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Tout le plaisir est pour THUS LOVE…

Le second elpee de THUS LOVE, « All Pleasure », paraîtra ce 1er novembre 2024. En attendant il a partagé son premier single « Birthday Song », une compo glam grungy qui ouvre une nouvelle ère avec une certaine audace. Le chanteur/guitariste Echo Mars raconte…

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Didier Deroissart

Didier Deroissart

lundi, 16 mars 2015 20:03

Des Loups aux dents longues !

Le second Ep d’Abel Caine, « Teardrop Eyes », est paru ce 11/03/2015.

Abel Caine, c'est le groupe électro/pop formé autour des frères Chainis, Greg et Micka. Ils sont originaires de Carnières, dans l'entité de La Louvière. Ils sont soutenus au chant par Milann Lafontaine (Fils de Philippe), Gorgo aux synthés et Pierrick Destrebecq aux drums.

Paru en 2013, le premier Ep, « East West », avait reçu d’excellents échos dans la presse musicale ; mais surtout procurait de très bonnes sensations sur le dancefloor et lors des festivals. Un premier extrait, « Freeze », est même paru en single. De quoi séduire les mélomanes.

Repéré depuis par le label indépendant BK3 ArtistLabel, Abel Caine nous propose donc son nouvel essai, disponible sur toutes les plateformes de téléchargement légal.

Le groupe sera également en tournée cette année et en 2016

Pour écouter sur YouTube, c'est par ici 

 

 

mardi, 10 mars 2015 00:00

Fils de… mais pas seulement…

Fiction Plane est un groupe insulaire fondé en l’an 2000. Il réunit le drummer Pete Wilhoit, le guitariste Seton Daunt et le chanteur/bassiste Joe Joseph Sumner. Ce dernier n’est autre que le fils aîné de Gordon Sumner, alias Sting, leader du mythique The Police. Encore un Sumner qui se produit en concert à l'AB. Sting a une grande famille et pratiquement tous les enfants sont musicos. Votre serviteur les pratiquement déjà tous vu en ‘live’, depuis qu’il zone les salles obscures ou non de concerts ou encore les festivals de Belgique et de France. Et notamment le projet de sa fille, I Blame Coco. Mais pas encore Joe. Fiction Plane ne s’est finalement révélé qu’en 2007, lorsqu’il a accompli le supporting act du band de son illustre paternel, reformé pour quelques dates. C’est également cette année-là que le combo avait publié un remarquable deuxième album intitulé « Left Side Of The Brain » (NDR : il faisait suite à « Everything Will Never Be Ok », gravé en 2003, et a précédé « Sparks », commis en 2010). Un opus sur lequel figure le hit « Two Sisters ». Bien évidemment les nombreuses dates accordées en Europe ont également contribué à forger leur réputation. La première partie, ce soir, est assurée par Atlantic Attaction, un ensemble batave…

Qui est originaire de La Haye. Le line up implique le chanteur/guitariste Kevin de Haas, le second gratteur (acoustique et électrique) Arend Lakke, le bassiste Joris van der Poel et le drummer Sibren Huijsmans. Le groupe a acquis son expérience au fil des tournées. Il a déjà assuré le supporting act de Young The Giant, Kensington et Coasts. Son dernier EP, « Strange Love », est paru fin 2014. Dans la foulée, le combo a accompli un périple d’une trentaine de dates, à travers l’Europe. Classique, son rock indé lorgne vers Foals et The Boxer Rebellion.

A 20h00 pile, le quatuor monte sur les planches. Des synthés, claviers et machines sont placées devant le bassiste et le second guitariste. Le set s’annonce plus électro que prévu… On verra !

Après une intro classique, « Strange Love », le titre maître de leur premier Ep, ouvre le bal. Les envolées de guitares sont atmosphériques et glaciales, avant que la section rythmique ne décide de reprendre, par sa puissance et son efficacité, le fil conducteur. Plus tendre, « The Excuse Act » met en exergue la voix de Kevin, particulièrement mélodieuse. « Far From Home» est un morceau plus paisible encore. On boit les paroles de la chanson. Le public est attentif et on n'entend pas une mouche voler. Guitares et synthétiseurs entrent en conflit, tout au long de « Nothing Left ». « Looking For Anwers » monte progressivement en puissance, une structure en crescendo alimentée par les 2 fois six cordes électriques. Graduellement, la prestation devient plus énergique et les claviers prennent davantage de place. Manifestement, Atlantic Attaction a du potentiel et devrait faire parler de lui dans un futur plus ou moins proche.

Tracklist: “Intro”, “Strange Love”, “The Excuse Act”, “Far From Home”, “Ex Act Synth”, “Nothing Left”, “Looking For Anwers”, “Holding You Back”, “Odessa”, “All That I Need”.

Fiction Plane a publié son nouvel opus, « Mondo Lumina », ce 9 février. Il a été enregistré aux légendaires Henson Studios de Los Angeles, sous la houlette de Tom Syrowski (Bruce Springsteen, Incubus). Lors des sessions, les musicos ont intégré des instruments comme le mellotron, l'orgue et le glockenspiel. Ce qui explique pourquoi la texture sonore des compos est plus riche et variée que par le passé. Et le premier single extrait de cet LP, « Where Do We Go From Here », en est la parfaite illustration.

Le fiston à Sting est vachement détendu et entre immédiatement en interaction avec son public, dès sa montée sur l’estrade. L’AB Club est blindé. Placé tout devant, Didier est même incapable de remuer le moindre poil de barbe… 

« Where Do We Go » ouvre le set. C’est également le titre inaugural du nouveau long playing. Une compo très rock, énergique et mélodieuse. Elle me rappelle même le U2 des débuts. Très radiophonique, elle pourrait tutoyer les sommets des charts. Mr Sumner est un showman et focalise tous les regards. Il présente chaque morceau. Le deuxième titre est également celui de l’LP, « Flesh And Bone ». Plus cool, on discerne chez Joe, le même grain de voix si caractéristique de Sting. Il demande d’écouter attentivement « Listen ». Le public obéit ! La mélodie accroche instantanément. Dommage que je ne comprenne pas mieux la langue de Shakespeare ! Sur disque, « Real life » est enrichi d’une multitude de sonorités. En ‘live’, la version est plus simple et même dépouillée. Et comme j’apprécie tout particulièrement la formule du trio basse/guitare/batterie. Elle est souvent très efficace.

« Satellite » fait plutôt pschitt. « First Time » devrait plaire aux stations FM radiophoniques, outre-Atlantique. La voix de Joe est à nouveau très proche de celle de son paternel sur « Revenge », un extrait de « Sparks ». Troublant ! « Sadr City Blues » est un blues classique, extrait du même elpee. Dernière plage du nouvel album « Mondo Lumina », « Places » est une superbe ballade. Une plage pop sucrée, parcourue de riffs de grattes délicats. « Walk Trough The Fire » est dominé par les interventions de sèche. L’auditoire apprécie. Après « Refuse » et « No One But You », « Two Sparks », caractérisé par sa structure rythmique empruntée à Police, clôt le concert.  

En rappel, Fiction Plane nous offre un « Drink ». Il fait soif, il aurait pu joindre l’acte à la parole. Et « You Know You'Re Good (La La La Song) » achève le concert en beauté, sous les acclamations du public constitué de nombreux aficionados très en verve. Mr Sumner a mouillé sa chemise pendant plus de nonante minutes. Il méritait assurément cette ovation. 

Tracklist: “Where Do We Go”, “Flesh And Bone”, “Listen”, “Real Life”, “Satellite”, “First Time”, “Revenge”, “Sadr City Blues”, “Places”, “Walk Trough The Fire”, “Refuse”, “No One But You”, “Sparks”.

Rappel : « Drink », « You Know You'Re Good (La La La Song) »

(Organisation : Ancienne Belgique)

samedi, 07 mars 2015 00:00

ABBota 2015 : samedi 7 mars

C'est la seconde journée du festival ABBota. Il se déroule à la Rotonde et à l’Orangerie du Botanique. Elle est consacrée aux artistes issus du Nord de la Belgique, régulièrement programmés par l’AB. Les concerts démarrent vers 19h00. Vu les embouteillages qui perturbent la Capitale à ce moment de la journée, impossible d’arriver à l’heure.

Et je manque donc Kris Dane. En arrivant à destination, direction l'Orangerie pour assister à la prestation de Wallace Vanborn, un excellent groupe de métal gantois. Fondé en 2005, il pratique un stoner particulièrement énergique. Trois albums à son actif : « Free Blank Shots », en 2010, l’épatant « Lions Liars Guns And God », en 2012, et « The Orb We Absorb », l’an dernier, que le trio est venu défendre. Un disque produit par Chris Goss (Mark Lanegan) au Rancho de la Luna, à Joshua Tree. C’est en Californie. Le line up réunit le chanteur/guitariste Ian Clement, le bassiste Dries Hoof, et le drummer/chanteur Sylvester Vanborn. Le groupe jouit d’une énorme popularité en Flandre et aux Pays-Bas. En Wallonie, il est très peu connu. J’avais découvert ce band, en 2009, lorsqu’il avait assuré le supporting act de Therapy. A l’instar d’Amera et de Channel Zero, il s’agit assurément d’une des meilleures formations métalliques issue du Nord du Pays. L’Orangerie est pleine à craquer. Le décor est dépouillé. La section rythmique basse/batterie est particulièrement efficace. C’est souvent le cas au sein d’un trio. Le son est parfait. Pas de fioriture dans leur set. Il sera carré, rock’n’roll. Les riffs de guitare sont huileux, graisseux même. Soigné, le sens mélodique est soutenu par des vocaux limpides. Manifestement les musicos ont été biberonnés, au cours de leur jeunesse, à la musique du mythique Queens Of The Stone Age. Brillant !

La petite soeur de Geike Arnaert (NDR : l’ancienne chanteuse de Hooverphonic) se produit à la Rotonde. Kaat (NDR : c’est son prénom) est en résidence à l'Ancienne Belgique pour l’exercice 2014-2015. Elle a d’ailleurs reçu le concours de l’AB pour publier son premier elpee, mais également des internautes via la plateforme de crowdsufting, KissKissBangBang. C’est à l’âge de 14 ans qu’elle a intégré Sutrastrore, une formation de trip pop. Pour y chanter. Elle rejoint ensuite Tommigun, en compagnie duquel elle part en tournée à travers la Belgique et la Hollande, un périple auquel participe également d’autres combos belges : Balthazar et Amatorski. Tommigun grave un premier LP qui sera distribué en Belgique, Allemagne et Suisse. En 2009, Tommigun assure le supporting act de Daniel Jonhston pour sa tournée européenne. Kaat a également accompli la première partie de Sébastien Tellier, à l'Ancienne Belgique, le 11 octobre 2014.

Son premier opus réunira 12 chansons. Elle va nous en présenter plusieurs extraits au cours de son set. Kaat se réserve bien sûr, les vocaux. Elle est épaulée par un drummer et un préposé aux synthés et machines. Il y a du peuple dans l'amphithéâtre, mais je suis quand même parvenu à me faufiler jusqu’au bord du podium. L’univers sonore de Kaat est subtilement teinté d’électro. Sa voix est claire, douce, bouleversante, et rappelle quelque part, celle de sa frangine. Capable de monter en puissance, elle ne libère jamais une once d’agressivité. Elle nous confesse que quelques morceaux de ce long playing ont été composés en Palestine. Assez statique sur les planches, elle remercie néanmoins souvent le public d'être venu l’applaudir. Mais mon attention est surtout focalisée sur le drummer qui utilise une multitude d'ustensiles pour enrichir les compositions. Une artiste certainement à suivre en 2015. J'attends avec impatience la sortie de son album.

Kenji Minogue nous vient également de Gand. Un groupe qui a déjà décroché deux hits : Mijn Oeders » et « Alwadamehetten ». Sur son elpee « De Groetjes », figure « Danny », un morceau qui a été repris par un certain Luc De Vos.

Tous les musicos sont déguisés. Deux dames sont vêtues de noir et ont enfilé des collants arlequins plutôt colorés. Leurs voix sont trafiquées par un vocodeur. L’une a pris une tonalité masculine et l’autre féminine. Le drummer porte un masque de sanglier qu'il ne quittera pas du show. Le combo va nous en proposer un à la fois déjanté et festif. Les lyrics sont dispensés dans la langue de Vondel. La musique baigne dans l’electro/trash. Les musicos déménagent sur les planches. A deux reprises, 2 nudistes vont débouler sur l’estrade et adopter, auprès des chanteuses, quelques positions plus pornos qu’érotiques. C’est finalement assez rock’n’roll. Je n'avais jamais assisté à une tel spectacle au Botanique et les agents de sécurité, non plus. Finalement, ils ne sont pas intervenus et ont demandé bien gentiment aux naturistes de se rhabiller. Après cet intermède imprévu, la pression va inévitablement montrer, surtout chez les filles… Tiens, petite anecdote, je me rappelle qu’à ses débuts, Jérémy, l’un des deux chanteurs/gratteurs d’Experimental Tropic Blues Band, exhibait ses attributs. Mais ce temps semble révolu. Et puis, les musiciens ont aujourd’hui acquis davantage de maturité. Bref, pour en revenir à nous moutons, Kenji Minogue nous a réservé un spectacle festif et involontairement libidineux au sein duquel il est parvenu à intégrer rock, électro, trash, hard, punk et même techno… 'Wa een feestje ! Da was dikke fieste! '

Black Flower clôt l’ABBota à la Rotonde 1) Votre serviteur est crevé et a envie de rejoindre ses pénates. 2) Le groupe ne me botte pas particulièrement. 3) Impossible de rentrer dans la salle, sauf en crowdsurfing. 4) Je tire ma révérence. 5) A l’année prochaine !

(Organisation : Botanique et Ancienne Belgique)

Kris Dane + Wallace Vanborne + Kaat Arnaert + Kenjin Minogue + Black Flower

 

lundi, 09 mars 2015 12:33

Ondes étourdies

Karine Germaix est originaire de Nantes. Elle chante et joue de l'accordéon. Pas un instrument facile à maîtriser. Mais dans des mains expérimentées, le résultat peut s’avérer fascinant.

A première écoute, « Ondes Etourdies » ne m’a pas trop botté. Il a fallu que je lise le livret pour remettre le métier sur l’ouvrage. Et le second essai m’a alors paru déroutant, aventureux et beau à la fois. La musique de Karin est le fruit de la rencontre entre passé et présent. Et ses textes émargent à la bonne chanson française. Ce long playing ressemble à un petit laboratoire à idées. Et au plus je l’écoute, au plus je l’apprécie.

Finalement, la surprise est un peu comparable à celle qu’avait provoqué Ez3kiel, après la sortie de son elpee, « The Naphtaline Orchestra ». Lors de son set accordé à l’Aéronef de Lille, il y a 2 mois, la formation m’avait éblouie par ses expérimentations sonores réalisées dans le cadre de la sortie de l’LP « Lux ». Du grand art ! Je vous explique maintenant la comparaison. En concert (NDR : je l’avais découverte dans le cadre du Propulse), Karine se produit suivant deux formules différentes. Soit en solo, limité à l’accordéon, la voix et les percussions. Soit lors d’une performance plastique en compagnie de Mickomix (NDR : qui signe la pochette du disque ; et elle est particulièrement soignée). Mickomix dessine des ‘movies-pictures’ qui sont projetées sur écran, pendant le set, fusionnant ainsi graphisme et musique.

L'album est sorti en édition limitée. Les 200 exemplaires sont sérigraphiés et numérotés en digipack. Donc, c’est un collector !

« Exotisme » s’ébroue dans les sonorités profondes et mystérieuses. Elles pourraient nous conduire dans la forêt de Brocéliande, pour y rencontrer des elfes. « Oscillations » est plus difficile à digérer. Mais après plusieurs lectures, vous vous laisserez entraîner dans les abysses des grands fonds marins.

« La Fièvre » repose sur la combinaison voix/accordéon. Sur cette plage, pourtant plus accessible, l’artiste a un message à faire passer. Pour « Escarboucle », une voix atmosphérique se profile sur des sonorités austères, dispensées par le piano à bretelles, avant que l’expression sonore nous transporte dans une ambiance médiévale.

Accordéon magique et voix envoûtante colorent « Calamity Jane ». Caractérisée par ses percus incorporés par paliers, « Chanson Nue » constitue la meilleure compo de l’œuvre. Une véritable perle. Sur « Rouille », l'artiste explore des chemins sonores plus escarpés. C’est audacieux, mais jamais casse-gueule. Quoique légèrement plus rock, « Le Fantôme Du Corridor » est un morceau plus accessible, mais aussi bien ficelé.

Ce n’est qu’une suggestion, mais si l’artiste décidait d’ajouter des cuivres dans sa musique, elle pourrait grimper un nouvel échelon et pourquoi pas nous plonger dans un univers sonore aussi magique que celui de Beirut. Chapeau l'Artiste !

mardi, 03 mars 2015 00:00

Les voix des Champs…

Cette soirée constitue pour votre serviteur une découverte. Champs se produit à l’AB Club et Tula assure le supporting act. La charge de mes activités professionnelles et les embouteillages rencontrés à l’entrée de la capitale ne me permettront pas d’arriver en temps et en heure pour assister à la prestation de la première partie. Quand je débarque, elle est en fin de parcours.

Tula est le pseudo de Tallulah Smith, une artiste insulaire qui nous vient de l'Ile de Wight. Sur les planches elle est seule, armée de sa guitare électrique. Le public est clairsemé. A peine 70 spectateurs. Idéal pour le confort d'écoute. A contrario, pour les artistes, cette situation est plutôt inconfortable. La voix de Tula est douce et envoûtante. A l’aide de sa six cordes, elle libère des nappes de sonorités paisibles. L’auditoire applaudit chaleureusement son set. De ce que j’ai pu voir et entendre, ces bravos me semblaient mérités. A revoir donc.

Champs a été fondé par deux frangins, Michael et David Champion. Deux frères de sang et de son. Ils sont également issus de l'Ile de Wight. Le duo est venu nous présenter son second long playing, « Vamala », paru début 2015. Un disque qui fait suite à « Down Like Gold », publié l’an dernier. Champs avait servi de supporting act pour Balthazar les 20 et 21 février 2014, dans la grande salle de l'Ancienne Belgique. Deux dates sold out. Une aubaine pour commencer à développer sa notoriété. Surtout quand on a du potentiel…

Ce soir, le duo est soutenu par un drummer/bassiste. Le set s’ouvre en douceur par « For Ever Be Upstanding At The Door », une plage du nouvel opus. La conjugaison entre la gratte acoustique et électrique est limpide. Tout comme celle entre les voix des deux frères, Tim et Neil Finn (Crowded House, Split Enz). Et quand elles sont haut perchées c’est même aux Beach Boys et aux Bee Gees que je commence à penser. 

Bercé par une pop mélodieuse, « White Satellite » est issu du premier elpee, « Down Like Gold », une plage mélancolique encore et toujours transcendée par les vocaux si particuliers. La guitare électrique prend l’ascendant sur « Desire », une piste extraite du dernier LP. Légèrement nasillarde et puissante, la voix évoque alors plutôt Joe Newman, le chanteur d'Alt-J. Lors du refrain, les mots 'Echo, echo, echo' vous poursuivent en réverb. Tout au long de « The Balfron Tower », c’est le piano qui balise les vocaux. On se croirait au sein d’une abbaye cistercienne en pleine communion avec le dieu musique qui se veut harmonie. Un grand moment de recueillement, partagé par l’auditoire. Une excitation certaine contamine « Vamala ». A cause de la section rythmique mais également du climat électro. Une atmosphère qu’on retrouve sur « Down (Alone On The Avenue) », les synthétiseurs et guitares cédant le relais aux samplers et boîtes à rythmes. Une conversion judicieuse. Car elle apporte également un plus aux harmonies vocales ; ainsi, « Down Like Gold » glisse dans vos oreilles comme de la gelée royale. Et elles sont triangulaires sur « St Peter's ». Magique ! Le set s’achève par  « Sweet Marie », une ballade interprétée en mode guitare/voix.

Lors du premier rappel, le combo nous réserve une compo jamais entendue à ce jour. Et lors du second, « My Spirit Is Broken ». Bref, je dois avouer avoir pris une fameuse claque ce soir. Il ne faudra plus très longtemps avant que Champs ne fasse salle comble dans la grande salle de l’AB…

(Organisation : Ancienne Belgique)

vendredi, 27 février 2015 00:00

Un terroir fertile aux vieux limaçons…

Chaque dernier vendredi du mois, de septembre à juin, ‘Le Terroir’ –un bar bien sympathique où la population locale savoure sa petite pression– accueille un concert rock. C’est à Horrues, un petit village, également le fief de votre serviteur. Quoique affichant un âge respectable, Brigitte, la patronne, gère ces d’jeuns tout en tentant de leur inculquer la culture rock. Pour février, l’affiche est consacrée au punk/rock pur et dur, mais festif. Et ce sont les Slugs, un trio né au début des 80’s et composé de vétérans qui est programmé. Un combo belge terriblement efficace sur les planches et constitué d’un line up tout à fait classique basse/guitare/batterie. Il y a du peuple dans la salle. En outre, le band a attiré de nombreux aficionados, qui vont faire monter la pression. Mais sans la mousse…

L'estrade où se produit la formation n'est pas bien large. Le groupe est venu présenter son dernier opus, « BanqueRoute », paru en 2011. Geoff est préposé à la basse, Ren se charge de la guitare et Bini se consacre aux drums. Avant de prendre place derrière ses fûts, ce dernier enlève ses chaussures et chaussettes. Les Slugs auraient pu naître d'une rencontre hypothétique entre The Clash, The Damned et UK Subs. Différence, mais elle est de taille, les lyrics sont exprimés dans la langue de Voltaire ou en dialecte wallon. Leur expression sonore est à la fois carrée, infernale, savoureuse et récréative. J'avais découvert le combo, supporting act pour Contingent et Sham 69, en septembre 2014, dans le cadre du 20ème anniversaire du Magasin 4.

Le set est découpé en deux parties. La première s’ouvre par « Tout tourne rond » et embraie par l'hilarant « Le Banquier ». Les morceaux sont enchaînés par paires, car ils sont brefs. Pas plus de 3', suivant un rituel du style. « Canada » rend hommage à nos compatriotes francophones, expatriés là-bas. « GPS - Derouf - Coup d'Pie Dan Et Gueule » sont interprétés en dialecte wallon. Les Slugs ont un message à faire passer. Et ils se servent de l'humour pour y parvenir. « Mr Le Prof » traite d'un métier bien difficile à exercer aujourd'hui. « Zoo et Binoche » adresse un petit sourire à Juliette. Et « Karaté-Ninja » clôt le spectacle.

Suivant le même rituel, le préposé à la vente des albums ôte son tee-shirt et exhibe son ventre. Il va tenter de faire son sumo, mais personne ne réagit dans l'assemblée. Un très bon set, apprécié autant pour les oreilles que pour les guiboles. Les artistes sont loin d'être des manchots. Les gens du cru ont apprécié et les musicos sont contents de leur prestation. Les Slugs reviennent ce 4 avril 2015,  au Magasin 4 de Bruxelles, pour faire la fête à Pompon. Et l’affiche est particulièrement alléchante. Outre Les Slugs, s’y produiront Bj Scott, Daniel Helin, Goddog, Needle And The Pain Reaction, Odieu, The K., Pneumatic Head Compressor, Rene Biname ainsi que Romano Nervoso. Chacun pour un showcase de 20' ! Pas de prévente. Premier arrivé, premier servi.

(Organisation : Le Terroir)

vendredi, 27 février 2015 00:00

Victime de ses propres fréquences de basses…

Initialement, le concert de Chapelier Fou était programmé à la Rotonde. Vu le succès de la location, il a été transféré à l'Orangerie. Et a rapidement été décrété sold out. Perso, j’aurais préféré que ce spectacle demeure dans l’hémicycle. Une nouvelle fois, à cause de la qualité du son. Trop puissant. Les fréquences de basses parvenant même à faire trembler les structures métalliques de la salle. Un endroit pas du tout adapté aux sets de musique électronique. Ce n'est pas la première fois que votre serviteur constate ce phénomène.

Coiffé d’une casquette, Marc Mellia assure la première partie. Il se produit en solitaire devant ses machines et samplers. Electro, sa musique est expérimentale. Sa voix est même parfois filtrée à travers un vocodeur. Je découvre cet artiste, dont le spectacle se limitera à une bonne demi-heure. Et qui vu les conditions sonores, ne va pas s’avérer exceptionnel.

Le patronyme de Chapelier Fou s’inspire du conte ‘Alice Au Pays Des Merveilles’ de Lewis Caroll. En 2008, le Lorrain devient la révélation du Printemps de Bourges. J'avais repéré l’artiste, dans le cadre des Nuits Botanique, en mai 2012. Il se produisait en solitaire, armé de son archet et entouré de ses machines ; et j'avais adoré.

Novatrice, sa musique oscille entre le trip hop, la pop, le classique (NDR : il ne faut pas oublier que ce Messin a fréquenté le conservatoire, dès l’âge de 6 ans, pour y apprendre à jouer du violon et du clavecin) et le hip hop. Elle est imprimée sur des rythmes fluctuants. Accélérant ou décélérant, parfois même brutalement. Et son talent procède de sa capacité à maîtriser tous ces paramètres, à l’aide de ses synthétiseurs, samplers, machines, ordinateurs, tout en y brodant des lignes de violon…

Pour présenter son dernier elpee, « Deltas », paru en septembre 2014, il est soutenu par trois collaborateurs. Soit Camille, la violoncelliste, Maxime, le clarinettiste/saxophoniste et Chaton qui double au violon alto et aux bidouillages. Le préposé aux cuivres est barbu et suscite instantanément la sympathie. Le décor est dépouillé. Quatre tables placées l'une à côté de l'autre. Sur laquelle est disposé un tas de matos. Pas de setlist pour guider. Le son n'est pas trop à mon goût ; j’enfonce donc des bouchons dans les oreilles. Et franchement, c’est dommage, car c’est lorsque le quatuor va se servir d’un minimum d’amplification, que toute la magie et la beauté de cette musique –ma foi cérébrale, quand même– vont se libérer. Un moment de véritable communion et de complicité vécu entre le quartet et l’auditoire. Bref, hormis ce bref intermède, je n’ai pas vraiment pris mon pied ce soir ; et je suis reparti avant la fin du set, déçu. En espérant néanmoins revoir Chapelier Fou, dans d’autres conditions, pour me procurer de meilleures sensations.

(Organisation Botanique)

lundi, 02 mars 2015 18:41

Selah Sue a toujours raison…

Ce 16 mars paraîtra le nouveau single de Selah Sue, « Reason ».

Il s’agit d’une plage qui figurera sur son second LP. Le titre éponyme. Une piste qui tient une place spéciale sur ce nouvel essai. L’elpee de la maturité. L'artiste a pris de la bouteille et de l'assurance, après avoir accordé des centaines de concerts, au cours desquels elle a réussi à dompter ses émotions. Voltigeant entre nappes électro-soul, langueurs trip hop et cascades de beats house, Selah Sue a trouvé sur « Reason », sa véritable identité musicale.

Les sessions d’enregistrement se sont déroulées au sein de différents studios, principalement en Belgique, mais aussi à Londres, en Jamaïque et à Los Angeles. Pour la mise en forme, Selah a reçu le concours de deux producteurs notoires, en l’occurrence, le Danois Robin Hannibal (Little Dragon, Kendrick Lamar) et le Suédois Ludwig Göransson, connu pour son travail opéré auprès du trio pop HAIM ou encore du rappeur américain Childish Gambino.

Le long playing paraîtra ce 27 mars 2015. On piaffe donc d’impatience de découvrir les nouvelles chansons de « Reason ».

Gravé en 2011, le premier long playing, « Selah Sue », s'est écoulé à 120 000 exemplaires en Belgique, et a décroché 6 disques de platine. Il s'est vendu à plus d'un million d’exemplaires à travers le monde. Faut dire qu’elle y a accordé plus de 500 concerts, et pratiquement tous à guichets fermés.

Pour écouter le single, c’est ici 

Tracklisting 

1. Alone
2. I Won’t Go For More
3. Reason
4. Together  (feat. Childish Gambino)
5. Alive
6. The Light
7. Fear Nothing
8. Daddy
9. Sadness
10. Feel
11. Right Where I Want You
12. Always Home
13. Falling Out

 Bonus tracks for 2CD Deluxe edition +  iTunes / All DSPs editions

1. Gotta Make It Last
2. Stand Back

3. Direction Alone (Acoustic Version)

 

mercredi, 25 février 2015 00:00

Sur les traces du Floyd…

Archive accomplit une nouvelle tournée des grandes salles. Et les deux dates prévues à l’AB, sont sold out. Dans la foulée, il embraiera par les festivals d’été. Votre serviteur vient de rejoindre la file d’attente qui s’allonge, jusqu’au coin de la rue des Pierres. Il parviendra cependant à temps pour se poster devant les barrières, face à Dave Penny.

Fondé en 1994, ce groupe compte donc aujourd’hui, plus de deux décennies d’existence. Un collectif à géométrie variable drivé par Darius Keeler et Danny Griffiths. Son style musical n’est pas aisé à définir, puisqu’il emprunte aussi bien au rock, à l'electro, au trip hop, au psyché qu’au prog. Un cocktail qui finalement s’avère très personnel.

Pas de supporting act comme mise en bouche, mais un film : « Axiom ». En mon for intérieur, j’imaginais un premier acte en compagnie de Birdpen, le projet de Dave Penney et Mike Bird. Ce ne sera pas le cas, même si on retrouvera la paire aux grattes, lors du concert. Depuis sa formation, le band s’est toujours intéressé à l'image, le graphisme et la mise en scène. Il aime surprendre le public lambda. Et pas seulement à travers l’expérimentation sonore.

La projection est réalisée sur un écran, pas trop grand, juste descendu du plafond. Vu ma position, suffisant pour se choper un torticolis. Un court métrage tourné en noir et blanc, d’une trentaine de minutes. Il a également servi de bande-son à un album paru en 2014 qui porte le même titre. Il raconte, au fil des différents chapitres, l'histoire d'une île (Axiom), dont la ville souterraine est sous la coupe d'une cloche qui sonne et décide du destin de ses habitants. De superbes arrangements de cordes enrichissent cette musique particulièrement paisible. (Setlist : « Distorted Angels », « Axiom », « Baptism », « Transmission Data Terminate », « The Noise Of Flames Crashing », « Shiver » et « Axiom (reprise) »). Archive semble inconsciemment marcher sur les traces du Floyd, quand il a réalisé son film « The Wall ».

Darius et Danny se chargent des claviers. Ce dernier également des samplers et de la basse. Le line up implique 3 vocalistes. Holly Martin apporte la touche féminine. Et Dave Penny (percus, machines) ainsi que chevelu Pollard Berrier procure, la masculine. Ces deux musicos et Mike Bird se consacrent aussi aux grattes. Steve Barnard, alias Smiley, se charge des fûts. Il a milité au sein des Mescaleros de l’ex-Clash, Joe Strummer. C’est après le décès de son leader, qu’il a rejoint Archive. Et enfin, Jonathan Noyce est préposé à la basse. Le band est venu présenter son nouvel et onzième album studio, « Restriction », publié ce 12 janvier.

Trois écrans sont disposés en arrière-plan, dont un plus grand placé au-dessus du drummer. Darius se plante à l'extrême gauche et va battre le rythme, de la main droite, pendant 2 heures. Danny lui fait face, à l'extrême droite. Laissant tout le reste de l’espace aux trois chanteurs : Holly, Dave et Pollard. Mike s’est installé à gauche du drummer et Jonathan, à sa droite.

Le set s’ouvre par un extrait du dernier elpee, « Feel It », fruit de la rencontre entre l’instrumentation organique et l’électro. Dave se réserve le micro sur cette compo balisée par les claviers. Progressivement, les riffs de guitares envahissent l'atmosphère, et adoptent un profil rock musclé. La belle Holly pose sa voix et Dave retourne derrière sa six cordes sur « Kid Corner », un morceau électro/rock qui vous invite à rejoindre le dancefloor. Le public, dans la fosse, commence à remuer. A contrario de Dave et Pollard, Holly demeure plutôt statique. Elle se concentre sur son chant empreint de douceur, mais chargé d’intensité. « You Make Me Feel » est un extrait du deuxième opus, « Take My Head », paru en 1999. Holly et Pollard se partage les vocaux sur ce titre de trip hop plutôt classique, mais dansant. Une conjugaison qui transpire la sérénité. Plus long et expérimental, « Dangervisit », est tiré de « Controlling Crowds », une plage gravée en 2009. C’est sous cette forme que j’apprécie le plus le combo. Soutenu par celle de Dave, Pollard nous illumine de sa voix fragile et cristalline. Holly s’applique aux vocaux sur « Black And Blue », piste qui figure sur le dernier long playing. Une superbe ballade dont seul Archive a le secret. Dave chante « Sleep », issu de  « Noise », paru en 2004, une compo délicate et atmosphérique. Le lightshow est alors de couleur bleue, d’un bleu qui adoucit les moeurs.

« The Feeling Of Losing Everything » figure sur « Controlling Crowds, Part IV», un LP publié en 2009. Il est interprété sous la forme d’un chouette duo piano/voix. Epique, « Bullets » démarre en douceur, monte en crescendo avant de terminer en puissance. Nous ne sommes pas loin du prog de Pink Floyd. « Ruination » et « Crushed » sont deux autres extraits de « Restriction ». Deux titres plus rock. Plus énergiques. Dave a récupéré le micro. Holly le rejoint. Smiley martèle vigoureusement ses fûts, mais à la manière d'un métronome. Derrière moi les spectateurs s’agitent de plus en plus. De la même veine, « Conflict » et « Violently » (ils figurent sur « With Us Until You'Re Dead » qui date de 2012) font monter la pression. Holly chante « End Of Your Days ». Sa voix me flanque des frissons partout. J'écoute religieusement cette compo interprétée sous un éclairage de teinte azuréenne…

Il passe au vert (?!?!?) sur « Third Quarter Storm », moment choisi par Dave pour reprendre le ‘lead’ vocal, Holly le soutenant en ‘backing’. Le même duo embraie par « Waste », issu de « Noise », avant que Pollard ne prenne le relais en milieu du parcours. Ténébreux voire glacial, « Ladders » s'envole lors de son épilogue, en mode electro, mais en libérant toute son énergie. Et l’incontournable « Numb » achève le spectacle en beauté.

En guise de rappel, le band va nous accorder un autre morceau imparable, « Lights ». Pollard est aux vocaux, sur ce single, qui va s’étendre au-delà des quinze minutes. Du tout grand Archive, qui est de nouveau prêt à affronter les festivals d'étés. Ils sont d’ailleurs annoncés à Rock Werchter.

(Organisation : Live Nation)

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jeudi, 26 février 2015 18:11

All In Good Time

Racoon est un groupe batave né en 1997. Il réunit le chanteur Bart Van Der Weide, le guitariste Dennis Huige, le bassiste Stefan De Kroon et le drummer Paul Bukkens. Aux Pays-Bas, il est particulièrement populaire. Il n’avait pas fallu une semaine pour que « All In Good Time » ne décroche un n°1, au sein du Top 100 hollandais.

« Till Monkeys Fly », le premier elpee est paru en 2000. Racoon embraie ensuite par « Here We Go Stereo » en 2001, « Another Day » en 2005 et « Before You Leave » en 2008. Et enfin, par « Liverpool Rain » en 2011, leur cinquième opus, qui récolte un succès certain. Fondée en 1961, cette formation orange est la plus ancienne, encore en activité, sur le Vieux Continent. 

Empreinte de douceur, la voix de Bart évoque celle de George Kooymans, du mythique Golden Earing. Enrobé d’harmonies vocales, « Shoes Of Lightning » est balisé par un piano languissant. Une langueur qui alimente la ballade « The Little One Falls ». Particulièrement groovy, « Heaven Holds A Place » constitue la pièce maîtresse de l’opus. Un hit potentiel ! Un groove qui stimule également le remarquablement cuivré « Good To See You », un morceau au cours duquel les cordes de guitares sont bien mises en exergue. « Tommy » est une plage bien harmonieuse et « Brick By Brick », entraînante. « Guilty » vous incite à rejoindre le dancefloor. Et on continue à y danser, mais le rock, tout au long du plus musclé « Spit Your Heart Out ». A défaut de parcourir les grandes plaines du Far West, « Boy Breaks Heart » nous propose un bref périple au cœur des Polders bataves. Et les guitares se révèlent irrésistibles sur cette compo belle et épurée à la fois. Après un « Young And Wise » de bonne facture, l’LP s’achève par « Fun We Had ». Et ‘fun’, j’en éprouve encore à l’écoute de cet album. D’ailleurs, pour l’instant, il tourne en boucle sur mon lecteur…

 

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