Afin de célébrer son ‘Printemps 2017’, la Province de Hainaut avait mis les petits plats dans les grands : défis, dégustations, performances, gaming, bien-être... soit plus d’une soixantaine d’activités. Il y en avait pour tous les goûts !
Mais pas seulement, puisque afin de fêter dignement cette sympathique manifestation, Mustii se produisait sous le dôme multifonctionnel et avant-gardiste du Lotto Mons Expo.
Des consignes avaient été stipulées quelques jours au préalable. Sous peine de se voir refuser l’entrée, il fallait être présent suffisamment tôt. Les organisateurs craignaient un sold out.
Faut dire que Mustii commence à se tailler une solide réputation dans l’univers musical noir-jaune-rouge…
Call me Lia assure le supporting act. Une très jolie surprise ! Ce quintet est mené tambour battant par la toute frêle Alice Spapen et son comparse Arthur Bochner.
L’histoire de ces chevilles ouvrières est d’une banalité exemplaire. Une rencontre au célèbre ‘Jazz Studio’ d’Anvers, une complicité musicale qui s’amorce, un amour de la musique et une amitié naissance. Les ingrédients sont réunis !
Très vite, le duo cherche à se diversifier et propose un spectre musical plus large, davantage structuré et coloré. Il recrute trois autres jeunes musiciens, encore élèves au Conservatoire Royal de Bruxelles : Louise Andri (claviers), Victor Goldschmidt (batterie) et Pierre Louis Barthélémy (basse).
La formation –dont les musicos sont originaires de Bruxelles et du Brabant Wallon– prend véritablement son envol, suite à sa participation en 2015, au concours ‘L’Envol des Cités’. Elle est finaliste. Ce qui lui permet de signer chez Rox Records, un label distribué par Moonzoo music.
Sucrée, sa pop emprunte parfois des accents rock et se teinte circonstanciellement de tonalités jazzyfiantes ou funkysantes. Cosy, feutré même, l’univers sonore est plutôt proche d’un Black Lilys.
Les refrains sont envoûtants et entêtants. Les riffs de guitares sont faussement nonchalants dans la progression rythmique. Sans oublier cette vocalise ensorcelante qui annonce chaudement le printemps. Une tessiture susceptible de faire frémir de bonheur !
Les voix masculine et féminine se conjuguent à merveille ! Elles convient le spectateur à une cérémonie très agréable, pleine de réminiscences qui nous ravissent.
D’une trentaine de minutes cette prestation a certes marqué les esprits, mais elle laissera comme un goût de trop peu.
Les applaudissements –hautement mérités– fusent de toute part. Les lumières tamisées s’éteignent doucement et la salle sort de sa pénombre.
Il faut attendre 22h30 avant que Mustii ne montre le bout de son nez. Il s’excuse d’avoir une demi-heure de retard. Faut dire qu’il était programmé à l’affiche d’un autre festival, quelques heures plus tôt.
Si habituellement, il est couvert d’un ersatz de peignoir à capuche de style ‘Boxer’, acheté aux fripes, il arbore une tenue un poil plus conventionnelle ce soir : soit un survêtement en toile de lin de couleur noire et des fringues en cuir.
Histoire de théâtraliser un peu plus l’évènement encore, les musicos qui l’accompagnent ont suivi le même rituel.
Thomas Mustin, à l’état-civil, s’est essentiellement illustré en publiant « The Golden Age » et « Feed Me », deux titres matraqués sur les ondes radiophoniques.
Jeune artiste belge, acteur, auteur, compositeur et interprète, son univers musical baigne au cœur d’une pop électro enivrante, sensuelle, douce et abrupte à la fois.
A même pas trente ans, le gamin diplômé de l'IAD possède déjà une sacrée expérience scénique ! Ces derniers mois, il a écumé des dizaines de salles de concerts et des festivals.
Son tour de chant commence lorsque deux comparses flanqués en arrière-plan frappent énergiquement sur deux cymbales gargantuesques. Tout est millimétré. Les sons synthétiques sortent des machines, posées ci et là, et inondent immédiatement les conduits auditifs des aficionados. C’est assez énergique, les premiers pas de danse de sioux sont perceptibles !
La salle est pleine à craquer ! Les quelques piliers de comptoir ont déserté le bar, déposé leur pinte et sont venus tendre l’oreille à moitié ivre.
Mustii interprète, bien sûr les titres de son Ep, « The Darkest Night », paru l’an dernier. De nombreux fans connaissent les textes et les reprennent en chœur.
Les chansons conventionnelles et de jolies ballades ténébreuses alternent. Elles figureront sur un elpee, qui devrait sortir très prochainement.
Etrangement, la puissance de sa voix contraste avec son physique de jeune premier tout droit sorti d’une sitcom française pour ados, diffusée pendant les années 90.
Les détracteurs estimeront le set, sans doute, trop lisse. Donc, sans relief. Si manifestement l’improvisation n’a pas sa place, il est au contraire fort dense.
Sa reprise du tube séculaire « Heroes » s’avère toujours un des moments forts du spectacle. Une compo très intelligemment réappropriée. Le regretté David Bowie aurait été très fier du travail accompli.
Sans relâche, le show est rythmé par une kyrielle de chorégraphies ! Le gaillard ne cesse de courir et d’interagir avec les spectateurs.
A plusieurs reprises, il descend dans la fosse et serre les mains. De quoi laisser de nombreux spectateurs, bouche bée. Le tout, en arborant un large sourire, malgré une chaleur particulièrement écrasante. Il perle de sueur. Mais, on le sent heureux d’être là ! Il communique son énergie. On se croirait en pleine campagne électorale. Un spectateur lui offrira même du ‘Babybel’ pour le remercier. Et ce fromage est aussitôt converti en trophée…
Dents blanchies, sourire ravageur, coiffure soigneusement peignée et yeux hypnotiques, il profite de sa plastique de mannequin pour lécher du regard sans trop de scrupules les plus jolies filles. Et apparemment, elles sont ravies.
Un concert d’une rare intensité ! Décidément, La Belgique regorge de bien plus de talents qu’on ne peut l’imaginer…
(Organisation : Province de Hainaut)