La lumière destructrice de Cassandra Jenkins…

A l’instar de l’univers, le monde de My Light, My Destroyer est en constante expansion. Le troisième elpee de Cassandra Jenkins, qui sort le 12 juillet chez Dead Oceans, promet d'atteindre les limites de la nouveauté, avec une palette sonore plus large que…

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Sebastien Leclercq

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mardi, 02 décembre 2008 01:00

Welcome to Mali

Autant l’avouer de suite, cet elpee figurera parmi mes coups de cœur de l’année 2008. Il s’agit déjà du cinquième d’Amadou et Mariam, si on ne tient pas compte du coffret compilatif « 1990-1995: L'Intégrale des Années Maliennes ». Il fait suite à « Un dimanche à Bamako », paru en 2004 ; une œuvre qui avait bénéficié de la collaboration de Manu Chao. Responsable de la production, il s’était également impliqué dans le futur hit « Sénégal fast food ». C’est à partir de ce moment que l’histoire d’Amadou et Mariam va démarrer et nous en mettre plein la vue (NDR : sans faire de mauvais jeu de mots).

Après avoir commis un album aussi populaire, on craignait que le duo ne bascule dans la world radiophonique. Ou si vous préférez qu’il ne se soucie plus que du grand public. Heureusement, « Welcome to Mali » remet les pendules à l’heure. Et n’hésite pas à brouiller les pistes. « Sabali » ouvre le disque. Damon Albarn, le leader de Blur, y apporte son concours. Une compo surprenante par sa légèreté. A cause de son mélange entre chant traditionnel et électro minimaliste. Les puristes risquent cependant de crier au scandale ; et n’hésiteront probablement pas à clamer haut et fort que ce titre ne ressemble à rien. Pourtant, en manifestant un peu d’ouverture d’esprit, cette prise de risque est tout à fait louable. En fait, l’échange vocal opéré habituellement au sein du duo a été ici purement et simplement remplacé par un couplage entre la voix de Mariam, enrichie de chœurs, et une boîte à rythme prête à imploser. « Ce n’est pas bon » se révèle beaucoup plus engagé. Côté textes, bien sûr. Il est plus proche de racines maliennes. En outre, le mélange world/funky est parfaitement soutenu par la guitare bluesy d’Amadou. L’œuvre recèle bien sût des morceaux plus classiques. Et je pense tout particulièrement à « Magossa » puis « Djama ». De quoi remettre l’église au milieu du village ; car ces deux plages renouent avec le style Amadou et Mariam pur et dur.

A l’écoute de cette œuvre, on comprend mieux pourquoi les auteurs qualifient leur musique de ‘Pour tout le monde’ plutôt que de ‘Musique du monde’. Outre Damon Albarn, les invités sont légion. Mathieu Chedid prête ses backing vocals à « Masiteladi ». Et inocule quelques riffs de guitare très caractéristiques. Keziah Jones, K’naan et même Tiken Jah Fakoly sont également de la partie. Laurent Jaïs, aussi. Mais à la console de mixage. Il faut cependant avouer que la présence d’une telle brochette de collaborateurs comportait un risque : s’égarer des pistes maliennes pour emprunter des chemins un peu trop exotiques. Mais les craintes ont été rapidement balayées. Cet album respire l’amour et la joie de vivre. Enfin, pas nécessairement sur les morceaux les plus mélancoliques. Une chose est sûre, Amadou Bagayoko et Mariam Doumbia conduisent ici parfaitement leur barque. Et nous invitent à voyager dans leur univers multiculturel éclectique, mais tellement savoureux. Je vous suggère même de placer ce compact disc sous le sapin de Noël, ce 24 décembre. Et pourquoi ne pas y joindre des places pour le set qu’ils accorderont le 18 février 2009, à l’AB de Bruxelles ? De beaux cadeaux en perspective !

 

mardi, 02 décembre 2008 01:00

The Pied Piper Of Hutzovina (Dvd)

Difficile d’écrire quelques lignes lorsqu’on n’est pas du tout inspiré par ce qu’on entend ou ce qu’on voit. Pourtant, j’apprécie l’œuvre de Gogol Bordello et de son leader charismatique Eugene Hutz. Mais rien n’y fait, ce Dvd me pompe l’air. Il s’agit, en fait, d’un ‘road movie’  consacré au voyage opéré par le chanteur, au sein de différents pays de l’Est ; un périple filmé par sa compagne Pavla. Cette tentative de retour aux sources aurait pu être passionnante. Les paysage filmés nous extasier. Les moyens de transport utilisés nous mettre l’eau à la bouche. C’est loin d’être le cas. Principale raison : les prises de vue sont lamentables. Et les prises ‘live’ beaucoup trop rares. En fin de parcours, on a quand même droit à quelques minutes de spectacle de rue, qui nous sortent enfin de notre torpeur.

Il ne me reste plus qu’à vous communiquer le sypnosis de ce Dvd, si, d’aventure, vous souhaitiez gaspiller votre temps, votre patience et votre argent. ‘Eté 2004, Pavla Fleischer est tombée amoureuse d’Eugene Hutz, chanteur du groupe new-yorkais gypsy-punk Gogol Bordello. C’était lors d’un road trip accompli en Europe de l’Est. Captivée par son énergie et sa verve musicale, et cherchant un moyen de mieux le connaître, elle a décidé de saisir son énergie sur pellicule et de documenter son voyage.’ Il ne vous reste donc plus qu’à suivre les aventures des membres du groupe lors de leur pérégrinations qui les ont conduits, jusqu’en Ukraine, la patrie de Hutz…

mardi, 14 octobre 2008 03:00

Je m’appelle Stéréo

La découverte de Fonda 500 s’est produite, un peu par hasard, en 2005, au cours du festival  ‘D’Hiver rock’, à Tournai. Un set agréable, joyeux, parfois susceptible de glisser dans le délire. Et autant l’avouer de suite, ce nouvel opus réveille en mon fors intérieur, cette sensation.

Cette formation est donc britannique. Issue de Hull, très exactement. Et sa musique évolue quelque part entre Weezer et Belle & Sebastian. Une solution sonore surprenante, amusante même, atmosphérique, caractérisée par des accès d’électro vintage qui semblent sortir de nulle part. L’image qui illustre la pochette de l’album en est d’ailleurs le meilleur témoignage. Un vieux lecteur de cassette récupéré dont ne sait sur quelle brocante. C’est à la fois kitsch et vintage, tout comme le patchwork de photos du booklet.

Un conseil : lorsque vous introduisez le CD dans votre lecteur, zappez rapidement la première plage (« Music should always be played by the hands of the animals »). Son titre est interminable et son écoute plus que dispensable. Vous embraierez ainsi sur l’excellent « Je m’appelle Stéréo ». Un single potentiel ! Enfin presque, puisque Fonda 500 s’est également diverti à brouiller les pistes, en rallongeant le morceau, pour le porter à 6 minutes. Ce titre-phare s’élève en crescendo. Telle une cocotte-minute, elle se met à siffler, puis à imploser (NDR : la boîte à rythmes !), avant d’atterrir en douceur. Et j’épinglerai encore « Electronique Bee 101 », une autre plage qui cogne très sec ainsi que « Meet the bear », une invitation à rencontrer ce plantigrade. Un des membres du groupe prend ainsi un malin plaisir à se déguiser régulièrement en ours, sur scène… Un chouette album que je vous invite à découvrir également.

 

samedi, 02 août 2008 03:00

Lokerse Feesten 2008 : samedi 2 août

« Punk’s not dead » : c’est le titre du premier album d’Exploited, un disque qui avait cartonné en 1981. C’était aussi une façon de balayer, d’un revers de la main, les prétendues critiques annonçant la mort du punk, dès 1978. Force est de constater que le punk est parvenu à traverser les décennies, tel un navire résistant aux plus grandes tempêtes. Et l’affiche de ce samedi soir, réunissant de nombreuses légendes du genre, en est la plus belle illustration.

Les Belges The Kids ouvrent le bal. Sur leur MySpace, ils se targuent d’être ‘The Kids Belgians 1st Punkband’. Ce n’est pas tout à fait faux. Nous arrivons cependant un peu tard pour apprécier l’intégralité de leur set. Les membres fondateurs Ludo Mariman et Luc Van De Poel assurent toujours. Au fil des remaniements de line-up, ils se sont adjoint les services de Franky Saenen, le batteur des Scabs. Autant dire que leur popularité dans le Nord de notre pays n’a pas baissé d’un cran.

La pluie cesse définitivement. Le ciel se dégage et les éclaircies embellissent la scène. Tout juste pour admirer une autre référence intemporelle keupone : les Buzzcocks. Formé à Manchester en 1975, le band avait connu une pause entre 1981 et 1989, une période au cours de laquelle chaque membre avant embrassé des projets en solo. Depuis 1990, la formation a repris son bâton de pèlerin, en concoctant d’ailleurs un cinquième album studio, dès 1996. Pour fêter leurs trente années de carrière, ils ont gravé « 30 » sur Cooking Vinyl, un opus réunissant la quintessence de leur œuvre (NDR : allez jeter un coup d’œil sur la chronique Cd qui lui a été consacrée). Ce soir, leur prestation se met doucement en place et le public tarde à réagir. Mais à coup de tubes qui n’ont pris aucune ride, le feu commence à prendre et la foule à s’embraser. La voix de Pete Shelley est toujours aussi savoureuse. On se met à fredonner en chœur « What do I get ? ho ho ». Et c’est sûr c’est un tout bon ‘best of’ que nous réserve les Mancuniens. Hormis Steve Diggle, les musiciens sont cependant statiques. Faut dire que Steve est un spectacle à lui tout seul. Il s’agite comme un possédé et détruit une partie du matos en fin de parcours.

Changement de style en compagnie des New-York Dolls. Incontestablement les plus anciens, et aussi ceux à qui l’étiquette ‘sex, drugs and rock’n’roll’ colle le mieux à leur peau! Fondé en 1971, ils ont tracé la voie aux Clash, Damned et autres Pistols. Il ne faut pas oublier que Malcolm Mc Laren a été le manger des Dolls avant de devenir celui de la bande à Johnny Rotten. Le boss de leur ancien fan club, Morrissey, les a toujours soutenus et c’est même lui qui les a poussés à se reformer en 2004. Entretemps, les Dolls ont traversé de nombreuses épreuves. Tout d’abord le décès Billy Marciad, suite à l’absorption d’un cocktail d’alcool et de pilules. Celui de Johnny Thunders, ensuite. En 1991. Par overdose. Le bassiste Arthur Kane, enfin. Après une tentative de suicide manquée, il meurt en 2004, des suites d’une leucémie foudroyante. Quant au chanteur, David Johansen le chanteur il est toujours bien ‘alive and kicking’. Et tout particulièrement ce samedi à Lokeren. Mais son visage est marqué par les excès. Il me fait penser à Mick Jagger, voire même à Lou Reed de l’époque des Velvet. Leur punk est cependant bien différent de celui de leurs héritiers de la fin de 70’s. Outre le titre initial, on s’écarte un peu des 2-3 accords et des refrains simplistes qui ont rythmé le set des Buzzcocks. Les Ricains brouillent rapidement les pistes en embrayant, dès le deuxième morceau, par une reprise de Janis Joplin : « Piece of my heart ». S’enchaînent ensuite quelques temps forts comme « No Future », « Too much too soon » et un sublimissime « Trash », interrompu avant de redémarrer de plus belle. Autre fait marquant, le “You Can't Put Your Arms Around a Memory” que Sylvain Sylvain dédie à Thunders.

Les New-York Dolls sont vraiment une légende vivante ; mais peut-on en dire autant des Sex Pistols ? Leur tournée de reformation avait été vivement stigmatisée en 1996 (NDR : ceux qui ont assisté au concert chaotique à Zeebruges s’en souviennent encore). Ce ‘Filthy Lucre Tour’, comme ils s’étaient amusés à l’appeler par provocation, avait été accueilli de manière tout aussi critique par les médias et les spectateurs. Et à l’époque, la foule n’avait pas manqué d’invectiver le groupe sur scène. Mais si ce soir, il y a du peuple (NDR : il ne reste plus beaucoup de place disponible), ce n’est quand même pas sold out ! En outre, l’audience semble plus paisible, aussi. Après un « Pretty vacant » dynamique, le concert va se dérouler en mode pépère. Sans grande surprise. Les tenues de scène loufoques, le jeu de scène clownesque et les singeries répétitives de Johnny Rotten finissent même par lasser. Heureusement l’interprétation puissante d’« Emi » nous rend un peu d’enthousiasme. Le band réclame plus de bruits pour les rappels ; et très réceptif à la sollicitation, le public s’exécute. Il aura ainsi droit à deux ‘encore’ ; donc finalement à un concert d’une bonne heure trente. « Anarchy in the UK » chanté en chœur par toute la foule est plaisant ; et la formation quitte la scène après un long et bienveillant au revoir. Il faut reconnaître que le concert était techniquement au point. Et même de bonne facture. Mais cette touche provoc’ qui avait déclenché différents incidents lors de l’édition 96 du Beach Festival était absente aujourd’hui. Or, finalement elle a quand même manqué cruellement ce soir. Le public était courtois. Johnny Rotten exubérant. Mais il me faisait penser au pensionnaire d’un hôpital psychiatrique ou d’une maison de repos à qui on avait autorisé la sortie… Les Pistols auraient-ils (mal) vieilli ? Ou ont-ils décidé de se remplir le plus facilement leur portefeuille. A moins que ce ne soit leurs bides de plus en plus gras. Tout comme leurs prestations, d’ailleurs…

 

 

dimanche, 20 juillet 2008 03:00

Dour festival 2008 : dimanche 20 juillet

C’est déjà le quatrième et dernier jour du festival. Il doit être 15 heures. Nous croisons autant de personnes qui arrivent que de campeurs pliant bagage. La moyenne d’âge est aussi plus élevée. De nombreux riverains du site ont été invités par le Bourgmestre. Ils en profitent pour faire leur petit tour. Résultat, en ce début d’après-midi, l’ambiance au sein du public est plutôt calme.

Ce calme est toutefois de courte durée. Moins d’une semaine après avoir vécu un séisme de degré trois sur l’échelle de Richter, les terres douroises tremblent à nouveau ; mais sur celle de Lofofora cette fois-ci, une des grosses pointures du hardcore français. Après avoir commis un excellent opus, intitulé  « Dur comme fer », les Parisiens ont un peu tourné en rond. Le public d’ailleurs aussi. Mais à leur manière, puisque les ‘circle pits’ et autres pogos n’ont pas tardé à se déclencher. Pourtant, le set manque de subtilité. Tout comme les commentaires du vocaliste Reuno, par ailleurs. Mais les nombreux fans, dont notre Ponpon, ne leur jettent pourtant pas la pierre.

Au sein de Heavy Trash, Jon Spencer ne fait plus dans le Blues Explosion, mais plutôt dans le rockabilly. Il est secondé par Matt Verta-Ray (du groupe Speedball Baby). Bien que toujours très énergique, la prestation ne parvient pas à capter l’attention de la foule, sans doute fatiguée par quatre jours de réjouissances. Jon a beau être enthousiaste, ses ‘Oh Yeah !’ ne sont guère partagés. Maintenant, il est vrai que leur set était peut-être programmé un peu trop tôt dans l’après-midi…

Efterklang est un ensemble danois. Dans leur langue, ce terme se traduit par résonance ou réminiscence. Sur scène, leur mélange de post-rock, d’électro et de cuivres passe plutôt bien la rampe. Imaginez un peu 7 musiciens en tenue (négligée) de mousquetaires. Le spectacle assez plaisant rappelle quelque part leurs voisins d’I’m from Barcelona. Mais leur univers multi-instrumental est plutôt bordélique. Et seules les oreilles averties parviendront à tenir la distance. En outre, vu la programmation chargée de ce dimanche, on préfère zapper.

Le festival de Dour ne manque jamais d’artistes à découvrir. Tout dépend de sa culture musicale. Lorsqu’un ami ou un journaliste (l’un n’excluant pas toujours l’autre) nous recommande un groupe ou un musicien, notre curiosité nous pousse à s’y intéresser. Et à se rendre jusqu’au podium pour se faire sa propre opinion. C’est le cas de Chrome Hoof et de Why ? Les premiers pratiquent un rock inclassable, dont le style navigue quelque part entre les Bellrays (NDR : aussi déjantée, leur chanteuse est également de couleur noire) et Siouxsie. Le second ne nous botte pas trop. Why ? est un autre bidule à tendance hip-hop. Nos conseillers nous confient cependant que la prestation douroise est loin de celle accordée dans le cadre des dernières Nuits du Bota.

La toute grosse foule se masse sous le Dance Hall. Et même à l’extérieur. Didier Super jubile. Il faut dire que son humour énième degré cadre bien avec le festival. Son rock provoc’ fait toujours autant recette. Il vilipende constamment son public, notamment sur la pédophilie en Belgique ; et ses musiciens font même mine de le quitter, fâchés. Mais ce scénario n’est évidemment qu’une mise en scène bien huilée. Un des deux plus grand succès de foule ce dimanche (Alpha Blondy, programmé plus tard en soirée, sera l’autre), avant la première réjouissance, musicale cette fois-ci, de l’après-midi.

Au début des années 60 Buddy Holy signait « Rave on ». Ce tube a inspiré The Raveonnettes, une formation qui nous replonge dans l’histoire du rock’n roll. Et parfois plusieurs décennies, auparavant. Même si le fil conducteur semble s’attarder vers la fin des 80’s et le début des 90’s ; et nous rappeler en particulier des combos comme Jesus and Mary Chain ou Slowdive. Première surprise, ce n’est pas la délicieuse blonde Sharin Foo qui monte sur les planches. Mais sa sœur Louise. Sharin est enceinte. Les frangines possèdent un physique à nous rendre Foo. Louise ressemble à Kirsten Dunst (n’oubliez pas notre section ‘Live photos’). Elle est membre du collectif Ohmarymary. Plus réservée, sa tonalité vocale est tout aussi sensible ; mais son timbre est parfaitement complémentaire avec celui de Sune Rose Wagner. Les échanges d’harmonies vocales sont d’ailleurs savoureux. Bref, le spectateur ne perd pas au change. On a l’impression de déguster un bon homard arrosé d’un Bordeaux-supérieur. Enfin, un spectacle apprécié de bout en bout, même si les aficionados nous confieront qu’en salle, flanqué de la chanteuse principale, c’est encore mieux.

Autre régal de la soirée : Fujiya & Miyagi. Retenez bien leur nom : Fujiya & Miyagi ! On ne peut pas parler de coup de cœur, car on avait déjà pu assister à leur set accord au Pukkelpop, l’année dernière. Mais d’une confirmation. On est bien en présence d’un des meilleurs groupes découverts lors de ces deux dernières années. Le club circuit Marquee n’est pourtant qu’à moitié rempli, mais tous les spectateurs manifestent de l’enthousiasme, même ceux qui, comme nous, prennent le concert en cours de route. L’ombre de Yo la Tengo plane encore sous ce chapiteau qui les avait accueillis deux ans plus tôt. Surtout lors du final d’une durée, quand même, de plus de 10 minutes. Avant que le public n’applaudisse chaleureusement le départ du trio anglais.

Il est déjà 22h30. La foule est beaucoup plus conséquente. Certains festivaliers se seraient-ils réveillés tardivement ? Ou alors la présence d’Alpha Blondy focaliserait-elle un nombre très élevé de spectateurs. Déjà gâtés les jours précédents, les fans de reggae s’en donnent à cœur joie. De son véritable nom Seydou Koné, Alpha Blondy est en effet une des plus grandes figures du genre africain. Et dire que c’était déjà la troisième fois qu’il faisait honneur à Dour. A 55 ans, il n’a rien perdu de sa verve, arborant même fièrement un tee-shirt ‘sex machine’. Ambassadeur de la paix dans son pays, la Côte d’Ivoire, il se démène sans compter pour conduire son combat. Il est bien soutenu par deux choristes. Les mêmes que celles épaulant son compatriote Tiken Jah Fakoly, me semble-t-il…

La soi-disant ‘tête d’affiche’, pour autant que l’on puisse l’appeler ainsi, était Gogol Bordello. Ce groupe multiculturel résume à lui seul l’atmosphère du festival. Un sacré mélange des genres. Un foutu bordel mais qui a du style et de la pêche. Bref, une recette idéale pour faire la fête. Il ne faut que quelques minutes au leader Eugène Hütz pour électriser les premiers rangs. « Not a crime » sonne le départ d’un cortège incessant de slams et pogos. Pendant « Start wearing purple », la moitié de l’assemblée jumpe. Le final est un peu long. Plus d’un quart d’heure. Un massacre du pourtant sublimissime « When The Trickster Starts A-Poking ». Mais bon, vu l’ambiance, personne ne semble s’en soucier. Bonne nouvelle pour les nombreux aficionados, ils reviennent le 17 décembre 2008 au Splendid de Lille, au terme d’une tournée qui les mènera de Tokyo à Montréal en passant par Moscou. Le tout, en moins d’une semaine. Quelle santé !

Quant à nous, il est temps de penser à la route du retour. Emprunter ces fameuses passerelles casse-gueule à la sortie du site, après cette journée marathon. Heureusement c’est aussi celle de la clôture.

P.S. : Je me permettrai quand même d’ajouter un petit commentaire au sujet de l’ambiance qui a pourri le set des BB Brunes. En toute franchise, je dois avouer ne pas être trop branché par leur univers sonore. Lors de leur prestation, j’ai pris un certain recul. Au propre comme au figuré. Mais quel triste spectacle ! Pas celui accordé par le groupe, qui ma foi lorgne davantage vers le rock qu’un vulgaire ‘boys band’. D’ailleurs, la veille, dans le cadre des Francos de Spa, il avait récolté un franc succès, lors. Mais à Dour, les applaudissements étaient largement dominés par les lazzis ; si bien que la formation a dû se produire dans une cacophonie indescriptible. Aussi, je me demande qui est le plus immature ? Les jeunes ados ou cette frange du public dourois qui, après Patrick Juvet et Diam’s, a jugé bon de balancer une série de projectiles vers la scène. Le problème c’est qu’ils n'ont pratiquement jamais atteint leur cible, mais plutôt les spectateurs des premiers rangs. Dont de nombreux jeunes qui participaient pour la première fois à ce festival. Quel souvenir garderont ces ados de Dour ? Auront-ils envie d'y revenir ? Et que penser de ces médias (y compris le site officiel live.dour) qui se sont contentés de tirer à boulets rouges sur le groupe sans remettre un instant en question l'attitude du public. ‘BB cadum ? Dur dur d'être BB’ titrent-ils ? N'empêche les BB Brunes sont parvenus à tenir tête à leurs détracteurs et ont démontré qu’ils ne manquaient pas d'humour. Tout d’abord en respectant leur timing (NDR : dans ces conditions, difficile d’accorder un quelconque rappel). Ensuite, en leur rétorquant qu’ils étaient incapables de viser correctement. Faut croire que ces ‘hooligans’ qui dansaient la farandole sur des reprises d'Abba, le mercredi soir, jugeaient sans doute leur comportement plus branché... Tout est question de point de vue…

 

 

Pour nos lecteurs qui ont rencontré des problèmes lors de l'achat de billets via Sherpa, voici une dépêche de test-achats intéressante :

Billets de spectacle chez Sherpa

La société Sherpa vend des cartes d'entrée et billets pour des évènements de tous genres. Nous avons reçu bon nombre de plaintes concernant leur refus de remboursement de billets en cas d'annulation de l'événement ou réception tardive des billets envoyés par la poste. Leurs conditions générales de vente prévoyaient en effet qu'ils ne sont pas responsables en cas d'annulation ou modification des dates de l'événement. En outre, il était précisé que l'envoi

de billets se faisait aux risques et périls du consommateur sauf si un supplément était payé pour l'envoi par recommandé. Nous avons déposé plainte auprès de la Direction générale « Contrôle et Médiation » qui a dressé procès-verbal d'avertissement pour infraction à diverses dispositions de la loi sur les pratiques du commerce. Suite à cette intervention, Sherpa a modifié ses conditions générales.

Que faire ?

N'acceptez donc plus le refus de remboursement lorsque l'événement a été annulé ou lorsque les billets ne vous sont pas parvenus en temps utiles. En outre, Sherpa n'a pas le doit de vous réclamer des frais d'envoi en cas de remboursement. En cas de doute, vérifiez les nouvelles conditions contractuelles sur le site http://www.sherpa.be

 
Source : http://www.test-achats.be

 

vendredi, 04 juillet 2008 18:47

Dour 2008 : les Highlights !

Les aficionados commencent déjà à décompter les jours avant de rejoindre la 20ème édition du festival de Dour programmée du 17 au 20 juillet 2008. Les mauvaises langues clament déjà pourtant, haut et fort, que l’affiche n’est pas exceptionnelle ; en outre, elles reprochent aux organisateurs de ne pas avoir accompli de gros efforts pour fêter cet anniversaire.

Quoiqu’il en soit, Musiczine a sélectionné pour vous 4 ‘acts’ incontournables, à vivre chaque jour. Imprimez et conservez précieusement ce document si vous éprouvez des difficultés à opérer vos choix dans votre programmation ou si au beau milieu du jeu de quilles, vous vous entez un peu paumés…

Jeudi 17

Goldfrapp : le charme d’Alison ne laisse personne de marbre. Et la pop de Goldfrapp revisitant allégrement les 70’s ainsi que la new-wave de 80’s, est aussi agréable que planante. A ne pas manquer sous aucun prétexte ; surtout si leur set est de la trempe de leur prestation accordée à Werchter ou à Arras, voici 2 ans.

Austin Lace : cocorico, puisqu’on y retrouve notre rédacteur Enzo aux claviers. Trop confiné dans l’ombre d’autres groupes belges hypes, leur pop certes légère mais très rafraîchissante sera appréciée en cette période estivale…

The Teenagers : leur tube « Scarlett Johansson » passe en boucle sur Pure FM, et leur pop-rock devrait plaire au plus grand nombre.

Tiga : pas vraiment notre tasse de thé, mais les amateurs de Dance floor se régaleront ! D’ailleurs le Dance Hall de Dour devrait entrer en ébullition lors de leur show...

Ellen Allien : les fans ne manqueront certainement pas d’applaudir cette figure allemande incontournable et respectée de l’électro.

Vendredi 18

The Notwist : ceux qui ne les connaissaient pas encore en ont eu plein la vue et les oreilles l’année dernière à Dour. Si à l’origine leur style était plutôt sauvage, au fil du temps, il s’est teinté d’ambient, pour notre plus grand bonheur.

Battles : difficile de coller une étiquette au rock expérimental de ces New-yorkais. Mais c’est sûr ils sont dans le vent, et le feront souffler sur la Red Frequency Stage.

Agnostic Front : les vétérans du Hardcore sont de retour pour la 4ème fois sur la plaine de la Machine à feu ; et c’est sûr, ils vont le mettre (le feu).

H20 : une autre référence hardcore US. Faut dire que Dour a toujours réservé une large parenthèse au genre, et le public a toujours bien suivi. Aussi pourquoi en serait-il autrement cette année ?

Ice cube : du hardcore au rap, il n’y a qu’un pas que les artistes franchiront sur la Last Arena. La grosse artillerie Gangsta sera bien représentée par Wu Tang Clan et Ice Cube. Le Californien est également pressenti pour incarner Barracuda dans la grosse production US « A team », aux côtés de Bruce Willis.

Samedi 19

Meat Puppets : les nostalgiques des 90’s et autres fans de grunge ou noisy se donneront tous rendez-vous sur la Red Frequency à 19 heures.

Wovenhand : faut-il encore présenter la country gothique chère à David Eugène Edwards, figure de proue des ex-16 Horsepower ?

The Incredible Punish Yourself Pictures Show : le show haut en couleurs et mouvements de Punish Yourself colle si bien à leur métal-indus, qu’il parvient chaque fois à déchaîner les passions…

Lagwagon : une des références du punk/rock californien. Pas pour rien qu’ils sont signés sur le label Fat Wreck de NOFX.

Mad Sin : l’équipe de foot allemande a échoué en finale de la coupe d’Europe ; mais pas les Mad Sin. D’ailleurs leur punk ancestral, à peine atténué par les interventions surprenantes d’une contrebasse, est toujours aussi conquérant.

Dimanche 20

Fujiya & Miyagi : voyage intemporel dans le Club-circuit Marquee, après un détour très remarqué par le Pukkelpop, en 2007.

Madrugada : bien que navigant au cœur du marasme blues mélancolique, cette formation norvégienne rehausse souvent ses prestations scéniques d’une énergie hors du commun, à l’instar de Nick Cave ou The National.

Alpha Blondy : les fans de reggae ne sont jamais oubliés à Dour. De quoi apaiser quelques peu les ardeurs après 3 jours de festival…

The Fall : depuis plus de 30 ans, ce groupe gravite autour de la légende vivante Mark E Smith, dont le chanté/parlé si particulier a probablement inspiré notre Arno national.

Gogol Bordello : Madonna les a choisis pour l’accompagner lors du Live Earth à Londres. Et quand on connaît le caractère exigeant de la diva, on ne peut qu’être rassuré sur la qualité de cette formation dont le punk/rock oscille quelque part entre Mano Negra et Goran Bregovic.

Pour rappel, le ‘pass’ de 4 jours coûte 85 Euros, et les tickets sont en vente dans les lieux suivant :

AARSCHOT | MVC | Schaluin 77
ARLON | PARK MUSIC | Rue de la Poste 5
ATH | INTIALES CD | Rue aux Gades 5
BASTOGNE | MAISON DU TOURISME | Place Général MCAuliffe
BREE | MEGADISK | Hoogstraat 46
BRUGGE | HIT SHOP | Maalsesteenweg 138
BRUXELLES | CAROLINE | Passage St Honoré 20
CHARLEROI | MEDIATHEQUE | Palais des Beaux art Av. de l'Europe 1
COURTRAI | BILLBOARD | Steenpoort(Kor) 10
DEINZE | FREEEZ | G.Martensstraat 33 bus 1
DINANT | ZONE BLEUE | Rue grande 86
EUPEN | INFO-TREFF VVK | Aachener straat 53
GILLY | VIDEO PARC | Chaussée de Fleurus 289 A
HASSELT | GIGA-SWING | Kapelstraat 26 (28)
HEUSDEN - ZOLDER | PICKUP | Beringersteenweg 7 a
LA LOUVIERE | LA MEDIATHEQUE | Rue Albert Ier 36
LEUVEN | JJ RECORDS | Parijsstraat 32
LIEGE | CAROLINE | Rue de l'Université 28
LIEGE | Stand Info Billetterie Belle-Ile | Quai des Vennes 1
LOUVAIN-LA-NEUVE | MEDIATHEQUE | Place Galilée 9 A
MAASEIK | MADA MUZIEKSHOP | Bosstraat 71
MALMEDY | PIANO BLANC | Chemin rue 42
MENEN | JEUGDCENTRUM Petrol | Jim Sabbestraat 163A
MONS | LA MEDIATHEQUE
NAMUR | LIDO MUSIQUE | Rue des Croisiers 45
NAMUR | JUKE-BOX | Rue Haute Marcelle 38
OOSTENDE | BILLBOARD | A.Buylstraat 11
OUDENAARDE | FONO HARMONIEK | Tussenbruggen 16
ROESELARE | BILLBOARD | Stationsplein 17
TORHOUT | TOP DISC | Markt 30
TOURNAI | LA MAISON DE LA CULTURE | Bd des frères Rimbaud
TOURNAI | LES BASTIONS : STAND INFO
WAREGEM | LP CENTER | Stationsstraat 136

Pour plus d’infos http://www.doumusicfestival.be

 

mardi, 17 juin 2008 03:00

Le temps payé ne revient plus

Il y a bien une bonne quinzaine d’années que votre serviteur suit à la trace les René Binamé. Faut dire que leurs fameux concerts de Noël (Guy Betes et son orchestre) sont à mettre au rang des meilleurs souvenirs. Et il faut remonter à près de 20 ans, pour retrouver les origines de cette formation responsable d’un punk rock alternatif et révolutionnaire. ‘Distillé très lentement, afin de ne pas perdre en route les arômes les plus fragiles’, comme elle s’amuse à le préciser sur son dernier CD. Son titre ? « Le temps payé ne revient plus ». Et il témoigne déjà à lui seul du caractère toujours engagé de nos camarades. « Tic-tac » et « Quelques mots sur le cirque électoral » revisitent l’incontournable album « 71-86-21-36 », même si quelques choristes (Magali, Rachel et Bini) adoucissent les revendications affirmées des textes. Imprimé sur un tempo réminiscent des Wampas, frères de sang de nos Belges, « Société anonyme » illustre parfaitement le propos. Le thème de l’entreprise revient également en force sur le titre enchaîné (au propre comme au figuré) « Djil Copiche ». Caractérisé par ses guitares cinglantes, la reprise du « Mother’s little helper » épouse un rock plus classique. Quant au morceau final, « Final débondé », il a le titre qu’il mérite.

Si le CD est distribué via Bang, il est –suivant leurs principes d’auto-distribution– disponible sur leur site http://www.aredje.net. Vous ne serez pas particulièrement surpris par le genre traditionnel chez les René Binamé, mais sûrement pas déçus non plus. Les Binamé n’ont-ils pas chanté ‘Non, non rien n’a changé, tout a évolué’ ?

 

‘La pluie qui tombe m’effraye un peu’ chante Daniel Darc. Il est 22h30. Faut dire que les spectateurs qui se sont déplacés pour assister au festival, ce soir, ont dû s’armer de courage (et d’un parapluie qu’il valait mieux tenir à deux mains) pour affronter les orages et pluies diluviennes, qui se sont abattues sur la commune de Saint-Josse, à partir de 19h30. Des conditions météorologiques qui pourraient bien se reproduire lors des prochains festivals d’été, si le climat continue à flirter avec des températures aussi élevées. Et ce n’est pas une bonne nouvelle pour les organisateurs, qui risquent de devoir alors faire face à d’autres problèmes bien plus conséquents. Mais inutile d’anticiper, chaque chose en son temps… 

C’est donc trempés jusqu’aux os que la plupart des spectateurs sont arrivés au Bota sur le coup de 20h. Parfois même simplement après avoir traversé le parc. Il est alors 20 heures. L’œil furtif, j’observe d’un air amusé le comportement des individus. De jolies jeunes filles moulées dans leur t-shirt (mouillé) côtoient des cadres à peine sortis de leurs bureaux et quelques punks errants. Un public aussi hétéroclite que l’expo proposée au Witloof Bar.

En déambulant dans les couloirs, on croise Brisa Roché et Daniel Darc. La première conjugue beauté et élégance. Par contre, on ne peut pas en dire autant de l’ex-leader de Taxi Gril. Trapu, presque bossu, son corps et son visage sont profondément marqués par les excès commis au cours de sa jeunesse. Et pourtant, Daniel Darc passerait incognito parmi les musiciens de rue et les mendiants du quartier. Mais respect pour ces artistes. Y compris Daniel Darc. Car se soir, il va nous accorder un show de toute bonne facture. Car comme chez tous les écorchés vifs, on ne sait jamais à quoi s’attendre. Lors de son dernier passage à Dour, son concert était pathétique ; alors que quelques jours plus tard il livrait un set d’exception aux Francos de Spa.

Mais ce soir, c’est le bon soir. Sur le coup de 22 heures, il monte sur les planches, empoigne le micro d’une main ferme et donne immédiatement le ton : le spectacle sera rock’n’roll. Il enchaîne les différents titres de son dernier opus « Amours suprêmes », mais en adoptant un tempo nettement plus enlevé que sur disque. Juste avant, mais aussi après « Les remords », Darc échange quelques mots avec une jeune groupie perdue au milieu de l’auditoire. Une réaction qui démontre l’état de forme de notre homme. Le set monte en puissance et atteint un des premiers sommets lors de l’interprétation du single « J’irai au paradis ». Puis par « Je me souviens, je me rappelle ». On lui pardonnera cependant, des improvisations souvent foireuses. Tout comme ses errements dans ses textes. Il s’en excuse d’ailleurs, spontanément. Des carences largement compensées par un backing group particulièrement solide et talentueux. Darc a quand même le bon goût de le remercier, juste avant d’attaquer « L.U.V.», morceau au cours duquel le guitariste se substitue à Alain Bashung pour partager le duo. Manifestement, du Daniel Darc de cette trempe, on en veut bien encore…

Un peu plus tôt en soirée, Brisa Roché avait précédé le Parisien sur le même podium. Les médias comparent souvent la Franco-américaine à Björk. Si c’est pour le physique, elle mérite mieux. Quant à la voix, elle possède sans doute les inflexions de l’Islandaise, mais pas le timbre. Habillée d’une longue robe colorée, la diva campe un jeu de scène qui colle bien avec celui de ses musiciens, tout de blanc vêtus. (NDR : Richard, le bassiste, me fait penser à Stefan Oldsdal, le bassiste de Placebo). Malheureusement, le chapiteau n’est qu’à moitié rempli et le public n’applaudit guère. Ou à peine. Même lorsque la belle fait son entrée. Et pas davantage à l’issue de ses premières chansons. Il faut avouer que son style, oscillant du jazz au gospel, joue constamment sur les atmosphères. Et cette approche musicale plutôt déconcertante est assez difficile à apprécier d’entrée de jeu. Pourtant, malgré l’ambiance presque glaciale et le manque de réaction manifestée par le public, le collectif ne se décourage pas pour autant et ne se départit jamais de son sourire. Et finalement leurs efforts seront récompensés ; puisque après avoir invité les spectateurs à siffloter son tube « Whistle », Brisa hérite d’un tout autre accueil. Bien plus convivial. Soudainement, l’ambiance monte d’un cran et la bonne humeur devient communicative. Les applaudissements concurrencent même la pluie, qui n’a pas cessé de tomber à l’extérieur. On a même droit à un fin de parcours nettement plus rock’n’roll. Le band précise d’ailleurs que le temps imparti sur scène lui est compté. Et dès lors qu’il préfère raccourcir la setlist, tout en la rythmant. Une initiative très appréciable, dans le contexte d’un festival.

Après avoir assisté aux bonnes prestations de ces deux artistes, nous sommes repassés prendre un denier verre au bar du Bota. Tranquilos ! En plaignant les spectateurs entassés comme dans une  boîte à sardines au sein de la Rotonde pour applaudir le set de Girls in Hawaii, sold out depuis des lustres. Et on n’avait même pas envie d’être à leur place, tant nous avions pris notre pied lors de la prestation de ces artistes français, ce soir…

Daniel Darc + Brisa Roché

Organisation Botanique

 

mardi, 15 avril 2008 22:34

Haarp (cd + dvd live)

Le moins que l’on puisse écrire, c’est que la sortie de ce double Cd/Dvd s’adresse avant tout aux fans de Muse. Bien sûr, les mauvaises langues vont se délier et reprocher au trio de tirer un peu trop sur la corde. Et pour cause. Après 3 Dvd ‘live’ (dont « Hullabaloo » et « Absolution tour ») et 4 albums studio, on peut dire que le band cultive le sens du marketing ! Au niveau promotion, rien n’a été laissé au hasard, non plus : medias, projections en avant-première dans les cinémas de métropoles, etc. Néanmoins, ne gâchons pas notre plaisir. A l’écoute et la visualisation de ce show titanesque, planté au sein d’un stade qui ne l’est pas moins, on a de quoi être impressionné. Les aficionados la première heure risquent même d’être étonnés du parcours opéré par Muse en une dizaine d’années, devenant par la force des choses (ou cette force obscure du marketing dont on vous parle ci-dessus), l’un des grands groupes pop/rock incontournables, au même titre que Placebo et autre Radiohead.

Hormis la galerie photo très moyenne, le Dvd ne recèle pas de bonus. Pas question d’interview ou de reportage no plus. Uniquement le concert. Mais bon, en 1 heure 40 pour 20 titres, il n’y a pas de quoi faire la fine bouche. 

Le CD est plus… compact. Il est découpé en 14 titres. Justifiée sur le Dvd (NDR : à cause de l’entrée en scène toute en couleurs), l’intro traîne en longueur et finit par devenir pénible à supporter. Heureusement, “Knights of Cydonia”, “Hysteria” et “Supermassive black hole” embraient pour le plus grand plaisir de nos oreilles. La déferlante de tubes épingle entre autres “Starlight” et “Time is running out ». Et lors du final, “Take a bow” provoque une véritable onde épileptique. Matthew James Bellamy semble au sommet de sa forme. Souvent comparée à celle de Thom Yorke, sa voix haut-perchée est en démonstration. Pourtant, lors de cet exercice de style, elle peut devenir irritante. Il y manque cependant quelques plages pourtant incontournables. Pas de “Bliss” ni de “Citizen Erased”, pourtant bien disponibles sur Youtube lors des mêmes concerts accordés au stade de Wembley le 16 et 17 juin 2007. Quant à “Feeling Good”, il figure bien sur Dvd, mais pas sur le cd.

Comme je le précisais, ce Dvd devrait combler les inconditionnels. Mais également le grand public, qui dispose ici bonne opportunité de (re-)découvrir ce groupe. A l’instar d’« Absolution », ce Cd/Dvd constitue d’ailleurs une excellente entrée en matière pour pénétrer l’univers de Muse. Et pour que votre info soit complète, sachez que le titre de cet opus live fait référence aux pièces principales du décor de la tournée : d’immenses soucoupes relevant d’un programme d’études scientifique américain, baptisé Haarp.

 

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