Trois formations se produisent, ce jeudi 23 mars, à l’Ancienne Belgique : Stray From The Path, Motionless In White et Beartooth. Ces concerts étaient programmés en 2021, mais ont été reportés à la suite de la COVID. Responsable d’un hardcore punk, le premier est issu de Long Island, New York. Fondé en 2001, il compte dix albums à son actif. Motionless in White (MIW) est une formation originaire de Scranton, en Pennsylvanie. Elle est née en 2004 ! C’est ce band qui méritait la tête d’affiche. D’ailleurs, la foule s’est déplacée en masse spécifiquement pour ce groupe. Enfin, Beartooth nous vient de Columbus, dans l’Ohio. Formé en 2018, ce combo de hardcore punk a gravé son quatrième et dernier elpee, « Below », en 2021. La date est sold out depuis bien longtemps.
Quatuor, Stray From The Path réunit le chanteur Andrew ‘Drew York’ Dijorio, le guitariste (et manager du combo) Thomas Williams, le bassiste Antoine Altamura ainsi que le drummer Craig Reynolds (un Ecossais !), perché sur une estrade. Vêtu d’une salopette et d’un marcel, le charismatique Andrew exhibe ses magnifiques tatouages sur les bras. Assez interactif, il s’adresse régulièrement aux spectateurs sis aux premiers rangs. Il hurle d’une voix aigüe, des textes à l’engagement politique manifeste. A l’instar de « III » qui évoque les violences policières et raciales aux States. La setlist va proposer essentiellement des plages extraites du dernier long playing, « Euthanasia », paru en septembre de l’an dernier.
Le set s’ouvre par « Needful Things », le morceau d’entrée de cet LP. Les gratteurs sont en ligne. La frappe du batteur est tour à tour, dynamique, sauvage ou métronomique. Véritable brûlot, « Guillotine » tombe comme un véritable couperet, un titre qui précède le morceau de clôture, « First World Problem Child », qui traite du problème des différences de classes sociales entre ethnies, aux USA. Bonne mise en bouche d’une durée de 30 minutes.
(Photos Romain Ballez ici)
Setlist : « Needful Things », « May You Live Forever », « Goodnight Alt-Right », « III », « Fortune Teller », « Guillotine », « First World Problem Child »
Estimé et même adulé aux Etats-Unis, Motionless In White implique le chanteur et frontman Chris ‘Motionless’ Cerulli (ses tatouages au cou sont impressionnants), Ricky Horror à la guitare rythmique, Ryan Sitkowski à la solo, Vinny Mauro aux drums et Justin Morrow à la basse. Son patronyme s'inspire de « Motionless and White », une composition d’Eighteen Visions. Au lieu de la Pennsylvanie, ce quintet aurait pu émaner de Transylvanie ; car sa musique, fruit d’un cocktail entre gothique, indus et metalcore, explore souvent les thèmes des ténèbres, de l'horreur et du macabre, attitude également reflétée par le look des musicos.
C’est son sixième opus, « Scoring The End Of The World », gravé en juin 2022, qui va alimenter l’essentiel de la setlist.
« Thoughts & Prayers » (« Disguise ») ouvre les hostilités. Chris ne tient pas en place. Grâce à son maquillage, Ricky Horror semble débarquer des profondeurs de l’enfer ou d’un mauvais film d’épouvante. Un mort/vivant ? Un zombie ? Tornade metalcore, « Cyberhex » souffle tout sur son passage. Chris passe aisément du chant clair au ‘screamé’. L'ajout de rythmiques à coloration ‘électro’ rend l’expression sonore décalée. Riffs gras, drumming puissant ainsi que synthé glitch et techno entretiennent cette ambiance de films d’horreur de série B.
La frappe sur les fûts est aussi punchy que technique. MIW n’en n’oublie pas son hit brutal, « Slaughterhouse » (NDR : la version studio met en vedette Bryan Garris, le chanteur de Knocked Loose). Et c’est le leader de Beartooth, Caleb Shomo, torse nu, qui monte brièvement sur le podium pour interpréter le rôle de Garris. De quoi ravir le public.
La reprise des Killers, « Somebody Told Me », est étourdissante. Et la prestation de s’achever par Eternally Yours ». Un set de metalcore absolument délicieux ! Et il fallait s’en douter, à l’issue de celui-ci, une partie de l’auditoire vide les lieux…
(Photos Romain Ballez là)
Setlist : « Thoughts & Prayers », « Cyberhex », « Slaughterhouse » (with Caleb Shomo), « Break The Cycle », « Masterpiece », « Werewolf », « Another Life », « Soft », « Somebody Told Me » (The Killers cover), « Eternally Yours ».
Beartooth est drivé par Caleb Shomo. Il est épaulé par le bassiste Oshie Bichar, le batteur Connor Denis ainsi que les sicordistes Zach Huston (solo) et Will Deely (rythmique). Avant le début du concert, les roadies viennent tendre une toile à l’avant le podium. Elle doit tomber en début de show, mais à l’heure prévue, elle reste accrochée au beau milieu. Caleb bondit déjà sur son estrade en avant-scène. Il est entouré des gratteurs qui vont déambuler tout au long du spectacle. En arrière-plan, le batteur est planté sue une haute estrade, au centre, entre des haut-parleurs Orange, des spots à leds et des stroboscopes aux couleurs variables. Au pied de chaque mur, une machine va propager, à plusieurs reprises, d’épais nuages de fumée.
Le concert s’ouvre par les très heavy « Below », « Devastation » et « Disease ». Les fans sont aux anges et hurlent à tue-tête les paroles des morceaux, devant un Caleb monté sur ressorts sur son avant-scène. Beartooth maîtrise ces refrains évocateurs, où l’on ne peut s’empêcher de crier de toutes ses forces et de danser comme si personne ne regardait. « Riptide », l’un des derniers titres du groupe, en est aussi le parfait exemple. Positive et optimiste, la chanson mélange subtilement les éléments pop et métal avec brio. Le répertoire du combo est destiné à être chanté devant des milliers de de personnes. Bon ici il doit encore y en avoir pas mal, mais c’est suffisant pour mettre le feu à l’AB. Encouragés par Caleb, les round circles éclatent dans la fosse. Torse-nu, transpirant à grosses gouttes, il est là pour assurer le spectacle. Le son est excellent et c’est le drummer, derrière sa double batterie, qui imprime le tempo, mais coordonne aussi les lumières à la fois aveuglantes et puissantes.
Ecouter les anciens titres est un véritable plaisir. A l’instar de « The Lines », « Body Bag » ou encore « In Between ». Evidemment, c’est quand même le dernier opus de Beartooth, « Below », qui domine la setlist. Sept morceaux en seront dispensés dont « Hell Of It », « Skin » et « Dominate », des compos qui passent l’épreuve du ‘live’ haut la main. C’est aussi et sûrement dû à la transformation physique de son chanteur Caleb Shomo, plus svelte et musclé ; et surtout, bien dans sa peau aujourd’hui. Sa forme se ressent sur son comportement sur les planches ; ses complexes physiques appartiennent dorénavant au passé.
En rappel, le groupe va nous réserver « The Past Is Dead » et « The Last Riff ». Lors du dernier morceau, Caleb Shomo prend un bain de foule tout en jouant de la guitare. Dans la fosse, les fans sont enchantés et lorsque le chanteur se baisse, ils l’imitent. La salle se transforme alors en une énorme discothèque métal, alors que les riffs des guitares résonnent.
Après Motionless In White, Beartooth a assuré le spectacle, même s’il aurait été logique que le premier cité soit la tête d’affiche. Mais, suite à ces concerts, on peut affirmer le metal contemporain est bien vivant et pour longtemps encore…
(Photos Romain Ballez ici)
Setlist : « Below », « Devastation », « Disease », « Body Bag », « Riptide », « Dominate », « The Lines », « Beaten In Lips », « Skin », « Hell Of It », « You Never Know », « Bad Listener », « Hated », « In Between ».
Rappel : « The Past Is Dead », « The Last Riff » inclus un solo de batterie et Caleb à la guitare.
(Organisation : Live Nation)