Vendredi Minuit l’heure de Sofia Bolt…

Sofia Bolt est le projet de la musicienne, compositrice et productrice d'origine française Amélie Rousseaux. C'est à Los Angeles, où elle vit depuis son départ de Paris en 2017, qu'elle a enregistré son second elpee, « Vendredi Minuit », ce 10 mai 2024. Entre…

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Hippo Campus sort la tête de l’eau…

Hippo Campus sortira son quatrième album « Flood », ce 20 septembre 2024. « Flood » constitue à la fois un disque et une renaissance. En effet, il a fallu cinq années au combo du Minnesota pour enregistrer 13 titres en seulement 10 jours à la frontière du…

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Ty Segall - Sjock 2024
Stéphane Reignier

Stéphane Reignier

dimanche, 16 octobre 2016 19:01

Morituri

Ecrit durant l’été, mais enregistré à Paris, quelques jours seulement après les évènements tragiques qui ont ébranlé la France en novembre 2015, le quinzième opus de Murat s’intitule cyniquement « Morituri » (‘Ceux qui vont mourir’).

Pour enregistrer cet opus, l’artiste a reçu le concours de collaborateurs notoires ; et tout particulièrement Gael Rakotondrabe aux claviers, Christopher James Thomas à la basse ainsi que Stéphane Reynaud à la batterie. Et celui dont la réputation de bougre n’est plus à démontrer, propose une œuvre qui lorgne ici davantage vers le pop-jazz.

Ce long format s’inscrit dignement dans la parfaite continuité de la carrière de l’artiste ! Les arrangements sont intelligemment construits et subtils ! Ils s’effacent quelquefois pour permettre à la voix profonde de se poser, adoptant même parfois des accents ‘biolesques’ surprenants...

Ici ou là, quelques nappes de synthé discrètes viennent enjoliver subrepticement un travail abouti. Peut-être aurait-il été intéressant d’y ajouter quelques cuivres pour rendre les chansons un peu plus rondes encore. Mais, c’est un choix de production qu’il convient de respecter ! Morgane Imbeaud (ex-Cocoon) vient poser ses douces cordes vocales sur quelques pistes, notamment sur la plage éponyme.

Que l’auditeur ne s’y trompe pas ! L’approche est certes épurée, mais pas minimaliste pour autant ! Cette quasi-absence de musicalité renforce l’atmosphère obscure qui auréole les 11 compos de ce disque.

Au-delà des textes annonçant ou dénonçant les affres d’une société maladive (comme sur le très réussi « Interroge la jument »), l’angulaire reste dogmatique, légère, profonde, voire presque poétique et limite instable. L’artiste s’amuse et s’invite aussi dans le quotidien d’anonymes ("Marguerite", "Francky" ou encore "La Pharmacienne d’Yvetot").

Les thématiques sont dépeintes sans aucune d’idéologie politique, sociale ou religieuse. Ni même sans haine, ni vergogne lorsqu’il évoque les pires barbaries.

Le phrasé surplombe le son, lorsque ce n’est pas l’inverse ! Chaque écoute permet de lever le voile d’un univers paradoxal situé à mi-chemin entre l’ombre et la lumière. C’est à la fois beau, enjoué, mélancolique et boisé.

Une belle réussite !

 

mercredi, 12 octobre 2016 21:48

Nicolas Michaux se présente en "Imposteur"

Le nouveau single de Nicolas Michaux est disponible en cliquant ici .
mercredi, 12 octobre 2016 21:35

Cali nous veut !

Cali revient sur le devant de la scène avec un premier extrait disponible en cliquant ici .
mercredi, 12 octobre 2016 21:16

Pink Martini dit oui !

C’est la bonne nouvelle de la rentrée, « Les jours sans amour sont finis… ».

Quelques brassées de harpe et Pink Martini lance une invitation au pays des merveilles avec son nouveau single ‘Joli Garçon’. Le plus français des groupes américains célèbre à nouveau (et avec amusement) le flegme et l’espièglerie française. On dit oui à ce joli garçon aux accents de rumba.

Le « petit orchestre » de Portland (Oregon) fondé par Thomas M. Lauderdale en 1994, réunit douze musiciens d’horizons bigarrés. Le single ‘Je ne veux pas travailler’ a fait le tour du monde.

Après quelques rétrospectives, le  groupe prépare un nouvel album aux mêmes accents internationaux, marque de fabrique du groupe depuis ses débuts.

Le single de ce nouveau mélange musico-ethnique, ‘Joli garçon’, a été choisi par Isabelle Huppert. Elle l’interprètera dans le film du réalisateur belge Bavo Defurne, 'Souvenirs', dont la sortie est prévue le 21 décembre.

Mixant les genres et les époques, les sensations et les émotions, à chaque nouvel album, Pink Martini propose de vraies expériences de bonheur partagé, toutes générations confondues.

Le single peut être écouté en streaming en cliquant ici .

Parmi les têtes d’affiche de la cinquième édition du festival de Ronquières, figurait assurément Sharko, une des figures de proue de la scène musicale belge. Après un hiatus de sept longues années, le combo a refait surface et surtout publié un nouvel opus. Ecrit et produit par David Bartholomé himself et mixé par l'Américain Mark Plati, « You don’t have to worry » est défini par son chanteur comme un album... intense avec des moments sombres, mais jamais nombrilistes et des passages solaires. Assagi, le quadra s’est pourtant fendu d’un show percutant ; de quoi faire oublier un flagrant passage à vide et une carrière solo mitigée.

David a accordé une interview à Musiczine, quelques minutes seulement après le set. Si d’emblée l’homme se prête volontiers au jeu des questions/réponses, les temps morts entre chacune des interventions désarçonnent parfois. Il est d’un naturel taiseux ; et ses réparties sont brèves, mais implacables ! Aussi, dans de telles circonstances, il est préférable de se montrer imaginatif, pour combler ces moments de silence ou de réflexion intense.

Sept longues années séparent ton dernier opus du précédent. C’est le temps nécessaire pour la créativité ?

Bien sûr que non ! Certains ont besoin de vingt minutes pour composer les chansons d’un album ; d’autres, de deux mois et même plus ! En ce qui me concerne, je ne souhaitais pas attendre aussi longtemps. Je le regrette un peu. Mais les événements sont ce qu’ils sont… enregistrer un cd nécessite beaucoup d’énergie…

"You don't have to worry" est bien plus cohérent que les opus précédents. En tout cas, moins éclaté. Est-ce que Sharko a gagné en maturité et retrouvé le feu sacré de ses débuts ?

Le feu sacré, peut-être pas, car il est un lié à la jeunesse et à la fougue. Je ne suis plus tout jeune. Je confirme néanmoins tes propos, Sharko est bien plus mature aujourd’hui !

Qu’est-ce qui t’a le plus inspiré pour concocter cet elpee ?

La nature ! Marcher dans les bois, par exemple…

Les premiers disques étaient autoproduits. En quelque sorte, tu bricolais en te servant des moyens du bord. Au fil du temps, tu as manifestement changé de méthode. Le dernier essai est même, en quelque sorte, une ode à la perfection ! Alors quoi, évolution ou révolution ?

C’est une bonne question ! Je crois qu’il s’agit d’une évolution ! Et peut-être d’une révolution aussi !

La concentration et la substance semblent importantes pour toi. On te sent très perfectionniste dans l’âme. Dans ce métier, certaines personnes abordent leur rôle avec beaucoup de légèreté, sans que cette perspective ne puisse pourtant poser problème. N’as-tu pas l’impression de t’emprisonner ?

Exactement ! Comme, je le disais à l’instant, certains sont capables de boucler un disque en deux semaines à peine ! Perso, je n’y parviendrais pas ! Je n’en possède ni les moyens, ni la dextérité, ni même sans doute l’intelligence ! Je suis ce que l’on peut appeler un besogneux ! Et puis, j’aime les choses bien faites !

Le long playing a été mixé à New York. Est-il important de baigner dans un univers anglophone quand sa musique, qu’on peut qualifier de pop/rock, est chantée en anglais ?

Oui, bien sûr ! Je le pense ! J’ai eu l’opportunité d’enregistrer les voix à Londres ; ce qui a permis un encadrement dans mon travail. Il était primordial de maîtriser l’accent et les syntaxes grammaticales ; sans quoi on m’aurait attendu au tournant !

Chez Sharko, on est encore loin du formatage purement radiophonique. On flirte encore avec une vraie identité musicale. Une réaction ?

Il serait prétentieux de dire que tu as raison, mais je pense que tu n’es pas loin de la vérité ! Je me pose parfois la question de savoir ce que les gens recherchent encore aujourd’hui… Souhaitent-ils encore vraiment écouter de bonnes chansons ou préfèrent-ils se contenter de trucs réalisés à la va-vite sans aucun contenu…

La musique de Sharko est un peu à l’image de la vie, non ? Tout n’est pas paisible. On navigue entre le sombre et la lumière…

Oui, c’est vrai ! Je confirme ! C’est comme mettre des jeux de mots sur des mélodies tristes ou montrer qu’on est tourmenté sur des musiques enlevées…

Un peu à l’image de son leader. On sent chez toi un mec troublé, vachement à fleur de peau…

Oui, je crois (rires) ! Malheureusement ! J’aurais aimé être différent !

Est-ce gênant ?

C’est parfois gênant, effectivement !

Ronquières est un jeune festival certes, mais dont l’ampleur prend forme d’année en année. Estimes-tu que la musique de Sharko a une meilleure caisse de résonance dans de tels espaces ou dans des endroits plus petits ?

Aujourd’hui, ce festival ratisse large. Notre musique va forcément toucher une frange des spectateurs présents. J’en suis complètement ravi ! Mais, je suis conscient que notre univers est davantage formaté clubbing. Jouer dans de petites salles permet de mieux s’immerger dans l’ambiance, de mieux défendre sa musique, de mieux libérer son potentiel énergétique.

A propos, tu faisais les beaux jours du ‘Père Noël est un rockeur’ il y a quelques années, notamment à Dour. Ces concerts caritatifs étaient destinés à récolter des jouets pour les offrir aux enfants les plus démunis. On ne t’y voit plus. Un retour en décembre de cette année ?

Je ne sais pas du tout ! J’ai tendance à dire que non !

As-tu vécu ton expérience en solo comme une parenthèse essentielle ?

Exactement ! Elle m’a permis de renouer avec le plaisir de côtoyer des gens et de développer des projets ensemble. Ce qui m’a fait un bien fou !

Est-ce un passage obligé dans la carrière artistique d’un artiste ?

En ce qui me concerne, oui ! Pour les autres, je n’en sais rien !

Tu as déclaré il y a quelques années que tu écoutais du classique afin de t’aérer l’esprit. Où en es-tu aujourd’hui dans cette thérapie ?

J’en écoute toujours beaucoup ; cette musique me détend !

J’ai l’impression qu’au fil de l’âge, tu deviens moins excentrique en ‘live’. On ne te verra jamais donc terminer à poil sur les planches ? (rires)

Non, il n’y a pas de risque ! J’ai conscience d’être moins extravaguant aujourd’hui ! A vrai dire, je n’en ai plus envie. C’est comme quand tu es jeune et que tu te ballades en arborant un nœud papillon. Un jour, tu le regardes et tu n’as plus envie de le porter. Tu ne ressembles plus à celui que tu incarnais dans le passé. Tu as envie d’aller de l’avant et dorénavant, tu te noues une cravate !

« Sweet Protection » traite du thème de l’existence et de l’amour. A travers la sécurité que lui procurait ta maman et par extrapolation la mère patrie. Elle manifeste de la bienveillance. Suite à la vague d’attentats perpétrés par les terroristes, cette chanson est-elle susceptible de prendre une signification différente aujourd’hui ?

Je la chante aujourd’hui différemment ! Elle clôture nos concerts et lorsque nous la jouons, je pense sincèrement aux gens qui ont subi ces atrocités et à leur entourage. J’aimerais leur dire que tout ira pour le mieux et de se protéger.

David Bartholomé, le truc qui t’énerve le plus : qu’on te dise Sharko-Sarko ou qu’on compare ta voix à celle de Sting ?

Le mimétisme avec Sting ne m’énerve pas spécialement parce qu’il y a une part de vérité là-dedans. A vrai dire, peu de gens m’en parlent aujourd’hui ! Ca me va bien comme ça ! Je préfère cette comparaison à toute autre…

 

 

dimanche, 07 août 2016 03:00

Ronquières 2016 : dimanche 7 août

Cette seconde journée du Festival de Ronquières s’annonce sous les meilleurs auspices. La programmation vaut le détour !
Les souvenirs liés aux attentats perpétrés sont encore bien vivaces ! Les militaires –à la mine patibulaire– se tiennent prêts au cas où… Les mesures prises ne sont pas aussi drastiques qu’à Dour. Pas de portiques de sécurité. Juste une fouille sommaire, à l’entrée du site ! Tout simplement !
Le temps devient maussade ! Gageons que la pluie ne vienne pas gâcher la fête !

Votre serviteur débarque pour assister à la prestation de Shake Shake Go. THE bonne surprise de la journée ! Ils sont quatre garçons et une fille ! Ils ont débuté leur carrière dans la rue et les pubs. C’est d’ailleurs lors d’une de ces prestations qu’un gosse de six ans s’est exclamé ‘Shake shake go’ ! Le patronyme venait d’être trouvé. La suite de l’histoire ressemble à un conte de fée ! Jugez plutôt : une première partie de James Blunt assurée en 2014 dans le Royaume-Uni, puis en France (notamment celle de Rodrigo y Gabriela), un premier single publié en décembre 2014, un premier Ep (éponyme), en mars 2015 et un premier album « All in time », début 2016. Aujourd’hui, la nouvelle sensation venue d’outre-Manche se produit dans le cadre d’un périple international ! Pas étonnant, lorsqu’on sait que plus de 7 millions de personnes ont écouté "England Skies". Ronquières avait flairé le bon filon puisque c’était leur première date belge. Sans doute pas la dernière ! Le combo est franco-anglais. Il réunit Poppy Jones (une très jolie Galloise), Marc Le Goff, Kilian Saubusse, Virgile Rozand et Toby Barnett. Sa musique baigne au sein d’un univers pop/folk mélodieux, gracile, où se mêlent évasion et bienveillance ! Les compositions s’inspirent de la nature, de la vie, des expériences et des gens qui les entourent ! La voix candide de Poppy subjugue ! Elle est dynamique, puissante, organique, épique et surtout optimiste ! D’entrée de jeu, elle tente de s’exprimer dans un français approximatif. Manifestement, elle n’y arrive pas, alors, elle s’excuse. Posés, parfaitement maîtrisés, les riffs sont dispensés tout en retenue ! Pas mal pour des jeunes en culotte courte ! Ils s’amusent beaucoup sur scène, sans se prendre la tête ! Ce qui frappe, c’est la symbiose qui les unit ! Aucune individualité ! Chacun est là pour servir l’autre ! Magnifique !

Un arrêt s’impose au bar pour se désaltérer ! De quoi aussi en profiter pour faire le plein de calories ! Les stands food fleurissement ici ! On trouve aussi bien de la bouffe africaine, asiatique ou italienne. Reste à savoir si les produits sont bien frais ? Car parfois, l’hygiène de ces commerces éphémères laisse à désirer…

Matt Simons est programmé à 15h50 ! De loin, j’entends sa pop léchée. Insuffisant pour pouvoir étayer une critique objective. La file qui me précède s’étend à n’en plus finir. Non, manifestement, ce sera impossible d’assister à ce live. Je m’en mords les doigts, mais tant pis…

Le soleil chauffe à plein régime et accompagne Naâman tout au long de sa prestation. La belle gueule masculine de la journée ! Une surprise ! Le présentateur annonce un groupe de reggae. Donc, on s’attend à voir un black coiffé de dreadlocks. Pas du tout, c’est un visage pâle aux cheveux courts ! On est loin de retrouver l’effigie de Bob Marley ! Stéréotypes, quand tu nous tiens… Il est accompagné d’une poignée de musiciens ! Ils sont plutôt étonnés de la bonne réception accordée par l’arène. Plusieurs groupies chantonnent les refrains mêlant influences urbaines et caribéennes. Agé d’une vingtaine d’années, le Normand mêle reggae, hip-hop et soul. Une réinterprétation des codes du genre tout en les modernisant ! L’empreinte vocale de Naâman est caractéristique. Digne de ses grands frères ! Les flows tonitruants accompagnent chacune des chansons. Pourtant, ce n’est pas vraiment le style de musique que votre serviteur préfère ! Faut dire que qu’il a été bercé au rock depuis sa plus tendre enfance. Profitons donc du spectacle en position horizontale. L’endroit est herbeux et sec. Les applaudissements nourrissent ma curiosité de temps à autre… 

La folle dingue Giedré s’installe à l’heure dite en costume de scène enfantin et guitare sèche à la main. Détail croustillant, juste derrière elle, au milieu de l’estrade… trône un vagin fabriqué en carton pâte duquel elle semble sortir! Complètement barge cette nana ! Son apparence innocente lui confère une filiation lointaine avec une certaine Chantal Goya. Sauf qu’ici, ses textes ne sont pas à mettre entre des oreilles chastes ! On est donc plus proche d’un ‘Il fourre, il fourre le curé’ que ‘Il court, il court le furet’ ! Son univers dépeint avec un humour d’une noirceur épouvantable, les aspérités de la vie. Ben oui, on fait tous caca ! Elle chantourne la prostitution, la pédophilie ou encore la mort en se servant de sa verve légère et tellement fraîche (enfin, pas toujours). Ses compositions ne sont jamais méchantes, ni provocantes. Juste marrantes ! Une ode au rire et à la bonne humeur en quelque sorte ! Celle qui pourrait être le fruit de l’union sacrée entre Pierre Perret et de Georges Brassens rend hilare le parterre de spectateurs ! Bon allez Giedré, ‘Ferme ta gueule et apporte-moi une bière’ !

Changement de podium. Direction Thomas Dutronc. Le contraste est surprenant et parfois mal orchestré à Ronquières. D’une ambiance prout-prout, on passe à un univers ‘manouche’. Qu’est-ce qu’il ressemble au paternel ! Troublant et en même temps subjuguant. Quelques chansons défilent. Tant Thomas que ses musicos sont particulièrement expérimentés et la mise en est scène parfaite. J’ai pourtant beaucoup de mal à accrocher ! Question de goût !

Filons à l’anglaise pour se placer au plus près possible de la frontstage pour ne rien rater des Innoncents. De séparations en reformations, les ‘Innos’ sont aujourd’hui constitués de la tête pensante de toujours J. P. Nataf et de son double Jean-Christophe Urbain. Parce que, si dans le passé, ces deux-là ont connu des affres enragés, le couple qu’il forme à nouveau aujourd’hui fonctionne plutôt bien. Encourageant, pour une séparation qui a duré quand même quinze ans ! La palette musicale du duo est influencée par la pop anglo-saxonne. Mais, le fer de lance de leurs compos reste le français qu’ils utilisent et manient avec dextérité pour ciseler des textes qui dépeignent un univers métaphorique. Le groupe a marqué les nineties par des standards du rock comme « L'autre Finistère », « Fous à lier », « Un homme extraordinaire » ou encore « Colore ». Votre serviteur a la gorge nouée dès l’apparition du binôme. Il avait pu les découvrir en 1989 au Festival de Dour (NDR : dont la taille était encore humaine). JP arborait alors un visage de poupon et ses cheveux étaient nettement moins clairsemés qu’aujourd’hui. C’était l’époque au cours de laquelle la formation était au complet, aussi… Les temps ont bien changé ! Exit batterie, basse et guitare électrique. Nataf se charge de la guitare folk et Urbain de la guitare acoustique. Naturellement, le public est très varié ! Preuve en est que ces vieux briscards ont déjà bien bourlingué ! On y croise les fidèles de la première heure, bien sûr, mais aussi leurs enfants, des fans ou des curieux venus pour entendre les tubes séculaires. Cette formule électro acoustique est savoureuse. Elle expose les chansons sous un angle différent. Suffisamment intéressant pour permettre la découverte ou la redécouverte ! L’enveloppe sonore renvoie au passé, mais demeure imprégnée par l’œuvre solitaire du leader ! Instruments en bandoulière, ils sont contraints de rester statiques ! Leur envie de se mouvoir est manifeste ! Le singer singe à deux ou trois reprises un grand écart ! Risqué pour un homme qui porte le jeans serré ! Le service trois pièces pourrait en prendre un coup ! Bref, ce quatre mains confirme un talent certain et une complicité retrouvée ! Seule ombre au tableau : l’absence de « Fous à lier », tube séculaire pourtant entendu lors de la balance…

Votre serviteur se faisait une joie d’entendre ce que The Kooks avait dans le pantalon. Un groupe dont il n’a jamais vu la prestation en live. Forfait ! Il semblerait que le batteur se soit blessé…

Il revient alors aux Belges de Balthazar de reprendre flambeau (NDLR : ce sont les jeux olympiques !) Pour la quatrième fois… on reste attentif, mais d’une oreille. Enfin, en début de parcours… L’origine de la formation est plutôt cocasse ! Issus de Courtrai, Maarten Devoldere, Jinte Deprez et la violoniste Patricia Vanneste se sont produits sur le pavé pour récolter un peu d’argent. Au lieu de se faire concurrence, ils décident de rassembler leurs forces. Cette rencontre scellera leur destin. En 2004, ils forment le groupe que l’on connaît. Visiblement, les mélomanes n’ont pas perdu au change ! Les influences sont éclectiques et le résultat oscille entre pop et rock. C’est propre et gentillet et cadre parfaitement avec la philosophie de ce genre de festival ! Les compositions sont simples, mais efficaces. L'utilisation de synthétiseurs et d'un violon les démarque du rock alternatif classique reposant sur le trio basse/batterie/guitare. C’est sympa ! Durant près d’une heure, on va assister à une valse de titres sucrés/salés qui vont titiller les conduits auditifs des festivaliers. Un très, très grand moment d’émotion intense ! Du beau spectacle ! Pas de regret, donc…

Celle qui arpentait récemment les couloirs de la RTBF dans une émission de télé-crochet a fait du chemin depuis. Il s’agit évidemment d’Alice On The Roof qui bénéficie depuis ses  débuts d’un raz-de-marée médiatique. J’ai manqué son show à plusieurs reprises. Mal m’en a pris. Cette fois, elle ne m’échappera pas ! Elle tombera dans les griffes d’un obsédé… textuel ! C’est donc avec pas mal d’appréhension que son arrivée sur scène est attendue… Encore une arriviste me dis-je… A peine a-t-elle montré son joli minois que les premières notes de « Lucky you » envahissent l’espace sonore ! Trois gars sont chargés de balancer les nappes de synthé. Aux percus, c’est  Santo Scinta qui s’y colle. Tous deux sont natifs de la région de Mons ! Alice tape à merveille sur un pad électronique pour balancer ses loops. Un floor tom lui permet de se défouler de la pression envahissante ! L’expérience discographique de Madame Dutoit est pauvre puisqu’elle n’a qu’un seul album à son actif ! Baignant dans un flot d’electro/pop, « Higher » a été produit par Marc Pinilla et son complice Dada. Le mixage a été assuré par Tim Bran, producteur-mixeur anglais connu pour ses collaborations avec London Grammar ou La Roux. Verdict ? Globalement, le show est bien ficelé. Elle et son team savent y faire ! Vêtue d’un tutu blanc gonflé par un arceau à la taille, d’un haut noir aux épaulettes saillantes et chaussée d’une paire de baskets, on a peine à croire que l’accoutrement n’a pas été emprunté à Dark Vador. Manquait plus que le casque et la ressemblance était parfaite ! On ne peut pas dire que ce concert soit très audacieux ! Un live propre placé sous le signe de sonorités accrocheuses et des ballades douces et sucrées ! Vocalement, elle s’en sort plutôt bien aussi ! Sans artifices, ni esbroufe ! Un grain de voix très légèrement éraillé, une certaine candeur et un tout petit zozotement apportent à l’expression artistique de cette jeune femme les ingrédients pour devenir grande ! Le caractère homogène du live rendait parfois les choses un peu (trop) convenues ! Le charisme dont elle jouit navigue entre naturel, fraîcheur et spontanéité ! Détail croustillant, plus on avance dans le temps et plus elle se dévêt ! Exit la longue robe blanche pour une plus courte de couleur noire. On enlève le haut. Ensuite les chaussures. Si la prestation avait été plus longue, Dieu seul sait ce à quoi nous aurions pu assister… Proposition : allongeons le concert de deux bonnes heures ! Surprenant, la reprise d’un tube d’ABBA. Tiens, pour l’occasion, elle s’est chaussée de bottillons pailletés. En guise de clôture, elle est descendue de l’estrade et s’est livrée aux spectateurs, complètement ébahis, comme pour mieux les remercier d’avoir collaboré à son succès ...

En prélude au concert de Zazie, les Dirty Monitor remettent le couvert et suspendent une fois encore durant quinze (trop courtes) minutes le temps sur le site de Ronquières. Quelle magie ! Le spectacle sera identique à celui de la veille, mais vu sous un angle différent, il prend encore une autre dimension.

Zazie entre enfin en scène flanquée de ses musicos. Pas de pitié pour les retardataires, la belle brune démarre pile à l’heure. D’entrée de jeu, on peut observer deux nanas. Elles pincent les cordes électriques ! A titre anecdotique, elle a interdit aux photographes de shooter… avant de se raviser quelques minutes après. Elle fournit un semblant d’explications… plus ou moins convainquant… Après deux ou trois chansons, elle signale qu’elle a joué la semaine dernière sous des trombes d’eau ! On s’en fout, mais on est content de le savoir quand même!

L’ambiance est électrique ! La chanteuse se démène pour faire vivre sa passion aux quelques 36 000 festivaliers qui se sont pressés pour entendre celle qui a eu le cul posé sur un fauteuil rouge dans ‘The Voice’ made in France !

Les compositions virevoltent ! Le son est plutôt rock et brut ! Parfois la pointe électro apporte cette touche d’amertume et de mélancolie qui fait du bien ! Le show alterne entre anciens succès et nouveautés. La chanteuse a bien fait de miser sur les vieilleries. Dans le temps, elle était vraiment dotée d’un sens irréprochable de l’écriture.

Elle assène les aficionados d’excuses ‘Merci à vous d’avoir aidé ces grandes sœurs à grandir’, dit-elle, comme pour se faire pardonner de la médiocre qualité des titres du dernier format où on la sentait un peu affable dans l’exposé des thématiques !

Gageons que l’époque où cette femme parvenait à l’aide de sa plume incisive à dénoncer les travers contemporains de la société ne soit pas (encore) révolue !

Les arrangements délicats et brillamment orchestrés parviennent à faire oublier ces erreurs de parcours. La voix éraillée de Zazie fait toujours autant mouche (mais pour combien de temps encore ?) et glisse ou crisse en fonction des compos. La dame est contente ! Vive l’autosatisfaction ! Le spectacle est populaire, certes, mais est parfaitement huilé, efficace et nerveux! Y a pas de doute, la chanteuse est une vrai baroudeuse dans le domaine !

Sa voix autrefois maîtrisée, laisse de temps à autre place à une imperfection lyrique. Mais, ce n’est pas vraiment gênant ! C’est aussi ça la beauté d’un live !

L’icône de la chanson française se retire après une heure trente d’une prestation torride, mais  à l’image de sa personnalité: simple, amusante et chaleureuse. Humaine, tout simplement…

Il est minuit quarante-cinq… Le festival s’achève et déjà certains soulignent leur volonté de revenir l’année prochaine…

Les attentats perpétrés récemment n’auront pas entaché la bonne humeur de ceux qui étaient présents… N’est-ce pas l’essentiel ?

(Organisation : Ronquières Festival)

Voir aussi notre section photos ici

samedi, 06 août 2016 03:00

Ronquières 2016 : samedi 6 août

Le grand rendez-vous musical de la région du Centre jouit d’une popularité toujours croissante.
A peine cinq années d’existence et déjà les plus grands artistes s’y collent !
Le festival est sold out ! Ce ne sont pas moins de 36 000 personnes qui sont attendues sur la plaine.
Première journée très éclectique à Ronquières. Il y règne une atmosphère familiale qui n’existe nulle part ailleurs. La pyramide des âges y est bien représentée ! Ce qui est plutôt sympa !
Le week-end sera chaud et ensoleillé ! Que demander de plus ?
Seul bémol, une signalétique un peu trop vague. Pas facile d’atteindre le site ! Les militaires examinent chacun des véhicules mitraillettes en main ! Pas de doute, la sécurité n’a pas été négligée ! Ce qui est anxiogène pour certains est sécurisant pour d’autres ! Question de perception !
On est tous venus pour s’amuser ! Pour nous y aider, les organisateurs ont mis les petits plats dans les grands afin de fêter dignement ce premier quinquennat !

Votre serviteur se présente pile poil pour le concert d’ouverture, c’est-à-dire celui d’Ulysse. Pour la circonstance, le singer s’était mis sur son… 31 !

Formé en 2013, ce tout jeune groupe réunit Arnaud Duynstee, Julien Gathy et Benoît Do Quang ; et il ne cesse de prendre du galon !

Une rencontre sur les bancs de l’école et une passion commune pour la musique débouchera sur une belle alchimie ! La référence à l'un des héros les plus célèbres de la mythologie grecque est plutôt osée ! C’est déjà très marqueté !

Un seul Ep publié en 2014 : « U as in Ulysse ». Ce qui a permis au band d’ouvrir les portes (bien méritées, il faut le dire) de la notoriété !

Très prometteur, sa deuxième livrée, « Cashmere Guns » est découpée en cinq titres aux lignes mélodiques beaucoup plus structurées. Preuve que la formation a gagné en maturité !

L’electro/pop contemporaine est servie à toutes les sauces ! Ce qui démarque ces gamins de la masse, c’est la fougue de leur jeunesse et l’inventivité des sons : un mix de pop, rock, folk, coloré d’un soupçon de hip-hop ; un univers sonore hybride lancinant et alléchant contaminé par des refrains additifs !

Sûr qu’ils seront sifflotés dans de nombreuses salles de bain durant les prochains jours !

Ces néo-musiciens sont véritablement habités par leur musique ! Votre serviteur avait pu assister à leur prestation quelques jours plus tôt au Dour Music Festival. Le live proposé aujourd’hui communique autant de sensations, voire plus… Lorsque les poils se redressent, c’est toujours bon signe !

Un set de quarante minutes, c’est peu lorsque c’est bon ! Mais, on doit faire avec, malheureusement…

Direction bâbord maintenant pour accueillir Mustii.

Thomas Mustin, chef de file, s’est illustré en publiant « The Golden Age » et « Feed Me », deux titres matraqués sur les ondes radiophoniques, au cours des derniers mois. 

Jeune artiste belge, acteur, auteur, compositeur et interprète, son univers musical baigne au cœur d’une pop électro enivrante. Un peu convenue, certes, mais bien ficelée ! C’est l’essentiel après tout !

La puissance de sa voix contraste avec son physique de jeune premier.

Dents blanchies, sourire ravageur et coiffure soignée (NDR : il aurait jouer le rôle de figurant au sein d’une vieille pub défraîchie pour un dentifrice), il arbore, en général, un vieux peignoir.

Pas de réelles surprises lors du live de ce soir ! Ni bonnes, ni mauvaises !

Le singer a tout de même assuré un concert digne de ce nom ! Non seulement, il possède un grain de voix très particulier, mais en plus, sa prestance scénique est hors du commun ! Les spectateurs en ont eu pour leur argent !

Très mature pour son jeune âge, il n’a cessé d’arpenter le podium, de long en large, au gré des compositions. De quoi provoquer l’essoufflement des spectateurs ! Parce que lui, le veinard, pétait la forme !

Point d’orgue, la reprise d’un standard de David Bowie, « Heroes ». Une réinterprétation osée, mais très juste, sacrément jolie et savamment dosée ! Une ode à la perfection ! 

Place ensuite aux Français de Hyphen Hyphen. Propulsés par le single « Just Need Your Love », Santa (chant/guitare/synthé), Line (basse/chant), Puss (guitare) et Zak (batterie) font de l’electro pop leur musique de chambrée.

Ce genre passe-partout s’inscrit, semble t-il, de plus en plus dans les mœurs culturelles d’une tranche de la population !

Le combo libère un groove à l’énergie brute de décoffrage ! Les compos puent l’oestrogène et la testostérone ! Bref, elles décoiffent ! De quoi, colorer la fête dans la bonne humeur !

Impossible de rester insensible aux soubresauts hystériques, à l’accoutrement et à l’étrange peinture fluo flanquée sur le faciès de celle qui tient la barre du navire !

Sans oublier ses chorégraphies de dingue ! Elle virevolte, saute et danse sans arrêt ! Et elle ne peut s’empêcher d’afficher sa joie d’être sur scène afin de nous faire partager son talent ! En même temps, son public n’est pas là pour s’emmerder ! Alors, autant mettre le paquet, quitte à grossir les traits !

Autre scène, autre ambiance. Sharko entame sa prestation à 15 heures 50. Plus difficile d’accès pour les non-initiés, la musique de David Bartholomé & Co est davantage rock. Et certains la qualifient même de pop surréaliste !

Enfin, de vrais instruments ! Exit boîte à rythmes et loops divers ! Ce qui fait un bien fou !

Le line up du combo a peu évolué depuis ses débuts. L’imparable Teuk Henri est toujours bien présent, aux guitares, et Olivier Cox a remplacé Charly De Croix à la batterie.

Sueur sur le front et odeur fétide sous les bras, Sharko est responsable d’un son crasseux, définissable entre mille. Il revient donc en force après un trop long hiatus de sept ans afin de présenter aux aficionados un nouvel opus ! Peut-être même celui de la renaissance ! Ou de la rédemption, c’est selon !

Bruts et puissants, les premiers riffs de guitare laissent entrevoir un concert de qualité !

David Bartholomé, auteur-compositeur-interprète et leader de la formation, se consacre à la basse ! Le quadra est moins excentrique que dans le passé ! Aurait-il chopé la sagesse ! Ses cheveux poivre et sel trahissent la (crise de la) quarantaine bien sonnée !

Autant le dire, « You Don’t Have To Worry », mixé dans le studio du New-yorkais Mark Plati (David Bowie, Alain Bashung…), frise la perfection ! Il renvoie les fans insulaires au feu sacré qui habitait le groupe à ses débuts !

Le trio balance des morceaux ravageurs et intenses ! Poisseux parfois aussi, il faut l’avouer ! La voix éraillée de l’Arlonais sublime chacune des compos !

Le dernier format est évidemment jeté en peinture au parterre ! Mais pas que !

Le concert navigue entre l’ombre et la lumière ! Une dose de doutes existentiels et un blues chronique. Intemporels, à l’image d’« I went Down ».

Assagi donc, mais tourmenté et à fleur de peau, la tête pensante a prouvé une fois de plus qu’il reste un des piliers du rock au sein du paysage musical belge.

Souvent imité, mais jamais égalé !

Le set s’achève par « Sweet protection », un titre qui aborde le thème de celle dont on a besoin. En filigrane évidemment, on y décèle les inquiétudes a peine dissipées, provoquées par la vague d’attentats que la Belgique a traversé.

Virage à 90° à droite pour le concert de Jain. A 24 ans seulement, la petite Jeanne à l’état civil s’impose comme l’icône pop de l’année !

Elle est venue présenter son nouveau-né. Baptisé « Zanaka » il signifie ‘enfant’ en malgache.

Seule sur les planches, elle est entourée de machines étranges, dont une boîte à rythmes. Elle se consacre au chant aussi. Pendant une heure, elle va arroser les spectateurs d’ondes positives…

Elle réalise des loopings à volonté et se sert d’une boîte à rythmes (NDR : période post Kraftwerk). La demoiselle parvient à s’inventer un monde aux allures de carnets de voyages qu’elle a réalisés durant une bonne partie de sa vie.

Fille d’expatriés, elle a parcouru le monde pour suivre les impératifs professionnels de son père.

Ses influences sont donc imprégnées de toutes ces cultures musicales ! Les percussions guerrières qui font rage sont au centre de sa musique ! Le style tangue entre hip hop, electro, reggae-dub ou encore funk tribal.

Son set est tout simplement explosif, torturé et déjanté ! Soixante minutes de pur bonheur !

Véhiculant des textes dans la langue de Shakespeare, sa voix douce et chaleureuse envoûte l’auditoire.

Sportive, elle ne cesse de courir de long en large ! Sûr que son podomètre doit afficher quelques chiffres au compteur ! 

Le parterre de fans le lui rend bien ! Il sautille, frappe des mains et applaudit à tue-tête. Faut dire que l’aura dont elle bénéficie est naturelle et sympathique ! Teinté d’un soupçon d’espièglerie quand même !

En guise d’au revoir, la belle descend de l’estrade et invite quelques personnes installées devant le podium à donner de la voix dans un drôle de micro ! Il s’ensuit alors des boucles de gimmicks qui accompagnent le pétillant « Come » sur fond de folie. Un régal !

Broken Back est un combo issu de Saint-Malo.

L’histoire de Jérôme Fagnet est peu banale. Un déplacement de vertèbre l’a immobilisé pendant quelque temps. Et c’est durant sa convalescence forcée que le gaillard s’est mis à composer.

Ses vidéos postées sur le net ont créé un véritable buzz ; ce qui lui a permis d’ouvrir les portes d’une gloire aussi surprenante que soudaine.

Accompagné simplement d’un drummer (NDR : parfaitement à l’aise, il faut le souligner !), son style mêle électro, folk et deep.

Folk à cause de sa voix et de l’interprétation. Mais aussi de la structure et de l’écriture des compo. L’électro, davantage dans le soin apporté à la production.

Ses influences sont nombreuses et variées ! De Cat Stevens à Buena Vista Social Club en passant par Supertramp, Lumineers, Ben Howard et Hozier.

La sphère est planante et nostalgique à la fois ! La toile captive l’auditoire ! Tout est ouaté et présenté en douceur, libérant de l’énergie à dose homéopathique.

Les compositions sont habillées par une voix chaude, profonde, puissante et mélodieuse à souhait. Variées, elles ont ce relief nécessaire tout en véhiculant une émotion forte !

Une belle surprise !

Votre serviteur n’assistera pas à la prestation de Lilly Wood and The Prick. L’interview de Sharko est en effet prévue en backstage. C’est la loi du métier ! On fait ce qu’on peut et pas ce qu’on veut !

Les stands ‘food’ se situent sur la gauche, côté bâbord. L’appel du ventre est de plus en plus lancinant. Il faut donc faire la file pendant près de quarante minutes si on veut éviter l’hypoglycémie !

Même si le stand de la Croix-Rouge se situe à une encablure, il vaut mieux ne pas prendre de risques !

Un choix cornélien s’impose maintenant ! Soit s’avancer vers Milky Chance et prendre le concert au vol (il ne reste de toute façon que quelques minutes), soit rester sur place et attendre patiemment que Puggy montre le bout de son nez. 

Après réflexion, si de l’autre côté du Rhin, les deux garçons déchaînent les passions, il n’en sera pas de même en ce qui me concerne !

Doucement, le soleil se retire sur la pointe des pieds, lassé de devoir caresser la peau des festivaliers. Qu’à cela ne tienne, sa cousine lointaine, la lune, commence à endosser son rôle et nous gratifie d’une luminosité légère !

L’ambiance feutrée est parfaitement propice aux compositions qui vont suivre ! Ca tombe bien, la plaine est noire de monde. Faut dire que le groupe jouit d’une belle notoriété depuis quelques années ! Même hors de nos frontières !

Après trois albums et plus de 500 dates à travers le monde, le plus cosmopolitique des groupes belges vient juste de publier son dernier elpee, enregistré entre Londres et Bruxelles ! Le quatrième. Et il s’intitule « Colours » !

En une petite dizaine d’années (NDR : la formation est née en 2005), le trio est parvenu à imposer son style pop british en gravant des titres convenus, plutôt taillés bande FM.

Le public est familial et s’y retrouve plutôt bien ! Peut-être pas très exigeant du reste !

Le batteur a été remplacé au pied levé ! Le claviériste a le bras dans le plâtre ! Sale temps pour les gars !

Les titres s’enchaînent à une cadence vertigineuse ! Comme si de rien n’était ! Une certitude, les musicos assurent ! Coûte que coûte ! S’agit pas de prendre une claque !

Le combo s’inscrit dans une zone de confort au sein de laquelle il s’encroûte (l’air de rien) en balançant des sonorités pop/rock dansantes trop carrées !

Les gars sont venus interpréter les chansons de leur dernier opus. Ce qui a fait le succès du band n’est pas en reste comme "When You Know" ou encore "Last Day On Earth (Something Small)".

C’est lisse à souhait ! L’ensemble est cousu de fil blanc ! Comme s’il s’agissait d’un play-back ! Aucune surprise ! Toute spontanéité a disparu ! L’ennui est proche…

Presque obligées, quelques jolies ballades viennent bercer les conduits auditifs des aficionados grâce à des nappes qui leur confèrent une configuration atmosphérique comme le joli « How I needed you » sur lequel la voix androgyne du singer vient se poser en douceur pour faire mouche !

Quelques baisers amoureux s’échangent ! La musique adoucit les mœurs !

Etendard de la scène belge, le groupe qui interprète exclusivement ses titres en anglais s’inscrit donc dans un environnement maîtrisé. Trop peut-être…

Les applaudissements sont nourris. A tort ou à raison ! Sans doute la rançon de la gloire !

Beaucoup de monde attend impatiemment l’acronyme AaRON (Artificial Animals Riding on Neverland).

Faut dire que le duo français réunissant Simon Buret et Olivier Coursier a été révélé par le film ‘Je vais bien, ne t'en fais pas’ de Philippe Lioret, dont la chanson « U-Turn (Lili) » a été reprise comme thème principal de la bande originale.

Haro sur celui qui prétend n’avoir jamais entendu cet hymne à l’amour quasi-international !

L’environnement est à l’image de la carrière du duo ! Alors que certains titres déclenchent peu d’éclats et plongent le mélomane dans une frénésie poétique et tamisée, d’autres sont plus électroniques et dansants, proches de la new wave des années 80.

On passe donc d’un élan pop à une saillie synthétique sans vergogne ! Un partage entre spleen et une envie de trémousser son popotin jusqu’à n’en plus finir. Ce qui confère à l’ensemble soit un fond nostalgique où la mélancolie l’emporte sur le reste et fait appel aux déchirures, soit un appel irrémédiable au dancefloor.

D’une manière générale, tant dans le son que le visuel, ce live reste très sombre et éthéré ! L’intrigue et l’énigme n’ont pas leur place. Le light show épuré et ses lumières chaudes renforcent cette impression !

Un anniversaire ! Le premier du festival ! Les organisateurs ont décidé d’offrir à la foule une surprise ! Elle est de taille puisqu’un mapping video tout droit dirigé vers la tour du plan incliné de Ronquières est projeté !

Pour les incultes, il s’agit d’une technique qui permet de projeter de la lumière ou des vidéos sur des volumes, de recréer des images de grande taille sur des structures en relief, tels des monuments ou de recréer des univers à 360°.

Grâce à l'utilisation de logiciels spécifiques, des jeux d’illusion optique ont tantôt rendu confus la perception de cette grande tour de béton ou tantôt induit en erreur insidieusement le spectateur à partir de la déconstruction illusoire de ce qui était statique.

Durant un quart d’heure, de drôles de lutins et autres créatures célestes ont provoqué une frayeur (bien réelle cette fois) en jouant avec les reliefs, transformant ce qui est vrai par des illusions et des images aux possibilités infinies.

Tout simplement époustouflant !

Il est près de 23 heures 30 lorsque les premiers décibels dispensés par la musique de Selah Sue grondent. L’accent flamand de la belle est distinct !

Malheureusement, votre serviteur a bien bourlingué durant cette édition. La fatigue le ronge depuis un moment déjà. Il a de la route pour rentrer au bercail, et s’il veut être en forme demain, il n’a d’autre choix que de tourner les talons… pour regagner son véhicule !

Une bien belle journée placée sous le signe de l’éclectisme, de la découverte et la bonne humeur !

Que nous réserve ce dimanche ?

(Organisation : Ronquières Festival)

Voir aussi notre section photos ici

lundi, 08 août 2016 13:54

Bas les armes

Après avoir publié un premier Ep intitulé « La fin du monde », Arnaud Garner nous propose son premier album baptisé « Bas les Armes ».

Pour ce premier long format, ce jeune artiste s’est entouré d’une belle brochette de collaborateurs issue du monde professionnel de la musique.

A commencer par Philippe Balzé à la réalisation, l’enregistrement et mixage (Miossec, Saez, Kaolin). Ensuite, par des musiciens chevronnés ; parmi lesquels figurent Christophe Doremus (bassiste), Benoît Simon (guitariste), Tangi Miossec (clavier), Vincent Taeger (batteur) et Ludovic Bruni (guitariste, bassiste).

A travers treize titres, le gaillard s’attaque à un florilège de thématiques riches et variées qui oscillent des questions existentielles relatives à l’humanité (« Tous les jours que », « La fin du monde ») aux plaisirs charnels (« Madame ») en passant par une vision assez sombre du tissu urbain (« Des grues ») ou encore des propos plus terre à terre (« La mer est belle »).

Et de tels thèmes devraient booster l’expression sonore. Ce n’est pas le cas ! D’abord ils véhiculent une prose à l’eau de rose, hors contexte voire même malsaine. N’est pas Biolay ou Dominique A qui veut. Une prose qui se nourrit essentiellement de synthé pop ! Un ersatz de new wave bas de gamme balisé par un instrument Bontempi probablement acheté aux puces, dont la palette de sonorités minimaliste et automatique (boîte à rythmes, accords sur un doigt ?!?) est bien trop prévisible, et entraîne, au bout de quelques minutes seulement, un profond ennui chez le mélomane…

Une exception qui confirme la règle, le duo échangé avec Véronique Presle, le temps de quelques minutes.

Tout ça pour ça …

 

lundi, 08 août 2016 13:52

Victime et coupable

Deux gars, une fille ! Un corps à trois têtes belge et talentueux !

Samuel Lambert (voix, guitare), Cécile Gonay (basse, guitare, mélodica, violon, loops) et Patrick Perin (guitare, loops) sont à la base de cette étrange formation venue d’ailleurs. Au sein du paysage musical contemporain, on peut vraiment parler d’ovni…

Originaire de Vielsalm, le groupe existe sous sa forme actuelle depuis 2013. Malgré son jeune âge, il dispose d’une bien belle expérience scénique, expérience qu’il a déjà pu démontrer principalement en Wallonie et Bruxelles ; mais également et plus récemment à Paris et Genève.

Les musicos bénéficient d’une couverture médiatique à faire pâlir les plus grands ! Sûr que de beaux espaces musicaux s’ouvriront encore à eux dans le futur !

« Elle et Samuel » parvient en six titres seulement à insuffler un vent de fraîcheur mélodique évoluant entre rock et chanson française.

Tout en retenue et introspective, la musicalité est douce, amère et légère. Incisive souvent. Enivrante parfois, à l’instar de la troisième plage « Oserions-nous ? ». La presque absence de rythmiques renforce encore cette impression de mystère.

La diction du chanteur, quasi emphatique, parfois incantatoire, mais additive, laisse entrouvrir les portes obscures de l’inconscient où se mêlent horizons métaphoriques et méandres mélancoliques, sans être forcément sombres, renforçant avec véhémence, mais sans jamais les dénaturer, le processus sensoriel et le fonctionnement de la pensée. Jubilatoire !

Le tout est complété par une narration d’histoires aux subtilités insoupçonnées, parfois presque militantes, qui se construisent insidieusement et progressivement tout au long des morceaux de ce joli format.

La première écoute peut s’avérer difficile pour les non-initiés ! C’est normal ! La filiation avec un certain Hiroshima mon amour, un Noir Désir ou encore d’un Saez est évidente !

Comme quoi, le rock belge est encore capable de faire preuve de créativité !

 

Le nouvel album de Vincent Delerm sortira ce 07 octobre 2016.
 
Intitulé "A présent", la bande annonce est disponible en cliquant ici.