Alors qu’il nous avait maculé de ses « Idées Blanches », en se servant d’un titre fédérateur comme « Pas là », l’artiste masculin de l’année, plébiscité lors des Victoires de la Musique 2016, est de retour. Eponyme, son second opus lui vaut, une fois encore, un succès d’estime et critique.
L’angulaire est un rien différente par rapport au précédent elpee !
L’auteur/compositeur/interprète inocule ainsi des beats africains à "Moi aimer toi" ou une bonne dose de reggae à "Dumbo".
Par contre, son intention est identique. Comme toujours, son dogme est collectif parce qu’il est susceptible d’émouvoir le rayon le plus large d’entre nous. Très personnel et introspectif également, parce que le jeune homme aime (se) raconter l’universalité du quotidien entre nombreux questionnements ou encore l’amour sous toutes ses formes, sans oublier son corollaire destructeur.
Les plus acerbes reprocheront que les thématiques ont été abordées tant de fois, qu’elles finissent par sombrer dans l’ennui abyssal. Pourtant, si elles n’ont certes pas la prétention d’avoir suffisamment de conviction pour troubler ou renverser l’ordre social ou politique, elles s’imposent malgré tout…
Vianney se sert d’un style tout terrain qui plaît à une large frange de la population ! Populaire, sans être populiste en quelque sorte. Il mise davantage sur l’acuité portée sur l’autre.
La narration est limpide, enjouée, coquine parfois. Elle invite l’auditeur à s’évader le temps de quelques minutes !
Faussement simplistes, les chansons révèlent des refrains entêtants. Les lignes mélodiques sont chaudes, colorées et voluptueuses, même si elles n’embrasent pas forcément les feux de joie…
Jouissant d’une réelle identité vocale, celui qui a la tête d’un premier de classe, nous ouvre une palette d’émotions subtiles, humbles, fragiles, mais profondes. Il s’agit d’ailleurs davantage d’un travail d’artisan que le fruit d’une industrialisation musicale bestiale et sauvage !
Soulignons d’ailleurs le travail –indéniablement exceptionnel– accompli par Clément Ducol, en sa qualité d’arrangeur, et François Delabrière, comme ingénieur du son.
En conclusion, ce bel objet devrait trouver sa place chez bien des ménages, bercés par les gammes supra mélancoliques.
Si les uns se satisferont de retrouver cet univers si singulier et particulier qui avait fait les beaux jours du premier essai, les autres stigmatiseront sans doute l’absence de prises de risques !
Quoiqu’il en soit, le Sieur est jeune, plein de talent, fougueux et nul doute que sa longue et future carrière nous réservera à l’avenir encore de belles et jolies surprises !