Ce soir, le Zika-Zak a programmé High Fade, un power trio écossais. Originaire d’Édimbourg, il pratique un funk cold school (très seventies, si vous préférez) qu’il mêle à du disco, de la soul et d’une pointe de rock, pour concocter une solution sonore contemporaine.
Fondé en 2018, le band ne compte qu’un seul album à son actif, « Liftes Too Fast », paru en avril 2024 (NDR : dont il va nous proposer de larges extraits, lors du show). Pourtant, il a déjà reçu une multitude d’éloges de la part de poids lourds de la musique, et en particulier de Rage Against The Machine. En outre, au cours des 4 dernières années, il a joué plus de 1 000 concerts. Et c’est son premier en Belgique !
La première partie est assurée par la formation irlandaise, Amos Moses. Originaire de Galway, elle réunit d’anciens membres de Ol’ Times, dont le guitariste Colm Brennan. Le line up implique également un chanteur, un batteur et une bassiste qui joue pieds nus.
Le quatuor jouit d’une solide réputation sur les planches, en Irlande et en Angleterre. Pas encore d’album à son actif, mais plusieurs singles, dont le dernier, « Lady In White », paru ce 26 avril, dure près de 7 minutes. Sur disque, ce blues doux et langoureux, tramé essentiellement sur un orgue Hammond, prend aux tripes. En ‘live’, cet instrument est remplacé par des sonorités de six cordes particulièrement saignantes. Le drummer frappe sauvagement ses fûts. Le vocaliste possède une voix de tueur. Un set court mais bien électrique qui a superbement chauffé l’ambiance avant la tête d’affiche (page ‘Artistes' ici).
Place à High Tide ! Le chanteur-guitariste et le bassiste arborent fièrement le kilt. Dès les premières notes de « Burent Toast & Coffee », le ton est donné : une rythmique irrésistible, une énergie débordante, des breaks parfaitement maîtrisés et ce son vintage qui incite les spectateurs à se déhancher sans retenue.
La force de ce groupe réside dans un groove irrésistible et une énergie débordante sur les planches. Ajoutez-y un look rétro, une attitude positive et une générosité sincère envers le public, et vous obtenez la recette du succès de High Fade. Le trio implique le batteur Calvin Davidson (qui fait vibrer le groupe et partage les tâches vocales sur certaines chansons), le bassiste Oliver Sentence (qui canalise le funk avec son style très axé sur le slip et ses envolées vibrantes) et le guitariste/chanteur Harry Valentino, qui dirige le tout à la manière de Jack Black chez Tenacious.
L'interaction avec le public est omniprésente. Valentino semble constamment inquiet de voir quelqu’un dans la salle qui ne passe pas un moment formidable. Il vérifie donc continuellement que tout le monde est prêt à s'éclater. Leur énergie brute, leur musicalité impeccable et la joie pure qu’ils dégagent en ‘live’ sont indéniables. Le public ne tarde pas à répondre présent : dans tous les coins de la salle, ça danse, ça tape dans les mains et ça chante les refrains les plus accrocheurs. Et surtout, sur l’insistance du chanteur, les bras vont dans tous les sens. Ce qui frappe chez High Fade, c’est sa capacité à faire revivre l’esprit des années 70 tout en conservant une fraîcheur ultra contemporaine. Le look des musicos, leur attitude et les arrangements constituent à la fois un hommage aux grands du funk - James Brown, Sly & The Family Stone ou Prince - et une proposition résolument actuelle. Mention spéciale au titre « Sharpen Up », véritable hymne funky qui enflamme la salle.
Les musiciens ne se contentent pas de jouer de la musique, ils créent une atmosphère où rester immobile est impossible. La piste de danse devient un océan de mouvements, les fans se nourrissant de l’énergie du combo et vice-versa. Qu’ils enchaînent des grooves profonds et percutants ou qu’ils explosent dans de solides solos, chaque instant est vivant, spontané et électrique. Et ce qui marque les esprits, c’est l'intensité trempée de sueur, les sourires éclatants échangés entre ses membres, et la joie pure qui irradie l’auditoire. C'est le genre de spectacle qui vous rappelle pourquoi la musique ‘live’ est si spéciale. Le genre qui vous laisse en haleine longtemps après la dernière note. D'une tonicité presque digne de Whiplash et d’une durée de 15 minutes, le solo de batterie est une merveille. Il semble presque achever Davidson, et à la fin, votre serviteur ne sait plus s'il y a une machine à fumée ou si c'est de la vapeur qui s'échappe de son corps, tant son drumming est rapide.
À la fin de son concert, lors du retour du groupe pour un rappel, la salle est prête à se lâcher.
La dernière partie du spectacle est un pur chaos : une énergie brute, à faire danser comme si votre vie en dépendait. C'est un peu si Rush et Red Hot Chili Peppers osait une jam en combinant rock classique, prog, funk old school et beaucoup de disco, sans oublier une touche de jazz fusion des années 70 et 80, alors que les mélodies restent plutôt pop.
Le dernier morceau du set, « Burnt Toast and Coffee », rend de l'énergie au groupe, embrassant le rock à la manière d'un AC/DC renaissant. Après une brève pause, pendant laquelle le bassiste demeure seul sur scène, la formation revient pour interpréter ce qui sera probablement le titre le plus fort de la soirée, « Life's Too Fast », avant de clore le show par « Break Stuff ». Epatant et incendiaire !
Setlist : "Gossip" - "Fur Coat" - "Taking Care Of Business" - "Sometimes I Wonder" -"Harry's Guitar Solo" - "Bone To Pick" - "Pick Me Up" - "The Jam" - "Burning" - "Chameleon" - "Calvin's Drum Solo" - "Sharpen Up" - "Burnt Toast And Coffee"
Rappel : "Life's Too Fast" - "Break Stuff".
(Organisation : Rock Nation et Zik-Zak)
Photo : Vincent Van Wesemael