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Brazen tient la distance…

Après près de dix-huit ans de silence trompeur, Brazen (Genève), revient avec « Distance », une épopée indie-rock ambitieuse où s’entrelacent modulations mélancoliques et harmonies vocales sur un tapis instrumental planant. Les huit titres qui composent…

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Sebastien Leclercq

Sebastien Leclercq

vendredi, 06 juillet 2018 03:00

Open’er 2018 : vendredi 6 juillet

Ce vendredi la Belgique a rendez-vous avec l’histoire. Et pour cause, dans le cadre de la coupe du monde de football, ses Diables Rouges affrontent le Brésil, en quart de finale. Et il faut à la fois féliciter et remercier les organisateurs, qui malgré l’élimination prématurée de ses Aigles Blancs, ont quand même déployé un écran géant sur le site. Ce qui va nous permettre de commencer la journée par la rencontre Uruguay-France tant sur le plan football que musical (NDR : la rime est approximative).

Les Français et Belges qui se sont déplacés à l’Open’er, lors de cette édition, sont plus visibles, aujourd’hui. Et pour cause, ils portent les couleurs ou la vareuse de leur équipe nationale. Ce nombre semble en augmentation constante, même si on est encore loin de la fréquentation francophone au Sziget ou Balaton Sound, par exemple. Il existe encore une grande marge de progression, mais pour amplifier le phénomène, il faudrait cependant que davantage de médias étrangers s’y intéressent… 

Votre serviteur débarque à la fin du set de Kali Uchis. Dans un style r’n’b, la belle Américo-colombienne se dandine à la manière d’une Béyoncé ou de sa petite sœur Solange. Agée de 24 printemps, elle est plutôt jolie. Et sa voix est aussi lascive que son physique. Sans être un aficionado du genre, sa musique reste agréable à écouter (NDR : qui a dit à regarder ?) Son spectacle me fait penser à celui de  M.I.A., accordé un an plus tôt, mais s’y on y ajoute des touches ethniques ou world, si vous préférez, et un zeste de rock…

Il est 18h, la France s’est imposée face à l’Uruguay. L’euphorie des Bleus est palpable sur la plaine, face à l’écran vidéo. Mais aussi sous la Tent stage où se produit La Femme. La formation était sans doute informée du score, car elle s’est livrée à fond, sur les planches. Le décor est sombre. Les six musicos sont vêtus de perruques et fringues kitsch. Les singles déferlent tels des tirs au but convertis à chaque reprise. A l’instar de « Sur la planche », « Où va le monde » ou du final explosif « Anti-taxi ». Sacha n’hésite pas à opérer des incursions dans le public et à y jumper même. Les pogos se déclenchent (NDR : assez rares dans ce festival vu que la foule se masse toujours aux premiers rangs). Bref le temps d’un concert on se remet à fredonner dans sa langue maternelle (NDR : le refrain ‘prends le bus, prends le bus’) et à se sentir un peu chez soi. Et après avoir accordé un concert en demi-teinte, lors du Brussels Summer Festival, en août 2017, les Basques (la plupart sont originaire de Biarritz) ont cette fois-ci brûlé les planches et (re-)fait honneur à sa réputation de groupe tendance (NDR : bien que très décalé par moment).

Retour sur la Main stage pour une (soi-disant) valeur montante du rock : Kaleo. Soutenue par une certaine presse suite à sa nomination comme ‘Best Rock Performance’, lors de l’édition 2017 des Grammy Awards, cette formation islandaise rencontre un certain succès, au sein de son pays natal, depuis quelques années. Elle a d’ailleurs participé à l’‘Iceland Airwaves’ de Reykjavik. Mais depuis, elle a décidé d’émigrer à Austin, au Texas. Et c’est là que sa carrière a véritablement commencé à décoller. Si les riffs sont bien rock, la musique est surtout influencée par le folk et le blues yankee. Malheureusement cette expression sonore n’atteint jamais l’intensité de celle dispensée par Jack White, pour finalement s’enfoncer dans un style stéréotypé à la Kings of Leon. A l’instar du set proposé ce soir. On verra maintenant si le band choisit le succès mainstream comme le prétendent les bookmakers musicaux ou décide d’en revenir à ses racines…

Et puis… et puis, il est déjà 20h, place aux… Diables Rouges et à leur exploit face au Brésil. Une bonne vingtaine de Belges (dont votre serviteur) ont la liberté de bondir de joie. On est certes loin de la vidéo impressionnante de la foule en liesse, immortalisée à Werchter, au même moment, mais on est ravi d’avoir pu vivre ce match depuis le site du festival.

De quoi enfiler quelques bières avant de se diriger, tout feu tout flamme, vers la Main stage où est programmé Gorillaz. Autant Kaleo ne nous a pas vraiment convaincu, autant la bande à Damon Albarn va confirmer toutes les attentes placées en elle. Malgré son statut d’irrésistible showman, Damon semble cerné et sa voix un peu fatiguée. (NDR : peut-être que ce grand fan de football arrose-t-il un peu trop chaque victoire de l’Angleterre ?) Quoi qu’il en soit, il bénéficie du concours de six choristes, installées sur une estrade, à l’arrière gauche (NDR : rien à voir avec le football !) Et elles sont infatigables. Visuel, le spectacle nous réserve, bien évidemment, des projections vidéo semblables aux clips qui mettent en exergue des montages entre personnages d’animation et réels, comme dans le cartoon, ‘Roger Rabbit.’ Un show qui ne rencontre pas vraiment de temps mort. Un peu comme si un juke-box alimentait en continu ses singles, dont « Humility », « On melancholy Hill », « Feel Good Inc. », « Kids with guns » ainsi qu’en final, « Clint Eastwood ». Au cours du show, de multiples guests font leur apparition. A l’instar de la rappeuse anglaise Little Simz, du chanteur de jazz et gospel Peven Everett ou encore de Romye Robinson (aka The Phacyde). Tous viennent délivrer des assists à un Damon Albarn qui peine un peu à conclure. Mais quoiqu’il en soit, Gorillaz remplit son rôle de tête d’affiche ce soir, même si son centre-avant cherchait son second souffle…

(Organisation : Open’er)

 

jeudi, 05 juillet 2018 03:00

Open’er 2018 : jeudi 5 juillet

Journée historique pour le festival polonais ! Il est sold out pour la première fois depuis sa création. La présence de Depeche Mode à l’affiche (NDR : le groupe qui a rameuté le plus grand nombre de spectateurs en un an durant sa tournée) n’y est pas étrangère. C’est également la première fois que l’on croise des fans recherchant désespérément un ticket d’entrée. Et vu le contexte, également des spéculateurs patibulaires et sans scrupules qui achètent pour revendre aussitôt les sésames tant convoités…

En début de soirée, assure le spectacle seule, sur la grande scène. Elle n’est accompagnée que de trois musiciens : un batteur, un guitariste ainsi qu’un préposé aux claviers, bidouillages et samplings. Dès lors, vu le grand espace dont elle dispose sur l’estrade, elle doit bondir d’un côté à l’autre du podium pour le combler. Et à l’instar de Nick Cave la veille, Karen Marie Aagaard Ørsted Andersen (NDR : c’est son vrai nom) n’hésite pas à opérer de nombreuses incursions au sein de l’auditoire. Heureusement que sa tenue est sportive, car elle accumule les kilomètres tout au long de son set. Cependant, autant votre serviteur l’avait louangée, lorsqu’il l’avait découverte, sur une petite scène, autant il est devenu perplexe en assistant à ce show mainstream qui dérape parfois dans la lounge. Il faudra d’ailleurs attendre « Drums » et « Lean on » pour retrouver des beats davantage rythmés voire tribaux…

Grand merci à un ami journaliste qui avait souligné la bonne prestation de David Byrne, accordée dans le cadre du Primavera de Barcelone, en mai dernier. Sans son avis, j’aurais zappé la prestation de l’Ecossais, le considérant comme un ‘has been’. Direction donc la Tent stage... pour effectivement se prendre LA claque de la soirée. Le leader du défunt Talking Heads va livrer un show de toute beauté. L’entrée en matière est plutôt théâtrale. Il est assis derrière une table et tel un scientifique, tient la réplique d’un cerveau entre les mains. Il a enfilé un costume chic de couleur grise, qui colle parfaitement à sa chevelure cendrée. Débarquent ensuite ses neuf (!) musiciens et choristes, habillés dans le même style. Ils se répartissent aux quatre coins du podium. Le décor est sobre mais judicieux. Les différentes lumières projetées sur les murs latéraux permettent de subtils changements d’atmosphère.  Aucun musicien ne reste statique ; même le percussionniste trimballe son matos. Les artistes osent des chorégraphies amusantes, dignes d’une comédie musicale. Et malgré ses 66 balais, le leader est tout aussi mobile, empoignant, suivant les morceaux, sa guitare. Sa voix n’a pas pris une ride… comme les mythiques Peter Gabriel ou Robert Plant (NDR : n’ayons pas peur des superlatifs à la Marc Ysaye). En outre, sa communication est aussi classieuse qu’habile. Ce qui nous change des ‘you are amazing’ ou ‘we are very happy to be here’ formatés, dont les artistes américains sont friands. Et l’ovation récoltée auprès de l’auditoire en fin de spectacle est largement méritée.

Cap ensuite vers l’Alter stage pour la prestation de Yonaka. Faut dire que l’article élogieux consacré à ce band avait de quoi convaincre les plus sceptiques. Ce billet s’était même autorisé un ‘one of the UK’s most unique bands, during their ferocious live shows’ (sic !) Le combo est déjà programmé lors de la plupart des grands festivals. Pourtant, il n’a encore sorti que deux 7inches et un Ep. Sous sa longue crinière blonde, la vocaliste affiche un look de female metal singer. Et puis elle est capable de monter dans les aigus comme Sharon den Adel (Within Temptation). Mais à l’image du crowdsurfing entrepris par le gratteur, le style musical du band est encore trop vague. Il est fondamentalement rock, mais, comme en fin de parcours, s’autorise des incursions dans le hip hop. Manifestement, il y de la fougue et de la jeunesse chez ce combo, mais il faudra suivre son évolution avant de se prononcer définitivement sur son potentiel…

S’il existe un groupe qu’il ne faut plus encenser, c’est bien Depeche Mode. C’est le band qui a enregistré le plus grand nombre d’entrées sur sa tournée. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : fin mai 2018, on avait enregistré pas moins de 2,3 millions de spectateurs pour assister à son ‘Global Spirit Tour’. Il est aussi frappant d’observer l’attitude des hordes de fans sur le site du festival. Et même en dehors : ils n’hésitent pas à faire la file devant l’hôtel où le groupe réside à Sopot. Ce soir le show revêt une version plus light que celle en salle (comme lors des deux dates accordées au Sportpaleis d’Anvers). Exit la passerelle vers la fosse, le grand décor cubique et lumineux sur lequel Dave entre en scène ou encore les canons à confettis. Qu’importe, leur unique présence ce soir, bien que limitée à 1 heure 30 minutes montre en main, semble raviver la ferveur sur la plaine. Dès l’intro vintage du « Revolution » des Beatles (NDR : tiens encore une reprise des Fab Four, après celle de Noël Gallagher, la veille), les cris s’élèvent au cœur de la fosse. A l’instar des autres grands festivals pour lesquels le band de Basildon est programmé, la set list est, sans surprise, quasi-respectée chaque soir, dans le même ordre. De « Going Backwards » en ouverture à « Personal Jesus », en passant par un interlude « Somebody » que Martin se réserve au micro, au sein d’un décor intimiste (NDR : enfin si on ne tient pas compte des GSM allumés ou des cameramen amateurs, dont les lumières scintillent aux premiers rangs). Juste avant le rappel, « Never let me down again » permet aux aficionados de balancer les bras de gauche à droite et inversement, sur un rythme signifié par Dave, tel un GO du Club Med. Et aucune touche inédite lors de l’encore, puisque les trois morceaux « Walking in My Shoes », « Enjoy the Silence » et « Just Can't Get Enough », seront interprétés sans la moindre surprise tout en respectant le timing...

En toute fin de soirée, votre serviteur fait un petit détour via l’after party organisée dans un club de Gdynia, juste à côté du site du festival. Véritable institution en Pologne, ce type de soirée y est organisée régulièrement tout au long de l’année par et pour les fans de Depeche Mode. On peut même y croiser des sosies de Dave Gahan, singeant sa manière de chanter sur un podium. Mais passé ce rapide coup d’œil, votre serviteur décide de rejoindre sagement ses pénates pour conserver suffisamment de ressources les deux jours suivants…

(Organisation : Open’er)

 

mercredi, 04 juillet 2018 03:00

Open’er 2018 : mercredi 4 juillet

A l’instar des 12 années précédentes, l’Open’er se déroule à Gdynia, au Nord de la Pologne, en bordure de mer Baltique, sur le site (gigantesque) de l’aérodrome Kosakowo, où les avions se posent facilement, même lorsque le festival est sold out comme ce sera déjà le cas ce jeudi.

Le début de soirée commence en mode mineur par Noël Gallagher, flanqué de ses Flying Birds. Chaussé de lunettes fumées, le leader est aujourd’hui bien grisonnant. Seule sa guitare est rutilante, sous les rayons –généreux, eux– du soleil. L’attitude du Mancunien n’a toujours pas changée, non plus. Tel un shoegazer, il regarde soit ses chaussures ou l’horizon lointain. Il ne communique que peu ou pas avec le public, mais râle régulièrement sur son ingé son. Heureusement, sa charmante claviériste/choriste apporte un dose de bonne humeur à un show, dont le début est plutôt soporifique. Il faut attendre la deuxième partie du spectacle et les titres d’Oasis, « Half the world away » et « Wonderwall », avant que la foule ne commence à s’enthousiasmer. Pourtant, si les versions sont correctes, elles ne sont pas pour autant transcendantes. Mais c’est la deuxième choriste (black) qui va apporter un vent de fraîcheur, en imposant son chant, tout en souriant et en se déhanchant (NDR : aux antipodes de Noël !) tout au long d’« Aka what a life ! » A partir du plus allègre « The right stuff  », la prestation monte cependant en crescendo et atteint son apogée sur l’incontournable « Don’t look back in anger », que la foule reprend en chœur. Faut dire que le public est constitué de fans, donc conquis d’avance. ‘We have just time for another song’ s’exclame le leader qui nous réserve alors une version surprenante du « All you need is love » des Beatles. Et il faut le reconnaître, la voix de Noël (r)assure. Anecdote, lors de son set, d’un ton ironique, Nick Cave va nous raconter avoir croisé John Lennon, en backstage…

On en arrive justement à Nick Cave. Il faut se déplacer dans un festival de grande envergure ou une salle à capacité conséquente (NDR : le Sportpaleis d’Anvers, par exemple), pour assister à un de ses concerts. Et sa présence à l’Open’er est une des raisons de mon déplacement en terre polonaise. Les musicos débarquent sur les planches, vêtus de costumes sombres mais élégants. Quel contraste avec le look du band précédent ! Et puis, ils affichent une telle énergie couplée à une bonne humeur non feinte. Au bout d’une trentaine de seconde, suivant sa bonne habitude, Nick rejoint ses aficionados agglutinés aux premiers rangs. Il quitte ainsi l’estrade en s’appuyant sur les barrières le séparant de la foule. Ce n’est qu’en milieu de parcours qu’il revient –un moment– sur le podium en plaisantant : ‘It’s really fucking hot here, I go back on stage’. Et il est vrai que le soleil cogne encore dur jusque son coucher. Mais pas question de se plaindre, car les derniers rayons illuminent alors la Main stage, et la vision est de toute beauté. Cave a de l’énergie à revendre. Il flanque un bon coup de pied dans son chevalet, faisant valser au loin les feuilles sur lesquelles figurent les lyrics. La set list regorge de bonnes surprises et ne recèle que très peu de morceaux issu de son dernier opus (NDR : en ouverture, quand même !), « Skeleton tree », paru en 2016. Elle privilégie les compos les plus notoires, un peu comme un forme de ‘best of’. Nick rejoint Warren Ellis au piano pour une version remarquable de « Do you love me ? » Warren est toujours aussi dynamique, troquant aisément ses ivoires contre un violon ou une guitare. Pendant « From her to eternity » le natif de Warracknabeal (NDR : c’est en Australie) invite une jeune Polonaise à exécuter un pas de danse en sa compagnie. Et elle est particulièrement émue. Le répertoire nous réserve cependant quelques titres plus paisibles, mais empreints d’une intense émotion, à l’instar d’« Into my arms », un morceau exécuté au piano. Ou encore de « The weeping song », moment au cours duquel on oublie presque l’absence du charismatique Blixa Bargeld. Finalement, le set de Nick Cave constitue déjà un des top acts de ce festival, voire de l’année, tout simplement.

Mais un festival c’est aussi l’occasion de faire des découvertes, notamment d’artistes locaux. Sur la Firestone stage, située à proximité de la scène principale, se produit le trio féminin Gang Sródmiescie. Un combo polonais qui pratique une musique agrégeant folk oriental et post punk réminiscent de Yeah Yeah Yeahs. Et totalement déjanté, son set déborde de vitalité. Les filles vident littéralement leurs tripes. Et franchement, elles ont suffisamment de potentiel pour dépasser les frontières de leur pays…

Hasard et coïncidence, comme lors de l’édition 2013, Nick Cave et Arctic Monkeys partagent l’affiche d’une même soirée. Mais la prestation du groupe insulaire devrait être très différente. Parce que son dernier elpee, « Tranquility base hotel & Casino », quoique agréable à l’écoute, est bien plus serein que les précédents, s’éveillant même au jazz. De quoi craindre une transposition ‘live’ terne. Le set s’ouvre d’ailleurs par le tendre « Four out of five ». Cependant, seul le titre maître et « Star treatment » (NDR : lors du rappel), morceau qui ouvre cet LP, seront interprétés. Alex Turner et ses comparses sont sapés et coiffés comme des dandys. Ils affichent, en outre, un flegme bien britannique. La formation va puiser dans l’ensemble de son répertoire et nous réserver notamment « Brainstorm », un titre qui remonte à 2007. Mais également des tubes aussi impétueux que « I Bet You Look Good on the Dancefloor » (juste avant le rappel) ou « Are you mine ? », lors du final. Bref un set tout à fait plaisant, mais qu’on pourrait tout aussi bien écouter dans son salon, assis dans un fauteuil bien moelleux…

Il est déjà minuit, et ChVrches doit encore se produire. Mais à 1h45 du mat’ ! Pourtant, il s’agit d’un trio que votre serviteur apprécie. Mais après s’être levé à 6 heures, ce matin, il est préférable de rejoindre ses pénates, car il y a encore de la marche et un long trajet en transport en commun, avant d’entamer une nuit réparatrice…

(Organisation : Open’er)

 

vendredi, 08 juin 2018 03:00

Le côté face de P.I.L.

Malgré un prix d’entée raisonnable (29€), l’Ancienne Belgique est loin d’être comble ce soir. Elle a d’ailleurs été configurée en Box/Ballroom. Pourtant P.I.L. est un rares groupes-phare qui soit parvenu à naviguer entre punk (NDR : logique, puisque Johnny Rotten est dans la place), post-punk (la ligne de basse tracée par Jah Wobble n’a pas totalement disparue, même s’il ne figure plus dans le line up) et disco (pour l’aspect dansant). 

Un bref historique, d’abord ! Après avoir sévi chez les Sex Pistols, comme chanteur, le turbulent John Lydon, surnommé ‘Rotten’, fonde P.I.L., en 1978. Ou si vous préférez Public Image Limited. Les débuts sont prolifiques, puisque la formation publie trois albums en quatre ans, soit l’année de sa fondation, « First Issue », « Metal Box » (NDR : considéré comme le meilleur par la critique, il constitue une référence pour tout bassiste, à cause de cette ligne dub reggae), en 1979, et « Flowers of romance », en 1981. Mais en 1984, juste avant d’enregistrer « This Is What You Want... This Is What You Get », Jah Wobble est remplacé par Keith Levene. Ce dernier n’y fera d’ailleurs pas long feu. Entre 86 et 92, le combo grave encore quatre opus d’honnête facture, sans plus. D’ailleurs, il va prendre une longue pause entre 1992 à 2009. Une période au cours de laquelle, Lydon va amorcer une brève carrière solo, avant de reformer les Pistols, pour sans doute renflouer sa situation financière. Puis, P.I.L. se reforme et part en tournée, se produisant notamment, en Belgique, dans le cadre du Rock Zottegem en 2010 et, déjà, à l’AB, en 2011.

Le décor est sobre. En fond de podium, une toile représentant un mur de briques, sur lequel figure le logo de la formation, est tendue. « Warrior » est un titre destiné à faire danser l’auditoire ; mais il reste impassible. John éprouve des difficultés à trouver sa voix (NDR : voie ?). En outre, il semble avoir perdu une partie de sa mémoire, puisqu’il doit s’aider de copions, disposés sur un chevalet, pour restituer les paroles de ses chansons. Il les quittera d’ailleurs, rarement des yeux. Vêtu d’une chemise à carreaux et chaussé de lunettes, on dirait qu’il sort de l’hospice. Le début de set est manifestement laborieux. Avant d’attaquer le quatrième morceau, « The one », John empoigne une grande bouteille de bourbon, boit au goulot, et recrache une partie du liquide. Le show démarrerait-il enfin ? « Death disco » semble confirmer cette impression. Une version ‘extended’ au cours de laquelle, la ligne de basse, le drumming tribal, les riffs de gratte saccadés et la voix spasmodique de Lydon font bon ménage au sein d’un climat carrément disco…

Evidemment, c’est lors du méga tube « This is not a love song » que le public sera le plus réactif. D’ailleurs, de timides pogos (NDR : les spectateurs ne sont plus tout jeunes, non plus) se déclenchent. Et tout au long de « Rise ». Ce qui provoque l’intervention d’un garde du corps particulier du band qui doit calmer un gars un peu trop agité, dans la fosse. Dommage d’ailleurs qu’il faille attendre ces tubes pour que celle-ci décide enfin de se remuer.  

Le groupe va quand même accorder un bref rappel, en délivrant l’inévitable « Public Image Limited », et pour clore la prestation, « Open up/shoom », dont les lyrics se bornent à une succession d’injures, rappelant un certain passé punk (NDR : ou la hype plus contemporaine des Sleaford Mods). A la demande de Johnny, la foule est invitée à scander en chœur, des ‘fuck off’. Au bout d’une heure trente, après la présentation des musicos, le spectacle s’achève…

Si la discographie de P.I.L. est toujours aussi incontournable, FACE au public, il fait vraiment pâle figure…

Set list : Warrior, Memories, The Body, The One, Corporate, The Room I Am In, Death Disco, Cruel, I’m Not Satisfied, Flowers of Romance, Fishing, This Is Not a Love Song,Rise

Rappel : Public Image, Open Up, Shoom

Pour les photos, c’est ici

(Org: Greenhouse Talent) 

 

 

 

dimanche, 10 décembre 2017 02:00

Thanks for braving the storm !

‘Thanks for braving the storm !’ ce sont les mots de remerciement adressés au public par Dan Bejar (alias Destroyer) pour clôturer son set. Il est vrai qu’il fallait s’armer de patience et de courage pour rejoindre la capitale quelques heures plus tôt. Tempête de neige et routes glissantes étaient au rendez-vous. Ce n’est d’ailleurs qu’au pied levé que votre serviteur remplace son confrère Adrien, forfait de dernière minute. Mais surprise à l’arrivée, bien que pas sold-out, la Rotonde est pleine à craquer, ce soir…

Nicholas Krgovich se charge d’ouvrir la soirée. Ce songwriter et multi-instrumentiste canadien est surtout connu pour avoir milité au sein de différentes formations. Il n’a entamé sa carrière solo que depuis quelques années. Ce soir, il berce l’assemblée de ses ballades folk réconfortantes. D’ailleurs la plupart des spectateurs restent assis. Seul au clavier et assez laconique durant une grande partie du set, le Canadien va se lâcher tout à la fin. Il nous parle longuement de son périple qui se termine ce soir et de la météo belge. Ou encore de sa crainte de reprendre l’avion par ce temps agité. Il invite ensuite plusieurs musiciens de Destroyer (le batteur, bassiste et saxophoniste) à le rejoindre sur les planches. Grand fan de Sade, il clôture le show par « Somebody broke my heart » (NDR : une histoire, inspirée de son histoire vécue, selon ses propos). 

Il est facile de voir que cette date est la dernière d’une longue tournée européenne. En effet Dan Bejar (alias Destroyer) arrive en titubant sur le podium. Visiblement éméché, il n’a pas moins de trois verres à la main (un de bière nationale, un de vin et un autre d’alcool). Il s’appuie tout au long du concert sur son pied de micro. Cheveux hirsutes, pantoufles aux pieds et chemise débraillée, il ressemble à un type, tout juste réveillé au lendemain d’une bonne cuite. Mais sa voix balaie rapidement la Rotonde, et nos doutes sur sa prestation vont vite s’envoler. La set list fait une part belle au dernier album « Ken » (NDR : ce qui tombe bien car il figure dans le Top 20 consacré à l’année 2017, de votre serviteur).

« Sky’s grey » ouvre le bal. Les compos oscillent entre titres introspectifs un peu sombres, et morceaux caractérisés par des envolées de guitares et cuivres. Un peu plus tard, « Tinseltown Swimming in Blood », au cours duquel les notes de basses sont bien accentuées, se révèle davantage post punk. L’ombre Mark Sandman (Morphine) plane aussi au-dessus de certaines compos. Sur « Chinatown », le saxophoniste passe allégrement de son instrument à une boîte de bidouillages sonores. Alors que « Cover from the sun » monte en crescendo, les vocalises semblent calquées sur celles de Brett Anderson (Suede). Bref, Destroyer est bien plus qu’une parenthèse dans la longue vie artistique du Canadien qui participe également aux aventures de  New Pornographers et Swan Lake. Et il le prouve une dernière fois lors du rappel en s’autorisant un « Bay of pigs » développé, au cours duquel le trompettiste et le saxophoniste vont se révéler particulièrement affûtés.

(Organisation : Botanique)

L’ouverture de la grande scène, à la Place des Palais, permet au BSF de prendre une toute autre dimension. Il s’agit déjà de la 7ème journée. Mais en ce samedi 12 août, il fait froid. Et il pleut. De quoi doucher l’enthousiasme des festivaliers. Car l’endroit n’est rempli qu’à moitié, alors que les années précédentes, il était carrément blindé de chez blindé. Pourtant, ce soir l’affiche est alléchante…

Rinôcérôse ouvre le bal et va nous réserver un retour gagnant. ‘Il y a plus de 7 ans qu’on ne s’était plus produit’, confie Jean-Philippe Freu, à l’auditoire, en début de set. Le combo montpelliérain (NDR : l’accent des musicos trahit ses origines, quand ils s’adressent à la foule !) n’a été actif qu’entre 1997 et 2009. Mais ce soir, le band va nous livrer un set sans le moindre temps mort  (NDR : hormis une petite panne technique provoquée par le chanteur). Jean-Philippe aurait dû préciser : « We are not the Infadels », titre du premier opus de ce band londonien, car l’ex-leader a rejoint son projet hexagonal. C’est bien Bnann Watts qui bondit d’un côté à l’autre du podium, comme au temps de son ancienne formation. Les beats électro émanent d’un minuscule synthé (NDR de la taille d’un autoradio !) contrôlé par l’un des guitaristes et balisé par la ligne de basse tracée par la (toujours) aussi charmante (et blonde) Patrice Carrié. Tour à tour, les différents membres se relayent au chant. De quoi donner l’impression d’assister à une démonstration entre les différents intervenants. Dans un style qui oscille de Primal Scream à Oasis, en passant par LCD Sound system. Quand les compos ne virent pas carrément au prog/rock, et notamment lors des morceaux les plus instrumentaux (NDR : dont certains ont servi à des campagnes publicitaires ou des génériques TV). Dommage qu’il n’y ait que quelques centaines de personnes dans la fosse. Car, suivant l’adage, les absents ont eu tort ! En espérant simplement ne plus devoir attendre (cent) 7 longues années avant les revoir, comme l’indiquent les Parisiens, quand ils parlent de leur cathédrale…

Goose a toujours joui d’une énorme popularité, au plat pays. On se souvient d’ailleurs, qu’à ses débuts, soit en février 2013, ses trois concerts prévus à l’Ancienne Belgique, avaient fait salle comble. Pas étonnant dès lors, qu’il y ait un peu plus de peuple. La fosse se transforme ainsi en immense dancefloor (NDR : enfin à l’échelle du BSF ; on n’est pas à Tomorrowland, non plus). « So Long », « Control », « Call me » et « Words » allient simplicité et efficacité. Bien que construite sur des beats électro, l’expression sonore invite riffs de gratte plus rock et ligne de basse new wave… Et si vous souhaitez en savoir davantage sur ce band courtraisien, rendez-vous dans ces colonnes, d’ici quelques semaines, pour lire l’interview réalisée par notre collègue, Philippe Blackmarquis…

Cap ensuite vers La Madeleine où l’ambiance est totalement différente. Et pour cause, le spectacle opère un retour aux 80’s, en compagnie d’Allez Allez. L’auditoire réunit essentiellement des quinquas. Devenu culte, le band belge a connu une carrière aussi fulgurante que courte, puisqu’elle s’est déroulée entre 1981 et 1985. Il ne faut pas oublier qu’à l’époque, il avait signé chez le label Virgin, s’était produit au festival Werchter et avait enregistré une ‘Peel Session’. Mais ce parcours a pris un fameux coup dans l’aile, lorsque la chanteuse, Sarah Osborne, a craqué pour le chanteur d’Heaven 17 (NDR : c’était une autre époque !) et a quitté définitivement la scène musicale. L’idée de la reformation est née, il y a tout juste un an, lorsque Serge Van Laeken, aka Marka (l’ex-bassiste du combo qui a ensuite embrassé une carrière solo), a invité ses potes dans le cadre du festival des Solidarités, à se réunir sur les planches. Et notamment le guitariste Kris Debusscher et le drummer Roby Bindels. Le nouveau line up implique le charismatique gratteur Paul Curtiz et le claviériste (NDR : un Tournaisien !) Thom Dewatt. Mais également deux chanteuses blondes (NDR : dont l’ex-Hooverphonic, Kyoko Bartsoen), qui se relaient sur le podium. Le set connaîtra quelques moments d’anthologie, dont « Marathon dance » et l’inévitable « African queen ». Moment choisi par le percussionniste africain de s’autoriser un pas de danse, et un chant liminaire. Après 1h10 de spectacle, le public exige un rappel en scandant le titre mythique « Allez allez ». Un hymne que le band va accorder lors d’un final déjanté…

La soirée s’achève au Mont des Arts, par un autre artiste belge, mais bien plus contemporain : Milow. S’exprimant dans un français parfait, Jonathan Vandenbroeck partage sa bonne humeur et sa joie de vivre entre les titres, ne cachant pas son bonheur de revenir au BSF. La réputation du songwriter n’est plus à faire. Très populaire au Nord du pays, il a aussi réussi à se forger un succès international. Sa voix est douce et lancinante. On se demande même parfois pourquoi il a engagé une choriste anglaise (NDR : encore une blonde, c’est la soirée !) Peut être pour exécuter ensemble, quelques pas sautillants. Malheureusement, le public ne semble pas très réceptif au concert. Les spectateurs qui squattent les premiers rangs se montrent les plus chaleureux ; mais la plupart des autres sont attroupés au bar ou préfèrent rester tranquillement assis sur les marches de la statue du Roi Albert Ier, sises à l’arrière de la place. M’enfin, il est vrai que la fatigue commence à envahir les organismes, et ce sont les oreilles bien remplies que nous quittons la capitale…

(Organisation : BSF)

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vendredi, 28 juillet 2017 03:00

Suikerrock 2017 : vendredi 28 juillet

Le Suikerrock est un festival familial qui donne envie de vivre au Nord du pays. Dans un cadre agréable (sa grand-place, son beffroi) et facile d’accès, il propose une affiche variée et internationale. Nos nouveaux dirigeants wallons feraient bien de s’en inspirer pour redynamiser notre région…

Equal Idiots est un patronyme qui ne vous dit probablement rien. Pourtant, ce jeune groupe anversois jouit d’une belle popularité en Flandre. Faut dire que ses morceaux sont régulièrement diffusés sur Studio Brussel et qu’il figure très souvent dans la programmation des festivals flamands. Il s’agit d’un duo réunissant un chanteur/gratteur (NDR : un rouquin) et un batteur. Il pratique un rock teinté de folk et de garage, à mi-chemin entre celui de Allah-Las et de King Kahn & BBQ show. En fin de set, la paire tente une cover du célèbre « Ca plane pour moi » de Plastic Bertrand, mais la version aux paroles revisitées, s’avère (volontairement ?) brouillonne…

Quelques fans de Rival Sons se glissent aux premiers rangs. Faut dire que la formation californienne va bientôt embrayer. Elle est particulièrement appréciée par Ozzy Osbourne qui l’a d’ailleurs invitée à partager la tournée de Black Sabbath. Et après avoir participé à celle de Deep Purple, on peut affirmer que le combo jouit d’un fameux crédit auprès des vieilles gloires… Avant de monter sur l’estrade, les haut-parleurs diffusent la bande sonore de ‘Le bon, la brute et le truand’ d’Ennio Morricone. Le claviériste a adopté un look à la ZZ Top. Les quatre autres membres portent des cheveux longs et des barbes de hipsters. On s’en doute, le rock proposé sera plutôt classique, à la limite de la prog. Mais aussi plutôt stéréotypé, et ne réservant guère de surprise. Une exception qui confirme la règle : « Electric man », même si ce titre s’inspire largement du Led Zeppelin…

Nonobstant leur nom, The Black Box Revelation est bien belge et pas yankee. Jan Paternoster, le leader/chanteur/guitariste possède un timbre de voix très caractéristique. Ce qui lui a valu d’être invité sur les planches, par Seasick Steve, lors de son récent concert accordé à Werchter. Mais la prestation de TBBR va se révéler bien trop terne. Même une perle comme « I think I like you », compo qui date de ses débuts, ne parviendra pas davantage à accrocher. Et pour cause, elle a été sacrifiée sur l’autel d’arrangements bien dans l’air du temps. Le public se disperse d’ailleurs pour rejoindre les nombreux bars, en attendant la tête d’affiche de la soirée. 

Il a beau avoir soufflé ses 70 bougies, il y a quelques mois, Iggy Pop n’en reste pas moins hyperactif. Que ce soit sur disque (NDR : il a publié l’album « Post pop depression », en 2016), lors de festivals (NDR : il s’était d’ailleurs encore produit dans le cadre des Ardentes, il y a deux ans, et à Werchter, l’an dernier), l’Iguane est sur tous les fronts. Et suivant un même rituel, le show s’ouvre en force par un « I wanna be your dog » qui a du chien. Issu du répertoire des Stooges, « Gimme danger » calme quelque peu le jeu. Mais les riffs bien électriques repartent de plus belle dynamisant notamment « The Passenger », « Lust for life », « Skull ring » ou encore « I’m sick of you ». Pendant « Gardenia », on regrette de ne plus voir Josh Homme à ses côtés. Mais il faut bien reconnaître que son ‘post-pop depression tour’ tire en longueur, l’alternance entre dates en France et les States, accentuant la situation. Ce qui n’empêche pas James de faire son show. Mais s’il semble infatigable, ses déplacements sur le podium se révèlent parfois plus lents et laborieux, même s’il les compense par de grands gestes exécutés à l’aide de ses bras. « Loose » clôt le set. Cependant, le public ne veut manifestement pas le perdre. Ses musiciens ont déjà vidé les lieux depuis plusieurs minutes, alors qu’Iggy continue de remercier et de saluer son public. Un moment qu’il faut absolument vivre, car vu son âge, il pourrait bien décider, un jour, d’abandonner la scène. Avant qu’il ne quitte ce monde. La série noire qui a balayé de nombreuses gloires du rock, au cours de ces dernières années, nous le rappelle douloureusement. Et vu leur âge avancé, elle continue de planer. Elle a d’ailleurs emporté son ami David Bowie, dont le spectre semblait parfois planer, au cours de ce concert…

(Organisation Suikerrock)

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samedi, 01 juillet 2017 03:00

Open’er 2017 : samedi 1er juillet

L’Open’er se déroule à la même période que le festival Werchter. Et c’est un constat, il réunit une partie des mêmes têtes d’affiches. Mais la comparaison s’arrête là. Car tant l’hygiène que la surface de l’emplacement (NDR : verdoyants, ses 75 hectares couvrent une partie de l’aérodrome) permettent de se sentir à l’aise, malgré la foule, et de pouvoir respirer. Même lors du dernier jour de l’événement, en général le plus fréquenté. Aussi la rapidité pour rejoindre le site est impressionnante. Des navettes de transports en commun sont prévues, depuis la gare. Celles du RER son programmées toutes les 10 minutes ; et des bus circulent en continu. Y compris pour le retour. Côté météo, l’endroit est autrement exposé aux intempéries. La pluie tombe sans relâche depuis ce matin, poussée par le vent glacial de la mer Baltique. Dans ces conditions, difficile de rester longtemps sur place et un zapping entre scènes s’impose.

C’est sans doute ce temps qui incite la foule à se réfugier sous la Tent stage, où va se produire Tyga. Casquette bien vissée sur la tête, tatoué jusqu’au bout des doigts et arborant des chaînes en or, le rappeur américain est un parfait stéréotype du genre. Pas de grande surprise cependant pour ce set accordé dans la lignée de Drake ou autre Chris Brown.

La bonne surprise viendra de l’Alter stage où est programmé Benjamin Booker. Il a été bombardé ‘White stripe à lui tout seul’. Une épithète guère usurpée puisque Jack White, qui en est fan, l’a déjà embarqué en première partie de sa tournée. Et après avoir fait salle comble à la Rotonde du Botanique, on est en droit de voir ce qu’il a dans le ventre, lors d’un festival. Flanqué d’une blonde à la basse et d’un gratteur à la coupe afro, le Floridien dispense un rock/garage parfois bien brut de décoffrage. Une musique qu’il teinte parfois de blues, de boogie woogie ou même de glam, réveillant au plus profond de notre esprit, les fantômes de T Rex et de Chuck Berry.

The XX embraie pour une prestation d’une bonne heure, qui va faire bien pâle figure, par rapport à son prédécesseur. Les basses redondantes et les voix du duo, Romy et Jamie, deviennent rapidement soporifiques. Il est loin le temps de « Coexist », une œuvre parue en 2012 et qualifiée de magique, par de nombreux médias ; un opus qui avait suscité un énorme engouement pour la tournée qui avait suivi sa sortie…

La suite n’est guère plus réjouissante. Pourtant, Dua Lipa a le vent en poupe, en Angleterre. Une certaine presse la considère déjà comme la future Amy Winehouse voire Adèle, alors qu’elle n’a que 21 printemps. Et il est vrai que son timbre vocal est impressionnant. Mais elle n’a aucune présence sur les planches. Figée derrière son micro, elle est immuablement statique. De quoi lasser rapidement…

Lorde vient de fêter ses 20 ans. Néo-zélandaise, elle a entamé sa carrière très jeune et publié un premier elpee (NDR : sorti chez Universal), alors qu’elle en avait 17. Ce qui lui a permis de truster les récompenses aux ‘Brit awards’, l’année suivante. Elle a le bon goût de choisir en intro le « Running up that hill » de Kate Bush. Elle est cependant nettement moins prude que la célèbre Britannique. En dentelles, sa tenue laisse transparaître des sous-vêtements particulièrement sexy. Elle ne prend pas de risques en entamant son set par ses tubes « Tennis courts » et « Magnets ». Davantage electro/disco, la suite privilégie les plages de son dernier opus, « Melodrama », qui porte mal son titre. Dans un style qui oscille entre Lykke Li, Bjork et Florence Welch, elle s’autorise de jolies envolées vocales qui démontrent déjà une belle maîtrise, malgré son âge…

Mais c’est avec l’envie de terminer par une touche plus rock que votre serviteur rejoint la fin du set de Kevin Morby. Après avoir milité chez Woods et The Babies, ce songwriter a embrassé une carrière solo, il y a trois ans, et a publié autant d’album au cours de cette période. Il n’est pas sans rappeler Kurt Vile voire les Allah-las pour la touche folk désinvolte. Auteur d’une prestation quatre étoiles, ce natif du Missouri, va clore sa prestation par son single « Dorothy » et le rythmé « The ballad of Arlo Jones », dans un style proche de DIIV. De quoi oublier l’accumulation de fatigue et la sensation de froid éprouvée durant ce festival, pour le quitter les oreilles remplies de bonnes vibrations…

(Organisation : Open’er)

 

vendredi, 30 juin 2017 03:00

Open’er 2017 : vendredi 30 juin

La troisième journée est la plus chargée au niveau programmation. Un regret quand même, que l’Alter stage ne serve plus et qu’aux artistes polonais. Et exclusivement ! Dommage, car dans le passé, on avait pu y applaudir les prestations d’ambassadeurs de la scène alternative, comme Swans, Kurt Vile ou encore Thurston Moore. La Main et la Tent stage sont réservés aux grosses pointures.

Après The Last Shadow Puppets, FFS ou encore Giraffe Tongue Orchestra, Prophets of Rage est considéré aujourd’hui comme le supergroupe incontournable. Et pour cause, il réunit le guitariste Tom Morello, le bassiste Tim Commerford et le batteur Brad Wilk, soit les ¾ de Rage Against The Machine, les Dj Lord et le MC Chuck D., issus de Public Enemy, ainsi que le leader de Cypress Hill, B-Real. Le collectif déboule sur l’estrade, le poing levé, alors que les sirènes retentissent. Le team va nous réserver plusieurs tubes signés par les trois formations susvisées, mais également le classique de House of Pain, « Jump around ». Sans oublier de rendre un hommage à feu Chris Cornell, à travers le « Like a stone » d’Audioslave. Si la voix de Chuck D a quelques ratés, lorsqu’il la conjugue en harmonie avec B-Real, le résultat est bien plus concluant. Mais c’est Tom Morello qui joue le chef d’orchestre de toute cette équipe. Difficile de croire que le natif d’Harlem a plus de 53 balais. Il bondit sur les planches tout en alignant ses riffs comme de véritables uppercuts. Seul Flea était parvenu, un an plus tôt, à mettre tout le monde d’accord, dans le cadre de ce festival…  

Préado, votre serviteur était fan de Michaël Jackson. Mais peut-on le comparer à The Weeknd ? La question mérite d’être posée. Car en grimpant sur l’estrade, Abel Tesfaye semble manifestement s’en inspirer. Inévitablement, on ne peut que penser aux clips de The King of Pop, tournés à l’époque de « Thriller ». Que ce soit la bande son en intro, le light show ou les effets techniques. Sans oublier la voix du Canadien, dont le timbre n’est pas sans rappeler l’époque « Off the wall » (NDR : sans doute la meilleure !) Et les tubes vont rapidement s’enchaîner. Depuis « Starboy » en ouverture (NDR : mais malheureusement pour les yeux, sans assister à un défilé de lingerie ‘Victoria Secrets’), « Wicked games », le planétaire « Can’t feel my face », le ‘Daft-punkien’ « I feel it coming » et le plus intimiste « The hills », en outro. Un final vécu comme une véritable déferlante de hits. Mais bon ici s’arrêtent les comparaisons, car si Tesfaye est charismatique, semble aussi perfectionniste, et négocie parfaitement ses sorties médiatiques et ses contrats publicitaires (Apple, H&M, …), il lui manque encore cette aura et surtout ce pas de danse (moonwalk) que Bambi était capable de dessiner en live, comme lors de ses shows accordés sur la plaine de Werchter…  

Autre podium autre style. Quatuor féminin, Warpaint est accueilli à bras ouverts et sous les cris stridents des festivaliers. Pas étonnant, lorsqu’on sait que la drummeuse, Stella Mozgawa, est d’origine polonaise. Et au sein d’un pays aussi patriotique, pour ne pas dire nationaliste, ce type de réaction est inévitable. D’habitude très discrète sur les planches, elle va s’autoriser quelques déclarations entre les titres. De quoi épater l’auditoire. Mais le concert va souffrir de moments plus faibles. Les frontwomen Theresa et Emily affichent des mines fatiguées. Et il faut attendre la fin de parcours, au cours duquel le combo va nous réserver « Love is to die » et « New song », pour voir enfin, les filles se lâcher. M’enfin, globalement, la prestation est demeurée agréable à l’écoute… et surtout à regarder, tant elles affichent un charme certain...  

Les infra-basses assourdissantes résonnent au loin. Pas de doute le trio allemand Moderat a entamé son set. Particulièrement puissants, les faisceaux lumineux transforment cette gigantesque plaine en dancefloor. De quoi réjouir les clubbers les plus enthousiastes, mais pas trop votre serviteur qui rejoint doucement ses pénates, vu l’heure avancée de la nuit…

(Organisation : Open’er)

 

jeudi, 29 juin 2017 03:00

Open’er 2017 : jeudi 29 juin

La sécurité est devenue le maître mot dans les festivals. Sécurité humaine et sécurité des infrastructures. Le drame qui a secoué l’édition 2011 du Pukkelpop a entraîné de nouvelles mesures, y compris hors de la Belgique. Alors quand les prévisions météorologiques décrètent un avis de tempête, en fin d’après-midi, c’est le branle-bas de combat. Les organisateurs décident de chambouler le programme, et de le repousser en soirée, voire plus tard dans la nuit. Ce qui va écourter le planning de votre serviteur. Pour gouverne, le site sera épargné par ces intempéries…

En ce début d’après-midi, Charli XCX grimpe sur l’estrade. Sur la plaine, il y a du vent et il fait froid. Et pourtant, son show va faire remonter la température de quelques degrés. Vêtue d’un minishort et d’un top moulant (NDR : à la limite aussi vulgaire que celui porté par Miley Cyrus) et coiffée d’une casquette ‘up to date’ bien fixée sur le front, elle va multiplier les déhanchements. Le tout en se servant d’une recette toute simple pour enrober ses tubes : du r&b, des fumigènes et des cotillons. Et ses hits sont légion. Les ados se sont massés aux premiers rangs et ils reprennent les refrains en chœur, car ils les connaissent par cœur. Sans oublier de s’autoriser un selfie, en compagnie de la star, quand elle se rapproche de la foule. Qui semble prendre du bon temps. Votre serviteur, beaucoup moins…

En fait il attend, The Kills, un de ses groupes préférés. Surtout qu’il a loupé son concert intimiste, accordé au VK. Le combo se produit sur la grande scène. Et il fallait craindre que ce podium ne soit pas adapté à la prestation d’Alisson Mosschart et de Jamie Hince. Mais les doutes seront rapidement dissipés, balayés par de solides riffs de guitares. Le décor sur le podium est sobre. Seule une toile –dont le design semble inspiré par celui du dernier elpee, « Ash & Ice »– tapisse l’arrière-plan. La boîte à rythmes et le préposé aux fûts se conjuguent pour imprimer le tempo. Mais toute l’attention de l’auditoire est focalisée sur les deux leaders, VV et Hotel. Le public masculin est littéralement sous le charme d’Allison, comme s’il était hypnotisé. A cause de sa voix. Mais aussi de sa silhouette, qui pourrait facilement se prêter à un défilé de mode. Jamie a le sourire aux lèvres. En permanence. Tout en balançant ses solos de gratte. Un moment fort de la soirée… et du festival. 

Après cette claque rock, retour vers la Tent stage pour assister à la fin du set de M.I.A. Que de chemin parcouru par la Srilankaise depuis son passage à De Kreun, en 2010. Les écrans vidéo sont impressionnants et couvrent la largeur de la scène. Mathangi et sa choriste soignent les refrains et les pas de danse. Ils déambulent au bord de l’estrade, mais s’autorisent des incursions au sein de l’auditoire. L’artiste n’en oublie pas son tube « Paper planes », un titre qui sample le fameux « Straight to hell » du Clash, un morceau paru en 1982. Quand on pense que la plupart des spectateurs n’étaient pas encore nés à cette époque ! ‘I fly like papers, get high like planes’ s’exclame Maya. Et elle n’a pas vraiment tort, car une symbiose s’installe entre elle et la foule ; et cette forme de synergie la booste, manifestement…  

Il y a du peuple pour assister au concert de Foo Fighters. Beaucoup même. Et il s’ouvre en force par trois tubes : « All My Life », « Times Like These » et « Learn to Fly ». Mais la suite va se révéler moins fringante. L’accumulation de dates dans les stades et grands festivals semble influer négativement sur la voix de Dave Grohl. Elle est bien trop rauque. Faut dire qu’il ne cesse de pousser des cris pendant et entre chaque titre, alors que la présentation des compos pourrait être opérée en douceur. Les morceaux sont longs, pour ne pas dire tirés en longueur. Et les intros –dont certaines sont empruntées à Queen et Van Halen– ne sont pas de nature à réduire la voilure. Faut dire que le groupe a beau être généreux, il doit quand même assurer un show de 2h30 ! Au cours duquel, il va quand même nous réserver une vingtaine de titres, dont en final, « Best of you » et « Everlong »…

(Organisation : Open’er)

 

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