Composite, la musique d’omega violet est chantée dans la langue de Voltaire ou de Shakespeare. Elle aurait pu naître d’un cocktail hypothétique entre l’indie rock de Grandaddy, la douceur mélancolique de Nick Drake, la pop française d’Alain Bashung et de Bertrand Belin, le lyrisme sombre de Nico, les mélodies des Beach Boys, l’afrobeat de Tony Allen et les fresques progressives de King Crimson.
Variée mais homogène, la musique d’omega violet se veut ludique sur la forme comme le fond, même dans l’expression de la peine ou du désenchantement.
“Hic Sunt Leones”, c'est par cette locution latine que les cartographes médiévaux désignaient les terres inconnues, et c'est l'envie de dessiner un continent inexploré qui a animé omega violet dans la création de cet LP. A la croisée des chemins du rock progressif, du folk et de l’indie rock, les dix compos sont traversées par quatre intermèdes expérimentaux, comme des traversées de fleuves infernaux dans un marathon mythologique.
“Hic Sunt Leones” se situe sur la ligne d’horizon, entre réel et imaginaire, là où l’existence est une flamme qui vacille dans la brume et où des dieux oubliés rêvent de vengeance sur un monde en proie à un désordre ontologique.
Tandis qu’à l’écoute de l’album se dévoile une cartographie sonore, nous sommes amenés à la découverte de lieux reculés et de personnages aux existences étranges, à la dérive. Vers quelle rive ? Manuel de navigation aléatoire !
L’enregistrement des quatorze morceaux qui composent ce paysage s’étire sur différentes sessions au cours des années et croise différentes incarnations/formations du projet. Certains titres font entendre des guitares, basses, batteries, claviers ou voix d’anciens membres du groupe, de différentes périodes. On y a rajouté d’autres voix, d’autres synthés, d’autres batteries, pour former, finalement, un vaste palimpseste qui nous fait sentir l’écho des voix du passé et les fait résonner dans le présent en révélant la précarité des repères spacio-temporels qui encadrent nos vies tout en questionnant le réel.
L’opus est une invitation, une exhortation à un voyage nervalien à la découverte des mystères qui nous entourent et dont nous percevons parfois les murmures par une nuit blanche et noire, sous les astres.
Extrait ce long playing, le « Le phare » est à voir et écouter ici