Riley King, mieux connu sous le sobriquet de BB King (Blues Boy King), s’est éteint au cours de son sommeil, ce 14 mai, dans sa résidence de Las Vegas, au Nevada. Ce décès était malheureusement attendu. Il aurait atteint ses 90 ans, le 16 septembre prochain. Il était l'un des derniers bluesmen authentiques encore vivants. Il est parti rejoindre d’autres légendes, disparues avant lui : Howlin' Wolf (1976), Muddy Waters (1983) et John Lee Hooker (2001), parmi les plus célèbres.
King, c’était son véritable nom. Il incarnait tout naturellement un ‘roi’ du blues. Avant lui, d’autres King étaient devenus célèbres, Albert et Freddy, mais ils sont au paradis du blues depuis bien longtemps.
BB est né dans une plantation de coton, à Itta Bena, au cœur du delta du Mississippi, non loin de Greenwood, ville mythique du blues où repose le légendaire Robert Johnson.
Il a été élevé par sa grand-mère à Indianola où a été érigé, en 2008, le BB King Blues Museum. Chaque année, il se produisait dans cette petite ville, pour ses concitoyens.
Très vite atteint du virus du blues, grâce à son cousin Bukka White, il se fixe à Memphis dès 1947. Et dans la foulée grave l’un ou l’autre disque. Mais c’est en 1952 qu’il décroche son premier grand hit, "Three O' clock blues". Il développe rapidement un style personnel et très caractéristique, fruit d’un mélange de blues, de jazz, de swing et de jump, et devient une influence majeure pour une multitude de disciples.
C’est un des premiers musiciens à enrichir ses compos de soli finement ciselés, en se servant d’une guitare qu’il baptise ‘Lucille’, dès la fin des années quarante. National d'abord, son succès devient ensuite international. Et il va fouler les planches d’une multitude de salles de concerts et de festivals, sur toute la planète. C’est un des rares bluesmen qui soit parvenu à s’enrichir grâce à son art. Son influence est phénoménale, notamment sur les artistes de rock, souvent bien plus jeunes, en compagnie desquels il s’est même produit. A l’instar des Rolling Stones, d’Eric Clapton, de Joe Cocker et même de U2.
En 1968, il avait joué au Fillmore West de San Francisco devant toute la génération hippie. Et l’année suivante, il avait assuré la première partie de la tournée américaine des Stones.
De son vivant, il a reçu une multitude de récompenses. Il a même été décoré par les présidents Clinton et Bush.
Un premier BB King's Blues Club avait été ouvert en 1991, à Memphis, dans la célèbre Beale Street.
Parmi ses succès (pas tous de sa plume), on épinglera les incontournables "Paying the cost to be the Boss", "You upset me baby", "Everyday I have the blues", "Rock me baby", "Sweet sixteen" et surtout "The thrill is gone".
RIP BB.