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New Brutalism est un groupe de rock minimaliste formé à Knoxville, Tennessee, en 1998. Le groupe est composé de Shane Elliott (chant), Matt Hall (guitare/chant), David Basford (basse/chant) et Carey Balch (batterie). Son nouvel Ep, « Requiescat Record »,…

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Bienvenue dans le monde civilisé de Ghostwoman…

Ghostwoman est un duo réunissant Evan Uschenko et Ille van Dessel. Il est canadien et elle est belge. La paire s'apprête à sortir son nouvel album, "Welcome to the Civilized World", le 5 septembre et partage aujourd'hui son nouveau single, "Alive". Evan…

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Morrissey - Lotto Arena
Didier Deroissart

Didier Deroissart

Nouvelle ‘release party’ pour Alaska Gold Rush, organisée dans le cadre de la sortie de son nouvel Ep 6 titres, « And The Sky Dives Again ». L’événement est programmé ce jeudi 5 avril à la Rotonde du Botanique. Plus de 200 préventes laissent supposer une salle comble. Ce sera le cas.

June Moan assure le supporting act. C’est le projet du guitariste de Mountain Bike, formation qui a décidé de mettre son aventure entre parenthèses, pendant une année. Il est venu défendre son nouvel essai, qui sortira sur cassette le 11 mai prochain. Sous un format électrique, il est habituellement soutenu par le drummer César Laloux (NDR : cet ex-BRNS a rejoint récemment Mortalcombat) et le bassiste Marc Pirard. Mais ce soir, Aurélien se produit en solitaire, armé de sa gratte semi-acoustique. Sa voix est cependant approximative, mais l’artiste justifie cette imperfection par une solide crève. Par contre, sur sa gratte, sa technique en picking est épatante et évoque même un certain Ty Segall, dont il a repris « Goodbye bread », en 2012.

Setlist : « Julian’ Hair », « Twenty », « I didn’t », « Saddess Trip », « Tomorrrow », « Norman », « Back Acid », « Without You » 

Alaska Gold Rush réunit des chercheurs d’or qui ont troqué pelle et pioche pour une guitare et un set de batterie. Depuis le Delta du Mississippi jusqu'aux plaines désertiques du Nouveau-Mexique, Alexandre De Bueger et Renaud Ledru explorent un folk énergique, fortement imprégné de culture américaine, comme on traverse des villes fantômes. Parviendront-ils jusqu’en Alaska ?

Constitué de quelques lampes de chevet vintage, le décor est dépouillé et cosy.

Laid-back, « Into The Sun » ouvre le set. Sous le soleil brûlant du désert du Nouveau-Mexique, les cymbales sifflent comme le serpent à sonnettes. Manifestement, le nouvel Ep est plus rock. « No Time » poursuit son périple à travers les plaines de l’Ouest. Le lightshow se pose en éventail sur le duo. Alex, qui s’est coupé les cheveux, s’emballe à la batterie. La voix de Renaud est claire mais percutante. Il nous invite à replonger en 2016, à travers l’entraînant « Silhouettes », un extrait du premier opus, « Wild Jalopy Of The Mist ». Et le souligne oralement. Cap ensuite vers la Louisiane en transitant par les vastes prairies de l’Ouest Américain. Les spectres de John Cougar Mellecamp, Alex Chilton et Elliott Murphy rôdent. Le tandem poursuit sa ruée vers le métal jaune en proposant un recueil de chansons spécifiques qui oscillent du blues au rock'n'roll, en passant par le folk, le psychédélisme et le garage, sans oublier d’en revenir régulièrement à ses sources roots. Et il y a de l’or au-delà de cet « Horizon », une compo minimaliste et élégante, (NDR : le clip est à découvrir ici), extraite du nouvel Ep et également parue en single. Atypique, superbe et finalement proche de Peter Doherty, la voix de Renaud prend aux tripes, tout au long de « Gallows Birds ». Egarés dans le Bayou, les musicos sont poursuivis par des alligators affamés. Tout en accordant sa gratte, Renaud annonce que la chanson suivante parle de la quête de sommeil. Sous une légère brume, « Cross The Dead Night » se glisse délicatement entre les gouttes d’une pluie fine. Le jeu de guitare est raffiné et la mélodie accroche. Le souffle d’un harmonica colore un périple, accompli à bord du California Zéphyr, un train qui traverse les Etats-Unis d’Est en Ouest, tout au long de « Before You Lose Your Tongue ».

Renaud révèle qu’il y a longtemps, les artistes se sont contactés, par hasard, sur un site de rencontre. Ils vont alors interpréter le premier morceau qui a provoqué cette rencontre. Il s’agit de « Helicopter Hills », rarement joué en concert.

Indolent, « Morning Is Clear »  raconte l’histoire d’une personne dépressive qui n’est jamais au bon moment ni au bon endroit. Après « Broken Treaties », la paire s’éclipse…

En rappel, le duo va nous réserver deux titres sculptés dans l’americana et le bluegrass, « Psychobilly Mad Heavyweight » et « Where The Mountain Ends ». Le voyage est terminé, et s’achève alors au pied des Rocheuses…

Setlist : « Into The Sun », « No Title », « Silhouettes », « Gallons Birds », « The Years », « Cross The Dead Night », « Before You Lose Your Tongue », « Rich », « Poor Black Mattie », « Dirty Road », « Helicopter Hills », « Morning Is Clear », « Horizon », « Broken Treaties » 

Rappel : « Psychobilly Mad Heavyweight », « Where The Mountain Ends » 

(Organisation Botanique)

 

dimanche, 01 avril 2018 03:00

Mingafest 2018 : dimanche 1er avril

Mingawash a décidé de célébrer la release party de son premier elpee, « Imposteur », au Zik Zak d’Ittre, dans le cadre d’un festival pour lequel il a invité quelques groupes ‘amis’. Sur le website de la salle, il est indiqué que l’ouverture des portes est prévue à 19h30 et que le premier concert débutera à 20 heures. Mais en arrivant sur place, votre serviteur constate que les hostilités ont déjà commencé depuis un bon bout de temps. Depuis 15 heures, très exactement. Bring Burden, Ocean Encounters, Nhl et Better Be Dead se sont déjà relayés.

Bref, en débarquant, il y a plus de 200 âmes dans la salle pour accueillir DadaboviC, un quatuor issu de Valenciennes, découvert lors du Raismes Fest en compagnie d’Ultra Vomit, des autres dérangés de la boussole. Les textes sont barrés et bourrés de jeux de mots à se tordre de rire. Mais à prendre au second degré. DadaboviC élabore une fusion énergique et déjantée entre métal puissant et hardcore frénétique. Autrement dit, un trashcore moderne. Plus qu'à un concert, c'est à une mise en scène qu’on assiste. C’est le leader et créateur du groupe qui interprète le rôle du professeur DadaboviC, épileptique depuis de nombreuses années. Toute l’histoire racontée par le groupe DadaboviC n’est que la réminiscence exagérée de situations vécues par le patient lors de ses crises. Avec beaucoup d’humour et de recul, le Pr. DadaboviC propose donc de témoigner en public. A sa manière…

Des vidéos projetées sur un écran, placé derrière le drummer, illustrent les deux premiers titres. D’abord « Télevisse », une sorte de rockabilly découpé dans des riffs de grattes puissants et dont le tempo est imprimé par une section rythmique déferlante. Potaches et égrillards, les calembours sont dignes d’Ultra Vomit. Puis l’insidieux « Fils de Pub » qui conditionne la vente de boisson pour se soigner. « Charcuterie Plastique » tranche dans le vif (NDR : voir le clip ici).

« Harry Tmetic » (NDR : un extrait du premier elpee « Carbamazapine », le nom d’un médicament anticonvulsivant et thymorégulateur) est traité aux riffs core et stoner alors que les textes sont vociférés, mais dans l’esprit d’un rap violent. « Et Pour Le Pire » raconte l’histoire d’un vieux couple qui se supporte plus, s’ennuie et en vient aux mains. Les noms d’oiseaux volent… « Jean Pierre Pipot », JPP pour les intimes, est également victime de crises d’épilepsie. Il présente le JT avant d’aller se défouler dans les boîtes ou lors de ‘partys’. Martin et le Panda, qui serre un fût de coca-cola en mains, contribuent au spectacle et s’en donnent à cœur joie. Place ensuite à un petit concours d’‘air guitar’ qui permet à trois spectateurs d’exécuter un peu de Metallica. « Paul Pau » est le roi de la masturbation. Il est sourd et a constamment la trique. A force d’astiquer son pénis, il s’est démis l’épaule. Stoner burné, ce morceau déclenche l’un ou l’autre pogo et un timide round circle. Et le set de s’achever dans le disco punk. DababoviC se produira au ‘Telegraphe’ d’Ath, le 9 juin, et au Titan Club de Lens, le 17 novembre.

Place ensuite à Mingawash. Martin Moreau (NDR : il a milité au sein du défunt Feel et sévit chez Lemon Straw, comme drummer, mais s’est reconverti, pour la circonstance comme chanteur) et les onze personnes qui l’accompagnent sont impatients de présenter leur spectacle déjanté. Ils ont bossé dur pendant des semaines pour nous élaborer ce nouveau show. Le collectif accueille un second vocaliste qui répond au prénom de Clément. Il va ainsi appuyer la voix de Martin. Ce qui va également permettre à ce dernier de se concentrer sur la chorégraphie. Gaëtan et Max se chargent des grattes. Et elles vont faire des ravages. Echappé de l’Enfer, sanguinaire, Denis le Saxon se consacre à la basse. Et Théo à la batterie. Ses interventions sont à la fois tourmentées, sauvages et tribales. Un percussionniste se concentre sur une grosse casserole et un fût de coca-cola. Sans oublier Roy le Panda qui incarne l’image du band et le personnage central. Rien qu’en l’observant, on a des bouffées de chaleur. Un peu paumé, il cherche à attirer l'attention ; et puis surtout il souhaiterait sauver ce monde promis à un avenir peu réjouissant. Le line up est complété par de radieuses pandanettes, sorte de ‘pom pom girls’ de luxe qui déchirent.

Une intro instrumentale percussive permet au band de s’installer sur les planches. Martin est vêtu d’un costume rouge. Les sigles ‘MW’ sont imprimés dans le dos. Il se pavane en secouant des percus manuelles. C’est également la plage qui ouvre l’elpee. Les deux pandanettes sont plantées sur des estrades sises de part et d’autre des marteleurs de peaux. Elles tiennent une énorme batte de baseball. Grimées, elles défient le peuple réuni dans la fosse. Les gratteurs balancent la sauce. Pendant « Tape », Panda s’avance au bord du podium pour provoquer, à son tour, l’auditoire. Il lance ses poings terminés par des gants de boxe, dans le vide. Martin en profite également, mais de la voix, pour haranguer cette foule. En culottes courtes (NDR : il lui manque le cartable sur le dos), Clément surgit pour vociférer ou gourgousser dans le micro. Martin revient habillé en gonzesse pour attaquer « Médisant ». Panda ôte sa fourrure et dévoile un costume en latex noir, un string en toile de la même couleur et un collier à pointe autour du cou. Les pandanettes sont maintenant au nombre de quatre. Champion du déguisement, Martin a réenfilé son costume rouge avant « Bandes Organisées ». Il prévient que la troupe va parler d’eux et de nous. Panda a réendossé son pelage et refait surface un drapeau en main. Des percus électroniques amorcent « Joujou ». Un fauteuil ‘Emmanuelle’ est installé devant l’estrade réservée aux percus. Panda s’y affale. C’est le roi. Le Fou du Roi ! Martin s’assied sur ses genoux et se met à chanter. Le spectacle n’est pas loin d’un numéro de clown. Les filles s’agitent comme des poupées désarticulées. Les changements d’accoutrements se multiplient. C’est un véritable spectacle de transformistes. Torse nu, Panda est fagoté dans un pampers trop large, retenu par des bretelles. Il court sur place. Il opte encore pour une cape verte alors que Martin a choisi un costard de couleur noire. Ils doivent avoir mangé un « Champignon ». Panda fait son comeback sur un mini-vélo pour « Chope Ton Biker », un titre introduit par une musique de film western spaghetti à la Sergio Leone. Il fanfaronne fièrement dans son blouson de cuir noir pour motard. Martin l’accompagne sur le porte-bagages. « Fish-Boy » déclenche un début de ‘circle pit’ dans la fosse. Tout le team est sur le podium pendant « Aveugle », un morceau de black metal. Ils ont tous les yeux bandés. Pas évident pour les sixcordistes qui se contenteront finalement d’exécuter cette compo sur deux accords. Le show s’achève par le » single « Zoofolie », une chanson qui ne figure pas sur le long playing (NDR : pour découvrir le clip, c’est ).

Psykokondriak se charge de clôturer le festival. Du Beastie Boys à la belge. Pas trop ma tasse de thé. Il est temps de rentrer au bercail…

(Organisation : Mingawash and friends)

 

Scorpions compte 53 ans de carrière ; et pourtant, depuis 5 ans, il accomplit une tournée d’adieu baptisé ‘Crazy World Tour’. Les membres de ce band mythique prennent tellement leur pied en live qu’ils ont décidé de poursuivre l’aventure. En un peu plus de 5 décennies, le groupe allemand a publié une vingtaine d'albums et en a vendu plus de 100 millions à travers le monde. C’est fou ! C’est la première fois que votre serviteur assiste au concert de cette formation.

Moonkings assure le supporting act. Et son leader n’est autre qu’Adrian Vandenberg, un guitariste qui a milité chez Withesnake de 1987 à 1990 et de 1994 à 1997. Le line up implique également le chanteur Jan Hoving, le bassiste Sem Christoffel et le drummer Mart Nijen Es. Fondé en 2013, le combo a publié deux elpees, un éponyme en 2013 et « II » en 2017. Il puise ses influences majeures chez les incontournables Led Zeppelin, Deep Purple, Foo Fighters et Queens Of The Stone Age. Ce soir, il va proposer des extraits de son dernier opus. Adrian nous réserve de longs soli aussi précis qu’imparables. Agiles, ses doigts glissent naturellement sur le manche. La voix de Jan est claire et mélodieuse. En final, le quatuor va nous réserver une cover du « Rock and roll » de Led Zep, plus vraie que nature. A revoir en tête d’affiche !

Au sein du line up originel de Scorpions, il ne reste plus que Rudolf Schenker, qu’ont rallié Klaus Meine en 1970 et Matthias Jabs en 79. Des septuagénaires ou presque. Ils sont soutenus par Paweł Mąciwoda à la basse et l’ex-drummer de Motörhead, Mikkey Dee, aux drums. Et le groupe, considéré comme ‘maître de la ballade’, va nous proposer un set de 160 minutes, au cours duquel la plupart de ses succès seront interprétés. Des hits, il en a composé à la pelle ; des morceaux qu’on retrouve sur son dernier LP, « Born To Touch Your Feeling - Best of Rock Ballads », paru en novembre dernier.

La salle est divisée en deux parties. Les spectateurs qui ont payé le prix fort peuplent les abords du podium dont l’avancée s’enfonce bien dans la fosse. Les autres sont agglutinés derrière ou ont opté pour les gradins. En places assises. A 21 heures pile, les haut-parleurs crachent l’intro de ‘Crazy world’, une séquence qui va durer 5 bonnes minutes. L’immense et superbe voile (NDR : il représente le logo du périple) tendu devant le podium tombe et révèle un dispositif scénique grandiose, dont une double batterie plantée à 5 mètres de hauteur, sur une estrade, et trois écrans géants, sur lesquels la vidéo d’un hélicoptère survolant une ville et larguant sur scène les cinq Scorpions est projetée. Au sein de ce décor gigantesque, les quatre autres membres du combo semblent minuscules.

Et le concert s’ouvre par « Going out with the band ». Le son est excellent. Le light show et les effets spéciaux, qui produisent une impression proche de celle vécue lors du show de Bring Me The Horizon, dans la même salle, sont spectaculaires. Rudolph Schenker respire la forme. Ses interventions sur la gratte sont affûtées. Celles de Matthias Jabs –plus en retrait– le sont tout autant, mais son toucher de cordes est vraiment imparable. Et du bassiste (il a constamment le sourire aux lèvres) aussi discrètes qu’efficaces. Son éternelle casquette noire retournée vissée sur le crâne, Klaus Meine n’a plus autant de puissance dans la voix, mais lors des ballades, il chante… comme sur disque. La frappe de Mikkey Dee est à la fois musclée, écrasante et efficiente. Depuis qu’il a rejoint le band, en 2016, il est devenu une des deux figures de proue de la formation. Le charismatique Rudolph incarnant inévitablement, l’autre.

Caractérisé par sa rythmique chaloupée, « Is There Anybody There » est un titre rarement joué ‘live’. Le public est à la fois calme mais chaleureux. Cependant, rares sont les spectateurs pépères (NDR : ou mémères) qui assis aux balcons, se lèvent. Ils trop bien calés dans leurs fauteuils. « The Zoo » se singularise par sa partie de talk-box (NDR : appareil qui permet à un instrument de prononcer des syllabes émises par la parole). Moment qui soulève l’enthousiasme dans la fosse. Klaus, qui a empoigné une guitare et Pawerl, rejoignent Mikkey sur sa plateforme, pendant « Coast To Coast », avant que toute l’équipe ne termine aux avant-postes. Lorsqu’un artiste ou un groupe dispose d’un répertoire très riche, mais n’a plus ni l’envie ou l’énergie de jouer d’anciens morceaux, il imagine souvent des medleys. On y aura droit lors d’un pot-pourri judicieusement arrangé de 7’20, réunissant « Top Of The Bill », « Steamrock Fever », « Speedy's Coming » et « Catch Your Train ». Matthias Jabs se réserve un autre instrumental, « Delicate Dance » (NDR : pas vraiment une plage d’anthologie !), un titre qui permet aux ‘anciens’ de reprendre leur souffle. 

Place ensuite au quart d’heure (semi) unplugged. Toute l’équipe converge vers l’avant, armée de grattes (semi) acoustiques, alors que Mikkey a opté pour une mini batterie. L’auditoire semble peu réceptif. Il est même plutôt mou du genou, alors que la performance aurait mérité une forme certaine d’exaltation. Dommage ! L’inévitable tube « Wind Of Change » n’est bien sûr pas oublié. « Tease Me, Please Me » permet à la formation de prendre un nouvel élan. « Overkill » rend hommage à Lemmy. A l’issue duquel Mikkey exécute un fameux solo de batterie. En outre, le kit se soulève au-dessus du podium à une hauteur d’au moins 4 mètres. Et sous le socle des faisceaux lumineux commencent à tourner et de la fumée à s’échapper. On dirait une fusée qui décolle. Cheveux au vent, le drummer est une vraie bête de scène, une véritable machine à cogner. Ses peaux, soyez rassurés ! Mais sa frappe est à la fois percutante et rigoureuse. A l’issue de ce moment de folie, il récolte alors une formidable ovation. Bien méritée, d’ailleurs. Ce soir, c’est lui la star ! Dans la foulée, Rudolph revient flanqué d’une nouvelle gratte parée d’un pot d'échappement fumant pour attaquer « Blackout ». Finalement, c’est le meilleur morceau du set. Car manifestement, Scorpions excelle dans ce registre. La set list ne recèle pas suffisamment de compos rock. C’est d’ailleurs un reproche qu’on peut lui adresser. Et la prestation s’achève par le burné « Big City Nights ».

Les musicos saluent la foule et balancent, dans la fosse, baguettes et médiators. L’auditoire s’enflamme enfin et applaudit à tout rompre. En rappel, on aura droit à 10 minutes d’anthologie. D’abord grâce à un éblouissant « Still Loving You » et puis à un tempétueux « Rock You Like A Hurricane ». Ce n’est pas demain la veille que les membres de Scorpions seront admis en maison de retraite…

(Organisation : Greenhouse Talent)

Alors que Daptone pleure encore ses regrettés poulains, Charles Bradley et Sharon Jones, le label de Brooklyn s’est tourné vers Cuba afin de nous faire partager sa nouvelle recrue, Orquesta Akokán (NDR : Akokán est un mot yoruba qui signifie ‘du fond du cœur’). 

Piloté par le chanteur cubain José ‘Pepito’ Gómez (exilé depuis 2008 à New York), Orquesta Akokán est un big band (16 membres !) réunissant la crème des musicos cubains, toutes générations confondues. Produit par Jacob Plasse (figure du son latin à NYC, il a également accompagné Lee Fields, comme musicien), cet opus propose des compositions originales. Arrangées par le pianiste américain Mike Eckroth, il a été enregistré ‘live’ durant une session de trois jours, dans les mythiques studios Areito de La Havane. Studios qui figurent parmi les plus anciens au monde et où de nombreux disques notables ont été immortalisés. Sur cet elpee, Orquesta Akokán célèbre les monuments du mambo, et tout particulièrement Pérez Prado, Arsenio Rodríguez ainsi que Cachao. En fusionnant leurs styles distincts, les musiciens nous replongent dans le Cuba des années 50 ; ce qui n’a pas laissé insensibles les perfectionnistes du son de l’écurie Daptone.

L’album est paru le 30/03/2018. 

Pour découvrir la vidéo de « Un Tabaco Para Elegua », c’est ici

Facebook : https://www.facebook.com/theOrquestaAkokan/

Bandcamp : https://orquestaakokan.bandcamp.com/releases

 

The Rubens se produit ce lundi soir, à l’AB Club. Mais c’est surtout Whyes qui va tirer son épingle du jeu. Et pourtant, le quintet anversois n’est même pas prévu au programme. Réunissant, Sander Michielsen (drums, samples), Ruud Oomen (guitare, claviers, choeurs), Kane Breugelmans (chant, machines), Thijs Sterkens (claviers, samples) et Steve Herrijgers (basse), c’est une énième découverte de Studio Brussel.

Lorsque la formation grimpe sur l’estrade, la salle est à moitié pleine (ou vide selon). Sa musique est dansante, funky, et libère énormément de groove. Le chanteur semble charmer le public féminin. Faut dire qu’il a une tête d’ange. Whyes est manifestement en territoire conquis. Les musicos invitent la foule à se rapprocher de l’estrade. Sur laquelle ils se démènent comme de beaux diables. Et la sauce commence à prendre. Les claviers ne sont pas particulièrement envahissants, mais terriblement efficaces. Classique, la section rythmique imprime un tempo d’enfer. Mais c’est surtout le bassiste qui focalise toute l’attention de l’auditoire. Faut dire qu’il joue en ‘slapping’, à la manière de Mark King (Level 42), une technique adoptée et même sublimée par Larry Graham, Louis Johnson et Stanley Clarke, des spécialistes du style. Parfois, on a l’impression de replonger au sein de la seconde moitié des eighties. Le set est à la fois solide et de toute bonne facture. A revoir, c’est une certitude !

La tête d’affiche, The Rubens, est un trio australien qui pratique une forme de rock alternatif. C’est la première fois, qu’il débarque en Belgique. Il est venu défendre son troisième elpee, dont la sortie est prévue, courant de cette année. La mise en forme a été réalisée par Run The Jewels (EL-P, Killer Mike, les frères Wilder Zoby, Little Shalimar, aka Toribtt Schwartz, etc.). Le périple a été baptisé ‘Million Man’ Tour, titre du dernier (hit) single publié par le band. Eponyme, son premier LP avait décroché un énorme succès aux Antipodes et même atteint le Top 3 des Aria Charts (NDR : c’est au pays des kangourous, vous vous en doutez !) Quant au deuxième, « Hoops », publié en 2016, il avait été décrété disque d’or. Ce qui avait permis au combo de tourner, dans son pays, devant des salles combles, mais surtout d’assurer la première partie, notamment, de Bruce Springsteen, The Black Keys ou encore Grouplove.

Il y a un peu plus de peuple, mais pas la grande foule, quand la formation monte sur les planches. Il est alors 21 heures. Les musiciens saluent l’auditoire et semble ravis d’avoir fait le déplacement. Mais dès que le set démarre, on se rend compte que les balances sont approximatives. En outre, les infra-basses étouffent l’expression sonore. Le préposé aux manettes chantonne les compos, mais quitte rarement sa table de mixage des yeux. Il jette, de temps à autre, un regard vers le décibelmètre, qui passe régulièrement au-delà des 100db. Les bouchons enfoncés dans les oreilles, votre serviteur se réfugie devant cette fameuse console. Mais après 15 longues minutes de souffrance, il n’y a plus qu’une solution : quitter le navire. Et de nombreux spectateurs, déçus de la qualité sonore, décident de suivre le même chemin. Manifestement, ce soir l’ingé-son de The Rubens nous a mis en couleur…

(Organisation : Gracia Live)

lundi, 02 avril 2018 14:06

Sur les traces d’Amy Winehouse ?

Jeune prodige, Mahalia Burkmar pratique une forme de psyché/r&b/soul réminiscente des 90’s. Elle voue un grand respect à feu Amy Winhouse, qu'elle considère comme sa source d'inspiration majeure. On devrait également y ajouter Sade et Lauryn Hill. Agée de 19 printemps, cette Anglaise (NDR : elle est née à Leicester) est considérée aujourd'hui comme l’une des artistes les plus prometteuses de son époque. A son actif, 2 Eps et un premier elpee, « Diary Of Me », paru en 2016. Pas de supporting act pour ce spectacle soldout. Jeune, le public est majoritairement féminin.

Casquette rivée sur le crâne, le bassiste, appuie sur deux boutons pour lancer les machines qui lancent des samples. Devant lui, on remarque la présence d’un tapis de pédales. On entend la voix de Mahalia depuis le backstage. Elle entre enfin sur le podium sous les acclamations du public et empoigne sa six cordes, posée sur un trépied, avant de se planter derrière son micro. Elle a revêtu un training de couleur noire à bandes blanches sur lequel sont reproduites les lettres ‘noire’, en caractères majuscules, sur le milieu de ses manches et de son pantalon. Elle attaque « No Pressure », un titre de soul indolent aux beats autant subtils que discrets…

Mahalia présente chaque chanson. Le son est parfait. Pendant la ballade folk, « Silly Girl », les spectateurs des premiers rangs susurrent les paroles du bout des lèvres. Autre morceau tendre, « Marry Me » incite au voyage. La voix de l’artiste me fait alors penser à Selah Sue. Elle abandonne sa gratte pour s’installer devant sa machine. Caractérisé par ses beats graciles, « Proud Of Me » nous embarque sur la planète hip hop. La voix de l’artiste monte de plus en plus haut. Et elle donne tout ce qu’elle a dans le ventre, mais possède un feeling et une gentillesse qui mettent à l’aise l’auditoire…  

Avant d’aborder « Back up plan », elle raconte une petite histoire. Cependant, dès l’entame du titre, elle s’emmêle les pinceaux. Pas perturbée pour un sou, et malgré les rires du public, elle reprend le morceau à son début. Mais c’est alors l’ensemble de l’auditoire qui entame le refrain. Pendant « Hold On », elle s’autorise une danse africaine très communicative. Un moment au cours duquel elle occupe toute la largeur de l’estrade. Résultat : la température grimpe d’un cran. Retour au calme pendant « 17 ». Une compo à la fois jazz et lounge suspendue à un mid tempo, astucieusement tracé par la ligne de basse. Elle reprend sa guitare pour « Honeymoon », un titre de folk/soul élégant. Pendant « Zayn Spoken Word », c’est la piste aux étoiles dans la fosse. Et pour cause, les smartphones illuminent la salle. Le refrain est repris a capella par l’auditoire. Tout comme pour « Sober », moment au cours duquel la foule et l’artiste entrent en véritable communion. Elle vide les lieux après avoir salué son public et ne réapparaîtra plus. Ni pour signer des autographes ou prendre de quelconques selfies. Mais le public ne lui en tiendra pas rigueur, il est définitivement conquis pas la Britannique. Elle reviendra dans le cadre du festival Couleur Café, ce 29 juin 2018.

Stelist : « No Pressure », « Silly Girl », « Marry Me », « Proud Of Me », « No Reply », « Back Up Plan », « Cover », « Hold On », « 17 », « I Remember », « Honeymoon », « Zayn Spoken Word », « Sober ».

 (Organisation : Ancienne Belgique)

 

dimanche, 01 avril 2018 03:00

Roots and Roads

Autoproduit, « Roots and Roads » constitue le troisième elpee solo de Yossi Sassi. Ce qui ne l’a pas empêché de faire appel à un backing group.

C’est à Tel Aviv, au Jaffa Sound Art, que cet album a pris forme sous la houlette de Liron Schaffer. Il a enregistré le retour du guitariste Ron ‘Bumblefoot’ Talh (ex-Guns N’ Roses), comme invité, ainsi que la collaboration de sa fille, Danielle Sassi, à la flûte. Sans oublier la participation d’un collectif solide incluant, entre autres, le guitariste Ben Azar, le percussionniste Roei Fridman et la chanteuse Sapir Fox.

Si le gratteur est connu pour son univers musical particulier mêlant tradition et modernité, il s’est également rendu célèbre par l’invention d’un instrument unique, le bouzoukitara (NDR : sorte de guitare à double manche constituée d’un bouzouki grec acoustique et d’une guitare électrique).

Au-delà de la prouesse technique, cet instrument définit le son et la musique de l’Israélien et lui permet de mélanger les genres : metal, folk, pop et rock progressif avec en pointe de mire, la musique orientale en harmonie, se moquant des barrières musicales et laissant libre cours à sa créativité.

Le long playing est partagé entre titres instrumentaux et chantés, parfois en solitaire (« Wings », « Thundercloud ») ou en compagnie de Sapir Fox (« Road Less Travelled », « Bird Without A Tree »). Les plages sont enrichies par les interventions de nombreux invités, dont la chanteuse israélo-russe Diana Golbi sur le heavy rock oriental « Root Out » et surtout Zaher Zorgati (frontman de Myrath), tout au long du morceau sculpté dans le metal, « The Religion Of Music ».

Sur les titres instrumentaux, Yossi Sassi dévoile toute l’étendue de son talent de compositeur. A l’instar de « Palm Dance », au cours duquel le génial Ron Thal nous gratifie de fabuleux solos dont il a le secret et le magnifique et très progressif « Winter » qui mêle habilement les sonorités jazzy, les cuivres et les riffs métalliques. Ce sont les deux pièces maîtresses de l’opus.

Yossi est un artiste talentueux capable de varier les genres. Sa musique est sans frontières, universelle même. Une belle découverte !

 

lundi, 02 avril 2018 13:53

Live at the Ancienne Belgique

Fondé en octobre 1993 par Sarah et Gert Bettens, K's Choice avait décidé de mettre sa carrière entre parenthèses, en 2002, afin de permettre à la fratrie d’embrasser des carrières individuelles. Mais le band anversois s’est reformé en 2009.

La musique de K's Choice est essentiellement mélodique et délicatement mélancolique. La voix émouvante et expressive de Sarah s'accommode parfaitement aux mélodies ciselées et composées par Gert. Au fil des albums, la musique est devenue de plus en plus élaborée et les guitares, feutrées. Des parties de violoncelles et d'harmonica vont même surprendre agréablement l'auditeur. Grâce à des titres largement diffusés par les radios comme « Not An Addict » ou « Everything For Free », les albums « Paradise In Me » et « Cocoon Crash » ont rencontré du succès des deux côtés de l'Atlantique. Et il a repris son cours depuis.

Les 22 plages de ce ‘best of’ live ont été enregistrées à l’Ancienne Belgique, dans le cadre du 25ème anniversaire du groupe. Tous les hits du band figurent sur cet LP, dont certains en version acoustique et même a cappella.

Donc rien de nouveau sur la planète Bettens. Un opus à réécouter dans son fauteuil, tout simplement.

 

lundi, 02 avril 2018 13:52

Traveling Soul

Gunwood (NDR: à l’origine, le trio répondait au patronyme de Gunwood Circle) réunit Gunnar Ellwanger (guitares, chant), Joao Francisco ‘Jeff’ Preto (basse, harmonica, banjo, percussions) et David Jarry Lacombe (batterie, claviers). Ces deux derniers assurent également les backing vocals. « Traveling Soul » constitue son tout premier elpee. Il fait suite à un Ep éponyme paru en 2015. Le groupe puise d’abord son inspiration dans le blues, mais également au sein du post rock, du rock, du folk et de la musique celtique. Et pas seulement. En fait, leurs références sont multiples et oscillent de Leonard Cohen aux Gladiators, en passant par les Dubliners, les Pogues, Radiohead, Feist et Joan Baez. L’originalité de Gunwood procède de cette faculté à  incorporer plusieurs influences au sein d’un même morceau. Enfin, la lecture assidue d’Hermann Hesse (‘Le loup des steppes’, ‘Narcisse et Goldmund’) influe également sur leur écriture tout en affichant une volonté de liberté et d’universalité.

Blues/rock aux accents country & western, « Traveling Soul » évoque un voyage, une recherche sans fin au plus profond du moi, d’une vérité, d’un bonheur perdu qu’on ne retrouve jamais et d’un nouveau départ. « I Wanna Betray Myself » lorgne vers les Rolling Stones. Accrocheurs, mélodieux et entraînants, « Sweet Holy Road » et « Rescue » baignent au sein d’un rock ‘old school’. Vivifiants, « Hey Little Brother » et « More », dans le folk celtique. Le spectre de Shane McGowan rôde. L’americana régit la superbe ballade, « Afraid Of The Dark » et le hit potentiel, « Rainchild ».

« Daydreams » est par nature, visionnaire… Le banjo domine « Tales », une piste déchirée entre ambiance americana et celtique. Un instrument qui alimente encore et généreusement le savoureux « Old Man Song », un morceau imprimé sur un mid tempo et abordé dans l’esprit de Bruce Springsteen voire de Mumford and Sons. « Swimming » se distingue par sa mélodie contagieuse, grandiose même. Eraillée, enivrante, soul, la voix de Gunnar est soulignée par de superbes harmonies vocales. Les lyrics évoquent la nécessité de se surpasser, de faire évoluer l’être que nous sommes. Une plage remarquable qui rappelle, dans les sonorités, le « My Iron Lung » de Radiohead.

 

lundi, 02 avril 2018 13:49

Iris Extatis

« Iris Extatis » constitue déjà le 6ème elpee de Daphné, une œuvre au cours de laquelle, elle ne cesse de nous parler d’amour entre abysses et sommets, déclarations et portraits intimes. A travers ces 11 nouvelles chansons, elle nous livre, de sa voix fragile et sensible, de profonds cris du cœur.

« Song for rêveurs » nous entraîne en Orient, le long d’un fleuve en crue. Le climat est humide. Les voix sont éthérées. ‘On prend un nuage comme on prend un taxi’. Le refrain est interprété dans la langue de Shakespeare…

« Faite à l’envers » est paru en single. Elle déclare, pendant « Ultraviolet », son amour pour la France (‘J’habite un si beau pays’), mais nous met en garde face à la montée de l’intolérance.

Edith Fambueno (NDR : ancienne disciple de Gérald De Palmas dans les Valentins, elle a également travaillé en compagnie d’Olivia Ruiz et de Zazie) s’est chargée de la réalisation et des arrangements de cet LP. Elle partage aussi les vocaux sur « On n’a pas fini de rêver », une piste qui se distingue par un joli échange entre cordes de guitare et ivoires, mais également par des interventions de sitar, d’un koto japonais, d’un laud marocain et d’une harpe…

C’est sur un manège enchanté, à Paris, au bord de la Seine, près d’une guinguette, que Daphné chante « L’Amour » sans conditions… Mais « Resteras-Tu Amoureux ? ». Question existentielle. Alors pourquoi ne pas faire une « Une prière aux étoiles » ? Mais lorsqu’elle ne croit plus en cette flamme, « Le corps est un voyant ».

« La lune est une femme africaine » et même… égyptienne…

« Mohini Miranda » nous invite à escalader l’Himalaya. Le spectre de George Harrison plane...

Sur un chant d’opérette italienne, « Supercalifragilis » sert de défouloir. Un final fabuleux.

Et le titre maître est très susceptible de réconcilier rêveurs, bâtisseurs, émotifs et créateurs.

 

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