypique pour Dour. Ce type d’artiste est en général programmé dans le cadre de manifestations comme celle des Lokerse Feesten ; mais il faut croire que l’agenda du combo, coincé entre quelques grands festivals anglais, l’Olympia à Paris et un concert à Tel Aviv, correspondait sans doute mieux à celui du festival borain. Et puis en sachant que la bande Neil Tennant et Chris Lowe se rendait ensuite au Mexique et au Canada, avant de revenir au Lotto Arena d’Anvers, le 15 décembre, les organisateurs avaient le droit de manifester une certaine fierté d’être parvenu à convaincre le duo anglais de débarquer sur ses terres. En outre, le décor mis en place sur la grande scène accentue cette impression d’exclusivité. Les vedettes se font attendre. C’est connu. Il y a même une musique de fond pour faire patienter le public. Néanmoins, dès l’entrée en scène des Pet Shop Boys, on est fasciné par leur light show. Des lumières sont projetées sur un muret de cubes. Impressionnant ! Musicalement, la prise de risque est cependant très limitée, puisque le band ouvre le tracklisting par un de ses plus gros tubes : « Heart ». Neil est au centre. A peine visible derrière ses claviers, Chris s’est posté côté droit. Et deux choristes sont plantées à gauche. Le décor est renouvelé à plusieurs reprises. Les tenues de scène défilent. Les chorégraphies fluctuent. De quoi conserver tout l’intérêt d’un grand spectacle. Les singles se succèdent : « Love, etc... », « Go West », « Always On My Mind », etc. Bref, un show fort agréable pour une tête d’affiche ; surtout quand on sait que les têtes d’affiche sont plutôt rares à Dour.

Avant de vider les lieux, pourquoi ne pas jeter un dernier coup d’œil dans la Petite maison dans la Prairie pour y admirer la grande fanfare d’I’m from Barcelona ? Bien qu’elle ne soit pas catalane, mais suédoise (NDR : de Jönköping), la formation ressemble à une véritable auberge espagnole. Il ya  une quinzaine de musiciens. Une large section de cuivres, des choristes, des percussionnistes et des guitaristes. Et on ne sait toujours pas où donner de la tête devant cette troupe. Cependant, Emanuel Lundgren (NDR : c’est le leader !) veille au grain ; et tel un chef d’orchestre, il veille tout particulièrement à l’harmonie de l’ensemble. Résultat des courses : l’ambiance est aussi à la fête tant sur scène que dans le public.

Mais il est déjà 1 heure du mat’. La fatigue commence à gagner du terrain et l’emporte sur mon envie de scander ‘I'm gonna sing this song with all of my friends and we're I'm from Barcelona’ ; aussi je décide de quitter le site, histoire de revenir en pleine forme le lendemain.

(voir également la section photos)

vendredi, 17 juillet 2009 03:00

Dour festival 2009 : vendredi 17 juillet

La météo est relativement clémente en ce début du deuxième jour. Bien sûr, les averses ont arrosé les festivaliers nocturnes ; mais les orages tant redoutés n’ont pas éclaté. Seul notre rédac’ chef néerlandophone Johan a passé une mauvaise nuit. Alors qu’il souhaitait dormir dans son véhicule, il a été tour à tour réveillé par la sécurité et la police, sur le parking, puis dans la rue. Il est loin le temps où le festivalier plantait sa tente n’importe où à Dour ; dorénavant tout est réglementé et plus aune place n’est réservée à l’improvisation. D’ailleurs, l’organisation est bien huilée. En ce vendredi, elle doit gérer 35.000 spectateurs et 58 groupes. Et elle va me permettre de vous relater cette nouvelle journée, parsemée de bonnes surprises.

Place tout d’abord au métal et au hardcore programmés sur la grande scène. Il est tôt, mais Murphy’s Law est déjà d’attaque. De véritables bêtes de scène. Contrairement au principe lié à leur patronyme, leur solution sonore n’accumule pas une série de malheurs, mais fait la part belle aux bonnes nouvelles. Jimmy G, le leader, est impressionnant. Tant sa voix que son jeu de scène. Leur musique est le fruit d’un mélange improbable entre NoMeansNo, Suicidal Tendencies, Agnostic Front et Dropkick Murphys. Enfin, si on ne tient compte que des groupes qui se sont produits à Dour, à ce jour. Né en 1985, ce combo jouit d’une solide réputation sur les planches. Et il l’a de nouveau confirmé cet après-midi. Les mauvaises langues n’hésitaient pourtant pas à taxer leur hardcore de vieillissant voire d’obsolète. Ce qui n’a pas empêché les aficionados d’être comblés par leur set.

Sur la même scène, et dans le même registre, Walls Of Jericho monte le son d’un cran. Bonjour les tympans ! Le combo est drivé par une frontwoman : Candace Kucsulain. Le genre de demoiselle qu’on aurait bien du mal à présenter à ses parents. Pour la petite histoire, lors d’un concert accordé 2004, un fan lui avait accidentellement fracturé le nez. Ce qui ne l’avait pas empêché de finir son set, et même sa tournée. Mais au-delà de son look et de ses tatouages, son incroyable énergie épate. Elle mène littéralement la danse. Le tracklisting regorge de titres incisifs, mais intègre aussi des morceaux issu de l’Ep « Redemption » ; c’est-à-dire dans un style plus proche d’Epica ou d’In This Moment, en compagnie desquels ils sont partis en tournée. Les festivaliers n’ont d’ailleurs pas le droit de faire la fine bouche ; car quelques jours après cette prestation accordée à Dour, Candace va annuler plusieurs dates en Europe. En cause : le décès d’un de ses proches, Emery Keathley, membre du band Cold As Life. Elle est donc retournée à Detroit…

Sepultura s’apprête à grimper sur le podium. Mais personnellement, Sepultura sans Max Calavera c’est un peu comme Queen sans Freddie Mercury. Aussi, j’opte pour la pop paisible d’Au Revoir Simone (NDR : à ne pas confondre avec le groupe wallon En Voiture Simone). Trois jolies jeunes filles au physique de mannequin s’installent derrière des claviers vintage. Leurs voix sont douces et hypnotiques. Leur musique me fait penser tour à tour à Belle & Sebastian, Of Montreal voire à Bat For Lashes. Les trois Américaines séduisent rapidement l’auditorat. C’est qu’on leur pardonnerait tout à ces belles demoiselles ; même le démarrage complètement raté d’un des rares titres au cours duquel Erika Forster empoigne sa guitare. Au lieu de conspuer ou de siffler cette erreur de parcours, le public applaudit chaleureusement, comme pour encourager les filles à repartir sur de bonnes bases. Et cette réaction semble les toucher très fort. Une forme d’osmose progressive et naturelle s’opère d’ailleurs tout au long du set entre les filles et le public. Les ballades nous transportent dans un univers enchanté. Les mélodies satinées mais monotones sont dynamisées par les beats et vivifiées par la sonorité des claviers désuets. Peu de jeu de scène. On peut même ajouter que les trois top-modèles, placées côte à côte, sont plutôt statiques. Ce qui n’empêche pas le show de focaliser l’attention des spectateurs, au point qu’ils ne lâcheront pas une seconde du regard, le spectacle…  

A l’issue d’un de ce grand moment du festival, on aurait aimé quelque peu décompresser. Le temps de reprendre ses esprits. Mais une autre surprise nous attend au Club-Circuit Marquee : Deerhof. D’origine asiatique, sa chanteuse ne doit pas mesurer plus d’1 mètre 55. Et pourtant, elle libère une énergie incroyable, sur scène. Souriante, sympathique, sa bonne humeur est communicative. Evoluant entre noisy et indie pop, la musique de Deerhof navigue à la croisée des chemins de Blonde Redhead, McLusky et n’importe quelle autre production signée par Steve Albini. Bref, le band nous fait passer un bon moment. A voir et à revoir.

Et pourquoi ne pas entretenir cet état d’esprit en assistant au show de Babylon Circus sur la Red Frequecy ? Leur jeu de scène théâtral est toujours aussi bien huilé. Les Français déroulent. Leur ska est blindé par une section de cuivres toujours aussi impressionnante. Et si parfois, leur style dérape dans la variété française ou sombre dans une ambiance de bal populaire, leur second degré et la complicité entre les deux chanteurs, David et Manu, font toujours recette.

Mais le temps presse. Un retour vers le Club-Circuit Marquee s’impose. And you will know us by the trail of dead s’y produit. En 2007, il avait clôturé le festival en assénant une véritable claque aux spectateurs, alors encore présents. Les deux batteurs et les trois guitaristes sont interchangeables. Tout comme les vocalistes. Mais le son est particulièrement âpre. L’impression générale laissée par leur concert est plutôt mitigée. Bien sûr, les musiciens se défoulent sur les planches ; mais ce soir, on ne retrouve pas ce petit grain de folie, ce potentiel d’explosivité qui les rend si attachants…

Que se passe-t-il devant la Last Arena ? La moyenne d’âge jusqu’alors limitée aux 15-25 ans, vient subitement d’augmenter. Le parterre est dispersé, mais réunit une majorité de quadragénaires. Normal, puisque Killing Joke va monter sur le podium. A l’instar de Sisters of Mercy, la bande à Coleman continue de tourner (NDR : Bauhaus a définitivement cessé de jouer en public). Toutes des icônes nées au cours des 80’s, il faut le rappeler. Jaz impressionne, effraie même. Il parvient instantanément à enflammer ses fans. Et les pogos se déclenchent très rapidement. Les moins jeunes –et c’est inhabituel– y prennent également part. Coleman nous réserve quelques commentaires sociopolitiques. Dont un cri d’alarme pour que cesse le conflit indo-pakistanais. La seconde partie du set est beaucoup plus violente ; elle est même tramée dans l’esprit de leur opus « Hosannas from the Basements of Hell », paru en 2006. Les guitares sont plus tranchantes ; et même si le timbre de Jaz semble de plus en plus cassé, il ne se prive pas d’en user allégrement.

Une journée de festival sur un site comme celui de Dour se traduit par des kilomètres de marche ; surtout pour celles et ceux qui doivent se taper les gigantesques passerelles sises à l’entrée du site. Mais c’est le prix à payer pour voir un maximum d’artistes. Animal Collective était donc une des têtes d’affiche de l’édition 2009 du festival. Le chapiteau qui abrite le Club Circuit Marquee est d’ailleurs plein à craquer lorsque le trio yankee fait son entrée. Curieusement, tout au long de leur set, un incessant va-et-vient entre les spectateurs va s’établir. En fait, de nombreux curieux sont venus voir ce que la dernière sensation hype avait dans le ventre. Probablement sous le coup de la déception, la plupart d’entre eux vident les lieux après quelques morceaux. Car le spectacle n’est pas facile à encaisser. D’abord à cause du light show. Trop sombre. Puis des deux boîtes à rythmes qui étouffent constamment la voix pourtant si agréable d’Avey Tare (NDR : David Portner de son vrai nom). Et la guitare qui était parvenue à alléger les bidouillages électroniques, lors de leur prestation précédente accomplie à Dour en 2006, est beaucoup trop effacée. L'effet de surprise et d'émerveillement provoqué par leur magnifique dernier opus (« Merriweather Post Pavilion ») s’estompe rapidement ; et la longueur des titres finit par susciter un profond ennui. C’est donc plutôt dépité que je décide alors de repartir vers la grande scène, où se produit Vive la Fête.

Bien sûr, c’est moins original qu’Animal Collective ; mais au moins, leur spectacle est un régal pour les mirettes. Belle et sexy, Els Pynoo sait user de son charme. Et ses déhanchements peuvent se révéler dévastateurs. Sa crinière blonde contraste toujours avec le look sombrement new-wave du reste du band, Danny Mommens en tête. Malgré tous leurs efforts, le show de Vive la Fête ne parvient pas à décoller ; et l’hystérie déclenchée en 2003 et 2005 sur la Plaine de la Machine à feu ne se reproduit plus. Il faut dire que la pluie se met à s’abattre sur Dour, et les trombes d’eau refroidissent inévitablement l’ambiance. Il est d’ailleurs déjà 1 heure du mat’, le moment propice pour rejoindre sagement mes pénates. Les sets nocturnes, quoique très attendus de Fuck Buttons, Shameboy et Digitalism ; ce sera pour une autre fois.

(Voir aussi notre section photos)

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