Née en 1982, cette formation australienne n’avait guère donné de signe de vie depuis l’an 2000. C'est-à-dire lors de la sortie de son dernier opus, "A Mid-Stream Of Consciousness". A un tel point qu’on se demandait si les Fusils Célibataires n’avaient pas déposé les armes… Et paradoxalement, chaque fois qu’on les compte pour morts, ils reviennent à vie. Du line up initial, seuls les deux guitaristes (Kent Steedman et Dave Morris) ainsi que le chanteur (Damien Lovelock) sont toujours au poste. Les différents changements opérés au cours de leur longue existence, n’ont donc affecté que la section rythmique. Et jamais la musique. D’ailleurs, Radio Birdman, les Stooges, les Sex Pistols, Damned, les Saints, les Ramones et MC5 comptent toujours parmi les influences majeures de cet ensemble qui jouit d’une excellente réputation de groupe de scène. La complémentarité des deux guitaristes n’y est pas étrangère. Mais aussi les compositions hymniques, soulignées par la voix âcre, graveleuse, laconique, du vocaliste responsable de lyrics engagés, satiriques, souvent à caractère écologique. « Beyond respect » ne déroge pas à la bonne règle. Il recèle cependant l’un ou l’autre compo plus élaborée, énigmatique, rampante, fiévreuse. A l’instar d’« Alhambra », de « When we meet again » ou encore de « Dre », balayé par les flux convulsifs des six cordes. L’opus privilégie, bien sûr, les plages contagieuses, décapantes, tempétueuses. Et je pense tout particulièrement à l’irrésistible « You won’t love me », au ‘stoogien’ « Nobody knows », à « (We all moved to) Buttland », dont les refrains sont balayés de backing vocaux vindicatifs ; et puis surtout au tribal « Return of the creature with the atom brain », adressant à la fois un clin d’œil à Rocky Erikson (NDR : leader des 13th Floor Elevator, il avait écrit en son temps « Creature of the atom brain », en s’inspirant d’un film d’horreur paru en 1955) et par conséquent aux Cramps, grands collectionneurs de films de série B. En bonus track, cet opus nous réserve une cover de « My generation » du Who. Au-delà du respect il y a encore et toujours du respect…