Pour cette longue soirée, l'ordre de passage avait été modifié, suite à des problèmes de transport rencontrés par la formation danoise Under Byen. Au lieu d'entamer les festivités, celle-ci allait donc les clôturer.
Drivé par Miles Kurosky, chanteur dont le vocal campe, nonobstant un timbre plus clair, des inflexions fort proches de Stephen Malkmus, Beulah compte déjà la bagatelle de 4 albums à son actif ; le dernier, « Yoko », étant paru au début de cette année. Un sextuor californien qui pratique une pop plutôt allègre, contagieuse, mais parfois un peu trop dissipée. Pourtant, la moitié des musiciens sont multi instrumentistes et possèdent suffisamment de talent pour faire décoller un set. Et en particulier le trompettiste, dont les interventions cuivrées, parfois rythm'n blues, donnent une coloration plus chaleureuse aux chansons. Et puis les harmonies vocales sont impeccables, rappelant même parfois tantôt les Beach Boys, tantôt ELO. Mais les moments de pure intensité ne sont pas suffisamment développés pour ne pas perdre le fil du sujet. En fin de parcours, le groupe invite deux spectatrices à monter sur scène pour essayer de reprendre une chanson des Beach Boys. Une catastrophe ! Et les gesticulations des deux filles agitant des maracas ou un tambourin, lors du final, faisaient franchement tarte. N'importe quoi !
Les concerts accordés par Sophia, dans le cadre de leur dernière tournée n'ont pas trop eu l'air de plaire à la presse spécialisée. Même Lina, qui avait assisté à leur concert lors de leur passage au Bota, n'est pas repartie emballée par leur prestation. C'est donc avec beaucoup de prudence que je suis allé voir ce qu'il en était réellement. Première constatation, le groupe semble détendu. Il s'agit du dernier concert de ce périple destiné à promotionner leur album, « People are like seasons ». Et en montant sur les planches, Robin Proper Sheppard se rend compte qu'un nombre important de Belges a fait le déplacement. Et leur demande de lever la main. Il a raison… Le set s'ouvre sur un ton semi acoustique, countryfiant (bottleneck oblige !) ; puis le climat s'électrifie progressivement épinglant une version particulièrement réussie d'« Every day » et une de « The see », découpée dans les guitares bringuebalantes. Tout est bien mis en place, mais c'est la prestation du drummer qui, au fil du set, va impressionner. Son style chatoyant, chaloupé, mais bigrement efficace, canalise la prestation du groupe. Et sous le flux d'électricité maintient parfaitement le navire à flots. Après un bref retour acoustique en rappel, Sophia va achever sa prestation par un rock'n roll particulièrement enlevé et un « River song » au cours duquel cette électricité se mue en intensité blanche. Et pour cause, Robin et le claviériste ont alors respectivement troqué leur sèche et leur clavier pour une gratte bien électrifiée. De quoi se délecter d'une bonne dose de décibels, comme à l'époque d'un certain God Machine…
Il était très tard lorsqu’ Under Byen s'est mis à jouer. Et pour cause, il devait d'abord régler les balances. Et lorsqu'un line up se compose de huit musiciens, il y a du boulot. En l'occurrence deux drummers (dont une percussionniste), un claviériste/pianiste, une pianiste, une bassiste, un violoniste, une violoncelliste et une chanteuse. Dont la voix me rappelle Björk, sans les inflexions énervées et furieuses. Une formation qui mélange allègrement pop, folk, jazz, classique et électronique, dans un univers trip hop brumeux, empreint de mystère, qui aurait pu naître d'une rencontre hypothétique entre Sigur Ros et Portishead. Les problèmes de mixage rencontrés au cours de ce set n'ont pas empêché d'entrevoir l'émergence d'un groupe fort intéressant. Mais je dois avouer que j'étais beaucoup trop fatigué pour pouvoir réellement apprécier leur musique. Ainsi, après une bonne demi-heure, je me suis éclipsé. A revoir dans d'autres circonstances : mais à suivre de très près…