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L’amour étrange de Coilguns…

Coilguns sortira son nouvel elpee, « Odd Love », ce 22 novembre 2024. En attendant, le combo suisse dévoile un nouveau clip / single, « Generic Skincare », véritable hymne post hardcore et pièce centrale du prochain album qui devrait plaire aux fans de…

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Sebastien Leclercq

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mercredi, 28 octobre 2009 17:45

Morrissey : pas d'annulation en vue

Les fans du ‘Mozz’ détenteurs d’un ticket pour ses concerts à Lille (Aéronef, le mardi 10 novembre) ou Bruxelles (Forest National, le 14 novembre) peuvent souffler. Victime d'un malaise sur scène lors d’un de ses shows, accordé la semaine dernière, l'ex-leader des Smiths avait dû reporter son concert du 26 octobre, prévu à la Bournemouth Academy. Mais maintenant c'est sûr, les dates suivantes (y compris Lille et Bruxelles) sont bien maintenues. Morrissey est plus que jamais une véritable ‘bête de scène’ !

Lire aussi : http://www.nme.com/news/morrissey/48047

 

mardi, 18 août 2009 22:11

Vive la Fête, Disque d’or

Karl Lagerfel et Christophe, entre autres, adorent Vive La Fête. A cause de leurs prestations ‘live’. Des spectacles caractérisés par le contraste opéré entre le look gothique, très eighties, de Dany Mommens (NDR inspiré d’Andrew Eldritch) et l’attitude sensuelle, glamoureuse d’Els Pynoo (NDR : un peu comme si elle voulait réincarner une Brigitte Bardot des sixties). Un contraste accentué également par les tenues affriolantes d’Els et la musique ténébreuse, new wave composée par Dany. Un contraste qui fait également la spécificité du groupe gantois.

« Vive la Fête, Disque d’or » constitue donc leur sixième opus. Un disque dont les lyrics des morceaux parlent toujours d’amour, de sensualité, de nostalgie et d’angoisse. Et dont les refrains épousent une même recette à la fois simple et répétitive. D’ailleurs en écoutant cet elpee, une question me traverse peu à peu l’esprit : ces morceaux seraient-ils issus des mêmes sessions d’enregistrement que le précédent cd ? J’aurais juré par l’affirmative, si le long playing n’était pas sorti sur leur label, Firme de Disques. Et puis si An Pierlé n’avait pas collaboré à l’écriture et participé aux chœurs pour deux titres.

L’album s’ouvre par « Le petit colibri ». Un peu comme si Appollinaire avait été repris en slam électro. De quoi brouiller les pistes. Enigmatique à premier abord, ce titre finit rapidement par lasser et donne aussi vite l’envie de passer à la suite. « Amour physique » libère une volupté digne de Jane Birkin. Celle des 60’s voire des 70’s, bien sûr. Mais tout en conservant cette structure électro et ce tempo identifiable entre mille. La troisième plage me permet de conclure définitivement que Dany Mommens chante faux. C’est encore pire en ‘live’. Mais quelqu’un osera-t-il lui dire un jour ? Franchement, il aurait tout intérêt à laisser ce rôle exclusivement à sa compagne ? « Naïve » remet les pendules à l’heure. Vivifiant, il oscille du garage rock au post punk. Surprenant ! Même si les sonorités électro ‘vintage’ rappellent carrément la pop surannée des eighties. Mais lorsque le groupe belge en use et en abuse, cela fait nettement plus tendance. Bref, le contenu de cet opus change manifestement de l’aspect festif et très (trop) new-wave cultivé sur les précédents. Les clins d’œil à la chanson française des 60’s sont nombreux, voire caricaturaux, à l’instar de « Mira ». Et la fin de parcours renoue avec la vieille tradition des morceaux cachés : soit trois morceaux de 3 minutes 30 entrecoupés de temps morts. Le couple Dany Mommens-Els Pynoo semble vouloir perpétuer cette pratique. Agréable à écouter, ce compact-disc ne brille malheureusement pas par son originalité. Des conditions idéales pour prendre la poussière, bien rangé, sur son étagère…

 

dimanche, 19 juillet 2009 03:00

Dour festival 2009 : dimanche 19 juillet

Bien que le festival n’ait pas atteint le sold out cette année, il n’en est pas loin. Ce sont en effet 140.000 spectateurs qui se sont pressés sur la Plaine de la Machine à feu, soit 35.000 par jour, juste en-dessous de la capacité maximale du site, limitée à 36.000 personnes.

Et les chiffres de fréquentation n’étaient pas la seule raison de se réjouir des organisateurs qui, du coup, affichaient un large sourire lors de la conférence de presse. Et en parlant de presse, la couverture du festival a été très importante, vu la présence de 850 journalistes dont 500 Belges, 200 Français, 50 Néerlandais et 40 Britanniques. Mais aussi quelques Australiens, Canadiens, Suisses, Tchèques, Allemands, Estoniens, Espagnols, Grecs, Grand-ducaux, Polonais, Réunionnais et Etasuniens.

Le dimanche est généralement le jour du festival au cours duquel l’affiche est la plus alléchante. Ce qui explique la présence d’un plus grand nombre de spectateurs. Enfin, c’était le cas lors des éditions antérieures. Mais cette année la règle a changé ; il faut d’ailleurs bien avouer que la programmation était bien plus intéressante, le jeudi, vendredi et samedi…

Et en évoquant les éditions précédentes, revenons-en à la troisième. Celle qui s’est déroulée en 1991. En pleine explosion du rock alternatif. A cette époque l’affiche réunissait quasi-exclusivement de groupes belges et français issus de ce mouvement ; et en particulier les artistes issus du label ‘Boucherie productions’. Les Wampas s’y produisaient. Et 20 ans plus tard, ils sont de retour à Dour. Leur recette n’a pas changé. Didier Wampas chante toujours aussi faux. Il se démène comme une rock star. Se mêle régulièrement à la foule, allant jusqu’à embrasser des spectateurs pendant de longues minutes. Mais la recette fait mouche. Leur discographie est passée en revue : depuis leur elpee paru en 1993, « Les Wampas vous aime » jusqu’au dernier opus, « Les Wampas sont la preuve que Dieu existe », sans oublier leur single provocateur « Universal » (NDR : provocateur, vu que le combo vient de signer chez la major). Le public passe un bon moment, le show des Wampas se prêtant idéalement à l’ambiance d’un festival. Mais il y a des groupes bien plus novateurs à Dour, ce dimanche ; et notamment The Horrors.

Lors de leur dernier passage à Dour, The Horrors était considéré comme l’un des hypes du moment. Faut dire que le NME avait une nouvelle fois mis la gomme. Enluminée d’une déco aussi kitsch qu’inutile, leur prestation n’était même pas digne d’un film de série B. Une grosse daube, quoi ! Heureusement le band a fait d’énormes progrès et l’a prouvé sur le podium du Club circuit-Marquee. Devant un public moins dense, mais plus attentif que celui des Wampas, les Londoniens vont nous dispenser une pop, certes largement inspirée des 80’s (NDR : pensez à Joy Division et Echo and the Bunnymen) ; mais exempte de revivalisme, comme certains ensembles contemporains ont trop tendance à abuser. Faris Badwan, le chanteur, n’a plus besoin de se maquiller, ni de grimacer outrancièrement. Il manifeste un véritable charisme, digne de Bobbie Gillepsie voire du défunt Ian Curtis. A mon humble avis, les prochains épisodes de The Horrors risquent de devenir fort intéressants. Une bonne raison pour suivre leur carrière de très près.

Autre groupe qui monte : Caribou. Comme son patronyme le suggère, il est issu d’Amérique du Nord. Du Canada très exactement. Paru en 2007, « Andorra », avait été plébiscité par plusieurs rédacteurs de Musiczine (dont votre serviteur) comme un des meilleurs albums de cet exercice. Et sur scène, la bande à Dan Snaith confirme tout le bien qu’on pensait d’elle. Un kaléidoscope hypnotique est projeté sur un écran derrière le groupe, histoire de mieux nous plonger dans leur univers psychédélique. Deux batteurs sont placés face-à-face en avant-plan de la scène. Pas très habituel comme disposition. Leur musique évolue quelque part entre celle de Tortoise et d’Ozric Tentacles. Et à l’écoute de morceaux comme « Yeti » ou « Sandy », on est au bord de l’envoûtement. Car si leur style est plutôt singulier, le band possède un don pour flatter l’oreille. Une découverte, assurément !

Le fidèle animateur de Pure FM, Pompon, s’est multiplié tout au long de cette édition du festival, passant d’une scène à l’autre, pour introduire et présenter bon nombre de groupes. ‘Bon, ben le festival touche à sa fin’, déclare-t-il depuis le Club circuit Marquee. Il est alors 23h, ‘Et profitez-en, car c’est le dernier concert vraiment rock de ce festival’. Car lors de cette édition 2009, passé minuit voire 1h du mat’, il n’y a plus de concert rock. Place alors aux clubbers et amateurs d’éclectro qui prennent alors le relais de la programmation. Une bonne raison pour profiter de la prestation du dernier combo purement rock’n’roll qui foule les planches à Dour. En l’occurrence Boss Hog. A la tête de ce groupe on retrouve l’inusable Jon Spencer (NDR : c’est un habitué du festival, même s’il s’y est souvent illustré en compagnie de groupes différents) et la sulfureuse Cristina Martinez. La mise en route est laborieuse. Mais lorsque Christina se lâche, le show commence à s’enflammer. A charge de Jon de la suivre dans ses délires. Le service technique a du boulot et doit régulièrement intervenir pour rebrancher micros et amplis. Lors de leur show, ils vont nous dispenser une remarquable version de leur single « Whiteout », digne du « Mean machine » des Cramps. Fortement typée ‘Rock garage’, l’audience est ravie. On se serait presque cru revenu à l’époque de Fonzie dans la série « Happy days ».

Un petit crochet par la Magic tent cependant s’impose. Elle est ultra-bondée. Il y a même des spectateurs agglutinés une bonne dizaine de mètres à l’extérieur du chapiteau. Soldout est l’objet de cette affluence. Il mérite donc bien son nom ! Le duo bruxellois est à l’affiche de plusieurs festivals, cet été. Et y rencontre un large succès, à chaque fois. Et vu leur évolution scénique acquise au fil des années, il faut reconnaître que ce succès est mérité. Longue vie à Soldout !

Il est minuit et le festival touche déjà à sa fin pour votre serviteur. Comme précisé ci-dessus,  plus aucun concert rock n’est à se mettre sous la dent (NDR ou plus exactement dans le tuyau de l’oreille). Néanmoins, par conscience professionnelle, je décide d’aller assister au set d’une des têtes d’affiche de ce festival. Elle se produit sur la grande scène : Aphex Twin (+ Hecker). Incontestablement, vu le peuple entassé devant la Last Arena, elle atteint le record incontesté de popularité. L’affiche a été dévoilée très progressivement et plus tardivement que lors des précédentes éditions. Mais la participation d’Aphex Twin a été annoncée très tôt. De quoi réjouir les fans d’électro. C’est que Richard David James (de son vrai nom) possède déjà un long parcours derrière lui. A 20 ans à peine, il cofondait le label Rephlex Records, et rencontrait la reconnaissance internationale en éditant « ...I Care Because You Do ». C’était  en 1995. Et décrochait un énorme hit en concoctant le single « Windowlicker ». En 99. Depuis, il n’était plus vraiment sur le devant de la scène électro, mais prenait un malin plaisir à brouiller les pistes, changeant tantôt de label ou de même de nom. En ce dimanche, il en a remis une couche. Il a recours à un son surround et sa techno est revisitée voire complexifiée. Ce qui n’empêche pas les basses et les changements brusques de rythmes de faire vibrer la foule. Et en ce qui me concerne, de parvenir à me maintenir éveillé encore quelques instants.

En repassant par le stand presse, j’ai fortuitement eu l’occasion de rencontrer Rigo Pex, du groupe Meneo. De quoi quitter le festival sur une bonne note. Il m’explique son parcours surchargé en festivals qui le conduit d’Amérique du Sud à l’Espagne. Il me décrit sa musique électro comme étant inspirée des bons vieux jeux vidéo bien vintage. Intriguant… Mais mon interlocuteur ne se produit qu’à 3h30. Il m’interroge d’ailleurs sur la nature du public encore présent à ce moment-là. Mais à cette heure, je suis HS. Il faudra donc reporter la vision de ce show fort prometteur à une autre fois. Car pour être capable de suivre un maximum de groupes, parmi les 200 programmés, étalés sur 4 jours, de midi à 5 heures du mat’, il serait peut-être judicieux de prévoir l’an prochain deux rédacteurs, dont un spécialiste de l’électro, vu l’importance croissante que prend ce style. Un appel du pied est adressé à la cellule presse de Dour…

(voir aussi notre rubrique photos)

 

samedi, 18 juillet 2009 03:00

Dour festival 2009 : samedi 18 juillet

La fatigue commencerait-elle à gagner les festivaliers, en ce 3ème jour ? Une chose est sûre, en cette fin d’après-midi, le site est relativement clairsemé. A contrario, le camping grouille de jeunes essayant, tant bien que mal, de récupérer des folies nocturnes. Mais je ne m’en plaindrai pas ; car cette situation me permet d’apprécier les concerts au sein d’un environnement plus paisible qui réunit de véritables mélomanes, motivés par la présence de groupes talentueux en devenir…

Et tout d’abord O’death. Il se produit sous la tente de la Petite maison dans la Prairie. « O’death » c’est à l’origine une ancienne chanson mythique, presque spirituelle née aux USA. Cette compo traditionnelle figurait au répertoire du célèbre chanteur folk Ralph Stanley. En quelque sorte, il lui avait rendu vie. Mais ce titre a aussi servi de fil conducteur à une partie du film de George Clooney, « O’Brother ». Et cette perception de l’Amérique profonde hante la prestation du groupe. Leur musique est enracinée dans la country, le bluegrass et le rythm’n’swing. Le violoniste bondit littéralement sur les planches. Ses attaques à l’archet sont virevoltantes. Le chanteur/guitariste, Greg Jamie, occupe une position plus centrale. Il est régulièrement soutenu aux vocaux par Gabe Darling, partagé entre le banjo et d’ukulélé. Et la mayonnaise prend instantanément. Le podium commence sérieusement à vibrer. Les amateurs de folk, rejoints rapidement par les (nombreux) fans des Dropkick Murphys, lancent d’interminables pogos. Un engouement provoqué par une diffusion phénoménale de ce qu’on appelle les ‘good vibes’… Si vous souhaitez en savoir davantage sur cette formation, je vous invite à (re)lire la review que Bernard avait rédigée, lors de leur passage à l’Aéronef de Lille, ainsi que l’interview que le sextet lui avait accordée, avant ce concert. C’était en février dernier.

Par contre, pas sûr que notre rédac’ chef soit particulièrement heureux en lisant ce qui suit. Ni la majorité des collaborateurs de Musiczine, d’ailleurs. Parce que les Dodos y font l’unanimité. Personnellement, j’ai été séduit par les petites perles indie-rock de leur troisième opus, « Visiter » (NDR : le quatrième, « Time to die » sortira début septembre). Parce que leurs mélodies y soufflent comme un vent frais et rafraîchissant. Mais leur prestation accordée à Dour ne m’a pas du tout convaincu. Le changement de style était-il trop brutal après le set d’O’death ? Ou les commentaires flatteurs recueillis lors de leurs derniers passages chez nous, m’avaient-ils communiqué trop d’espérances. Toujours est-il que leur concert ne m’a guère enthousiasmé. A l’instar de leur tracklisting, que le trio m’a paru interpréter sans manifester beaucoup de passion (NDLR : lors leur interview accordée à Musiczine début décembre 2008, Meric et Logan avaient confié qu’ils n’aimaient pas trop se produire dans les festivals ; ce qui peut expliquer ce phénomène). Espérons que le retour dans une salle plus intimiste comme celle du Bota (NDR : le 8 septembre) ou de l’Aéronef à Lille (NDR : le 17 novembre) leur permettra de remettre les pendules à l’heure.

Vu la copieuse affiche proposée par le festival de Dour, on épingle toujours des noms que l’on ne connait ni d’Eve ni d’Adam. Mais que certains amis journalistes nous conseillent d’aller voir et entendre ; et à qui on fait entièrement confiance, dans un esprit d’ouverture et de découverte. Esser est l’un de ces illustres inconnus. Il se produit au Dance Hall. Ben Esser en est le leader. Il est entouré de quatre collaborateurs. Non content d’emprunter leur look aux New Kids On The Block, la formation dispense un synthé pop digne des boys bands de la fin des 80’s voire du début des 90’s. On a même plutôt tendance à en rire. D’ailleurs, il faut une bonne dose de second degré pour apprécier le spectacle proposé par ces 5 jeunes gens. Pourtant, le début de parcours est tellement déroutant, qu’on finit par accrocher. Le temps de quelques titres du moins ; car une fois l’effet de surprise passé, on a plutôt envie d’aller voir ailleurs ce qui se passe…

Chez Gong par exemple. Une des plus anciennes communautés hippies. Ces vétérans de la prog avant-gardiste et du free jazz valent également le coup d’œil. Sorte d’hybride entre Iggy Pop et notre Julos Beaucarne national, leur chanteur Daevid Allen est un personnage à lui seul. Il a quand même 70 balais. Et les autres membres qui l’accompagnent dépassent allégrement les 60 ans. C’est d’ailleurs au cours de la première moitié des 70’s que le combo a rencontré le plus de succès. Commettant même un elpee incontournable en 1973, « The Flying Teapot » (NDR : la pochette est enrichie de dessins réalisés et de poèmes rédigés par Allen dans l’esprit de la BD underground de l’époque). Les morceaux sont très longs et élaborés. Et ils s’adressent à un public averti…

Après ces phénomènes de foire, la suite de l’affiche est bien plus consistante. Et pour cause, 65daysofstatic va bientôt monter sur le podium de la Petite maison dans la Prairie. Le plus intéressant chez ce groupe de Sheffield, ce sont les surprises. Elles sont même systématiques. Lors de leur dernier passage à Dour (NDR : c’était en 2007) le groupe avait éliminé les claviers pour mettre en exergue l’aspect électrique de leur musique. Et je vous jure, les riffs de guitare avaient littéralement déchiré ! Pour ce nouveau show, la boîte à rythmes est plus présente, et le son brut est atténué par des samples électro. De quoi semer un peu plus la confusion. Pourtant, aussi disparates puissent-ils être, les différents éléments s’emboîtent parfaitement. Le plancher se remet à vibrer. Les headbangings sont lancés (NDR : pas étonnant que la nuque soit douloureuse, en fin de la journée). Leur set s’est même achevé par un « Radio protector » impressionnant. Le morceau s’ébroue paisiblement sur des accords de piano dramatiques. Puis la batterie et les riffs de guitare s’immiscent furtivement dans la solution sonore qui monte en crescendo, avant de se libérer dans une somptueuse déflagration finale. Un pur régal ! Coldplay aurait tout intérêt à en prendre de la graine…

Dropkick Murphys se produit sur la grande scène. Le band de Boston attire la toute grande foule. Dont de nombreux aficionados qui arborent des tee-shirts aux couleurs de l’Irlande. Mais c’est ici que le bât blesse ; car cette dans cette formation, il n’y a pas d’Irlandais. Même pas d’Ecossais ! Mais des Yankees. Et cela se ressent. Bien sûr, ils entament leur set par un air traditionnel joué à la cornemuse. Et pour briser la lassitude provoquée par une succession de titres punk/hardcore, ils entonnent le traditionnel « Wild Rover », que le public reprend en chœur (NDR : la version des Dubliners est antérieure). Malheureusement, le tracklisting composé de morceaux ne dépassant pas les 3 minutes souffre de refrains un peu trop simplistes. Ce qui n’empêche pas la foule de remuer allègrement et même de pogoter frénétiquement. Difficile néanmoins de s’enthousiasmer face à un ensemble qui souffre d’une telle carence d’originalité et qui, de toute évidence, aura bien du mal à atteindre un jour la cheville de maîtres du genre comme les Pogues voire les Real McKenzies.

La foule se densifie devant le podium de la Last Arena. Les Pet Shop Boys vont s’y produire. En voilà une tête d’affiche plutôt atypique pour Dour. Ce type d’artiste est en général programmé dans le cadre de manifestations comme celle des Lokerse Feesten ; mais il faut croire que l’agenda du combo, coincé entre quelques grands festivals anglais, l’Olympia à Paris et un concert à Tel Aviv, correspondait sans doute mieux à celui du festival borain. Et puis en sachant que la bande Neil Tennant et Chris Lowe se rendait ensuite au Mexique et au Canada, avant de revenir au Lotto Arena d’Anvers, le 15 décembre, les organisateurs avaient le droit de manifester une certaine fierté d’être parvenu à convaincre le duo anglais de débarquer sur ses terres. En outre, le décor mis en place sur la grande scène accentue cette impression d’exclusivité. Les vedettes se font attendre. C’est connu. Il y a même une musique de fond pour faire patienter le public. Néanmoins, dès l’entrée en scène des Pet Shop Boys, on est fasciné par leur light show. Des lumières sont projetées sur un muret de cubes. Impressionnant ! Musicalement, la prise de risque est cependant très limitée, puisque le band ouvre le tracklisting par un de ses plus gros tubes : « Heart ». Neil est au centre. A peine visible derrière ses claviers, Chris s’est posté côté droit. Et deux choristes sont plantées à gauche. Le décor est renouvelé à plusieurs reprises. Les tenues de scène défilent. Les chorégraphies fluctuent. De quoi conserver tout l’intérêt d’un grand spectacle. Les singles se succèdent : « Love, etc... », « Go West », « Always On My Mind », etc. Bref, un show fort agréable pour une tête d’affiche ; surtout quand on sait que les têtes d’affiche sont plutôt rares à Dour.

Avant de vider les lieux, pourquoi ne pas jeter un dernier coup d’œil dans la Petite maison dans la Prairie pour y admirer la grande fanfare d’I’m from Barcelona ? Bien qu’elle ne soit pas catalane, mais suédoise (NDR : de Jönköping), la formation ressemble à une véritable auberge espagnole. Il ya  une quinzaine de musiciens. Une large section de cuivres, des choristes, des percussionnistes et des guitaristes. Et on ne sait toujours pas où donner de la tête devant cette troupe. Cependant, Emanuel Lundgren (NDR : c’est le leader !) veille au grain ; et tel un chef d’orchestre, il veille tout particulièrement à l’harmonie de l’ensemble. Résultat des courses : l’ambiance est aussi à la fête tant sur scène que dans le public.

Mais il est déjà 1 heure du mat’. La fatigue commence à gagner du terrain et l’emporte sur mon envie de scander ‘I'm gonna sing this song with all of my friends and we're I'm from Barcelona’ ; aussi je décide de quitter le site, histoire de revenir en pleine forme le lendemain.

(voir également la section photos)

vendredi, 17 juillet 2009 03:00

Dour festival 2009 : vendredi 17 juillet

La météo est relativement clémente en ce début du deuxième jour. Bien sûr, les averses ont arrosé les festivaliers nocturnes ; mais les orages tant redoutés n’ont pas éclaté. Seul notre rédac’ chef néerlandophone Johan a passé une mauvaise nuit. Alors qu’il souhaitait dormir dans son véhicule, il a été tour à tour réveillé par la sécurité et la police, sur le parking, puis dans la rue. Il est loin le temps où le festivalier plantait sa tente n’importe où à Dour ; dorénavant tout est réglementé et plus aune place n’est réservée à l’improvisation. D’ailleurs, l’organisation est bien huilée. En ce vendredi, elle doit gérer 35.000 spectateurs et 58 groupes. Et elle va me permettre de vous relater cette nouvelle journée, parsemée de bonnes surprises.

Place tout d’abord au métal et au hardcore programmés sur la grande scène. Il est tôt, mais Murphy’s Law est déjà d’attaque. De véritables bêtes de scène. Contrairement au principe lié à leur patronyme, leur solution sonore n’accumule pas une série de malheurs, mais fait la part belle aux bonnes nouvelles. Jimmy G, le leader, est impressionnant. Tant sa voix que son jeu de scène. Leur musique est le fruit d’un mélange improbable entre NoMeansNo, Suicidal Tendencies, Agnostic Front et Dropkick Murphys. Enfin, si on ne tient compte que des groupes qui se sont produits à Dour, à ce jour. Né en 1985, ce combo jouit d’une solide réputation sur les planches. Et il l’a de nouveau confirmé cet après-midi. Les mauvaises langues n’hésitaient pourtant pas à taxer leur hardcore de vieillissant voire d’obsolète. Ce qui n’a pas empêché les aficionados d’être comblés par leur set.

Sur la même scène, et dans le même registre, Walls Of Jericho monte le son d’un cran. Bonjour les tympans ! Le combo est drivé par une frontwoman : Candace Kucsulain. Le genre de demoiselle qu’on aurait bien du mal à présenter à ses parents. Pour la petite histoire, lors d’un concert accordé 2004, un fan lui avait accidentellement fracturé le nez. Ce qui ne l’avait pas empêché de finir son set, et même sa tournée. Mais au-delà de son look et de ses tatouages, son incroyable énergie épate. Elle mène littéralement la danse. Le tracklisting regorge de titres incisifs, mais intègre aussi des morceaux issu de l’Ep « Redemption » ; c’est-à-dire dans un style plus proche d’Epica ou d’In This Moment, en compagnie desquels ils sont partis en tournée. Les festivaliers n’ont d’ailleurs pas le droit de faire la fine bouche ; car quelques jours après cette prestation accordée à Dour, Candace va annuler plusieurs dates en Europe. En cause : le décès d’un de ses proches, Emery Keathley, membre du band Cold As Life. Elle est donc retournée à Detroit…

Sepultura s’apprête à grimper sur le podium. Mais personnellement, Sepultura sans Max Calavera c’est un peu comme Queen sans Freddie Mercury. Aussi, j’opte pour la pop paisible d’Au Revoir Simone (NDR : à ne pas confondre avec le groupe wallon En Voiture Simone). Trois jolies jeunes filles au physique de mannequin s’installent derrière des claviers vintage. Leurs voix sont douces et hypnotiques. Leur musique me fait penser tour à tour à Belle & Sebastian, Of Montreal voire à Bat For Lashes. Les trois Américaines séduisent rapidement l’auditorat. C’est qu’on leur pardonnerait tout à ces belles demoiselles ; même le démarrage complètement raté d’un des rares titres au cours duquel Erika Forster empoigne sa guitare. Au lieu de conspuer ou de siffler cette erreur de parcours, le public applaudit chaleureusement, comme pour encourager les filles à repartir sur de bonnes bases. Et cette réaction semble les toucher très fort. Une forme d’osmose progressive et naturelle s’opère d’ailleurs tout au long du set entre les filles et le public. Les ballades nous transportent dans un univers enchanté. Les mélodies satinées mais monotones sont dynamisées par les beats et vivifiées par la sonorité des claviers désuets. Peu de jeu de scène. On peut même ajouter que les trois top-modèles, placées côte à côte, sont plutôt statiques. Ce qui n’empêche pas le show de focaliser l’attention des spectateurs, au point qu’ils ne lâcheront pas une seconde du regard, le spectacle…  

A l’issue d’un de ce grand moment du festival, on aurait aimé quelque peu décompresser. Le temps de reprendre ses esprits. Mais une autre surprise nous attend au Club-Circuit Marquee : Deerhof. D’origine asiatique, sa chanteuse ne doit pas mesurer plus d’1 mètre 55. Et pourtant, elle libère une énergie incroyable, sur scène. Souriante, sympathique, sa bonne humeur est communicative. Evoluant entre noisy et indie pop, la musique de Deerhof navigue à la croisée des chemins de Blonde Redhead, McLusky et n’importe quelle autre production signée par Steve Albini. Bref, le band nous fait passer un bon moment. A voir et à revoir.

Et pourquoi ne pas entretenir cet état d’esprit en assistant au show de Babylon Circus sur la Red Frequecy ? Leur jeu de scène théâtral est toujours aussi bien huilé. Les Français déroulent. Leur ska est blindé par une section de cuivres toujours aussi impressionnante. Et si parfois, leur style dérape dans la variété française ou sombre dans une ambiance de bal populaire, leur second degré et la complicité entre les deux chanteurs, David et Manu, font toujours recette.

Mais le temps presse. Un retour vers le Club-Circuit Marquee s’impose. And you will know us by the trail of dead s’y produit. En 2007, il avait clôturé le festival en assénant une véritable claque aux spectateurs, alors encore présents. Les deux batteurs et les trois guitaristes sont interchangeables. Tout comme les vocalistes. Mais le son est particulièrement âpre. L’impression générale laissée par leur concert est plutôt mitigée. Bien sûr, les musiciens se défoulent sur les planches ; mais ce soir, on ne retrouve pas ce petit grain de folie, ce potentiel d’explosivité qui les rend si attachants…

Que se passe-t-il devant la Last Arena ? La moyenne d’âge jusqu’alors limitée aux 15-25 ans, vient subitement d’augmenter. Le parterre est dispersé, mais réunit une majorité de quadragénaires. Normal, puisque Killing Joke va monter sur le podium. A l’instar de Sisters of Mercy, la bande à Coleman continue de tourner (NDR : Bauhaus a définitivement cessé de jouer en public). Toutes des icônes nées au cours des 80’s, il faut le rappeler. Jaz impressionne, effraie même. Il parvient instantanément à enflammer ses fans. Et les pogos se déclenchent très rapidement. Les moins jeunes –et c’est inhabituel– y prennent également part. Coleman nous réserve quelques commentaires sociopolitiques. Dont un cri d’alarme pour que cesse le conflit indo-pakistanais. La seconde partie du set est beaucoup plus violente ; elle est même tramée dans l’esprit de leur opus « Hosannas from the Basements of Hell », paru en 2006. Les guitares sont plus tranchantes ; et même si le timbre de Jaz semble de plus en plus cassé, il ne se prive pas d’en user allégrement.

Une journée de festival sur un site comme celui de Dour se traduit par des kilomètres de marche ; surtout pour celles et ceux qui doivent se taper les gigantesques passerelles sises à l’entrée du site. Mais c’est le prix à payer pour voir un maximum d’artistes. Animal Collective était donc une des têtes d’affiche de l’édition 2009 du festival. Le chapiteau qui abrite le Club Circuit Marquee est d’ailleurs plein à craquer lorsque le trio yankee fait son entrée. Curieusement, tout au long de leur set, un incessant va-et-vient entre les spectateurs va s’établir. En fait, de nombreux curieux sont venus voir ce que la dernière sensation hype avait dans le ventre. Probablement sous le coup de la déception, la plupart d’entre eux vident les lieux après quelques morceaux. Car le spectacle n’est pas facile à encaisser. D’abord à cause du light show. Trop sombre. Puis des deux boîtes à rythmes qui étouffent constamment la voix pourtant si agréable d’Avey Tare (NDR : David Portner de son vrai nom). Et la guitare qui était parvenue à alléger les bidouillages électroniques, lors de leur prestation précédente accomplie à Dour en 2006, est beaucoup trop effacée. L'effet de surprise et d'émerveillement provoqué par leur magnifique dernier opus (« Merriweather Post Pavilion ») s’estompe rapidement ; et la longueur des titres finit par susciter un profond ennui. C’est donc plutôt dépité que je décide alors de repartir vers la grande scène, où se produit Vive la Fête.

Bien sûr, c’est moins original qu’Animal Collective ; mais au moins, leur spectacle est un régal pour les mirettes. Belle et sexy, Els Pynoo sait user de son charme. Et ses déhanchements peuvent se révéler dévastateurs. Sa crinière blonde contraste toujours avec le look sombrement new-wave du reste du band, Danny Mommens en tête. Malgré tous leurs efforts, le show de Vive la Fête ne parvient pas à décoller ; et l’hystérie déclenchée en 2003 et 2005 sur la Plaine de la Machine à feu ne se reproduit plus. Il faut dire que la pluie se met à s’abattre sur Dour, et les trombes d’eau refroidissent inévitablement l’ambiance. Il est d’ailleurs déjà 1 heure du mat’, le moment propice pour rejoindre sagement mes pénates. Les sets nocturnes, quoique très attendus de Fuck Buttons, Shameboy et Digitalism ; ce sera pour une autre fois.

(Voir aussi notre section photos)

jeudi, 16 juillet 2009 03:00

Dour festival 2009 : jeudi 16 juillet

La 21ème édition du Dour Festival coïncidait également avec ma 17ème participation. C’est donc toujours l’esprit léger que je me dirige, chaque année, vers le site de la Plaine de la Machine à Feu. Très vite toutefois, les embûches commencent à se multiplier. Sur la route, il faut se farcir un contrôle de très antipathiques policiers. Puis les inévitables files. Soit franchir toute une série d’étapes avant enfin de parvenir à l’entrée. Largement de quoi altérer mon enthousiasme. Mais c’est aussi le prix à payer, dorénavant, pour se lancer dans l’aventure d’un grand festival…

A tout instant de la journée (NDR : ensoleillée, il faut le préciser), une des cinq scènes (NDR : la 6ème –Red Frequency– n’ouvre que le vendredi) offre toujours un set intéressant à découvrir. Et mon programme débute par les ‘Picard’. Les Fatals Picards tout d’abord. Sur la grande scène. A contrario de ce que leur patronyme laisse supposer, ils ne sont pas issus du Nord de la France, mais bien de Paris ; et ça se ressent. Leur mélange de ska et de variété s’avère agréable à écouter sur disque. Leur tube et clip « Bernard Lavilliers », pour lequel ils avaient reçu le concours du Stéphanois, avait fait un tabac. Mais leur prestation est à cent lieues de véritables artistes du genre comme Marcel et son Orchestre. Le public ne s’y trompe pas et déserte en partie la plaine. Pourtant, celui des Francofolies lui aurait réservé un excellent accueil… autre endroit autres mœurs. Mais comme dirait Bernard (NDR : notre rédac’ chef, pas Lavilliers), ‘Il ne faut pas nous la faire…’

A premier abord, leur homonyme Pascal Picard et son band ne m’emballait pas davantage. Faut dire que sa pop gentillette passant en boucle sur la bande FM commence à me gonfler. Et pourtant, surprise (NDR : il y en a toujours à Dour), la jeune et souriante Canadienne va nous dispenser un set plutôt rock. Armée de sa guitare sèche, elle aligne les titres de son opus « Me, myself and us », dont son inévitable tube « Gate 22 ». L’interprétation très subtile de son répertoire séduit l’audience du Dance Hall. Une audience qui avait déjà pu vibrer lors du show accordé par la Flandrienne Selah Sue, dont la soul apaisante avait été unaniment appréciée.

Changement de scène et de style (NDR : il faut bien s’y faire à Dour) : Meshuggah monte sur les planches du Club-circuit Marquee. Vous ne les connaissez pas ? Leur patronyme se traduit littéralement par ‘taré’, en judéo-allemand… Leur style de musique est assez original. Oscillant quelque part entre métal et mathcore, il est raffiné par des accès de prog à la King Crimson. En 20 ans de carrière, la formation suédoise s’est forgé une solide réputation. Leur dernier opus, « ObZen » est paru en 2008. Et leur show accordé ce soir est plutôt emballant, pour autant que l’on ait une oreille avertie. Car les expérimentations et les changements rythmiques pointus, ce n’est pas du goût du festivalier lambda. En tout cas, c’est toujours un plaisir d’écouter un groupe qui excelle dans son style, même si l’on n’est pas un fan inconditionnel du genre. Et bonne nouvelle pour les fans de ce combo : un Dvd live serait en préparation…

Toujours aussi intense, mais un peu plus abordable, le set d’Isis restera un moment fort de ce festival (NDR : n’ayons pas peur des mots !) La formation se produit sur la grande scène. Le son est très puissant (NDR : mais pourquoi ai-je oublié mes boules-Quiès en ce début de festival ?) mais précis. Le chant d’Aaron Turner est impeccable. Les envolées planantes construites en crescendo sur disques sont ici décuplées. Pas besoin de substance psychotrope pour apprécier une telle solution sonore. A ranger du côté de grands ténors comme Neurosis, Cult of Luna ou même Fugazi.

Quelle est la manière de retomber sur terre après un tel concert ? Cocoon semble être le dérivatif idéal. De leurs ballades relaxantes et agréables, le combo hexagonal cherche à nous placer sous couveuse (NDR : tiens, je comprends à l’instant l’origine du nom du groupe). Le public claque des doigts et balance les bras de gauche à droite. Mais au fil du temps, leur pop guimauve devient lassante ; et on espère une petite étincelle pour percer ce cocoon soporifique… Elle viendra lors du titre final « Chupee », un morceau ponctué par les applaudissements des spectateurs. Enfin celles et ceux qui étaient parvenus à résister jusqu’alors.

Evoluant quelque part entre chanson française, blues et rockabilly, la prestation des locaux Saule et les Pleureurs est bien plus nuancée. Montois, Baptiste Lalieu a le chic pour mettre son public en poche. Il s’en approche et leur avoue qu’il aimerait tant les rejoindre si son micro le lui permettait. Car quoique prolongée d’une passerelle, la grande scène ne permet pas de réaliser de show comme lors des autres grands festivals. Pas davantage d’écrans vidéo de chaque côté du podium ni de micro sans fil. Dans ces conditions et vu l’amplitude du plateau, les temps morts sont inévitables. Mais cette situation oblige aussi les fans à rester dans les premiers rangs ; et même si la foule n’est pas très dense, la fête a bien lieu. Et Saule est rejoint par l’équipe Waf ! (NDR : dont la joviale Christine Mass de Plug RTL) pour mettre une dernière fois l’ambiance et immortaliser les farandoles dans le public, en vidéo.

Le reste de la soirée est malheureusement moins drôle : les très attendus Friendly Fires ont déclaré forfait. Motif : un  de leurs membres est malade. Il ne reste plus qu’aux inconditionnels de se consoler en (re)lisant notre review du festival ‘Les Inrocks’ 2009, au cours duquel ils avaient fait très forte impression.

Je n’apprécie guère Tryo. Et notamment leur pseudo-écologisme ainsi que leur alter-mondialisme pour bobos. En 2003, il avait accordé à Dour un set tout simplement insipide. De quoi mériter leur étiquette de chanteurs de rue (NDR : encore que quelque part, c’est un manque de respect vis-à-vis de ces derniers). Bref, restons un tant soi peu objectifs, et reconnaissons que leur jeu de scène a bien évolué. Les percussionnistes se mettent davantage en évidence et les chanteurs communiquent agréablement avec le public. M’enfin, je n’ai guère eu de regret de quitter ce spectacle pour assister à celui d’Isis…

Il est déjà minuit, et les orages annoncés et redoutés m’incitent à rejoindre le parking presse. Je ne tiens pas à rester embourbé dans un cloaque. Aussi, je laisse le soin à Jérémie, davantage fan d’electro, de couvrir la suite nocturne du programme. Car si finalement les orages violents ne frapperont pas Dour, la pluie va commencer à s’abattre. Et elle va même tomber en abondance… Qu’importe, ce n’est pas le temps pourri qui va arrêter notre photographe Jérémie. Et il livre un condensé de son stage surfing.

Dr. Lektroluv a le sens du second degré. Il s’affiche comme fan de Derrick. Vêtu d’un costard argenté, il est affublé d’un masque de Derrick. De couleur verte. En fait, son casque n’est ni plus ni moins qu’un vieux téléphone blanc, comme dans la série allemande culte (NDR : enfin presque). Le concept a son style et au niveau de la performance, l’artiste n'a pas rencontré de problèmes pour enflammer un Marquee presque plein. Tantôt plus hard tantôt plus intimiste, les rythmes parviennent à envoûter le public. Et pour être complet, on précisera que les Belges de The Subs ont participé au set.

Après leur prestation accordée dans le cadre du ‘7 ans du Culture Club’ à Gand en compagnie de Bloody Betroots et co, MSTRKRFT a également livré un set entraînant, plaisant et relativement mainstream, dans un Marquee bondé. Au programme : une bonne partie de leurs compos, mais également de nos nationaux Sound of Stereo, ainsi que l'incontournable remix de « D.A.N.C.E. » qu’il va directement enchaîner par le « Da Funk » des Daft Punk. Le public est ravi. Jérémie aussi car il avait estimé le set précédent à Gand beaucoup plus ‘hard hitting’ et limite trop techno.

Tout comme la pluie, Deadmau5 démarre en trombe. Il porte un casque de souris. Son set est plus hard que prévu, nonobstant la succession de gros hits. Le jeu de scène est original. Les jeux de lumières sont excellents et son set VJ. A plusieurs reprises, il parvient à faire décoller son show. Notamment lors de « Daft Punk - Harder Faster Better Stronger ». Mais au fil du temps, l’enthousiasme s’atténue. En cause un style qui devient de plus en plus minimaliste. Il perd alors une bonne partie de son audience. Faut dire qu’au loin on peut entendre Steve Aoki qui semble être au meilleur de sa forme.

La course entre les scènes n’a pas permis d’assister à l’intégralité du set de DJ Matthew Herbert. Une chose est sûre, l’expression sonore était largement teintée de bon vieux funk, dans un dance hall à moitié plein ou à moitié vide, c’est selon. Alors que la pluie redouble d’intensité sur la Plaine de la Machine à Feu.

Une pluie qui va finir par lasser Jérémie. Mais il n’était pas au bout de ses peines. Après deux heures du matin, il n’y a plus de navette pour rejoindre le parking. Il a donc fallu qu’il s’y rende à pied. Sous les trombes d’eau. Mais il en faut bien plus pour décourager vos dévoués reporters ; Jérémie et Sophie vous ont déjà réservé déjà de nombreux clichés dans notre rubrique ‘Photos’ ; et vous pourrez bientôt lire la suite des aventures de l’équipe de Musiczine, vécue lors de l’édition 2009 du festival de Dour… A suivre !

mardi, 07 juillet 2009 03:00

Diaspora

J’ai découvert les Ukrainians au début des 90’s. Et en particulier leur « Pisni Is The Smiths », un Ep au cours duquel la formation revisitait quatre classiques des Smiths. A l’instar de « Bigmouth strikes again », rebaptisé pour la circonstance « Batyar ». Ils s’étaient également produits dans des petits clubs du Borinage. A Mons et puis au Rockamadour. Devant à peine une dizaine de spectateurs. Et pourtant, leur prestation haute en couleurs reflétait un talent certain.

Fondé par l’ex-guitariste de Wedding Present, Peter Solowka, The Ukrainians est né d’une initiative de John Peel. Le célèbre animateur avait invité Peter à monter un groupe folklorique (la famille de Solowka est d’origine ukrainienne !) pour participer à une Peel Session de la BBC. Pour la circonstance, Peter avait invité le chanteur/violoniste Len Liggins et le mandoliniste Roman Remeynes ; David Gedge se limitant à la guitare rythmique. C’est même ce dernier qui va se charger des arrangements de leur premier album. Profitant de l’expérience acquise au sein de son ex-groupe, de l’aide de son ancien leader et encouragé par John Peel, Solowka pend goût à l’aventure et fonde les Ukrainians. Caractéristique des compos : tous les titres sont dans la langue de Viktor Iouchtchenko.

Le succès n’est pas au rendez-vous et malgré de fréquents changements de line up, la formation poursuit sa carrière. Après avoir sorti quatre albums, dont le quatrième « Kultura » voit le jour en 1994, le combo ne ressent plus le besoin d’entrer en studio, mais continue à se produire en ‘live’. Son retour sur disque sera d’ailleurs un opus immortalisé en public : « Drink to my Horse! The Ukrainians Live ». En 2001. « Respublika » ne paraissant qu’en 2002 !

C’est donc en manifestant un enthousiaste particulier que je me suis lancé dans l’écoute et la chronique de cd. En me repassant de bons souvenirs vécus au cours des 90’s ; et puis en me remémorant mes voyages à l’Est.

Titre d’ouverture, « Diaspora » aurait pu figurer au répertoire des Négresse Vertes ; mais en général, ce disque opère un savoureux mélange entre musique folklorique d'Europe de l'Est (NDR : très palpable sur le titre instrumental « Newilnyk Waltz ») et pop-rock d’Outre-Manche (« Marusya Bohuslavka »). « Panove Molodtsi », « Olenka » ou encore « Souveniry » en sont probablement les plus belles illustrations. Un disque qui s’achève par « Uhorsky Tanets », un morceau traditionnel sous-titré ‘Hungarian dance’.

Si « Diaspora » n’est pas toujours très abordable, il est de toute bonne facture. Dès lors, vu le succès de Beirut et autre Gogol Bordello, The Ukrainians a peut-être enfin l’opportunité de séduire le grand public. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.

 

mardi, 23 juin 2009 21:14

Boots, Kilts 'n Pipes

Coup de cœur pour ce groupe belge. Bien que fondé en 2008, The Black Tartan Clan n’est pas composé de néophytes. En fait tous les musiciens sont issus de la scène folk ou du hardcore ; et ils se sont réunis pour défendre un thème commun : la bonne humeur. Loin des clichés pop/rock bassinés par nos radios FM ou entretenus par le dernier groupe anversois à la mode, cet ensemble pratique donc un punk/rock/folk sans concession, mais surtout particulièrement entraînant.

Dès le morceau d’entrée, « Anthem », on est plongé en plein cœur des Highlands. La présence d’une cornemuse (NDR : elle est même omniprésente tout au long de l’elpee) n’y est pas étrangère. Une compo soutenue par des accords de guitare percutants, mais simples, et puis par des drums basiques et efficaces. Plus punk, « Here we go » nous rentre dedans. Radicalement. Parmi les titres-phares, on épinglera « No rules, great scotch » et le morceau maître, des chansons aux refrains hymniques qui donnent tout simplement envie de taper du pied. On se croirait même parfois plongé dans l’ambiance d’un pub animé.

Les fans des Pogues, Real Mc Kenzies et autres Dropkick Murphys devraient apprécier. Les autres se ressourcer de cette solution sonore rafraîchissante, ‘redynamisante’ même, qui devrait même être remboursée par la mutuelle.

mardi, 23 juin 2009 21:12

Sloppy Ground

Eric Chenaux n’est pas français, mais canadien. Et pas davantage issu du Québec, mais de l’Ontario. De Toronto, très exactement. Pas un néophyte, puisqu’au cours des 80’s, il a milité au sein de la formation post-punk Phleg Camp. Aujourd’hui il est partagé entre une carrière individuelle et de multiples projets davantage orientés sweet jazz comme The Reveries ou Ryan Driver Quartet, lorsqu’il ne se consacre pas à The Tristanos, pour lequel il compose des ballades lyriques. Enfin, en compagnie de son pote Martin Arnold, il est cofondateur de Rat-drifting. Pour enregistrer ce « Sloppy ground », il a bénéficié du concours d’une volée de musiciens. Dont la plupart émanent de ses collaborations diverses. Un juste retour d’ascenseur.

Eric Chenaux a de la bouteille ; et cela s’entend tout au long de cet elpee. Il adore évoluer en dehors de sentiers battus. Et n’hésite à composer des chansons dont la durée oscille autour des 6 minutes. Il aime sculpter les ballades dans le folk. Pas un folk yankee traditionnel, mais plutôt contaminé par l’esprit des Highlands. Un climat écossais entretenu par le banjo et les bagpipes. Cependant, funk et jazz s’immiscent également dans sa solution sonore. Et puis également de l’intensité électrique. Dans l’esprit de Neil Young. Encore que parfois, il a tendance à en remettre deux couches ; et cet étalage de virtuosité peut finir par agacer. Dommage, car sa musique est surprenante et si elle nécessite plusieurs écoutes avant d’être appréciée à sa juste valeur, elle devrait plaire aux aficionados de A Silver Mt. Zion voire même de Vic Chesnutt…

lundi, 04 mai 2009 11:40

Ne pas oublier les lo(Cali)tés…

Lors de la tournée de concerts intimistes, programmée à travers la Wallonie, Cali s’est produit à la Maison de la Culture de Tournai. Une belle occasion pour l’interviewer. Rencontre avec un personnage sincère, réellement sympathique et amoureux de notre Belgique.

Autant l’écrire tout de suite, la plupart des vedettes de la chanson ou de variétés françaises n’accordent (lorsqu’elles vous l’accordent), en général, qu’un temps d’interview très limité. Souvent même minuté. Soit par souhait de l’artiste ou tout simplement par décision de leur management. Et je craignais le pire ce soir, après avoir transité par Live Nation, le label et enfin un attaché de presse… Car finalement, un autre contact m’annonçait vers 16 heures que l’interview prévue à 18 heures serait déplacée à… minuit !

Et pourtant, une fois face à Bruno (alias Cali) et son entourage, tout s’arrête. La générosité dont vient de faire preuve le Français sur scène, ainsi que tout son staff –sa ‘famille’ comme il l’appelle– va se prolonger pendant la bonne demi-heure d’interview. C’est juste à sa sortie de scène que Bruno est attendu. Très affable, il nous demande gentiment de patienter 5 minutes, le temps de prendre sa douche. Mais surprise, une bonne vingtaine de fans féminines ont été autorisées à faire la file devant la loge. Cali est à peine rhabillé que celles-ci se bousculent au portillon pour le rencontrer. Aussi, il me demande toujours aussi poliment d’attendre encore 5 minutes. Et nouveau témoignage de sa générosité, il ne va pas leur consacrer 5, mais 20 minutes, au cours desquelles il va signer des autographes ou se faire mitrailler par les flashes des admiratrices. Son producteur finira quand même par écourter la séance. Juste avant d’entamer l’entretien, je leur demande quand même le temps qu’il me reste pour cette interview. Ils me rassurent tous les deux, en m’invitant à prendre tout le temps nécessaire pour la réaliser. Je n’en croyais pas mes oreilles, et pourtant, c’était la vérité…

Vous vous transcendez toujours sur scène. Où puisez-vous votre énergie ?

Et bien figurez-vous que ces derniers jours j’étais fiévreux. A quelques heures du concert, je me demandais encore comment j’allais me débrouiller pour assurer le spectacle. Mais la scène c’est ma vie. Je me sens plus vieux quand je ne suis pas sur les planches. Et puis il y a ce public. Beaucoup d’artistes commencent d’ailleurs leur tournée par la Belgique pour se mettre en confiance.

Vous prenez également le temps de rencontrer vos fans…

C’est adorable de les rencontrer, et j’en profite. Un concert permet de passer la journée avec ses amis, répéter ; mais aussi, après le spectacle, de consacrer du temps à ses fans.

Après Forest National en 2008, vous avez opté pour la formule de la tournée acoustique et dans des petites salles. Pourquoi ce choix ?

En fait ce n’était pas prévu. Fin octobre 2008 on pensait arrêter après la tournée des grandes salles et des festivals. Et puis j’ai rappelé mes copains. J’avais besoin de rhabiller mes chansons. De les interpréter sous un format plus intimiste. Il est aussi important de se produire un peu partout et pas uniquement dans les grandes villes.

En 2007 vous aviez annoncé vous ménager une trêve. Elle a été de brève durée…

(rires) C’est vrai ! Depuis 2003, je n’ai pas vraiment arrêté. Ma tournée s’achève fin juin et puis je vais m’imposer un gros break. Je vais quand même jouer en compagnie d’un groupe qui s’appellera ‘Les Hyènes’. Seront impliqués le batteur et le bassiste de Noir Désir.

Votre label vous impose-t-il de débattre de votre album ?

Oh non, c’est pas grave, tu es libre de causer de ce que tu veux, tu sais ! Tu peux me poser toutes les questions que tu souhaites...

Merci, mais parlons en quand-même. Un live serait-il en préparation ?

Et oui, je peux même t’avouer que les concerts de Tournai et Mons serviront de ligne de conduite. Mais ce disque sera couplé avec la tournée électrique qui avait visité les grandes salles, en 2008.

Un mot sur notre compatriote Karin Clercq qui vous accompagne en première partie…

Je l’adore. On a partagé des scènes ensemble à nos débuts. Et là je suis content de la retrouver. C’est une artiste qui n’hésite pas à se remettre en question. A changer de formation. Elle m’interpelle beaucoup car elle évolue constamment. Et c’est très important.

Y a-t-il une question que vous aimeriez que l’on vous pose ?

J’aimerais surtout évoquer notre date du 10 mai aux Nuits du Botanique au cours de laquelle nous partagerons l’affiche avec Matthieu Boogaerts. Je suis très content d’y retourner. Je suis déjà passé par toutes les salles du Bota.

Que manque-t-il encore à votre brillante carrière ?

Je suis fier d’avoir chanté en compagnie de Simple Minds et des Waterboys. Mais aussi de Goeffrey Burton, dont le groupe Hong Kong Dong devrait bientôt percer. Mais lors d’une émission du ‘Grand journal’ de Canal +, j’ai eu la chance de croiser les musiciens de U2 et j’ai demandé une dédicace à Bono. Je rêve d’un duo avec lui. J’adorerai aussi partager l’univers d’Anton Corbijn.

Vous avez du succès auprès du public féminin ?

Ce qui me réjouit avant tout, c’est de voir des familles entières se déplacer pour assister à mes concerts. Quand je vois des grands-parents (NDR : et il y en avait dans la salle) et des petits-enfants qui se côtoient, cela me fait chaud au cœur.

Lorsque je me lève pour remercier Cali et clôturer cette sympathique interview, il n’hésite pas à prolonger la discussion.

Tiens je vois à ton T-shirt que tu es fan des Pogues, j’adore aussi, m’avoue-t-il…

Il me questionne sur l’actualité du groupe, sur la photo. Il revient à nouveau sur le Botanique… Bref la discussion se prolonge encore quelque temps. Cependant, je ne tiens pas à abuser, et quitte les lieux, après l’avoir vivement remercié de son accueil. Sans quoi, j’ai vraiment l’impression que nous en avions encore pour toute la nuit, à discuter…

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