Derrière un diminutif de prénom aux consonances est-européennes, un résident de la Creuse, dont il n’a de cesse de vanter les ressources, Vlad s’est construit un microcosme en marge du politiquement correct qui passe au vitriol l’Humanité tout en l’embrassant et en se servant de protocoles bien à lui.
Alors ses chansons s’en ressentent, faussement naïves en apparence. Elles osent. Elles taclent. Elles giflent. Elles rient. Jaune. Chez Vlad, il faut plonger dans les méandres du sens derrière la parure de mots, dans le regard derrière les verres de lunettes… et imaginer ce qu’il peut bien avoir sous le costume bienséant.
Révolté, engagé, utopiste surtout, il propose un hymne au plus grand club de rugby du Limousin, à son chanteur local le plus tristement célèbre dans l’Hexagone, dégomme les DJs de Macumba, traite de manifs, de guiboles, monologue avec son rejeton, s’érige contre tous les connards, ronge sa peine d’avoir été quitté et lorgne toujours vers les territoires balkaniques…
Ça swingue, ça s’emballe, ça ralentit et ça pogote. Sa mère aussi, pas mal… Et puis ça en dit plus que ça n’énumère comme dans ce premier single, « Ça existe plus ».
Il débite toujours avec pertinence, hyperactif de la verbalisation des petites et grandes choses du quotidien… Naturalisme d’un nouveau genre à contresens des tendances, sauce Vlad. Et le pire c’est qu’on y prend goût.
« L’Enfer est pavé » … c’est le titre de l’album… pépite des concours de proverbes tronqués qu’il se prête à faire auprès de ses camarades, assertion qui fait aussi écho à nos temps perturbés.
Grands écarts et génie pas si gauche qu’il voudrait nous le faire croire dans le fond… on pense à Didier Super autant qu’à Java avec l’apport savant d’accordéon de son compagnon de route Gilles Puyfagès, à Noir Désir et à Brassens aussi… Vlad l’assume depuis Le Dernier qui ne l’était pas, c’est certainement le chaînon qui manquait entre Django et Desproges.
Le clip du premier single, « Ça existe plus », paru ce vendredi 1er novembre est à voir et écouter là