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Tickles construit des avions en papier

Issu de Nantes, Tickles, c'est un peu comme un gros gâteau d'anniversaire : c'est fun et convivial, lourd et bien sucré, et on veut toujours en reprendre un peu. Riffs décadents et apocalyptiques, rythmes effrénés et textes cyniques, tels sont les ingrédients…

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Bernard Dagnies

Bernard Dagnies

mardi, 03 juillet 2007 13:54

Hérétique 13

Après quinze années de quasi-silence, Capdevielle nous propose enfin un nouvel album. Un disque pour lequel il a reçu le concours de quelques collaborateurs (et amis !) dont Christophe Deschamps, Philipe Almonino (Wampas, Tarmac) et David Hallyday (aux drums pour 6 compos). Sans oublier un duo échangé en compagnie de Jennnifer pour « Mal de chien », le titre final. Un elpee pour lequel il a choisi pour nom « Hérétique 13 ». Et il s’en explique lors de l’interview qu’il a accordée à Musiczine. Sans quoi, à travers ses lyrics, et suivant sa (bonne habitude) Capdevielle aborde, le plus souvent sur un ton souvent ironique, des sujets aussi contemporains que la télévision, l'impérialisme américain, la religion ou encore le leurre de la démocratie, et même plus universels comme la dérision et l'importance de l'amour. Des coups de cœur ? « Miss démocratie », « Mona Lisa Jones » balayé d’une section de cordes (Indochine ?) ainsi que l’irrésistible et échevelé «  Homo sapiens ». Deux petits bémols quand même : la présence d’un synthé (heureusement pas permanente) franchement dispensable et puis sur certaines compos d’inflexions empruntées par Jean-Patrick à Renaud, à moins que ce ne soit à Plastic Bertrand. Evidemment, si ça plane pour lui… 

lundi, 28 février 1994 02:00

Politiquement engagés…

Plus qu'une seule Susan chez ce quintette newyorkais dont la principale caractéristique procède de la présence de trois guitaristes. Et plus que deux membres fondateurs. Soit Susan Stenger et Robert Poss, respectivement bassiste-chanteuse et guitariste-producteur. Nous avons recueilli pour vous leurs impressions lucides, engagées, mais non dénuées d'humour, sur la politique, la société américaine, MTV, le féminisme et la conscience musicale d'un groupe très électrique...

Quelle est la signification du titre de votre dernier album? Y a-t-il une corrélation avec Simone Veil?

Robert : Non, mais la théorie est plutôt intéressante...

Susan : En fait le choix du nom est lié à la structure de notre musique. Aux différentes couches de son qui la composent. Aux liens informels, mystérieux qu'elle suscite...

R. : Au plus tu écoutes notre musique, au plus tu souhaites en capter toutes les facettes. Veil exprime cette soif de découvrir ce qu'il y a derrière le mur de bruit...

Est-il exact que les New York Dolls incarnent une sorte de mythe pour Band Of Susans? Avez-vous assisté à un de leurs concerts?

R. : Oui. En 1973. Les Dolls opéraient une tournée en compagnie de Mott The Hoople et d'Aerosmith. Pour Aerosmith, c'était d'ailleurs son premier périple. Nous étions très jeunes et bénéficions de ‘backstages’. Un souvenir inoubliable. Tout baignait dans l'atmosphère intense et dangereuse du glitter. Des musiciens fascinants et redoutables, un peu comme les Sex Pistols...

Est-il possible de développer des perspectives musicales sombres lorsqu'on apprécie à la fois les Beach Boys et les Jesus & Mary Chain?

R. : Susan aime les Beach Boys. Je préfère les Mary Chain et les Ramones. La bande aux frères Reid découpe ses mélodies de la même manière que le mythe californien, mais en adopte une interprétation sombre. Nous ne sommes pourtant pas aussi pessimistes que les Mary Chain. Notre conception musicale est différente parce qu'elle est susceptible d'apporter de l'espoir et même du bien-être. Il est cependant exact que certaines de nos chansons sont très réalistes...

S. : A contrario, les Beach Boys peuvent se révéler effrayants...

R. : Beaucoup plus effrayants que Nick Cave, Alice Cooper, Lou Reed ou le Velvet, par exemple...

En 1993, les Ramones, c'est pas un peu démodé?

R. : Les Ramones appartiennent à l'histoire de la musique américaine. Tout comme le blues ou la musique du XVIème ou du XVIIème siècle. Leur création n'a jamais tellement évolué. Mais elle a toujours été excitante. Lorsque je me procure un disque des Ramones, je ne cherche pas une surprise, mais à prendre mon pied. J'admets quand même que le mythe commence à tomber en désuétude. D'ailleurs, si au départ, nous nous en sommes quelque peu inspirés, aujourd'hui, nous n'avons plus grand chose à voir avec eux...

Band Of Susans est-il aussi engagé politiquement qu'il le prétend?

S. : Absolument! Mais ce n'est pas une raison pour croire que nous allons changer le monde. Nous n'avons jamais eu la prétention de colporter une semblable idéologie. Mais certaines de nos chansons ont une portée politique. D'autres sont plus personnelles ou traitent de problèmes de société comme celui du viol ou du stress, par exemple.

R. : Nos textes impliquent toujours des développements politiques, même lorsque nous parlons d'amour, d'espoir ou de rêve. Nous analysons et examinons ces thèmes en fonction de ce qui se passe autour de nous. Nous tentons ainsi d'aborder les multiples problèmes rencontrés par la société contemporaine...

Comme celui de la religion?

S. : Seulement ses excès. Son fanatisme. Parce que d'une certaine manière nous sommes aussi des fanatiques de notre musique. Nous lui vouons un culte. Nous cherchons à en libérer le mysticisme...

Un peu comme une secte quoi?...

R. : Si tu veux...

BOS ne menait-il pas à l'origine, comme Babes in Toyland et L7, un combat féministe?

R. : Ces deux formations sont totalement différentes. L7 joue du heavy metal on ne peut plus classique. Son attitude féministe se conjuguerait plutôt comme un machisme au féminin...

S. : Les femmes qui cherchent à défendre des idées aussi arrêtées, comme Polley Harvey et Juliana Hatfield, se trompent de cible. Elles se retranchent derrière des principes pour pouvoir exprimer leur exaspération. Elles pensent qu'en se retirant dans un ghetto, elles pourront pigeonner les mâles. Je ne pense pas que ce soit la bonne solution pour donner à la femme la place qu'elle mérite. Que ce soit dans le rock ou dans la société. Un groupe comme L7 a néanmoins son rôle à jouer dans le monde de la musique. Notamment, parce qu'elles organisent des concerts, dont les bénéfices servent à financer la lutte pour la dépénalisation de l'avortement. Et je pense que cet engagement est tout à fait louable.

R. : La société a besoin de tels groupes. Extreme en est un autre exemple. Mais au masculin.

S. : Le problème procède d'une fâcheuse tendance à penser que tous les ensembles féminins de rock mènent un combat extrémiste. Ce qui ne m'empêche pas de militer pour la présence d'un plus grand nombre de femmes dans le rock'n roll, d'amener le public à attacher plus d'importance aux compétences musicales qu'à l'aspect physique, même si elles sont jolies (rires...). Je veux jouer dans une formation partagée entre genre masculin et féminin. Dépasser ces principes du sexe pour me concentrer sur la musique.

R. : Le public a toujours assimilé le rôle de guitariste à celui du mâle, et apparemment le contraire semble déranger, même encore de nos jours...

S. : Les gens pensent qu'une femme est incapable de jouer d'un instrument et ne servent qu'à coucher avec les mecs. A ce sujet, je passe le chapelet de réactions déplacées dont j'ai déjà fait l'objet, avant de monter sur scène. J'ai quand même une anecdote à raconter à ce sujet. Nous partagions dernièrement l'affiche d'un concert avec un autre groupe, à Chicago. Les musiciens de l'autre formation m'ont ignorée toute la période qui a précédé le concert. A l'issue du spectacle, ils m'ont enfin adressé la parole en flattant mes compétences de bassiste. Ajoutant m'avoir croisée en ‘backstage’, en pensant que j'étais la petite amie de quelqu'un. A quoi donc est réduit le rôle d'une femme? Je ne pouvais donc prétendre à un statut de musicien dans un groupe? C'est à la fois ridicule et discriminatoire...

Pourquoi n'êtes-vous jamais diffusé sur MTV?

R. : C'est une très bonne question! (rires)

S. : En fait nous venons seulement de tourner notre premier clip. Ne me demande pas s'il sera un jour programmé sur MTV. Je n'en sais strictement rien!

R. : Nous ne sommes pas obsédés par l'idée de passer ou de ne pas passer  sur MTV. Cette chaîne est tellement conservatrice aux States... Elle diffuse essentiellement des artistes qui relèvent des majors. Pour les petits labels, il est difficile d'obtenir une tranche d'antenne, aussi minime soit-elle. Pour y parvenir, soit vous déboursez des millions de dollars, soit vous vendez père et mère, couchez avec tout le monde (rires) ou acceptez d'être esclave pour dix ans. Alors, peut-être, consentira-t-on à passer votre vidéo. A moins de s'appeler Nirvana... J'aimerais ouvrir une parenthèse au sujet du grunge. Tu vois ce vêtement de flanelle (NDR: il sort la chemise de son pantalon). Je le porte depuis 1960. J'étais alors âgé de quatre ans (rires). C'est cela que j'appelle grunge...

S. : Notre conception de la musique ne correspond pas à l'idée qu'MTV veut faire passer chez les jeunes. Nous n'utilisons pas les vocaux de la même manière que la plupart des groupes contemporains. Prend l'exemple de Nirvana dont toute la structure est focalisée sur le timbre vocal du leader. Nous accordons beaucoup plus d'importance aux différentes tonalités des guitares. Elles couvrent même régulièrement le chant. Je ne pense pas qu'MTV ou n'importe quelle radio à caractère commercial soit intéressé par ce type de musique. Ils la jugent trop dense,  nécessitant un trop grand effort de concentration pour pouvoir être assimilée...

R. : Les programmes d'MTV sont élaborés par des chefs d'entreprise qui décident ce qui va marcher et cherchent la meilleure méthode pour vendre leurs produits. Ainsi, ils n'hésitent pas à fabriquer des groupes de toutes pièces pour parvenir à leurs fins. Nous n'accepterons jamais d'être manipulés pour répondre à des soi-disant critères de séduction. Nous voulons concevoir une musique qui plaise à notre public. Et qui nous plaise, bien sûr. L'objectif est sans doute difficile mais il répond à notre aspiration profonde...


Version originale de l’interview parue dans le n° 20 du magazine Mofo de février 94.

mardi, 26 juin 2007 00:20

Ghost on the motorway

A ce jour, Michael a enregistré 6 albums : trois comme chanteur/guitariste chez Dream City Film Club, trois en solitaire. Dont le dernier en date « Ghost in the motorway » est paru chez Glitterhouse. Rien que la chanson maître de l’album vous donne une petite idée du climat qui règne tout au long de l’opus. Elle relate l’histoire d’une victime d’un accident de la route. Histoire fatale, vous vous en doutez. Et la suite se passe de commentaires. Même le titre de l’elpee. Un disque qui ne respire pas la joie de vivre, même si Michael manie avec beaucoup d’habileté l’humour noir. Il passe ainsi en revue, à travers ses compos, des sentiments de culpabilité, de revanche ou de pardon traçant une ligne imaginaire entre le profane et le sacré, entre l’enfer et le ciel, entre la vie et la mort. Il ne faut pas oublier que Michael est irlandais et que malgré son exil aux States, les questions relatives à la religion continuent à torturer son âme. C’est sans doute ce qui fait la beauté et la profondeur de ses chansons qu’il interprète d’une voix rauque, vulnérable et tellement fragile. Musicalement, Sheehy se nourrit essentiellement de blues, de gospel (les chœurs !), de folk et de country tout au long de cet opus pour lequel il a reçu le concours de quelques invités ; et notamment son frère et guitariste Patrick McCarthy, la violoniste Fiona Brice, l’ex bassiste de DCFC Andrew Park ainsi qu’Ed Harcourt. A conseiller vivement à ceux ou celles qui ne jurent que par David Eugene Edwards, Stuart A. Staples, Nick Cave, Tom Waits voire même Johnny Cash.

 

mardi, 26 juin 2007 00:19

The art of fiction

Pour concocter son premier opus, Jeremy Warmsley a compilé des chansons issues de ses cinq premiers opus. Une œuvre qu’il a divisée en deux parties, un peu comme sur un vinyle. La première réunit des compos essentiellement acoustiques alors que la seconde s’aventure davantage dans l’électronique. Ou si vous préférez, il y a un peu d’électronique dans la première partie et un peu d’acoustique dans la seconde. Il émarge donc au folktronica. Et lorsqu’on écoute ses chansons, des tas d’artistes ou de groupes nous traversent l’esprit : les Beatles, Bright Eyes, James, The Divine Comedy, Magnetic Fields, Ben Folds Five, Sufjan Stevens, Antony & the Johnsons, They Might Be Giants, Mull Historical Society, Aphex Twin, Ryan Adams, Nick Drake et surtout Rufus Wainwright. Agé de 22 ans ce Franco-britannique tire ainsi parti de tout ce qui lui tombe dans l’oreille pour composer une pop contagieuse, mélodique, tantôt orchestrale, tantôt minimaliste, tantôt ambient. Une musique assez surprenante mais toujours chatoyante qu’il pimente de son timbre vocal falsetto, à la croisée des chemins de Tim Booth et évidemment de Rufus. Fermement établi dans l’âge digital, ce troubadour des temps modernes constitue une des toutes bonnes surprises de ce premier semestre. Il lui restera donc à convaincre en enregistrant un véritable album constitué de nouvelles chansons. Mais vu le talent affiché sur « The art of fiction », le succès est au bout du chemin… Et ce n’est pas une fiction !

mardi, 26 juin 2007 00:17

Volta

Pour enregistrer son sixième album studio, Björk semble avoir voulu faire le point. En proposant un album synthétisant tout ce qu’elle a pu créer à ce jour. Et surtout en revenant à une musique plus accessible. Ce qui ne veut pas dire que l’expérimentation soit absente. Au contraire. Mais cette œuvre suit un fil conducteur très palpable et devrait ravir ceux qui n’ont jamais juré que par « Post » ou encore « Homogenic ». Un fil conducteur qu’on pourrait également comparer à une marche. Marche en avant, marche militaire, marche forcée : une chose est sûre, la section de cuivres (à la limite de la fanfare) trame ce fil. Marche martiale, tribale et païenne, « Earth intruders » ouvre l’opus. Une compo également parue en single. Sur laquelle le collectif congolais Konono n°1 apporte également son concours aux percus. Car, pour concocter ce disque, Björk a bien sûr bénéficié de la collaboration de quelques invités. Antony des Johnsons partage ainsi un duo vocal. Sur deux plages. Soit le majestueux, épique, dramatique et presque funèbre (ces cuivres !) « The dull flame of desire ». Et puis l’introspectif « My juvenile », caractérisé par la présence d’un clavicorde. Timbaland ensuite. Préposé aux rythmes électro et à la mise en forme pour trois compos. Pas la plus grande réussite ! Mark Bell de LFO. Probablement la participation la plus efficace. Ce pionnier de l’électro inocule ses beats à la Autechre tout au long du poignant (ces cuivres !) « Wanderlust », un fragment abordé dans l’esprit d’un certain Thom Yorke. Il a coécrit et coproduit le violent, torturé et possédé « Declaration of independence ». Quelque part entre electro noisy et acid techno, ce morceau aurait pu naître d’une rencontre entre DAF et Front 242. Parmi les autres invités figurent le Malien Toumani Diabaté. On le reconnaît au son très caractéristique de la kora sur le léger « Hope ». La joueuse de pipa (un luth oriental) Min Xiao-Fen sur le délicatement asiatique « I see who you are », malgré un final enrichi de… cuivres… Parmi les compos les plus intéressantes, on épinglera l’inquiétant, voire menaçant (ces cuivres !) « Vertebrae by vertebrae », et enfin le solennel et désenchanté « Pneumonia », un titre partagé uniquement entre cuivres (encore !) et la voix de Björk. Oui, parce que sans sa voix exceptionnelle, Björk ne serait pas Björk.

Vous ne serez cependant pas trop étonnés d’apprendre qu’une partie de cet elpee a été enregistré en Afrique. D’ailleurs son titre ne fait pas seulement référence au physicien italien du XVIIIème siècle qui a inventé la pile électrique, mais aussi au lac artificiel au Ghana, sis sur le fleuve portant le même nom. Vous savez tout. Ou tout au moins presque pour opérer votre choix. Et ma foi, si vous aimez Björk vous ne serez pas déçus… D’autant plus que le digipack est très coloré et plutôt réussi…

mardi, 19 juin 2007 19:58

Le retour d’Ed Kuepper

Un nouvel album de l’ex Saints, Ed Kuepper sortira début septembre. Il a été enregistré, mixé et produit par Ed en personne.

Jefferey Wegener, Peter Oxley, Jane Elliot et Sir Alfonso y ont collaboré activement. Parmi les guests figurent Chris Bailey, l’ex chanteur des Saints, Warren Ellis, le violoniste de The Dirty Three ainsi que le joueur de banjo et de lap steel John Willsted (Go-Betweens, Discgraceland, Mummy And Daddy, The Apartments)

Le tracklist :  

Hang Jean Lee/That Depends/Demolition/That's a shame/Skinny Jean/Real to me/Daddy's Girl/The Yellow Dog/Let me be your conscience/Miracles are an illusion

Croisons les doigts pour qu’il soit distribué en Belgique…

Le nouvel album de Robert Wyatt s’intitulera « Comicopera ». Il devrait être dans les bacs le 8 octobre.

 En voici le tracklisting:

Act One: Lost In Noise

1 Stay Tunes
2 Just As You Are
3 You You

4 A.W.O.L.
5 Anachronist

Act Two: The Here and The Now

6 A Beautiful Peace
7 Be Serious
8 On The Town Square
9 Mob Rule

10 A Beautiful War
11 Out of The Blue

Act Three: Away With The Fairies

12 Del Mondo
13 Cancion de Julieta
14 Pastafari
15 Fragment
16 Hasta Siempre

lundi, 11 juin 2007 22:45

Délivré sans ordonnance

Tout d’abord, il y a lieu de féliciter celui qui a eu l’idée du concept de la pochette. Bien en rapport avec le titre « Délivré sans ordonnance ». Les jeux de mots relatifs à la médecine et surtout à la pharmacopée sont légion (‘14 capsules’, ‘voie auditive’, ‘conservation : entre 5 et 80°, à l’abri de la haine et de la stupidité’, ‘2mg de skarockcuivrique acidorigolochoride’, etc.) Normal, quand on est atteint par le syndrome de la skarlatine… (fallait bien que je la place celle-là ?). Mais venons-en à l’album concocté sous la houlette de Rudy Coclet et Géraldine Capart (Arno, Mud Flow). Aux studios Rising Sun. Tout d’abord, les cuivres (une trompette, un saxophone et un trombone) sont enfin bien mis en évidence. Et il faut reconnaître que le trio tire parfaitement son épingle du jeu. Même si les accès de folie ne sont pas encore assez fréquents à mon goût. Les dérapages dans le dixieland (« Mi amor ») ou dans la fanfare slave de type Emir Kusturica (l’intro « Pré-scription) laissent un goût de trop peu. Ce qui n’empêche pas l’aspect festif de dominer les débats (qui a dit les ébats ?) En outre, le mixing n’est pas irréprochable. Lorsque la guitare devient plus envahissante, on n’entend presque plus la voix de Sim. Et pourtant, ses textes engagés constituent une des forces de Skarbone 14. Et je pense tout particulièrement à la diatribe adressée à la StarAc sur « Le producteur » ou encore à « J’entends du vent », une chanson consacrée à l’immigration, à l’intolérance et au racisme. Il y en a d’autres, mais il faut bien tendre l’oreille pour comprendre le message. Ce qui n’est pas normal. Sans quoi, on a droit à quelques bonnes surprises. Tout d’abord « Jamais deux sans toi ». Balayée par un accordéon, cette chanson qui conjugue valse et cabaret évoque quelque part Yann Tiersen et en particulier « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain ». Bref instrumental cuivré, « Le coup classique » aurait pu servir de bande sonore à un épisode des « Aventures d’Arsène Lupin ». Quant à « Déroutes en route », il évolue aux confins du skiffle. Bref, pas de panique pour les aficionados de Skarbone 14, les références à La Mano Negra, la Ruda, Les 100 gr de Têtes ou encore Babylon Circus sont toujours bien présentes ; mais en tentant (timidement ?) l’ouverture vers d’autres styles, le groupe se réserve une certaine marge de manœuvre pour l’avenir. Reste à bosser, bosser et encore bosser pour atteindre le niveau du trio de cuivres. Et le groupe a peut-être trouvé la solution en multipliant les concerts à travers l’Europe. L’expérience est un atout irremplaçable. Et à ce prix, le succès est peut-être au bout du chemin. C’est tout le mal qu’on souhaite à cet ensemble qui compte quand même huit musiciens…   

lundi, 11 juin 2007 22:44

Sedition

Fin 2004, la formation légendaire, The Scientists, s’est presque reformée sous son line up le plus intéressant : c'est-à-dire celui qui a sévi entre 82 et 87 (NDR : la naissance du groupe remonte à 1978 !) Soit Boris Sujdovic (Exterminators, Invaders, Beasts of Bourbon et Dubrovniks), Thom Thewlis (Instertellar Villains et Scoundrelles) ainsi que l’inévitable Kim Salmon. Seul Brett Rixon n’a pas répondu à la proposition et a été remplacé par Leanne Chowie. Tout ce petit monde s’est remis à tourner et en particulier en Angleterre. D’abord, à l’invitation de Mudhoney, en supporting act, pour un concert qui s’est déroulé à Londres. Au Shepherd’s Bush Empire. Puis lors du festival « All Tomorrow Parties ». C’est à cette occasion que cet opus a été immortalisé. Pour la circonstance, le tracklist du set impliquait onze titres dits ‘classiques’. Ce sont ces onze morceaux qui figurent sur ce « Sedition ». Bref, un véritable caviar (Oui, je sais, le caviar est constitué d’œufs d’esturgeon, pas de saumon) au cours duquel, vous comprendrez pourquoi des artistes ou des groupes comme Mudhoney, Jon Spencer, The Von Bondies, The White Stripes et The Drones reconnaissent The Scientists comme une de leurs influences majeures. Et puis pourquoi Sonic Youth, les Cramps, Henry Rollins et même Jon Spencer les adorent. Voix caverneuse, riffs de guitares poisseux, malsains, marécageux, décapants, déchiquetés, torturés, psychédéliques ou surf, basse ténébreuse, palpitante et drums tribaux. Le tout tramé sur une structure directement inspirée du blues traditionnel ou du punk le plus destructeur. Si vous adorez les Stooges et que leur dernier album vous a déçus, n’hésitez plus, ce « Sedition » en est l’antidote parfait !

 

lundi, 11 juin 2007 22:40

Rock Formations

Cet album est le résultat d’un projet monté par Kim Salmon, en 2004. Pour le concrétiser, il avait réuni 5 autres guitaristes (Dave Graney, Ash Naylor, Penny Ikinger et Anton Ruddick) ainsi que deux drummers (Clare Moore et Michael Stranges). Neuf plages sont issues de sessions d’enregistrement opérées en studio. Treize autres ont été immortalisées au Metro de Sydney. Inutile de dire que ce disque pète d’électricité. On est d’ailleurs plus proche du heavy métal (parfois aussi du prog) que du garage auquel Kim nous avait habitués jusqu’ici, que ce soit en compagnie des Surrealists ou au sein des Scientists. Rien à voir avec une jam cependant, toutes les partitions ayant été écrites par Salmon. On y retrouve d’ailleurs l’une ou l’autre compo issue du répertoire de l’un ou de l’autre de ses groupes. Revues et corrigées pour la circonstance. Pas de lyrics, mais de temps à autre, des cris, onomatopées ou samplings de voix. Presque une symphonie en métal dirigée de main de maître par l’homme poisson ! Enfin, pour la première partie, l’enregistrement ‘live’ souffrant manifestement de la prise de son un peu trop étouffée. Néanmoins, les amateurs de gros riffs à la Black Sabbath devraient y trouver leur bonheur…