Vendredi Minuit l’heure de Sofia Bolt…

Sofia Bolt est le projet de la musicienne, compositrice et productrice d'origine française Amélie Rousseaux. C'est à Los Angeles, où elle vit depuis son départ de Paris en 2017, qu'elle a enregistré son second elpee, « Vendredi Minuit », ce 10 mai 2024. Entre…

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Tout le plaisir est pour THUS LOVE…

Le second elpee de THUS LOVE, « All Pleasure », paraîtra ce 1er novembre 2024. En attendant il a partagé son premier single « Birthday Song », une compo glam grungy qui ouvre une nouvelle ère avec une certaine audace. Le chanteur/guitariste Echo Mars raconte…

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Bernard Dagnies

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mardi, 06 novembre 2018 16:17

Des Vikings impressionnants...

Journée de grande effervescence au Bota ce mardi 16 novembre ; puisque si l'Orangerie accueillait Ash et Hitch, la Rotonde proposait trois groupes : The Soundtrack Of Our Lives, The Detroit Cobras et The Radiation Kings.

The Radiation Kings nous viennent d'Allemagne et jouissent d'une popularité certaine dans leur pays. Un groupe de garage qui se réclame ouvertement des Stones, du Velvet Underground et des Stooges. Fondé en 1997, cet ensemble compte quelques albums à son actif et a même déjà eu l'honneur de participer à l'émission de la WDR, 'Rockpalast'. Pour le peu que j'ai pu les apercevoir, leur prestation n'a guère soulevé l'enthousiasme. Brouillonne pour ne pas dire bâclée, elle s'est même achevée dans l'indifférence générale. Et le chanteur a eu beau se démener comme un beau diable (NDR : physiquement on dirait une sorte d'hybride entre Ian Brown et Mick Jagger), son groupe n'est parvenu qu'à patauger allègrement dans la choucroute…

The Detroit Cobras est un quintet dont la plupart des membres viennent de Detroit (NDR: vous vous en doutez!). Une formation fondée en 1995 par le guitariste Steve Shaw, et qui compte dans son line up deux filles. Tout d'abord la guitariste Maribel Restrepo ; et puis la chanteuse Rachael Nagy, sorte d'Amanda Lear qui aurait rajeuni de 30 ans. Moulée dans son jeans, cette blonde hyper sexy fume comme une cheminée, boit comme un cosaque et (NDR : non je n'ai rien dit…). Bref, une chose est sûre, son timbre vocal rauque sied particulièrement bien à la musique du groupe. Une musique basique, garage, inspirée par le R&B, le gospel et le rock'n roll des années 50. Leur set est essentiellement composé de reprises obscures. Des titres souvent très brefs imprimés sur un tempo 4/4 qui me rappellent les Ramones. Et le look des mâles (NDR : rouflaquettes, cheveux longs en bisbille avec leur shampooing depuis belle lurette !) corrobore ce point de vue. Si leur prestation reste plutôt agréable, elle ne décollera jamais. En cause : Rachael. Qui a plutôt l'air de s'en foutre comme de l'an 40. De cette soirée, elle ne retiendra probablement que le goût de la bière belge…

Auteur d'un quatrième opus remarquable (« The origin vol. 1 »), The Soundtrack Of Our Lives, se produisait pour la première fois, en Belgique. Pas les membres fondateurs, puisque le chanteur Ebbot Lundberg et le guitariste Ian Person s'y étaient produits en compagnie de Union Carbide Productions, leur précédent groupe. Dès l'entrée le premier titre, on est complètement noyé par la puissance du son. Tel un prédicateur évangéliste, Ebbot s'installe au centre de la scène. Viking barbu, vêtu d'une robe noire, il ressemble à un Brian Wilson (NDR : le leader des Beach Boys !) des seventies. Les deux guitaristes virevoltent d'un côté à l'autre de la scène. Une rivalité qui ressemble presque à une compétition. Imaginez un peu une joute entre Bernard Butler et Bernard Butler, et vous aurez une petite idée de la scène en présence. L'un d'entre eux se prend même parfois pour Pete Townshend, en faisant tournoyer son bras. En fin de concert, il sort sa guitare à deux manches. Bien soutenu par un solide bassiste, le drummer – habillé comme un joueur de base-ball - dynamise la solution sonore. Des drums qui comptent deux grosses caisses. Excusez du peu ! A gauche de la scène, le claviériste chavire au gré de ses interventions rognées. C'est limite qu'il ne grimpe sur son orgue. Dans l'esprit de Ray Manzarek ! Paraît même qu'il fait chavirer les cœurs… Le combo aligne la plupart des compos de son dernier elpee. Même « Midnight children ». Un tracklist qu'il entrecoupe de nombreux titres issus de « Behind the music », le précédent opus. Véritable gourou, Ebott impressionne par son charisme. Il orchestre même les improvisations. Ce qui ne l'empêche pas de descendre ans le public. Ou d'aller vider toutes les bières qui jonchent le sol près du drummer. (NDR : qui a dit rentrez-le ventre ?). Un seul bémol, le public. Trop réservé pour un tel spectacle. Ne se libérant qu'en fin de concert, pour finalement obtenir deux rappels, dont le second n'était normalement pas prévu. Impressionnant !

 

mardi, 06 novembre 2018 16:15

Un show visuel et sensuel...

Kissogram est un duo allemand qui pratique une musique largement inspirée par les groupes électro des eighties. Et je pense tout particulièrement à DAF et Suicide. Un style qu'il mélange allègrement à de la trance, de l'acid et de la new beat. Enfin, tout au long de la première partie du concert. Le tandem tente même un pseudo pastiche du « Superstition » de Stevie Wonder. Jusqu'alors le set m'a laissé de marbre. Dans le style, Vive la Fête a au moins le mérite de mettre l'ambiance. Puis le vocaliste a commencé a délaissé son synthé pour se consacrer à la guitare. Et l'expression sonore de prendre une toute autre dimension. Plus aride, plus expérimentale, plus violente, plus punk… Plus intéressante, quoi ! D'autant plus que le type derrière le pupitre est enfin entré dans son trip. Et les morceaux de lorgner vers l'univers de Wire…

Alias Merrill Nisker, Peaches est avant tout une 'showwoman'. Un petit bout de femme qui n'a pas froid aux yeux (NDR : normal elle est canadienne) en balançant un spectacle original, coloré, divertissant, qui transpire l'humour, danse, le sexe, le sexe et le sexe. Mais plantons de suite le décor. Avant de monter sur les planches, la sonorisation diffuse le « Peaches » des Stranglers. Une introduction qui témoigne de son attitude résolument punk. Qui me fait parfois penser à celle de PJ Harvey. Elle empoigne alors une guitare pour en libérer des sonorités distordues, noisy. Un geste qu'elle va reproduire épisodiquement au cours de la soirée. Parce que d'instruments, il n'en est guère question. Toute la solution sonore préenregistrée, est sculptée dans l'électro-punk. Parfois aussi dans le glam réminiscent de Gary Glitter. En fait, c'est un spectacle à dévorer davantage avec les yeux et les tripes, qu'avec les oreilles. Et la présence des deux filles dont la taille doit frôler les deux mètres en est la plus parfaite démonstration. Une chorégraphie qui accentue l'aspect visuel, sensuel, sexuel, du show. Pas pour rien qu'au départ, elles apparaissent affublées de fausses barbes. L'une d'entre elles nous fait cependant une démonstration époustouflante de cerceaux. A croire qu'elle est issue du monde du cirque ! Excellent moment, lorsqu'un écran est installé sur scène pour projeter une vidéo d'Iggy Pop qui échange un duo avec Peaches pour « Kick it ». Elle démontre également son talent de comédienne, lorsqu'elle fait croire à un accident en se relevant ensanglantée, d'une chute sur les planches, avant de recracher l'hémoglobine factice sur le public. Et puis de son art de la mise en scène, en invitant une personne du public à monter sur scène pour chanter un autre duo, en essayant de nous faire croire qu'il s'agissait d'impro. Si tous ses standards y sont passés (« Fatherfucker », « I U she », « Hot rod »), elle n'a pas oublié de nous dispenser la cover du « Gay bar » d'Electric Six ; et en rappel, l'inévitable « Kiss, kiss, kiss » de Yoko Ono. Et franchement, le public s'est vraiment amusé ce soir.

 

mardi, 06 novembre 2018 16:13

Un petit bijou à l'état brut...

Yves Ghiot est issu de la région de Tournai. Un tout jeune auteur/compositeur/chanteur/guitariste qui manie la langue de Molière avec beaucoup de verve. Que ce soit à travers les textes poétiques, parfois polissons, de ses chansons que de la manière très humoristique de les présenter. Nul doute qu'il doit beaucoup apprécier Brassens et Léo Ferré. Un petit bijou à l'état brut qui ne demande qu'à être poli. Ce grand timide manque d'assurance sur scène, donc forcément de présence. On s'en rend d'ailleurs compte, lorsqu'il abandonne sa six cordes, ne sachant plus que faire de ses mains. Mais cet aspect de la théâtralisation se travaille. Cet artiste a du talent. Il sait donc ce qui lui reste à faire. Pour la circonstance, Yves s'était entouré d'un trio. C'était la deuxième expérience de ce type. En l'occurrence un certain Thomas à la basse, Wilfart à la guitare et Benoît Chantry à la batterie (NDR : désolé, je n'ai pas retenu tous les prénoms !). Excellents par ailleurs. Mais pensez donc, en les présentant, Yves n'est pas passé à côté du jeu de mots. Un Benoît qui s'assied derrière le piano pour accompagner Yves lors d'une des plus belles et poignantes chansons de son répertoire. L'autre grand moment, « On a volé ma cravate », trempant dans un blues rock que n'aurait pas renié Fred Lani. A suivre, et même de très près…

Dîne à Quatre constitue le nouveau projet de Guillaume Ledent. Au sein de son nouveau line up figure un percussionniste, une flûtiste et une violoniste. Guillaume se réservant la guitare, le piano et le chant. Ces excellents instrumentistes vont malheureusement, tout au long de leur set, oublier qu'ils jouent au sein d'un groupe. Individuellement leur performance est parfaite. Collectivement, elle suscite rapidement l'ennui. Avant de pourvoir dîner à quatre, il y a donc encore beaucoup de pain sur la planche…

Il ne restait plus qu'une grosse centaine de personnes pour assister à la prestation de Vincent Venet. Et je dois avouer que j'étais fort curieux et surtout sceptique de voir comment il allait se débrouiller en 'live'. D'autant plus que son premier elpee, « 70cl », m'avait laissé mi-figue mi-raisin. Et bien, il faut avouer que je me suis royalement planté. Car ce soir, Vincent Venet et ses musiciens nous en ont mis plein la vue et les oreilles. Depuis la présentation originale de chaque musicien, avant le concert proprement dit, jusqu'au second rappel électro-gothique, au cours duquel la scène s'est transformée en piste de danse. Depuis « Boomerang » à  l'étonnante reprise-traduction d'« Enjoy the silence » de Depeche Mode, en passant par l'inévitable digression sur l'amour et le chewing-gum « Les amants de la chlorophylle », dans une version incisive, très électrique, réminiscente d'Indochine, au cours de laquelle, il vient rejoindre le public le micro à la main, la cover de M, « Le complexe du corn flakes », mise à la sauce funk blanc (Gang of Four ?) et un inédit, « La petite sorcière malade ». Un set hanté tour à tour par les spectres de Daho, Murat et Berger. Une guitare dont les tonalités empruntent régulièrement à la new wave du début des eighties (And Also The Trees, Chameleons, U2). Mais surtout un Venet en super forme, très complice avec le public, parlant même quelques mots en picard ; et qui surtout face à une salle à moitié vide est parvenu à tirer son épingle du jeu. Car si la salle avait été comble, il aurait mis le feu ce soir, c'est une certitude ! Selon la formule consacrée, les absents ont eu tort !

 

mardi, 06 novembre 2018 16:02

Dr Jekyll & Mr Hyde...

Avant de fonder sa propre formation, Adem Ilhan a joué au sein du groupe post rock anglais Fridge aux côtés de Kieran Hebden et de Sam Jeffers. Auteur d'un excellent premier elpee (NDR : voir chronique), Adem est venu se produire en  duo ; son partenaire se consacrant le plus souvent au xylophone et aux percussions minimalistes qu'à la guitare sèche. Minimalisme : le mot est lâché, pour définir la musique d'Adem. Mais un minimalisme chatoyant, enrichi par une panoplie d'instruments acoustiques particulièrement ample utilisés par Adem. Conventionnels ( six cordes acoustique, banjo) ; mais aussi insolites dont une mini harpe à laquelle il va recourir en toute fin de set. Et toutes ces sonorités chatoyantes, délicates, pastorales, chaleureuses servent d'écrin à de petites perles mélodiques, berceuses hymniques que chantent nos deux compères avec un ensemble bouleversant. Même lors des deux nouvelles compositions. Point d'orgue ; le single « Everybody needs some help sometimes », que le public avait encore en tête à l'issue de leur prestation…

Il y a plus de dix ans qu'on attendait le passage de Red House Painters en Belgique. Et R.H.P. n'est toujours pas revenu. En fait Kozelek a fondé un nouveau projet : Sun Kil Moon. Responsable d'un elpee remarquable, au début de cette année (NDR : voir chronique), S.K.M. figurait, au départ, à l'affiche des Nuits du Botanique. Mais lorsqu'il a décliné l'invitation, on s'est dit qu'il allait encore nous faire faux bond. Bref, je dois avouer, que la veille même du concert, je n'étais pas vraiment sûr qu'il soit présent. Avant que la formation ne monte sur les planches, on se rend compte qu'il n'y aura pas de batteur. Et que les musiciens seront assis sur des tabourets de bar. Cinq en tout. Pour deux violonistes et trois guitaristes dont Kozelek qui change, pratiquement à chaque morceau, de gratte. Acoustique, électrique ou à douze cordes. Un Kozelek qui s'est coupé les cheveux. Mais dont le timbre vocal falsetto, légèrement reverb, touche toujours au sublime. Autour de lui, son backing band tisse la trame sonore. Tantôt en picking, tantôt en plaquant les accords, les deux guitaristes rivalisent de virtuosité. Et que dire des deux violonistes ? Un couple asiatique dont les interventions vous flanquent des frissons partout. Tout au long du concert, on semble submergé par un océan de mélancolie douce. Parfois aussi consumé par l'intensité et la luxuriance des instruments, un peu comme sur le 3ème album du Led Zeppelin. Ou alors bercé par des mélodies ensoleillées, presque méditerranéennes. Pas de covers. Pas de titres issus du répertoire de Red House Painters. Mais uniquement des chansons de Sun Kil Moon. En rappel, seuls les trois guitaristes reviennent sur scène, l'un d'entre eux se consacrant à la slide. Puis Marc termine en solo armé de sa 12 cordes. Pour trois titres. Enfin presque, puisque en fin du dernier, il se rend compte qu'il fait fausse route, plante sa guitare et se taille. Un final à l'image du personnage…

 

mardi, 06 novembre 2018 15:58

Dans l'ombre de Wire...

Kissogram est un duo allemand qui pratique une musique largement inspirée par les groupes électro des eighties. Et je pense tout particulièrement à DAF et Suicide. Un style qu'il mélange allègrement à de la trance, de l'acid et de la new beat. Enfin, tout au long de la première partie du concert. Le tandem tente même un pseudo pastiche du « Superstition » de Stevie Wonder. Jusqu'alors le set m'a laissé de marbre. Dans le style, Vive la Fête a au moins le mérite de mettre l'ambiance. Puis le vocaliste a commencé a délaissé son synthé pour se consacrer à la guitare. Et l'expression sonore de prendre une toute autre dimension. Plus aride, plus expérimentale, plus violente, plus punk… Plus intéressante, quoi ! D'autant plus que le type derrière le pupitre est enfin entré dans son trip. Et les morceaux de lorgner vers l'univers de Wire…

Alias Merrill Nisker, Peaches est avant tout une 'showwoman'. Un petit bout de femme qui n'a pas froid aux yeux (NDR : normal elle est canadienne) en balançant un spectacle original, coloré, divertissant, qui transpire l'humour, danse, le sexe, le sexe et le sexe. Mais plantons de suite le décor. Avant de monter sur les planches, la sonorisation diffuse le « Peaches » des Stranglers. Une introduction qui témoigne de son attitude résolument punk. Qui me fait parfois penser à celle de PJ Harvey. Elle empoigne alors une guitare pour en libérer des sonorités distordues, noisy. Un geste qu'elle va reproduire épisodiquement au cours de la soirée. Parce que d'instruments, il n'en est guère question. Toute la solution sonore préenregistrée, est sculptée dans l'électro-punk. Parfois aussi dans le glam réminiscent de Gary Glitter. En fait, c'est un spectacle à dévorer davantage avec les yeux et les tripes, qu'avec les oreilles. Et la présence des deux filles dont la taille doit frôler les deux mètres en est la plus parfaite démonstration. Une chorégraphie qui accentue l'aspect visuel, sensuel, sexuel, du show. Pas pour rien qu'au départ, elles apparaissent affublées de fausses barbes. L'une d'entre elles nous fait cependant une démonstration époustouflante de cerceaux. A croire qu'elle est issue du monde du cirque ! Excellent moment, lorsqu'un écran est installé sur scène pour projeter une vidéo d'Iggy Pop qui échange un duo avec Peaches pour « Kick it ». Elle démontre également son talent de comédienne, lorsqu'elle fait croire à un accident en se relevant ensanglantée, d'une chute sur les planches, avant de recracher l'hémoglobine factice sur le public. Et puis de son art de la mise en scène, en invitant une personne du public à monter sur scène pour chanter un autre duo, en essayant de nous faire croire qu'il s'agissait d'impro. Si tous ses standards y sont passés (« Fatherfucker », « I U she », « Hot rod »), elle n'a pas oublié de nous dispenser la cover du « Gay bar » d'Electric Six ; et en rappel, l'inévitable « Kiss, kiss, kiss » de Yoko Ono. Et franchement, le public s'est vraiment amusé ce soir.

 

mardi, 06 novembre 2018 15:51

Une absence flagrante de motivation...

Journée de grande effervescence au Bota ce mardi 16 novembre ; puisque si l'Orangerie accueillait Ash et Hitch, la Rotonde proposait trois groupes : The Soundtrack Of Our Lives, The Detroit Cobras et The Radiation Kings.

The Radiation Kings nous viennent d'Allemagne et jouissent d'une popularité certaine dans leur pays. Un groupe de garage qui se réclame ouvertement des Stones, du Velvet Underground et des Stooges. Fondé en 1997, cet ensemble compte quelques albums à son actif et a même déjà eu l'honneur de participer à l'émission de la WDR, 'Rockpalast'. Pour le peu que j'ai pu les apercevoir, leur prestation n'a guère soulevé l'enthousiasme. Brouillonne pour ne pas dire bâclée, elle s'est même achevée dans l'indifférence générale. Et le chanteur a eu beau se démener comme un beau diable (NDR : physiquement on dirait une sorte d'hybride entre Ian Brown et Mick Jagger), son groupe n'est parvenu qu'à patauger allègrement dans la choucroute…

The Detroit Cobras est un quintet dont la plupart des membres viennent de Detroit (NDR: vous vous en doutez!). Une formation fondée en 1995 par le guitariste Steve Shaw, et qui compte dans son line up deux filles. Tout d'abord la guitariste Maribel Restrepo ; et puis la chanteuse Rachael Nagy, sorte d'Amanda Lear qui aurait rajeuni de 30 ans. Moulée dans son jeans, cette blonde hyper sexy fume comme une cheminée, boit comme un cosaque et (NDR : non je n'ai rien dit…). Bref, une chose est sûre, son timbre vocal rauque sied particulièrement bien à la musique du groupe. Une musique basique, garage, inspirée par le R&B, le gospel et le rock'n roll des années 50. Leur set est essentiellement composé de reprises obscures. Des titres souvent très brefs imprimés sur un tempo 4/4 qui me rappellent les Ramones. Et le look des mâles (NDR : rouflaquettes, cheveux longs en bisbille avec leur shampooing depuis belle lurette !) corrobore ce point de vue. Si leur prestation reste plutôt agréable, elle ne décollera jamais. En cause : Rachael. Qui a plutôt l'air de s'en foutre comme de l'an 40. De cette soirée, elle ne retiendra probablement que le goût de la bière belge…

Auteur d'un quatrième opus remarquable (« The origin vol. 1 »), The Soundtrack Of Our Lives, se produisait pour la première fois, en Belgique. Pas les membres fondateurs, puisque le chanteur Ebbot Lundberg et le guitariste Ian Person s'y étaient produits en compagnie de Union Carbide Productions, leur précédent groupe. Dès l'entrée le premier titre, on est complètement noyé par la puissance du son. Tel un prédicateur évangéliste, Ebbot s'installe au centre de la scène. Viking barbu, vêtu d'une robe noire, il ressemble à un Brian Wilson (NDR : le leader des Beach Boys !) des seventies. Les deux guitaristes virevoltent d'un côté à l'autre de la scène. Une rivalité qui ressemble presque à une compétition. Imaginez un peu une joute entre Bernard Butler et Bernard Butler, et vous aurez une petite idée de la scène en présence. L'un d'entre eux se prend même parfois pour Pete Townshend, en faisant tournoyer son bras. En fin de concert, il sort sa guitare à deux manches. Bien soutenu par un solide bassiste, le drummer – habillé comme un joueur de base-ball - dynamise la solution sonore. Des drums qui comptent deux grosses caisses. Excusez du peu ! A gauche de la scène, le claviériste chavire au gré de ses interventions rognées. C'est limite qu'il ne grimpe sur son orgue. Dans l'esprit de Ray Manzarek ! Paraît même qu'il fait chavirer les cœurs… Le combo aligne la plupart des compos de son dernier elpee. Même « Midnight children ». Un tracklist qu'il entrecoupe de nombreux titres issus de « Behind the music », le précédent opus. Véritable gourou, Ebott impressionne par son charisme. Il orchestre même les improvisations. Ce qui ne l'empêche pas de descendre ans le public. Ou d'aller vider toutes les bières qui jonchent le sol près du drummer. (NDR : qui a dit rentrez-le ventre ?). Un seul bémol, le public. Trop réservé pour un tel spectacle. Ne se libérant qu'en fin de concert, pour finalement obtenir deux rappels, dont le second n'était normalement pas prévu. Impressionnant !

 

 

 

 

Pour cette longue soirée, l'ordre de passage avait été modifié, suite à des problèmes de transport rencontrés par la formation danoise Under Byen. Au lieu d'entamer les festivités, celle-ci allait donc les clôturer.

Drivé par Miles Kurosky, chanteur dont le vocal campe, nonobstant un timbre plus clair, des inflexions fort proches de Stephen Malkmus, Beulah compte déjà la bagatelle de 4 albums à son actif ; le dernier, « Yoko », étant paru au début de cette année. Un sextuor californien qui pratique une pop plutôt allègre, contagieuse, mais parfois un peu trop dissipée. Pourtant, la moitié des musiciens sont multi instrumentistes et possèdent suffisamment de talent pour faire décoller un set. Et en particulier le trompettiste, dont les interventions cuivrées, parfois rythm'n blues, donnent une coloration plus chaleureuse aux chansons. Et puis les harmonies vocales sont impeccables, rappelant même parfois tantôt les Beach Boys, tantôt ELO. Mais les moments de pure intensité ne sont pas suffisamment développés pour ne pas perdre le fil du sujet. En fin de parcours, le groupe invite deux spectatrices à monter sur scène pour essayer de reprendre une chanson des Beach Boys. Une catastrophe ! Et les gesticulations des deux filles agitant des maracas ou un tambourin, lors du final, faisaient franchement tarte. N'importe quoi !

Les concerts accordés par Sophia, dans le cadre de leur dernière tournée n'ont pas trop eu l'air de plaire à la presse spécialisée. Même Lina, qui avait assisté à leur concert lors de leur passage au Bota, n'est pas repartie emballée par leur prestation. C'est donc avec beaucoup de prudence que je suis allé voir ce qu'il en était réellement. Première constatation, le groupe semble détendu. Il s'agit du dernier concert de ce périple destiné à promotionner leur album, « People are like seasons ». Et en montant sur les planches, Robin Proper Sheppard se rend compte qu'un nombre important de Belges a fait le déplacement. Et leur demande de lever la main. Il a raison… Le set s'ouvre sur un ton semi acoustique, countryfiant (bottleneck oblige !) ; puis le climat s'électrifie progressivement épinglant une version particulièrement réussie d'« Every day » et une de « The see », découpée dans les guitares bringuebalantes. Tout est bien mis en place, mais c'est la prestation du drummer qui, au fil du set, va impressionner. Son style chatoyant, chaloupé, mais bigrement efficace, canalise la prestation du groupe. Et sous le flux d'électricité maintient parfaitement le navire à flots. Après un bref retour acoustique en rappel, Sophia va achever sa prestation par un rock'n roll particulièrement enlevé et un « River song » au cours duquel cette électricité se mue en intensité blanche. Et pour cause, Robin et le claviériste ont alors respectivement troqué leur sèche et leur clavier pour une gratte bien électrifiée. De quoi se délecter d'une bonne dose de décibels, comme à l'époque d'un certain God Machine…

Il était très tard lorsqu’Under Byen s'est mis à jouer. Et pour cause, il devait d'abord régler les balances. Et lorsqu'un line up se compose de huit musiciens, il y a du boulot. En l'occurrence deux drummers (dont une percussionniste), un claviériste/pianiste, une pianiste, une bassiste, un violoniste, une violoncelliste et une chanteuse. Dont la voix me rappelle Björk, sans les inflexions énervées et furieuses. Une formation qui mélange allègrement pop, folk, jazz, classique et électronique, dans un univers trip hop brumeux, empreint de mystère, qui aurait pu naître d'une rencontre hypothétique entre Sigur Ros et Portishead. Les problèmes de mixage rencontrés au cours de ce set n'ont pas empêché d'entrevoir l'émergence d'un groupe fort intéressant. Mais je dois avouer que j'étais beaucoup trop fatigué pour pouvoir réellement apprécier leur musique. Ainsi, après une bonne demi-heure, je me suis éclipsé. A revoir dans d'autres circonstances : mais à suivre de très près…

 

mardi, 06 novembre 2018 15:43

La super forme...

Yves Ghiot est issu de la région de Tournai. Un tout jeune auteur/compositeur/chanteur/guitariste qui manie la langue de Molière avec beaucoup de verve. Que ce soit à travers les textes poétiques, parfois polissons, de ses chansons que de la manière très humoristique de les présenter. Nul doute qu'il doit beaucoup apprécier Brassens et Léo Ferré. Un petit bijou à l'état brut qui ne demande qu'à être poli. Ce grand timide manque d'assurance sur scène, donc forcément de présence. On s'en rend d'ailleurs compte, lorsqu'il abandonne sa six cordes, ne sachant plus que faire de ses mains. Mais cet aspect de la théâtralisation se travaille. Cet artiste a du talent. Il sait donc ce qui lui reste à faire. Pour la circonstance, Yves s'était entouré d'un trio. C'était la deuxième expérience de ce type. En l'occurrence un certain Thomas à la basse, Wilfart à la guitare et Benoît Chantry à la batterie (NDR : désolé, je n'ai pas retenu tous les prénoms !). Excellents par ailleurs. Mais pensez donc, en les présentant, Yves n'est pas passé à côté du jeu de mots. Un Benoît qui s'assied derrière le piano pour accompagner Yves lors d'une des plus belles et poignantes chansons de son répertoire. L'autre grand moment, « On a volé ma cravate », trempant dans un blues rock que n'aurait pas renié Fred Lani. A suivre, et même de très près…

Dîne à Quatre constitue le nouveau projet de Guillaume Ledent. Au sein de son nouveau line up figure un percussionniste, une flûtiste et une violoniste. Guillaume se réservant la guitare, le piano et le chant. Ces excellents instrumentistes vont malheureusement, tout au long de leur set, oublier qu'ils jouent au sein d'un groupe. Individuellement leur performance est parfaite. Collectivement, elle suscite rapidement l'ennui. Avant de pourvoir dîner à quatre, il y a donc encore beaucoup de pain sur la planche…

Il ne restait plus qu'une grosse centaine de personnes pour assister à la prestation de Vincent Venet. Et je dois avouer que j'étais fort curieux et surtout sceptique de voir comment il allait se débrouiller en 'live'. D'autant plus que son premier elpee, « 70cl », m'avait laissé mi-figue mi-raisin. Et bien, il faut avouer que je me suis royalement planté. Car ce soir, Vincent Venet et ses musiciens nous en ont mis plein la vue et les oreilles. Depuis la présentation originale de chaque musicien, avant le concert proprement dit, jusqu'au second rappel électro-gothique, au cours duquel la scène s'est transformée en piste de danse. Depuis « Boomerang » à  l'étonnante reprise-traduction d'« Enjoy the silence » de Depeche Mode, en passant par l'inévitable digression sur l'amour et le chewing-gum « Les amants de la chlorophylle », dans une version incisive, très électrique, réminiscente d'Indochine, au cours de laquelle, il vient rejoindre le public le micro à la main, la cover de M, « Le complexe du corn flakes », mise à la sauce funk blanc (Gang of Four ?) et un inédit, « La petite sorcière malade ». Un set hanté tour à tour par les spectres de Daho, Murat et Berger. Une guitare dont les tonalités empruntent régulièrement à la new wave du début des eighties (And Also The Trees, Chameleons, U2). Mais surtout un Venet en super forme, très complice avec le public, parlant même quelques mots en picard ; et qui surtout face à une salle à moitié vide est parvenu à tirer son épingle du jeu. Car si la salle avait été comble, il aurait mis le feu ce soir, c'est une certitude ! Selon la formule consacrée, les absents ont eu tort !

 

mercredi, 26 mai 2004 04:00

Un minimalisme bouleversant...

Avant de fonder sa propre formation, Adem Ilhan a joué au sein du groupe post rock anglais Fridge aux côtés de Kieran Hebden et de Sam Jeffers. Auteur d'un excellent premier elpee (NDR : voir chronique), Adem est venu se produire en duo ; son partenaire se consacrant le plus souvent au xylophone et aux percussions minimalistes qu'à la guitare sèche. Minimalisme : le mot est lâché, pour définir la musique d'Adem. Mais un minimalisme chatoyant, enrichi par une panoplie d'instruments acoustiques particulièrement ample utilisés par Adem. Conventionnels (six cordes acoustique, banjo) ; mais aussi insolites dont une mini harpe à laquelle il va recourir en toute fin de set. Et toutes ces sonorités chatoyantes, délicates, pastorales, chaleureuses servent d'écrin à de petites perles mélodiques, berceuses hymniques que chantent nos deux compères avec un ensemble bouleversant. Même lors des deux nouvelles compositions. Point d'orgue ; le single « Everybody needs some help sometimes », que le public avait encore en tête à l'issue de leur prestation…

Il y a plus de dix ans qu'on attendait le passage de Red House Painters en Belgique. Et R.H.P. n'est toujours pas revenu. En fait Kozelek a fondé un nouveau projet : Sun Kil Moon. Responsable d'un elpee remarquable, au début de cette année (NDR : voir chronique), S.K.M. figurait, au départ, à l'affiche des Nuits du Botanique. Mais lorsqu'il a décliné l'invitation, on s'est dit qu'il allait encore nous faire faux bond. Bref, je dois avouer, que la veille même du concert, je n'étais pas vraiment sûr qu'il soit présent. Avant que la formation ne monte sur les planches, on se rend compte qu'il n'y aura pas de batteur. Et que les musiciens seront assis sur des tabourets de bar. Cinq en tout. Pour deux violonistes et trois guitaristes dont Kozelek qui change, pratiquement à chaque morceau, de gratte. Acoustique, électrique ou à douze cordes. Un Kozelek qui s'est coupé les cheveux. Mais dont le timbre vocal falsetto, légèrement reverb, touche toujours au sublime. Autour de lui, son backing band tisse la trame sonore. Tantôt en picking, tantôt en plaquant les accords, les deux guitaristes rivalisent de virtuosité. Et que dire des deux violonistes ? Un couple asiatique dont les interventions vous flanquent des frissons partout. Tout au long du concert, on semble submergé par un océan de mélancolie douce. Parfois aussi consumé par l'intensité et la luxuriance des instruments, un peu comme sur le 3ème album du Led Zeppelin. Ou alors bercé par des mélodies ensoleillées, presque méditerranéennes. Pas de covers. Pas de titres issus du répertoire de Red House Painters. Mais uniquement des chansons de Sun Kil Moon. En rappel, seuls les trois guitaristes reviennent sur scène, l'un d'entre eux se consacrant à la slide. Puis Marc termine en solo armé de sa 12 cordes. Pour trois titres. Enfin presque, puisque en fin du dernier, il se rend compte qu'il fait fausse route, plante sa guitare et se taille. Un final à l'image du personnage…

 

mardi, 06 novembre 2018 15:31

A suivre de très près...

Pour cette longue soirée, l'ordre de passage avait été modifié, suite à des problèmes de transport rencontrés par la formation danoise Under Byen. Au lieu d'entamer les festivités, celle-ci allait donc les clôturer.

Drivé par Miles Kurosky, chanteur dont le vocal campe, nonobstant un timbre plus clair, des inflexions fort proches de Stephen Malkmus, Beulah compte déjà la bagatelle de 4 albums à son actif ; le dernier, « Yoko », étant paru au début de cette année. Un sextuor californien qui pratique une pop plutôt allègre, contagieuse, mais parfois un peu trop dissipée. Pourtant, la moitié des musiciens sont multi instrumentistes et possèdent suffisamment de talent pour faire décoller un set. Et en particulier le trompettiste, dont les interventions cuivrées, parfois rythm'n blues, donnent une coloration plus chaleureuse aux chansons. Et puis les harmonies vocales sont impeccables, rappelant même parfois tantôt les Beach Boys, tantôt ELO. Mais les moments de pure intensité ne sont pas suffisamment développés pour ne pas perdre le fil du sujet. En fin de parcours, le groupe invite deux spectatrices à monter sur scène pour essayer de reprendre une chanson des Beach Boys. Une catastrophe ! Et les gesticulations des deux filles agitant des maracas ou un tambourin, lors du final, faisaient franchement tarte. N'importe quoi !

Les concerts accordés par Sophia, dans le cadre de leur dernière tournée n'ont pas trop eu l'air de plaire à la presse spécialisée. Même Lina, qui avait assisté à leur concert lors de leur passage au Bota, n'est pas repartie emballée par leur prestation. C'est donc avec beaucoup de prudence que je suis allé voir ce qu'il en était réellement. Première constatation, le groupe semble détendu. Il s'agit du dernier concert de ce périple destiné à promotionner leur album, « People are like seasons ». Et en montant sur les planches, Robin Proper Sheppard se rend compte qu'un nombre important de Belges a fait le déplacement. Et leur demande de lever la main. Il a raison… Le set s'ouvre sur un ton semi acoustique, countryfiant (bottleneck oblige !) ; puis le climat s'électrifie progressivement épinglant une version particulièrement réussie d'« Every day » et une de « The see », découpée dans les guitares bringuebalantes. Tout est bien mis en place, mais c'est la prestation du drummer qui, au fil du set, va impressionner. Son style chatoyant, chaloupé, mais bigrement efficace, canalise la prestation du groupe. Et sous le flux d'électricité maintient parfaitement le navire à flots. Après un bref retour acoustique en rappel, Sophia va achever sa prestation par un rock'n roll particulièrement enlevé et un « River song » au cours duquel cette électricité se mue en intensité blanche. Et pour cause, Robin et le claviériste ont alors respectivement troqué leur sèche et leur clavier pour une gratte bien électrifiée. De quoi se délecter d'une bonne dose de décibels, comme à l'époque d'un certain God Machine…

Il était très tard lorsqu’ Under Byen s'est mis à jouer. Et pour cause, il devait d'abord régler les balances. Et lorsqu'un line up se compose de huit musiciens, il y a du boulot. En l'occurrence deux drummers (dont une percussionniste), un claviériste/pianiste, une pianiste, une bassiste, un violoniste, une violoncelliste et une chanteuse. Dont la voix me rappelle Björk, sans les inflexions énervées et furieuses. Une formation qui mélange allègrement pop, folk, jazz, classique et électronique, dans un univers trip hop brumeux, empreint de mystère, qui aurait pu naître d'une rencontre hypothétique entre Sigur Ros et Portishead. Les problèmes de mixage rencontrés au cours de ce set n'ont pas empêché d'entrevoir l'émergence d'un groupe fort intéressant. Mais je dois avouer que j'étais beaucoup trop fatigué pour pouvoir réellement apprécier leur musique. Ainsi, après une bonne demi-heure, je me suis éclipsé. A revoir dans d'autres circonstances : mais à suivre de très près…