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Didier Deroissart

Didier Deroissart

samedi, 01 novembre 2014 00:00

Techniquement (sur)doués…

Soirée métallique à l’AB Club ce samedi 1er novembre, en compagnie de 3 groupes : Navene K, Animals As Leaders et Tesseract qui assurent une tournée européenne ensemble. C’est cette dernière formation, insulaire par ailleurs, qui va constituer la bonne surprise de l’affiche. Et pour votre serviteur, c’est à la fois une découverte… Le spectacle est sold out depuis un bon bout de temps, mais avant de débarquer au lieu de ralliement, il a fallu chercher un emplacement pour parquer mon véhicule. Quelle galère !

Je n’ai donc pu assister au set de Navene K, alias Navene Koperweis, un one man band que conduit l’ex-batteur d’Animals As Leaders et Animosity. Mais il ne se contente pas des drums, puisqu’il se consacre également à la guitare et se sert de l’électronique. Bref ce sera pour une autre fois.

Un petit changement de matos plus tard, place aux trois lascars d'Animals As Leaders. Le combo est né en 2007. Tosin Abasi en est le guitariste et le fondateur. Le line up inclut également le second gratteur Javier Reyes et le batteur Matt Garstka. Eponyme, leur premier elpee, est paru en 2009, chez Prosthetic. Et le deuxième, « Weightless », en novembre 2011. Publié ce 25 mars 2014, « The Joy Of Motion » constitue donc leur troisième et nouvel opus. Animals As Leaders pratique un métal progressif exclusivement instrumental. Particularité, toutes les grattes ont huit cordes, Tosin se consacrant même parfois à une basse de ce modèle. Les musicos sont techniquement (sur)doués. Les rythmiques ne sont jamais écrasantes, plutôt légères même. Et les compos ciselées, très soignées, recherchées.

Le set s’ouvre par « Tooth And Claw », un extrait du nouveau long playing. Et embraie par « Tempting Time », un titre issu du premier. « Wave Of Babies » est plus fédérateur. Normal, il s’agit d’un single gravé en 2010. « Kascade » est découpé dans des rythmiques fragmentées, tendues. La ligne de basse arrache tout sur son passage sur le puissant « Lippincott », alors que les drums ne cèdent pas leur part aux chiens. A charge pour la guitare de tempérer le tout. Un climat plus paisible baigne « Air Chrysalis », un morceau destiné à détendre les tympans délicats. « Point To Point » (NDR : tiré du premier LP), « The Price Of Everything And The Valio Of Nothing/Behaving Baby » et « Espera » constituent de remarquables exercices de style accomplis par les instrumentistes. Peut-être hantés par l’esprit du jazz… Pourtant, le trio parvient également à créer des riffs contagieux et efficaces. Histoire de rendre les compositions plus accrocheuses ; qu’elles ne se résument pas à de la démonstration nombriliste. La ligne de basse claque littéralement pour amorcer « Physical Education », un titre qui libère un fameux groove. Elle devient même hypnotique et grisante sur « The Woven Web ». Des cordes de guitare hispanisantes balisent « Weightless ». Le concert s’achève par  « CAFO », leur tout premier single. Les riffs sont gras, malsains. Bref, un morceau percutant…

Fondé en 2003, Tesseract (souvent écrit TesseracT) est un groupe britannique qui pratique une forme de prog/metal qualifié de ‘djent’. Il s’agit même d’un des leaders de cette scène musicale. A son actif deux albums studio : « One » et « Altered State ». Ce quintet réunit Daniel Tompkins au chant (il y a milité de 2009 à 2011 et est revenu en 2014), Alec ‘Acle’ Kahney (membre fondateur) et James Monteith (depuis 2006) aux guitares ainsi que Williams à la basse (il a débarqué en 2006) et le drummer Jay Postones (et ce dernier en 2005). Quatre des musicos sont bien en ligne et le drummer, plus classiquement, est installé en retrait. Daniel possède une voix à couper le souffle, mais très harmonieuse. Les lignes de guitares sont bien structurées et les riffs limpides. Le sens mélodique des chansons est particulièrement soigné et n’écorche jamais les oreilles. Leur prestation va durer une heure et on ne verra pas le temps passer. Finalement, je suis venu revoir Animals As Leaders et finalement, c’est Tesseract m’a réservé les meilleures sensations. Dès que la formation revient, elle pourra de nouveau compter sur ma présence…  

(Organisation: Ancienne Belgique)

 

samedi, 01 novembre 2014 00:00

Le ‘djent’ dans toute sa splendeur !

Soirée métallique à l’AB Club ce samedi 1er novembre, en compagnie de 3 groupes : Navene K, Animals As Leaders et Tesseract qui assurent une tournée européenne ensemble. C’est cette dernière formation, insulaire par ailleurs, qui va constituer la bonne surprise de l’affiche. Et pour votre serviteur, c’est à la fois une découverte… Le spectacle est sold out depuis un bon bout de temps, mais avant de débarquer au lieu de ralliement, il a fallu chercher un emplacement pour parquer mon véhicule. Quelle galère !

Je n’ai donc pu assister au set de Navene K, alias Navene Koperweis, un one man band que conduit l’ex-batteur d’Animals As Leaders et Animosity. Mais il ne se contente pas des drums, puisqu’il se consacre également à la guitare et se sert de l’électronique. Bref ce sera pour une autre fois.

Un petit changement de matos plus tard, place aux trois lascars d'Animals As Leaders. Le combo est né en 2007. Tosin Abasi en est le guitariste et le fondateur. Le line up inclut également le second gratteur Javier Reyes et le batteur Matt Garstka. Eponyme, leur premier elpee, est paru en 2009, chez Prosthetic. Et le deuxième, « Weightless », en novembre 2011. Publié ce 25 mars 2014, « The Joy Of Motion » constitue donc leur troisième et nouvel opus. Animals As Leaders pratique un métal progressif exclusivement instrumental. Particularité, toutes les grattes ont huit cordes, Tosin se consacrant même parfois à une basse de ce modèle. Les musicos sont techniquement (sur)doués. Les rythmiques ne sont jamais écrasantes, plutôt légères même. Et les compos ciselées, très soignées, recherchées.

Le set s’ouvre par « Tooth And Claw », un extrait du nouveau long playing. Et embraie par « Tempting Time », un titre issu du premier. « Wave Of Babies » est plus fédérateur. Normal, il s’agit d’un single gravé en 2010. « Kascade » est découpé dans des rythmiques fragmentées, tendues. La ligne de basse arrache tout sur son passage sur le puissant « Lippincott », alors que les drums ne cèdent pas leur part aux chiens. A charge pour la guitare de tempérer le tout. Un climat plus paisible baigne « Air Chrysalis », un morceau destiné à détendre les tympans délicats. « Point To Point » (NDR : tiré du premier LP), « The Price Of Everything And The Valio Of Nothing/Behaving Baby » et « Espera » constituent de remarquables exercices de style accomplis par les instrumentistes. Peut-être hantés par l’esprit du jazz… Pourtant, le trio parvient également à créer des riffs contagieux et efficaces. Histoire de rendre les compositions plus accrocheuses ; qu’elles ne se résument pas à de la démonstration nombriliste. La ligne de basse claque littéralement pour amorcer « Physical Education », un titre qui libère un fameux groove. Elle devient même hypnotique et grisante sur « The Woven Web ». Des cordes de guitare hispanisantes balisent « Weightless ». Le concert s’achève par  « CAFO », leur tout premier single. Les riffs sont gras, malsains. Bref, un morceau percutant…

Fondé en 2003, Tesseract (souvent écrit TesseracT) est un groupe britannique qui pratique une forme de prog/metal qualifié de ‘djent’. Il s’agit même d’un des leaders de cette scène musicale. A son actif deux albums studio : « One » et « Altered State ». Ce quintet réunit Daniel Tompkins au chant (il y a milité de 2009 à 2011 et est revenu en 2014), Alec ‘Acle’ Kahney (membre fondateur) et James Monteith (depuis 2006) aux guitares ainsi que Williams à la basse (il a débarqué en 2006) et le drummer Jay Postones (et ce dernier en 2005). Quatre des musicos sont bien en ligne et le drummer, plus classiquement, est installé en retrait. Daniel possède une voix à couper le souffle, mais très harmonieuse. Les lignes de guitares sont bien structurées et les riffs limpides. Le sens mélodique des chansons est particulièrement soigné et n’écorche jamais les oreilles. Leur prestation va durer une heure et on ne verra pas le temps passer. Finalement, je suis venu revoir Animals As Leaders et finalement, c’est Tesseract m’a réservé les meilleures sensations. Dès que la formation revient, elle pourra de nouveau compter sur ma présence…   

Setlist : « Of Matter – Proxy », « Of Matter – Retrospect », « Of Matter - Resist », « Concealing Fate, Part 2: Deception », « Concealing Fate, Part 3: The Impossible », « Concealing Fate, Part 4: Perfection », « Concealing Fate, Part 5: Epiphany », « Concealing Fate, Part 6: Origin », « April », « Of Energy – Singularity », « Of Mind – Nocturne » et « Concealing Fate, Part 1: Acceptance ».

(Organisation: Ancienne Belgique)

jeudi, 30 octobre 2014 00:00

Une fée clochette des temps modernes !

Votre serviteur a de nouveau pris rendez-vous au 110 du Boulevard Anspach, à Bruxelles, temple de la bonne musique et gage de conditions optimales pour tous les groupes qui s’y produisent. En cette soirée un peu frileuse, Lindsey Stirling assurait la tête d’affiche. Et le supporting act revenait au jeune Canadien Mike Tompkins. En arrivant vers 18h30, je remonte une file interminable jusqu'au 'Ticket Shop' de l'A.B.. Il y a du monde jusqu'à ' Music Village', autre institution réputée de la Rue des Pierres. On peut se préparer à une soirée d'anthologie grâce au tandem Tompkins/Stirling.

Mike Tompkins n’est guère notoire en Europe, mais vous risquez fort d’en entendre bientôt parler. Et en bien ! Ingénieur du son et producteur, Mike a commencé, au début de cette année, à mettre en ligne des reprises de chansons populaires en version a capella, des morceaux au cours desquels il reproduit tous les instruments à l’aide de sa bouche. Car Mike fait du 'Human Beat Box'.

Ses premières créations, « Dynamite » de Taio Cruz, « Teenage Dream » et « Just The Way You Are » de Katy Perry et Bruno Mars ont fait l'objet d'un buzz impressionnant sur Youtube (2 000 000 de vues). Il a une belle gueule et une belle voix. Mike fait preuve d'un grand professionnalisme aussi bien dans ses compositions que ses montages vidéo. Il est né à Edmonton, en Alberta (NDR : c’est au Canada), le jour de la tornade qui y a sévi, le 31 Juillet 1987. C'est à l'âge de 8 ans que Mike Tompkins commence à ‘beatboxer’, c'est-à-dire à utiliser le son de sa voix afin de produire des percussions vocales. La subtilité de cette pratique musicale est d'arriver à superposer différents instruments simultanément à partir d'une seule bouche. Il a participé aux sessions d’enregistrement du prochain album de Timbaland, qui devait s’intituler « Shock Value III », mais paraîtra finalement sous le titre d’« Opera Noir ».

L’AB est pleine à craquer pour accueillir notre Canadien. Il est seul sur l’estrade, entouré de ses machines. Son écran est placé derrière lui. Ce qui nous permettra de le voir bidouiller son matos. De nombreuses sonorités de beatbox ont déjà été préenregistrées dans sa loop machine. La voix de Mike Tompkins me fait penser à celle de Justin Timberlake. En deux temps trois mouvements, il va mettre le feu à l’auditoire. Manifestement cet artiste ne va pas assurer très longtemps les premières parties. Et à mon humble avis, on pourrait même bientôt le retrouver comme tête d’affiche au Lotto Arena ou dans un stade, comme le Skrillex. En tout cas, les trente minutes ont défilé à la vitesse VV’. A l’issue de son set, le public est chauffé à blanc. Juste à point pour Lindsey et son violon en folie.

Née le 21 septembre 1986 à Santa Ana, en Californie, Lindsey Stirling est une violoniste, artiste ‘performeuse’ et compositrice. Sa musique est considérée comme polyvalente. Elle a participé à plusieurs compétitions aux States. Ainsi, en 2010, elle a été finaliste de la cinquième saison d’'America's Got Talent’, où elle s'est présentée comme une 'violoniste hip-hop'. Elle a notamment apporté son concours à une flopée d’artistes, dont Sean Kingston, Donny Osmond, Allan Jackson, Peter Hollens, Shaun Barrowes, The Piano Guys, Pentatonix, John Legend ou encore Benton Paul. Eponyme, son premier elpee est paru en septembre 2012, un disque qui a atteint le top 5 en Allemagne et en Australie. Ce soir, elle est venue défendre son dernier opus, « Shatter Me ».

Pour permettre aux roadies de préparer le matos, un rideau noir est tiré tout au long du podium. Soudain, un déluge de lumières inonde ce voile derrière lequel se trémousse Lindsey, armée de son violon. Elle apparaît en 'ombre chinoise'… avant que ne tombe la tenture, au cours de l’interprétation du premier morceau, en l’occurrence « Beyond The Veil ». On découvre alors un décor soigneusement étudié. Au fond de la scène, est érigée une haute estrade surmontée d'un énorme écran où sont projetées des vidéos. Deux autres estrades, un peu plus basses, sont placées à droite et à gauche pour accueillir respectivement le claviériste (Jason Graviati) le drummer (Drew Steen). Et enfin, deux dernières, plus petites, sont disposées, à l’avant du podium, à l’extrême gauche et droite pour permettre à Lindsey de prendre de la hauteur, afin d’assurer sa chorégraphie. Lindsey et son violon ne font qu’un. Un violon bien amplifié. Elle entreprend un pas de danse en contorsionnant son corps dans tous les sens. Sa musique ? Un véritable cocktail de styles différents. Depuis le dubstep au hip hop, en passant par le drum and bass, le square dance, le bluegrass, la country et bien sûr l’électro (NDR : ces beats !) Tout passe à la moulinette ! En extrapolant, on pourrait imaginer ce spectacle comme du Walt Disney mis à la sauce électro/dubstep. Ou encore ‘La Belle Au Bois Dormant’ voire ‘Blanche Neige’ revus et corrigés par Steven Spielberg. 90 minutes au cours desquelles on va en avoir plein les mirettes. Ben oui, c’est un show à l’américaine auquel participent deux danseurs professionnels, suivis d'une Lindsey qui nous réserve ses pirouettes en compagnie de son violon. Une fée clochette des temps modernes !

Musicalement, c’est le violon qui constitue l’élément central du concert. La fée change fréquemment de déguisement. Elle crée une belle interactivité avec son public, dès qu’elle en  a l’opportunité. Ce qui lui permet de reprendre son souffle, car il faut reconnaître que le spectacle exige une fameuse dépense physique. Lindsey ne chante pas, le set est totalement instrumental. Sauf pour deux titres. Lzzy Hale, la chanteuse de Halestorm, apparaît sur l’écran pour interpréter ces deux chansons.

Privé de toute sensibilité, « Mirror Haus » est censé libérer un maximum d’ondes positives. « Electric Daisy Violin » est une petite ballade irlandaise électrifiée. Les titres défilent : « Night Vision », « Heist », « Swag » et « We Are Giants ». Puis « Zelda Medley », une piste au cours de laquelle Lindsey et son violon se plongent dans les jeux vidéo. Et encore, « Legend Of Zelda » et « Lord Of The Rings », deux morceaux surprenants, mais de toute beauté. La fée s'éclipse à nouveau pour changer d’accoutrement, pendant qu'on installe un synthétiseur et un cajón sur les planches. Objectif : une petite session acoustique au cours de laquelle on aura droit à « Transcendence » et « All Of Me », une chouette reprise de John Legend. Elle revient alors en tenue de danseuse étoile. Sans pour autant oublier son fidèle violon. « Take Flight » et « Moon Trance » bénéficient d’un excellent support visuel. « Roundtable Rival » nous propose d’opérer un bref périple dans le far west électronique. Et « Master Of Tides », aux Caraïbes. Au milieu de pirates ; Lindsey achevant le morceau sur le coffre des forbans. Elle n’oublie pas « Crystallize », le hit qui lui a permis de passer de l’anonymat à la célébrité, un titre qui compte plus de 100 millions de vues sur la toile. Et le set de s’achever par « Shatter Me »

Lors du rappel, Lindsey Stirling va nous réserver « Stars Align ». Le conte de fées est terminé. Dommage. C’était vraiment magique. Aussi je reviendrai la prochaine fois…

(Organisation : Greenhouse Talent)

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vendredi, 31 octobre 2014 11:40

Dévisager Dieu

Mes biens chers frères, mes bien chères sœurs, accueillez le nouveau Messie du métal, j’ai nommé Vincent Peignart-Mancini. Il s’agit du nouveau chanteur du groupe parisien AqMe. Il a débarqué en 2012. Pourtant, peu de formations résistent au départ de leur vocaliste. Maintenant, n’imaginez pas que leur musique s’écoute religieusement. Comme une messe célébrée par trois curés et une bonne sœur. Depuis l’arrivée de Vincent, le combo a retrouvé une nouvelle vigueur et est prêt à affronter l'adversité. La pochette est illustrée par un gaillard à deux têtes dont le coeur est bien au milieu et les veines lui traversent le corps. Déroutant ! Mais serait-ce c'est biologique ou mystique ?

Le drummer et dernier membre fondateur Etienne Sarthou (NDR : la naissance d’AqME remonte à 1999), la bassiste Charlotte Poiget (depuis 2000) et le guitariste Julien Hekking (il a rejoint le combo en 2009) complètent l’équipe. « Dévisager Dieu » constitue leur 7ème elpee, un disque qui a été mixé une nouvelle fois par Magnus Lindberg ; et son concours apporte une limpidité incroyable à cet opus.

« Avant Le Jour », c’est le single qui a précédé la sortie du long playing. Un retour aux sources. Le chant est puissant. Etienne, seul rescapé du line up initial, semble être parvenu à centraliser toute l’énergie du band, à l’aide de ses fûts. Vincent est un hurleur mélodique, et ne s’écarte pas trop du style de l’ancien chanteur, Thomas Thirrion. « Enfants De Dieu » et « Au Delà De L'ombre » sont des compos percutantes et incisives, réminiscentes des débuts d’AqME.

Vincent injecte toute sa rage dans « Ce Que Nous Sommes », une plage nerveuse, mais harmonieuse. « Un Appel » démarre en douceur. Tant la guitare que la voix adoptent ce profil paisible, invitant même sur le dancefloor, avant que l’ensemble s’emballe en milieu de parcours. Sur « Entre Louanges Et Regrets » et « L'Homme et Le Sablier » AqMe envoie du lourd. Les riffs de gratte sont épais alors que Charlotte apporte sa sensibilité féminine à la basse.

« Pour le Meilleur, Le Pire » démontre que le combo est au faîte de sa maturité musicale. Une œuvre qui s’achève par l’excellent « Les Abysses ».

Fin novembre AqME part en tournée pour défendre ce nouvel album. Une seule date en Belgique : le 12 décembre, au Salon de Silly.

 

 

C’est la seconde fois cette année que le groupe anglais originaire d’Oxford nous rend visite. En février 2014, le quintet était déjà venu au Club en première partie de To Kill A King. Cette fois-ci, il constitue la tête d’affiche. Le concert était prévu au Club. Certainement par manque de publicité et le peu d’entrées (50 personnes), il a été transféré au Huis 123, une petite salle conviviale sise au-dessus de l’AB Café.

La soirée sera donc cosy et intimiste, à la limite d’un showcase organisé dans un salon. Le line up du combo réunit les frangins Lucas et Théo Witworth, respectivement chanteur et guitariste, Matt Cooper à la seconde gratte, Joe Charlett aux drums et Pelham Groom à la basse. Lucas a la jambe droite dans le plâtre. Durant toute la soirée, il restera donc assis sur un tabouret. Des rumeurs selon lesquelles Spring Offensive se séparerait à la fin de la tournée, circulent. Dommage, car c’est un excellent groupe. La presse musicale insulaire le considère même comme un des grands espoirs de la scène britannique. Le combo est venu défendre son dernier elpee, « Young Animals Hearts », paru une semaine après sa première visite à l’AB, en février dernier. Enfin, drôle d’idée d’opter pour un tel patronyme, puisqu’il évoque l’offensive du Printemps, également connue sous le nom Kaiserschlacht, bataille du Kaiser ou offensive de Ludendorff suite aux séries d'attaques allemandes opérées sur le front occidental du 21 mars au 18 juillet 1918, durant la Première Guerre mondiale (source : Wikipédia)

Quoique mélancolique, la musique de Spring Offensive est susceptible de s’emballer. Mais sans jamais déraper. Tout comme la voix de Lucas. Elle peut même se révéler divine. La formation accorde une grande importance aux harmonies vocales. A l’instar des classieux “52 Miles”, “No Assets” et “Bodylifting”. Les guitares s’excitent sur “Hengelo”, tout en prenant soin de ne pas agresser les tympans. Lucas demande à l’auditoire de se lever. Son vœu est exaucé. Le band attaque “The River”, une chanson au refrain immédiat et entraînant. “Cutt The Root” vous invite sur le dancefloor, mais la salle ne s’y prête pas. Huit mois plus tôt, le Spring Offensive et To Kill a King nous avaient réservé “Warry Fill My heart” a cappella, au milieu du public. Ce soir, l’instrumentation est bien présente, et Théo se sert du piano du Huis 123. Un grand moment au cours duquel des frissons me parcourent l’échine. Une dose de percus bien mesurée balise “Carrier” pour soutenir la voix sucrée de Lucas. Caractérisé par son refrain contagieux, “Speak” est une compo plus vivifiante au cours de laquelle la voix de Lucas monte dans les aigus par paliers. Envoûtant, “No Drowning But Waving” clôt le concert ; il s’agit également du morceau qui ouvre leur long playing.  

En rappel, Spring Offensive interprète deux anciennes chansons. 70 minutes de set, c’est un peu court. Néanmoins, il faut aussi admettre qu’il n’a qu’un seul album à son actif. Et quand on a épuisé l’intégralité de son tracklisting, il ne reste plus grand-chose à ajouter à la setlist. Mais l’essentiel, c’est que cette offensive du printemps en automne n’était finalement pas dénuée de charme…

(Organisation : Ancienne Belgique)

« Link », le premier album solo de Mario Guccio, chanteur de Machiavel, paraîtra ce 15 novembre 2014.

C’est un travail de ‘patchwork’, une impressionnante démarche de ‘dévolution’. Un retour aux sources aux sonorités de synthé analogiques, capturés dans l’essence même de leur origine. Cette ‘dévolution’ est une évolution en soi, car elle replace ces sons dans notre présent afin de leur donner une impulsion nouvelle.

Cet album est destiné à traverser des ambiances et des atmosphères envoûtantes, alimentées par une voix pure et limpide, des textes forts et des mélodies imparables, propices à l’exploration de notre intériorité.

Et une tournée suivra la sortie de cet elpee.

http://karac7.wix.com/guccio

Le clip du premier single « Who's Who » extrait de ce long playing, c’est ici 

 

mardi, 28 octobre 2014 11:14

Bon Ick Voyeur

Ex-Giddy Motors, Gaverick de Vis a fondé Poino. Un groupe qui pratique une forme de noisy/math/rock ténébreux et tourmenté. Mais en prenant soin de le baigner dans un climat bien insulaire. « Bon Ick Voyeur » constitue son second album. Il fait suite à « Moan Loose », paru en 2010. Il avait d’ailleurs déchaîné les passions dans la presse musicale alternative. Gaverick se consacre au chant et à la guitare. Il est soutenu par le drummer John Greenhorn et le bassiste Ross Blake.

Caractérisé par ses cordes de gratte bruitistes, « Bird Trick » semble naître d’une cacophonie organisée. La voix est entêtante, perturbante. Elle me fait parfois penser à celle de Captain Beefheart. Lorsqu’elle n’adopte pas des inflexions tribales ou carrément punks. Ce sont les drums qui servent de fil conducteur à « Special Wrong ». Basse et guitare entrent en conflit tout au long de « Ienod », pour prendre le pouvoir. Mais le duel est inégal. Instrumental, « Pinking » permet au trois solistes de tirer leur épingle du jeu. Pas trop ma tasse de thé. Les cordes entrent de nouveau en distorsion sur « Burnt Birtday », une piste au cours de laquelle la montée en puissance est bien palpable. Si « Doom Fist » constitue certainement la plage la plus aboutie de l’elpee, « Lazy Biotic » finit par taper sur les nerfs. Intentionnel ? Accords de piano, notes de vibraphone et interventions des violons enrichissent « Terpsichordia », un morceau empreint de mélancolie. 

Si « Bird Trick » m’avait particulièrement fait flasher, « Bon Ick Voyeur » ne m’a convaincu qu’à moitié. Pour inconditionnels uniquement…

mardi, 28 octobre 2014 11:11

Other Rivers

Paysagiste à ses heures perdues, Matthew Hegarty est un excellent musicien. En 2010, il avait publié un premier Ep baptisé « To The North ». Matt possède une voix très singulière, envoûtante même. Elle peut aussi se faire aussi douce, étrange et feutrée que celle d’Anthony des Johnstons. Voire de Marcus Mumford, le leader de Mumford and Sons. A l’instar d’« Into Gold », piste caractérisée par une instrumentation particulièrement riche. Au sein de laquelle le banjo prend une place prépondérante. Il peut même se révéler dévastateur, mais le plus souvent sert de balise aux envolées vocales. Parfaitement maîtrisée, enrobée de chœurs atmosphériques, l’expression sonore est empreinte d’une grande sensibilité. De charme aussi. Un peu comme chez Beirut et Sons Of Noel and Adrian, un groupe issu de Brighton.

Cet opus est paru au printemps dernier et je suis passé à côté. Tout comme j’ai loupé le concert que la formation a accordé au Botanique. Car cet elpee est remarquable. « Pale Sun Rose » est paru en single. Une perle remixée à la sauce électro par Teemid And Fdvm. Les refrains sont particulièrement contagieux. « To The North », « Out Of The Darkness », « Counting Paths » et « Everything That Dies » en sont les plus belles illustrations. Cordes, synthétiseurs et percussions servent à la perfection la voix cristalline de Matthew, tout au long de « Nowhere Now ». Savoureux, « A Memory Of You » libère une nouvelle fois le banjo. « Old Ceremony » est un titre surprenant, mais également ravageur. L'Australien Matt Corby et Hegarty partagent un duo sur « Another Way Céleste ; et la conjugaison des voix touche au sublime. Bref, ce disque constitue une excellente surprise pour votre serviteur, et je vous le conseille vivement...

 

mardi, 28 octobre 2014 11:02

Redeemer Of Souls

Robert Halford, Glenn Tipton et Ian Hill affichent une moyenne d’âge de 65 ans. Scott Travis en a 50 et Richie Faulkner –le jeunot– 35. La ‘suédoise’ ou ‘kamikaze’, selon, ne devrait pas causer de problème pour l’âge de la retraite des vétérans…

Après le départ de K. K. Downing en 2011, le discret Ian Hill devenait le plus ancien membre au sein du line up. Mais depuis le retour de Rob Halford, en 2003, c’est ce dernier qui a repris son statut de membre fondateur.

Pour son 17ème elpee studio, Judas Priest a délibérément choisi de replonger dans le passé. Et les fans de la première heure vont certainement s’en réjouir. Sous sa version DeLuxe, la pochette est un véritable régal pour les yeux.

« Dragonaut » démarre sur les chapeaux de roues. Les riffs de gratte sont incisifs, malsains, et soutiennent parfaitement la voix graveleuse d'Halford. On dirait presque du Black Sabbath de la meilleure époque. Comme sur « Sword Of Damocles », par ailleurs. Le titre maître revient carrément aux sources. Du grand Judas Priest ! D’une durée de 6 minutes, « Halls Of Valhalla » est la plage la plus longue de cet opus. Et elle est épique. Tout comme « Secrets Of The Dead ». Subtilement blues, « Hell And Back » navigue dans des eaux plus paisibles. Et si le tempo accélère parfois, il ne s’emballe jamais démesurément. Tout au long de « Metalizer », les guitares opèrent un retour aux temps héroïques de « British Steel » et de « Painkiller ». Les riffs sont ravageurs et accrocheurs. « Crossfire » est un petit blues métallique, tonique, mais également dansant. Harmonieuse et précise, la voix d'Halford est toujours aussi impressionnante. Et il en fait une parfaite démonstration sur « Battle Cry ». Empreint de calme et de délicatesse, « Beginning Of The End » opère un nouveau retour aux racines.

La version Deluxe propose un bonus cd. Y figurent cinq perles : « Snakebite », « Tears Of Blood », « Creatures », le plus cool « Bring It On » et la ballade « Never Forget ».

Même quand il envoie du lourd, Judas Priest prend toujours le soin de soigner le sens mélodique de ses compos. En outre, ces ‘papys’ du métal ont des heures de vol, du talent et une technique irréprochable. Plus ‘classique’, ce « Redeemer Of Souls » devrait ravir les fans de la première, comme de la dernière heure…

 

mardi, 28 octobre 2014 10:57

You’Re Mine Again

Nick Grey est un infatigable bosseur. Il apporte régulièrement sa collaboration à des tas d’artistes. Il na ainsi participé aux sessions d’enregistrement pour Charlemagne Palestine, Martyn Bates (Eyeless in Gaza), Kris Force (Amber Asylum, Swans). Nick milite également chez 230 Divisadero en compagnie de Matt Shaw, de Tex La Homa (à l’origine projet solo de Matt Shaw, ce band compte plusieurs albums à son actif) et le 'collectif virtuel' 48 Cameras, un ensemble à géométrie variable au sein duquel ont notamment transité des musicos de  Scanner, David Coulter, Gérard Malanga ou encore Jean-Marie Mathoul. Il partage son temps entre le Sud de la France et Montréal, au Canada. 

The Random Orchestra réunit Louis Pontyianne et Sarah Maison. Bassiste de formation, le premier est également multi-instrumentiste et a participé à l'écriture de la plupart des morceaux de "You're Mine Again". La seconde a rejoint le line up, l’année dernière. Et c’est l’ingé-son Peter James qui s’est chargé du mixing et du mastering dans son studio d'Edimbourg. Enfin, l’artwork de la pochette est vraiment superbe.

David Bowie constitue certainement une des influences majeures de Nick Grey. A cause de cet esprit glam qui envahit l’elpee. Mais également de cette période électronique qui a enfanté la trilogie « Low », « Heroes », Lodger ». Et puis, de certaines inflexions dans la voix. Des inflexions qui lorgnent également vers Dave Stewart, à l’époque de The Tourists, juste avant de fonder Eurythmics. Mais aussi vers Brett Anderson, le leader de Suede. 

Le titre maître vous entraîne progressivement dans un climat néo-romantique. Une image me vient immédiatement à l’esprit : celle de voyageurs qui naviguent sur une gondole à Venise, pendant le carnaval, alors que sur les quais se promènent des figurants masqués et fringués comme au temps des 'Splendeurs'.

Sans pourtant se révéler envahissants, les claviers constituent la colonne vertébrale de « My Love Affair With Might », une plage au cours de laquelle la voix de Nick prend toute son ampleur. Le refrain et la mélodie sont accrocheurs. En filigrane, on peut y déceler une touche de 'french touch'. L’envoûtement par les vocaux opéré sur « Heart Of The Glacier » évoque à nouveau Bowie. Un Bowie qui hante également « The Wasp Lover ». Paisible et planant, « Structure And Faith » privilégie l’électro. Mais pas au point de vous inviter sur le dancefloor. Si « Wounded, Yet Feudal » ne manque pas de charme, ce morceau nécessite plusieurs écoutes avant d’être apprécié à sa juste valeur. La voix de Nick est douce et frémissante pour interpréter « In The Ravine ». « Death Of The Dogman » est la piste la plus longue de l’elpee. Elle creuse jusqu’au racines du blues qui nous vient du delta. Nick module sa voix en conséquence. Et elle passe bien la rampe. Les claviers sont moins présents. La guitare prend ici, sa revanche. Et le disque de s’achever par « Enchantée », un morceau interprété par Sarah Maison dans la langue de Molière. Exquis ! D’autant qu’elle a également une très belle voix.