Auteur-compositeur-interprète-chanteur rennais, mieux connu pour avoir participé aux aventures de Marquis de Sade en compagnie de Franck Darcel, puis à celle de Marc Seberg, Philippe Pascal est décédé ce 12 septembre à l’âge de 63 ans.
Marquis de Sade est considéré comme une formation pionnière du post-punk français. A l’instar d’Etienne Daho, il était né en Algérie. Fils d’un père instituteur et musicien de jazz, ce jeune passionné de blues a fréquenté l’université de Rennes. Sa passion pour les arts et la littérature ainsi que sa fascination pour la musique du Velvet Underground, mais aussi pour celle de David Bowie et du krautrock (Neu !, Can) ainsi que l’éclosion de la new wave yankee (Television, Patti Smith, Père Ubu, etc.) vont lui servir de muse pour rencontrer ses projets musicaux.
Nous sommes alors fin des 70’s, début des 80’s, et la scène rennaise est en pleine ébullition. Marquis de Sade est programmé en tête d’affiche lors de la première édition des Transmusicales de Rennes, en 1979. Et le premier elpee du band, « Dantzig twist » paraît cette même année (NDR : son titre le plus notoire, « Conradt Veidt », est disponible ici
. La surprise est totale au sein du paysage musical hexagonal. Cheveux courts, vêtus de costumes sombres, les musiciens de Marquis de Sade se démarquent totalement de l’image traditionnelle des groupes rock issus des 70’s ; le chant et la gestuelle expressionniste de Philippe Pascal accentuant cette fracture opérée depuis quelque temps déjà aux Etats-Unis et en Angleterre. Son attitude était alors très proche de celle de Ian Curtis, le chanteur de Joy Division, dont le premier opus (« Unknown Pleasures ») sort un an après celui de MdS.
Malheureusement, l’enregistrement du second LP, « Rue de Siam », déclenche des conflits au sein du line up, notamment entre Philippe et Franck, et plus précisément pour le choix du producteur. Le long playing sort bien en 1981, mais le groupe se sépare et Pascal part fonder Marc Seberg, qui sortira 4 albums, davantage new wave dans l’esprit de Simple MInds, dont « Lumières et trahison », publié en 1987, récoltera un certain succès. Après la séparation du band en 1992, Philippe Pascal tentera bien de monter d’autres projets notamment en compagnie de sa compagne, Pascale Le Berre, mais sans grand succès. Outre la publication de son recueil de textes très marqués par Baudelaire et Rimbaut, la fin de carrière de Pascal connaîtra cependant des comebacks épisodiques, dont une participation aux sessions d’enregistrement de « Rose Tattoo » d’Etienne Daho, son ami. Jusqu’en 2017, moment choisi par le Rennais Patrice Poch pour célébrer le 40ème anniversaire de Marquis de Sade. Il parvient convaincre Philippe Pascal et Franck Darcel de se réunir pour un concert (NDR : un show immortalisé par le CD-DVD « 16-09-17 ») ; et suite à l’engouement suscité par cet événement, le groupe repart en tournée, achevant le périple à Paris, au Petit Bain, le 22 février 2019. C’était déjà, il y a un peu plus de six mois…
RIP