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Sebastien Leclercq

Sebastien Leclercq

samedi, 04 juillet 2015 01:00

Open’er Festival 2015 : samedi 4 juillet

Accusant quelques jours de retard sur la Belgique, la canicule s’abat sur le Nord de la Pologne. On y dépasse allégrement les 30 degrés et le soleil cogne sec. Du coup, la plupart des spectateurs, y compris votre serviteur, débarquent plus tard en soirée. D’autant plus que cette année, les têtes d’affiches sont programmées en nocturne (2 heures du matin pour le ‘main act’ sur la scène principale).

Cette soirée commence tout en douceur par Hozier. Le jeune Irlandais est soutenu par deux jolies choristes et une contrebassiste, qui donnent une touche soul à son set. Et tout particulièrement sur la cover d’Ariana Grande, « Problems », « Work song » et son méga tube « Take me to church ».

De loin on entend les hurlements de Polonaises adolescentes. Sous une Tent stage bondée et plongée dans un véritable four, elles semblent aduler Years & Years. Et elles sont nombreuses à s’époumoner. Epaulé par un batteur et deux claviéristes, le chanteur possède une voix remarquable voix et affiche un physique juvénile. Bref, le public est conquis d’avance. De la set list, on épinglera les singles « Shines » (joué en milieu de set) et « King » (en clôture). Curieux, on avait quand même l’impression que ce concert était interdit aux plus de 18 ans.

D’autres chiffres : 48:13 s’illuminent en fond d’écran sur le podium principal. Et l’auditoire semble plus large. Pas de doute c’est bien Kasabian qui s’apprête à entrer en piste. Mais à force de les voir très (trop ?) fréquemment à l’affiche des grands festivals, ne risque-t-on pas de se lasser de leur présence ? L’entame porte à le croire, car le band apparaît fatigué, les traits tirés, sans doute par l’accumulation des dates de tournée. Et pourtant après un départ laborieux, les musicos retrouvent progressivement leurs marques. « Eez-eh » puis « Club foot » font bondir la foule sur un bon millier de mètres carrés. ‘You’re fuckin’ amazing’ lâche Tom Meighan. Boosté par ce public, Sergio Pizzorno commence à prendre réellement du plaisir sur scène et le concert finit vraiment par décoller. La machine à tubes est mise en marche. « Fire », puis en rappel « Vlad the impaler », « Lost souls forever » ou une surprenante cover du « Praise you » de Fatboy slim, sont autant de coups qui font mouche. Kasabian reste définitivement une valeur sûre pour ce type d’événement.

L’année dernière, St Vincent nous avait déjà bluffés lors du Primavera festival. Son dernier opus, sobrement intitulé « St Vincent », avait également recueilli les faveurs de la presse spécialisée. C’est donc enthousiaste que je rejoins la Tent stage, même si la fatigue commence à gagner en cette fin de séjour. Première surprise, la chanteuse, Annie Clark, a changé de look. Ses cheveux surtout. Elle n’est plus la blonde à la tignasse digne des Jackson Five, mais a opté pour une coupe plus proche de celle de Sinead O’connor. En outre, ses sourcils sont mal épilés ou (volontairement ?) grossièrement soulignés. Sa voix est en revanche toujours intacte, d’une limpidité qui lui a valu et qui lui vaut encore d’être comparée à Kate Bush. Et ce n’est pas usurpé. Quant au jeu de scène, il évoque davantage celui de PJ Harvey. Elle est perchée une structure cubique, dans l’obscurité et en retrait de l’estrade (NDR : une calamité pour les photographes !) Après avoir interprété un excellent « Digital Witnness » en milieu de parcours, le ton va radicalement changer. Annie s’avance sur le devant du podium et se lance dans de nouvelles chorégraphies en compagnie de sa claviériste Toko. Le concert devient beaucoup plus électrique, et la belle s’autorise plusieurs bains de foule. Elle va même rejoindre un des cameramen. Un show unique en son genre qui vient clôturer un festival tout en couleur et diversité.

L’heure du bilan a sonné. On cite le chiffre de 90 000 festivaliers pour les 4 jours. Une centaine d’artistes ou groupes se sont produits sur trois scènes différentes. Reste à analyser les points forts et les points faible de cette édition 2015 de l’Open’er :

Points forts :

-          Un temps toujours sec et pas trop chaud (sauf le dernier jour)

-          Une distribution de bouteilles d’eau aux premiers rangs

-          Une sécurité (un peu) moins drastique que dans le passé

-          Un public relativement bien discipliné (NDR : les quelques rares à uriner partout sont les Anglais)

-          Le prix des bières qui n’a pas augmenté (NDR : 2 € le demi-litre !)

Points faibles :

-          Une (toujours) trop grande distance entre les différents podiums

-          La suppression de la 4ème scène (alternative)

-          Son remplacement par une ‘beat stage’ bruyante et sans intérêt (sauf pour les clubbers)

-          La programmation des têtes d’affiche à des heures de + en + tardives (2 heures du mat’ pour le ‘main act’ sur la scène principale)

(Organisation : Open’er)

 

vendredi, 03 juillet 2015 01:00

Open’er Festival 2015 : vendredi 3 juillet

Autant l’affiche du mercredi était plutôt légère, autant celle d’aujourd’hui propose pas mal de poids lourds. Et comme d’habitude dans une telle situation, les choix cornéliens vont devoir être opérés dans la programmation par votre serviteur. D’autant que la distance entre les scènes (NDR : comptez un bon quart d’heure de marche minimum) ne permet pas toujours de passer d’un spectacle à un autre, rapidement...

Le premier choix se pose entre Of Monsters and Men et Thurston Moore. Finalement j’opte d’abord pour l’ex-leader de Sonic Youth. Ce qui semble logique, vu l’excellent elpee du band yankee commis en 2014, et puis son show très convaincant accordé dans le cadre du Primavera, il y a quelques semaines. Il n’y a qu’une centaine de spectateurs sous l’Alter stage tent pour accueillir la formation américaine. Ce qui confère une ambiance intimiste au concert, comme lors d’un showcase. Le public réunit essentiellement des quadras. Mais pas seulement. Certains ados ont enfilé des t-shirts à l’effigie de l’album « Goo », pourtant paru à une époque où ils n’étaient mêmes pas encore nés. Le quatuor déboule de manière plutôt désinvolte sur l’estrade, et entame un longue intro de riffs. Quelques minutes plus tard le drummer entame son drumming, laissant alors deviner le titre du morceau, « Forever more ». Joué en version maxi 45trs, puisqu’il sera tiré en longueur sur une bonne vingtaine de minutes. La set list embraie par « Speak to the wild ». Thurston semble devoir s’appuyer sur un pense-bête placé su un pupitre, pour lire les paroles des ses chansons. Sa mémoire deviendrait-elle défaillante, au fil de l’âge ? En tout cas, il est soutenu par trois excellents musiciens, aussi discrets qu’efficaces. La bassiste tourne ainsi constamment le dos au public. Et le batteur reste bien en retrait.

Il reste un peu de temps pour assister quand même au set de Of Monsters and Men. Un collectif de 9 musiciens qui se produit sur la scène principale. Et ils sont très jeunes. ‘It was our first time in Poland’ déclare l’un d’entre eux. Pas étonnant, puisque le combo islandais n’a enregistré à ce jour qu’un seul LP. En 2012 : « My head is an animal ». En fin de set, il attaque son single planétaire « Little talks » suivi de « Six weeks », pour conclure. Souriante, Nanna, la chanteuse, semble ravie de l’accueil de l’auditoire.

Et puisque nous sommes dans le revival folk, autant camper devant ce même podium en attendant Mumford and Sons. Après avoir gravé deux albums « Sigh no more » et « Babel », qui ont récolté un succès certain, leur troisième, « Wilder man », est paru cette année ; et il a pris un virage plus électrique. Pour aborder « Just smoke », le band est d’ailleurs soutenu par les Vaccines qui ont foulé les mêmes planches, quelques heures plus tôt. Cependant, il faut reconnaître qu’il ne prend guère de risques, proposant un show sans grande surprise ni éclat. En débutant par « Snake eyes », puis proposant leur single « I will wait » ainsi que le titre maître de « Babel », on a même parfois l’impression de fréquenter un saloon au beau milieu de Far West. Nombreuse, la foule semble apprécier. Perso, je vais voir si l’herbe est plus verte ailleurs… 

Encore que pour Swans, le climat est plutôt ténébreux et même tribal. Chevelure longue, grisonnante et hirsute, Michael Gira paraît en pleine forme. A ses côtés, on retrouve son fidèle guitariste Norman Westberg. Toujours aussi posé, mais terriblement efficace. Et également le dévoué claviériste Christoph Hahn. Trois vétérans ! Car le line up est complété par Thor Harris, aux allures de Viking, qui se déchaîne derrière ses percus. Pendant plus de deux heures, le groupe culte (NDR : il a notamment influencé The Young Gods) va nous balancer un son industriel, brut et sans concession. En accordant une large place à son dernier opus (« To be kind », paru en 2014), dont il va notamment extraire « A little god in my hands », « Just a little man » et « Bring the sun ». Malgré la durée du set (NDR : le plus long du festival) et des adieux au public, l’auditoire sollicite un rappel. Et on y croit vraiment, lorsque Gira revient sur le côté du podium. Les techniciens attendent également un signe du boss. Mais celui-ci leur signifie que le concert est définitivement terminé. Fait marquant, le groupe démonte ensuite encore son matos et échange quelques mots avec les fans restés derrière les barrières. Et pour que votre info soit complète, sachez que Swans publiera son quatorzième long playing cet automne… 

Autre scène et autre style pour D’Angelo (NDR : prononcez Di Angelo) and the Vanguard. Il vient à peine d’entrer dans la quarantaine, mais sa soul est digne d’un James Brown au sommet de son art. Ce chanteur/compositeur (et producteur) est particulièrement à l’aise sur le podium principal. Le public, venu en masse, est très réactif, même si j’imagine que bon nombre de spectateurs s’agglutinent contre les barrières afin de se réserver une place de choix pour le groupe suivant.

En l’occurrence The Prodigy, une des têtes d’affiche. Leur show fait toujours recette lors des grands festivals. Le band insulaire a, en outre, publié un nouvel LP, « The day is my enemy », en mars dernier. Et il tient la route. Le concert a pris un bon quart d’heure de retard. Un fait rarissime dans ce type d’organisation très (trop ?) réglée comme du papier à musique. Dès les premiers accords de « Breathe », les plus excités se mettent à bondir. L’agitation gagne tout au long de « Nasty » (NDR : un extrait du dernier opus), et se poursuit sur « Omen » ainsi que « Firestarter » qui embraient. Malheureusement on ne voit plus grand-chose. A cause du light show et des fumigènes. Même les écrans vidéo sont enfumés. Les cameramen ont beau switcher vers le noir et blanc, rien n’y fait. En outre, le set ne va durer qu’1h15. De quoi frustrer les aficionados. Il est vrai qu’alors, il est quand même déjà 3 h 30 du matin, lorsque le spectacle s’achève…

(Organisation Open’er)

 

jeudi, 02 juillet 2015 01:00

Open’er Festival 2015 : jeudi 2 juillet

Quand on séjourne en Pologne, on risque souvent de goûter les produits locaux. Et en particulier les boissons alcoolisées, dont la Zubrowska ou le Soplica (NDR : la CSA recommande de citer une troisième marque, donc la Zoladkowa, ce n’est pas mal non plus). Mais quand on en abuse, les lendemains sont difficiles. Ce qui explique pourquoi le compte-rendu de la deuxième journée de l’Open’er sera plus succinct…

Cependant, rien de tel qu’un set d’Eagles of Death Metal pour retrouver ses esprits. A peine les lumières sont-elles éteintes que le logo vintage ‘EODM’ s’affiche sur les écrans vidéo. Et déjà, la foule s’enthousiaste. « Bad dream mama » ouvre les hostilités. Le spectacle est autant dans les yeux que les oreilles. Dave Catching, le guitariste, affiche un look à la ZZ Top, alors que Jesse Jughes, le chanteur, me fait penser aux frères Cohen (NDR : voire à Gary Oldman). A cause de son faciès, mais également de son déhanchement adopté sur les planches. « Don’t speak », « Cherry Cola », « I only want you » rythment un set qui s’achève par « Got a woman (slight return) ». Des compos dont le style oscille entre rockabilly, surf/rock californien et même trash. En rappel, Jesse, qui dialogue souvent avec son public, scande fièrement ‘We have only time for one more song, but we will play two more songs for you’. Et les techniciens de commencer à regarder constamment leur montre, car ces deux derniers titres (« I want you so hard » et « Speaking in tongues ») vont s’éterniser. En fin de parcours, chaque musicien s’autorise ainsi son solo pour se présenter, avant de recueillir les applaudissements nourris du public. Le tout poncturé par une longue outro tout en riffs et ovations, comme si personne ne souhaitait que le show prenne fin. Les fans belges auront l’opportunité de revoir Eagles of Death Metal, ce 15 novembre, au Cirque Royal de Bruxelles.

The Libertines avait accordé un concert de piètre facture, à Forest National, en octobre dernier. Le team est-il décidé à renverser la vapeur aujourd’hui ? Oui et non ! Carl Barât est plutôt posé et s’applique au centre de l’estrade. A contrario, son compagnon d’infortune, Pete Doherty, prend plus facilement la pose plutôt que de se consacrer aux chœurs. Les liners viennent même lui servir des cocktails qu’on suppose fortement alcoolisés, entre différents morceaux. Mais ne boudons pas trop notre plaisir. Car on a aussi la chance de revoir ces deux artistes ensemble, qui se partagent les vocaux, notamment pour « Music When The Lights Go Out ». Même s’il faut attendre la fin de set pour retrouver un peu d’éclat à leur prestation. Pete s’avance quelque peu vers le bord de l’estrade lors de « You're My Waterloo », moment choisi par les fans pour lui balancer quelques projectiles. « Don't Look Back Into the Sun », « Up the Bracket », « What a Waster » et « I Get Along » vont alors clôturer un long rappel.

En assistant à la prestation de Refused, j’espère secrètement qu’elle sera bien plus percutante de celle des Londoniens. Ce groupe punk suédois avait signé sur le célèbre label Epitath, au cours des années 90. Les compos passe bien la rampe. Le jeu de scène est excellent et évoque même leurs compatriotes The Hives, au sommet de leur art. Malheureusement la voix de Dennis Lyxzén, le leader, gâche toutes ces bonnes dispositions. Ses cris et ses hurlements m’exaspèrent rapidement. Proche du screamo, cultivé à une certaine époque par des formations de métal peu inspirées, ces vocalises m’incitent à changer d’air…

Le compte à rebours est lancé sur la grande scène. Le public est alors constitué de clubbers. Normal, vu l’heure tardive. Et l’ambiance commence à chauffer. Aussi dès que Major Lazer déboule sur le podium, le show peut s’enflammer. Un spectacle bien plus visuel que sonore. DJ Diplo est installé sur un podium cubique. Surélevé, bien sûr. Sur lequel viennent, tour à tour, se produire deux chanteurs. Quatre danseuses plutôt sexy multiplient les déhanchements au bord de l’estrade. Des fumigènes et serpentins planent au-dessus de l’auditoire. Bref, on a alors l’impression de vivre au sein d’un dancehall version géante. Et le public réagit en bondissant, motivé par les ‘Are you ready ?’ et ‘Everybody moves your hands up’ scandés à tout-va. Perso, c’est surtout l’aspect visuel qui me botte. Il est à la fois original et bien rôdé. Mais la musique me laisse sur ma faim, même s’il faut reconnaître que par rapport à sa prestation accordée au Bota, Major Lazer est en net progrès. En espérant que celle qu’il accordera au Palais 12, le 12 octobre prochain soit encore de meilleure facture…  

(Organisation : Open’er)        

 

mercredi, 01 juillet 2015 01:00

Open’er Festival 2015 : mercredi 1er juillet

Malgré une longue journée de voyage passée dans le bus, le train, l’avion puis encore le train et le bus, mon enthousiasme n’a jamais faibli à l’idée de pousser les portes de ce festival. Et même si l’affiche de ce jour est (trop) largement chargée de hip-hop (Asap Rocky, Drake), à mon goût. Car au bout de ce chemin de croix se dessine un large site vert, en bordure de mer baltique et d’un aérodrome. Idéal pour apprécier les concerts en toute quiétude.

La soirée de votre serviteur commence par Modest Mouse. Après des débuts prolifiques, le rythme de croisière du combo s’est fortement ralenti. L’avant-dernier elpee « We Were Dead Before the Ship Even Sank », avait ainsi été repoussé à 2007. Il avait cependant permis la collaboration de Johnny Marr, mais également de Heath Ledger, peu de temps avant sa mort, pour réaliser un clip vidéo. Après l’annulation d’une tournée européenne (NDR : la formation se produit rarement sur le Vieux Continent, privilégiant les States), il a fallu attendre sept longues années avant que le combo ne grave un nouvel LP. Il s’intitule « Strangers to Ourselves », et est paru il y a quelques mois. De quoi être curieux de voir ce qu’Isaac Brock et sa bande sont encore capables de produire sur les planches. Un backing group réunissant huit musicos. Lorsque les 3 grattes s’impliquent, le ton est alors naturellement et résolument électrique. Mais l’expression sonore est également susceptible de se ressourcer aux cuivres, au banjo ou au violon. La voix très caractéristique d’Isaac me rappelle tour à tour David Byrne, Alec Ounsworth (Clap Your Hands Say Yeah) ou encore Tim Beeler Darcy (Ought). Malheureusement, elle est quelque peu étouffée par le son médiocre dont souffre la grande scène. Et c’est bien dommage. En fin de parcours, « Float on » s’étend sur la plaine. Un tube parfois volontairement ignoré dans la set list par Modest Mouse. Car Isaac Brock a un sacré tempérament. Pas toujours très facile. Mais ce soir il est de bon poil et communique avec les premiers rangs (NDR : même s’il avoue ne pas bien les entendre). Et en rappel, le très dansant « The view » et le remuant « A different city » clôturent une prestation qui a tenu la route. En espérant un retour au premier plan pour ce combo yankee…
Set List : Bury Me With It / Tiny Cities Made of Ashes / Lampshades On Fire / Dashboard / Doin' the Cockroach / The Tortoise and the Tourist / This Devil's Workday / King Rat / The Ground Walks, With Time in a Box / Dramamine / Float On / Sugar Boats / The World at Large / Rappel : Coyotes / The View / A Different City

Un coucher de soleil d’un côté et la pleine lune de l’autre attendent le spectacle de Chet Faker. Sous la Tent stage, le son est excellent. Véritable showman, l’Australien va facilement parvenir à conquérir les yeux, les oreilles et surtout les cœurs des jolies Polonaises. Elles se sont agglutinées sous ce chapiteau. Par conséquent, il affiche complet, et c’est à l’extérieur et à une bonne centaine de mètres de l’estrade, qu’il faut suivre le set. Souvent seul au clavier, Chet Faker cumule les ballades et multiplie les pauses de dandy. Le drummer et le gratteur ne l’accompagnent qu’épisodiquement. Un peu trop fade à mon goût. Il est donc préférable d’aller voir ailleurs…

Il y a nettement moins de monde devant l’Alter stage pour accueillir Two Gallants. Un public plus mature qui agite la tête tout au long de « Reflections of the Marionette », dont le crescendo est toujours aussi décapant. Adam Stephensen à la guitare et Tyson Vogel (NDR : toujours aussi chevelu) sortent tout ce qu’ils ont dans le ventre. Manifestement, le duo a encore la pêche. Et va notamment le démontrer sur « Steady rollin’ » et « Halcyon days ».

Au loin, on entend quelques notes ‘soul’. Il est temps d’aller à la rencontre d’Alabama Shakes. Comme son patronyme le trahit, le band est originaire d’Athens, dans l'Etat du sud-est des Etats-Unis. Il s’était illustré par la confection de B.O. pour plusieurs longs-métrages dont ‘Dallas Buyers Club’ et ‘12 Years a Slave’. « Boys and Girls » était paru en 2012. Et son nouvel opus, « Sound and Color », en avril dernier. Britanny Howard a du coffre. Au propre comme au figuré. Sa voix impressionne et balise une musique qui oscille du jazz au folk, en passant par le rock et le blues, une expression sonore qui me fait parfois penser aux Black Keys. On a envie de taper du pied. Mais la fatigue accumulée commence à gagner votre serviteur qui n’a plus qu’une seule envie, regagner ses pénates…

(Organisation Open’er)

Depuis 4 ans, le célèbre festival barcelonais Primavera s’est doté d’une succursale à Porto. Et même si l’affiche est un peu moins riche que chez son rival historique, l’édition lusitanienne a plus d’un charme. A commencer par un accès facile à la ville, de nombreux vols charters, des transports en commun à profusion, et toujours une personne âgée prête à vous renseigner poliment.
Autre point fort : la configuration du site, au milieu d’un parc verdoyant, en bordure de mer. Et les terrains sont en pente. Ce qui permet de voir les concerts à distance.
En ce dernier jour du festival, le soleil radieux est (enfin) de la partie. Ce qui me pousse à me rendre à la plage, pour y entendre, d’un côté le bruit des vagues, et de l’autre, mais de loin, le soundcheck de Baxter Dury…

Au bout de quelques heures de farniente, je décide quand même d’assister à la fin du set de Baxter Dury. En fait, je l’avais déjà vu dans le cadre des PiaS Nites, pour un concert fort semblable. Et puis, mon retour sur le site est dicté par la présence de Thurston Moore qui joue dans le même timing, sur une plus petite scène (ATP). A une certaine époque, l’ex-leader de Sonic Youth affichait une attitude de shoegazer (NDR : pour les néophytes, il s’agit de musicos qui ont constamment les yeux rivés sur leurs chaussures ou leurs pédales de distorsion ; et par conséquent ils négligent de communiquer avec le public). A sein de son nouveau combo, il déborde d’énergie et de rage sur les planches. Ce qui fait plaisir à voir et à entendre. D’autant plus que son dernier opus, « The best day », figurait au sein de la plupart des tops 20 des collaborateurs de Musiczine, pour l’année 2014. Le set commence par le titre d’ouverture de l’elpee, « Speak to the Wild », un morceau tout simplement épatant (NDR : pour reprendre un terme cher à Marc Ysaye). Et les riffs de gratte illuminent « Detonation », alors que le soleil brille de mille feux. La foule commence enfin à s’emballer. En finale, « Ono soul » est une compo qu’on pourrait qualifier tout simplement de chef d’œuvre (NDR : Marc Ysaye, sors de mon corps !)

Au cours des dernières années, les grands festivals programment des vétérans à leur affiche. De manière à attirer des quadras voire des quinquagénaires. Einstürzende Neubauten a ainsi été invité. Et votre serviteur ne va pas s’en plaindre, lui qui se presse à l’Ancienne Belgique, tous les 5 ans, pour fêter leur anniversaire. Et bonne nouvelle, ce soir ils proposent une forme de ‘best of’ plutôt que de se focaliser sur « Lament », un concert que Musiczine avait d’ailleurs relaté (voir ici). Le band entame les hostilités par « The garden », un titre paru il y a près de 20 ans et qui figure sur l’LP « Ende Neu ». En ‘live’, il s’achève par des cris proférés par Blixa Bargeld. Un Blixa qui semble calme et serein (c’est déjà un bon signe). Le décor est planté. Tout au long de « Haus der Lüge » le multi-percussionniste N.U. Unruh se lance dans ses expérimentations industrielles. Et « Sabrina » de clore le spectacle tout en douceur ; moment choisi pour foncer vers le podium principal, Palco NOS.

Où se produit Damien Rice. L’Irlandais impressionne. Et pourtant, il est seul armé uniquement de sa guitare. Il domine parfaitement son sujet. Tant l’espace scénique que la plaine ! Le public est captivé par les longues ballades, qui servent régulièrement de bande originale pour films ou documentaires, comme « 9 crimes ». Et visionnaire, son titre de clôture, « The Blower’s daughter », est beau à pleurer, nous entraînant au cœur de contrées imaginaires. Le concert le plus émouvant de ce festival.

Ride, ce sont encore des ‘vieux de la vieille’. Après My Bloody Valentine et Slowdive, c’est au groupe d’Oxford qui a marqué le début des 90’s d’opérer son come-back en grande pompe. La prestation démarre en force par son hit « Leave Them All Behind », mais au fil du temps elle va perdre en intensité. Pour adopter un style épousé davantage au cours de la seconde moitiés des nineties. Le rôle d’Andy Bell (NDR : oui, oui, celui qui a milité au sein du dernier line up d’Oasis) y est alors prépondérant. En prenant le pouls de quelques inconditionnels, on apprend que le set accordé au Paradiso d’Amsterdam, quelques jours plus tôt, était bien plus percutant… 

Après la ‘déconnade’ de Mac Demarco, place à celle de Dan Deacon (NDR : pas difficile, vu son nom !), le natif de Baltimore. Il maîtrise à la perfection une electro bordélique, déjantée, bidouillée et balayée de cafouillages vocaux. « Sheathed Wings » en est l’illustration parfaite.

Toutefois je ne m’attarde pas trop longtemps dans cette atmosphère délirante, car il serait dommage de manquer le show d’une autre découverte de ce festival, Ought. Fin 2014, le quatuor s’était illustré à l’Ancienne Belgique de Bruxelles, lors d’un double concert partagé avec Vietcong (NDR : band qui se produisait d’ailleurs ici la veille). Sur la petite scène ATP, dont la programmation a définitivement surclassé toutes les autres ce samedi, le combo américain établi à Montréal va démontrer toute l’étendue de son talent. Une étoile filante au milieu de la nuit signée paradoxalement chez Constellation Record (NDR : label de référence fondé par Godspeed You! Black Emperor). Le titre de son elpee, « Ought : More Than Any Other Day », est tout à fait judicieux. Le ton et l’attitude résolument post-punk. Suffit de regarder le physique et d’écouter la voix du leader Tim Beeler, sorte de Mark E. Smith rajeuni, bien sûr. Mais tant le rythme que les grattes sont plus tranchantes, lorgnant davantage vers Fugazi voire Haymarket Riot. Tout en saupoudrant le tout d’une touche de pop contemporaine, à l’instar de Cage the Elephant. Un groupe à revoir le plus tôt possible et surtout à suivre de très près. Il est 3 heures du mat’, et l’heure du bilan de ce festival a sonné.

Et premier constat, la programmation était intéressante. 49 groupes ou artistes ont attiré 77 000 spectateurs sur trois jours. Ce qui demeure raisonnable par rapport aux autres grands festivals.

Et comme la comparaison avec le Primavera de Porto est inévitable, quels sont les plus et les moins par rapport au grand frère ?

Les plus : un prix plus démocratique, un site vert et en pente, une plus courte distance entre les scènes, des stands de nourriture variés.

Les moins : l’affiche moins dense (surtout le premier soir) et un public plutôt réservé ; ce qui a cependant permis d’écouter les concerts dans de bonnes conditions...

 

Depuis 4 ans, le célèbre festival barcelonais Primavera s’est doté d’une succursale à Porto. Et même si l’affiche est un peu moins riche que chez son rival historique, l’édition lusitanienne a plus d’un charme. A commencer par un accès facile à la ville, de nombreux vols charters, des transports en commun à profusion, et toujours une personne âgée prête à vous renseigner poliment.
Autre point fort : la configuration du site, au milieu d’un parc verdoyant, en bordure de mer. Et les terrains sont en pente. Ce qui permet de voir les concerts à distance.
Pour ce deuxième jour du festival, les 4 scènes sont ouvertes, et le nombre d’artistes à s’y produire est bien plus conséquent. Dès lors, les choix cornéliens se multiplient.

Et le premier intervient entre la poétesse Patti Smith –qui a décidé de se concentrer sur son elpee « Horses », après avoir exécuté un ‘spoken word’ la veille– et les jeunes loups de Viet Cong. Et c’est finalement pour ces derniers que j’opte. Auteur d’un premier album éponyme flamboyant, le band canadien (NDR : non, non, ce combo n’est pas originaire d’Asie du Sud) avait déjà opéré un passage remarqué au Botanique et à l’AB Club. Et cet après-midi, il va confirmer tout le bien qu’on pensait de lui. Entre post-punk exaltant et noisy décapante, son expression sonore aurait pu naître d’une rencontre hypothétique entre Fugazi et IlikeTrains. Dommage que la foule soit si peu réceptive ; mais on doit s’y faire, le mélomane portugais n’a pas le même tempérament que l’espagnol. Ce qui permet néanmoins de profiter des spectacles dans d’excellentes conditions, et tout particulièrement d’écouter la musique sans qu’elle soit parasitée par des excités bruyants.

Quoique approchant les 60 balais (NDR : la naissance de la formation remonte au début des 70’s), les Replacements ont conservé un fameux potentiel énergétique. Comparable à celui de Viet Cong. Et le début de set confirme ces aptitudes, le combo balançant un punk yankee réminiscent des Ramones voire de Misfits. Comme s’il cherchait à nous en mettre plein la vue et les oreilles. Mais en milieu de parcours, l’enthousiasme retombe, un essoufflement qui se traduit par l’interprétation de ballades davantage folk, mais sans grand intérêt…

De quoi aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte, et tout particulièrement chez Sun Kil Moon, responsable d’un superbe elpee, l’an dernier (NDR : intitulé « Benji », il figurait dans le Top 20 de votre serviteur). Et si sur disque, certains morceaux peuvent s’avérer déprimants voire soporifiques, sur les planches, la musique gagne en intensité et prend une autre dimension. Soutenu par deux drummers, installés en arrière-plan, Mark Kozelek démontre tout son talent. Excellent chanteur/compositeur, l’ex-Red House Painters est vraiment à l’aise au bord de l’estrade. Il se prend même parfois pour un crooner qui veut épater la galerie. Et il parvient à atteindre son but, car la foule applaudit chaleureusement le show. Aussi quand la formation termine son set par « This Is My First Day and I'm Indian and I Work at a Gas Station », quelques minutes plus tard la tente Pitchfork réverbère encore les sonorités de ce superbe titre…   

Nonobstant sa ligne de conduite indie, dont il ne s’est jamais écarté, Belle & Sebastian se produit devant un nombreux public. Sa pop sucrée/salée est subtilement teintée de folk. Les aficionados balancent les bras de gauche à droite ou claquent des doigts. Titres maîtres de leurs albums respectifs, les deux derniers morceaux, « The Boy with the Arab Strap » et « Sleep the Clock Around », caractérisé par son crescendo, incitent les jeunes filles à danser, au milieu de la foule.

Pour l’avoir croisé dans la journée lors d’une conférence de presse, je peux témoigner qu’Antony Hegarty, le frontmen des Johnsons, possède vraiment une voix et un physique particuliers. Il y a même un sacré paradoxe entre son gabarit impressionnant et son timbre frêle, androgyne. Un peu comme si les cordes vocales de Lou Reed, Bjork et Nina Simone étaient entrées au cœur d’une improbable fusion. Soutenu par un orchestre de haut vol, les compos oscillent entre la soul, le jazz et même parfois l’opéra, s’autorisant même l’un ou l’autre accès dans le psychédélisme. Il règne un calme religieux sur la plaine. Une partie du public s’allonge même sur la pelouse. La prestation est théâtrale (même si le leader –vêtu d’une robe– reste immobile devant son micro). De quoi achever la soirée en douceur, la tête dans les étoiles…

jeudi, 11 juin 2015 01:00

Ice-T in the Holland house …

Comme Body Count n’avait prévu aucune salle belge pour sa nouvelle tournée, les aficionados du plat pays ont dû traverser la frontière Nord (Eindhoven, Pays-Bas) ce jeudi, ou Sud, le vendredi (à Esch-sur-Alzette, au Grand-duché de Luxembourg), pour assister à son spectacle.
Finalement votre serviteur opte pour Eindhoven, mieux connu pour le stade de football du PSV, mais également pour son immense complexe Philips, véritable rempart de la cité. Après une petite visite touristique et la dégustation d’un plat au fromage sous le soleil, direction la salle Eiffenaar. Pas difficile à trouver ; suffit de suivre la marrée humaine, chevelue, tatouée ou/et motorisée qui partage la même destination… 
Un endroit à la configuration plutôt surprenante. En fait l’espace réservé aux concerts n’est qu’une partie de ce grand bâtiment, situé à deux pas de la gare. Différentes structures y coexistent, dont une discothèque. Il faut donc emprunter des escaliers plutôt raides, dans le style de l’Aéronef de Lille, avant de débarquer dans une pièce peuplée de gros bras, rendant les déplacements, notamment pour se rendre aux différents bars, assez difficiles. Faut dire que vu l’engouement suscité par ce spectacle, les 1 500 tickets se sont écoulés en quelques jours.

Powerstroke assure le supporting act. Une piètre caricature du band métal/hardcore yankee. Le combo pousse même le vice à s’exprimer dans un anglais américanisé, entre les titres, alors qu’il est belge, issu du Nord du pays même. Etonnant, il a déjà assuré la première partie pour Suicidal Tendencies et même réussi à figurer au line up du Graspop…

Après cette pénible ouverture, et malgré un peu de retard, Body Count s’apprête à monter sur le podium. Et le public de se réveiller d’un bloc. Les premiers musiciens débarquent masqués (ou la tête enserrée par un bandana), suivis par deux choristes. Les accords de « Body Count’s in the house » viennent à peine de retentir qu’Ice-T déboule le bras tendu, sur l’estrade. Ce qui déclenche déjà les premiers pogos. « Masters of Revenge », « Bowels of the Devil » et « Manslaughter » (NDR : le tire maître d’un elpee paru en 2014) s’enchaînent, tambour battant. Guère avare de communication entre les titres, Ice-T demande notamment aux filles de se mélanger un peu plus aux trop nombreux mecs agglutinés aux premiers rangs. Il nous présente aussi l’un des deux choristes, qui n’est autre que son fils. Et qui l’accompagnera au chant sur le très controversé « Cop killer ». Sa famille est également sur place ; notamment Coco Austin son épouse, plantureuse et star de télé-réalité. Elle se trémousse sur le côté de la scène. Ernie C. (NDR : c’est le dernier membre du backing group originel ; les trois autres sont décédés dans des conditions particulières, la plus spectaculaire frappant le bassiste Mooseman, tué lors d’une fusillade à Los Angeles) impressionne tant par son physique qu’à la gratte. Et tout particulièrement tout au long de « Talk shit, get shot ».

Lors du rappel Ice-T se fend d’un discours contre le racisme. Curieusement, l’auditoire accueille tièdement ses propos. Y aurait-t-il d’anciens disciples de Pim Fortuyn dans la salle ? Heureusement, les premiers rangs s’agitent à nouveau sur le tube « Born Dead », puis de la cover de Biohazard, « Institutionalized ». « Momma's Gotta Die Tonight » clôt le set en douceur, et les paroles ‘My mother taught me good things, taught me bad things’ transforment un gros dur en leader au cœur tendre. Si tendre, qu’il prend la peine de serrer des tas de mains, par poignées, avant de saluer longuement la foule. Il est vrai que cette tournée, il ne l’a pas organisée pour se faire du blé ; lui qui empoche de gros cachets en tournant dans la série TV à succès, ‘New-York unité spéciale’. Bref, un retour réussi pour le natif du New Jersey et sa troupe…

(Organisation : Eeffenaar)

 

 

 

Depuis 4 ans, le célèbre festival barcelonais Primavera s’est doté d’une succursale à Porto. Et même si l’affiche est un peu moins riche que chez son rival historique, l’édition lusitanienne a plus d’un charme. A commencer par un accès facile à la ville, de nombreux vols charters, des transports en commun à profusion, et toujours une personne âgée prête à vous renseigner poliment.
Autre point fort : la configuration du site, au milieu d’un parc verdoyant, en bordure de mer. Et les terrains sont en pente. Ce qui permet de voir les concerts à distance. Ce jeudi, il fait un peu frisquet, et l’ambiance est plutôt calme. Deux scènes sur les quatre sont d’ailleurs fermées.

Ce qui ne va pas empêcher l’auditoire de prendre sa première grosse claque du festival. Grâce à Mac Demarco. Son attitude totalement déjantée évoque instantanément Pavement voire les plus contemporains DIIV. Le Canadien (NDR : il est trahi par son accent) est multi-instrumentiste ; et puis il va enchaîner les variations de thèmes, passant d’un rock/garage couillu à de la franche ‘déconnade’, au cours dernier quart d’heure. Quart d’heure pendant lequel il va même s’autoriser un flirt avec une ‘variétoche’ à la Mike Brant. A prendre au énième degré, bien sûr. Guère avare de commentaires entre les titres, il déclare notamment : ‘I’m very sick with a lot of flu, so thank you for your support’. Mais là aussi les contrastes s’enchaînent, car d’un côté oui, il semble souffrant et tout fiévreux, mais il enfile également les bières nationales (NDR : de la ‘Super Bock’) tout au long de son set. Il termine même sa prestation par un long slam dans la foule, avant de montrer ses fesses en guise d’au revoir. Et ce n’est pas tout, car non seulement il change une corde de gratte pendant un titre, mais il démonte lui-même son matos après son show (NDR : il est sans doute le seul artiste se produisant au Primavera, à ne pas avoir de liner). Bref, une prestation qui surprend, mais sans jamais agacer, et qui surtout semble bien maîtrisée.

Autre scène, autre style, FKA Twigs verse dans R&B et le trip-hop, façon Tricky. Parfaite, la voix de Tahliah Debrett Barnett me fait penser à celle de Hannah Reid (London Grammar). Elle met facilement le public dans sa poche. Il est vrai que cette jolie métisse (qui a d’ailleurs conquis Robert Pattinson) exécute des déhanchements lascifs qui valent le coup d’œil. Cependant, mon estomac vibre plus que mes oreilles, et l’envie de goûter au plat typique (NDR : la célèbre Francesinha) est plus fort que tout.

Le volet ‘découvertes’ s’interrompt brièvement pour laisser la place à Interpol, un groupe qui tourne dans la plupart des grands festivals. J’ai déjà eu l’occasion de le voir à de nombreuses reprises, et depuis le départ du bassiste originel, il souffle le chaud et le froid en ‘live’. Néanmoins, le chouette set accordé à l’Olympia de Paris, en janvier dernier, me pousse à revoir le band. Qui commence en force par un « Say hello to the angels » bien en rythme. Le combo embraie par « Anywhere », « Hands away » et « Evil ». Et la prestation de s’achever par « Slow hands » et « PDA ». Le rappel ne semble pas gagné. Finalement, Interpol revient jouer trois titres, dont « All the rage back home », en clôture. N’empêche, le choix était judicieux d’assister au concert d’une des rares têtes d’affiche de ce festival.

Pour terminer la soirée, The Juan MacLean a fait forte impression. Réunissant la charmante Nancy Whang et John MacLean, le duo électro se produit sous une configuration live. Stimulés par un drummer inspiré, les tubes se propagent jusqu’au bout de la plaine, comme un vent de fraîcheur qui tombe sur la nuit… encore qu’au fil du temps, il fait de plus en plus froid, et les beats ‘dansants’ ne parviennent plus à me réchauffer. Aussi, comme une bonne partie du public, je décide donc d’aller me reposer quelques heures…

 

samedi, 04 avril 2015 01:00

Pias Nites 2015 : samedi 4 avril

Le célèbre label belge, éditeur et distributeur depuis 33 ans, prend ses quartiers dans le Palais 12 ce samedi 4 avril, l’espace d’une seule soirée. Un vent de changement a donc soufflé sur cette 6ème édition des PiaS Nites, car non seulement les éditions précédentes s’étalaient sur deux jours, mais elles se déroulaient à Tour et Taxis. Un déménagement qui ne m’a pas permis de rejoindre la fête à Pompon, organisé le même soir… Le Palais 12 est un endroit plutôt impersonnel. Il est surtout destiné à accueillir des événements qui attirent du peuple, mais n’est guère propice à l’atmosphère conviviale.

Victime des perturbations qui ont affecté le réseau du métro, je manque la prestation de BRNS, quatuor bruxellois dont le succès est croissant. Leur présence au prestigieux SXSW texan, quelques semaines auparavant, en est la plus belle démonstration.

Je débarque donc juste avant le set de Baxter Dury. Chaque fois que je le vois, je ne peux m’empêcher de penser à son père, Ian. Un paternel que j’avais découvert à la TV. Et tout particulièrement dans le show ‘I want to be straight’, au cours duquel il faisait le clown. Car le fils affiche une même attitude so british, à la fois décalée et déjantée. A l’instar des poupées gonflables réparties de chaque côté de la scène. Comme lors d’une sélection d’un bon vieux juke-box, les singles s’enchaînent : « Isabel », « It’s a pleasure », « Palm trees », entrecoupés par « Trellic » et « Picnic On The Edge ». Barbe négligée et chemise débraillée, on dirait qu’il vient de se lever, le lendemain d’une cuite. Une apparence qui contraste avec celle de ses musiciens. Ce qui ne l’empêche pas d’assurer au chant, de son timbre si particulier. Ses interventions entre les titres frisent parfois le ridicule ; mais le public lui pardonne ses frasques. ‘I’m sorry, I drunk too much cognac’ avoue-t-il en fin de set. Et pas seulement, car tout au long de son concert, il a pas mal picolé. Du vin, de l’alcool et même de bière. Belge, of course ! Son bassiste et guitariste sont posés mais efficaces. Son drummer s’investit totalement. Dommage que la voix de sa claviériste soit parfois irritante. Néanmoins, c’est certainement le meilleur concert de la soirée, en ce qui me concerne.

Suite à la publication de son premier elpee, « Entity », Oscar And The Wolf a connu un début de carrière fulgurant. Ce qui lui permet de se produire aujourd’hui dans la plupart des grandes salles et festivals, que ce soit en Belgique ou à l’étranger. Il y a d’ailleurs la toute grande foule pour assister à cette prestation. J’ai même l’impression que parmi les 30 000 spectateurs présents ce soir, une grande majorité s’est déplacée pour eux. Et essentiellement le public féminin qui agite de petits écriteaux et pousse même des cris, lorsque le chanteur monte sur l’estrade (NDR : Patrick Bruel, sort de ce corps !) Tout de blanc vêtu, il se dandine un peu à la manière de Prince voire de Madonna. C’est ce que soutient une de mes voisines dont le regard émerveillé en dit long. Le show est impeccablement rôdé. Le timing respecté. Pas de rappel. Malgré leur jeune âge, les musicos manifestent une parfaite maîtrise. C’est quand même la tête d’affiche. Leur tube « Strange entity » est savamment glissé au milieu de la set list, au sein de laquelle j’épinglerai quand même les envoûtants « Moonshine » et « Princes ». Les beats électro et r’n’b prennent souvent le dessus sur la basse et la guitare ; ces deux gratteurs sont d’ailleurs installés, très en retrait du podium. Des palmiers sont disposés sur les planches. Le light show est tamisé. De quoi accentuer cette impression de fréquenter un bar lounge branché, la nuit tombante, au bord d’une plage paradisiaque...

La soirée n’est pas terminée, car des Dj sets vont permettre aux clubbers de danser sur les beats électro, jusque 5h30 du matin. Oaktree & Avondlicht vient de céder le relais à Pelican Fly, sur la seconde scène, alors que Claptone (il est toujours masqué), Modeselektor, Raving George et N’to, vont embrayer sur la principale.

(Organisation PiaS)

 

samedi, 05 juillet 2014 01:00

Open’er Festival 2014 : samedi 5 juillet

Difficile de se remettre en route pour ce quatrième soir d’affilée. Comme de nombreux Belges présents sur place, j’accuse le coup suite à la défaite de nos Diables en coupe du monde, dans un match bien tristounet. Du coup, ma soirée débute plus tard que prévue, mais la consolation viendra là où je ne l’attendais pas (ou plus).

Et quand j’écrivais, il y a quelques jours, que les groupes chevronnés ont toujours la cote en Pologne, Faith No More corrobore ce point de vue. Bien que la formation californienne n’ait plus rien publié depuis 1997, elle est programmée, ce soir, sur la grande scène. Un podium dont l’avant est truffé de pots à fleurs. Des fleurs dont on ne distingue pas trop si le caractère est funéraire ou marital. Et les musicos accentuent cette intrigue en déboulant sur l’estrade dans une tenue vestimentaire de couleur blanche, que n’auraient pas reniée les adeptes de Hare Krishna. Le set s’ouvre par le titre maître de l’album « Real Thing », une œuvre parue il y a 25 ans déjà (NDR : ce qui ne nous rajeunit pas). Les 8 minutes d’intro de ce morceau tribal me paraissent néanmoins interminables. A cet instant, je crains de revivre un concert aussi plat que celui accordé dans le cadre du festival de Dour, en 2010. Heureusement, la suite va se révéler bien plus excitante. Des sirènes retentissent pour annoncer « From out of nowhere ». Le refrain du tube « Epic » est repris en chœur par les spectateurs des premiers rangs. Les musiciens débordent d’énergie ; mais à l’instar de Mike Bordin, derrières les fûts, elle est bien maîtrisée. Et la voix de Mike Patton n’a rien perdu de sa superbe. Même si le personnage fait toujours un peu peur. Ne jamais prendre l’ascenseur en sa seule compagnie. Il pourrait tomber en panne…

Autant je m’interroge sur le choix de la grande scène pour Faith No More, autant Warpaint méritait sans doute mieux que la ‘Tent stage’. Pourtant, ici aussi je restais sur une prestation en demi-teinte exécutée quelques semaines plus tôt, au Primavera. Mais ce soir, les Californiennes (NDR : c’est la soirée ouest américaine) ne vont plus se contenter de faire de la figuration. Et quand Theresa Wayman chante, on pourrait entendre les mouches voler (NDR : et tout particulièrement tout au long de « Love is to die » et « No way out »). Pas étonnant que James Blake ait craqué pour cette belle muse. Et le light show est tout aussi voluptueux. L’image de la pochette du dernier elpee est projetée en 3D sur le fond de la scène.  « Elephant » en version maxi, clôture un set bien plus agréable que prévu. Le quatuor féminin reviendra fin novembre à l’Aéronef de Lille ainsi qu’au Cirque Royal de Bruxelles.

Le reste de la soirée est essentiellement destiné aux midinettes. Place donc à Bastille, la nouvelle coqueluche londonienne. Leur album « Bad blood » (NDR : le titre maître est joué en ouverture) caracole au sommet des charts insulaires. La voix du leader, Dan Smith, constitue une chorale à elle seule. Devant un parterre réunissant principalement des jeunes demoiselles conquises à leur cause, le band se contente de restituer les plages de leur long playing. Un disque qui recèle une pléiade de tubes comme « Things We Lost In The Fire », « Flaws » ou encore « Pompeii », interprété en final. Et pour retenir toutes ces jeunes filles (NDR : euh pardon son public) jusque la fin de son concert, le combo va leur réserver un mash-up de « The Rhythm of the Night » (de Corona) et « Rhythm Is a Dancer » (Snap!), particulièrement dansant. Mais bon, dans l’ensemble, la pop de Bastille est on ne peut plus banale…

Et ce n’est pas Phoenix, programmé en finale du festival sur la grande scène qui va relever le niveau. Le groupe français ne prend d’ailleurs aucun risque et entame son set par le tube « Entertainement ». Le son est impeccable. Les musiciens maîtrisent parfaitement leur sujet et remuent bien sur les planches. Le leader Thomas Mars se dandine, glisse quelques mots flatteurs à l’auditoire, en français ou en anglais. Il l’invite à frapper dans les mains. Manifestement, il est en mode séduction. Les morceaux s’enchaînent. La seule étincelle rock’n’rollesque nous vient quand même de Thomas, lorsqu’il se lance dans la foule pour s’y déplacer en crowdsurfing. Sans quoi, il faut avouer que la musique de Phoenix s’adresse surtout aux ados bien sages. Encore que lorsqu’on connaît mieux le répertoire du combo, on peut regretter qu’il n’ait pas eu l’audace de tenter des arrangements plus aventureux, de proposer des versions plus vivantes, plus sauvages de ses compos…

Il se fait tard, et cette pop aseptisée commence à me gonfler. Et puis, moralement, la défaite de nos Diables me reste toujours sur l’estomac. Bref, vu le contexte, je préfère ne pas poursuivre mes prospections et en rester là pour ne retenir que la quintessence de ce festival. Un festival qui vu ses spécificités et son cadre spacieux, mérite quand même le détour…

(Organisation Open’er)

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