C’est un « ouf de soulagement » que les organisateurs du Brussels Summer Festival ont poussé lors de leur conférence de presse, qui s’est tenue mardi dernier dans les locaux du label [PIAS]. Après les événements tragiques du 22 mars, ils étaient en droit de s’inquiéter face au recul, général, de la fréquentation des lieux touristiques et des activités culturelles. « Heureusement, confie Denis Gérardy, Directeur, les pré-ventes du BSF sont excellentes. On dépasse déjà de 65% le niveau de l’année passée ».
Il est vrai que la Ville et Brussels Expo ont mis les petits plats dans les grands pour faire de cette 15e édition un millésime exceptionnel. Encore plus de concerts, encore plus d’activités, comme pour conjurer le mauvais sort et affirmer que la Ville revit et est plus forte qu’avant.
Pour atteindre ses objectifs, le festival bénéficie d’atouts incontournables : un cadre unique, au cœur de la ville (c’est d’ailleurs le plus grand festival citadin payant en Europe) et un prix très, très démocratique (max. 7 EUR par jour avec le ‘pass’). En chiffres, le BSF, ce sont 85 concerts sur 4 scènes, 120.000 spectateurs attendus, 500 bénévoles et un budget global de 2,5 millions d’EUR.
Quant à la programmation, elle est résolument éclectique, majoritairement orientée ‘grand public’ mais se ménageant quand même une belle touche ‘alternative’. On trouve tout d’abord des ‘locomotives’ en têtes d’affiche comme Louise Attaque, Lost Frequencies, Cœur de Pirate, Hooverphonic ou Peter Doherty. Ce ne sont pas des stars absolues (le budget du BSF ne le permet pas) mais elles draineront quand même un très large public disons ‘populaire’. A côté de cela, on pourra également (re)découvrir des talents moins ‘mainstream’ comme Hubert-Félix Thiéfaine, Tindersticks, Feu ! Chatterton ou notre An Pierlé nationale. On retiendra aussi la soirée ‘musclée’ prévue le 12 août qui verra Joe Starr et La Muerte en découdre sur la scène du Mont des Arts. Denis Gérardy nous a d’ailleurs confié en aparté que Joe Starr connaît bien La Muerte et se réjouit de partager les planches avec une des formations légendaires du rock alternatif belge.
Les mesures de sécurité seront bien entendu renforcées. Il est conseillé de ne pas venir avec des sacs mais comme le précise D. Gérardy, « le festival a toujours accordé une grande importance à la sécurité, donc on va juste renforcer un dispositif qui est déjà très strict ». Pour éviter les files et augmenter la fluidité aux entrées, surtout les premiers jours, le festival permet aux participants d’enlever leurs bracelets dès le mois de juillet et de pré-commander des tickets boissons sur Internet. Quant à la salle de la Madeleine, qui avait connu des problèmes de files d’attentes interminables, D. Gérardy nous rappelle que la capacité de la salle a été portée à 1100 personnes contre 800 l’année passée. De plus, la programmation est y volontairement orientée ‘niches’, ce qui devrait éviter la cohue dans la rue Duquesnoy. Autre amélioration cette année: la soirée spéciale Mobistar (maintenant Orange), sera dès le départ comprise dans le prix du pass. Enfin, la RTBF sera à nouveau présente (aux côtés de BX1) après une année « sabbatique » et relaiera sur ses chaînes radio et TV un événement que Rudy Léonet, directeur de PureFM et coordinateur ‘pop’ à la RTBF, appelle désormais modestement le « RTBSF »…
Dans l’ensemble, on se réjouit de ce festival, qui s’annonce sous les meilleurs auspices, même si la mainmise grandissante de la Ville et des officines qu’elle contrôle sur l’organisation de spectacles culturels nous pose un problème de principe. Sans remettre en cause l’excellent travail réalisé par Brussels Expo et l’ASBL Festival des Musiques de Bruxelles, on se demande si les aspects culturels d’un festival aussi important ne devraient pas être confiés à des acteurs ou associations indépendants. A cet égard, on est d’ailleurs sans nouvelles du différend symptomatique qui oppose la Ville et le Botanique à propos de la gestion future du Cirque Royal.
Pour plus d’informations sur le BSF : www.bsf.be.