Un sentiment de révolte envahit Billions Of Comrades…

Billions Of Comrades vient de publier un nouveau single. Intitulé « SCAB AALO PAM », il annonce un nouvel elpee baptisé « Trotop » qui sortira en mars 2024. Ce morceau est un exutoire destiné à combattre une police violente qui intimide, blesse et tue afin de…

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TORRES perdue dans une salle immense…

TORRES (le nom de scène de l'artiste new-yorkaise Mackenzie Scott) publiera son nouvel elpee, « What an enormous room », ce le 26 janvier 2024. La chanteuse américaine propose également son premier single/vidéo, « Collect ». Parallèlement à cette annonce,…

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Manu Chao - Bau-huis
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Bernard Dagnies

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samedi, 30 septembre 2000 03:00

Revenez nous voir dans 20 ou 30 ans…

Formé non pas à Oxford, comme le dit la rumeur, mais à Londres –et à l’univ !– Coldplay a longtemps manqué d’un batteur. Will Champion ne jouait que du piano, de la basse, du violon et d’un tas d’autres instruments. Il a dû se mettre à la batterie aussi. C’était en 98, date à laquelle il rejoint Guy Berryman, Jonny Buckland et Chris Martin. Aujourd’hui, à la maison, Coldplay est déjà la nouvelle coqueluche britannique.

D’après la presse spécialisée, les membres du groupe ne sont pas friands d’interviews. « Parce que nous n’avons pas grand-chose à raconter », justifie Will, invitant même l’interlocuteur à revenir les rencontrer d’ici 20 ou 30 ans, lorsque, à l’instar de Bob Dylan, Tom Waits ou Neil Young, ils auront acquis suffisamment d’expérience pour entretenir la conversation. Nous on veut bien, mais tous ceux-là, ils refusent généralement d’accorder des interviews… parce qu’ils ont suffisamment de succès.

« Bonne analyse » reconnaît Will, qui avoue quand même apprécier les débats consacrés à la musique. « Pourvu qu’on ne se contente pas de coller des étiquettes », ajoute-t-il. « Nous ne sommes pas trop tracassés par la catégorie où nous rangent les médias. Par contre, nous essayons de savoir si le public aime ce que nous faisons. Nous voulons insuffler une signification à notre musique, la rendre intemporelle. Dans 20 ans, on espère que les gens pourront encore nous écouter et nous apprécier »

« Nous ne sommes pas Britney Spears, heureusement… Nous n’avons pas une image assez forte pour jouer sur ce tableau, donc nous ne pouvons compter que sur notre talent musical. Il n’est peut-être pas facile de conserver cette philosophie, après plusieurs albums, mais si jamais, nous devions enregistrer un disque que nous estimerions moins bon que le précédent, nous ne le sortirions pas ».

Travail de groupe

Chris Martin possède une superbe voix, qui rappelle tantôt Thom Yorke, tantôt Jeff Buckley. Radiohead, Muse et Travis sont aussi des groupes qui peuvent compter sur de formidables chanteurs. « Oui », rétorque Will, « Mais ces groupes ne sont pas exclusivement centrés sur une seule personne. Il y a une symbiose entre chaque membre. Prend l’exemple de The Verve, ce n’était pas seulement Richard Ashcroft. ‘A nothern soul’ est remarquable ; mais c’est surtout le fruit d’un travail en commun. Par contre, l’album solo (‘Alone with everybody’) m’a laissé sur ma faim. Il a perdu toute sa magie. Ce qui importe dans un groupe, c’est la façon dont les musiciens jouent par rapport aux autres. D’entretenir une émulation. »

Les musiciens du quatuor avouent tous des influences éparses. En fait, ils se disent plutôt inspirés par certaines chansons que par certains artistes. On citera les Beatles, Simon & Gardfunkel, dont ils interprétaient autrefois ‘Mrs Robinson’, mais aussi Neil Young et Tom Waits. « Notre perception de la musique change parce qu’on écoute constamment des choses différentes. J’ai acheté dernièrement ‘Five leaves left’ de Nick Drake. C’est vraiment superbe, mais ce n’est sûrement pas la tasse de thé de Chris »

Coldplay a accompli une tournée, qui est notamment passée par le Japon et l’Ecosse, en compagnie des Flaming Lips. A qui Will voue une grande admiration, surtout à cause de leurs prestations scéniques. En outre, il aime la façon dont ils se comportent dans la vie, de ‘ne pas faire semblant d’être quelqu’un d’autre’.

Parachutes

Coldplay a donc intitulé son premier album ‘Parachutes –aucun rapport avec le ‘Parachute’ des Pretty Things, paru en 69, dont Will ignore d’ailleurs l’existence. Pourquoi ‘Parachutes’ ? « Dès que les problèmes nous précipitent dans le vide, on ouvre son parachute. Face aux épreuves, on se raccroche toujours à quelque chose. C’est la raison pour laquelle nos chansons sont rayonnantes ou au contraire tristes. On ne veut pas être maussades ou cafardeux, mais plutôt mélancoliques. »

C’est Ken Nelson qui s’est occupé de la production. Dès leur première rencontre, le courant est passé. « C’est devenu un copain qui partage nos idées sur la conception de la musique, Pour lui comme pour nous, l’essentiel n’est pas de bénéficier d’une production tape-à-l’œil, technologique et clinquante, mais de parvenir à composer la bonne chanson. »

Pour enregistrer cet elpee, Coldplay a utilisé une méthode assez insolite, qui leur a coûté plusieurs mois de travail : les compositions ont été testées sur scène, reliftées au fil du temps, jusqu’au moment où elles paraissaient au point. « Nous sommes autocritiques. Et si nous sommes contents du résultat obtenu sur le premier album, nous sommes conscients qu’il y a encore du pain sur la planche. Il faut s’améliorer, pas seulement en studio, mais live aussi (NDR : qu’est ce que ça va être !). Il faudra que nous accordions également de meilleures interviews. »

Merci à Vincent Devos.

Interview parue dans le n° 86 du magazine Mofo de septembre 2000.

 

vendredi, 31 décembre 2004 02:00

Consider the birds

Périodiquement, les musiciens de l6th Horsepower développent leurs projets personnels. Enfin, pas tout a fait, puisque Lilium est aujourd’hui celui de Pascal Humblet et de Jean-Yves Tola ; alors que Wovenhand appartient exclusivement à David Eugène Edwards. Pour enregistrer « Consider the birds », David a bien reçu le concours de l’un ou l’autre collaborateur épisodique ; et notamment de Daniel Memahon au piano. Mais en général, il assume l’essentiel de l’instrumentation. Le chant aussi, bien sûr. Sa voix est toujours aussi expressive, profonde, bouleversante ; et véhicule des paraboles torturées par les démons qui rongent sa conscience. Et en particulier le conflit entre la morale biblique et les tentations sexuelles. Moins expérimental que « Blush music », elpee destiné à sonoriser un ballet, ce troisième opus solo oscille entre climats de mauvaise augure, spectraux, presque sinistres et compositions propices à l’élévation de l’âme. Parfois (« Oil on panel » et l’adaptation de la chanson traditionnelle « Down in yon forest »), on a l’impression de replonger dans l’univers prog surréaliste et austère de Peter Hammill. A moins que ce ne soit celui, plus lugubre, de Nick Cave. La présence d’un piano sonore renforçant cette sensation. Parfois aussi, le rythme tribal, appalachien, palpite au gré de sa poésie sombre. Parfois encore, la technologie moderne opère quelques boucles subrepticement hypnotiques. Bref un superbe album qui aurait pu être dédié aux mémoires de Hank Williams, Nick Drake et de Ian Curtis…



 

vendredi, 31 décembre 2004 02:00

A whisper and a sigh

En choisissant pour pseudonyme Syd Matters, Jonathan Morali ne pouvait que vouer une grande admiration à Roger Barrett. Et refléter cette passion à travers sa musique. Seule différence, il ne se contente pas de gratter sa six cordes, mais caresse régulièrement vers le clavier, tire parti d’une boîte à rythme et surtout, a recours à la technologie moderne. Hormis « Black and white eyes », fragment pour lequel il s’est entouré d’un véritable backing band, Morali fait pratiquement cavalier seul tout au long de cet opus. Son premier ! Un disque dont les chansons empreintes de mélancolie brumeuse sont soulignées par son timbre vocal éraillé, tellement proche de Mark Olivier Everett. A un tel point que parfois il lui arrive d’emprunter le sens mélodique d’Eels. L’ombre de Syd Barrett est donc bien présente, mais aussi de Gorky’s Zygotic Mynci. En particulier sur les plages les plus minimalistes. Mercury Rev et Flaming Lips aussi. Dès que les arrangements et les orchestrations épousent une forme plus complexe. A l’instar du remarquable « Dead machine ». Ce périple à travers le psychédélisme nous propulse même, nonobstant son clin d’œil à Grandaddy, dans l’univers floydien de « More », sur un étonnant « Bones ». Et les oscillations du clavier n’y sont pas pour rien ! Des oscillations que le lugubre et ‘cathédralesque’ « Morpheus » conjugue sur un mode Eyeless in Gaza. Une composition dont la mélodie refait surface lors du morceau caché. Un seul titre s’écarte de l’ensemble : « Stone man ». Low tech, contagieux, il me fait même pense à Taxi Girl. Un chouette album habillé d’un superbe digipack.
samedi, 31 décembre 2005 02:00

On the outside

Pour le commun de mortels, Starsailor se résume à une resucée du single “Four to the floor (Thin White Duke Remix)”. Mis en forme par le célèbre Phil Spector, ce tube avait fait un véritable tabac dans les discothèques. Pourtant, Starsailor est avant tout un groupe de britpop. Responsable de trois elpees à ce jour. Après le relativement acoustique « Love is here » et le très pop « Silence is easy », la formation a décidé de sculpter son « On the outside out » dans un style plus rock. Encore que les nuances sont tellement ténues, qu’il est parfois difficile d’être formel à ce sujet. Bref, pour enregistrer ce nouvel opus, Starsailor a reçu le concours de Rob Schnapf (Beck, The Vines, Elliott Smith) à la production. Ce qui n’empêche pas la voix de James Walsh d’être toujours aussi envahissante. On a souvent l’impression qu’il veut chaque fois en remettre une couche. Constitués d’excellents instrumentistes, Starsailor est aussi capable de composer de superbes chansons, des chansons dominées par un flux d’électricité ondoyant et fluidifiées par un clavier vivifiant. Malheureusement, on a l’impression qu’elles se contentent de végéter dans l’ombre d’un Coldplay, tout en cultivant une certaine nostalgie de Simple Minds. Seuls les lyrics, qui surprennent par leur contenu politique, méritent une attention particulière. Mais je crains fort que ce soit largement insuffisant pour éviter au groupe de disparaître dans le plus pur anonymat…
samedi, 31 décembre 2005 02:00

12h33

Franchement, j'avoue ne pas avoir aimé le premier elpee de Jéronimo. Son écriture me paraissait trop automatique à mon goût. Et puis il déclamait plus qu’il ne chantait, donnant à l’ensemble du premier essai un ton trop uniforme qui finissait par lasser. J’ai donc été agréablement surpris en écoutant ce « 12h33 ». La plupart des médias ont décrété que cet opus est plus mélancolique, introverti, cynique, désabusé. Personnellement, j’estime qu’il est surtout beaucoup plus profond et contient en outre, quelques chansons à la fois belles et bouleversantes. Jérôme a vécu des moments difficiles (NDR : une séparation douloureuse, le suicide d’un ami et le décès de son grand-père). Ses chansons lui ont donc servi de thérapie. Enfin, ses compères Thomas Jungblut (drums) et Sacha Symon (basse) ont davantage participé à l’écriture. Des compos qui ont été concoctées lors des deux années qu’il a passé à tourner au Canada, en Suisse, en Espagne et en France. Un opus sur lequel figure l’adaptation d’une complainte negro-spiritual immortalisée par Bob Dylan sur « The freewheelin », « Corrina, Corrina ». Un final post-rock de près de 9 minutes (« Pour partir »). Et puis surtout deux titres puissants et douloureux : « Tous les gens que tu aimes vont mourir un jour » et « Comme par miracle ». Des messages qu’il adresse - peut-être involontairement - à celles et ceux qui ont perdu un être cher… L’album est assorti d’un livret contenant photos, textes, notes et commentaires de ses chansons. Et si vous voulez en savoir davantage, je vous invite à prendre connaissance de l’interview consacrée à l’artiste…
mardi, 27 novembre 2018 17:24

The deep end

Si à l’origine, cette formation norvégienne pratiquait une musique très électrique, dont l’intensité blanche rappelait une autre formation scandinave qui répondait au nom de Leather Nun, au fil du temps elle s’est convertie à une forme de blues urbain blues plus sombre, plus mélancolique, dont l’amplitude est parvenue à réverbérer des accents empruntés tantôt à Nick Cave, à Grant Lee Buffalo ou encore à Hugo Race. Pour son quatrième opus, l’empreinte des Bad Seeds est encore plus marquée. Et en particulier celle des elpees « Your funeral…my trial » voire « Kicking against the pricks », même si « The deep end » n’est pas constitué de reprises. Hormis le titre d’ouverture, « The kids are on high street », dont la mélodie rappelle le REM des débuts - Sivert Hoyen empruntant même pour la circonstance le timbre de Michael Stipe -, l’hymnique « Elektro vakkum », titre glam rock hymnique dont les guitares sont sculptées dans l’esprit d’un Bowie voire de Mott The Hoople, ainsi que « Hold on to you », trempé dans la magnificence mélancolique, le reste de l’opus est partagé entre blues, gospel, country et rythm’n blues. Un expression sonore ténébreuse, gothique même, vous vous en doutez, au sein de laquelle le baryton profond, grave de Sivert continue d’épancher toutes ses émotions, tout son spleen, sous le couvert de quelque sombre prédiction. Mais tout au long de ce nouvel opus, les plages sont susceptibles de se couvrir d’accents hispaniques (« Stories from the streets » et ses rythmes flamenco, « Hard to come back » et ses répliques dans la langue de Cervantès) ou de swing (« Sail away » traversé par un piano/clavier réminiscent du « Riders on the storm » des Doors). Encore qu’en fin de parcours, la pedal steel ou la lap steel de Doug Pettibon (NDR : un invité de marque !) accentuent nettement la tendance country/blues.
samedi, 31 décembre 2005 02:00

Twin Cinema

Après “Mass Romantic” en 2000 et “Electric Version” en 2003, les New Pornographers nous proposent leur troisième opus. Le leader Carl Newman nous avait quand même permis de patienter en commettant, l’an dernier, un excellent album solo intitulé « The slow wonder ». Et l’attente n’aura pas été vaine, car cet elpee est tout bonnement remarquable. Remarquable, mais extrêmement difficile à décortiquer. Il a d’ailleurs fallu une bonne dizaine d’écoutes pour pouvoir en dessiner les caractéristiques majeures. Petit rappel : The New Pornographers n’est pas un véritable groupe, mais un collectif à géométrie plus ou moins variable au sein duquel militent - notamment - David Bejar (Destroyer), Neko Case et A.C. Newman. Plus d’une dizaine de musiciens issus du Canada - de Vancouver très exactement - rejoints depuis peu par la nièce de Newman, Kathryn Calder. Mais si la formule est très proche d’Arcade Fire ; musicalement on pénètre dans un tout autre monde. Ce qui frappe d’abord chez les N.P., ce sont les harmonies vocales. Limpides, hymniques, contagieuses ou glamoureuses, elles peuvent évoquer tour à tour les Beach Boys, Chumbawamba, Squeeze ou encore les Sparks. Exception qui confirme la règle, « Falling through your clothes » échafaude des chœurs cycliques, comme chez Gentle Giant dans sa phase la plus prog. Et puis les mélodies. Capables d’épouser un profil aussi baroque que chez les frères Mael. A cause des sonorités allègres, si particulières du piano. Et je pense tout particulièrement au titre maître, à « Use it » ou encore au superbe « Jackie dressed in cobras ». Deux titres lorgnent cependant vers la power pop complexe, convulsive d’XTC : « Star bodies » et puis « Three of four », même si tout au long de ce dernier fragment on perçoit des réminiscences de Tubeway Army. Enfin si en finale, le disque (NDR : découpé en 14 plages) recèle en « Stacked crooked » une compo plutôt insolite impliquant électronique, trompette mariachi, intonations vocales laconiques à la Ian Brown et chœurs diaphanes, le reste de la plaque ne manque pas d’allure. Mieux encore, la richesse et la cohérence de ce « Twin Cinema » ne peuvent déboucher que sur une seule conclusion : un must !
samedi, 31 décembre 2005 02:00

Pretty in black

Lors de l’enregistrement de leurs deux premiers albums, les Raveonettes s’étaient imposé des contraintes : pas plus de 3 minutes pour une chanson (ou exceptionnellement), un maximum de trois accords, en si bémol pour le mini elpee (« Whip it on ») et en si bémol majeur (« Chain gang of love ») pour le deuxième. Lors de la confection de « Pretty in black », hormis la durée des chansons, toutes les autres règles ont été balayées. En outre, le line up s’est étendu à un quintet. Ce qui a permis à Sharin Foo de délaisser sa basse, pour se concentrer sur le chant. De nouveau produit par le mythique Richard Gottehrer (Blondie, Go-Go's), cet elpee a également bénéficié du concours de Martin Rev (Suicide) et de Ronnie Spector sur la très jolie symphonie juvénile « Ode to LA », titre auquel participe également Moe Tucker ; la drummeuse du légendaire Velvet Underground apportant également son concours à « The heavens », une ballade semi acoustique hantée par l’esprit d’Elvis Presley et « Red tan », une compo imprimée sur un mid tempo new wave. Découpé en 13 fragments, l’opus puise toujours ses influences dans les 50’s et les 60’s. Et tout d’abord la pop bubblegum des groupes de filles de cette époque. Les Raveonettes reprennent même un hit de 1963, popularisé par les Angels et signé Gottheher : « My boyfriend’s back ». Une version revue et corrigée par l’électro pop. Tout au long de cet elpee la guitare surf est beaucoup présente. A contrario, hormis « Sleepwalking » et son flux frénétique de sonorités de guitares noisy, bringuebalantes, les références à Jesus & Mary Chain sont bien plus diluées. Et quoique baignant encore et toujours au sein d’un climat rétro (NDR : le design de la pochette ne trompe pas !), cinématique (David Lynch, of course !), le style se révèle beaucoup plus éclectique, oscillant de la ballade sensuelle au western spaghetti (‘enniomorriconesque’ mais enlevé « You say you lie » évoque une chevauchée dans le désert du Colorado), en passant par le paso doble (« Uncertain times ») ou le disco (« Twilight »). Sculpté dans le folk rock sudiste,« Somewhere in Texas », aurait pu naître d’une rencontre hypothétique entre Calexico et le REM de l’album « Chronic Town », alors que « Here comes Mary » ressemble étrangement à « All I have to do is dream » des Everly Brothers ». Et il serait injuste de ne pas mentionner la présence de « Love in a trashcan », probablement un des singles de l’année !
mardi, 30 mai 2006 03:00

Fall heads roll

Près de trente années que Mark E. Smith a fondé son Fall (en référence à ‘La chute’ d’Albert Camus) ; et nonobstant les multiples (NDR : et le mot est faible !) changements de line up intervenus au cours de toute cette période, ce groupe est demeuré un des seuls de la période punk à avoir survécu tout en demeurant fidèle à ses principes. Cependant, établir la discographie exacte de cette formation est un exercice périlleux auquel je ne me risquerai pas. Elle doit compter à son actif entre 40 et 50 albums et une soixantaine de singles et/ou Eps, dont certains ne sont pas tout à fait officiels, d’autres sont parus sous un nombre limité lorsqu’ils n’ont pas été réédités, parfois sous un tracklist ou un emballage différent. Sans oublier les Peel Sessions ! Et si vous souhaitez en savoir davantage, je vous invite à visiter le site non officiel du groupe qui me paraît plus ou moins tenir la route…

Mais venons-en à ce « Fall heads rock » que certains médias ont déjà taxé d’album le plus accessible du Fall. Une conclusion toute relative, car si les 14 morceaux de ce « Fall heads roll » captent plus aisément l’attention, la plupart d’entre eux n’en sont pas moins toujours aussi sauvages, féroces et viscéraux ; la parodie reggae « Ride away », le méditatif « Midnight in aspen », le mélancolique et bouleversant « Early days of channel führer » et la cover du « I can hear the grass grow », du Move, un hit que la bande à Roy Wood et à Carl Wayne avait décroché en 1967, constituant les exceptions qui confirment la règle. Bref, depuis l’hypnotique « Pacifying joint », abordé dans l’esprit de Devo, à l’allègre « Breaking the rules », en passant par l’hymnique et irrésistible « What about us ? (MC5 rencontre les B52’s), le frénétique « Assume » (Stranglers ?), nonobstant ses cordes de guitare bringuebalantes, les 7 minutes de l’obsessionnel, presque post-industriel « Blindness », les rockabilly « Bo Demmick » (NDR : dont la section rythmique semble avoir été pompée sur la bande sonore de ‘Visa pour le monde’, un jeu ‘ertébéen’ programmé il y a un bon quart de siècle) et « Clasp hands » (NDR : survolté celui-ci) ainsi que le stoogien « Youwanner », le groove fallien est omniprésent. Le tout infiltré régulièrement par le synthé kitch de sa nouvelle épouse, Eleonor. Et bien sûr parcouru par le marmonnement menaçant, nasillard de Mark, dont les lyrics sont toujours aussi satiriques et sardoniques. En final, le leader laisse pourtant les rênes à son groupe. Il y cède même les vocaux ! Comme s’il voulait contempler son œuvre…

 

mardi, 26 décembre 2006 02:00

Technology won´t save us

Rien que le fabuleux titre maître (et morceau qui ouvre l’album) vaut l’achat de ce disque. Une compo instrumentale qui s’ouvre tout en délicatesse, puis s’étoffe, s’enrichit, se gave, et finit par éclater dans une symphonie contemporaine intense, baroque, douloureuse, impitoyable et tellement belle. Et le reste réserve son lot de (bonnes) surprises… A ce sujet, je vous invite à vous replonger dans l’interview que Robin Propper Sheppard nous a accordée tout récemment. Elle est suffisamment éloquente. Et puis difficile de vous parler davantage de cet opus, puisque je ne dispose que d’une copie promo, dénuée de la moindre info. Pas de booklet donc. Ce qui n’empêchera pas cette œuvre de figurer parmi les albums de l’année.