Lesneu vient de publier son nouvel elpee, et il s’intitule "Ce qui ne vient jamais vraiment"
La musique comme introspection, personnelle et universelle. La chose n’est pas nouvelle, c’est même le ciment qui lie depuis toujours musique pop, rock ou variétés. Cela tombe bien, sur ce nouveau disque, Victor Gobbé alias Lesneu a décidé de ne pas choisir et de piocher dans le meilleur de Chamfort ou Polnareff, dans la douceur de Beach House et l’énergie, en particulier vocale, de The Walkmen.
Sa musique porte plus que jamais la nostalgie de temps anciens, de ces vacances en bord de mer, de photos jaunies et craquelées, lorsque derrière les bandes de filles et de garçons, se cachent des individus qui se cherchent, se tournent autour, flirtent. Des amours éphémères, platoniques même parfois, alors qu’on les rêverait immortels aux yeux du monde.
Sur des airs de toujours qu’il s’applique à remettre au goût du jour depuis son premier disque il y a déjà 5 ans, Lesneu pioche dans les souvenirs, exprime des regrets ou s’interroge sur ces relations amoureuses jamais simples, celles que l’on construit entre euphorie et pragmatisme ou celles que l’on fantasme avec des êtres intimidants et inaccessibles.
La relation amoureuse comme une obsession guide l’ensemble d’un opus où chaque titre entre en résonance avec un autre, "Entre Moi Et Toi, Entre Toi Et Moi Entre Moi Et Toi, Entre Toi Et Moi" comme deux points de vue antagonistes au moment de tirer un trait sur l’histoire ; "Tes Yeux et La Raison" ou l’ambivalence perpétuelle entre l’attirance passionnée et la recherche de durabilité solide. Et puis comprendre ce qui n’a pas fonctionné, chercher des responsabilités dans le mince espoir d’avancer et de trouver sa place.
Portées par une voix en constante évolution, moins grave mais plus ample, les chansons de "Ce Qui Ne Vient Jamais Vraiment" se développent dans leur propre espace-temps, à la fois baignées du minimalisme de compositions qui vont à l’essentiel, sans user de plus de mots ou de notes que nécessaire, mais aussi en se parant d’artifices instrumentaux entre ombre et lumière, où des claviers étincelants et aériens pleins d’espoir en un amour absolu côtoient les guitares orageuses de la dispute et le saxo triste et langoureux du doute et de la rupture.
Album lumineux à l’image de sa pochette colorée, mais qui nous plonge dans la tristesse des sentiments perdus et des lendemains incertains. Un disque de son temps.
Pour découvrir le clip de "Tes yeux", c’est ici